22/05/2021

Un regard sur la confrontation israélo-palestinienne : où va le conflit stratégique ?

Sergio Rodríguez Gelfenstein, 20/5/2021
Original : Una mirada a la confrontación palestino-israelí ¿Hacia dónde apunta el conflicto estratégico?
Traduit par Fausto Giudice

Sergio Rodríguez Gelfenstein est un consultant et analyste international vénézuélien, diplômé en relations internationales. Auteur de nombreux articles et livres, il a été directeur des relations internationales de la présidence vénézuélienne, conseiller en politique internationale de la présidence de la chaîne Telesur et ambassadeur du  Venezuela au Nicaragua.

L'escalade du conflit israélo-palestinien de ces derniers jours a atteint un niveau jamais égalé depuis de nombreuses années. Les médias transnationaux affirment que la récente escalade a été provoquée par l'indignation des Palestiniens contre ce qu'ils considèrent comme une restriction inacceptable de leurs droits déjà violés et les restrictions imposées par Israël à Al Qods pendant le Ramadan, suivies des évictions à Sheikh Jarrah, un quartier palestinien de la ville. Il est probable que ces événements ont été un élément déclencheur de l'explosion sociale qui s'est produite, mais quelqu'un croit-il que cela pourrait être la toile de fond du conflit dans sa phase actuelle ?

Depuis le week-end dernier, les attaques israéliennes à Gaza ont fait au moins 212 morts palestiniens, dont 61 enfants et 36 femmes, et plus de 1 000 blessés, tandis que les Israéliens ont eu au moins 10 morts, dont deux enfants, et des dizaines d'autres blessés. Un analyste militaire peut-il expliquer un conflit dans lequel 63 des 222 morts sont des enfants, soit 28,3 %, et 95,5 % des décès se produisent dans un seul camp ?

Évidemment, la réponse à ces questions et l'explication de ces événements ne peuvent être trouvées dans une analyse de la conjoncture, ni sur la base de critères militaires. De mon point de vue, il est nécessaire d'essayer de rechercher les fondements politiques structurels des événements afin de trouver des indices permettant d'expliquer la décision dramatique du peuple palestinien d'affronter Israël sur toute la ligne. Il est également nécessaire de comprendre la situation d'Israël et son rôle en tant que principal agent de l'implantation géopolitique des USA dans la région, en utilisant une idéologie raciste, excluante et suprématiste.

Nous ne pouvons pas, à cette occasion - entre autres parce que nous l'avons fait dans d'autres ouvrages et parce que cela prendrait trop de place - expliquer le contexte historique des différences entre juifs et musulmans, surtout parce qu'elles ont une origine biblique. Mais il est utile de préciser qu'il ne s'agit pas d'un problème entre Juifs et Musulmans, ni entre Juifs et Arabes. Les événements qui se sont déroulés sont l'expression de la résistance d'un peuple contre l'asservissement par une clique qui a tenté d'implanter le sionisme comme une doctrine exprimant les sentiments du peuple juif.

Il s'agit d'un conflit entre les sionistes et les Palestiniens qui a surgi à la fin du XIXe siècle, qui s'est inséré dans la dynamique de la guerre froide - pour les intérêts des puissances - au XXe siècle et qui, une fois l'Union soviétique disparue, a poursuivi son cours en raison de la nécessité pour les USA de maintenir un porte-avions pour assurer le conflit et la guerre dans une région qui est le plus grand acheteur d'armes au monde et celle qui possède la plus grande quantité de réserves énergétiques... tout cela sans tenir compte des désirs, des décisions, des sentiments et des raisons du peuple palestinien. Il faut dire que Juifs et Arabes ont vécu ensemble en paix dans cette région pendant de nombreux siècles.


 

Journée d'Al Qods, par Antonio Rodríguez, Mexique

 Dans le contexte actuel, le conflit a plusieurs dimensions, dont l'une est la dimension politico-sociale qui se manifeste par la faiblesse de plusieurs acteurs clés du conflit. Premièrement, l'impuissance des USA (le principal protagoniste du conflit) à maintenir le statu quo dans la région. Outre les problèmes internes qui, après la fin de l'administration Trump, ont laissé un pays socialement fracturé, et pris dans une grave crise économique et sanitaire, Washington doit faire face à la présence et au prestige croissants de la Chine et de la Russie sur la scène internationale. 
De même, Washington n'a pas été en mesure de contrôler l'influence progressive de l'Axe de la Résistance mené par l'Iran en Asie occidentale, alors qu'elle perd son autorité et sa capacité d'assistance autre que militaire en Asie et en Afrique. Même en Amérique latine et dans les Caraïbes, considérées comme son « arrière-cour », outre la résistance de Cuba, du Nicaragua et du Venezuela, elle assiste impavide à une rébellion anti-néolibérale dans la région où ses autres porte-avions, la Colombie et le Chili, vacillent face à l'avalanche libératrice de leurs peuples, alors que deux des trois plus grands pays, le Mexique et l'Argentine, parient sur le rassemblement et l'intégration, riche de potentiels, de la région dans le monde. 

