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03/01/2023

GIDEON LEVY
Ce qui s'est passé lorsqu'une famille palestinienne a découvert que des colons avaient planté un vignoble sur ses terres

Gideon Levy et Alex Levac (photos), Haaretz, 30/12/2022

Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Les membres de la famille Dar-Mohammed du village de Tarrama ont été stupéfaits de découvrir un jour que des colons avaient planté des vignes sur leurs terres. Lorsque les jeunes membres de la famille ont commencé à les arracher, des soldats les ont agressés.

Nizhar Dar-Mohammed et son père, Mohammed, cette semaine. Le père a été touché à la tête par la crosse d'un fusil, tandis que le fils a été touché à la main par une grenade fumigène, ce qui l'a poussé à crier : « Ma main est partie, ma main est partie ! »  Photo : Manal al-Ja'bari / B'Tselem

 

Un homme se lève un matin et part, avec d'autres membres de sa famille, récolter des olives sur sa parcelle de terre dans le sud de la Cisjordanie, et y découvre une vigne qu'il n'a pas plantée. Soudain, il y a une vigne qui empiète sur ses terres. Il ne l'a pas mise là, ni aucun autre membre de sa famille. Et lorsque les enfants de la famille désemparée tentent de déraciner les plantations envahissantes, des soldats des forces de défense israéliennes arrivent, et ils sont à leur tour rapidement rejoints par un groupe plus important de soldats. Ils tirent des grenades lacrymogènes sur les enfants, frappent les membres adultes de la famille et les chassent tous de leur propre terre.

 

C'est aussi l'une des missions morales des soldats de l'armée israélienne : garder les vignes plantées par des colons juifs qui n'ont ni l'autorité ni le droit de le faire, et attaquer les propriétaires lorsqu'ils tentent de défendre ce qui reste de leur propriété. Et à qui revient la tâche de les garder ?

 

Le petit village de Tarrama, situé au sud de la ville de Dura dans la région d'Hébron, se trouve au sommet d'une montagne à 879 mètres d'altitude. Cette semaine, la pluie s'est acharnée sur ses maisons. La résidence de la famille Dar-Mohammed se trouve non loin de l'entrée du village, qui est considéré comme une banlieue de Dura. Le père de famille, Nasser, un homme de 42 ans au regard puissant, est le directeur adjoint du collège pour garçons de Dura. Il a deux fils et trois filles.

 

À quelques kilomètres à l'est du village, dans une zone connue sous le nom de Khalat Taha, lui et ses frères possèdent un terrain de 8 dunams (0,8 ha), qu'ils ont reçu de leur père de 90 ans, Abdel Karim Dar-Mohammed. Ils y cultivent des oliviers, dont la plupart ont été plantés il y a 15 ans, après qu'un vignoble qu'ils avaient auparavant sur le site eut été incendié par des colons.



Le village de Tarrama


La colonie de Negohot en 2019


La parcelle se trouve près de la limite du village de Negohot. Seuls 300 mètres environ séparent le terrain de la famille de la colonie, qui est située sur une montagne surplombant la vallée où se trouve le terrain. Comme toutes les colonies, Negohot a été établie dans des circonstances douteuses.

 

Il s'agissait initialement d'une colonie de membres de la brigade Nahal. Son nom, qui signifie “illumination” en hébreu, a été proposé par le poète Yitzhak Shalev, qui y voyait un point lumineux de l'implantation juive sur les hauteurs d'Hébron. Il a été démantelé et converti en poste de commandement de l'armée, qui est redevenu une colonie de l'armée, puis est rapidement devenu une communauté religieuse civile qui a finalement été autorisée et légalisée, et qui elle-même a ensuite créé ses propres ramifications d'avant-postes non autorisés. Pendant des années, l'accès à la route menant à Negohot a été limité aux seuls Juifs, même s'il ne faut évidemment pas penser qu'il s'agissait d'une route d'apartheid [mais enfin, quelle idée…NdT].

 

Nasser Dar-Mohammed

 

Les membres de la famille Dar-Mohammed n'avaient jamais eu de confrontations violentes avec leurs voisins de Negohot, mais eux et d'autres agriculteurs se sont vu interdire l'utilisation de la route menant à leurs terres. Au lieu de cela, ils ont dû créer un nouveau chemin pour y accéder.

 

Toutes les quelques semaines, Nasser descendait avec son frère Mohammed pour vérifier les olives et travailler la terre. À l'automne, d'autres membres de la famille étaient recrutés pour récolter les olives. C'est ce qu'ils faisaient le 13 novembre.

 

Nasser avait terminé son travail au collège dans l'après-midi et ses proches sont partis avec lui vers l’oliveraie. Ils formaient un groupe de cinq hommes, cinq femmes et dix enfants âgés de 9 à 14 ans. Abdel Karim, leur grand-père, s'est également joint à eux.

