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08/07/2023

GIDEON LEVY
Des colons juifs envahissent des terres privées, leurs propriétaires palestiniens sont arrêtés : un nouvel avant-poste illégal est né dans les collines du sud d’Hébron

Gideon Levy et Alex Levac (photos), Haaretz, 8/7/2023
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Des bergers des collines du sud d’Hébron ont été choqués de découvrir qu’une tente avait été plantée par des colons sur un terrain dont l’accès leur était interdit. Quatre frères dont la famille est propriétaire du terrain ont été arrêtés - et les colons sont toujours là.

Jihad Abu Sabha, dont les fils ont été arrêtés. Selon l’avocate Mishriqi-Assad, environ 600 dunams [= 60 ha] de sa région ont été repris grâce aux "fuites des avant-postes".

Un berger s’est réveillé à 5 heures du matin le premier jour de l’Aïd El Adha, la fête du sacrifice, à la fin de la semaine dernière, et a emmené son troupeau de moutons paître sur le sol aride et rocailleux des collines du sud d’Hébron. En 2006, le chef du commandement central de l’armée avait émis un ordre interdisant l’entrée des Israéliens sur cette bande de terre, qui appartient à la famille du berger et à d’autres familles. Le jeune berger s’occupait tranquillement de son troupeau lorsque son père lui a téléphoné, paniqué : des voisins avaient vu une tente bleue - apparemment montée pendant la nuit par des colons sur ces terres privées - non loin du puits où ils puisent l’eau pour leurs moutons. Les intrus y avaient également amené un troupeau de 30 moutons.

Stupéfait, le berger a rapidement appelé les membres de sa famille et d’autres personnes qui possèdent des terres à cet endroit. Les colons, armés de fusils, les ont attaqués à coups de poing, de pierres et de crosse. La police et l’armée ont mis du temps à arriver - et lorsqu’elles sont finalement arrivées, les soldats ont placé le berger et ses trois frères en garde à vue, en suivant les instructions de l’un des colons, qui leur a dit qui arrêter.

Et les envahisseurs ? Surprise, surprise : non seulement aucun d’entre eux n’a été arrêté, mais la tente est toujours debout, et les colons et leurs moutons sont toujours là, eux aussi. Bientôt, on peut le supposer, il y aura encore un nouvel avant-poste de colons.

Telle est la vie dans le pays de la suprématie des colons : le désordre total, en particulier dans les collines reculées du sud d’Hébron. La victime devient le coupable et le coupable devient le procureur et le vainqueur dans chaque lutte. C’est le système actuel, partout où c’est possible : envahir par la force, apporter quelques moutons, et vite fait bien fait, vous avez une “ferme”. Le gouvernement et l’armée ne dégagent plus rien. C’est ainsi qu’un autre avant-poste est né dans les collines du sud d’Hébron, aux côtés de ses trois prédécesseurs hors-la-loi - Havat Talia, Mitzpeh Yair et Susya.

Et le berger, sa famille et les autres propriétaires terriens, tous résidents du hameau d’Imneizil [à 17 km au sud-ouest d’Al Khalil] ? Ils essaieront de saisir la justice, mais dans ce pays de non-droit, où même un ordre donné par le général commandant la région est ignoré par les voyous colons, à quoi peut bien servir un tribunal ? Il faut dire adieu à la terre.


Jihad Abu Sabha

Désespoir dans les collines du sud d’Hébron. Désespoir lors de notre visite lundi dernier, lorsque les forces de défense israéliennes ont envahi le camp de réfugiés de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie, et en ont démoli certaines parties. Les habitants des collines, désemparés, étaient de tout cœur avec ceux qu’ils considéraient comme des héros dans le camp de Jénine. En effet, certains ne quittaient pas la télévision du matin au soir, fascinés par les images déchirantes diffusées en temps réel. Mais leurs cœurs étaient également tournés vers les quatre frères qui avaient été arrêtés.

Le désespoir dans les collines du sud d’Hébron est palpable parmi les nombreuses et faibles communautés de bergers, plus vulnérables que jamais aux abus physiques et matériels selon le bon vouloir des colons, dont l’objectif est transparent et manifeste : prendre le contrôle du plus grand nombre de terres possible afin d’expulser le plus grand nombre d’habitants de ce territoire difficile, la patrie de ces Palestiniens et de leurs ancêtres.

Lundi, chez lui à Imneizil, le berger Jihad Abu Sabha - né en 1967, l’année de l’occupation - est désemparé à l’idée que ses quatre fils restent en détention. Le téléphone ne cesse de sonner, avec des appels d’avocats et d’activistes qui veulent lui donner des nouvelles. Dimanche, le tribunal militaire de la prison d’Ofer avait ordonné leur libération, mais la police a rapidement fait appel de la décision et, le lendemain, ils n’avaient toujours pas été libérés.