Dans le cas de l'Asie occidentale et de l'Afrique musulmane, les USA ont parié sur la normalisation des relations entre les sionistes et les régimes autoritaires, presque tous monarchiques, afin de fournir un coussin de sécurité au régime de Tel Aviv, lui donnant de l'oxygène pour qu'il puisse se tourner vers l'extermination du peuple palestinien comme moyen d'étendre le petit territoire qu'il occupe par la force pour placer des colonies illégales sur des terres usurpées. 
 
Deuxièmement, la faiblesse interne croissante de l'État sioniste est évidente. Sur le plan politique, le besoin du Premier ministre Benjamin Netanyahou de se maintenir au pouvoir à tout prix a conduit à un gouvernement instable, incapable de consolider une administration qui assure la gouvernance et la paix à ses citoyens.

Même Avigdor Lieberman, ancien ministre des Affaires étrangères et ancien allié de Netanyahou, a remis en question, depuis une position encore plus extrême, la faiblesse d'Israël sous la direction de Netanyahou face aux récentes actions des groupes de résistance palestiniens contre les territoires occupés. L'ancien ministre met en garde contre un éventuel conflit avec l'Iran et/ou le Hezbollah libanais. Dans une interview accordée à la chaîne de télévision israélienne Channel 12, Lieberman s'est demandé si « ... dans le monde arabe, ils nous regardent et se disent que si la situation est telle face au Hamas, quelle sera la situation réelle pour Israël face au Hezbollah et à l'Iran ? »

Ainsi, Lieberman (qui a aussi été  ministre de la Défense) a mis en doute la capacité d'Israël à affronter avec succès une guerre simultanée sur plusieurs fronts s'il existait une large coalition musulmane pour soutenir les Palestiniens. De même, ce point de vue établit l'absurdité - selon lui - de soumettre Israël à un tel test juste pour que Netanyahou puisse rester au pouvoir et éviter d'aller en prison pour les dizaines d'affaires de corruption pour lesquelles il fait l'objet d'une enquête. En fin de compte, l'idée sous-jacente est que l'agression contre le peuple palestinien répond uniquement à   des intérêts nationaux. Lieberman l'a dit clairement : « L'objectif stratégique de ce cycle de conflit est d'améliorer le statut de Netanyahou auprès du public israélien, afin de nous entraîner vers les cinquièmes élections », laissant entendre qu'il pourrait être celui qui formera un cabinet qui mettrait fin à la paralysie politique à laquelle l'administration sioniste est confrontée depuis 2019.

À cela s'ajoutent les fortes contradictions entre Netanyahou et le bloc orthodoxe qui, en échange de son soutien pour le maintenir au pouvoir, exige des conditions de plus en plus inacceptables pour le gouvernement, comme le fait de ne pas payer d'impôts et de ne pas servir dans l'armée, ralentissant et même paralysant la modernisation d'Israël, ce qui a contribué à son affaiblissement.

Une autre expression de l’alanguissementdu pays se manifeste au sein de l'armée, qui est de plus en plus réticente à s'impliquer dans le génocide du peuple palestinien. En plus des dizaines de soldats qui refusent d'effectuer leur service militaire, désertent et même fuient le pays, il faut ajouter que ce découragement s'installe dans certains secteurs des officiers qui voient qu'ils n'ont plus la supériorité militaire d'antan et que la puissance militaire des organisations palestiniennes augmente au point de mettre en échec l'appareil militaire sioniste.

