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18/10/2022

MARK CURTIS/PHIL MILLER
Comment la Grande-Bretagne a aidé le régime islamique iranien à détruire l'opposition de gauche

Mark Curtis est un écrivain, historien et journaliste britannique ; spécialisé dans les documentaires d'enquête. Il a écrit cinq livres sur la politique extérieure du Royaume-Uni et des USA, tout au long du XXe siècle. Il est rédacteur en chef du site ouèbe Declassified UK. Bibliographie. @markcurtis30

Phil Miller est le reporter en chef de Declassified UK. Il est l'auteur de Keenie Meenie : The British Mercenaries Who Got Away With War Crimes. @pmillerinfo

La Grande-Bretagne a soutenu le nouveau régime islamique iranien dans l’écrasement de la dernière opposition restante à son règne en 1983 alors que le principal responsable britannique dans le pays a plaisanté sur les techniques de torture de l'Iran : c’est ce qu’ont révélé des dossiers déclassifiés.

L’Ayatollah Khomeini

Le service secret de renseignement britannique, le MI6, a travaillé avec la CIA pour fournir une liste d'agents soviétiques présumés en Iran au régime théocratique de l'ayatollah Khomeini, qui a pris le pouvoir après le renversement du Shah soutenu par le Royaume-Uni en 1979. Ces informations ont été utilisées par le régime pour exécuter des membres dirigeants du parti communiste iranien, le Tudeh.

Les dossiers britanniques soulignent également comment au moins un fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères a envisagé la manière dont le Royaume-Uni pourrait bénéficier des aveux forcés faits par les membres de Tudeh à l'époque, que l’on pensait avoir été extraits sous la torture.

Les dossiers suggèrent que la politique britannique a été motivée par le désir d'obtenir des faveurs auprès des nouveaux dirigeants iraniens, plutôt que par des préoccupations concernant la géopolitique de la guerre froide ou l'influence soviétique en Iran, qui était reconnue comme minime.

La liste des personnes à abattre

La liste des Iraniens qui auraient travaillé pour l'Union soviétique en Iran avait été fournie à la Grande-Bretagne par Vladimir Kouzitchkine, un major du KGB qui a fait défection au Royaume-Uni en juin 1982, comme l'ont rapporté le New York Times et le London Times en 1986. Les informations obtenues par le MI6 de Kouzitchkine  – qui était responsable du maintien des contacts avec le parti Tudeh, la principale organisation de gauche en Iran, établie dans les années 1940 – ont également été partagées avec la CIA, et transmises à Téhéran.

Le régime iranien a raflé plus de 1 000 membres du parti Tudeh et en a finalement exécuté jusqu'à 200. Le parti a été interdit et forcé à la clandestinité.

Nicholas Barrington, haut fonctionnaire britannique en Iran à l'époque, affirme dans ses mémoires que les informations de Kouzitchkine ont simplement « trouvé leur chemin » vers les autorités iraniennes après la défection du Russe, sans préciser le rôle britannique.

Les dossiers de l'époque – lorsque Barrington était à la tête de la section des intérêts britanniques à Téhéran depuis que l'Iran et le Royaume-Uni avaient rompu les relations diplomatiques complètes – suggèrent que les responsables britanniques ont soutenu la répression de l'Iran contre le Tudeh.


Télégramme à Londres de Nicholas Barrington, plus haut haut fonctionnaire britannique en Iran, au Foreign Office, 9 mai 1983.. Archives nationales

« Une étape importante »

Alors que la répression en Iran était en cours, Barrington rencontra le 5 mai 1983 un haut responsable iranien qui voulait connaître les vues britanniques « sur l'action de son gouvernement contre le Tudeh », qui, selon lui, était la preuve de « l'indépendance iranienne vis-à-vis des grandes puissances ».

