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09/08/2024

ANDREAS MALM
La destrucción de Palestina es la destrucción de la Tierra

Los últimos ocho meses de genocidio han inaugurado una nueva fase en la larga historia de la destrucción de Palestina, evidenciando de manera particularmente grotesca el compromiso de las potencias capitalistas occidentales con el proyecto colonial sionista. En este ensayo, el historiador y activista sueco Andreas Malm (autor de «Capital Fósil» y «Cómo dinamitar un oleoducto») propone un análisis de larga duración sobre la colonización y el extractivismo en Palestina, iniciando alguna décadas antes que el movimiento sionista emergiera como tal. Remontándose a la destrucción de Acre por la flota británica el año 1840 -en la que fuera una de las primeras manifestaciones de la potencia destructiva de la tecnología a base de carburantes en un contexto bélico- Malm nos recuerda el vínculo estrecho entre capitalismo y combustión fósil, y demuestra que, para comprender a cabalidad la crisis actual, es necesario sumergirse en la larga historia de los intereses imperialistas en la región. Con ello, el autor subraya la insuficiencia de la teoría del Lobby para explicar el grado de implicación de las potencias occidentales (EEUU a la cabeza) en el actual genocidio en Palestina y, llamando a la izquierda a rehacerse de una teoría del imperialismo, pone en evidencia la manera en que la destrucción de Palestina se teje con la historia de la destrucción del planeta, a manos de un capitalismo extractivista y supremacista del cual el Estado de Israel encarna uno de los enclaves más avanzados y agresivos.

 

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08/08/2024

Murtaza Hussain
Microsoft encourage ses employés à faire des dons aux colonies illégales de Cisjordanie, tout en excluant l’UNRWA

Les employés demandent à l’entreprise technologique de cesser de verser des contributions à des groupes jouant un rôle actif dans l’occupation, y compris un groupe qui soutient l’armée israélienne.

Murtaza Hussain, Drop Site News, 6/8/2024
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala  


Murtaza Hussain est un journaliste d’origine pakistanaise qui a grandi à Toronto et vit aujourd’hui à New York. Après avoir travaillé au site ouèbe The Intercept, il contribue au nouveau site créé par Jeremy Scahill et Ryan Grim, Drop Site News. @MazMHussain

 

Microsoft inclut un certain nombre d’organisations basées dans des colonies israéliennes illégales en Cisjordanie, dont au moins une qui collecte des fonds pour soutenir l’armée israélienne, dans la plateforme de dons caritatifs de ses employés. Pourtant, l’entreprise a retiré de sa liste l’agence des Nations unies qui fournit de l’aide à Gaza, selon des employés de Microsoft qui ont adressé une pétition interne à l’entreprise pour qu’elle modifie sa politique. L’inscription des organisations caritatives sur la plateforme de dons signifie que Microsoft versera automatiquement une somme équivalente aux contributions des employés.

La semaine dernière, un groupe d’employés de Microsoft a commencé à faire circuler une pétition demandant à l’entreprise de cesser de verser des contributions équivalentes à trois organisations, la Fondation Ma’aleh Adumim, l’Académie Ein Prat pour le leadership et l’équipe de sauvetage Megilot de la mer Morte, qui, selon eux, « sont en violation directe du droit international », citant les Conventions de Genève.

« Microsoft finance directement ces implantations illégales et immorales en permettant à ces organisations de subsister », affirme la pétition, implorant l’entreprise de cesser de verser des fonds de contrepartie aux trois organisations.

« C’est non seulement contraire à l’éthique, mais cela va également à l’encontre des valeurs inclusives de notre entreprise ».

Les signataires de la pétition sont encore en train de recueillir des signatures avant de s’adresser à la direction de Microsoft. Microsoft n’a pas réagi à l’article de Drop Site, et les organisations “caritatives ” de Cisjordanie étaient toujours disponibles sur la plateforme Benevity mardi.


Des manifestants défilent en soutien aux Palestiniens de Gaza près de la conférence annuelle Microsoft Build, pour demander la résiliation des contrats Azure de Microsoft avec Israël, à Seattle, Washington, USA, le 21 mai 2024. Photo David Ryder/REUTERS

Muhammad Yunus becomes head of interim government in Bangladesh

 

YUVAL ABRAHAM
“Commandez sur Amazon” : Comment les géants de la technologie stockent des mégadonnées pour la guerre d’Israël

L’armée israélienne utilise le service de cloud (nuage) d’Amazon pour stocker des informations de surveillance sur la population de Gaza, tout en se procurant d’autres outils d’intelligence artificielle auprès de Google et de Microsoft à des fins militaires, révèle une enquête.