 

Un jour plus tôt, un habitant de son village avait dit à Nasser que quelqu'un avait récemment travaillé sa terre et y avait planté des vignes. Il a eu du mal à le croire. Mais lorsque la famille est arrivée sur place, elle l'a vu de ses propres yeux : Une vigne avait été plantée sur une de leurs parcelles de 300 mètres carrés, la plus proche de Negohot.

 

Dans le passé, la famille avait cultivé du blé et de l'orge sur la parcelle, mais lorsqu'il est devenu de plus en plus difficile et dangereux d'atteindre le site en raison de sa proximité avec Negohot, elle a cessé de le travailler. Aujourd'hui, quelqu'un d'autre a commencé à cultiver la terre.

 

Les enfants de la famille ont couru vers le nouveau vignoble, mais un groupe de trois ou quatre soldats qui observaient la scène d'en haut, près de Negohot, ont commencé à leur crier de quitter les lieux. Les soldats se sont mis à descendre la montagne en direction des enfants. Les pères - Nasser et Mohammed - qui ont vu les soldats s'approcher, ont également tenté de faire sortir les enfants de la parcelle, mais ceux-ci avaient commencé à déraciner les vignes, a raconté plus tard Nasser.

 

Sa'id, Hamzi, Jamil et Nizhar

Cette semaine, nous avons demandé aux jeunes pourquoi ils avaient arraché les vignes. L'un d'entre eux, Jamil, le fils de Nasser, âgé de 14 ans, a répondu simplement : « Ils les avaient plantées sur nos terres ».  Les enfants nous ont montré les photos qu'ils ont prises avec leur téléphone portable de la vigne sans nom et des soldats qui tentent de les chasser de la zone.

 

Pendant ce temps, les soldats ont appelé des renforts, en raison de la tension croissante.

 

Nasser se souvient qu'une force d'environ 20 à 30 soldats est arrivée et a commencé à lancer des grenades lacrymogènes sur les enfants, dont certaines visaient directement les jeunes. Pendant ce temps, de retour parmi les adultes, Nasser a appelé l'administration civile israélienne en Cisjordanie pour demander que des inspecteurs soient envoyés pour voir ce qui avait été fait sur leurs terres. Un officier de l'administration arrive effectivement, et Nasser lui montre des papiers attestant que la famille est propriétaire de la terre depuis l'administration jordanienne de la région, avant la guerre des Six Jours. Il n'avait pas de kushan, terme de l'époque ottomane pour désigner un titre de propriété, mais il a présenté un document appelé maliya en arabe, qui attestait qu'il avait payé des impôts sur la terre pendant des années et l'avait exploitée.

 

On ne sait pas ce que l'agent de l'administration civile a fait des papiers, mais les soldats ont continué à essayer de faire sortir les enfants - et en fait tous les membres - du terrain. Plusieurs colons de Negohot ont observé ce qui se passait depuis les hauteurs, mais ils ne sont pas venus dans la vallée et ne sont pas intervenus.

 

Les enfants ont crié : « C'est notre terre. Nous ne la quitterons pas ».

 

L'un d'eux, Sa'id, le cousin de Jamil âgé de 13 ans, a été attrapé par les soldats, qui l'ont frappé et poussé au sol. L'un d'eux a appuyé son genou sur la gorge du garçon alors que son père, Mohammed, se précipitait pour libérer son fils. Alors que le père tentait de dégager le jeune homme de l'emprise du genou du soldat, ce dernier l'a frappé à la tête avec la crosse d'un fusil. Le sang a commencé à couler sur le front de Mohammed, où une grosse ecchymose s'est formée.

 

Nizhar Dar-Mohammed. Photo : Manal al-Ja'bari / B'Tselem

Cette semaine, le bureau du porte-parole des FDI a fourni la déclaration suivante concernant l'incident à Haaretz : « Le 13 novembre, des frictions se sont développées entre un certain nombre de citoyens israéliens et de Palestiniens, à proximité de Negohot, dans la [région] de la Brigade territoriale de Judée. Les forces de sécurité ont déclaré la zone comme étant une zone militaire fermée, après que les Palestiniens ont refusé de partir et ont agi de manière destructive. Les forces ont utilisé des méthodes de dispersion des émeutes. Un Palestinien blessé a été évacué par le Croissant Rouge pour un traitement médical. Si une plainte est déposée, l'affaire sera examinée, comme il est d'usage ».

 

Après le coup, Mohammed, 54 ans, s'est senti faible et n'a pas pu se lever. Puis le fils de Nasser, Nizhar, le frère de Jamil âgé de 13 ans, a été douloureusement blessé - touché à la main par une grenade fumigène. Il s'est avéré plus tard qu'il avait subi une fracture de la main.

 

Nizhar, terrifié, s'est mis à crier : « Ma main est partie, ma main est partie ! » et a couru vers sa mère, Ibtihal, 34 ans, qui se tenait à proximité.

