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15/06/2025

L’armée US recrute de hauts cadres de la Silicon Valley comme lieutenants-colonels

NdT : L’évolution de la machine de guerre yankee rend obsolète l’expression « complexe militaro-industriel ». Nous proposons de la remplacer par « complexe militaro-IAndustriel ».-FG, Tlaxcala

Patty Nieberg, Task & Purpose, 13/6/2025

Patty Nieberg est rédactrice en chef adjointe au site ouèbe usaméricain Task & Purpose. Elle couvre l’actualité militaire depuis cinq ans, a été intégrée à la Garde nationale pendant un ouragan et a couvert les procédures judiciaires à Guantanamo Bay concernant un commandant présumé d’Al-Qaïda.


Quatre hauts responsables de grandes entreprises technologiques comme Meta et Palantir vont prêter serment au sein de la Réserve de l’armée usaméricaine en tant qu’officiers directement commissionnés, au grade exceptionnellement élevé de lieutenant-colonel, dans le cadre d’un nouveau programme visant à recruter des experts du secteur privé pour accélérer l’adoption des technologies.

L’armée appelle ce programme de recrutement d’exécutifs de la Silicon Valley Detachment 201 : The Army’s Executive Innovation Corps. L’un des cadres, Andrew Bosworth de Meta (anciennement Facebook), a expliqué sur X (anciennement Twitter) que le nom «201» faisait référence à un code HTTP indiquant la création d’une nouvelle ressource.

Les nouveaux lieutenants-colonels de réserve sont :

  • Shyam Sankar, directeur technologique de Palantir
  • Andrew Bosworth, directeur technologique de Meta
  • Kevin Weil, directeur produit chez OpenAI
  • Bob McGrew, conseiller chez Thinking Machines Lab et ancien directeur de recherche chez OpenAI

Ces quatre responsables, qui devaient prêter serment ce vendredi, apportent des décennies d’expérience au sein des entreprises les plus innovantes de la Silicon Valley, ainsi qu’un niveau de richesse personnelle exceptionnel accumulé grâce à leurs carrières.

Le programme Detachment 201 vise à faire appel à des conseillers à temps partiel issus du secteur privé pour aider l’armée à adopter et déployer des technologies commerciales comme les drones et robots. Cette approche s’inspire de la guerre en Ukraine, où des soldats, ingénieurs ou informaticiens dans le civil, fabriquent des drones de fortune ou impriment des pièces en 3D pour les utiliser sur le front contre la Russie.

Un passage (limité) par l’entraînement militaire

Selon les responsables de l’armée, les nouveaux officiers suivront un minimum de formation militaire traditionnelle avant de remplir leur rôle de conseillers spécialisés en politique technologique. Un représentant a déclaré à Task & Purpose que les quatre cadres suivront le cours de commission directe de six semaines à Fort Benning, en Géorgie, et devront passer les tests de condition physique et de tir de l’armée.

Un grade élevé, pour une mission ciblée

Les quatre hommes seront directement commissionnés comme officiers de la Réserve de l’armée – un poste hybride à temps partiel généralement réservé à des professionnels qualifiés (médecins, avocats, vétérinaires, logisticiens, etc.). Toutefois, la plupart de ces officiers commencent leur service au rang de capitaine ou de major, où ils occupent des fonctions actives dans leur domaine d’expertise sans devoir immédiatement exercer un commandement.

Ici, les cadres arrivent directement au grade de lieutenant-colonel, un rang que les officiers atteignent généralement après plus de 15 ans de carrière militaire. Ce grade implique souvent le commandement d’unités de type bataillon, soit entre 300 et 1 000 soldats.

Cependant, les officiers commissionnés directement occupent des fonctions très différentes de leurs homologues traditionnels, et ces quatre cadres ne commanderont probablement pas d’unités classiques. Ils ont tous passé des décennies à diriger des entreprises de haute technologie ou des start-ups en forte croissance.

La Silicon Valley en marche vers le Pentagone

Les quatre dirigeants travaillent dans des entreprises qui investissent massivement dans les domaines émergents tels que l’intelligence artificielle (IA) et l’apprentissage automatique – des technologies que l’armée souhaite intégrer dans ses systèmes d’armement futurs. Palantir et OpenAI sont déjà des sous-traitants du département de la Défense, tandis que Meta a annoncé un partenariat avec Anduril pour des dispositifs de réalité augmentée et virtuelle pour les troupes.

