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14/02/2025

DANIEL BERGNER
Les militants noirs et juifs aux USA ont été des alliés pendant des décennies. Qu’en est-il aujourd’hui ?

La cause palestinienne a ravivé un partenariat forgé à l’époque de la lutte pour les droits civiques, tout en créant de nouvelles tensions.

Daniel Bergner, The New York Times, 18/1/2024
Traduit par 
Fausto GiudiceTlaxcala


Daniel Bergner (1960) est un collaborateur du du New York Times Magazine et l’auteur de 7 livres, dont le plus récent est “The Mind and the Moon: My Brother’s Story, the Science of Our Brains, and the Search for Our Psyches”.

Eva Borgwardt a embrassé la cause palestinienne pour la première fois l’été suivant sa sortie du lycée. C’est arrivé à cause de Michael Brown. C’était en août 2014, et à Ferguson, dans le Maryland, non loin du quartier aisé de sa famille à Saint-Louis, des manifestations éclataient après que Michael Brown eut été tué par un policier. À la maison, Borgwardt s’est souvent demandé qui elle aurait été à l’époque du mouvement pour les droits civiques. Aurait-elle vraiment défendu ce qui était juste ? Aujourd’hui, alors que les manifestations pour la justice raciale et contre les brutalités policières dominent l’actualité, sa mère, professeure d’histoire et spécialiste des droits humains, lui dit : « C’est un moment de ‘Où étais-tu dans l’histoire’ ».


Eva Borgwardt à Manhattan en décembre 2023 lors d’un événement appelant à un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas. Photo Jessica Dimmock pour le New York Times

Borgwardt s’est rendue aux manifestations avec une grande glacière et a distribué des bouteilles d’eau en marge de la manifestation. « J’étais une jeune fille blanche de 18 ans qui essayait de se rendre utile » Lorsque les manifestants défilaient, elle tirait sa glacière disgracieuse le long du défilé.

À Ferguson, jour après jour, Borgwardt a été confrontée pour la première fois au racisme systémique. « J’ai dû me rendre compte que dans ces manifestations, dans les rues, les policiers ne sont pas les gentils. Que les structures, comme la police, qui m’ont servi toute ma vie sont littéralement mortelles et conçues pour opprimer les gens qui vivent dans ma ville. Je n’avais jamais été confronté à ça auparavant ».

Lors des manifestations, elle a été confrontée à autre chose : le lien entre la lutte pour la justice raciale dans ce pays et le mouvement pour la libération de la Palestine. Il y avait des Palestiniens aux rassemblements, dont les banderoles proclamaient « Palestine Stands With Ferguson » et « Palestinian Lives Matter ». Sur Twitter, Borgwardt a vu que les Palestiniens tweetaient leur soutien à plus de 6 000 kilomètres de là, ainsi que des conseils sur la manière de faire face aux gaz lacrymogènes lancés par la police. Cet été-là, une attaque palestinienne meurtrière et les représailles de l’armée israélienne en Cisjordanie ont entraîné des semaines de guerre entre Israël et le Hamas à Gaza. « Soudain, se souvient Borgwardt, les parallèles m’ont paru évidents. Les Noirs usaméricains face à une police militarisée et les Palestiniens de Cisjordanie face à une armée chargée du maintien de l’ordre ».

Eva Borgwardt, qui est juive, a commencé à interpréter différemment le langage qu’elle a entendu lors des manifestations. « J’ai été socialisée à percevoir des phrases comme “Du fleuve à la mer” et “Palestine libre” comme menaçantes, comme signifiant “effacer les Juifs de la carte”, au lieu de parler de liberté et d’égalité ».

Mais alors qu’elle commençait à penser différemment, « la plupart des membres de ma communauté juive, même les juifs de ma congrégation qui sont allés aux manifestations », dit-elle, « paniquaient à propos de la solidarité avec la Palestine lors des manifestations ». À propos d’une banderole « Free Palestine », elle se souvient d’un commentaire d’un autre juif : « C’est une honte qu’elle soit là ».

Deux ans plus tard, alors qu’elle était étudiante à Stanford, cette tension est montée en flèche. Le Movement for Black Lives (Mouvement pour les vies noires), le consortium de groupes pour la justice raciale qui comprend Black Lives Matter, a publié une tribune déclarant qu’Israël était “un État d’apartheid” et que les USA étaient complices « du génocide perpétré contre le peuple palestinien ». Des dénonciations furieuses et des accusations d’antisémitisme sont venues de tout le monde juif. Borgwardt craignait que l’allégeance farouche des Juifs usaméricains à Israël ne les écarte facilement de l’action en faveur de la justice raciale.

Pendant et après ses études, elle a donc entrepris de persuader les jeunes juifs de voir réellement « l’oppression de l’occupation », les rapprochant ainsi de la façon dont les militants noirs ont tendance à considérer Israël et les Palestiniens. Dans les salles de réunion des universités et dans les centres communautaires, elle a mené des discussions informelles sur des articles concernant des villages palestiniens rasés par les forces israéliennes. Malgré le malaise institutionnel des juifs à l’égard du Mouvement pour les vies noires et de Black Lives Matter, elle a constaté que les juifs de son âge étaient « plus susceptibles de sympathiser avec la cause palestinienne sur la base de la politique de justice raciale menée dans leur pays ». Elle a mobilisé de jeunes Juifs pour faire pression sur la Fédération de la communauté juive et le Fonds de dotation de San Francisco afin qu’ils cessent de financer des groupes qui, selon des articles de presse, ont favorisé l’expansion des colonies israéliennes en Cisjordanie. (La fédération dément ces informations).