Barrington répondit, selon son mémo sur la réunion : « J'ai dit que je n'avais jamais douté de cette indépendance. Les dernières [actions] iraniennes m'ont semblé être un pas important. »

Le responsable iranien a ensuite mentionné à Barrington une « confession » forcée obtenue par le nouveau régime, qui avait été diffusée le soir  précédent à la télévision iranienne, d’ un membre Tudeh qui avait précédemment été emprisonné pendant 24 ans sous le Shah. Le responsable iranien a déclaré que le militant n'avait rien révélé auparavant « malgré toutes les tortures du Savak » – faisant référence au service de sécurité brutal de l'ancien régime.

Barrington a commenté : « J'ai dit, à moitié en plaisantant, que la torture de la République islamique était peut-être plus efficace que celle du Shah. »

CAITLIN JOHNSTONE
Ukraine : une guerre hollywoodienne

 Caitlin Johnstone, 10/10/2022
Traduit par
lecridespeuples.fr

Caitlin Johnstone (1974) est une Australienne avec une licence de journalisme qui se définit comme « journaliste voyoute, socialiste bogan [plouc/beauf en argot australien et néo-zélandais], anarcho-psychonaute, poétesse guérillera, préposée à l'utopie ». Mère de deux enfants, elle publie sur divers supports des articles, écrits à partir de conversations avec son mari Tim Foley. @caitoz

Une guerre par procuration bonne et juste n’aurait pas besoin d’une communication aussi caricaturale

La mégastar de Star Wars, Mark Hamill, a récemment été nommé ambassadeur de United24, la plateforme de collecte de fonds du gouvernement ukrainien, où, selon le Times, son attention sera centrée sur « l’acquisition, la réparation et le remplacement des drones ainsi que la formation des pilotes. »


D’après le Times :

« Dans ce combat long et inégal, l’Ukraine a besoin d’un soutien supplémentaire continu. C’est pourquoi j’ai été honoré que le Président Zelensky me demande de devenir ambassadeur de l’Armée des drones », a déclaré dans un communiqué M. Hamill, qui jouait Luke Skywalker. « Je sais avec certitude que les Ukrainiens ont besoin de drones pour protéger leur terre, leur liberté et les valeurs de l’ensemble du monde démocratique. C’est maintenant le meilleur moment pour que tout le monde s’unisse et aide l’Ukraine à se dresser dans cette guerre contre l’empire du mal. »

Dans une déclaration remerciant Hamill pour son soutien, Zelensky a déclaré : « La lumière vaincra les ténèbres. J’y crois, notre peuple y croit. Merci d’avoir accepté cette mission difficile d’être le premier ambassadeur à aider l’Ukraine à collecter des fonds pour l’Armée des drones afin de soutenir nos défenseurs. C’est vraiment important ! »

Hamill, 71 ans, fait partie d’une liste croissante de célébrités qui ont apporté leur soutien à United24, que Zelensky a lancé en mai. Le site Web aurait recueilli près de 188 millions de dollars de dons, dont une récente contribution de 5 millions de dollars de la Fondation Pfizer pour répondre aux besoins médicaux de l’Ukraine.

La semaine dernière, l’actrice Barbra Streisand a annoncé qu’elle serait également ambassadrice, saluant la « capacité et le courage » du peuple ukrainien comme une « inspiration pour tous ceux qui, dans le monde entier, promeuvent la démocratie et combattent l’autoritarisme ».

Donc, si vous pensiez que cette guerre par procuration ne pouvait pas être plus « Disneyfiée », vous aviez tort.

Hamill a célébré son nouveau poste en tweetant une illustration montrant un vaisseau spatial Star Wars portant les couleurs du drapeau ukrainien, que l’acteur a légendé en polonais parce que Hollywood est un poison pour le cerveau.

Parmi les autres manigances récentes de Twitter concernant cette guerre par procuration, on peut citer le compte du gouvernement ukrainien qui parle à son compte « Crimée » dans l’imitation la plus crasse de tweets de marques virales que l’on puisse imaginer.

Le compte ukrainien a tweeté « hey @Crimea quoi d’neuf ? » en minuscules, comme le font les jeunes cool.