 

Cette semaine, Nizhar était gêné de prononcer le nom de sa mère devant des étrangers (ce qui est mal vu dans la tradition musulmane), mais il s'est exécuté après que son père l'y a encouragé. Un autre garçon, le cousin Hamzi, 11 ans, a été blessé à la jambe par une grenade fumigène. Lui aussi a couru vers sa mère.

 

Le grand-père âgé des garçons, Abdel Karim, a commencé à s'étouffer à cause du gaz lacrymogène. Une ambulance a été appelée et un médecin lui a prodigué les premiers soins. L'équipe de l'ambulance a ensuite emmené Mohammed, Nizhar et Hamzi.

 

Hamzi a été laissé dans une clinique de Dura. Mohammed, qui avait été touché à la tête, a été emmené à l'hôpital Ahli à Hébron. Nizhar a été emmené à l'hôpital Alia dans la ville.

 

Mohammed Dar-Mohammed. Photo : Manal al-Ja'bari / B'Tselem

La main de Nizhar a été mise dans un plâtre, qu'il devait garder pendant 24 jours. Après le traitement et le bandage de sa blessure, Mohammed a été maintenu à l'hôpital pendant deux jours supplémentaires en observation, afin de s'assurer qu'il n'avait pas de blessures internes à la tête.

 

L'incident a pris fin, mais les vignes envahissantes demeurent sur les terres de la famille. Dans les jours qui ont suivi l'incident, Nasser a tenté de déposer une plainte contre les intrus sur ses terres, ainsi que de se plaindre de la violence que les soldats avaient exercée sur les membres de sa famille.

 

Nasser a dit qu'il a été repoussé à plusieurs reprises. Chaque fois, il a été refoulé par les agents de l'administration civile à Beit Haggai et Etzion et au poste de police de Kiryat Arba. Une fois, on lui a dit qu'il n'y avait pas de traducteur disponible, une autre fois, qu'il n'y avait pas d'enquêteur. Finalement, il a abandonné, ne parvenant jamais à déposer une plainte.

 

Depuis lors, Nasser hésite à s'approcher de ses terres. À un moment donné, il l'a aperçue de loin, mais n'a pas osé s'en approcher. Il est déterminé à retourner labourer sa terre dans les prochains jours, mais il a été difficile de lui faire dire si cela incluait la parcelle où la vigne a été plantée.

 

« Je veux labourer toutes mes terres »,  a-t-il finalement répondu.

 

 

01/01/2023

LA PLUMA/TLAXCALA
«Édition spéciale Bilan 2022»

 

« Là où est le danger, croît aussi ce qui sauve », écrivait le poète allemand Hölderlin en 1803, dans une Europe prise dans des bouleversements initiés par la Révolution française de 1789. Le monde de 2022 a été pris dans d’autres tempêtes, appelées changement climatique, guerre technologique, destruction de la Terre Mère et de ses plus humbles habitants, et, bien sûr, pandémie. Encore une année où les plus riches sont devenus encore plus riches et où ceux·celles d’en bas ont tenté de reprendre les pouvoirs qui leur ont été confisqués. 2022 avait commencé par une drôle de guerre en Ukraine et fini par le scandale des eurodéputés, acheté comme de vulgaires footballeurs par le roi du Maroc et l’émir du Qatar. L’année prochaine risque d’être un autre annus horribilis. En attendant, lisez le bilan de 2022 de nos auteurs, depuis divers coins de l’orange bleue.
París, 31 décembre 2022
La Pluma Agencia Pueblos en pie, France
Tlaxcala 
 le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique

«Nous ne sommes pas des juges, nous sommes des témoins. Notre tâche est de permettre à l’humanité d’être témoin de ces crimes horribles et de la mettre du côté de la justice. »

Bertrand Russell

 LECTURES RECOMMANDÉES PAR LA PLUMA ET TLAXCALA

Qatargate/Moroccogate : on peut acheter des footballeurs, alors pourquoi pas des eurodéputés ? Fausto Giudice

Combien pour la planète ? La danse des millions... Luis Casado

De l'Argentine à l'Europe, un cri pour la justice: La lutte contre l'oubli Sergio Ferrari

Tâches pour la gauche Juan Diego García

2022  dans la Republica Bolivariana de Venezuela Jean Araud

Aprés plus d'un demi_siècle, le monde commence à renoncer à l'utilisation du Chlorpyrifos, un pesticide neurotóxique qui atacque nos enfants Lilliam Eugenia Gómez Álvarez & Alejandro Henao Salazar

2022, une année de grands succès pour la diplomatie bolivariene Sergio Rodríguez Gelfenstein

La lutte contre la dictature au Pérou ne passe pas par les urnes Carlos Aznárez

Le Chili 2022: L'année de la droitisation du parti au pouvoir Andrés Figueroa Cornejo

2022 dans la République Bolivarienne du Venezuela Jean Araud

Un bilan sur la patrie empoisonnée qu'est devenue la Colombie Oto Higuita

Réinventer le christianisme dans le Sud Oscar Soto

Bilan de l'année 2022 Félix Orlando Giraldo Giraldo

2022, l’année du réveil de la classe ouvrière aux USA
John Catalinotto

Versión Española

LA PLUMA/TLAXCALA
“Edición especial Balance 2022”

