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Sergio Rodríguez Gelfenstein
¿Qué hará Marcos Rubio? 

05/09/2021

WORKERS WORLD
Nous condamnons la loi anti-avortement du Texas
Éditorial

Workers World, 4/9/2021
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Workers World (journal du Workers World Party) condamne dans les termes les plus forts la décision par 5 contre 4 de la Cour suprême des USA, le 2 septembre, qui a refusé de restreindre une loi du Texas interdisant les IVG à partir de six semaines de grossesse.

La loi texane codifie également le droit pour quiconque, y compris un parfait inconnu, de poursuivre une personne cherchant à se faire avorter ou une personne qui l'assiste, pour une récompense de 10 000 dollars. Cela rappelle les primes encaissées par les patrouilles de chasseurs d'esclaves pour ramener des Noirs esclavagisés en fuite à la plantation.

C'est ce même Texas qui a le taux le plus élevé de personnes sans assurance maladie dans le pays. Le Texas a refusé l'extension de la Loi sur les soins abordables, qui aurait augmenté les fonds fédéraux destinés aux programmes Medicaid pour les personnes à faible revenu, y compris celles qui vivent avec un handicap, ainsi que les mères célibataires et les enfants. Un nombre disproportionné de personnes touchées sont des personnes de couleur, dont des immigrés. La plupart des travailleurs pauvres n'ont même pas droit à Medicaid.

C'est ce même Texas qui a exécuté bien plus de personnes incarcérées que tout autre État depuis le rétablissement de la peine de mort en 1976. Et le Texas a été le dernier État à accorder la liberté à des personnes autrefois esclaves, en 1865, deux ans après l'adoption de la proclamation d'émancipation en 1863.

Il n'est donc pas surprenant qu'à l'heure actuelle, le Texas ait pris l'initiative d'instituer la loi anti-avortement la plus draconienne à ce jour, tandis que le Mississippi, l'État usaméricain le plus pauvre, menace d'adopter une loi similaire plus tard cet automne.

Nancy Northup, présidente et directrice générale du Center for Reproductive Rights (Centre pour les droits reproductifs), l'un des groupes qui poursuivent le Texas, a déclaré : « Nous sommes dévastés par le fait que la Cour suprême a refusé de bloquer une loi qui viole de manière flagrante l’arrêt dans l’affaire Roe contre Wade. À l'heure actuelle, les personnes qui cherchent à se faire avorter au Texas paniquent. Elles n'ont aucune idée de l'endroit ou du moment où elles pourront obtenir un avortement, si jamais elles le peuvent. Les politiciens texans ont réussi pour l'instant à bafouer l'État de droit ». (Washington Post, 2 septembre)

Une menace pour Roe contre Wade

Cette loi texane défendue par la majorité de la SCOTUS (Cour suprême) met sérieusement en péril Roe contre Wade, la loi pionnière qui a établi le droit à l'avortement pour toutes les femmes, y compris les plus pauvres. Cette décision juridique historique a été rendue en 1973 par l'une des Cours suprêmes les plus conservatrices, sous l'administration de Richard M. Nixon. Un mouvement de masse mené par les femmes a été décisif pour imposer cette décision qui déclarait que les femmes avaient le droit de contrôler leur propre système reproductif, et non l'Église et l'État, tous les niveaux de gouvernement inclus.

Aujourd'hui, grâce aux progrès technologiques, le droit à l'avortement est également étendu aux personnes non conformes du point de vue genre. La loi texane n'étend même pas le droit à l'avortement aux victimes de viol et d'inceste.

Aujourd'hui, une majorité d'États tentent d'adopter des lois similaires à celles du Texas, qui pourraient annuler complètement l'arrêt Roe contre Wade.

Depuis le début de la société de classes, il y a des milliers d'années, les femmes étaient considérées par les hommes comme une propriété, au même titre qu'un cheval ou une vache. Les femmes étaient utilisées comme des incubateurs pour produire des fils comme héritiers. Cette loi récente renforce ce statut de seconde classe en maintenant les femmes asservies à la maison et sans pouvoir, ce qui est devenu de plus en plus difficile économiquement avec la pandémie qui fait rage.

Il vient d'être annoncé que le 2 octobre, des marches coordonnées au niveau national auront lieu dans chaque capitale d'État pour défendre le droit à l'avortement, à l'initiative d'au moins 90 organisations féministes. Le parti démocrate jouera sans doute un rôle de premier plan dans l'appel à ces manifestations, qui auront néanmoins un caractère progressiste. Cependant, ceux qui sont à gauche, y compris notre Parti, doivent adopter une position indépendante et anticapitaliste pour se distinguer de ce parti bourgeois, raciste et pro-guerre, similaire au Parti républicain.

Nous ne pouvons pas compter sur l'un ou l'autre des partis bourgeois, sur la SCOTUS ou sur un bras quelconque de l'État répressif pour défendre ou sauver notre classe des calomnies de la droite et des bigots anti-avortement. La meilleure façon de vaincre ces forces anti-femmes et anti-opprimés, légales et extralégales, est de construire un puissant mouvement multinational, multigenre et multigénérationnel, similaire à Black Lives Matter, avec des protestations soutenues avec des tactiques de masse et militantes pour à la fois défendre et renforcer Roe contre Wade.

Le droit à l'avortement doit faire partie d'un programme complet de lutte pour promouvoir le droit d'élever des enfants en bonne santé dans une société exempte de racisme, de sexisme, d'homophobie et de transphobie, où les soins de santé, y compris les soins prénataux et néonataux, les logements abordables, les aliments nutritifs, un environnement propre et le droit à un emploi syndiqué et à un salaire décent sont des droits pour tous les travailleurs et les opprimés. Défendons Roe contre Wade ! À bas la SCOTUS !

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