Quatre frères qui ont tenté de défendre leur terre ont été attaqués par des colons et incarcérés, tandis que les colons qui empiètent sur le territoire demeurent sur une terre qui leur est interdite par la loi. Et tout cela le jour de la fête musulmane la plus sacrée. Imaginez que votre terre soit envahie par des étrangers le jour de Yom Kippour. Peut-être les envahisseurs ont-ils planifié leur pillage pour ce jour précis, ou peut-être n’ont-ils jamais entendu parler de l’Aïd El Adha.

Abu Sabha est le père de 11 enfants. Les personnes arrêtées sont ses quatre fils aînés : Ibrahim, 36 ans ; Mohammed, 30 ans ; Mahmoud, 26 ans ; et Yusuf, 23 ans. Deux d’entre eux sont mariés et les deux plus jeunes doivent se marier le mois prochain. Mahmoud garde les moutons de la famille, ses trois frères ont des permis pour travailler en Israël comme plâtriers et ouvriers du bâtiment. Leur père craint que ces permis ne soient annulés parce que les colons ont volé leurs terres - c’est la forme de justice habituelle dans ces régions. Quoi qu’il en soit, ils n’ont pas pu célébrer l’Aïd El Adha.


L’avant-poste de Mitzpeh Yair dans les collines du sud d’Hébron. Photo : Moti Milrod

Lorsque Jihad Abu Sabha s’est présenté au poste de police de Kiryat Arba, une colonie urbaine jouxtant Hébron, dans l’espoir de déposer une plainte contre les colons qui avaient attaqué ses fils, l’officier à l’entrée lui a dit : « Hé, vous n’avez pas un jour férié aujourd’hui ? » Ce à quoi Abu Sabha a répondu : « Vous nous avez tout gâché. Maintenant, nous faisons la fête entre la police, l’armée et les colons ». L’officier n’a accepté de prendre la plainte que le lendemain.

C’est le mercredi 28 juin que Mahmoud a emmené le troupeau au pâturage. Peu après, son père a reçu un appel téléphonique d’un membre de la famille Abu Kabirna, qui vit à côté de Havat Talia : « Je vois une tente bleue à côté du puits sur votre terrain ». Le père a immédiatement appelé son fils, mais Mahmoud a dit qu’il était encore dans le wadi et qu’il n’était pas encore arrivé au sommet de la colline, où se trouve le puits, et qu’il ne pouvait donc rien voir. Abu Sabha a appelé la police de Kiryat Arba, et des policiers sont arrivés au poste de contrôle de Metzudat Yehuda pour l’accueillir. Mahmoud a alors appelé son père pour l’informer qu’une dizaine de colons armés se trouvaient sur leurs terres et qu’ils essayaient de le chasser par la force.

Un officier de police a dit à Abu Sabha que lui et sa famille n’étaient pas autorisés à se rendre dans le champ sans une escorte de l’armée, mais l’armée a mis des heures à arriver. Abu Sabha s’est dirigé vers ses terres, craignant pour le sort de son fils. Il a appelé les familles Nawajeh, Harnat, Rashid et Samirat, des voisins qui possèdent également des terres dans la même zone. Dans le passé, il n’y a pas eu beaucoup d’incidents avec les colons dans cette zone, ce qui a conduit à l’émission de l’ordre du commandement central.

Abu Sabha est arrivé sur le site accompagné de 10 à 15 voisins. Il a dit aux jeunes de se garer à distance et est allé parler aux colons, dont certains qu’il connaît pour les avoir déjà affrontés, notamment les propriétaires de la ferme Talia, Yedidya et Bezalel Talia. Il a demandé : « Pourquoi êtes-vous ici ? » et a reçu la réponse habituelle : « C’est notre terre ». À un moment donné, les Palestiniens ont commencé à démonter la tente des colons, ce qui a déclenché des affrontements. L’une des personnes accompagnant Abu Sabha, Mohammed Ali Rashid, 25 ans, a été blessée après avoir reçu un coup de crosse et une pierre dans le dos. Il a passé une nuit à l’hôpital.

L’armée est arrivée, se souvient Abu Sabha, et les soldats ont alors arrêté tous ceux que Yedidya Talia leur a demandé de mettre en détention. Ils ont également arrêté deux volontaires - une Italienne et un Israélien - venus aider les Palestiniens à protéger leurs biens. Ceux-là ont ensuite été relâchés. Puis la police des frontières est arrivée et a ordonné à tous les habitants de quitter leurs terres.


