18/06/2021

Les presentamos a la OTAN, la peligrosa alianza “defensiva” que intenta dirigir el mundo


Jon Schwarz
, The Intercept, 15/6/2021 

Traducción del inglés por S. Seguí

Antes de colaborar con First Look Media, Jon Schwarz trabajó para Michael Moore y su productora Dog Eat Dog Films, y fue productor de investigación para el documental de Moore “Capitalism: A Love Story”. Sus trabajos han aparecido en numerosas publicaciones, entre otras New Yorker, The New York Times, The Atlantic, Wall Street Journal, Mother Jones y Slate, y ha colaborado con National Public Radio y “Saturday Night Live”. En 2003 se ganó una apuesta de 1.000 dólares a que Iraq no tenía armas de destrucción masiva.

La cumbre del lunes mostró de qué modo la Organización del Tratado del Atlántico Norte (OTAN) ha decidido que tiene una misión global abiertamente expansiva.

En una escala, la semana pasada, en su viaje a Bélgica para asistir a la cumbre de la OTAN del lunes, el presidente Joe Biden visitó una base de la Real Fuerza Aérea en el este de Inglaterra.[1] “En Bruselas”, dijo a la multitud reunida, “dejaré bien claro que el compromiso de Estados Unidos con nuestra alianza de la OTAN y con su artículo 5 es sólido como una roca. Es una obligación sagrada la que tenemos bajo el Artículo 5.”

Estas líneas iban dirigidas a un número ínfimo de seres humanos. Ciertamente, casi ningún usamericano tiene la menor idea qué es el Artículo 5 o lo que establece.

Pero las palabras de Biden fueron realmente significativas. El artículo 5 es una cláusula del Tratado del Atlántico Norte, el documento fundacional de la OTAN, que establece que cualquier ataque armado contra cualquier miembro de la alianza “se considerará un ataque contra todos ellos”.

He aquí el elemento central de cómo Estados Unidos dirige el mundo y pretende seguir dirigiéndolo en el futuro. También significa que si nos enfrentamos a la perspectiva de compartir el poder con otros –hoy en día esto significa principalmente China– podemos acabar destruyendo el mundo.

El Tratado del Atlántico Norte es también conocido como el Tratado de Washington, lo cual indica la mayor parte de lo que hay que saber sobre él. Se redactó en 1949, en una época en la que el poder de Estados Unidos era tan avasallador que podía simplemente dictar sus condiciones a sus aliados. La mayor parte de los escasos debates celebrados con los diplomáticos de otros países tuvieron lugar en secreto a lo largo de dos semanas en el Pentágono. Participó en su redacción un funcionario del Departamento de Estado, portador del delicioso nombre de Thomas Achilles, que más tarde afirmó que su jefe le había dicho: “No me importa si las alianzas enredadas han sido consideradas peor que el pecado original desde la época de George Washington. Tenemos que negociar una alianza militar con Europa Occidental en tiempos de paz y tenemos que hacerlo rápidamente.”

La justificación pública de la OTAN era que se trataba de una alianza defensiva necesaria para impedir que la Unión Soviética invadiera Europa Occidental. La justificación privada, tal y como la articuló Achilles, era algo diferente.

En ese momento Europa Occidental estaba devastada, postrada y desmoralizada y necesitaba urgentemente confianza y energía en su interior. Con los ejércitos soviéticos en la mitad de Europa, y todavía con toda su capacidad bélica, y con los partidos comunistas como actores políticos mayores en Francia e Italia, era igualmente fundamental contar con algo que suscitara el respeto soviético.

17/06/2021

Dinamarca a los refugiados: Sean bienvenidos, pero no a mi casa


John Clamp, Maqshosh, 10/6/2021

Traducido del inglés por Sinfo Fernández

John Clamp es editor de la página web Maqshosh, dedicada a los refugiados

 

La cultura política en Europa se ha hundido por debajo de la Línea Plimsoll. El Parlamento de Dinamarca, el Folketinget, fue el primero en ratificar la Convención de las Naciones Unidas sobre el Estatuto de los Refugiados y Apátridas. El 3 de junio de este año aprobó otra ley destinada a deslocalizar a los solicitantes de asilo. Incluso los políticos socialdemócratas están controlando su moralidad en la puerta.

Los ministros daneses de “Integración” y Desarrollo Internacional, Mattias Tesfaye y Flemming Møller Mortensen, viajaron a Ruanda en abril y firmaron un “memorando de entendimiento” con protocolos secretos como en la época colonial. Habiendo ya despojado a los refugiados sirios de sus permisos para quedarse, su abdicación de responsabilidad es una política claramente establecida.

La Dinamarca liberal y humana está planeando barrer a sus solicitantes de asilo bajo la alfombra polvorienta de África. Los políticos daneses se ven a sí mismos abriendo valientemente el camino que la Unión Europea debería seguir si quiere evitar futuros FUBAR*, como el aumento de la migración de 2015-2016.