Dans une interview accordée à l'agence turque Anadolu, l'ancien pilote de l'armée de l'air israélienne Yonatan Shapira, qui a été démobilisé de l'armée israélienne en 2003 et vit aujourd'hui en exil en Norvège, a déclaré que le gouvernement et les commandants de l'armée israélienne sont des « criminels de guerre ». Shapira a lancé une campagne qui a encouragé d'autres militaires israéliens à démissionner en raison de divergences d'opinion avec les politiques du pays. À la suite de cette campagne, dit-il, « 27 pilotes militaires ont démissionné de leur poste dans l'armée de l'air israélienne depuis 2003 ». L'ancien pilote souligne: « Lorsque vous êtes un enfant en Israël, vous êtes élevé de manière militariste et sioniste. Vous ne savez presque rien de la Palestine, vous ne savez rien de la Nakba de 1948, vous ne savez rien de l'oppression permanente. Nous sommes juste envoyés pour lâcher des missiles et des bombes sur les centres-villes palestiniens ». Shapira dit avoir découvert que ses actions étaient des actes de terrorisme et que l'occupation de la Palestine est un crime de guerre, si bien que de nombreux officiers des forces armées ne veulent plus y participer.

De même, Gonen Ben Yitzhak, un ancien officier de l'agence de renseignement israélienne Shin Bet, dans une interview accordée à la chaîne hébraïque 13, a reconnu avec amertume que « l'État d'occupation avait échoué dans la confrontation actuelle avec la résistance palestinienne », et a assuré que : « Quoi que nous fassions, cette fois il n'y aura pas de victoire, nous avons été vaincus ».

Dans le même contexte, le commandant du secteur Est au Sud-Liban, Kobi Marom, a déclaré que l'armée israélienne « n'a pas la capacité de vaincre le Hamas, et ne peut le faire depuis les airs ». L'opinion générale de nombreux officiers supérieurs des forces armées est qu'ils ont à nouveau détruit Gaza et massacré sa population, mais qu'ils n'ont pas été en mesure de les vaincre.

Pour sa part, Shimon Scheffer, analyste politique pour le journal israélien Yediot Aharonot, a écrit : « Dans notre cas, [...] aussi, la vérité doit être dite : même après que l'armée de l'air a détruit tout Gaza, mais nous n'avons pas réussi à renverser le régime du Hamas. Même après l'annonce du cessez-le-feu, les roquettes ont continué à tomber pendant une heure. Comme par le passé, nous pourrons gagner quelques instants de calme jusqu’au prochain round de combats ».

Le mercredi 19, quatre roquettes ont été tirées depuis le Liban sur des zones proches de Haïfa et de Haakriot, dans le nord d'Israël, ce qui pourrait donner lieu à une réponse sioniste sévère. Toutefois, l'analyste militaire de la chaîne 13, Alon Ben David, a déclaré :    « Nous ne sommes pas en mesure de déclencher un incident là-bas. Vous devez comprendre ce qui s'est passé, y réfléchir et prendre des décisions. Je suppose que c'est ce qu'ils vont faire. Vous ne devez pas vous précipiter pour répondre immédiatement à un tel incident ».  Ben David, qui était journaliste militaire pendant la première Intifada, a déclaré : « Le Hezbollah nous a dissuadés pendant près de 15 ans. Israël n'a aucun intérêt à entrer dans une bataille avec le Liban maintenant, parce que la plupart des forces régulières et le système de défense aérienne sont dans le sud, en plus du manque de munitions », ajoutant avec regret que « nous ne pouvons rien faire dans le nord, alors que le gros de l'armée régulière et du système de défense aérienne est dans le sud ».

La puissance militaire d'Israël a été fragmentée. Aujourd'hui, sa capacité militaire est ostensiblement en déclin, alors que depuis 2006, la résistance arabe se prépare, améliore ses armes et sa capacité de combat. Les Palestiniens ont pu paralyser les aéroports, les ports et le commerce d'Israël. Cela n'était jamais arrivé auparavant.

Dans ce contexte, le cabinet israélien s'est réuni dimanche dernier 16 mai face à la crainte croissante d'une escalade multifrontale, qui génère « une profonde inquiétude, d'autant plus que cela se déroule parallèlement à la bataille en cours à Gaza » selon le journal Israel Hayom. La presse affirme que les agences de sécurité du régime sioniste considèrent que les bombardements aériens sont un dossier clos et que la seule continuité possible des opérations pourrait se faire par voie terrestre, ce qui ferait entrer le conflit dans une dimension aux conséquences incalculables.