Jihad Abu Sabha avec ses fils

Quelques jours plus tard, l’avocate Qamar Mishriqi-Assad, co-directrice de l’ONG Haqel : In Defense of Human Rights, qui accompagne depuis de nombreuses années la lutte des habitants des collines du sud d’Hébron pour conserver leurs terres, a envoyé une lettre urgente à l’administration civile et à la police d’Hébron. Après avoir relaté les événements du 28 juin, elle écrit : « Cet événement n’est pas isolé. Il est indissociable des événements qui vous ont été rapportés la semaine dernière, qui se sont déroulés ces derniers jours, menés par des militants d’extrême droite d’Im Tirtzu [une organisation sioniste de droite] et des colons de l’avant-poste de Havat Talia, alors que dans tous les cas les soldats déployés dans le secteur refusent de manière flagrante d’intervenir pour mettre fin aux attaques des colons contre les résidents. Si les structures sur le site ne sont pas enlevées et que l’ordre de fermeture 3/06 n’est pas appliqué, les résidents n’auront d’autre choix que de recourir à des mesures juridiques urgentes contre l’outrage au tribunal et la violation de vos engagements envers la Haute Cour de justice ».

Les Palestiniens en question sont entourés par la redoutable zone de tir 918, qui les empêche d’accéder à une grande partie de leurs terres, dont certaines sont les mêmes que celles sur lesquelles les colons se sont installés. Une autre partie de leur propriété a été expropriée pour construire une route de patrouille vers les colonies et pour ériger le point de contrôle de Metzudat Yehuda. Selon l’avocate Mishriqi-Assad, une zone d’environ 600 dunams (= 60 ha) dans les collines du sud d’Hébron a été progressivement occupée par des avant-postes - elle parle de “fuite des avant-postes”. Dans sa lettre à l’administration civile, outre la demande d’enlèvement immédiat de la tente, elle a demandé un rapport de la police israélienne sur les mesures d’enquête prises à la suite des violences commises par les colons au cours de l’incident, y compris des informations indiquant si les colons armés avaient été convoqués pour être interrogés. À ce jour, elle n’a reçu aucune réponse.

Une vidéo prise ce mercredi-là montre une dizaine de colons, dont certains sont masqués, fusils en bandoulière, se promenant comme des seigneurs et maîtres. Les Palestiniens semblent hésiter à les approcher.

Le jour de l’incident, l’unité du porte-parole de l’IDF a fait la déclaration suivante à Haaretz : « Des frictions se sont développées plus tôt dans la journée entre des citoyens israéliens et un certain nombre de Palestiniens et d’activistes israéliens dans les collines du sud de l’Hébron. Une unité de l’IDF est arrivée sur le site afin de mettre fin aux troubles. Sept suspects ont été arrêtés, suite à l’usage de la violence et de la résistance physique, et un certain nombre d’appareils photo et de téléphones portables sur lesquels du matériel d’incrimination [sic] a été trouvé, ont été confisqués et transférés pour suivi par les forces de sécurité ».

Cette semaine, nous avons observé le site de l’incident à distance, en compagnie de Nasser Nawajah, chercheur de terrain pour l’organisation israélienne de défense des droits humains B’Tselem. Il nous a demandé de ne pas nous approcher, par crainte des colons. Nous pouvions voir la tente bleue sur la colline, avec les véhicules des envahisseurs à côté. À droite se trouvait Havat Talia, à gauche Mitzpeh Yair, et Susya était derrière, avec les avant-postes qu’ils ont déjà créés. Les colons ont déplacé la tente de son emplacement d’origine sur le toit de la grotte vers le puits, à quelques dizaines de mètres, alors qu’ils n’ont aucune autorité ni aucun droit d’être là. Ni sur le toit, ni à côté du puits. Trop craintifs pour s’approcher, les bergers n’avaient aucun moyen de puiser de l’eau pour leurs moutons.

Le porte-parole du coordinateur des activités gouvernementales dans les territoires n’a pas répondu à l’heure où nous mettons sous presse, mais Haaretz a appris que mardi soir, les quatre frères Abu Sabha ont été libérés sous caution.

 

 

 

07/07/2023

SERGIO RODRÍGUEZ GELFENSTEIN
L’ inéluctable dédollarisation du monde (I)

Sergio Rodríguez Gelfenstein, 5/7/2023
Original español
English
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Dans des articles précédents, nous avons dit que le pouvoir impérial repose sur trois piliers : son grand appareil militaire, sa supériorité incontestable en termes de contrôle de l’appareil culturel et médiatique mondial, et le pouvoir qu’il s’octroie d’être le détenteur et l’unique émetteur du dollar, la monnaie qui joue le rôle de principal instrument d’échange pour le commerce mondial.

Dans les prochains articles, nous nous concentrerons sur les deux premiers, dont la situation est différente et présente des particularités car, alors que la prédominance militaire commence à s’estomper, la prépondérance dans le domaine de la culture et des communications est devenue l’outil principal pour maintenir leur hégémonie.

Aujourd’hui, nous donnerons quelques indices sur l’évolution du processus de dédollarisation, qui semble être le plus actif et celui qui montre les progrès les plus rapides dans l’affaiblissement de la puissance mondiale des USA.