Manifestación frente al Parlamento danés contra la decisión del gobierno danés de revocar los visados a los sirios en Dinamarca, en Copenhague el 21 de abril de 2021. Foto CHARLOTTE DE LA FUENTE/Le Monde

Pas de changement à Jérusalem ou à Gaza

Gideon Levy, Haaretz, 16/6/2021
Traduit par Fausto Giudice

Notre gouvernement du changement ne nous a pas donné 100 jours de grâce, ni même 100 heures de grâce. Il n'est peut-être pas juste de le juger sur ses premières heures d'existence, mais elles peuvent être le signe de ce qui va suivre. Cent minutes ont suffi pour se rendre compte que sur les questions les plus importantes de toutes, il n'y a pas de désaccords dans le nouveau gouvernement, et qu'il n'est pas différent du gouvernement précédent. Ce qui était sera.

Ses premières heures, qui auraient pu annoncer un changement, ont annoncé exactement le contraire. Les ministres auraient pu interdire la Marche des Drapeaux et dire aux Israéliens, aux Palestiniens et au monde entier qu'il y a une nouvelle équipe en ville, une équipe qui prend en considération les sensibilités d'un autre peuple. Au lieu de cela, le ministre de la Sécurité publique, Omer Bar-Lev, un représentant de la gauche dans le nouveau gouvernement, a gazouillé que « Jérusalem est la capitale éternelle d'Israël », adoptant avec une incroyable facilité le jargon nationaliste de Benjamin Netanyahou ou de Bezalel Smotrich en passant par Itamar Ben-Gvir.

Berlin est-elle la capitale éternelle de l'Allemagne ? L'ancienne Athènes celle de la Grèce ? A quoi sert toute cette pompe nationale ? Peut-être qu'un jour les Israéliens décideront qu'il serait préférable de déplacer la capitale à Afula ou à Dimona ? Peut-être à Tel Aviv ? Qu'y a-t-il d'éternel dans l'emplacement des bureaux du gouvernement ? Peut-être pourrait-elle être la capitale éternelle de deux nations ? Après tout, c'est ce que le parti de Bar-Lev  [travailliste] prétend soutenir.

La police israélienne a arrêté 17 Palestiniens protestant contre la Marche des Drapeaux, le 15 juin à Jérusalem-Est

16/06/2021

Maintenant, le pouvoir judiciaire italien veut également diriger la recherche historique
Persécution judiciaire de Paolo Persichetti

Piero Sansonetti, Il Riformista 16/6/2021

Traduit par Fausto Giudice

Piero Sansonetti  (Rome, 1951) est un journaliste italien exerçant depuis 1979. Après une trentaine d’années au quotidien communiste L’Unità, il a été directeur de Liberazione de 2004 à  2009, puis de Calabria Ora de 2010 à  2013, passant en  2016 à Il Dubbio avant de prendre en 2019 la direction de Il Riformista.

 

Il y a un monsieur qui étudie l'affaire Moro. C'est-à-dire, l'enlèvement, le massacre, la fuite, la séquestration. Il s'appelle Paolo Persichetti. Il est, entre autres, l'auteur d'un livre très intéressant et bien informé sur l'histoire des Brigades rouges. Paolo est un ancien militant des Brigades Rouges. Il a été condamné à une longue peine de prison, extradé de France avec un stratagème et mis en prison. Il est sorti de détention il y a quelques années, après avoir purgé l'intégralité de sa peine. Il a repris son travail de journaliste et de spécialiste de l'histoire. Il a reconstruit sa vie, il est le père de deux petits enfants. Je le connais bien, j'ai également travaillé avec lui, et je vous jure que c'est une personne très sérieuse, fiable, honnête, engagée dans ses études et ses combats idéaux. D'un grand niveau professionnel.

L'autre jour, la police est venue chez lui. Ils ont saccagé son appartement sur la base d'un ordre de perquisition. Ils ont confisqué tous ses ordinateurs, ses téléphones portables, ses appareils électroniques. Même tous les dossiers médicaux relatifs à son petit garçon. Et ensuite elle l'a informé qu'il faisait l'objet d'une enquête. Pour quoi ? Il serait en possession de documents sur l'enlèvement de Moro qui devraient être classifiés. Nous ne savons pas exactement quel genre. Probablement des documents provenant de la commission parlementaire qui a enquêté sur le meurtre de Moro il y a quarante-trois ans. Les charges retenues contre Persichetti sont dévastatrices : association subversive à des fins terroristes et complicité. Les avocats de Persichetti en savent très peu sur le bien-fondé des accusations. Tout ce que l'on sait, c'est que selon les magistrats, le crime aurait commencé en 2015. Il y a six ans.

Au cours de ces six années, on suppose que cette association subversive s'est limitée à imaginer des actions sensationnelles. Sans les réaliser. Il s'agit probablement d'une association subversive très paresseuse et prudente. Complicité avec qui ? Peut-être des fugitifs, interviewés par Persichetti pour ses recherches historiques. À l'heure actuelle, de toutes les personnes condamnées pour l'enlèvement de Moro, seules deux sont techniquement en fuite. L'un est Alvaro Lojacono et l'autre Alessio Casimirri. Lojacono est un citoyen suisse de 67 ans qui a purgé l'intégralité de sa peine en Suisse et qui est désormais totalement libre. Alessio Casimirri est un citoyen nicaraguayen âgé de 70 ans, qui est également parfaitement libre et n'a aucune dette avec la loi de son pays. Aucun des deux ne vit dans la clandestinité. Ils n'ont aucune raison de le faire. En quoi pourrait consister la complicité ?