Aujourd’hui, elle est d’autant plus passionnée. Borgwardt, de petite taille et aux cheveux noirs bouclés, est la porte-parole nationale d’IfNotNow, une organisation composée principalement de jeunes juifs à la pointe de l’activisme en faveur de la libération de la Palestine. À la mi-octobre, devant le nombre croissant de civils tués par les bombardements israéliens sur Gaza en réponse à l’attaque du Hamas dans le sud d’Israël le 7 octobre, qui a fait environ 1 200 morts, un nombre inconnu de viols [sic] et de mutilations [resic] et plus de 240 otages, IfNotNow est passé à l’action. L’organisation, ainsi que Jewish Voice for Peace, un groupe de progressistes juifs partageant les mêmes idées, a entraîné des milliers de personnes dans des rassemblements pro-palestiniens, bloquant les portes de la Maison Blanche et investissant la rotonde du Capitole, ce qui a donné lieu à des centaines d’arrestations. Tout au long de l’automne, dans la région de la baie, à Boston, à New York, à Chicago et à Los Angeles, IfNotNow a bloqué des ponts, organisé des sit-in aux heures de pointe sur les autoroutes et occupé des bâtiments gouvernementaux.

J’ai rencontré Eva Borgwardt à Washington au début du mois de novembre, lors de l’une des plus grandes manifestations pro-palestiniennes jamais organisées sur le sol usaméricain. Des cercueils factices, recouverts de drapeaux palestiniens, étaient alignés au pied d’une scène. Au-dessus des cercueils, une longue banderole rouge et noire exigeait : « Mettez fin au nettoyage ethnique de la Palestine financé par les USA ». La foule, qui comptait entre 100 000 et 300 000 personnes, scandait : «Five, six, seven, eight, Israel is a terrorist state” [ Cinq, six, sept, huit, Israël est un État terroriste].

Cette manifestation n’était pas organisée par IfNotNow, mais le groupe de Borgwardt a rassemblé un contingent assez important. Leurs pancartes se sont mélangées aux pancartes artisanales qui flottaient dans l’air : L’une d’entre elles, intitulée « Genocide Joe », fait référence au soutien apporté par le président Biden à Israël par le biais d’une aide militaire se chiffrant en milliards de dollars. « Cessez le feu maintenant », « Pas de paix sur une terre volée », « Les Juifs disent non au génocide ! », « Révolution Intifada ! »

« Près de 40 % des Juifs usaméricains de moins de 40 ans considèrent Israël comme un État d’apartheid », m’a dit Borgwardt, fière d’avoir contribué à amener les jeunes Juifs à cette conclusion. Cette statistique est issue d’un sondage réalisé en 2021 par l’Institut de l’électorat juif ; elle suppose que ce chiffre est en augmentation.

PETER BEINART
Un “droit d’exister” pour les États, ça n’existe pas. Pour les gens, oui

Peter Beinart, The New York Times, 27/1/2025
Traduit par Fausto GiudiceTlaxcala

Contributeur à la rubrique Opinion du NYT, Peter Beinart est professeur à la Newmark School of Journalism de la City University of New York, rédacteur en chef de Jewish Currents et auteur de The Beinart Notebook, une lettre d’information hebdomadaire. Le texte ci-dessous est adapté de son livre à paraître, Being Jewish After the Destruction of Gaza [Être juif après la destruction de Gaza]. Il vient de signer l’annonce signée par plus de 400 rabbins et personnalités juives publiée le 13 février par le New York Times [voir ci-dessous]

Dans le Washington d’aujourd’hui, qui respire l’acrimonie partisane, les démocrates et les républicains sont au moins d’accord sur ce point : Israël a le droit d’exister. Ce droit a été affirmé par le président républicain de la Chambre des représentants, Mike Johnson, et son antagoniste démocrate, le chef de la minorité de la Chambre, Hakeem Jeffries ; par le secrétaire d’État de l’administration Biden, Antony Blinken, et son successeur républicain, Marco Rubio ; par le nouveau secrétaire à la défense de Donald Trump, Pete Hegseth, et par le chef des démocrates du Sénat, Chuck Schumer. En 2023, la Chambre des représentants a affirmé le droit à l’existence d’Israël par un vote de 412-1.

Ce n’est pas ainsi que les hommes politiques de Washington parlent généralement des autres pays. Ils commencent généralement par les droits des individus, puis se demandent si un État donné représente bien la population qu’il contrôle. Si les dirigeants usaméricains donnaient la priorité à la vie de tous ceux qui vivent entre le Jourdain et la mer Méditerranée, il deviendrait évident que la question de savoir si Israël a le droit d’exister n’est pas la bonne. La meilleure question est de savoir si Israël, en tant qu’État juif, a le droit d’exister : Israël, en tant qu’État juif, protège-t-il de manière adéquate les droits de tous les individus sous sa domination ?

La réponse est non.

Considérons le scénario suivant : si l’Écosse faisait légalement sécession ou si les Britanniques abolissaient la monarchie, le Royaume-Uni ne serait plus ni uni ni un royaume. La Grande-Bretagne telle que nous la connaissons cesserait d’exister. Un autre État la remplacerait. Rubio, Schumer et leurs collègues accepteraient cette transformation comme légitime parce qu’ils croient que les États doivent être fondés sur le consentement des gouvernés.