 

Les chiffres sont clairs : en 2001, les réserves mondiales en dollars représentaient 73 % du total ; en 2021, ce chiffre était tombé à 55 % et à 47 % l’année suivante. Cela montre que l’année dernière, la part du dollar dans les finances mondiales a chuté 10 fois plus vite que la moyenne des deux dernières décennies, ce qui est sans aucun doute un chiffre d’une portée extraordinaire. Selon l’analyste international brésilien Pepe Escobar, « il n’est pas déraisonnable de prévoir que la part du dollar dans le monde ne sera plus que de 30 % à la fin de 2024, ce qui coïncidera avec la prochaine élection présidentielle usaméricaine ».

Paradoxalement, ce qui a été à l’origine de cette chute brutale a été le gel à l’Ouest des réserves russes (plus de 300 milliards de dollars), ce qui a sonné l’alarme sur le fait qu’il n’était plus sûr de détenir des réserves en dollars à l’étranger. Dès lors, une véritable avalanche de dédollarisation s’est déclenchée et s’est manifestée par des décisions de pays et d’alliances internationales à travers le monde.

Bien que le processus ait suivi un développement graduel, le moment où il a atteint un niveau de profonde accélération pourrait être situé en avril de l’année dernière. Peut-être, si nous voulions fixer pour l’histoire un événement qui exprime le moment d’influence de ce cours, pourrions-nous le situer au moment où le président brésilien Lula da Silva a réfléchi à haute voix sur la question lors de son voyage en Chine en avril dernier : « Chaque nuit, je me demande pourquoi tous les pays doivent commercer avec le dollar [...] Pourquoi ne pouvons-nous pas commercer avec nos propres monnaies ? Qui a décidé que le dollar devait être la monnaie (mondiale) après la disparition de l’étalon-or ? Pourquoi pas le yuan, le real ou le peso ? »

Quelques jours plus tôt, le 30 mars, le Brésil et la Chine avaient annoncé un accord commercial qui leur permettrait d’utiliser les monnaies des deux pays, respectivement le yuan et le real. Cette décision, qui n’était pas la première, s’inscrivait dans une dynamique qui allait suivre, incitant d’autres pays d’Amérique latine et d’autres régions à faire de même.

Ainsi, l’Argentine, dans une situation de crise économique et financière profonde causée par un manque de devises étrangères aggravé par les impositions du Fonds monétaire international (FMI) et une négociation difficile du remboursement de la dette, a décidé de renoncer au dollar pour le paiement de sa dette, en se tournant vers le yuan chinois, non seulement pour commercer avec Beijing, mais aussi pour payer sa propre dette auprès du FMI.

Des processus similaires ont commencé à être décidés ailleurs dans le monde en avril. Ainsi, la Thaïlande et la Chine ont entamé des pourparlers en vue de promouvoir davantage leurs monnaies nationales pour le commerce bilatéral, qu’elles utilisent depuis des années pour les transactions entre les deux pays. De même, la Banque populaire de Chine a établi des mécanismes de coopération avec le ministère japonais des finances, la Banque centrale de Malaisie et la Banque d’Indonésie afin d’utiliser les monnaies nationales pour le commerce, les investissements et les paiements du secteur privé.

De même, d’autres pays comme la Russie, l’Arabie Saoudite, la Biélorussie, l’Iran et l’Egypte ont rejoint le processus de dédollarisation et encouragent l’utilisation des monnaies nationales pour le commerce bilatéral, ce qui a déclenché l’alarme à Washington, qui assiste impuissant à l’effondrement de l’un des piliers de sa domination mondiale. Dans ce sens, le sénateur républicain Marco Rubio a déclaré que « si cette tendance se poursuit, dans 5 ans, la Maison Blanche ne pourra plus sanctionner aucun pays ». De même, Janet Yellen, secrétaire au Trésor usaméricain, a déclaré qu’il serait difficile de cesser d’utiliser le dollar, mais qu’elle reconnaissait que si cela se produisait, les conséquences seraient très graves pour son pays. Elle a dû admettre que « les sanctions contre la Russie ont poussé des pays à cesser d’utiliser la monnaie américaine ».

Poursuivant ce qui, à la fin du mois d’avril, semblait être une évolution inévitable, le président syrien Bachar el-Assad a appelé à abandonner le commerce avec le dollar en proposant de remplacer la monnaie usaméricaine par le yuan chinois. Selon le dirigeant syrien, « ...la guerre entre l’Occident, dirigé par les USA, et les pays souverains est principalement économique, [et] il est donc nécessaire de se débarrasser des chaînes du commerce avec le dollar usaméricain ».

De même, le 22 avril, le Bangladesh et l’Inde ont décidé d’effectuer une partie de leurs transactions commerciales bilatérales dans leurs monnaies nationales respectives, le taka et la roupie. Selon Afzal Karim, directeur général de la Sonali Bank Limited, la principale banque commerciale publique du Bangladesh, cette décision repose sur la conviction que « le commerce bilatéral avec l’Inde en takas et en roupies réduira la pression exercée par le dollar usaméricain, ce qui sera bénéfique pour les deux pays ».