 

Yuval Abraham , +972 Magazine/Sikha Mekomit (Local Call), 4/8/2024

Traduit par Tlaxcala

 

Yuval Abraham (1995) est un journaliste indépendant, documentariste et traducteur arabe-hébreu israélien, co-réalisateur avec  Basel Adra, Hamdan Ballal et Rachel Szor du film No Other Land, qui a reçu le Prix du meilleur documentaire à la Berlinale 2024. @yuval_abraham

 

Le 10 juillet, la commandante du Centre d’informatique et des systèmes d’information de l’armée israélienne - qui assure le traitement des données pour l’ensemble de l’armée - s’est exprimée lors d’une conférence intitulée “IT for IDF” [TI pour les FDI]  à Rishon Lezion, près de Tel-Aviv. Dans son discours devant un public d’environ 100 militaires et industriels, dont +972 Magazine et Local Call ont obtenu un enregistrement, la colonelle Racheli Dembinsky a confirmé publiquement pour la première fois que l’armée israélienne utilise des services de stockage dans le nuage et d’intelligence artificielle fournis par des géants civils de la technologie dans son assaut actuel contre la bande de Gaza. Les logos d’Amazon Web Services (AWS), de Google Cloud et de Microsoft Azure apparaissent à deux reprises dans les diapositives de la conférence de Mme Dembinsky.

 


 

Le stockage en nuage est un moyen de conserver de grandes quantités de données numériques hors site, souvent sur des serveurs gérés par un fournisseur tiers. Mme Dembinsky a d’abord expliqué que son unité militaire, connue sous l’acronyme hébreu Mamram, utilisait déjà un “nuage opérationnel” hébergé sur des serveurs militaires internes, plutôt que sur des nuages publics gérés par des entreprises civiles. Elle a décrit ce nuage interne comme une “plateforme d’armes”, qui comprend des applications permettant de marquer des cibles pour les bombardements, un portail permettant de visionner des images en direct de drones survolant le ciel de Gaza, ainsi que des systèmes de mise à feu, de commandement et de contrôle.

 

Mais avec le début de l’invasion terrestre de Gaza par l’armée israélienne à la fin du mois d’octobre 2023, a-t-elle poursuivi, les systèmes militaires internes ont rapidement été surchargés en raison du nombre considérable de soldats et de personnel militaire qui ont été ajoutés à la plate-forme en tant qu’utilisateurs, causant des problèmes techniques qui menaçaient de ralentir les fonctions militaires d’Israël.


Metoo, I’m a killer”: La colonelle Racheli Dembinsky a succédé en 2023 à la générale Yaël Grossman, qui elle-même avait succédé à la colonelle Talya Gazit en 2020, à la tête du MAMRAM (Centre d’informatique et de systèmes d’information de l’armée israélienne)

 

La première tentative pour résoudre le problème, explique Dembinsky, a consisté à activer tous les serveurs de réserve disponibles dans les entrepôts de l’armée et à mettre en place un autre centre de données, mais cela n’a pas suffi. Ils ont alors décidé qu’ils devaient « sortir du cadre, se tourner vers le monde civil ». Selon elle, les services en nuage proposés par les grandes entreprises technologiques ont permis à l’armée d’acheter des serveurs de stockage et de traitement illimités en cliquant sur un bouton, sans obligation de stocker physiquement les serveurs dans les centres informatiques de l’armée.

 

07/08/2024

THE PALESTINE CHRONICLE
Yahya Sinwar élu nouveau chef du Hamas : qui est-il et qu'est-ce que cela signifie ?

 The Palestine Chronicle, 6/8/2024
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala  

 

Yahya Sinwar (3ème à partir de la droite, avec les 2 enfants, entre Mahmoud al-Zahar et Mustafa Barghouti) participe à un rassemblement organisé par le Hamas à Gaza le samedi 1er octobre 2022 pour souligner la centralité de Jérusalem et de la mosquée Al-Aqsa. Photo : The Palestine Chronicle

 

Dans un communiqué publié mardi 6 août, le mouvement de résistance palestinien Hamas a annoncé que Yahya Sinwar était le nouveau chef de son bureau politique, suite à l'assassinat d’ Ismail Haniyeh.