Le magistrat qui a décidé de rechercher et d'enquêter sur Persichetti est un nom bien connu. Eugenio Albamonte. Il a toujours été particulièrement impliqué dans l'activité politique des courants de la magistrature. Il a été le successeur de Davigo à la tête de l'ANM (Association nationale des magistrats) et maintenant il est le secrétaire d’Area, c'est-à-dire le courant de gauche, très fort à Rome. Albamonte est connu pour divers événements, dont l'enlèvement de Shalabayeva (la dame kazakhe capturée et renvoyée chez elle par les autorités italiennes, avec sa petite fille, d'une manière imprudente et risquée pour elles) dans lequel deux officiers supérieurs de la police ont été fortement impliqués, condamnés à plus de cinq ans de prison pour enlèvement.

Albamonte, qui avait autorisé le rapatriement forcé (exécuté plus tard par la police), n'a jamais été inculpé. Albamonte a évidemment ouvert une nouvelle enquête sur l'enlèvement de Moro, c'est-à-dire sur un épisode qui s'est produit alors qu'il avait 11 ans et était en sixième année d’école primaire. Les raisons de cette enquête ne sont pas connues. On peut facilement deviner que l'activité du Bureau du Procureur est, parfois, assez désinvolte. Il existe peut-être des situations plus graves que celle créée par un érudit qui collecte du matériel pour ses études. Plus urgent. À juste titre, souvent, les magistrats se plaignent de la rareté des moyens et du personnel à leur disposition. Comment pouvez-vous les blâmer ? Bien sûr, quand on apprend que l'un des plus importants magistrats italiens est occupé à enquêter sur les recherches historiques d'un universitaire, on se demande si le parquet n'est pas surchargé de travail. Peut-être que dans les prochains jours quelqu'un ouvrira une enquête sur le cas Montesi, la jeune fille tuée à Torvaianica en 1953, ou sur la probable complicité que le bossu de Quarticciolo a eu parmi les habitants de la région et peut-être même dans la section locale du PCI, à la fin des années 40. Ensuite, il y a toujours la vieille question jamais résolue de l'affaire Girolimoni : sommes-nous absolument sûrs qu'il était vraiment innocent ?

L'aspect le plus troublant de l'enquête contre Paolo Persichetti est peut-être un autre. Le risque que l'idée passe que le pouvoir judiciaire, en plus de décider des bons choix politiques, de sélectionner les listes électorales ou les ministres, établisse parmi ses fonctions celle de filtrer et d'orienter la recherche historique. Si, par exemple, quelqu'un se met en tête de critiquer ou de démanteler, sur la base des documents, le travail de la Commission Moro, il est bon de lancer une enquête sur lui, en imaginant qu'il puisse utiliser ce travail pour organiser une association terroriste. Je ne sais pas si cette circonstance soulèvera une quelconque protestation ou indignation parmi les intellectuels. Je crains que non.

Il me semble que même les intellectuels, ces dernières années, ont fini dans les ronds-points et dans la cour des procureurs. Bien sûr, lorsque de telles choses se produisent, vous comprenez qu'une grande partie de l'appareil judiciaire est désormais complètement hors de contrôle, et que la nostalgie du minculpop, de son côté, est de plus en plus forte. Vous ne savez pas ce qu'est le minculpop ? Jetez un coup d'œil à wikipedia.

Cuestión de vida o muerte: ¿Va a cerrarse el último punto de entrega de la ayuda de la ONU a Siria?

Kareem Chehayeb, Aljazeera, 14/6/2021
Traducido del inglés por Sinfo Fernández

 

Kareem Chehayeb es un periodista y analista político libanés que colabora con Al Jazeera, Middle East Eye y otros medios. Vive en Beirut.
@chehayebk

Las ONG temen la escasez de médicos y la hambruna de millones de seres en la provincia de Idlib si el Consejo de Seguridad de la ONU no extiende el uso del cruce fronterizo de Bab al-Hawa para la entrada de la ayuda.

 A truck carrying COVID-19 vaccines arrives in Syria's Idlib in April through the Bab al-Hawa crossing on the border with Turkey [Yahya Nemah/EPA-EFE]

Un camión que transportaba vacunas COVID-19 llega en abril a Idlib, Siria, a través del cruce de Bab al-Hawa en la frontera con Turquía [Foto: Yahya Nemah / EPA-EFE].

Una votación crucial en el Consejo de Seguridad de las Naciones Unidas en julio puede cerrar el último salvavidas humanitario para unos 4,4 millones de sirios en las zonas controladas por la oposición en el noroeste.

El cruce fronterizo de Bab al-Hawa, en la frontera entre Turquía y Siria, es el último cruce con mandato de la ONU que permite que la ayuda se entregue directamente a las regiones necesitadas sin pasar por el gobierno de Asad en Damasco. Cada mes entran unos 1.000 camiones que transportan ayuda humanitaria.