«Jai accepté cette commission à titre personnel, car je suis profondément investi dans le progrès technologique des USA», a écrit Bosworth sur X, ajoutant que leur rôle principal sera celui d’experts techniques pour les efforts de modernisation de l’armée.

Chacun d’eux est également multimillionnaire.

  • Andrew Bosworth est l’un des quatre plus hauts dirigeants de Meta, rapportant directement au PDG Mark Zuckerberg. Embauché en 2006, il est l’un des ingénieurs à l’origine du fil d’actualité de Facebook. En 2023, son salaire était inférieur à 1 million de dollars, mais ses attributions d’actions entre 2018 et 2023 sont évaluées à plus de 75 millions de $ en 2024.
  • Shyam Sankar, CTO de Palantir, a été le 13e employé de l’entreprise. En 2024, il a vendu pour 367 millions de $ d’actions Palantir.
  • Bob McGrew, aujourd’hui conseiller chez Thinking Machines Lab, a travaillé chez Palantir et OpenAI. Il a dirigé chez OpenAI le développement de modèles d’IA utilisés via ChatGPT et l’API publique.
  • Kevin Weil a travaillé chez Microsoft, Twitter, Instagram, Meta, Strava, Planet Labs et Cisco. En 2014-2015, il a vendu des actions Twitter pour au moins 15 millions de $, et détient actuellement des actions Planet Labs valant environ 7 millions de $. Ses stock-options chez OpenAI pourraient valoir plusieurs centaines de millions en cas d’introduction en bourse.

Un programme aligné avec la transformation de l’armée

Le programme Detachment 201 s’inscrit dans l’initiative de transformation lancée par le chef d’état-major de l’armée, le général Randy George, notamment son projet Transforming in Contact, qui consiste à tester de nouveaux équipements et tactiques avec de petites unités prototypes.

Par exemple, la 1ère brigade blindée de la 3e division d’infanterie teste actuellement des pelotons spécialisés dans la lutte contre les systèmes antichars, les drones d’attaque FPV, ou la détection de drones ennemis.

«Leur assermentation nest que le début dune mission plus vaste: inspirer davantage de professionnels de la tech à servir sans quitter leur carrière, et montrer à la prochaine génération comment avoir un impact en uniforme», a déclaré larmée dans un communiqué.


Commentaire de Lord of War

Imitation de réformes ou jeu stratégique ?

D’un côté, le Pentagone fait preuve d’ouverture au changement et attire vers le processus militaire les esprits qui façonnent véritablement le visage de l’ère technologique. Cela devrait symboliser le rapprochement entre le département de la Défense et le secteur privé, en particulier dans des domaines clés tels que l’intelligence artificielle, les systèmes autonomes, le traitement des données et l’analyse militaire.

D’un autre côté, tout cela ressemble à un nouveau rituel destiné à créer l’illusion d’un mouvement vers l’avant. En réalité, nous assistons moins à un transfert de leviers qu’à une incorporation rituelle de civils dans la hiérarchie de la bureaucratie militaire. Un cours de six semaines avec une mitrailleuse et des épaulettes de colonel a peu de chances de transformer la logique même de la prise de décision au Pentagone.

Et c’est là le principal problème du complexe militaro-industriel usaméricain.

Le problème principal ne réside pas dans le personnel, mais dans le système

Le Pentagone fonctionne lentement, l’approbation des programmes prend des années, chaque nouvelle étape nécessite de multiples vérifications, simulations et compromis. Les innovations se noient dans un bourbier bureaucratique. Il est curieux que le même problème commence à apparaître dans le secteur technologique usaméricain lui-même, en particulier dans les grandes entreprises. Là aussi, la bureaucratisation s’accroît, la mobilité diminue et la vision stratégique cède de plus en plus la place aux rapports trimestriels.

Un nouveau monopole : cette fois-ci dans l’IA

 L’initiative des « lieutenants-colonels de la vallée » s’inscrit parfaitement dans une tendance plus large : la création d’un groupe restreint d’entreprises sélectionnées qui exerceront un monopole dans des domaines clés du développement militaire :

▪️Aviation : Boeing, Lockheed Martin, Northrop Grumman ;
 ▪️Fusées et espace : SpaceX, Rocket Lab, Sierra Nevada ;
▪️Systèmes sans pilote et IA : Palantir, Anduril, Meta, OpenAI.

Ce système reflète l’ancien modèle du complexe militaro-industriel, à la différence près qu’aujourd’hui, au lieu de chars et de bombardiers, nous parlons de réseaux neuronaux, d’essaims de drones et d’algorithmes de prise de décision autonomes.