« @Ukraine je me libère de mes chaînes, je suis sur le chemin du retour à la maison », a répondu le compte « Crimée » tenu par le gouvernement ukrainien.

Ces deux comptes sont bien sûr gérés par la même personne, qui a été engagée spécifiquement pour sa compréhension des réseaux sociaux, des mèmes Internet et du marketing. Car il s’agit de la guerre par procuration la plus bidon et la plus intensive en relations publiques de tous les temps.

Le visage de cette guerre est après tout Volodymyr Zelensky, un acteur ukrainien bien connu, qui a obtenu le soutien de l’Occident pour cette guerre en posant pour Vogue, en faisant des apparitions vidéo pour les Grammy Awards, le Festival de Cannes, le Festival de Venise, la Bourse de New York, le Forum économique mondial et probablement aussi le groupe Bilderberg, et en rencontrant des célébrités comme Ben Stiller, Sean Penn, Bono et Edge de U2.

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ALI ABOU HILAL
Les attaques des forces d’occupation et des colons sionistes contre le personnel médical palestinien sont un crime de guerre

 Ali Abou Hilal, Al Quds-com, 18/10/2022

Original : اعتداءات الاحتلال والمستوطنين على الطواقم الطبية جريمة حرب
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Ali Abou Hilal est un avocat palestinien, maître de conférences en droit international.

Ces dernières semaines, les forces d'occupation israéliennes et les gangs de colons ont intensifié leurs attaques contre le personnel médical, les ambulances, les médecins et les ambulanciers paramédicaux, à Jérusalem et dans d'autres territoires palestiniens occupés, en violation grave du droit international humanitaire et humain. Et le sous-secrétaire du ministère palestinien de la Santé, Wael Al-Sheikh, a déclaré aux médias qu'il y avait des tirs délibérés sur le personnel médical qui accomplissait son devoir humanitaire.

La fréquence des attaques contre le personnel médical s'est accrue au cours de la semaine dernière par les soldats d'occupation d'une part, et les colons d'autre part, car il a été constaté que le personnel médical, les journalistes et le personnel de la défense civile ont été de plus en plus directement visés au cours des récentes période. Le directeur des ambulances et des urgences du Croissant-Rouge à Naplouse, Ahmed Jibril, a déclaré qu'un certain nombre de colons ont attaqué des ambulances dans la ville de Hawara, au sud de Naplouse, et les ont empêchées de passer pour soigner les personnes blessées par des balles israéliennes.

Des ambulances appartenant au Croissant-Rouge et à Medical Relief ont été directement visées à plusieurs reprises, alors qu'elles transportaient des blessés, dans de nombreuses villes et camps palestiniens. Les colons ont également attaqué un médecin à Toulkarem et un véhicule médical appartenant à l'hôpital universitaire An-Najah à Naplouse. Selon le ministère palestinien de la Santé, le médecin, Assem Qaddoumi, a subi de graves ecchymoses à la poitrine, à l'abdomen et au nez, après qu'un groupe de colons l’eut attaqué au carrefour de Beit Lid, à l'est de Toulkarem, après quoi il a été transféré à l'hôpital gouvernemental de Thabet.  À Naplouse, des colons ont attaqué un véhicule du CHU An-Najah  transportant des patients dialysés alors qu'il passait par le poste de contrôle de Hawara il y a deux jours. Des équipes médicales et des ambulances ont également été ciblées à Jérusalem et dans des villes et des camps palestiniens par les forces d'occupation et des troupeaux de colons, afin de les empêcher de s'acquitter de leur devoir humanitaire de fournir les soins médicaux nécessaires aux victimes de l'occupation. qui ont été blessés à la suite de ces attaques.