13/02/2025

EMMA GOLDBERG
À la recherche de Dieu, ou de Peter Thiel, dans la Silicon Valley

 Lorsque des manitous du monde de la technologie parlent de leur foi chrétienne, les gens les écoutent.

Emma Goldberg, The New York Times, 11/2/2025
Traduit par 
Fausto GiudiceTlaxcala

Emma Goldberg est une journaliste couvrant le monde de l’entreprise qui s’intéresse à la culture du lieu de travail et à l’évolution du travail à une époque de changements sociaux et technologiques. En savoir plus sur Emma Goldberg

Tout s’est enclenché lorsque Peter Thiel a prononcé le discours sur Dieu.

“Il s’agissait d’une fête d’anniversaire pour les 40 ans de Trae Stephens, partenaire en capital-risque de Thiel et l’un des fondateurs d’Anduril Industries, un fabricant de systèmes de défense et d’armement de haute technologie. L’événement s’est déroulé sur plusieurs jours, en 2023, au domicile de Stephens, au Nouveau-Mexique. Il a commencé par une soirée en l’honneur du quarantenaire, suivie d’une autre où l’on a porté un toast, puis d’un brunch avec caviar, mimosas et pizzas de petit-déjeuner. Lors du brunch (dont le thème était le Saint-Esprit), Thiel, milliardaire de la Silicon Valley et faiseur de rois de la droite, a prononcé un discours sur les miracles, le pardon et Jésus-Christ. Les invités ont été captivés.

« Dans la salle, plus de 220 personnes, pour la plupart issues du monde de la technologie et du capital-risque, venaient nous voir en disant : Oh, mon Dieu, je ne savais pas que Peter Thiel était chrétien” », se souvient Michelle Stephens, l’épouse de Stephens. « Il est gay et milliardaire. Comment peut-il être chrétien ? »

Cette réaction – froncements de sourcils, curiosité sincère - a donné une idée à Mme Stephens : réunir des personnes influentes, y compris dans la Silicon Valley, pour parler de la foi chrétienne. L’année dernière, elle a créé une association à but non lucratif appelée ACTS 17 Collective, qui organise des événements au cours desquels les grands noms des secteurs de la technologie et du divertissement discutent de leur foi. Pour ceux qui sont en quête de spiritualité, mais aussi de professionnalisme, c’est l’occasion de se rapprocher des demi-dieux de l’industrie.

Thiel a été l’orateur principal de la première manifestation d’ACTS 17 en mai dernier, au domicile de Garry Tan, directeur général de Y Combinator, à San Francisco. Il a expliqué comment la théologie chrétienne influence sa politique et lesquels des dix commandements sont le plus importants pour lui. ((Le premier et le dernier : Adore Dieu, et Ne convoite pas le bien d’autrui) Un DJ a mis de l’ambiance en mixant des rythmes religieux pour les plus de 200 participants.

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RODERT DRAPER
Comment Charlie Kirk est devenu l’homme qui susurre l’air de la trumperie à l’oreille des jeunes aux USA

 Sur son chemin vers le cercle intime de Trump, il a moissonné des donateurs, des électeurs, des tiktokeurs et des amis très influents

Robert Draper, The New York Times, 10/2/2025
Une version de cet article a été publiée le 16 février 2025, à la page 20 du Sunday Magazine, sous le titre : “He Always Delivers” [Il tient toujours ses promesses]

Traduit par Fausto GiudiceTlaxcala

Robert Draper couvre la politique intérieure des USA pour le Times depuis Washington. Il est l’auteur de plusieurs livres et a été journaliste pendant trois décennies. Pour cet article, il a interviewé Charlie Kirk à quatre reprises et a assisté à une réunion de donateurs et à un bal célébrant l’investiture de Donald Trump.

Environ une heure avant que Donald J. Trump ne prête serment, Charlie Kirk était assis dans la rotonde du Capitole lorsqu’il a jeté un coup d’œil à son iPhone. Ce que ce militant conservateur et personnalité des médias de 31 ans a vu l’a fait déglutir de rire. Un journaliste de The Daily Beast avait posté sur X : « ‘Charlie Kirk a de meilleures places que tous les membres du Congrès. Ça vous dit à quel point Trump ne pense pas au Congrès’, m’a dit un législateur du GOP* ». Vingt minutes plus tard, Kirk a vu qu’un sénateur républicain de l’Indiana, Jim Banks, avait posté une sorte de réfutation : « Charlie Kirk a fait plus que la plupart des membres du Congrès réunis pour que nous en soyons là aujourd’hui ».

Kirk se demandait comment tout le monde aurait réagi s’il avait pris la place beaucoup plus proche qui lui avait été offerte à l’origine. Au lieu de cela, l’événement ayant été déplacé à l’intérieur, sa femme et lui se sont retrouvés à quelques dizaines de rangées de la scène. Kirk vit à Scottsdale, en Arizona, mais il a emmené sa femme et leurs deux jeunes enfants avec lui pour séjourner pendant dix jours à l’élégant hôtel Salamander, à Washington, en janvier, lorsque l’administration Trump a pris le pouvoir, tout comme il avait déraciné sa famille trois jours après l’élection et l’avait installée pour un séjour de deux mois dans un appartement à Palm Beach, en Floride, près de la propriété de Trump à Mar-a-Lago.