Le Pentagone tente à nouveau de résoudre le problème de l’avenir en utilisant les méthodes du passé : intégrer l’élite dans un club militaire fermé. Il ne s’agit pas là d’une mise à jour stratégique, mais d’un changement de façade.

Sans modifier la logique institutionnelle, sans déréglementation radicale et sans permettre aux petits et moyens développeurs d’accéder aux contrats militaires, les USA risquent de perdre la course vers l’avenir, non pas par manque d’intelligence, mais par excès d’habitudes. Au lieu d’une armée innovante, on aura une caste d’entrepreneurs avec des épaulettes.



El papel central de Irán en el nuevo orden mundial emergente

 Mostafa Ghahremani, 14-6-2025

La agresión infame del régimen israelí contra nuestra patria, Irán, debe entenderse y evaluarse en el marco de un esfuerzo organizado para establecer e imponer un nuevo orden en Asia Occidental, y en general, en el sistema global.

El objetivo principal de este régimen con esta agresión es preservar y consolidar su hegemonía regional. Irán, como el único país natural e independiente de esta región, sigue siendo el último obstáculo estratégico frente a las ambiciones expansionistas de Israel y sus aliados occidentales.

Para alcanzar ese objetivo, se promueven proyectos como la desestabilización, la difusión del caos y, en última instancia, el intento de cambiar la estructura de poder en Irán, con el fin de allanar progresivamente el camino hacia su fragmentación.

Esta guerra tendrá un impacto decisivo no solo en las dinámicas regionales de Asia Occidental, sino también en el conjunto del orden mundial que actualmente está en proceso de formación.

USA y la OTAN, al dar luz verde a Israel, han cometido un grave error estratégico. Creen que el desenlace de esta guerra puede desempeñar un papel clave en el equilibrio de poder entre los bloques oriental y occidental en Asia Occidental.

Los caciques occidentales siguen viendo a Irán —en el mejor de los casos— únicamente como un “puente hacia la victoria” en su intento por dominar el corazón geoestratégico de Eurasia y frenar el ascenso de una nueva potencia en Oriente.

Ignoran que el Irán de hoy es el resultado del crisol de acontecimientos de los últimos 45 años, y no aquel Irán atado de manos durante la Segunda Guerra Mundial, cuyo monarca (Reza Shah Pahlavi) fue enviado al exilio en la isla de Mauricio con una simple carta británica (en 1941).

Este Irán no quiere, ni puede, ser solamente un corredor para las ambiciones geopolíticas de las grandes potencias.



Irans zentrale Rolle in der entstehenden neuen Weltordnung

Mostafa Ghahremani,14.6. 2025

Die schändliche Aggression des israelischen Regimes gegen unser Vaterland, den Iran, muss im Rahmen eines organisierten Versuchs verstanden und bewertet werden, eine neue Ordnung in Westasien – und darüber hinaus im gesamten Weltsystem– zu etablieren und aufzuzwingen.

Das Hauptziel dieses Regimes mit seiner Aggression besteht darin, seine regionale Hegemonie zu bewahren und zu festigen. Der Iran, als das einzige natürliche und unabhängige Land in dieser Region, bleibt das letzte strategische Hindernis gegenüber den expansionistischen Zielen Israels und seiner westlichen Verbündeten.

Um dieses Ziel zu erreichen, werden Projekte wie Destabilisierung, die Förderung von Chaos und letztlich der Versuch, die bestehende Regierungsstruktur zu verändern, verfolgt – mit dem Ziel, schrittweise den Weg zur Aufspaltung Irans zu ebnen.

Dieser Krieg wird nicht nur entscheidende Auswirkungen auf die regionalen Machtverhältnisse in Westasien haben, sondern auch auf die gesamte Weltordnung, die sich derzeit global herausbildet.

Die Vereinigten Staaten und die NATO haben mit ihrem grünen Licht für Israel einen schwerwiegenden strategischen Fehler begangen. Sie glauben, dass der Ausgang dieses Krieges eine entscheidende Rolle im Kräfteverhältnis zwischen dem östlichen und dem westlichen Block in Westasien spielen könnte.

Die westlichen Herrscher betrachten den Iran weiterhin – bestenfalls – lediglich als eine „Brücke zum Sieg“, um die Kontrolle über das eurasische Herzland zu gewinnen und den Aufstieg einer neuen Macht im Osten einzudämmen.