Le Dr Abdullah Abou Al-Tin

 Dans une escalade dangereuse, le vendredi matin 14/10/2022, les forces d'occupation ont pris pour cible le médecin Abdullah Abou Al-Tin à Jénine : une balle lui a transpercé la tête et l'a gravement blessé, avant qu'il ne soit déclaré mort plus tard. Le docteur Abou Al-Tin, lorsqu'il a été touché par une balle de tireur d'élite de l'occupation, faisait partie du personnel médical visé par les attaques de l'occupation au cours de la semaine dernière. Il n'était ni le premier ni le dernier des martyrs du personnel médical, qui sont tombés lors d’ attaques des forces d'occupation et des hordes de colons.

Les attaques agressives menées par les forces d'occupation israéliennes et les hordes de colons contre les civils palestiniens dans les territoires palestiniens occupés constituent une violation flagrante du droit international humanitaire. Ces actes sont classés comme des infractions graves, selon la quatrième Convention de Genève relative à la protection de la population civile en temps de guerre de 1949. Le ciblage du personnel et des véhicules médicaux par les forces d'occupation et les colons israéliens constitue une forme d'homicide volontaire, qui entre dans le cadre des infractions graves telles que stipulées aux articles 146, 147 .


L'article 20 de la Convention stipule également que les employés travaillant dans la gestion et l'exploitation des hôpitaux, y compris les ambulanciers, les infirmières et les ambulanciers qui transportent et évacuent les blessés des opérations militaires, doivent être respectés et protégés. L'article 23 stipule l'obligation des Hautes Parties contractantes d'assurer le libre passage de tous les envois de médicaments et de fournitures médicales. Le Protocole additionnel aux Conventions de Genève de 1949, relatif aux victimes des conflits armés internationaux, renforce les mécanismes de protection du personnel sanitaire, facilite le transfert des blessés et blessés dans les zones d'hostilités et consacre la nécessité de les protéger et non d’être exposés à toutes les actions qui leur causent du tort et des dommages.

Les attaques des forces d'occupation et des colons israéliens contre le personnel médical palestinien ne sont pas considérées comme un acte involontaire ou un simple accident dû à une erreur, auquel il peut être remédié et sans conséquences sur les opérations ultérieures de ces forces. Au contraire, les attaques répétées contre ces médecins, infirmiers et ambulanciers confirment le fait qu'ils ont été ciblés par ces forces. Les données disponibles, documentées par les institutions locales et internationales des droits humains indiquent que l'usage excessif de la force létale contre ces personnes protégées et contre les ambulances dans lesquelles elles voyagent confirme l'intention des militaires de les tuer et de les blesser.

Ces attaques continues contre le personnel médical, qui ont fait des centaines de morts et de blessés dans ses rangs, sont considérées comme des crimes de guerre conformément au statut de la Cour pénale internationale et engagent la responsabilité internationale, ce qui nécessite la constitution d'un dossier judiciaire sur les victimes de ces attaques, y compris les blessés et les martyrs, pour le soumettre à la justice pénale internationale, en particulier à la Cour pénale internationale, pour qu’elle poursuive les auteurs ces crimes, afin qu'ils n'échappent pas au châtiment.

NdT
La version donnée par l’auteur de la mort du Dr. Al-Tin (chirurgien, 43 ans, père de 3 enfants) reprend la version officielle de l’Autorité palestinienne à Ramallah, qui occulte le fait que ce médecin était aussi un combattant des Brigades des Martyrs d’Al Aqsa, émanation de la fraction militante du Fatah, et qu’il était armé au moment où il a été tué. À mon humble avis, présenter un combattant comme une pauvre victime innocente ne sert pas la cause, d’autant plus que les sionistes se sont empressés de republier les photos d’Abdullah en armes avec ce genre de commentaires : « Les photos du défunt montrent de façon éloquente davantage le terroriste que le Docteur ». On ne répond pas à l’argument utilisé pour justifier des exécutions de « terroristes » par des pleurnicheries victimaires, mais en affirmant haut et fort le droit à la résistance, lui aussi inscrit dans la législation internationale. La Cour suprême israélienne elle-même a jugé en 2005 que « les “terroristes” appartiennent à la catégorie des civils qui prennent part aux hostilités ». On peut en déduire que leur exécution ne peut nullement être justifiée et qu’il ne sert à rien de tenter de cacher leur condition de combattants.