“Dependemos completamente de la ayuda”, dijo a Al Jazeera el Dr. Hamzeh Hassan, del Hospital Bab al-Hawa, el centro médico más grande de la zona. “Carecemos de medicamentos y equipos quirúrgicos, todo lo que conseguimos nos llega a través del paso de Bab al-Hawa”.

En julio de 2014, el Consejo de Seguridad estableció cuatro cruces fronterizos humanitarios hacia la Siria devastada por la guerra, pero en las renovaciones posteriores de ese mandato, Rusia y China, aliados de Asad, redujeron su número y para ello hicieron uso de sus poderes de veto y suspendieron tres cruces: al- Ramtha, cerca de la frontera con Jordania, al-Yarubia, en el noreste entre Iraq y la provincia de al-Hasakeh, controlada por los kurdos, y el cruce de Bab al-Salam entre Turquía y el norte de Siria.

“Estamos ahora en la segunda ola de la COVID y los casos están creciendo exponencialmente”, dijo el Dr. Hassan, que espera ayuda médica para poder salvar a más pacientes. “Deberían llegar pronto más equipo y medicamentos, pero si la frontera se cierra, se producirá una catástrofe humana”.

El lanzamiento de la vacuna en Idlib ha sido también lento. “Están vacunadas poco más de 17.000 personas, en su mayoría trabajadores de primera línea”, dijo a Al Jazeera el Dr. Fadi Hakim de la Fundación de la Sociedad Médica USA-Siria (SAMS, por sus siglas en inglés). “Si alcanzamos un pico, Dios no lo quiera, no podremos afrontarlo”.

Durante la última década, cientos de miles de sirios murieron y millones se vieron forzados a desplazarse. Idlib es hoy el último bastión de la oposición de Siria, bajo el control de antiguos afiliados de al-Qaida, Hay'et Tahrir al-Sham (HTS) y grupos rebeldes respaldados por Turquía.

Las fuerzas sirias y rusas han atacado Idlib en los últimos años para recuperar la provincia, bombardeando habitualmente hospitales, escuelas, mercados y hogares, provocando una grave crisis humanitaria. La pandemia de COVID-19 también ha empeorado una situación que ya era nefasta.

Les Palestiniens ont un message clair pour le nouveau gouvernement israélien

Ahmad Majdalani, Haaretz, 14/6/2021

Traduit par Fausto Giudice

Le Dr Ahmad Majdalani (Damas, 1956) est membre du comité exécutif de l'OLP et président du Département du travail et de la planification de l’Autorité palestinienne à Ramallah. @MajdalaniAhmad

Bennett va-t-il perpétuer les politiques toxiques de Netanyahou à l'égard des Palestiniens ? L'Union européenne et l'administration Biden vont-elles confirmer leurs belles paroles sur les droits et la liberté ?

Après avoir consacré sa carrière politique à la destruction de toute perspective de paix, le départ de Benjamin Netanyahou ne sera pas pleuré par grand monde, à l'exception de ses amis Orban, Bolsonaro et de l'équipe à l'origine du « Deal du siècle » du président Trump.

Mais la vraie question ne concerne pas un nom, un individu, mais les politiques qui représentent son véritable héritage : l'incitation à la haine, le racisme, la discrimination et une occupation coloniale illégale font partie des politiques que M. Netanyahou a si fortement inscrites dans la vie politique d'Israël par le biais de lois telles que la loi sur l'État-nation juif.

Et la vraie question est maintenant de savoir si le nouveau gouvernement israélien se contente de changer de nom, ou s'il a l'intention de mettre fin à cet héritage colonial raciste au profit d'une solution politique globale et juste avec le peuple palestinien.

15/06/2021

La brigade internationale du Mossad en Iran

Yossi Melman, Haaretz, 15/6/2021

Traduit par Fausto Giudice

Dans son interview télévisée d'adieu, le chef sortant du Mossad, Yossi Cohen, a révélé des secrets que les autorités israéliennes censurent toujours dans les reportages des journalistes.

Lors d'une interview accordée à l'émission télévisée "Uvda" la semaine dernière, l'ancien chef du Mossad, Yossi Cohen, a déclaré que les opérations d'Israël en Iran étaient menées par une "équipe opérationnelle du Mossad" dont les agents parlent des "langues étrangères". D'après les questions et les réponses de cette interview révélatrice, ainsi que d'après le langage corporel et les sourires autosatisfaits de Cohen, il était facile de conclure que l'"équipe" qui a participé à l'audacieuse opération de vol des archives nucléaires militaires de l'Iran le 31 janvier 2018 était composée d'étrangers.


Image iranienne d'une chambre d'essai utilisée pour mener des expériences sur les explosifs pour une bombe nucléaire

Le Mossad utilise des citoyens étrangers pour ses opérations en Iran et ailleurs. Les médias israéliens et internationaux en ont fait état dans le passé. On peut présumer que ces personnes sont bien payées. Les porte-parole iraniens les appellent des "mercenaires". Mais lorsque le chef du Mossad lui-même révèle cela, il renforce la fausse impression que le service de renseignement israélien, qui a la réputation mondiale d'être l'un des meilleurs et des plus professionnels, n'est qu'un gang qui agit comme une organisation criminelle externalisée.