Pour cette raison, certains responsables de haut niveau estiment qu'Israël devrait changer de point de vue et proposer aux médiateurs la recherche d'un cessez-le-feu. Selon la chaîne de télévision libanaise Al Mayadeen, le dimanche 16, un haut responsable politique israélien a informé l'analyste Barak Rafid, qu'un « mouvement dans la position israélienne concernant le cessez-le-feu et la fin de l'opération » commencerait à se faire jour.

Le troisième aspect de la question est lié à la faiblesse du Conseil de coopération du Golfe formé par les monarchies arabes du golfe Arabo-Persique et à l'autorité de l'Arabie saoudite dans le leadership du monde arabe et musulman. Cela se manifeste - entre autres - par l'incapacité de l'alliance entre l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis à   mettre un terme triomphal à l'invasion du Yémen. En réalité, ce qui s'est passé, c'est une profonde division entre les deux, l’apparition de contradictions insurmontables dans la gestion de la guerre, alors que, en revanche, les avancées militaires, diplomatiques et politiques des rebelles houthis au Yémen sont manifestes.

Cela signifie que la route maritime du pétrole du golfe Arabo-Persique, le golfe d'Aden et une partie de la mer Rouge sont sous la surveillance de l'Iran et de son allié le Yémen, ce qui s'est traduit par l'impossibilité pour les navires usaméricains et sionistes d'opérer à l'aise à proximité des eaux territoriales iraniennes. En outre, d'un point de vue stratégique, le contrôle par l'Iran de cette importante artère commerciale maritime constitue une épée de Damoclès pour les pays arabes producteurs de pétrole qui bordent le golfe Arabo-Persique en cas de guerre dans la région.

D'autre part, cette faiblesse de ces pays, acteurs pertinents dans le conflit israélo-palestinien, a commencé à produire un changement dans le rapport des forces régionales et des transformations insoupçonnées il y a seulement quelques mois dans les liens entre les acteurs récemment confrontés. Ainsi, l'alliance stratégique Arabie Saoudite-Égypte (l'un des axes autour desquels tournait la politique régionale) cède la place à une coalition impensable entre l'Égypte et la Turquie, autrefois ennemies et désormais proches, qui renforcerait considérablement la résistance palestinienne.

Dans la même dimension, ou peut-être même à un niveau supérieur, il faut placer le rapprochement entre l'Arabie Saoudite et l'Iran, qui réunit également deux grandes puissances régionales situées aux antipodes, respectivement du point de vue sunnite et chiite de l'Islam, qui les avaient placées dans des positions antagonistes dans leur politique régionale et qui développent aujourd'hui un large cadre de dialogue qui envisage la possibilité de dynamiser les processus dans la région, en premier lieu le soutien à la cause palestinienne.

Toute cette situation exerce une grande influence sur les peuples arabes et musulmans, notamment sur le rôle que l'Iran et l'Axe de la Résistance peuvent jouer dans l'escalade du conflit stratégique avec les USA et Israël en tant que leur mandataire dans la région. La démarche des USA visait à obtenir la normalisation des relations entre les pays arabes et Israël, ce qui peut être très dangereux pour la cause palestinienne.

Les peuples des pays qui ont normalisé leurs relations avec Israël ont commencé à se demander ce qui s'était passé pour que l'ennemi soit maintenant un ami. Comment les gouvernements de ces pays ont-ils convaincu leurs peuples que la situation avait changé ?     Sans pouvoir trouver de réponses crédibles et acceptables. Les peuples des pays qui résistent sont dans des camps opposés. Le Yémen dit sortir victorieux de sa bataille contre les envahisseurs grâce à l'Iran ; le Liban croit pouvoir résister aux pressions sionistes grâce à l'Iran ; la Syrie a empêché le renversement de son gouvernement et a remporté une victoire presque totale contre les organisations terroristes avec le soutien de l'Iran ; l'Irak a osé prôner à l'unanimité le retrait des USA du pays grâce à l'alliance stratégique qu'il a établie avec l'Iran. Et nous parlons d'un pays qui a été harcelé, attaqué, sanctionné et saboté ; malgré cela, il a eu la capacité d'exercer une influence positive sur la volonté de résistance et de lutte des peuples... mais la Palestine était absente.

Il convient de rappeler que la réponse aux actions agressives d'Israël contre les Palestiniens a eu lieu le jeudi 6 mai, la veille du dernier vendredi du Ramadan, date à laquelle est commémorée la Journée mondiale d'Al Qods. Il convient de rappeler que cette célébration, qui a débuté en 1979 et est désormais acceptée dans le monde entier, est une initiative de l'Ayatollah Khomeini en Iran, en tant que manifestation de solidarité avec le peuple palestinien et d'opposition au sionisme et au contrôle israélien de Jérusalem.