 

SERGIO FERRARI
Suspense au Brésil : qui occupera le Palais du Planalto le 1er janvier 2023 ?
L'Amérique latine retient son souffle

Sergio Ferrari, 17-10-2022
En collaboration avec Djalma Costa, Tuto Wehrle et E-CHANGER, ONG suisse de coopération solidaire présente au Brésil

Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Au-delà du second tour de l’élection présidentielle au Brésil (30 octobre), les regards de l'Amérique latine se tournent déjà vers le 1er janvier 2023, date à laquelle le président qui dirigera le pays pendant quatre ans prendra ses fonctions. La question essentielle est : quelle sera l'orientation politico-idéologique triomphante dans le géant sud-américain ?

Cette orientation aura un impact direct sur tout le continent latino-américain. Avec 220 millions d'habitants et 8,5 millions de kilomètres carrés, le Brésil est le pays le plus important de la région. Et de son propre avenir dépendra, en partie, si l'Amérique latine peut faire des pas plus significatifs vers l'unité économique et politique, pour le moment plus ou moins à l’arrêt.


La santé de la planète

Ce qui est en outre en jeu, c’est l’état de santé de la région amazonienne, véritable poumon de la planète, aujourd'hui victime d'une déforestation accélérée : connaîtra-t-elle une réhabilitation progressive ou une aggravation ? Au cours du seul premier semestre de l'année en cours, la plus grande forêt tropicale de la planète a perdu près de 4 000 kilomètres carrés de végétation, soit 10,6 % de plus qu'à la même période en 2021 et 80 % de plus qu'à la même période en 2018, un an avant l'arrivée de Bolsonaro au pouvoir.

Au-delà de la sphère environnementale, les certitudes et les hypothèses concernant cette nouvelle étape politique sur le point de commencer sont diverses.


Les extrêmes politiques

Le Brésil sort des urnes extrêmement polarisé. Aucun des deux camps - celui de l'extrême droite, dirigé par Jair Messías Bolsonaro, et celui du centre-gauche, par Luis Inázio Lula da Silva - ne pourra parvenir à une hégémonie suffisante pour conférer au prochain président un pouvoir incontestable. La gouvernance brésilienne elle-même pourrait prendre de sérieux risques dans un avenir proche.

Le Parlement sera un miroir direct de la polarisation post-électorale croissante. Deux faces d'une même pièce : d'importantes voix représentatives des mouvements sociaux urbains, du Mouvement des Sans Terre et des organisations indigènes ont été élues, ce qui permet d'augmenter le nombre de députés alignés sur Lula. Cependant, la droite la plus radicale semble se consolider, et selon les négociations internes de cet espace, elle pourrait même assurer la majorité dans les deux chambres.

Après ces élections, le projet de l'extrême droite au Brésil ne dépend plus seulement de ce que représente un leader messianique, mais il a pris du poids et se montre consolidé. D'autre part, en tant que projet ultra-conservateur, il se projette comme référence principale des secteurs réactionnaires de tout le continent, remplaçant dans ce rôle les forces de droite colombiennes, aujourd'hui frappées par la perte d'hégémonie depuis les dernières élections et la victoire de Gustavo Petro.

Le projet bolsonariste exprime en Amérique latine des phénomènes similaires qui se produisent sous différentes latitudes du globe. Entre autres, le trumpisme yankee, Fratelli d'Italia, qui a remporté une victoire électorale dans la péninsule fin septembre, VOX en Espagne, devenu troisième force électorale, le Rassemblement national - ancien Front national,- de Marine Le Pen, en France - qui a réussi à atteindre le ballotage au second tour en avril dernier -, et la droite victorieuse en Suède lors des dernières élections du 11 septembre. Sans oublier la force que le projet de droite/extrême droite accumule depuis longtemps dans d'autres pays, comme l'Autriche et la Hongrie.