 

“Donde está el peligro, crece también lo que salva”, escribió el poeta alemán Hölderlin en 1803, en una Europa atrapada en una tormenta iniciada por la Revolución francesa de 1789. El mundo de 2022 ha sido atravesado por otras tormentas, que se llaman cambio climático, guerra tecnológica, destrucción de la Madre Tierra y de sus más humildes habitantes, y, por supuesto, pandemia. Otro año en que los más ricos se volvieron aún más ricos y las y los de abajo intentaron retomar los poderes que les quitaron. 2022 empezó con una guerra de broma en Ucrania y terminó con el escándalo de los eurodiputados, comprados como vulgares futbolistas por el rey de Marruecos y el emir de Qatar. El año que viene arriesga de ser otro annus horribilis. Entretanto, lean el balance de 2022 por nuestros autores, desde varios rincones de la naranja azul.

París, 31 de diciembre de 2022

La Pluma.net                                            Tlaxcala

Agencia Pueblos en pie, Francia               la red de traductores por la    diversidad lingüística

«No somos jueces somos testigos.
Nuestra tarea es hacer posible que la humanidad sea testigo de estos crímenes horrendos y ponerla del lado de la justicia..
»
Bertrand Russell

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Qatargate/Moroccogate: si se pueden comprar futbolistas, ¿por qué no eurodiputados?
Fausto Giudice

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Luis Casado

Tareas para la izquierda
Juan Diego García

Después de más de medio siglo, el mundo comienza a renunciar al uso del Clorpirifós, un plaguicida neurotóxico que ataca nuestros niños
Lilliam Eugenia Gómez Álvarez & Alejandro Henao Salazar

2022, un año de grandes éxitos de la diplomacia bolivariana
Sergio Rodríguez Gelfenstein

El camino peruano contra la dictadura no pasa por las urnas
Carlos Aznárez

2022: Año de la derechización del oficialismo
Andrés Figueroa Cornejo

2022  en la Republica Bolivariana de Venezuela
Jean Araud

Un balance sobre la patria envenenada en que convirtieron a Colombia
Oto Higuita

Reinventar el cristianismo en el sur
Oscar Soto

Balance del año 2022
Félix Orlando Giraldo Giraldo

2022, el año en que se despertó la clase obrera en los USA
John Catalinotto

Version française

JOHN CATALINOTTO
2022, the year when the working class in the USA woke up

John Catalinotto, 31/12/2022

Español Français

The working class in the United States in 2022 burst into action. Warehouse workers at Amazon, baristas at Starbucks, prisoners, coal miners, nurses, teachers, graduate students organized. Some went on strike.

NYC nurses, december 2022

Will we in 2023 see ever sharper clashes between workers in the United States and the imperialist ruling class? Remember that these billionaire owners of U.S.-based monopolies and banks still dominate the dollar, the weapons and the word. Their politicians, bureaucrats and generals who serve them control the Treasury, the Pentagon and the police. Their media hacks and bought intellectuals wield the most effective propaganda machine in history.

That workers in the belly of the beast might wage class war seems impossible. Yet in 2022, class struggles took place that were unseen in decades. Public opinion grew more favorable toward unions than in the last half century. A mood for confrontation grew as people’s lives grew less stable.

A Gallup Poll in August showed that 71% of the population approved of labor unions. That’s up from 48% in 2008. It’s the highest since 1965, when over 30% of workers belonged to unions (now it’s about 10%). This happened despite constant anti-union propaganda over that same half century.

Youth, marginalized workers

On Jan. 1, 2022, there was only one unionized Starbucks coffeeshop — in Buffalo, New York. By Dec. 9 of 2022 there were close to 270 stores whose workers approved unions. Amazon Labor Union scored a historic victory by organizing the first Amazon warehouse ever in the U.S. on April 1 in Staten Island, New York. The ALU ran an impressive multilingual, multicultural, campaign that reached all the workers and won more than half to the union. In both anti-union monopolies young workers predominate, most never in unions before.

The massive U.S. prison population is even more marginalized. Yet in Alabama, 25,000 majority-Black, incarcerated people at 17 separate prisons withheld their labor in protest from Sept. 26 to Oct. 2. They condemned murderous conditions in the jails, where they are forced to work. In their letters from the inside, organizers signed themselves “Alabama’s slaves” and said that the strike is “in protest of the continued institution of neoslavery.” (tinyurl.com/2bk43x3a)

In the fall of 2022, more than 18,000 education workers fought either for a union or improved contracts. This included graduate students at the University of California, Boston University, Northwestern, Massachusetts Institute of Technology, University of Alaska and Yale. At the New School, a college in New York City, adjunct instructors  held a three-week strike and won a contract plus substantial back pay. Adjunct instructors have no job security or protection and, like graduate students, are the super-exploited workers at the big universities.