 

Haniyeh a été assassiné à Téhéran le 31 juillet, laissant au Hamas la décision et le défi de choisir un nouveau dirigeant.

 

La direction du Hamas est divisée entre trois commandements, l'un dirigé par Saleh al-Arouri en Cisjordanie, l'autre par Yahya Sinwar à Gaza et Khaled Meshaal à l'étranger.

 

Haniyeh était le chef général.

 

Israël a assassiné Arouri en janvier et Haniyeh il y a quelques jours.

 

Après plusieurs jours de délibérations, le conseil palestinien de la choura (délibération) a élu Sinwar comme nouveau secrétaire général. 

 

 

Qui est Sinwar ?

 

Robert Inlakesh, journaliste au Palestine Chronicle, a récemment écrit :

 

Sinwar est né le 29 octobre 1962 dans le camp de réfugiés de Khan Younès.

 

En 1948, ses parents ont été victimes d'un nettoyage ethnique à Majdal-Askalan, aujourd'hui occupé par des colons israéliens et rebaptisé Ashkelon.

 

Marqué par son expérience de personne déplacée ayant grandi sous l'occupation militaire de la bande de Gaza - qui a démarré en 1967 - son père a déclaré que « la vie de Yahya a été pleine de souffrance en raison de l'agression sioniste. Depuis son enfance, il était déterminé à résister à l'occupation ».

 

Très performant à l'école, il a poursuivi ses études à l'université islamique de Gaza, où il a participé à la création du Bloc islamique et a occupé plusieurs postes au sein du conseil étudiant de l'université.

 

En 1982, Sinwar et d'autres membres du conseil étudiant se sont rendus à Jénine pour rendre visite à des femmes palestiniennes qui auraient été victimes d'une tentative d'empoisonnement par les Israéliens.

 

C'est à la suite de cette visite qu'il a été arrêté et placé en détention administrative (sans inculpation ni jugement) pendant six mois, sous l'accusation d'avoir participé à des activités islamistes subversives.

 

Pendant sa détention, Sinwar s'est lié d'amitié avec d'autres militants, tels que Saleh Shehade, qui allait diriger la branche armée du Hamas jusqu'à son assassinat en 2002.

 

Sinwar était responsable de la mise en place d'un réseau de sécurité, connu sous le nom de Majd.

 

Le Majd opérait en secret tandis que l'organisation des Frères musulmans qui a précédé le Hamas, la Mujamma Islamiyya, est restée un groupe non combattant jusqu'à la création du Hamas à la fin de l'année 1987.

 

En 1988, Sinwar a été arrêté et aurait été lourdement torturé pendant six semaines après la découverte de cellules armées appartenant au Majd.

 

En 1989, le Hamas a mené sa première attaque armée importante, tuant deux soldats israéliens. Sinwar a été reconnu coupable d'avoir commandité l'attaque et condamné à 426 ans d'emprisonnement.

 

En tant que dirigeant du Hamas le plus en vue libéré dans le cadre d'un échange de prisonniers en 2011 [après 22 ans en prison, NdT], Sinwar est retourné à Gaza et a finalement été élu à la tête du Hamas dans la bande de Gaza, succédant ainsi à Ismail Haniyeh.

 

En 2017, le Hamas a procédé à un changement d'image et à une mise à jour de ses statuts, qui indiquaient que le Mouvement de résistance islamique serait ouvert à l'acceptation d'une solution à deux États.

 

La même année, Sinwar a joué un rôle majeur dans la tentative de rétablir les liens entre l'Autorité palestinienne (AP), dirigée par le parti Fatah, et le Hamas, mais en vain.

 

En 2018, sous la direction de Yahya Sinwar, le Hamas a adopté une plateforme politique de résistance non violente afin de s'ouvrir à des négociations diplomatiques susceptibles de mettre fin au siège de Gaza.

 

La direction du Hamas a soutenu le mouvement de protestation non violent de masse, connu sous le nom de “Grande marche du retour”, qui a débuté le 30 mars 2018.