 

Le MST se mobilise contre Bolsonaro et dénonce l'augmentation de la crise alimentaire au Brésil

Une nation fondamentalement inégalitaire

Le fossé économique et social interne au Brésil est de plus en plus profond et continuera de marquer non seulement les quatre prochaines années, mais plusieurs générations de Brésiliens. Aujourd'hui, 60 % de la population ne parvient pas à assurer les quatre repas quotidiens et 33 millions de personnes souffrent de la faim, situation similaire à celle de la crise du début des années 1990.

17/10/2022

SERGIO FERRARI
Brasil, mirada anticipada hacia el 1 de enero 2023: Futuro imprevisible, gobernabilidad bajo tensión
América Latina mira expectante

Sergio Ferrari, 17-10-2022

En colaboración con Djalma Costa, Tuto Wehrle y E-CHANGER, ONG suiza de cooperación solidaria presente en Brasil

Más allá de la segunda vuelta electoral de Brasil, las miradas de América Latina ya se dirigen al 1 de enero de 2023, cuando asuma el presidente que dirigirá el país por cuatro años. La pregunta esencial: ¿Cuál será la orientación político-ideológica triunfante en el gigante sudamericano?
Orientación que tendrá una repercusión directa en todo el continente latinoamericano. Con sus 220 millones de habitantes y 8.5 millones de kilómetros cuadrados, Brasil es el país que más peso tiene en la región. Y de su propio futuro dependerá, en parte, si América Latina puede dar pasos más significativos hacia la unidad económica y política, por el momento en un relativo standby.

 

La salud del planeta
Adicionalmente, también en juego, la rehabilitación paulatina o el agravamiento de la salud de la región amazónica, verdadero pulmón del planeta, hoy víctima de una deforestación acelerada. Solo en el primer semestre del año en curso la selva tropical más extensa del planeta perdió casi 4 mil kilómetros cuadrados de vegetación, un 10.6% más que en el mismo período de 2021 y un 80% superior a la del mismo periodo en 2018, un año antes que asumiera Bolsonaro.
Más allá de la esfera ambiental, diversas son las certezas e hipótesis con respecto a esta nueva etapa política a punto de comenzar.

Los extremos políticos
Brasil sale de las urnas extremadamente polarizado. Ninguno de los dos campos –el de la extrema derecha, conducido por Jair Messías Bolsonaro, y el del centro izquierda, por Luis Inácio Lula da Silva-- podrán lograr una hegemonía suficiente como para conferirle al próximo presidente un poder incontestable. La misma gobernabilidad brasilera podría correr serios riesgos en el futuro cercano.

ANTONIO MAZZEO
Les militaires italiens commanderont le dispositif de sécurité de la Coupe du monde de football au Qatar

Antonio Mazzeo, Africa ExPress, 16/10/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Il reste un peu plus d'un mois pour le début de la Coupe du monde de football au Qatar (la deuxième consécutive sans la présence de l'équipe nationale italienne), et pendant ce temps commence dans l'émirat le déploiement du contingent militaire inter-forces italien qui contribuera au dispositif de sécurité de l'événement sportif controversé.

 


« La tâche des militaires italiens est de soutenir, avec les contingents de la France, du Royaume-Uni, des États-Unis, du Pakistan et de la Turquie, les forces armées qatariennes dans la mise en œuvre du système de défense du championnat du monde », a déclaré l'état-major italien de la défense dans un communiqué. « Le dispositif inter-forces dirigé par l'armée italienne sera prêt à intervenir, en soutien et à la demande des autorités de l'État hôte, dans des situations d'urgence ou en cas d'actes hostiles qui pourraient menacer des infrastructures critiques telles que des stades, des ports, des aéroports, des complexes industriels, des centres commerciaux et des lieux bondés. »

La Task Force sera composée de 560 militaires avec 46 véhicules terrestres, un navire et deux avions. L'armée déploiera des unités spécialisées EOD (Explosive Ordnance Disposal), pour la défense contre la menace chimique, biologique, radiologique et nucléaire (CBRN) et des unités cynophiles antiterroristes. La Marine Militaire couvrira les eaux internationales au large de Doha, avec le patrouilleur polyvalent de haute mer Paolo Thaon di Revel, et l'espace sous-marin, près de la côte, avec un véhicule sous-marin entièrement automatisé du type « Remus 100 » en dotation au Commandement des Forces de mesures contre les mines de La Spezia.