Over 3,000 members of the Boston University Graduate Workers Union (BUGWU) celebrated a 98.1% election victory for their union on Dec. 7. Some labor researchers have characterized the 1,414 to 28 vote as “the most lopsided NLRB election win **ever** by a bargaining unit [of] more than 1,000 people.” (In the U.S., to form a union, workers must win a vote managed by the National Labor Relations Board.)

Traditional unions

The mood of struggle spread from the unorganized to workers already in unions. One sector was the unionized nurses, members of the New York State Nurses Association. They were asked by their union leaders to authorize a strike against New York’s private hospitals. The vote pledges to go on strike if the existing contract expires before they reach an agreement with hospital management. This Dec. 22, about 14,000 of the 17,000 NYSNA nurses had already finished voting. Some 98.8 percent voted to authorize the strike. This near unanimous vote is unprecedented. But nurses have been particularly hard hit by the COVID-19 and other epidemics, hospitals have cut staffing to save on wages, and nurses have been forced to work hard for long hours, under conditions dangerous to them and to the patients. Now the nurses are angry, united, and believe they can win.

Railroad workers of all different crafts had been pushed to the wall by the railroad bosses, and their many unions went to the brink of a strike. This involves the freight trains, which carry enormous amounts of goods vast distances. The workers move the same freight as they did in 1990 with about a third the work force. This creates enormous profits for the owners. The freight trains consist of hundreds of wagons. Only two engineers co-pilot the megatrains. The bosses want to cut that number to one, a dangerous step. On top of this, the railroad workers get no sick days.

Railroad workers rarely strike. A federal law allows the government to intervene to stop strikes. It has done this in the past. Transportation of goods is essential to the national economy. This Nov. 30 the Joe Biden administration forced the unions to call off the strike. Biden and the Democratic Congress provided no additional sick leave. The Democrats pretend to be pro-labor. Biden’s anti-labor action exposed the role of the president and the Democratic Party as enemies of the working class, just as the Republicans are.

Moment of truth

The prospect for worker upsurge still confronts many obstacles. Corporations have already bitterly opposed the workers through brutal union busting. They harass workers, fire some, bring court cases against unions. Capitalist owners and investors are desperate to pile up more profits within a system in perpetual crisis. And workers face a government that is on a war drive, feeding arms to a proxy war against Russia in Ukraine and sending warships to the coast of China. Few weapons are more effective in combating worker solidarity than a patriotic propaganda campaign.

How workers in the U.S. will react as the economic and war crisis deepens is hard to predict. For those of us in the U.S. who despise war, imperialism and all capitalist exploitation, there is no choice but to encourage the new combativeness among workers and help build solidarity among the entire working class.

27/12/2022

MARTIN JAY
Qatar accedió al fondo para sobornos de Marruecos en Bruselas, que alimentaba una red de eurodiputados corruptos

Martin Jay, Strategic Culture, 22-12-2022
Traducido por Tlaxcala

¿Hasta qué punto afecta el escándalo del dinero por blanqueo a las actuales reclamaciones de Marruecos sobre el Sáhara Occidental, tanto en la ONU como en la UE?


Corruptible, por Paolo Calleri

Después de que el polvo está empezando a asentarse en el mayor escándalo de corrupción que la UE ha tenido nunca, parece que no fue creado por Qatar, sino por Marruecos, que tenía una red de eurodiputados corruptos en los libros desde casi 20 años. Pero, ¿quién más recibió el servicio de blanqueo?

El asunto ha sacudido los cimientos y las altas esferas de la élite de la UE en Bruselas. Pero el caso de corrupción de Eva Kaili, que hasta ahora ha encarcelado a tres eurodiputados, no es exactamente lo que parece. Aunque sería deseable culpar a los ricos qataríes que se pasean por Bruselas con maletas llenas de dinero, las recientes investigaciones de las autoridades belgas han desvelado que un ministro qatarí vino a Bruselas recientemente y sólo tuvo que acudir a una “ventanilla única”: una cábala de eurodiputados ávidos de dinero que habían estado en nómina de Marruecos durante al menos 15 años para blanquear el historial de derechos humanos del reino y conseguir el mejor acuerdo para el Sáhara Occidental en términos de acuerdos comerciales y estatus.

Este grupo de eurodiputados corruptos había estado recibiendo dinero en efectivo y regalos durante al menos 15 años y eran bien conocidos en el circuito de Bruselas por sus servicios de “pago por uso” dentro del Parlamento Europeo, cuya Comisión de Asuntos Exteriores -una vez considerada prestigiosa y ciertamente importante en el circuito de la UE- ha quedado ahora en ruinas.

Durante décadas, Marruecos tuvo vía libre en Bruselas. Nunca se planteó la cuestión de la soberanía del Sáhara Occidental anexionado. Los derechos de los ciudadanos de esta región en disputa nunca se pusieron en el punto de mira, mientras que el propio territorio se beneficiaba de un acuerdo comercial de la UE que abarcaba el pescado y los minerales, por nombrar sólo algunos. Incluso el historial general de Marruecos en materia de derechos humanos dentro de su propio país se ha pasado por alto durante tanto tiempo como la UE lo consideró en su día el niño mimado de la región MENA por sus reformas en materia de derechos de la mujer, por ejemplo.