 

Toutefois, à la suite de la décision des USA de reconnaître unilatéralement Jérusalem comme capitale d'Israël et de l'assassinat de centaines de manifestants non armés par des soldats israéliens, le Hamas a de nouveau changé d'approche.

 

En mai 2021, le Hamas a lancé la bataille de Saif al-Quds, soutenue par plusieurs autres groupes armés à l'intérieur de la bande de Gaza.

 

Depuis lors, les discours et les apparitions publiques de Yahya Sinwar ont fait de lui un leader très populaire dans le monde arabe.

 

Ce que cela signifie

 

The Palestine Chronicle estime que l'élection de Sinwar est porteuse d'une signification et d'un symbolisme profonds :

 

1°, cela signifie que le Hamas, dans toutes ses branches, reste uni. 

 

2°, le Hamas considère que la Résistance à Gaza reste forte, unie, organisée et capable de mener une longue guerre d'usure contre l'occupation israélienne.

 

3°, les rapports de presse, dont certains sont diffusés par les principaux médias usaméricains, selon lesquels il existe un conflit entre les “modérés” et les “durs” du Hamas ne sont pas vrais.

 

4°, le Hamas continue de soutenir la stratégie de résistance de Sinwar après plus de 300 jours de guerre.

 

5°, le Hamas sort encore plus fort et plus uni après l'assassinat de son chef, Haniyeh.

 

6°, le Hamas, malgré la guerre et les assassinats, est un mouvement institutionnel et les décisions sont prises par le biais d'un processus démocratique, qui reste en vigueur malgré la guerre et le génocide israéliens en cours à Gaza.

 

Autres articles sur Yahya Sinwar

MK BHADRAKUMAR
Changement de régime à Dhaka : une allégorie morale

 

La rapidité avec laquelle l’agitation étudiante s’est transformée en un mouvement antigouvernemental soulève des questions troublantes.

M K Bhadrakumar, Deccan Herald, 7/8/2024
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala  

L’impasse politique au Bangladesh a pris une tournure dramatique. Ce qui avait commencé comme une agitation étudiante contre le système de quotas pour les rares emplois gouvernementaux destinés aux descendants des Mukti Bahini [combattants de la guerre d’indépendance de 1971, NdT] a abouti à un changement de régime. Il y a là des leçons salutaires à tirer.

La démocratie ne consiste pas seulement à organiser scrupuleusement des élections à intervalles prescrits, mais celles-ci doivent être libres, équitables et perçues comme telles. Deuxièmement, l’aliénation politique peut se transformer en ulcère. Au Bangladesh aussi, le taux de chômage des jeunes est très élevé, et ce qui s’est passé est un signal d’alarme pour l’Inde. Troisièmement, ne poussez pas l’opposition dans ses retranchements. L’opposition doit avoir l’espace nécessaire pour fonctionner. Enfin, l’orgueil démesuré a conduit à l’autoritarisme et l’élite dirigeante est devenue dictatoriale. Alors que la Première ministre Sheikh Hasina a fui son pays, l’opposante politique qu’elle avait enfermée, Khaleda Zia, sera libérée. C’est une question de morale. Les Grecs de l’Antiquité pensaient que l’orgueil démesuré offensait les dieux.

Il n’y a eu que peu de cas où une armée est retournée volontairement dans ses casernes. Personne ne sait ce qui va se passer ensuite. Le chef de l’armée lui-même est en poste depuis moins de deux mois.

Le 21 juillet, la Cour suprême du Bangladesh a atténué le système des quotas, répondant ainsi à la principale revendication des étudiants. L’agitation aurait dû prendre fin à ce moment-là, mais au lieu de cela, elle a été relookée en lutte pour la démocratie. Il est à espérer que le Bangladesh envisagera d’urgence d’organiser de nouvelles élections et que les partis politiques bénéficieront de conditions équitables. L’aspect positif est que Hasina, 76 ans, monarque absolue, s’est envolée vers son crépuscule sans se battre, car elle a vu ce qui était écrit sur le mur.