Dabei übersehen sie, dass der heutige Iran aus dem Feuer der Ereignisse der letzten 45 Jahre hervorgegangen ist – und nicht mehr jener gefesselte Iran aus dem Zweiten Weltkrieg ist, dessen Herrscher (Reza Schah Pahlawi) die Briten mit einem einfachen Brief ins Exil nach Mauritius schicken konnte (1941).

Dieser Iran will nicht und kann nicht bloß ein Durchgangskorridor für die geopolitischen Ambitionen der Großmächte sein.



Iran’s Pivotal Role in the Emerging New World Order

Mostafa Ghahremani – June 14, 2025

The disgraceful aggression of the Israeli regime against our homeland, Iran, must be understood and assessed within the framework of an organized attempt to establish and impose a new order in West Asia — and, more broadly, in the global system.

The primary goal of this regime in launching such aggression is to preserve and solidify its regional hegemony. Iran, as the only truly independent and natural state in this region, remains the sole strategic obstacle to the expansionist ambitions of Israel and its Western allies.

To achieve this objective, projects such as creating instability, promoting chaos, and ultimately attempting to alter Iran’s governing structure are being pursued, step by step, to pave the way for the country’s fragmentation.

This war will have a decisive impact not only on the regional dynamics of West Asia but also on the broader global order that is currently taking shape.

The United States and NATO, by giving a green light to Israel, have committed a major strategic mistake. They believe that the outcome of this war could play a pivotal role in shifting the balance of power between the Eastern and Western blocs in West Asia.

The Western rulers  still see Iran — at best — merely as a “bridge to victory” in its bid to dominate the Eurasian heartland and contain the rise of a new power in the East.

They fail to realize that today’s Iran is the product of the crucible of the past 45 years — not the shackled Iran of World War II, whose ruler (Reza Shah Pahlavi) could be exiled to Mauritius (by the British, 1941) with a single letter.

This Iran neither wants to be nor can be merely a corridor for the geopolitical ambitions of global powers.



La position centrale de l’Iran dans le nouvel ordre mondial en gestation

Mostafa Ghahremani , 14 juin 2025

L’agression ignoble du régime israélien contre notre patrie, l’Iran, doit être comprise et évaluée dans le cadre d’un effort organisé visant à instaurer et imposer un nouvel ordre en Asie occidentale, et plus largement dans le système mondial.

L’objectif principal de ce régime à travers cette agression est de préserver et consolider son hégémonie régionale. L’Iran, en tant que seul pays naturellement indépendant de cette région, demeure le dernier obstacle stratégique face aux ambitions expansionnistes d’Israël et de ses alliés occidentaux.

Pour atteindre cet objectif, des projets tels que la déstabilisation, la promotion du chaos, et in fine, la tentative de changement de structure du pouvoir sont poursuivis afin de préparer, étape par étape, la voie à la fragmentation de l’Iran.

Cette guerre aura un impact décisif non seulement sur les équilibres régionaux en Asie occidentale, mais aussi sur l’ensemble de l’ordre mondial en gestation à l’échelle planétaire.

Les USA et l’OTAN, en donnant leur feu vert à Israël, ont commis une grave erreur stratégique. Ils croient que l’issue de cette guerre pourrait jouer un rôle déterminant dans le rapport de force entre les blocs de l’Est et de l’Ouest en Asie occidentale.

Les puissants occidentaux continuent à voir l’Iran, dans le meilleur des cas, uniquement comme un « pont vers la victoire » pour dominer le cœur de l’Eurasie et contenir l’émergence d’un nouveau pouvoir à l’Est.

Ils ignorent que l’Iran d’aujourd’hui est né du creuset des événements des 45 dernières années — et qu’il n’est plus ce pays ligoté de la Seconde Guerre mondiale, dont le souverain Reza Shah Pahlavi fut exilé à l’île Maurice en 1941 par une simple lettre des Britanniques.

Cet Iran-ci ne veut pas, et ne peut pas, n’être qu’un simple couloir pour les ambitions géopolitiques des grandes puissances.

Les 5 facteurs principaux du rôle de pivot de l'Iran

14/06/2025

 

جایگاه مرکزی ایران در نظم نوی جهانی

مصطفی قهرمانی
۱۴ ژوئن ۲۰۲۵

 تهاجم نکبت‌بار رژیم اسرائیل علیه میهن ما، ایران، باید در چارچوب تلاشی سازمان‌یافته برای تحقق و تحمیل نظمی نوین در غرب آسیا و در کلیت نظم جهانی فهم و ارزیابی شود.