El encubrimiento en general vino del Parlamento Europeo, que las demás instituciones de la UE, hasta cierto punto, tuvieron que respetar (aunque los tribunales de la UE se negaron en última instancia a aceptar que el Sáhara Occidental pudiera o debiera incluirse con Marruecos en términos de beneficiarse de un acuerdo comercial con la UE).

Así que ahora surgen tres preguntas clave que la prensa marroquí, defensora incondicional de la autocensura, seguramente no se planteará. ¿En qué medida afecta el escándalo del dinero por blanqueo a las actuales reivindicaciones de Marruecos sobre el Sáhara Occidental, tanto en la ONU como en la UE? En segundo lugar, ¿empezará ahora la UE a mirar a Marruecos sin gafas de color rosa y a examinar la multitud de detenciones de cualquiera que cuestione las decisiones tomadas a alto nivel -desde periodistas acusados de cargos falsos en la cárcel hasta ex ministros que se han atrevido a criticar la forma en que el gobierno y la poderosa élite empresarial dirigen el país- y a actuar en consecuencia?

Y por último, quizás lo más importante, está el poco edificante tema de quién más se ha beneficiado de estos sucios eurodiputados y de sus servicios. Cualquiera que siga los patéticos intentos de la UE de actuar como actor mundial con una hegemonía de cartón piedra que conjura hilarantemente para los países del Sur Global en particular, se hará la pregunta obvia sobre Israel. La abismal deshumanización de los derechos de los palestinos que cada día vemos en las redes sociales cómo los israelíes les roban sus tierras, les arrancan los olivos o, en muchos casos, destruyen sus casas, y lo hacen a sabiendas de que Occidente y, en particular, la propia UE, no pondrán el grito en el cielo. Cuando hace poco un palestino de Cisjordania fue abatido a quemarropa por un agente de seguridad israelí que estaba forcejeando con él, el hecho no trascendió a los medios de comunicación y, desde luego, no provocó ninguna conmoción entre los eurodiputados. ¿Cómo es posible, cabe preguntarse, en una institución cuya razón de ser es proteger los derechos humanos tanto dentro de la UE como con aquellos con los que interactúa y comercia?

La última vez que la UE amagó siquiera con amenazar a Israel por sus atrocidades contra los derechos humanos fue en 2014, cuando una Federica Mogherini un tanto idealista y “arabista” entró en funciones y durante unas semanas sugirió que la UE debería imponer un sistema de etiquetado para los productos fabricados en la Palestina ocupada que llegaran a los supermercados europeos. La idea se esfumó rápidamente, en pocas semanas, y nunca más se supo de ella. Teniendo en cuenta lo que sabemos sobre la red marroquí de eurodiputados en nómina de los sobornos, por no mencionar la fecha de la propuesta de Mogherini, ¿es inconcebible que estos mismos parlamentarios estuvieran recibiendo dinero en efectivo para presionar a sus colegas en las comisiones para que dieran un respiro a Israel? El silencio ensordecedor y espeluznante de la UE sobre el genocidio diario de los palestinos por parte de Israel es preocupante, pero ahora que sabemos cómo funciona el Parlamento Europeo cuando se trata de las atrocidades cometidas por los países de la región de Oriente Medio y Norte de África -y cómo son eliminadas del plan de estudios- no es de extrañar que la brutalidad del régimen israelí se haya intensificado. Sin embargo, la verdadera historia de la corrupción en el Parlamento Europeo no son los tres eurodiputados que se llevaron el dinero, sino cómo los otros 702 eurodiputados querrán ahora impedir que se lleve a cabo cualquier investigación interna real, todo simplemente para salvar sus puestos de trabajo y preservar sus cómodos estilos de vida.

 

MARTIN JAY
Le Qatar a pu puiser dans la caisse noire du Maroc qui alimentait un réseau d'eurodéputés corrompus

Martin Jay, Strategic Culture, 22/12/2022
Traduit par Tlaxcala

Dans quelle mesure le scandale de la caisse noire destinée à le blanchir affecte-t-il les revendications actuelles du Maroc sur le Sahara Occidental, à la fois à l'ONU et au niveau de l'UE ?

 

Corruptible, par Paolo Calleri

Après que la poussière commence à retomber sur le plus grand scandale de corruption que l'UE ait jamais eu, il semble qu'il n'a pas été créé par le Qatar, mais par le Maroc qui avait un réseau de députés européens corrompus dans ses petits papiers depuis près de 20 ans. Mais qui d'autre a bénéficié du service de blanchiment ?