 Le dénouement peu glorieux à la sri-lankaise semble s’être répété - c’est ainsi que le régime de Rajapaksa avait pris fin. La médiation anglo-usaméricaine l’a peut-être rendu possible à Dhaka. Le chef de l’armée, le général Waker-Uz-Zaman, est un produit achevé du King’s College de Londres [et du Collège Interarmées de Défense britannique, NdT]

Waker-Uz-Zaman, 58 ans, général 4 étoiles, beau-fils d'un ancien chef de l'armée

La rapidité avec laquelle l’agitation étudiante s’est transformée en un mouvement antigouvernemental est impressionnante. Cela soulève des questions troublantes. Il existe une étrange similitude avec les révolutions de couleur. Du point de vue usaméricain, le Bangladesh est un pays prioritaire pour la “démocratisation” et un pilier de la stratégie Indopacifique des USA. Washington a exercé des pressions sur Hasina pour qu’elle prenne le train en marche. Le refus obstiné d’Hasina d’adhérer au Quad a probablement été l’élément décisif. Avec l’échec de la révolution colorée en Thaïlande, l’impasse dans laquelle se trouve l’insurrection au Myanmar et la consolidation chinoise au Sri Lanka et aux Maldives, l’importance du Bangladesh pour la stratégie occidentale dans la région est sans égale.

06/08/2024

ALEJANDRO KIRK
L’hystérie
Petit sottisier de la droite antichaviste (gôche chilienne comprise)

 Alejandro Kirk, Politika, 6/8/2024
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala  

Alejandro Kirk est un journaliste chilien, correspondant pour les chaînes HispanTV (Iran) et teleSur (Venezuela). @kirkreportero

 « L’anti-chavisme réduit les capacités intellectuelles », disait à Caracas la célèbre journaliste et universitaire vénézuélo-chileno-yougoslave Olga Dragnic, en faisant référence aux “théories” qui avaient émergé à la suite de la victoire du président Hugo Chávez lors du référendum révocatoire de 2004.

 

Tout le monde sait comment Edmundo pense...si on peut appeler ça penser
Iván Lira

La thèse la plus répétée à l’époque était qu’un pirate informatique russe avait capturé les votes dans l’éther et les avait envoyés à Cuba, où ils avaient été modifiés exactement à l’envers, en quelques secondes, sans que personne ne s’en aperçoive. Ainsi, les 60 % de Chávez étaient en réalité 40 %.

Cela a été chuchoté ou crié, selon le niveau, par des universitaires, des professionnels, des hommes d’affaires ou des politiciens très sérieux, et a même fait l’objet de questions de journalistes à l’ambassadeur russe, qui n’en croyait pas ses oreilles.

Ce sont les mêmes personnes qui ont refusé le remplacement gratuit des ampoules à incandescence par des ampoules “à économie d’énergie”, parce que ces ampoules contenaient des dispositifs d’espionnage de la “dictature”. Ceux qui se réunissaient dans des réunions de copropriété animées pour discuter des stratégies de défense de leurs immeubles contre les “hordes chavistes” qui allaient inévitablement descendre des collines pour tout voler.

En 2004, le leader du parti Acción Democrática, Henry Ramos Allup, avait rejeté les résultats du référendum, dénonçant une fraude, et s’est engagé solennellement devant les caméras, avec un air de dignité blessée, à remettre au ministère public les preuves irréfutables qu’ils avaient recueillies.

Ces preuves ne sont jamais arrivées, pas plus que les preuves des fraudes présumées commises lors de toutes les élections organisées sous le chavisme, sauf deux : 2007, lorsqu’une proposition chaviste de changement constitutionnel a été rejetée, et 2015, lorsque la droite a obtenu la majorité absolue aux élections législatives.

Dans ces deux cas, le même Conseil national électoral (CNE) qui a toujours pratiqué la fraude a cessé de le faire, pour des raisons inconnues.

Il n’y a jamais eu de plaintes formelles auprès du CNE ou de la Cour suprême de justice, mais il y a eu des morts et des blessés, comme en 2014, lorsque le vaincu Henrique Capriles Radonsky a appelé à “décharger la colère” dans les rues, et que des scènes identiques à celles de la semaine dernière ont été observées : meurtres, agressions contre des bâtiments publics, incendies criminels et lynchages, à la recherche d’une définition violente de la question du pouvoir.

La grande majorité des plus de 40 morts étaient des gens du peuple, des chavistes, qui réclament encore aujourd’hui justice.