Dans ce contexte, les ministres des affaires étrangères des BRICS, réunis au Cap le 1er juin, ont abordé la question en discutant du lancement éventuel d’une monnaie commune pour faire avancer le processus de dédollarisation et de son éventuelle expansion, dans la perspective du sommet des chefs d’État et de gouvernement du bloc économique qui se tiendra en août prochain. À cet égard, le ministre sud-africain des relations internationales et de la coopération, Naledi Pandor, a déclaré qu’il s’agissait d’une question qui devait être discutée et “bien discutée”.

Si l’on considère que certains des pays impliqués jusqu’à présent dans le processus sont membres du groupe des  BRICS, que plus de 20 pays ont demandé à rejoindre ce conglomérat et qu’à ce stade, les cinq pays qui composent cette association produisent 32,1 % du PIB mondial contre 29,9 % pour le Groupe des Sept (G7), l’impact de ce qui se passe est d’une importance stratégique mondiale.

Suivant la tendance, l’Indonésie, l’une des plus grandes économies d’Asie du Sud-Est, s’est jointe à la décision du groupe des BRICS de s’éloigner du dollar et de commercer dans sa propre monnaie, initiant ainsi la diversification de l’utilisation des devises sous la forme de LCT [Local Currency Trading, commerce en monnaie locale]. Selon le gouverneur de la Banque d’Indonésie, Perry Warjiyo, l’orientation est la même que celle des BRICS, mais l’Indonésie a en fait pris des décisions plus concrètes, Jakarta ayant déjà mis en place des échanges en monnaie locale avec plusieurs pays tels que la Thaïlande, la Malaisie, la Chine, le Japon et la Corée du Sud.

Dans ce contexte, le yuan est devenu en mars l'instrument financier le plus utilisé pour les transactions transfrontalières de la Chine, dépassant pour la première fois le dollar avec une augmentation de 26 % par rapport au mois précédent, selon un calcul de Reuters basé sur les données de l'Administration d'État des changes de Chine.

En mai dernier, suivant cette ligne directrice de la finance internationale, le gouvernement zimbabwéen a entrepris de lancer une monnaie numérique adossée à l’or afin de réduire sa dépendance à l’égard du dollar et de protéger ses citoyens des fluctuations monétaires. Selon la Reserve Bank of Zimbabwe (RBZ), dans un premier temps, des pièces numériques adossées à l’or seront émises à des fins d’investissement, avec une période de consolidation de 180 jours, et seront remboursables de la même manière que les pièces d’or physiques existantes.

En Amérique du Sud, à la suite de la décision bilatérale entre le Brésil et l’Argentine de commercer en monnaies locales, la Bolivie a annoncé qu’elle étudiait la possibilité d’abandonner le dollar usaméricain et d’utiliser le yuan chinois pour effectuer ses transactions internationales. Lors d’une conférence de presse tenue le 10 du même mois, le président bolivien Luis Arce a déclaré que l’Argentine et le Brésil, les deux plus grandes économies de la région, effectuaient déjà des transactions en yuan dans le cadre d’accords avec la Chine, et a expliqué que, bien que la région ait traditionnellement été influencée par les USA, de nombreux pays commercent désormais davantage avec la Chine qu’avec les USA, ajoutant qu’il s’agirait d’une tendance dans la région. Sur la base de ce diagnostic, Arce a déclaré que « la Bolivie ne pouvait pas rester à l’écart de ce qui se passe tout en faisant du commerce direct avec la Chine, [et] qu’il n’était donc pas nécessaire de commercer en dollars ».

Dans le même ordre d’idées, le président vénézuélien Nicolás Maduro a déclaré que son pays devait s’adapter à un système dans lequel « la monnaie n’est pas utilisée pour asservir le peuple », raison pour laquelle il a estimé que le Venezuela devait « se joindre à l’initiative de dédollarisation du monde ». En même temps qu’il ordonnait à son cabinet d’étudier d’autres alternatives pour les échanges commerciaux afin d’éviter l’utilisation politique que les USA font de leur monnaie, le président bolivarien a expliqué qu’« à mesure que le monde devient plus multipolaire, polycentrique et équilibré, un panier [plus large] de monnaies apparaîtra pour les échanges commerciaux et les opérations financières ».