هدف اصلی این رژیم از این تجاوز، حفظ و تثبیت هژمونی خود در منطقه است. ایران، به‌مثابه تنها کشور طبیعی و مستقل این منطقه، یگانه مانع راهبردی در برابر اهداف توسعه‌طلبانه اسرائیل و هم‌پیمانان غربی‌اش باقی مانده است.

برای نیل به این هدف، پروژه‌هایی همچون ایجاد بی‌ثباتی، ترویج هرج‌ومرج، و در نهایت تلاش برای تغییر ساختار حاکمیتی دنبال می‌شوند تا گام‌به‌گام مسیر تجزیه ایران هموار گردد.

این جنگ، تأثیری سرنوشت‌ساز نه‌فقط در معادلات منطقه‌ای غرب آسیا، بلکه در کلیت نظمی که اکنون در سطح جهان در حال شکل‌گیری است خواهد داشت.

ایالات متحده و ناتو با چراغ سبز به اسرائیل، مرتکب خطای راهبردی بزرگی شدند. آنان بر این باورند که سرنوشت این جنگ می‌تواند نقشی تعیین‌کننده در موازنه قدرت میان بلوک شرق و غرب در غرب آسیا ایفا کند.

غرب هنوز هم ایران را، در بهترین حالت، صرفاً «پل پیروزی» خود برای غلبه بر هارتلند اوراسیا و مهار خیزش قدرت جدید در شرق می‌بیند و می‌خواهد.

غافل از آنکه ایرانِ امروز، زاده کوره حوادث ۴۵ سال گذشته است؛ نه آن ایرانِ دست‌وپابسته‌ جنگ جهانی دوم که حکمرانش را با یک نامه به تبعیدگاه موریس می‌فرستادند.

این ایران، نه می‌خواهد و نه می‌تواند تنها گذرگاهی برای جاه‌طلبی‌های ژئوپلیتیکی قدرت‌های جهانی باشد.

13/06/2025

YOSSI MELMAN
L’Opération “Colère de Dieu” revisitée : comment l’Europe a permis au Mossad de mener une campagne secrète d’assassinats après Munich

Une auteure ayant eu un accès sans précédent à des archives secrètes révèle comment les agences de renseignement occidentales ont aidé le Mossad à mener une campagne secrète d’assassinats à travers l’Europe.

Yossi Melman, Haaretz, 14/5/2025
Traduit par Fausto GiudiceTlaxcala 


Un tireur palestinien masqué sur un balcon de la Cité olympique de Munich, le 5 septembre 1972. Un mois plus tard, le Mossad lance l’opération “Colère de Dieu” pour traquer les responsables du massacre. Photo Kurt Strumpf/AP

Dans la soirée du 16 octobre 1972, Wael Zwaiter termine son travail à l’ambassade de Libye à Rome, se rend dans un bar voisin, boit un verre et rentre à son appartement. À l’entrée de l’immeuble, deux assaillants l’attendent. Ils lui tirent dessus à 11 reprises, un chiffre symbolique qui fait écho aux 11 athlètes israéliens assassinés par des terroristes palestiniens lors des Jeux olympiques de Munich, un mois plus tôt.

Il s’agissait du premier assassinat de ce qui est devenu l’opération “Colère de Dieu”, la campagne secrète menée par Israël pour traquer les “terroristes” palestiniens. Un nouveau livre, “Operation Wrath of God : The Secret History of European Intelligence and the Mossad’s Assassination Campaign” (L’histoire secrète des services de renseignement européens et de la campagne d’assassinat du Mossad), révèle pour la première fois l’importante coopération en coulisses des services de renseignement d’Europe occidentale. Leur collaboration, ou du moins leur approbation tacite, a permis au Mossad de commettre dix assassinats entre 1972 et 1992 [plus trois à Beyrouth et un à Tunis, voir liste ici, NdT].

Le Club de Berne : le pacte secret de l’Europe en matière de renseignement

Le livre d’Aviva Guttmann, spécialiste suisse du renseignement qui enseigne à l’université d’Aberystwyth au Pays de Galles, sera publié cet été par Cambridge University Press. Mme Guttmann a bénéficié d’un accès sans précédent aux archives secrètes du “Club de Berne”, une alliance multilatérale peu connue dans le domaine du renseignement.

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Aviva Guttmann a bénéficié d’un accès sans précédent aux archives secrètes du Club de Berne.