L'affaire a ébranlé les fondations et les plus hautes sphères de l'élite européenne à Bruxelles. Mais l'affaire de corruption d’Eva Kaili, qui a jusqu'à présent fait emprisonner trois députés européens, n'est pas tout à fait ce qu'elle semble être. Bien qu'il soit souhaitable de rejeter la faute sur les riches Qataris qui se baladent à Bruxelles avec des valises d'argent, de récentes enquêtes des autorités belges ont révélé qu'un ministre qatari est venu à Bruxelles récemment et n'a eu qu'à s'adresser à un “guichet unique” - une cabale d'eurodéputés avides d'argent qui ont été à la solde du Maroc pendant au moins 15 ans pour blanchir le dossier des droits de l'homme du royaume et obtenir le meilleur accord pour le Sahara occidental en termes d'accords commerciaux et de statut.

Ce groupe d'eurodéputés corrompus a reçu de l'argent et des cadeaux pendant au moins 15 ans et était bien connu sur le circuit de Bruxelles pour leurs services “à la carte” au sein du Parlement européen dont la "commission des affaires étrangères" - autrefois considérée comme prestigieuse et certainement importante sur le circuit de l'UE - a maintenant été laissée en lambeaux.

Pendant des décennies, le Maroc a bénéficié d'un traitement de faveur à Bruxelles. La question de la souveraineté de son Sahara occidental annexé n'a jamais été soulevée. Les droits des citoyens de cette région contestée n'ont jamais été mis sous les projecteurs, alors que le territoire lui-même a bénéficié d'un accord commercial de l'UE couvrant le poisson et les minéraux, pour ne citer que quelques exemples. Même le bilan du Maroc en matière de droits de l'homme, en général, dans son propre pays, a été ignoré pendant si longtemps que l'UE l'a considéré comme la coqueluche de la région MENA pour ses réformes sur les droits des femmes, par exemple.

Le blanchiment en général est venu du Parlement européen que les autres institutions de l'UE, dans une certaine mesure, ont dû respecter (bien que les tribunaux de l'UE aient finalement refusé d'accepter que le Sahara occidental puisse ou doive être inclus avec le Maroc en termes de bénéfice d'un accord commercial avec l'UE).

Donc maintenant, trois questions clés émergent, que la presse marocaine, championne de l'autocensure, ne posera certainement pas. Dans quelle mesure le scandale du blanchiment d'argent affecte-t-il les revendications actuelles du Maroc sur le Sahara Occidental, à la fois à l'ONU et au niveau de l'UE ? Deuxièmement, l'UE commence-t-elle maintenant à regarder le Maroc sans les lunettes roses et commence-t-elle à examiner la ribambelle d'arrestations de quiconque remet en cause les décisions prises à un haut niveau - des journalistes emprisonnés sur la base d'accusations forgées de toutes pièces aux anciens ministres qui ont osé critiquer la façon dont le gouvernement et la puissante élite des affaires gèrent le pays - et agit en conséquence ?

Enfin, et c'est peut-être le plus important, il y a le sujet peu édifiant de savoir qui d'autre a bénéficié de ces députés européens véreux et de leurs services ? Quiconque suit les tentatives pathétiques de l'UE d'agir comme un acteur mondial avec une hégémonie en papier mâché qu'elle évoque de manière hilarante pour les pays du Sud en particulier, posera la question évidente d'Israël. La déshumanisation abyssale des droits des Palestiniens que nous voyons chaque jour sur les médias sociaux se faire voler leurs terres, déraciner leurs oliviers ou, dans de nombreux cas, détruire leurs maisons par les Israéliens, qui le font en sachant parfaitement que l'Occident et en particulier l'UE elle-même ne feront pas de vagues. Lorsque, tout récemment, un Palestinien de Cisjordanie a été abattu à bout portant par un agent de sécurité israélien qui se battait avec lui, cela n'a pas fait la une des médias et n'a certainement pas créé d'onde de choc parmi les députés européens. Comment est-ce possible, pourrait-on se demander, de la part d'une institution dont la raison d'être est de protéger les droits de l'homme tant au sein de l'UE qu'avec ceux avec lesquels elle interagit et commerce ?


La dernière fois que l'UE a même feint de menacer Israël pour ses atrocités en matière de droits de l'homme, c'était en 2014, lorsqu'une Federica Mogherini quelque peu idéaliste et "arabisante" est entrée en fonction et a suggéré, juste pour quelques semaines, que l'UE applique un système d'étiquetage pour les produits fabriqués en Palestine occupée qui se retrouvent dans les supermarchés européens. L'idée a rapidement fait long feu, en l'espace de quelques semaines, et on n'en a plus jamais entendu parler. Compte tenu de ce que nous savons du réseau marocain de députés européens recevant des bakchichs, sans parler de la date de la proposition de Mogherini, est-il inconcevable que ces mêmes parlementaires aient pris de l'argent liquide pour faire pression sur leurs collègues dans les commissions pour qu'ils donnent un répit à Israël ? Le silence assourdissant et effrayant de l'UE sur le génocide quotidien des Palestiniens par Israël est inquiétant, mais maintenant que nous savons comment le Parlement européen fonctionne lorsqu'il s'agit d'atrocités commises par les pays de la région MENA - et comment elles sont occultées des ordres du jour - il n'est guère surprenant que la brutalité du régime israélien se soit intensifiée. La véritable histoire de la corruption au sein du Parlement européen ne concerne pas les trois députés européens qui ont touché de l'argent, mais la façon dont les 702 autres députés européens vont vouloir empêcher toute véritable enquête interne, tout cela simplement pour sauver leur emploi et préserver leur style de vie confortable.