HAGAI EL-AD
La partie émergée de l’iceberg : Israël ne peut blanchir les horribles abus commis par ses soldats sur les Palestiniens

Hagai El-Ad, Haaretz, 6/8/2024
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala


Hagai El-Ad (Haifa, 1969) est un militant israélien des droits humains. Arabophone, il a effectué ses 3 ans de service militaire (1987-1991) dans l’unité d’élite 504 du renseignement militaire. Diplômé en astrophysique, il a dirigé successivement la Maison ouverte pour la fierté et la tolérance à Jérusalem, l’Association pour les droits civils en Israël et, de 2014 à 2023, l’organisation de défense des droits humains B’Tselem. Interrogé en 2021 par une journaliste belge, il a eu cette réponse :

« Œuvrer en faveur des droits de l’homme fait de vous, personnellement, mais aussi votre organisation, des « traîtres » en Israël. Comment vit-on cela ?

A quoi sommes-nous censés être loyaux ? Si l’on me demande d’être loyal envers un régime d’oppression perpétuelle d’un autre peuple, alors je suis un traître. Si l’on demande d’être loyal envers une impunité totale, envers les violations des droits humains et les crimes de guerre, je suis un traître et fier de l’être. Ce n’est pas agréable d’être traité de traître. Mais il faut mettre cela en perspective. Avec tous les désagréments auxquels nous devons faire face, je suis un citoyen privilégié, juif, avec toutes les protections qui viennent avec au sein de mon Etat. Aussi désagréable que soit parfois la situation, un défenseur palestinien des droits de l’homme peut être frappé d’une interdiction de voyager, sa famille peut perdre son permis de travail et il peut être placé en détention, abattu. Je regarde avec une profonde admiration le courage de mes collègues palestiniens, qui sont non seulement opprimés par les autorités israéliennes, mais aussi par l’Autorité palestinienne qu’ils critiquent également. » [Lire entretien ici]
Meta

 

Il n’est pas facile de commettre des crimes et de s’en tirer à bon compte. Cela nécessite une expertise juridique et un certain degré de sophistication, surtout lorsque vous devez simultanément faire face à l’opinion publique, tant locale qu’internationale.

Et non, je ne parle pas des réservistes soupçonnés d’avoir violé un détenu palestinien à la base militaire de Sde Teiman. Je parle de l’État d’Israël et de ses mécanismes sophistiqués de blanchiment. Ces mécanismes ont servi loyalement le système israélien pendant des générations. Mais il semble qu’ils aient finalement atteint leur date d’expiration et qu’ils s’effondrent maintenant sous le poids des contradictions internes qu’ils avaient réussi à contenir auparavant.

Pendant des décennies, le système israélien a perfectionné sa capacité à utiliser la violence brutale contre les Palestiniens sans avoir à en payer le prix. Il s’agit là d’une question cruciale. Après tout, il est impossible d’opprimer des millions de personnes pendant des décennies sans recourir à la violence à une échelle effroyable. Mais il est également impossible de continuer à juger ceux qui recourent à cette violence, car qui accepterait de gouverner par la force s’il est ensuite dénoncé comme un criminel ?

Alors, que faites-vous ? Vous vous engagez dans un bluff israélien typique, mais sophistiqué.

Le bluff est le système d’exploitation qui a si bien fonctionné jusqu’à présent. Des masses de plaintes sont reçues de la part de tous ceux qui prennent la peine de porter plainte. Les Palestiniens, les organisations de défense des droits humains, les agences de l’ONU allez-y, plaignez-vous. De la paperasse est générée, mais rien n’est sérieusement examiné.

Chaque incident est traité comme s’il s’agissait tout au plus d’une violation commise par les échelons inférieurs. La politique et les cadres supérieurs ne font jamais l’objet d’une enquête. Et l’ensemble du processus se déroule très lentement.

Il traîne si longtemps que tout le monde l’oublie. L’attention se déplace et les années passent. Et à ce moment-là, qui se soucie d’un adolescent palestinien que des soldats ont tué d’une balle dans le dos quelque part près de la barrière de séparation il y a de nombreuses années ? Néanmoins, nous pouvons dire : « Nous avons enquêté ».

Dans le cadre de ce système, une personne de rang inférieur est inculpée une fois toutes les quelques années et l’on en fait tout un plat. Une telle mise en accusation se produit presque toujours lorsqu’il existe des séquences vidéo ou des preuves médico-légales incontestables, alors que faire ? Et puis, c’est un scandale. L’attention est internationale. C’est le choc.