Comme tant d’autres dans l’écosystème MAGA, Kirk est très à l’écoute de l’action liée à Trump. La différence, c’est que Kirk semble toujours se retrouver au cœur de l’action, chaque fois qu’il s’y présente. Pendant la première présidence de Trump, Kirk m’a dit qu’il s’était rendu à la Maison Blanche « plus d’une centaine » de fois. Quelques jours après la victoire de Trump en novembre, Kirk faisait partie d’un groupe restreint de conseillers chargés d’examiner les candidats à la Maison-Blanche pour déterminer s’ils avaient fait preuve d’une loyauté sans faille à l’égard de Trump. Selon deux sources au fait des événements, Kirk s’est retrouvé plus d’une fois dans la même pièce que le président élu pour discuter des candidats potentiels à un poste de ministre.

La proximité de Kirk avec Trump est d’autant plus notable qu’il n’a jamais exercé de fonction, travaillé à la Maison Blanche ou occupé un poste dans l’équipe de campagne. Il puise sa valeur ailleurs. Kirk est à la tête de Turning Point USA, la principale organisation de jeunes conservateurs du pays, qu’il a créée à l’âge de 18 ans. Elle possède des sections dans plus de 850 universités qui inscrivent les étudiants sur les listes électorales, font venir des conférenciers conservateurs sur les campus et organisent un réseau national de dirigeants d’associations étudiantes de droite. La demi-douzaine d’événements annuels de Turning Point, auxquels participent les plus grands noms de la droite, de Trump jusqu’au bas de l’échelle, sont des productions élégantes qui attirent des foules énormes.

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IGNACIO CEMBRERO
“Même avec trois rois, on ne pourra plus acheter de gaz” : une femme au foyer condamnée à 2 ans de prison pour une blague
On ne plaisante pas sur la monarchie marocaine

Rachida Jalali, mère de quatre enfants, purge une peine de deux ans de prison pour avoir écrit sur Facebook qu’avec un billet à l’effigie des trois derniers rois alaouites, on ne pourra plus acheter de bouteille de butane

 Ignacio Cembrero, El Confidencial, 10/2/2025

Quand elle a appris que le prix d’une bouteille de gaz de 12 kilogrammes allait dépasser les 50 dirhams (4,82 euros), Rachida Jalali, une femme au foyer marocaine, a fait une petite blague sur sa page Facebook. « Même avec trois rois, on ne pourra plus acheter de gaz », a-t-elle commenté. Elle a accompagné son message d’un billet de 50 dirhams illustré par l’effigie des trois rois que le Maroc a eus depuis son indépendance en 1956 : Mohamed V, Hassan II et l’actuel, Mohamed VI.

Son commentaire est devenu viral dans un pays où les manifestations contre la vie chère se multiplient et qui a connu mercredi 5 février son premier mouvement de grève générale en neuf ans, même s’il n’a pas été très suivi, sauf dans le secteur de l’éducation.


La popularité de la plaisanterie de Rachida Jalali a fini par éveiller, avant qu’elle ne la supprime, l’intérêt de la police qui s’est présentée à son domicile de Khouribga, dans le centre du pays, où vit désormais cette mère de quatre enfants. Elle a émigré en Italie il y a des années, mais avait décidé de revenir pour monter une entreprise dans sa ville natale. Les agents l’ont d’abord interrogée sur ses intentions en publiant ce message, pour savoir s’il s’agissait d’une critique des autorités. Ensuite, ils l’ont mise à la disposition de la justice.

La semaine dernière, Rachida Jalali a été condamnée par un tribunal de Khouribga à deux ans de prison pour « offense aux institutions de l’État », ce que le code pénal marocain punit, si elle est formulée en public, d’un à cinq ans de prison et d’une amende. Cela aurait été pire si les juges l’avaient condamnée, comme ils ont failli le faire, pour offense au roi.

« Ma cliente n’avait aucune intention malveillante », a expliqué l’avocat de Rachida Jalali aux quelques journalistes qui se sont intéressés au procès au Maroc. « Elle a fait une blague comme il s’en fait des centaines chaque jour sur les réseaux sociaux », a-t-il ajouté. « La condamner, c’est envoyer un message inquiétant à la société », a-t-il conclu.

Rachida Jalali a commencé à purger sa peine à la prison pour femmes d’Oukacha (Casablanca), d’où elle a réussi à faire passer un message audio le week-end, qui a également beaucoup circulé sur les réseaux sociaux. Elle y annonce qu’elle entame une grève de la faim pour protester contre une condamnation qu’elle juge injuste, mais finit par crier « Vive le roi » comme pour se faire pardonner.

La bouteille de gaz coûte désormais 50 dirhams au Maroc, mais après le ramadan, fin mars, elle passera à 60, selon les annonces de la presse, et à 70 l’année prochaine. Il s’agit d’« alléger les dépenses de la Caisse de compensation », selon le journal makhzénien Le 360, qui subventionne de nombreux produits de base. Aujourd’hui, près de la moitié du prix de la bouteille est à la charge de l’État.

Les tribunaux marocains continuent de prononcer des condamnations à caractère politique contre des militants, mais celle d’une femme au foyer est exceptionnelle. La plus légère des condamnations récentes a été infligée à IsmaelLghazaoui, un an de prison et une amende de 5 000 dirhams (482 euros) pour avoir manifesté devant le consulat des USA à Casablanca et contre un cargo MAERSK transportant des armes vers Israël et faisant escale à Tanger. La peine la plus sévère, cinq ans de prison, a été prononcée en avril contre Abderrahmane Zankad, coupable d’avoir dénoncé sur les réseaux sociaux les relations étroites entre le Maroc et Israël, dont il a imputé la responsabilité à Mohamed VI.