MARTIN JAY
Morocco Slush Fund in Brussels Was Network of Bent MEPs Which Qatar Accessed

Martin Jay, Strategic Culture, 22/12/2022

How much does the cash-for-whitewashing scandal effect Morocco’s current claims on Western Sahara, both at the UN and at EU level?


Corruptible, by Paolo Calleri

After the dust is starting to settle on the biggest corruption scandal the EU has ever had, it seems that it was not created by Qatar, but by Morocco which had a network of corrupt MEPs on the books for almost 20 years. But who else got the whitewashing service?

It has shaken both the foundations and the highest echelons of the EU elite in Brussels. But the Eva Kaili corruption case, which has so far jailed three MEPs, is not quite what it seems. Much as it would be desirable to pin the blame on cash-rich Qataris swanning about Brussels with suitcases of cash, recent investigations from Belgian authorities have unearthed that a Qatari minister came to Brussels recently and only had to go to a “one stop shop” – a cabal of cash-hungry MEPs who had been on the Moroccan payroll for at least 15 years to whitewash the kingdom’s human rights record and get the best deal for Western Sahara in terms of trade deal breaks and status.

This group of corrupt MEPs had been taking cash and gifts for at least 15 years and were well known on the Brussels circuit for their ‘pay-as-you-go’ services within the European parliament whose ‘foreign affairs committee’ – once considered prestigious and certainly important on the EU circuit – has now been left in tatters.

For decades Morocco got a free ride in Brussels. The question of sovereignty of its annexed Western Sahara was never raised. The rights of the citizens of this disputed region never put under the spotlight, while the territory itself benefited from an EU trade deal covering fish and minerals to name but a few. Even the human rights record, in general, of Morocco within its own country has been bypassed for so long as the EU once considered it the darling of the MENA region for its reforms on women’s rights, for example.

The whitewashing in general came from the European Parliament which the other EU institutions, to some extent, had to respect (although the EU courts refused ultimately to accept that Western Sahara could or should be included with Morocco in terms of benefiting from a trade deal with the EU).

So now, three key questions emerge which the Moroccan press, stalwart champions of self-censorship, will certainly not ask. How much does the cash-for-whitewashing scandal effect Morocco’s current claims on Western Sahara, both at the UN and at EU level? Secondly, does the EU now begin to look at Morocco without the rose-tinted specs and start to examine the bevy of arrests from anyone who questions decisions made on a high level – from journalists on trumped-up charges in jail to former ministers who have dared to criticise how the government and the powerful business elite go about running the country – and act accordingly?

And lastly, perhaps more importantly, is the unedifying subject of who else benefited from these dirty MEPs and their services? Anyone who follows the EU’s pathetic attempts at acting as a world player with a papier-mâché hegemony which it hilariously conjures up for Global South countries in particular will ask the obvious question about Israel. The abysmal dehumanisation of rights of the Palestinians who every day on social media we see having their land stolen, their olive trees uprooted or in many cases their homes destroyed by Israelis, who do so in the full knowledge that there will be no hue and cry from the West and in particular the EU itself. When just recently a Palestinian in the West Bank was shot dead at point blank range by an Israeli security officer who was wrestling with him, it didn’t make MSM channels and it certainly didn’t create any ripple of shockwaves among MEPs. How is that possible, one might ask, from an institution whose raison d’être is to protect human rights both within the EU and with those it interacts and trades with?

The last time the EU even feigned to threaten Israel over its draw-dropping human rights atrocities was in 2014 when a somewhat idealist and ‘Arabist’ Federica Mogherini entered office and just for a few weeks suggested that the EU should enforce a labelling system for goods made in occupied Palestine which make their way to European supermarkets. The idea quickly fizzled away, within a few weeks, and was never heard of again. Given what we know about the Moroccan network of MEPs on the baksheesh payroll, not to mention the date of Mogherini’s proposal, is it inconceivable that these same parliamentarians were taking cash to lobby their colleagues in committees to give Israel a break? The deafening and spooky silence from the EU on Israel’s daily genocide of the Palestinians is worrying, but now we know how the European Parliament operates when it comes to atrocities committed by MENA region countries – and how they are airbrushed out of the curriculum – it is hardly surprising that the brutality of the Israeli regime has intensified. The real story about corruption though in the European parliament is not the three MEPs taking cash but how the 702 other MEPs will want to now prevent any real investigation going on internally, all simply to save their jobs and preserve their cosy lifestyles.