L'armée de l'air italienne participera, elle, au contrôle de l'espace aérien pour contrer l’utilisation non autorisée de mini- et micro-drones.

Elle déploiera un Counter-Unmanned Aerial Anti-drone System (C-UAS) composé de dispositifs e brouillage  portables et du système anti-drone stationnaire ACUS (AMI Counter UAS).

A Doha arrivera également un noyau de 14 spécialistes de l'Arme des Carabiniers qui feront office de conseillers des forces de sécurité (Gendarmerie, Garde de l'Émir, Police Militaire) et des forces spéciales du Qatar.

Toutes les activités de la task force italienne seront coordonnées par le COVI – Commandement Opérationnel du Sommet Inter-forces de la Défense – avec à sa tête le général Francesco Paolo Figliuolo, tandis que le commandement sur le terrain des opérations sera confié au général de brigade Giuseppe Bossa, commandant de la brigade « Sassari ».

La nouvelle mission italienne à l'étranger (la 44e  de 2022) a été nommée par le ministère de la Défense « Orice », par référence à l’oryx d’Arabie, l'une des quatre espèces d'antilope autochtone de la péninsule arabique capable de vivre dans un environnement désertique. En danger d’extinction, l’oryx est l’animal national du Qatar. 

Les besoins financiers de la mission ont été estimés à 10 811 025 euros.

Entrevista a Jeffrey Sachs: acabar con la guerra por delegación en Ucrania o enfrentarse al "Armagedón". Hay que negociar de una vez

 

Traducido por Miguel Álvarez Sánchez, Tlaxcala, a partir de la traducción al alemán de NachDenSeiten, un poco acortada

Esta es una declaración clave de Jeffrey Sachs en una entrevista para Grayzone el 10.10.2022 con los periodistas usamericanos Aaron Maté y Max Blumenthal. Sachs es director del Centro para el Desarrollo Sostenible de la Universidad de Columbia en la ciudad de Nueva York. Los pasajes especialmente interesantes están en negrita para una vista general rápida.

Maté:

El presidente Zelenski pidió recientemente ataques preventivos contra Rusia, aunque un portavoz se retractó posteriormente y dijo que se refería a sanciones preventivas. Entretanto, Biden habló de que el mundo se enfrenta al Armagedón por primera vez desde la crisis de Cuba y al mismo tiempo dijo que Putin hablaba en serio cuando dijo que utilizaría armas nucleares biológicas, químicas y tácticas, aunque yo personalmente no he oído a Putin decir eso.

¿Cómo interpreta esta recargada retórica, cree que le interesa seriamente a USA una salida a la escalada en este momento?

Sachs:

Esta es una guerra entre Rusia y USA. No sabemos exactamente cuántos soldados usamericanos hay en suelo ucraniano, pero sí sabemos que USA está financiando armas para Ucrania y proporcionando al país información de los servicios secretos. Así que hay dos bandos enfrentados con unas 1.600 armas nucleares en una guerra de extraordinaria importancia para Rusia, sobre la que USA ha dicho hasta ahora que haremos todo lo posible para infligirle una derrota.

Sin embargo, hay una salida que es abiertamente obvia: Que la OTAN diga que no aceptamos a Ucrania en la OTAN. Y punto. Esta solución habría evitado la guerra y le habría puesto fin ya en marzo, cuando Rusia y Ucrania, con la mediación de Turquía, estaban cerca de una solución y lo dijeron públicamente.