Les journalistes ne sont pas non plus épargnés, bien que trois d’entre eux aient été partiellement graciés par le roi en juillet et soient sortis de prison. Le dernier à avoir été condamné est Hamid El Mahdaoui, mais il pourrait peut-être échapper à la prison. Il a fait appel d’une décision qui l’a condamné en novembre à 18 mois de prison et à une lourde amende pour « diffusion de fausses allégations » et « diffamation », selon le Code pénal. Il aurait dû être jugé en vertu de la loi sur la presse et les publications, a souligné Reporters sans frontières dans un communiqué.

12/02/2025

HAYTHAM MANNA
Quel avenir pour la Syrie ?


Haytham Manna, Intervention au webinaire organisé par l’Association d’Amitié France-Syrie (AFS), 11/2/2025

Personnalité politique de l’opposition syrienne, le Dr Haytham Manna est un militant ardent de la cause des Droits de l’Homme, fondateur de divers organismes arabes et internationaux. Il est notamment Directeur de l’Institut Scandinave pour les Droits de l’Homme, Fondation Haytham Manna à Genève et président du Mouvement international pour les droits de l’homme et des peuples (IMHPR). Écrivain, il est l’auteur d’une soixantaine d’ouvrages, dont L’Encyclopédie des Droits de l’Homme en 3 volumes, Atlas de la non-violenceLes parias de Damas,  Daech, l’État de la barbarie et Jabhat al Nosra

 Mesdames et Messieurs,

J’ai envoyé votre aimable invitation à un ami qui m’a appelé pour me prier d’adopter un langage diplomatique qui éviterait les sujets sensibles dans cette situation trouble et difficile que traverse la Syrie. Je lui ai demandé : « Suis-je obligé de porter une cravate à mon âge ? » Il m’a répondu en riant : « Non, pas à ce point-là. En France, il existe un parti politique qui s’appelle Les Sans Cravates. Avec les diplomates, mieux vaut éviter le discours conflictuel et choisir ses mots avec soin. » Je lui ai promis d’essayer.

Dans mon intervention d’aujourd’hui, je vais essayer de respecter cette promesse d’une manière qui ne limite pas la liberté qui est la mienne de vous informer et de tenter de diagnostiquer la situation désastreuse et pathologique qui est celle de mon pays, la Syrie, dont la dictature d’Assad, père et fils, m’a privé de force et injustement de vivre pendant les deux tiers de ma vie.

Je commence par une brève chronologie des 60 jours que le Syrie a vécu depuis le 8 décembre 2024 :




11/02/2025

La guerre psychologique du génocide : exemples de tracts de propagande israéliens largués sur Gaza

Les messages consistent en de grossiers avertissements, des menaces et des appels à se retourner contre le Hamas et à collaborer avec Israël. Une vraie anthologie de l’infâmie

DropSite News, 8/1/2025
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Ce rapport a été rédigé par un journaliste à Gaza.

Outre les missiles et les bombes qu’il largue depuis les airs, Israël déverse également des milliers de tracts sur les Palestiniens de Gaza, dans le cadre d’une campagne de guerre psychologique intensifiée.

Drop Site a passé en revue certains de ces tracts afin d’examiner la campagne de propagande menée par Israël dans le cadre de son implacable assaut génocidaire.



JEREMY SCAHILL
Une fois de plus, Netanyahou se prépare à saboter le cessez-le-feu à Gaza

Tout juste rentré de son voyage triomphal à Washington, D.C., le dirigeant israélien prépare une série de nouvelles demandes pour la phase 2 qu'il espère voir rejetées par le Hamas.

Jeremy Scahill, DropSite News, 10/2/2025
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Dès l'instant où Israël a accepté l'accord de cessez-le-feu, son Premier ministre Benjamin Netanyahou et ses conseillers l'ont qualifié d'accord limité visant à obtenir la libération du plus grand nombre possible de prisonniers israéliens et non d'un plan global pour mettre fin à la guerre. Encouragé par ses récentes rencontres à la Maison Blanche et porté par un tsunami d'enthousiasme face à la proposition du président Donald Trump de confier le contrôle de Gaza aux USA, Netanyahou est rentré en Israël dimanche, prêt à saboter l'accord déjà fragile et à étendre le siège de ses forces sur la Cisjordanie.


Fahd Bahady, Syrie

« Ce voyage, et les conversations que nous avons eues avec le président des États-Unis, ont permis de réaliser d'autres avancées incroyables qui peuvent garantir la sécurité d'Israël pour des générations », s'est vanté Netanyahou. « Je n'exagère pas. Je ne charrie pas. Il y a ici des possibilités que nous n'aurions jamais imaginées, ou du moins qui ne semblaient pas possibles jusqu'à ces derniers mois, mais qui sont possibles. »

Selon les termes de l'accord de cessez-le-feu entré en vigueur le 19 janvier, Israël et le Hamas devaient entamer des négociations sur les détails d'une deuxième phase de 42 jours du cessez-le-feu au plus tard 16 jours après le début de la phase 1. La deuxième phase prévoit la libération de tous les prisonniers israéliens restants en échange d'un nombre important de Palestiniens détenus par Israël, le retrait complet des forces israéliennes de Gaza et le début d'un cessez-le-feu permanent qui ouvrirait la voie à une reconstruction massive de la bande de Gaza, d'un coût de plusieurs milliards de dollars. Trois semaines après l'accord, ces négociations n'ont cependant pas encore commencé. Netanyahou a d'abord refusé d'envoyer une délégation à Doha, au Qatar, pour les négociations de la phase 2, mais après l'intervention de la Maison Blanche, il a envoyé à contrecœur une délégation habilitée uniquement à discuter des détails techniques en cours liés à la phase actuelle, et non à négocier les prochaines étapes.