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06/07/2023

GIDEON LEVY
Les enfants de Jénine n'oublieront jamais
Les petits-enfants et les arrière-petits enfants d'Arna

Gideon Levy, Haaretz, 6/7/2023
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Un garçon d'environ trois ans a quitté sa maison mercredi matin, pour la première fois depuis deux jours, avec sa mère et sa grand-mère. La main de sa mère dans une main, un pistolet dans l'autre. La rue était encore presque vide, seuls quelques habitants avaient osé sortir, et ceux qui l'avaient fait semblaient en état de choc. Un silence terrible planait sur la rue à moitié détruite, le silence que l'on entend toujours après le bruit. Le bambin jette un regard vide sur le tas de décombres au bord de ce qui fut une rue pavée et qui n'est plus qu'un chemin de terre. Il était silencieux, tout comme sa mère. Cette scène a été diffusée mercredi sur Al-Jazeera, qui émet en continu depuis le camp de réfugiés de Jénine.

Des enfants palestiniens brûlent des pneus après le raid militaire israélien à Jénine, mardi. Photo : JAAFAR ASHTIYEH – AFP

L'ancien soldat israélien Dubi Kurdi* n'a pas transformé le camp en stade Teddy de Jérusalem avec son bulldozer cette fois-ci, comme il s'en était vanté lors de la précédente opération en 2002. Plus de 500 maisons n'ont pas été détruites, comme cela avait été le cas lors de l'opération “Bouclier défensif”, et le nombre de morts a été relativement faible. Mais l'enfant est sorti, dans la rue, en tenant la main de sa mère, et son visage en disait long. Il s'agit peut-être du garçon de la vidéo filmée la veille dans l'une des maisons du camp : dans une scène horrible qui pourrait provenir d'une [autre] période sombre de l'histoire, des soldats armés et blindés envahissent une petite maison. Tout le monde reçoit l'ordre de lever les mains en l'air. Un soldat pointe son fusil sur les femmes et les enfants, et un cri de terreur perce l'air. Coupure. La vidéo se termine, mais les enfants n'oublieront pas. Ils n'oublieront jamais ce qu'ils ont enduré cette semaine.

Ces enfants sont déjà les petits-enfants et arrière-petits-enfants d'Arna. Lorsque le merveilleux film de Juliano Mer-Khamis, Les enfants d'Arna, sur les enfants du camp que sa mère a élevés dans le cadre de son projet théâtral, est sorti, son réalisateur était encore en vie. Juliano a été assassiné, mais son film est resté. Il doit être projeté avant et après chaque “opération” militaire israélienne dans le camp de Jénine, avant et après l'insupportable déluge de louanges qu'une légion de généraux et d'analystes déversent sur l'action, toujours différente, plus chirurgicale et plus réussie que toutes celles qui l'ont précédée.

Trois garçons ont joué dans le documentaire : Ala, Youssef et Ashraf. Pendant une dizaine d'années, Mer a suivi les enfants avec lesquels sa mère travaillait. Il a filmé le petit Ala assis, abasourdi, sur les ruines de sa maison, son regard se déplaçant ici et là, comme s'il cherchait un réconfort et un abri. Ala el-Sabagr deviendra plus tard le commandant des Brigades des martyrs d'Al-Aqsa dans le camp. En novembre 2002, deux semaines après la naissance de son premier fils, les soldats israéliens l'ont tué, et une photo de son corps carbonisé apparaît dans le film.

Le petit Ashraf rêvait de jouer Roméo. Dans le film, on le voit fouiller les décombres de la maison d'Ala pour tenter de récupérer des objets encore intacts. Dans le film, Ala raconte l'histoire de l'assassinat de son ami Ashraf, quelques semaines avant de mourir lui-même dans la bataille de Jénine. Le troisième garçon, Youssef, était en classe lorsqu'un obus israélien est tombé dans la salle. Il a transporté le corps d'une des filles décédées ; à l'âge adulte, il a participé à une fusillade terroriste dans la ville israélienne de Hadera et a été tué. Parmi les enfants d'Arna, Zakaria Zubeidi est le seul garçon à avoir survécu. Il est incarcéré en Israël depuis de nombreuses années.

Mercredi, les petits-enfants et arrière-petits-enfants d'Arna sont sortis dans la rue en ruine. Le camp de Jénine est un camp de réfugiés, dont les habitants ont été contraints de fuir leurs maisons cette semaine sans savoir quand ou s'ils reviendraient, réfugiés momentanés pour la troisième ou quatrième fois.

Le groupe de correspondants militaires reconnus par l'IDF que l'armée a fait venir pour visionner son travail n'a pas vu de Palestiniens dans les allées. En Israël, ils n'ont pas mentionné les 20 000 résidents du camp qui ont enduré des difficultés sans précédent causées par Israël, comme leurs parents et grands-parents avant eux. En Israël, ils n'ont pas dit que le camp de Jénine abrite des dizaines de milliers de personnes dont la juste lutte crie vers le ciel, exactement comme le fait leur souffrance. Et une fois de plus, les FDI ont traité cette maison comme un champ de bataille.

C'est ici que les enfants d'Arna ont grandi et sont devenus des combattants de la liberté, des “terroristes” dans le langage de la propagande israélienne, et c'est ici que les petits-enfants et arrière-petits-enfants d'Arna vont maintenant grandir vers le même avenir, le même destin.