Muchos de nosotros creemos que USA ha impedido este acuerdo negociado. Nunca sabemos realmente lo que ocurre en nuestro gobierno porque no dice la verdad.

Creo que la ampliación de la OTAN es un objetivo muy arraigado en USA que se remonta a principios de la década de 1990. Desde entonces, Rusia ha rechazado este objetivo con la misma determinación.

Putin también lo dejó muy claro a finales de 2021: la neutralidad de Ucrania es mi línea roja. En ese momento llamé a la Casa Blanca y dije: la neutralidad sería lo adecuado para ambas partes. Pero la Casa Blanca insistió en que Ucrania tenía derecho a entrar en la OTAN. Pero mantengo mi posición: debe haber negociaciones. Por cierto, Zelenski no puede dirigir las negociaciones con Putin. Porque esta es una guerra entre los USA y Rusia. Aquí es donde los presidentes usamericano y ruso deben hablar directamente entre sí.

Maté:

Zelenski también ya ha descartado negociar con Rusia mientras Putin esté en el poder...

Sachs:

Estudié en detalle la crisis de Cuba. Justo al mes hace 60 años estuvimos al borde de la destrucción nuclear. Y en esta crisis una de las provocaciones fue que Castro dijo: Adelante, ataca -dirigido a Jrushchov- por lo que le instó a que lanzara un ataque preventivo. Tal y como lo exige ahora Zelenski. ¿Y cómo reaccionó Jrushchov? Dijo, ¿se supone que este es nuestro aliado que quiere el fin del mundo? Será mejor que negociemos rápido.

Estoy totalmente consternado por declaraciones como las de Zelenski. Lo malo es que USA le asegura a Ucrania un apoyo total y así también da carta blanca a esas declaraciones provocadoras.

Aquí hay un pequeño cuestionario:

Rusia controla la central nuclear de Zaporiyia, Ucrania. Le disparan. Entonces, ¿quién está disparando? Nuestros medios de comunicación dicen: ¡Oh, eso no lo sabemos!

Es evidente que no pueden sumar uno más uno y llegar a la conclusión: Hm, si Rusia controla la central nuclear, ¿entonces tal vez no dispare contra la propia central nuclear a la par?

Es casi seguro que Ucrania es responsable de esto. Y sin embargo, no nos atrevemos a decir esta sencilla verdad. Dejamos que Ucrania prosiga impunemente en lugar de decir: ¡Basta ya! Ni siquiera conseguimos hacer esta exigencia. Este es el problema.

Estamos azuzando a Ucrania contra Rusia. De esta manera arriesgamos un Armagedón. Esto es un error gigantesco de este gobierno.

Tengo 67 años y he sido testigo de muchas guerras usamericanas: Vietnam, Laos, Camboya, Nicaragua, Irak, Siria, Afganistán, Libia, Yemen y más. Es tarea del presidente de USA poner el freno. Porque este país es una máquina de guerra. Esto no es un deporte para espectadores, va de vida o muerte. El presidente tiene que evitar la destrucción del mundo.

Blumenthal

Dice usted que se trata de una guerra entre USA y Rusia. Importantes representantes usamericanos llevan tiempo pidiendo que se ponga fin a Nordstream 2. ¿Quién cree que es el responsable de los atentados que han tenido un enorme impacto en la economía alemana?

Sachs:

No estuve allí, pero creo que los usamericanos volaron Nordstream. Biden ya dijo en febrero: si Putin invade, se acabó Nordstream 2. A la pregunta de una periodista sobre cómo se va a llevar a cabo eso, se limitó a decir: «Tenemos nuestros medios y formas.»

Así pues, ¿quién vigila el espacio aéreo, quién tiene los medios para llevar a cabo un ataque de este tipo, quién ha anunciado ya que impedirá el gasoducto, y quién, tras el sabotaje, habló de una gran oportunidad para que USA desvincule a Europa del gas ruso para siempre? Los periodistas experimentados me dicen: por supuesto que fue USA. Pero esta constatación no aparece en nuestras noticias.