La communauté du renseignement israélien a toujours été assistée par des étrangers. Certains étaient juifs et le faisaient soit volontairement, soit en échange de rétributions. D'autres avaient des motivations idéologiques, comme l'identification à l'État d'Israël et à ses luttes. D'autres encore étaient des non-Juifs de diverses religions et nationalités, qui étaient recrutés pour recueillir des informations ou apportaient une aide logistique, en louant des planques, des véhicules, en participant à des surveillances, des repérages ou en envoyant des coursiers pour transférer des fonds ou du matériel.

Chaque service de renseignement utilise une variété de capacités et d'outils opérationnels. Le Mossad et les forces spéciales du renseignement militaire se sont appuyés sur des agents étrangers en raison de leur accès, y compris pour des opérations particulièrement dangereuses au -delà de la frontière. Cela s'est produit au Liban, en Syrie ou en Irak, mais seulement en dernier recours.

Le Mossad a toujours donné la priorité aux opérations "bleues et blanches", c'est-à-dire menées par des citoyens israéliens, surtout lorsqu'il s'agit d'opérations sensibles comme les assassinats et les sabotages. Cela découle de la fierté nationale, mais surtout du fait que dans des situations aussi dangereuses et sensibles, les Israéliens sont plus dignes de confiance que les étrangers, dont les motivations sont principalement financières ou personnelles, comme la vengeance. En outre, les combattants israéliens des unités de première ligne comme l'unité Kidon du Mossad ont une formation militaire appropriée et un sentiment de fierté nationale. Ils savent qu'ils risquent leur vie pour le pays où ils vivent avec leur famille. Leur formation et l'expérience acquise au cours des missions sont cumulatives. Ils peuvent être utilisés à plusieurs reprises, ce qui permet de limiter le nombre de personnes ayant accès à des informations sensibles et de mieux préserver le secret.

Une capture d'écran de l'interview télévisée d'adieu de Yossi Cohen, chef sortant du Mossad. Photo Keshet 12

Un ancien procureur général israélien découvre qu'un groupe de colons a pris possession de la maison de sa famille à Cheikh Jarrah

 Nir Hasson, Haaretz, 15/6/2021

Traduit par Fausto Giudice

Michael Ben-Yair a été surpris de découvrir qu'un groupe religieux à but non lucratif avait fait payer aux Palestiniens vivant dans la maison de sa grand-mère à Jérusalem-Est des centaines de milliers de shekels de loyer, avec l'approbation d'un tribunal rabbinique. Son parcours juridique pour récupérer la maison révèle le modus operandi des colons dans leur volonté de « judaïser » Cheikh Jarrah.

Ben-Yair avec sa sœur Naama Bartal à Cheikh Jarrah en 2019. Photo Hagit Ofran / Peace Now

 Un groupe de colons à but non lucratif a pris le contrôle d'un immeuble situé dans le quartier de Cheikh Jarrah, à Jérusalem-Est, qui appartient à la famille de Michael Ben-Yair, ancien procureur général et juge retraité du tribunal de district. Le groupe a contrôlé l'immeuble pendant des années, percevant des loyers totalisant des centaines de milliers de shekels auprès des résidents palestiniens, à l'insu des héritiers légaux de la propriétaire initiale de l'immeuble.

 

Ben-Yair a découvert il y a deux ans que la maison de sa grand-mère avait été reprise par le groupe. Personne de la division de l'administrateur général et du receveur officiel du ministère de la Justice, des tribunaux rabbiniques ou d'un groupe de colons n'avait essayé de retrouver ses héritiers légaux. Depuis lors, il mène une bataille juridique pour arracher le bâtiment aux colons et permettre aux Palestiniens qui y résident d'y rester. Au cours de son périple, Ben-Yair a découvert les méthodes détournées et juridiquement douteuses des colons pour "judaïser" Cheikh Jarrah.
Ils auraient pu facilement nous trouver

Nahalat Shimon était un petit quartier juif dans la partie ouest de Cheikh Jarrah à la fin du 19e  siècle. Michael Ben-Yair, qui a été procureur général sous Yitzhak Rabin et Shimon Peres, y est né en 1942. En 1948, les résidents ont fui après la conquête du quartier par la Légion arabe de Jordanie. Comme la plupart des résidents juifs qui ont fui de Jérusalem-Est vers la partie occidentale de la ville, la famille a été indemnisée pour la perte de sa maison et a reçu une autre maison et un magasin dans le quartier de Romema.


L'accusation d'antisémitisme en action : en Allemagne, il est interdit de critiquer l'État d'Israël

Suitbert Cechura, Telepolis, 13/6/2021

Traduit par Fausto Giudice

Le Dr. Suitbert Cechura, est un psychologue diplômé et psychothérapeute allemand, professeur de travail social (soins de santé/médecine sociale) à l'université protestante des sciences appliquées de Rhénanie-Westphalie-Lippe à Bochum.

Toute personne qui, en tant qu'Allemande, exprime des doutes sur l'État d'Israël et ses activités politico-militaires court le risque d'être qualifiée d'antisémite. Car, encore et toujours, la critique d'Israël est assimilée à la critique raciste des Juifs, à la haine des Juifs.