Netanyahou a atterri à Tel Aviv en affirmant qu'Israël avait conclu un accord stratégique avec Trump et son envoyé spécial au Moyen-Orient, Steve Witkoff, concernant les positions qu'Israël défendrait lors du prochain cycle de négociations. Netanyahou a déclaré lundi qu'il revenait de Washington, D.C. avec de nouveaux plans pour Gaza et que lui et Trump étaient « sur la même longueur d'onde » quant à la manière de procéder. « Vous vouliez un jour après [le plan] ? Vous l'avez eu... Cela ne correspond tout simplement pas au récit d'Oslo... Nous ne répéterons pas cette erreur... Je suis revenu avec une vision sans le Hamas et sans l'Autorité palestinienne », a annoncé Netanyahou. Brandissant le poing lors d'une réunion à la Knesset, il a déclaré : « Nous savons ce qu'est une victoire totale et nous ne renoncerons pas à elle ».

Peu après le discours de Netanyahou, Abu Obeida, le porte-parole des Brigades Al Qassam, la branche armée du Hamas, a annoncé que le groupe retarderait la libération des trois prochains Israéliens dont l'échange était prévu samedi, invoquant les violations israéliennes du cessez-le-feu. « Les dirigeants de la résistance ont surveillé les violations de l'ennemi et son non-respect des termes de l'accord au cours des trois dernières semaines », a-t-il déclaré, ajoutant que leur libération « sera reportée jusqu'à nouvel ordre, et jusqu'à ce que l'occupation s'engage à respecter et à compenser rétroactivement les points convenus des dernières semaines, et nous affirmons notre engagement envers les termes de l'accord tant que l'occupation s'y engage ».

Depuis l'entrée en vigueur officielle du cessez-le-feu le 19 janvier, Israël a continué de mener des attaques ciblées à l'intérieur de la bande de Gaza presque quotidiennement. Selon le ministère de la Santé de Gaza, plus de 110 Palestiniens ont été tués lors de ces attaques au cours des trois dernières semaines. Dimanche, les forces israéliennes ont tiré sur des Palestiniens dans le nord de Gaza qui, selon Israël, s'étaient trop rapprochés du territoire israélien. Au moins trois personnes ont été tuées. « Personne ne s'approche du périmètre et personne ne retourne dans le périmètre », a déclaré Netanyahou. « Nous l'appliquerons, et nous l'appliquerons fermement. Nous attendons du Hamas qu'il remplisse toutes ses obligations, et celle-ci en fait partie. »

Le Hamas a accusé Israël de jouer « un jeu déloyal » en ralentissant ou en bloquant la livraison convenue de l'aide dans la bande de Gaza, y compris la nourriture, les médicaments, les tentes, les générateurs et autres produits de première nécessité, ainsi qu'en continuant à tuer des Palestiniens à Gaza. « Cela pourrait menacer l'accord et le faire échouer », a déclaré Bassem Naim, membre du bureau politique du Hamas. « Netanyahou est revenu des USA avec la ferme intention de saboter l'accord. »

Le cabinet israélien doit se réunir mardi, date à laquelle Netanyahu a déclaré qu'il officialiserait les demandes d'Israël qui seront présentées lors des négociations par l'équipe israélienne. Parmi celles-ci, selon les médias israéliens, figurent l'exil des dirigeants du Hamas et le désarmement total de sa branche militaire, les Brigades Ezzedine Al Qassam. Le mois dernier, Netanyahou a déclaré au cabinet israélien qu'il avait reçu des lettres d'accompagnement de l'administration sortante de Biden et de l'équipe de Trump garantissant qu'Israël pourrait reprendre la guerre à Gaza avec un minimum de justification. Aujourd'hui, il semble que le soutien ira plus loin.

10/02/2025

MOHAMAD ALIAN
Número 9077

Mohamad Alian, 8-2-2025
Traducido por Ayman El Hakim

En los documentos de los asesinos y las libretas de los verdugos, en el archivo de Inteligencia de la Fuerza Aérea, su número era: 9077.

Un número en su frente, un número en sus registros, un número en las interminables listas de la muerte.

Pero no era sólo un número... era mi padre, Jaled Alian.

Era un hombre sencillo que amaba la vida, llevaba la bondad en el corazón y siempre tenía una sonrisa en la cara. No era político, no llevaba armas, pero la sola identidad de la ciudad de Darayya era un cargo

Estaba en un país gobernado por un criminal, y en un país donde tu religión y tu ciudad determinan tu destino.

En 2012 lo detuvieron por primera vez. Se lo llevaron de entre nosotros, sin motivo, sin juicio, sin explicación. Tal vez fue sólo un informe que le hizo ganar unas liras, y la parte de mi padre fueron gemidos.

Cuando regresó meses después, no era el mismo hombre.

Miraba a lo lejos, como si viera algo que nosotros no podíamos ver. Vagaba y pensaba mucho, como si en realidad nunca hubiera salido de allí, como si su alma estuviera atrapada en las paredes de las celdas. Intentaba volver a ser él mismo, intentaba reírse con nosotros, pero algo se había roto en su interior y no podíamos arreglarlo.