Fondé en 1969, le Club de Berne regroupe des services de Suisse, d’Allemagne de l’Ouest, de France, du Royaume-Uni, d’Italie, du Luxembourg, d’Autriche, des Pays-Bas et de Belgique. Grâce au système télex crypté “Kilowatt"”du Club, le réseau s’est ensuite étendu aux USA, au Canada, à l’Australie, à l’Irlande, à l’Espagne, à la Suède, à la Norvège et à Israël, par l’intermédiaire du Mossad et du Shin Bet, le service de sécurité intérieure israélien.

Dans une interview accordée à Haaretz, Mme Guttmann révèle que dans les communications internes du Club, le Mossad portait le nom de code “Orbis” et le Shin Bet celui de “Speedis”.

Démentant le mythe du Mossad comme force omnipotente, l’agence s’appuyait fortement sur les renseignements européens. Des données essentielles ont été fournies et partagées par le Club de Berne, notamment les adresses des suspects, les numéros de plaque d’immatriculation, les dossiers de vol, les factures d’hôtel et les relevés téléphoniques.

En réalité, les opérations d’assassinat du Mossad étaient des essais et des erreurs. Le chef du Mossad, Zvi Zamir a nommé Mike Harari, chef de la division des opérations “Caesarea”, pour commander les missions. Harari a recruté du personnel au sein du Mossad, des FDI et d’autres agences, dont certains se sont révélés peu adaptés à la mission.

L’unité d’opérations spéciales de l’agence, Kidon (“baïonnette” en hébreu), n’a été créée qu’après un échec ultérieur : un assassinat bâclé en 1973 à Lillehammer, en Norvège, au cours duquel la mauvaise personne a été tuée et six agents du Mossad ont été capturés.

Wael Zwaiter : la première cible

L’assassinat de Zwaiter à Rome, un mois après le massacre de Munich en 1972, n’était pas seulement un acte symbolique ; c’était aussi un triomphe de la coopération internationale en matière de renseignement. Le Mossad, qui n’avait pas réussi à détecter le complot terroriste des Jeux olympiques, est parvenu à localiser et à tuer Zwaiter en l’espace d’un mois, alors qu’il ne disposait pas encore d’une unité d’opérations spéciales officielle.

En juillet 1972, deux mois avant l’attentat de Munich, le Mossad avait prévenu les membres du Club de Berne, via Kilowatt, de l’imminence d’une opération terroriste impliquant trois individus, et identifié Zwaiter comme leur responsable.

Le 13 septembre 1972, huit jours après le massacre, le service de sécurité intérieure allemand (BfV) a confirmé que Zwaiter avait payé les notes d’hôtel à Salzbourg pour trois des attaquants, qu’il avait des contacts réguliers avec eux et qu’il avait séjourné à l’hôtel Eden-Wolff de Munich dans les semaines précédant le massacre. Selon le livre, ces renseignements ont été déterminants dans la décision d’Israël de le prendre pour cible.

Bien que certains aient par la suite décrit Zwaiter comme un poète et un intellectuel, connu pour avoir traduit “Les mille et une nuits” en italien et travaillé comme traducteur pour l’ambassade de Libye, le Mossad a insisté sur le fait qu’il était également le “représentant en Italie du Fatah”, impliqué dans le transfert d’armes, de fonds et de documents pour les opérations terroristes.


Deux policiers ouest-allemands portant des sweat-shirts d’athlètes se mettent en position sur le toit du village olympique de Munich, le 5 septembre 1972.

L’attentat de Paris : Mahmoud al-Hamchari

La cible suivante était le Dr Mahmoud Al-Hamchari, représentant de l’OLP à Paris. Les médias israéliens et étrangers ont affirmé qu’il avait été impliqué des années auparavant dans la planification ou le soutien d’opérations terroristes contre des cibles israéliennes en Europe. Les rapports transmis par le réseau Kilowatt ne contenaient aucune preuve permettant de le relier à de telles activités. Il est donc probable qu’il ait été considéré comme une “cible molle” - quelqu’un de relativement facile à atteindre - parce qu’il était moins prudent et n’accordait qu’une attention minimale à sa sécurité personnelle.

Al-Hamchari a reçu un appel téléphonique à son appartement. Quelques secondes plus tard, une bombe placée par le Mossad explose. Il est grièvement blessé, mais survit ; la charge avait été mal calculée. Transporté d’urgence à l’hôpital, il est interrogé par les services de renseignements français. Un rapport d’interrogatoire a été envoyé au Club de Berne et, naturellement, au Mossad.