Ce n'est un secret pour personne que ni les Palestiniens ni les musulmans n'ont renoncé à    récupérer la ville sainte et sacrée d'Al Qods pour les Arabes, Jérusalem pour les Juifs et les Chrétiens. Israël veut y établir sa capitale. Cette divergence substantielle ne peut être « résolue » que par une grande guerre, si l'on ne se conforme pas aux résolutions des Nations unies et au respect des accords internationaux qui permettent une solution pacifique favorable aux Arabes et aux Juifs. Le principal obstacle est le sionisme. 
 
Les événements des deux dernières semaines sont l'expression de la préparation des Palestiniens et des peuples arabes à cette grande guerre dont les USA et le régime sioniste seront les seuls responsables, si elle devait se produire. Ces derniers jours ont été marqués par les tirs de roquettes sur Israël depuis Gaza, la lutte contre l'occupation des Palestiniens de Cisjordanie et des villes mixtes à l'intérieur d'Israël. 
 
De même, de grands rassemblements de citoyens arabes ont été vus en train de manifester activement leur solidarité aux frontières jordanienne et égyptienne avec Israël dans le Sinaï. Au Liban, le Hezbollah est en état d'alerte face aux exercices militaires provocateurs d'Israël dans le nord du territoire occupé, qui ont même entraîné la mort d'un jeune Libanais. Pendant ce temps, en Syrie, les forces armées et le peuple de ce pays sont prêts à récupérer les 1 200 kilomètres carrés de territoire saisis par Israël depuis 1967 sur le plateau du Golan, que l'ONU considère comme un territoire occupé. Le 22 avril, la Syrie a lancé une attaque de missiles contre Israël. L'un d'entre eux a traversé le désormais mal-nommé « Dôme de fer » israélien, et a touché les environs de la centrale nucléaire israélienne de Dimona, située dans le désert du Néguev. 
 
Tout cela pourrait être considéré comme des préparatifs pour la grande guerre, dans laquelle les Arabes et les musulmans considèrent qu'ils ont un rôle à jouer. Une telle situation devrait être considérée comme un avertissement et un signal pour Israël s'il entend se préserver et préserver son peuple. L'une des conséquences les plus évidentes de cette confrontation des deux dernières semaines est que les Palestiniens ont perdu leur peur et l'ont transmise aux Israéliens dont le gouvernement ne peut plus aujourd'hui leur garantir la stabilité et la tranquillité dont ils ont bénéficié pendant des décennies. Ils ne seront guère en mesure de le regagner à l'avenir. Ils devront s'habituer à vivre dans le contexte d'une guerre virtuelle qui peut éclater à tout moment. 
 
Que se passera-t-il si tous les Arabes, avec la puissance accumulée jusqu'à présent, décident de reprendre Al Qods ? Chez les Arabes, la région formée par l'Égypte, la Jordanie, la Syrie et le Liban est appelée « la tenaille », il ne manque que la Palestine pour la fermer. Cette fois, la mobilisation est allée bien au-delà de celle du seul peuple palestinien. 
 
Il y a environ un an et demi, dans un discours, le chef du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah, a déclaré qu'il était possible qu'à l'avenir il y ait une guerre très forte qui serait nécessaire pour empêcher l'extermination du peuple palestinien, annonçant qu'ils s'y préparaient. Il a déclaré qu'il s'agissait d'un scénario probable « objectivement parlant », assurant que ce qu'il disait n'était pas une invention alarmiste, mais il a également déclaré qu'il était possible qu'une telle guerre ne se produise pas. 
 
Ce dernier scénario pourrait se produire si les USA, distraits par leurs jeux de guerre, s'affaiblissaient intérieurement au point de perdre la capacité d'influencer de manière décisive une confrontation de cette ampleur, ce qui générerait une situation favorable aux Arabes, dans laquelle Israël n'aurait d'autre choix que de « faire ses bagages et partir ». Il a conclu en affirmant que la seule façon possible d'éviter la guerre et la meilleure chose à faire était d'organiser un référendum consultatif afin que l'ensemble de la population vivant en Palestine, Arabes, Juifs, Chrétiens et non-croyants, puisse décider de la façon dont elle souhaite vivre, en créant une coexistence et une atmosphère de paix qui permettrait la prospérité et le bonheur.

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