Antes de que su cuerpo se recuperara del todo de aquella detención, lo arrestaron meses después, de nuevo en 2013, en un mercado de Damasco después de que huyéramos de Darayya, escapando de las masacres, sin hacerle una pregunta, sin darnos la oportunidad de despedirnos.

Le esperamos durante mucho tiempo... día tras día, mes tras mes, y dos años enteros, soñando con el momento en que regresara, caminara desde lejos, nos sonriera, abriera la puerta y dijera: llego tarde.

Pero las puertas que se llevan a los seres queridos en Siria nunca los traen de vuelta.

Se fue y nunca volvió, como si se lo hubiera tragado la tierra. No teníamos ninguna certeza, ninguna muerte que llorar, ninguna vida que esperar, sólo un vacío mortal y un sinfín de posibilidades.

Le esperamos durante dos años, pero él no esperó... Murió al cabo de sólo quince días, como estaba escrito en su frente.

Murió allí, entre los fríos muros, en las celdas sin sol, bajo los látigos despiadados, bajo sus insaciables puños de sangre. No murió de muerte natural, sino de una muerte creada por manos criminales, manos que no ven al ser humano más que como un número que hay que borrar después de que desempeñe su papel en la vorágine de la tortura y el juego de la muerte.

Murió en las cárceles de Asad, como decenas o centenares de miles de personas que aún se están descubriendo en las fosas comunes, a manos de los asesinos que gobernaron Siria a fuego y cárceles.

Cuando se filtraron las fotos de César en 2015, lo vi... Vi a mi padre por primera vez después de todos estos años.


Pero ya no era el hombre que yo conocía, ya no tenía su voz, ya no caminaba, ya no reía.

Era un cuerpo tendido en la tierra entre los montones de cadáveres, con ropa polvorienta, con la cara y el cuerpo agotados por la tortura, con su número en la frente, esperando a que los que le rodeaban le llevaran al cementerio.

Lo vi en la foto, y no podía dejarlo ahí, no podía dejar que esta toma fuera su final, así que intenté cambiar la escena con mano temblorosa.

Necesitaba verle en una foto digna de él, en un lugar más misericordioso, a la luz del sol que nunca había visto antes de su muerte, sobre hierba verde, en un sudario limpio. Quería pedirle perdón por la crueldad que había sufrido.

Pero no lo hice para escapar de la realidad, ni para no recordar el dolor de aquella imagen, sino porque creo firmemente que Dios cambió la escena para él y para todos los que pasaron con él desde el primer momento por algo más hermoso.

Les honró y les quitó el dolor cuando su alma abandonó su cuerpo.

En ese momento, su cuerpo estaba en el tormento de la tierra, pero su alma ascendía a donde no hay dolor, donde no hay látigo, donde ninguna mano injusta se extiende. Él y todos los que estaban con él recibían un testimonio sin hipocresía.

No lloro por mi padre, porque hoy está en un lugar donde no hay miedo ni tortura, y Dios lo ha reemplazado por lo que le agrada, con su permiso, en un lugar al que no llegará ningún opresor ni verdugo.

Lloro por nosotros... por los que seguimos aquí, esperando una justicia que hace tiempo que debería haberse hecho.

Y por el hombre que tomó la foto... por el que arriesgó su vida para darme la verdad.

El Teniente Primero Farid al-Madhhan «César», el hombre que no pudo detener la muerte, pero impidió que se ocultara la verdad.

No fue fácil para él ver morir bajo tortura a miles de detenidos, pero se negó a ser un testigo mudo.

Estaba allí, entre los cuerpos amontonados, entre los números interminables, entre los cuerpos a los que ni siquiera se les permitía dar un beso de despedida.

Tu estabas allí, y no pudiste detener la masacre, pero hiciste algo que nadie más se atrevió a hacer: documentaste el crimen y nos mostraste lo que querían ocultar.

Fuiste la última persona que vio a mi padre antes de que lo enterraran en las fosas comunes, fuiste quien me hizo darme cuenta del destino de mi padre tras años de espera.

Lo buscaba en vida, y lo encontré en una foto tomada por tu mano, una foto que querían que fuera enterrada con él, pero Dios quiso que saliera a la luz para testificar contra ellos.

Me diste la verdad, a pesar de su amargura, y diste a miles de familias una respuesta de la que estaban privadas.

Nunca olvidaré tu valor, y la historia nunca olvidará tu sacrificio. Gracias, de todo corazón.

Gracias por dar al mundo ojos para ver y un recuerdo imborrable.

Del hijo del mártir número 9077 (Jaled Alian): ¡Gracias César!

LUIS E. SABINI FERNÁNDEZ
Al encuentro (o al choque) con una ganadería virtual
Uruguay, que lindo te veo con tu cerro y tu for…

 Luis E. Sabini Fernández, 10-2-2025

Frederick Soddy (1877-1956) fue un economista formidable de origen británico. Si uno rastrea su nombre aparece de inmediato su premio Nobel en Química, 1921. Y nada más.


Frederick Soddy (1877-1956)

En sus años jóvenes fue químico, aportó conceptos como el de isótopo y diversas contribuciones al conocimiento de la radiactividad en sus tempranas etapas del cambio de siglo. Pero el trascurso y desenlace de la 1GM con el profuso uso de gases tóxicos, le provocó una crisis de conciencia que repercutió en su labor profesional.

Recién laureado en Química, se zambulló investigando en economía y como ajeno a toda capilla, logró tener una visión menos condicionada, más independiente, de la economía en general que la habitual en las capillas ad usum.