NdT

*Dans Scènes de décombres (Haaretz, 23/10/2002), Gideon Levy écrivait : « Les bulldozers sont de nouveau à l'œuvre dans le camp de réfugiés de Jénine, plongeant leurs pelles dans les ruines. Cette fois, ce sont des machines palestiniennes, peintes en jaune, et leur objectif est la réhabilitation. La dernière fois, les bulldozers étaient bruns et appartenaient aux FDI ; l'objectif des terrifiants D-9 était la démolition. Leurs opérateurs ont semé la destruction et ont été décorés pour leurs efforts.  L'un d'eux, un réserviste, Moshe Nissim, que ses camarades appellent affectueusement “Dubi Kurdi”, s'est vanté dans le quotidien à grand tirage Yedioth Ahronoth : « Pendant trois jours, je n'ai fait que raser et raser » (des bâtiments) et il a ajouté qu'il mangeait des graines de tournesol et buvait du whisky pendant qu'il travaillait. »


Après l'opération “Maison et jardin”. Photo Zena Al Tahhan/Al Jazeera. Voir plus de photos

JUAN PABLO CÁRDENAS S.
La guerre de l’Araucanie

Juan Pablo Cárdenas S., Política y Utopía , 3/7/2023
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

(À la mémoire de Duncan Livingston)

Un célèbre journaliste mexicain avait observé que le Chili était le pays des euphémismes, car nous sommes habitués à appeler les choses par un autre nom et nous n’utilisons pas les vrais adjectifs pour décrire par exemple les actes de corruption pure et simple. Ainsi, aujourd’hui encore, certains préfèrent appeler la dictature pinochétiste Gouvernement militaire, tout comme le coup d’État de 1973 a été connu pendant des années sous le nom de “pronunciamiento militaire”.

Les livres d’histoire continuent d’appeler la guerre et le génocide d’État contre le peuple mapuche (1851-1883) “pacification de l’Araucanie” : son coût en vies humaines est estimé à 60-70 000 indigènes, auxquels des milliers d’hectares ont été arrachés pour être distribués à des colonisateurs nationaux et étrangers. Une vaste dépossession qui a duré plusieurs décennies et dont les territoires sont toujours dominés par des entreprises forestières et agricoles privées.

Les gouvernements post-dictature ont fait quelques efforts pour restituer une partie des territoires usurpés aux Mapuches, mais il ne fait aucun doute que ce processus a été trop lent et qu’il a épuisé la patience des peuples natifs de la région. Personne ou presque n’ignore, en tout cas, que la lutte des Mapuches pour récupérer leurs terres ancestrales est juste, même si les derniers gouvernements ont censuré la radicalité de leurs actions pour récupérer ce qui leur a toujours appartenu.

Le gouvernement de Gabriel Boric a décidé de prolonger les états d’exception dans la macro-zone sud du pays, tout en mobilisant des milliers de militaires pour, par euphémisme, imposer “l’État de droit” dans ces régions secouées par la violence, les sabotages contre les entreprises usurpatrices et la récupération de leurs propriétés ancestrales.

Depuis la militarisation de la zone et la reconnaissance de l’incapacité des carabiniers à imposer seuls l’“ordre public”, nous vivons une nouvelle guerre interne. La confrontation de l’État avec les différents référents politiques de ce qui est considéré comme une nation qui aspire à récupérer ce qui lui a été enlevé, ainsi qu’à se donner des formes d’autonomie politique et administrative.


Héctor Llaitul en prison avec la version espagnole de L’An V de la Révolution algérienne de Frantz Fanon

Parmi ces organisations figure la Coordination Arauco Malleco (CAM), dont le principal dirigeant est emprisonné et fait l’objet de poursuites en vertu de la législation antiterroriste. On ne peut ignorer le fait que de nombreux dirigeants actuels reconnaissaient la pleine légitimité de la CAM et de son principal dirigeant, Héctor Llaitul. Cette appréciation a changé depuis l’arrivée à La Moneda des leaders étudiants qui ont marché avec les Mapuches dans les mobilisations sociales.

Pour les nouvelles autorités, aujourd’hui, Llaitul et ses partisans sont qualifiés de terroristes par le ministère de l’Intérieur et les militaires comme les policiers ont obtenu le droit de tuer s’ils le jugent nécessaire pour défendre les entreprises et les propriétaires privés menacés par l’action des rebelles ou des insurgés mapuches. Le CAM est même accusé d’actes tels que le vol de bois et certains incendies criminels, dont on craint à juste titre qu’ils soient souvent le fait des hommes d’affaires de la région eux-mêmes.