Alors les différenciations, que les experts connaissent bien sûr, cessent immédiatement. Dans l'opinion publique, la différence entre la condamnation générale des juifs - égale à l'antisémitisme - et une évaluation critique de la politique israélienne ou de la raison d'être de cet État - égale à l'antisionisme - est alors volontairement amenée à disparaître. C'était le cas ces dernières semaines, lorsque le conflit au Moyen-Orient s'est aggravé et que des manifestations et des rassemblements ont eu lieu dans les rues d'Allemagne.

Les raisons de cette situation devraient être examinées de plus près, et sans les aprioris partisans prescrits sur le sujet dans ce pays.

Adenauer et Ben-Gourion, 1960

 Le point de départ : une manifestation contre une fête de la guerre

Suite à la provocation d'Israël à la mosquée Al-Aqsa, à l'obstruction faite aux musulmans palestiniens de prier à cet endroit, et à l'expulsion des Palestiniens de leurs maisons à Jérusalem-Est, une confrontation militaire a eu lieu entre Israël et le Hamas. Cela a également déclenché une série de manifestations en Allemagne - notamment des marches et des jets de pierres devant des synagogues, des discours contre les Juifs et l'incendie de drapeaux israéliens.

La presse ne nous apprend pas grand-chose sur ce dont les Juifs sont accusés, on est surtout informé sur le fait des discours de haine. Les politiciens ont immédiatement pris la parole, y compris le président fédéral Frank-Walter Steinmeier :

« La haine des Juifs - peu importe par qui, nous n’en voulons pas et ne la tolérerons pas dans notre pays », a déclaré M. Steinmeier au journal Bild. Il a ajouté que rien ne justifiait la menace pesant sur les Juifs en Allemagne ou les attaques contre les synagogues dans les villes allemandes.

Colonisation of occupied territory is a war crime

 Peter Leuenberger, infosperber.ch, 14/6/2021

Peter Leuenberger is a historian and member of the Switzerland-Palestine Society

States are shirking their obligations by allowing goods from occupied territories

A European Citizens' Initiative calls for a ban on trade in goods from illegal settlements, but the EU Commission declared not being competent. The European Court of Justice sees things differently and played the ball back to the Commission. Historian Peter Leuenberger puts things in order and takes a look at the situation in Switzerland. (Editor’s Note)

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The citizens' initiative wants to stop the trade in illegally built settlements in occupied territories. This measure would particularly affect trade with settlements in the Israeli occupied Palestinian West Bank and the Syrian Golan Heights, but also illegal settlements in the Moroccan occupied Western Sahara as well as other territories that are militarily occupied and economically exploited by the occupying power. But the EU Commission refused to register the initiative in September 2019. The reason given was that it was not competent, because such a step would be tantamount to sanctions. It could only be decided jointly by all member states in the European Council. The executive in Brussels does not have the power to do so.

Seven EU citizens appealed to the Court of Justice of the European Union against the Commission's decision. The court now ruled that the Commission had failed to provide adequate reasons or a sufficient legal basis for refusing to register the initiative. The Commission can now appeal the court's ruling or it must revise its decision and register the citizens' initiative.

Ireland's parliament already tried to pass its own law banning trade in the settlements. However, the European Commission confirmed on this occasion that it alone was responsible for the EU's common trade policy.

Settlements violate international humanitarian law

According to the Fourth Geneva Convention (Art. 49), Israeli settlements in the occupied West Bank and on the Syrian Golan Heights are illegal under international law. Only recently, the EU reiterated its long-standing position that all settlements in the occupied Palestinian territories are illegal under international law.

La colonisation d'un territoire occupé est un crime de guerre


 Peter Leuenberger, infosperber.ch, 14/6/2021

Peter Leuenberger est historien et membre de la Société Suisse-Palestine.

Les États se dérobent à leurs obligations en autorisant les marchandises en provenance des territoires occupés.

Une initiative citoyenne européenne demande l'interdiction du commerce de biens provenant des colonies illégales, mais la Commission européenne s'est déclarée incompétente. La Cour de justice européenne voit les choses différemment et a renvoyé la balle à la Commission. L'historien Peter Leuenberger remet les choses en ordre et fait le point sur la situation en Suisse.  NDLR

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L'initiative citoyenne veut mettre un terme au commerce des colonies construites illégalement dans les territoires occupés. Cette mesure affecterait particulièrement le commerce avec les colonies de la Cisjordanie palestinienne occupée par Israël et du plateau du Golan syrien, mais aussi les colonies illégales du Sahara occidental occupé par le Maroc, ainsi que d'autres territoires occupés militairement et exploités économiquement par la puissance occupante. Mais la Commission européenne a refusé d'enregistrer l'initiative en septembre 2019. La justification : elle n'était pas compétente, car une telle démarche équivaudrait à des sanctions. Elle ne pouvait être décidée que conjointement par tous les États membres au sein du Conseil européen. L'exécutif de Bruxelles n'a pas le pouvoir de le faire.