Avant sa mort, Al-Hamchari a déclaré avoir reçu un appel d’une personne prétendant être un journaliste italien, lui demandant de le rencontrer au bureau de l’OLP. Il a quitté son appartement, mais son interlocuteur n’est jamais venu. On pense que le Mossad a profité de son absence pour s’introduire dans l’appartement et poser la bombe, déclenchée ensuite par un nouvel appel.


Zvi Zamir, chef du Mossad de 1968 à 1974. Zamir a déclaré que la campagne visait à perturber le réseau européen de l’OLP, et non à se venger.Photo Unité du porte-parole des FDI

Selon le livre de la Dre Guttmann, l’assassinat d’Al-Hamchari reflétait une décision plus large du gouvernement israélien de Golda Meir de prendre pour cible les représentants de l’OLP et du Fatah en Europe, sans tenir compte de leur lien direct avec le massacre de Munich.

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Le chef du Mossad, Zvi Zamir, s’est fait l’écho de ce raisonnement dans une interview accordée en 2005 à Haaretz, déclarant que la campagne n’était pas motivée par la vengeance, mais par un effort stratégique visant à démanteler l’infrastructure de l’organisation en Europe et à perturber sa capacité à perpétrer de futurs attentats.

Cette explication remet en cause l’idée largement répandue, véhiculée par les médias et même par certains chercheurs universitaires, selon laquelle les assassinats perpétrés par le Mossad étaient principalement motivés par la vengeance du massacre de 1972.

Le metteur en scène de théâtre devenu cible

Au cours des six mois suivants, le Mossad a assassiné quatre autres agents de l’OLP en Europe - à Chypre, à Rome (à nouveau) et à Paris. En réponse, l’OLP a lancé une vague d’attaques de représailles : lettres piégées, assassinats de diplomates israéliens et siège de l’ambassade d’Israël à Bangkok. Cette escalade du conflit de l’ombre entre le Mossad et les factions palestiniennes est connue sous le nom de “Bataille des barbouzes”.

L’un des points culminants de la coopération en matière de renseignement a eu lieu le 28 juin 1973, avec l’assassinat du ressortissant algérien Mohammad Boudia à Paris. Boudia, un personnage bohème plongé dans la vie nocturne de la ville, était le directeur d’un petit théâtre, connu pour son amour de l’art et des femmes. Il avait lutté contre la domination coloniale française en tant que membre du Front de libération nationale algérien et avait passé trois ans en prison. Après l’accord de paix, il s’est installé à Paris et a rejoint la lutte armée palestinienne.

La gestion du théâtre constituait une couverture idéale pour ses activités “terroristes”. Il était soupçonné d’agir pour le compte du Front populaire et d’avoir des liens avec des attentats commis en Italie et en Suisse.

« En France, tout en menant une vie sociale très active, il était également très prudent, utilisant fréquemment des déguisements et du maquillage provenant de son théâtre pour éviter d’être repéré », indique le livre de la Dre Guttmann. « Par exemple, il passait la nuit chez une femme et repartait le matin déguisé en vieille femme pour tromper les équipes de surveillance qui auraient pu le suivre. Autre précaution, il changeait fréquemment ses habitudes quotidiennes, voyageait beaucoup et, à Paris, passait ses nuits dans des endroits différents ».


Golda Meir, Premier ministre israélien de 1969 à 1974. Meir a autorisé une politique visant à cibler les agents de l’OLP en Europe, même s’ils n’étaient pas directement liés à l’attentat de Munich. Photo Sven Simon/Reuters

« Cependant, il y avait un élément constant dans sa vie, qui était son point faible : il conduisait toujours une Renault R16 grise avec une plaque d’immatriculation parisienne. Cette habitude était ce que le Mossad appelait son ‘point de capture’, la faiblesse qui lui permettrait d’organiser son exécution ».


Dans la nuit du 27 juin, Boudia est allé rendre visite à l’une de ses nombreuses petites amies. Pendant qu’il était à l’intérieur, des agents du Mossad se sont introduits dans sa Renault et ont placé une bombe sous le siège du conducteur. Quel que fût le déguisement utilisé par Boudia pour quitter l’appartement, le Mossad savait qu’il reviendrait toujours dans sa voiture. Comme prévu, une équipe de surveillance a confirmé que Boudia était entré dans le véhicule, et la bombe - conçue pour faire passer l’explosion pour un “accident de travail” - a été déclenchée à distance.