Le tocó ser contemporáneo con el arrollador movimiento del dinero y las inversiones transnacionales, el protagonismo creciente del interés compuesto, la financiarización. Y se puso en guardia. Su sólida base de método científico le permitió navegar con soltura y penetración en una disciplina como la economía que luchaba por devenir ciencia y que a la vez bregaba  –colmo de pretensiones− por constituirse en clave de  bóveda del conocimiento de la sociedad.

Sus observaciones a principios de los ’20 arrancó la furia de la colegiatura de los economistas, que salieron a defender “su quintita”: no tenía derecho a hablar de economía quien era químico: una penosa defensa mediante el manido “zapatero a tus zapatos”, un recurso ad hominem que cuestiona al autor sin abordar la realidad y los cuestionamientos en sí.

Soddy distinguió claramente economía y finanzas. Y consideró lo económico como un esfuerzo para inteligir el mundo y a las finanzas, en cambio, en escamotearlo. Conoció el fruto amargo de la Crisis de 1929.

SANTIAGO GONZÁLEZ VALLEJO
EU and Spain associated to war crimes

Santiago González Vallejo, 10/2/2025

The author is a Spanish economist who works at the Unión Sindical Obrera trade union and is a member and co-founder of the Comité de Solidaridad con la Causa Árabe (Arab Cause Solidarity Committee).

For many years now, we have accused the European Union of being an accomplice in the occupation and colonization of the Territories occupied by Israel (Palestine territory prior to 1967, the Syrian Golan Heights and the Shebaa Farms in Lebanon), as well as the blockade of Palestinian Gaza. This is confirmed by its global inaction and its de facto support for Israel in terms of arms trade, security agreements, maintenance of trade relations – including with the settlements in the Occupied Territory, in both directions – partnership in programs of all kinds or granting aid. All of this forces us to consider that the EU is not only complicit but also a party to Israel's war crimes and crimes against humanity.

The European Union (as well as NATO), through these agreements, has been considering Israel as a partner, ally, etc., despite it being an occupying state with supremacist laws that discriminate against Palestinians and despise international law, including the right of return.  All of this is the origin and cause of the injustice suffered by the Palestinian people.  The European Union and other Western countries, by siding with Israel, are participants in the crimes of repression and continuous violence that Israel exercises to maintain that territorial domination.

An excuse sometimes alleged in the abandonment of accepted values of the European Union (such as the respect of international law, democracy or shared prosperity) is that many Europeans are trapped ideologically in accepting the Israeli narrative that they are the Jews who were massacred and discriminated against in the last century. But those Europeans who discriminated and massacred Jewish citizens of their own country, are not us, today’s Europeans. They were, generically, our ancestors. This leads us to ask questions such as: do today’s European have to pay for crimes that they did not commit, or are today’s Israelis victims of those atrocities?

Israelis cannot adduce that they are the same people as those Jews who suffered the Holocaust along with other groups. Nor can the actions of these Israelis against the Palestinians, with their occupation, colonization and supremacist laws, be justified based on the suffering and attempted annihilation of Jews by Nazi and fascist supremacist ideologies (now recreated by many European and Israeli parties).

SANTIAGO GONZÁLEZ VALLEJO
La UE y España asociadas a los crímenes de guerra

Santiago González Vallejo, 10-2-2025

El autor es un economista español que trabaja en la Unión Sindical Obrera y es un vocal y cofundador del Comité de Solidaridad con la Causa Árabe

 

A la Unión Europea la hemos acusado desde hace muchos años de ser cómplice de la ocupación y colonización de los Territorios Ocupados por Israel (la Palestina anterior a 1967, los Altos del Golán sirios y las Granjas de Sebaa, en El Líbano) y el bloqueo de la palestina Gaza. Pero, su inacción global y su apoyo de facto a Israel, en comercio de armas, acuerdos securitarios, mantenimiento de comercio –incluyendo desde y hacia los asentamientos en los Territorios Ocupados-, asociación en programas de todo tipo y participe de ayudas, nos obliga a considerar que la UE no sólo es cómplice, sino que es parte en los crímenes de guerra y de lesa humanidad que Israel ejecuta.



La Unión Europea (y la OTAN) con sus Acuerdos ha considerado a Israel como socio, aliado, etc., a pesar de ser un estado ocupante, con leyes supremacistas, discriminatorias de los palestinos y que desprecia el derecho internacional, incluido el derecho del retorno de los palestinos. Origen y causas de la injusticia al pueblo palestino que, al ponerse la Unión Europea y otros países Occidentales al lado de Israel, les hace parte en la ejecución de los crímenes de represión y violencia continua que ejerce Israel para mantener el dominio territorial, la discriminación y el desprecio al cumplimiento del derecho internacional.

 

Unas excusas a ese abandono de los supuestos valores que informan a la Unión Europea, respeto del derecho internacional, democracia, prosperidad compartida se están haciendo desde el planteamiento ideológico en el que viven secuestrados muchos europeos de aceptación de una narrativa que establece que los israelíes son los judíos a los que masacraron y discriminaron en el siglo pasado. Pero esos europeos que discriminaron y masacraron a ciudadanos de sus países, judíos, ¡no somos nosotros, los europeos actuales!, fueron genéricamente nuestros ancestros. Esto nos lleva a las preguntas ¿los europeos actuales tienen que aceptar pagar por crímenes que no han cometido? Y ¿los israelíes actuales son las víctimas de esas atrocidades?