Sept citoyens européens ont fait appel de la décision de la Commission devant la Cour de justice de l'Union européenne. La Cour a maintenant jugé que la Commission n'avait pas fourni de raisons adéquates ou de base juridique suffisante pour refuser d'enregistrer l'initiative. La Commission peut maintenant faire appel de la décision de la Cour ou elle devra revoir sa décision et enregistrer l'initiative citoyenne.

Le parlement irlandais a déjà tenté de faire passer sa propre loi interdisant le commerce dans les colonies. Toutefois, la Commission européenne a confirmé à cette occasion qu'elle était seule responsable de la politique commerciale commune de l'UE.

Les colonies de peuplement violent le droit humanitaire international

Selon la quatrième convention de Genève (article 49), les colonies israéliennes en Cisjordanie occupée et sur le plateau du Golan syrien sont illégales au regard du droit international. Ce n'est que récemment que l'UE a réaffirmé sa position de longue date selon laquelle toutes les colonies dans les territoires palestiniens occupés sont illégales au regard du droit international.

Resuenan tambores de guerra civil en Afganistán tras la retirada de USA

Traducido del inglés por Sinfo Fernández

Salman Rafi Sheikh (Kasur, Punjab, Pakistán) es un periodista independiente y analista de relaciones internacionales y asuntos de Pakistán. Cubre la política del sur y el oeste de Asia, la política exterior de las grandes potencias y la política pakistaní.
Autor de The Genesis of Baloch Nationalism: Politics and Ethnicity in Pakistan, 1947-1977. Prepara un doctorado en la SOAS University of London.

La guerra civil de Afganistán está entrando en una nueva fase de desestabilización con el resurgimiento de los señores de la guerra y los muyahidines para hacer frente a la embestida de los talibanes.

 Restos de dos atentados con bomba en Kabul en el que murieron siete personas, 12 junio 2021
(Foto: Sayed Khodaiberdi Sadat/AFP vía Anadolu Agency)

A medida que las fuerzas de USA y la OTAN se retiran más rápido de lo previsto de Afganistán, la violencia está aumentando en lo que podría ser un anticipo de una futura guerra más amplia.

Muchos creen que los talibanes tienen como objetivo explotar el vacío dejado por la retirada de las tropas de USA y la OTAN para tomar el control de la capital, Kabul, y restablecer un emirato islámico similar al que USA desalojó del poder después de su invasión de 2001.

En los primeros tres días de junio, al menos 64 miembros del personal de seguridad afgano y 26 civiles murieron en ataques de los talibanes. El más mortífero se produjo en la provincia de Nangarhar el 2 de junio, en el que al menos 40 miembros del personal de seguridad murieron al caer varios puestos de seguridad y una base militar en manos de los combatientes talibanes.

Las victorias de los talibanes en un campo de batalla en rápida expansión son una razón crucial por la cual las fuerzas militares de USA y la OTAN han acelerado sensiblemente sus planes de retirada. Al parecer, no quieren quedar atrapados en una guerra civil que se intensifica y se está moviendo rápidamente desde remotas áreas montañosas a las ciudades.

Los informes de los medios indican que más de la mitad de las fuerzas usamericanas ya han abandonado Afganistán y que la mayoría de ellas se habrán retirado para el 4 de julio, mucho antes de la fecha límite anunciada del 11 de septiembre.

Las fuerzas de la OTAN están asimismo más centradas en la retirada que en su misión de “entrenar, asesorar y ayudar”. El portavoz del Ministerio de Defensa alemán, David Helmbold, dijo a los periodistas en mayo que todas sus tropas, estimadas en más de 1.000, se retirarán a finales de la primera semana de julio.

 

Los soldados usamericanos recuperan sus petates tras regresar a casa, después de un despliegue de nueve meses en Afganistán, el 10 de diciembre de 2020 en Fort Drum, Nueva York. Supuestamente, todas las tropas usamericanas se retirarán de Afganistán antes del 11 de septiembre de 2021.   (Foto: John Moore/AFP/vía Getty Images)

14/06/2021

200 mètres : le train-train en Palestine occupée


 Rosa Llorens, 14/6/2021

Pour leur réouverture, les cinémas semblent nous avoir préparé une pochette-surprise de feel good movies , dont le fleuron est l’hagiographique L’oubli que nous serons, avec l’inévitable Javier Cámara, spécialiste, avec le don qu’il a de se faire rougir le bout du nez pour exprimer des émotions intenses, du mélo.


 Que pouvait-on attendre de 200 mètres, d’Amine Nayfeh, co-production qataro-italo-suédo-jordanienne ? Mustafa habite chez sa mère, à 200 mètres de sa femme et leurs trois enfants, séparé d’eux par le Mur israélien ; lorsque son fils a un accident et que Mustafa veut aller le voir à l’hôpital, ces 200 mètres deviennent, suivant un schéma maintenant bien établi, une odyssée de 200 km. Qu’apporte cette énième variation sur le système d’apartheid routier israélien et de check-points où les Palestiniens s’entassent comme des poissons pris dans la nasse ?