Pensez à l’agent de la police des frontières Ben Dery à Beitunia en 2014 ou au sergent Elor Azaria à Hébron en 2016. Dans les deux cas, il y avait des preuves vidéo sans équivoque, de sorte qu’il n’y avait pas d’autre choix que de les juger.

Tous deux ont tué un Palestinien. Tous deux ont été condamnés. Mais aucun d’entre eux n’a passé ne serait-ce qu’un an en prison.

LUIS E. SABINI FERNÁNDEZ
Uruguay ante el genocidio israelí cada vez más “a la vista del público”

Luis E. Sabini Fernández, Revista Futuros, 4-8-2024

Es sumamente penoso ver el grado de abdicación y sumisión mental (no sabemos si también material, pero con el primero ya tenemos motivos de preocupación) de los referentes y líderes de todo el espectro político principal de nuestro país –porque pese a eso sigue siendo nuestro– ante lo que durante más de un siglo se ha calificado como conflicto palestino-israelí y hoy en día, tras un furioso strip-tease político; se reconoce como el genocidio israelosionista de la población palestina, que se desenvuelve sin tapujos, al menos para quien lo quiere ver.

 

Es indudable que esta dependencia ideológica de los planteles políticos principales respecto de Israel tiene raíces históricas. Uruguay es uno de los poquísimos países (que yo sepa, el único periférico cuando la firma del canciller británico Arthur Balfour a la declaración que lleva su nombre y su entrega a Walter Rothschild como “cabeza” del movimiento sionista, en 1917) presente en la persona de Alberto Guani, a la sazón representante diplomático uruguayo en Europa.

La calidad de uruguayo es significativa dado el grado de identificación con EE.UU. y su destino que varios políticos batllistas entonces tenían. Guani fue autor de un planteo que lleva el nombre de Doctrina Guani (entre 1938 y 1941) que: “inauguró una serie de posiciones intervencionistas impulsadas por EE.UU. a partir de la Segunda Guerra Mundial inspiradas en el concepto de «seguridad continental», con el fin de mantener la unidad de los países latinoamericanos.[1] Unidad bajo el mando norteamericano, obviamente.

Con mucha perspicacia, Francisco Claramunt en su esclarecedora nota “Hora de definiciones” registra la dificultad, vocal, de voceros “de izquierda” para abordar la monstruosidad engendrada por el sionismo en Israel: “Orsi y Cosse parecen tener dificultades para pronunciar la palabra Israel, ni que hablar de Palestina”.[2]

Llama poderosamente la atención que, desde otra configuración ideológica, la Columna del 26 de Marzo, “Palestina y los problemas de no tomar posición”, se señale: “a la coalición progresista le cuesta poner en palabras lo que sucede en [la] realidad; no buscan señalar que existe un genocidio donde claramente hay un genocidio.” [3]

Entiendo la dificultad para procesar la inconmensurable usina de mentiras, atropellos, vejaciones que organizaciones que se consideran de excelencia como el sionismo (de origen laico, pero endiosado), descargan –en este caso y desde hace ya más de un siglo– sobre los palestinos, pero hasta para lograr en algún momento un reencuentro en sendas de humanidad, hay que decir las cosas claras. Como hace Chris Hedges, en sus innumerables notas con que lleva décadas documentando el proceso israelopalestino:

Hay un placer sádico expresado por muchos israelíes por el genocidio y una oleada de llamados al asesinato o la expulsión de palestinos, incluidos aquellos en la ocupada Cisjordania y aquellos con ciudadanía israelí.

El salvajismo de los ataques aéreos y los ataques indiscriminados, el corte de alimentos, agua y medicinas, la retórica genocida del gobierno israelí, hacen de ésta una guerra cuyo único objetivo es la venganza.” [4]

El certero análisis de Hedges nos pone, una vez más, ante la escalofriante advertencia de Blas Pascal: “El hombre no es ni ángel ni bestia, y la desgracia quiere que quien haga el ángel haga la bestia.” [5]

Netanyahu nos dice siempre, como un mantra: “Ésta es una lucha entre civilización y barbarie.” Da por sentado que él, nada menos, encarna la civilización; y que los palestinos, la barbarie: Israel es hoy esa bestia que menciona Pascal.