Regarder ailleurs

Quelques semaines seulement après l’assassinat de Mohammad Boudia, le Mossad a subi un revers majeur à Lillehammer, en Norvège.. Dans un tragique cas d’erreur d’identité, des agents ont tué Ahmed Bouchikhi, un innocent serveur marocain, après l’avoir confondu avec Ali Hassan Salameh, un important commandant de l’OLP et proche collaborateur de Yasser Arafat. Six agents du Mossad ont été arrêtés et emprisonnés.

Les recherches de Guttmann révèlent que le MI5 a peut-être contribué à l’erreur en envoyant au Mossad une photographie de Salameh. Malgré ce fiasco, le Mossad a continué à avoir accès au Club de Berne et à son précieux système Kilowatt.


L’une des six accusés du Mossad, Sylvia Rafael, se rendant dans la salle d’audience lors de son procès pour meurtre à la suite du fiasco de Lillehammer. Photo NTB / Alamy Stock Photo

Sylvia Rafael (1937-2005), libérée en 1975  après 2 ans de prison en Norvège, s’est mariée avec son avocat norvégien

« J’attribue cela à plusieurs raisons », explique la Dre Guttmann. eTout d’abord, l’Allemagne de l’Ouest, certainement, et peut-être d’autres, ont éprouvé un profond sentiment de culpabilité pour avoir échoué à empêcher le massacre de Munich. Mais plus généralement, les services de renseignement de toute l’Europe ont reconnu la valeur de la coopération et l’importance des contributions du Mossad à la lutte contre le terrorisme. Les renseignements qui transitent par le Club de Berne, en particulier ceux du Mossad, sont considérés comme essentiels pour contrer la menace croissante.

« Dans les années 1970, des groupes armés palestiniens faisaient exploser des bombes, détournaient des avions, assiégeaient des ambassades et tuaient des Européens. De nombreux gouvernements européens ont dû considérablement intensifier leur action à l’égard des Palestiniens soupçonnés de terrorisme.

« Deuxièmement, certains pays ont pu simplement approuver l’approche d’Israël. Pour certains responsables européens, tuer des terroristes avant qu’ils ne puissent frapper était considéré comme une politique légitime, bien qu’extrajudiciaire.

« Troisièmement, la coopération pouvait être tenue entièrement secrète. Cela permettait aux gouvernements européens de condamner officiellement les actions d’Israël tout en renforçant discrètement les liens de sécurité avec le Mossad. Si mon livre avait été publié dans les années 1970, il aurait provoqué un scandale majeur en Europe. Mais en réalité, j’ai conclu que rien n’a changé sur la chaîne Kilowatt : les agences de renseignement ont continué à fonctionner comme si de rien n’était, même si les politiciens se sont publiquement indignés ».

Les limites du Mossad, hier et aujourd’hui

Le livre de Mme Guttmann remet directement en question l’image populaire du Mossad en tant qu’agence de renseignement toute-puissante.

« Oui, absolument », dit-elle. « De plus, je pose une question sur les opérations d’assassinat ciblées menées aujourd’hui par l’unité Nili (une task force actuellement chargée de traquer les responsables de l’attentat du 7 octobre). Étant donné que le Mossad s’est fortement appuyé sur les services de renseignement européens pour mener à bien ses opérations dans les années 1970, je me demande si une aide similaire, ou au moins un soutien tacite, est fournie aujourd’hui par les services de renseignement de la région ou d’ailleurs.

« Mon livre montre que le Mossad n’aurait pas pu réussir seul. Il est probable que les opérations israéliennes modernes bénéficient d’un soutien en matière de renseignement - certainement de la part des Américains, peut-être des Européens, et peut-être même des services de renseignement arabes dans les pays qui ont normalisé leurs relations avec Israël, bien que cela reste spéculatif ».

Une heureuse faille dans le système d’archivage

Lorsqu’on lui demande comment elle a pu obtenir un accès sans précédent aux archives suisses, y compris à des documents contenant non seulement des secrets suisses mais aussi ceux d’autres nations, Mme Guttmann admet que la réponse n’est pas encore très claire.

« C’est une très bonne question, mais je ne connais pas vraiment la réponse », dit-elle. Une explication possible est que les documents ont été archivés sous les étiquettes “Kilowatt entrant” et “Kilowatt sortant”. Kilowatt était bien sûr le mot de code du canal de télécommunication crypté utilisé par le Club de Berne, mais seuls les professionnels du renseignement le savaient.

Il est possible que l’archiviste chargé d’accorder l’accès n’ait pas réalisé que “Kilowatt” faisait référence à un réseau multilatéral sensible d’échange de renseignements et que les dossiers contenaient bien plus que de simples documents suisses ».


Les armoiries du Club de Berne