Dans Paradise now, de 2005, où jouait déjà Ali Suliman, celui-ci menait, sur les chapeaux de roues, une discussion passionnée sur l’emploi de la violence, avec une Palestinienne de la diaspora revenue au pays avec un point de vue occidental. Ici, il a pour co-passagère Anne, une jeune Allemande qui filme plus vite que son ombre, artifice de narration qui ne se prend pas vraiment au sérieux, et qui sert à Nayfeh à se moquer lui-même, et à se justifier, des ficelles éculées qu’il emploie. L’identité d’Anne est longtemps mystérieuse : ne serait-elle pas une espionne israélienne (ici, apparaît la hantise de la manipulation, comme dans Omar, chef-d’œuvre de Hany abu-Assad, de 2013) ? Effectivement, on finit par découvrir qu’elle parle hébreu couramment, et que son père est juif ; son naïf fiancé, Kifah, se met alors en colère et essaie de s’emparer de sa caméra et peut-être de la casser, comme dans Five broken cameras, film que les Israéliens avaient tenté de faire passer pour palestinien (en jouant grossièrement de l’ambiguïté entre le héros à la caméra, palestinien, et celui qui le filmait, qui, lui, est juif) et qui était en fait l’œuvre de la propagande israélienne. Kifah, en faisant des reproches à Anne, parle aussi de ce film : pourquoi veux-tu nous filmer ? pour montrer combien les Palestiniens sont malheureux et que les gentils Israéliens s’occupent de nous ? Five broken cameras avait en effet pour but d’enfermer les Palestiniens dans une attitude victimiste et une stratégie légaliste et judiciaire (filmez les violences israéliennes, réunissez des preuves, adressez-vous aux tribunaux, mais surtout ne sortez pas de la légalité ; pendant ce temps, le Mur et les expropriations de Palestiniens avançaient). 

Mais Mustafa tranche le débat en obligeant Kifah à rendre sa caméra à Anne, confirmant ainsi le statut de fétiche de l’objet et la pertinence de la stratégie qui va avec, et ridiculisant la position que représente Kifah, traité de révolutionnaire à la manque (sa manie d’arracher des drapeaux israéliens n’a d’autre résultat que de retarder Mustafa dans son itinéraire vers l’hôpital). Cela permet même au réalisateur de traiter Kifah de raciste, parce qu’il se met en colère contre une fille qui veut aider les Palestiniens, parce qu’elle est a un père juif. On nous suggère même qu’une Européenne à moitié juive peut mieux aider les Palestiniens que les Palestiniens eux-mêmes, divisés par leurs querelles internes. A ce propos, il y a une curieuse séquence, où des Palestiniens empêchent un jeune co-passager d’escalader le Mur, en criant : « Ce secteur de mur est à nous »...La séquence se termine brutalement par un fondu au noir, et on n’en saura pas plus.


Où nous mène donc le réalisateur ? Quelles perspectives pour la famille de Mustafa et tous les Palestiniens pris au piège du Mur et de toutes les chausse-trapes administratives mises au point par les Israéliens pour leur pourrir la vie ? Le dénouement est stupéfiant de futilité : Mustafa continue à téléphoner tous les soirs pour souhaiter une bonne nuit à ses enfants et à leur envoyer des signaux lumineux ; mais il a trouvé un système d’éclairage avec des ampoules de toutes les couleurs qui ravit la famille ! A quoi bon lutter, quand le bonheur, c’est simple comme une ampoule… Salwa, la femme de Mustafa l’a compris depuis longtemps, elle qui, tranquillement collaborationniste, a sollicité pour son fils un stage d’été dans un club de foot israélien, le Maccabi de Haïfa, et qui reproche à son mari de leur compliquer bêtement la vie par son entêtement à ne pas demander la nationalité israélienne.
 
 
Le site du quotidien tunisien La Presse nous éclaire sur les non-dits du film : 200 mètres « nous fait vivre de façon perceptible les « indignités » terribles de la vie quotidienne des Palestiniens ». C’est-à-dire qu’il sollicite seulement notre compassion : ce film « n’est pas du tout dans le discours de la « Cause ». [...]c’est le cinéma de la « Cause » avec du discours au premier degré sur la « Cause » qui a fait fuir beaucoup de gens devant la « Cause » parce qu’il nous donne une impression de déjà vu ». Difficile de faire mieux dans le sens de la contre-vérité : alors que les grands films engagés d’Elia Suleïman ou Hany abu-Assad étaient de vrais coups de poing, les gentils films victimistes de leurs épigones délavés tournent en rond, accumulant les redites insipides. 
 
Face à son fiancé, Anne se défend en disant : « Je voulais juste comprendre cette merde de situation » : il y a bien longtemps qu’on a compris, et les films qui veulent encore nous éclairer sur les difficultés pratiques des Palestiniens sont parfaitement anachroniques : aujourd’hui, il faut aller plus loin. Certes, ce sont les hasards de la production et de la programmation qui amènent ce film en salle après la nouvelle agression d’Israel contre Gaza, et cette situation nouvelle qu’est la solidarité des Palestiniens au-delà de leurs différences de statut légal, voulues par Israel pour les diviser. 
 
Mais les hasards du calendrier montrent bien que cette histoire familiale entre un Palestinien de Cisjordanie qui refuse de demander la nationalité israélienne et sa femme pourvue de cette nationalité expose une situation trop conforme aux intérêts israéliens et de toute façon dépassée.