JEREMY SCAHILL
“Quelque chose est venu de l’extérieur” : Khaled Qaddoumi, témoin oculaire des suites immédiates de l’assassinat d’Ismail Haniyeh

L’Iran et le Hamas contestent la version du New York Times d’une bombe placée à l’avance

 Jeremy Scahill, Drop Site News, 3/8/2024
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Le Guide suprême Ali Khamenei assiste à la prière funéraire pour le chef politique du Hamas, Ismail Haniyeh. Photo : Bureau de presse du Guide suprême

 « La seule chose qui m’est venue à l’esprit, c’est qu’Israël a tué notre chef », a déclaré Khaled Qaddoumi, représentant du Hamas en Iran, qui dormait dans un appartement situé deux étages en dessous du chef politique du groupe, Ismail Haniyeh, lorsqu’une explosion a secoué l’immeuble. « Que ce soit avec les outils usaméricains ou par l’intermédiaire des USAméricains, ce qui m’est venu directement à l’esprit, c’est que l’ennemi israélien a tué notre dirigeant ».

Aujourd’hui, le Corps des gardiens de la révolution a directement accusé Israël d’avoir assassiné Haniyeh à Téhéran tôt mercredi matin en tirant un « projectile à courte portée avec une ogive d’environ 7 kilogrammes » depuis l’extérieur du complexe d’appartements. Bien que le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) n’ait fourni aucune preuve médico-légale à l’appui de ses allégations, cette déclaration constitue un défi direct à un article publié jeudi dans le New York Times, selon lequel Haniyeh aurait été tué par une bombe placée secrètement dans la résidence il y a plusieurs mois.

D’après ce que Qaddoumi a vu, il semble qu’un projectile ait fait un trou dans le côté du bâtiment, directement sur l’appartement où se trouvait Haniyeh. Dans une interview accordée à Drop Site News, M. Qaddoumi, qui est également membre du bureau des relations politiques du Hamas dans le monde arabe et islamique, a déclaré avoir rencontré M. Haniyeh dans la résidence située dans le nord de Téhéran, à la suite d’un dîner d’État organisé en l’honneur du président iranien nouvellement investi. Qaddoumi n’a pas assisté au dîner, mais attendait le retour d’Haniyeh dans le complexe d’appartements, situé dans une enceinte gérée et gardée par le Corps des gardiens de la révolution islamique. Qaddoumi et d’autres personnes se sont alors réunis avec le chef du Hamas pour discuter de la récente attaque israélienne dans un quartier sud de Beyrouth, qui a coûté la vie à Fouad Shukr, haut commandant du Hezbollah.

Au bout d’une heure environ, « il est parti dans sa chambre au quatrième étage de l’immeuble. Je suis allé chez moi, au deuxième étage », se souvient M. Qaddoumi.

Il s’est endormi et a été réveillé par les secousses de l’immeuble autour de lui. « Vers 1 h 37, j’ai ressenti un choc dans le bâtiment. Cela m’a donné une sensation très étrange ». Il a pensé qu’il s’agissait « peut-être d’un tremblement de terre », mais « avec plus d’ampleur.

« Je suis sorti pour vérifier. J’ai constaté que de la fumée s’échappait de partout. Les toilettes de ma suite étaient détruites, le plafond était détruit. Et puis je suis sorti. Mes amis m’ont raconté ce qui s’était passé. Je me suis alors précipité vers la chambre d’Ismail », raconte-t-il. « Je suis entré dans la [suite] et j’ai trouvé une pièce où les deux murs du côté extérieur du bâtiment avaient été détruits. Le plafond de cette pièce était également détruit. J’ai donc eu l’impression que quelque chose était venu de l’extérieur, [tiré] dans la pièce ».

Qaddoumi dit avoir vu le corps de Haniyeh et, dans une pièce adjacente, son garde du corps, qui a également été tué. Après cela, lui et d’autres responsables palestiniens à Téhéran ont été informés par leurs homologues iraniens. « Au départ, tout le monde, d’après l’évaluation faite sur le terrain, était d’accord pour dire que quelque chose avait attaqué le bâtiment de l’extérieur. Puis, avec le temps et la vérification des processus techniques, [le CGRI] a publié cette déclaration ».