En ce sens, il y a déjà une longue histoire de victimes de montages policiers qui ont affecté les membres de la communauté du Wallmapu et les prisons se remplissent de détenus qui aujourd’hui, par le biais de grèves de la faim, demandent un traitement pénitentiaire digne et la reconnaissance de la jurisprudence internationale en ce qui concerne les minorités indigènes.

La répression brutale n’est pas reconnue comme un acte de guerre contre un groupe ethnique qui, bien sûr, a dû s’armer et recourir à des actes de violence pour faire reconnaître ses droits et persuader les entreprises de quitter la région afin que leurs territoires soient restitués à leurs propriétaires légitimes et ancestraux. Il faut également reconnaître que la cause mapuche est soutenue par de nombreux Chiliens et groupes du nord au sud du pays qui sont prêts à collaborer à leur résistance et à apporter des ressources pour faire face à l’occupation militaire.

Cela explique pourquoi, au cours des derniers mois, l’état d’urgence et les mouvements de troupes n’ont pas eu l’effet escompté par les dirigeants actuels et ont, au contraire, contraint les Mapuches à la lutte armée, au sabotage et à d’autres actions qui constituent un véritable scénario de guerre qui ne veut pas être reconnu comme tel et qui devrait l’être à l’avenir. Surtout si l’on tient compte du fait que, depuis cinq siècles, la lutte des Mapuches n’a jamais cessé et que leurs convictions n’ont jamais pu fléchir. Surtout maintenant que des millions de personnes dans ce pays reconnaissent leur identité mapuche, avec sa langue, ses valeurs et ses drapeaux. Et maintenant, des deux côtés de la Cordillère des Andes, tout un peuple qui se reconnaît comme frères et sœurs, attend de se rassembler et de revendiquer sa reconnaissance et ses droits.

Malheureusement, la nouvelle génération d’hommes politiques, sur ce sujet comme sur d’autres, ne fait rien d’autre que de prolonger les politiques et les mauvaises pratiques de leurs prédécesseurs au gouvernement. Et nous pouvons y observer un discours plus radical, même, que celui des dirigeants de la droite et du centre.

Si l’on parle tant actuellement du risque d’une nouvelle Explosion sociale, il serait bon de noter que cette fois-ci, c’est dans le sud que la mèche du mécontentement général pourrait s’allumer.

        

 

 

Lettre au ministre espagnol des Affaires étrangères sur la mort lente dans une prison marocaine de Mohamed Lamine Haddi

 

M. le ministre des Affaires étrangères, de l'Union européenne et de la Coopération        
Plaza de la Provincia
28012 - Madrid

Madrid, le 3 juillet 2023

Objet : Haddi est en train d’être tué à petit feu et vous ne faites rien pour le sauver

Monsieur le Ministre,

Mohamed Lamine Haddi dit qu'il est mal. Vous souvenez-vous de Haddi ? Un journaliste prisonnier politique sahraoui arrêté et torturé suite au démantèlement de Gdeim Izik, condamné à 25 ans lors d'un simulacre de procès, qui est à l'isolement dans une prison marocaine depuis 2017, qui a mené les deux plus longues grèves de la faim jamais enregistrées, 69 et 63 jours en 2021, et dont l'état de santé se détériore à un rythme alarmant en l'absence de prise en charge médicale. 

Le 26 juin, coïncidant avec la Journée internationale de soutien aux victimes de la torture, le personnel pénitentiaire a pulvérisé une substance toxique sur les murs de sa cellule exiguë, alors que Haddi souffre d'anaphylaxie et d'asthme. Ils le tuent à petit feu, cruellement. Et vous ne faites rien pour corriger cette situation. Votre ministère a peu d'empathie pour la justice.

Comme il n’en pas eu avec les 36 migrants que l'Espagne a laissé mourir sur une patera, pourtant toute proche, après votre inaction en faveur du Maroc qui a mis 10 heures à arriver. Le Maroc se moque de nous, y compris au prix de la mort d'êtres humains.

En commémoration de cette journée de soutien aux victimes de la torture, le CODESA, organisation sahraouie de défense des droits humains, rappelle que le Maroc a ratifié la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, mais que dans la pratique, il protège les tortionnaires et expulse les observateurs et les organisations de défense des droits humains, comme Amnesty International, qui confirme que la police marocaine au Maroc et au Sahara occidental « pratique de multiples formes de torture pour obtenir des aveux, réduire au silence les militants et étouffer les voix dissidentes, et torturer les prisonniers politiques sahraouis dans les prisons marocaines », à la fois au poste de police et en prison. Le CODESA propose une série de mesures judicieuses pour mettre fin à ce cauchemar et demande que le sort des disparus soit révélé.

L'Espagne, en tant que puissance administrante du Sahara occidental, a l'obligation de chercher des solutions.

Faites quelque chose pour les prisonniers politiques sahraouis. Laissez un bonne impression à la fin de votre mandat.

Cristina Martínez Benítez de Lugo

participante du Mouvement pour les prisonniers politiques sahraouis