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20/08/2023

MANUELA ANDREONI
L’Uruguay sous le choc d’une sécheresse “inattendue”

Manuela Andreoni, The New York Times, 10/8/2023
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Une sécheresse dévastatrice a frappé un pays qui semblait disposer d’eau douce en abondance.

Le réservoir de Paso Severino en Uruguay le mois dernier. Photo : Gaston Britos/EPA, via Shutterstock

Depuis des mois, les Uruguayens boivent, cuisinent et se lavent avec de l’eau salée. La plus longue sécheresse jamais enregistrée dans le pays a laissé sa capitale, Montevideo, presque complètement à sec, ce qui a obligé la ville à ajouter de l’eau saumâtre à ses réserves.

La crise est frappante pour un pays qui semblait bénéficier d’une eau douce abondante et qui semblait être en avance sur le changement climatique, comme l’a rapporté le Times Magazine l’année dernière. Mais la sécheresse qui a sévi pendant trois ans a mis le pays à genoux.

Le stress hydrique est une préoccupation majeure dans le monde entier. Une crise similaire se produit actuellement dans certaines régions de l’Iran, et vous vous souvenez peut-être de la sécheresse de 2018 au Cap, et d’une autre à São Paulo, au Brésil, en 2015.

Le changement climatique n’est pas directement à l’origine de la sécheresse en Uruguay et dans l’Argentine voisine, comme nous l’avions signalé l’année dernière. Mais le réchauffement de la planète a été un facteur de chaleur extrême qui a aggravé la sécheresse, selon les scientifiques, en augmentant la perte d’humidité du sol et des plantes. La déforestation en Amazonie pourrait également avoir joué un rôle.

Quelle que soit l’ampleur du rôle du changement climatique, la sécheresse a mis en évidence le fait que les effets secondaires et les conséquences inattendues d’une planète qui se réchauffe peuvent perturber à peu près n’importe quel endroit sur terre.

Forage de puits dans le jardin

Le réservoir de Paso Severino, en Uruguay, qui alimente en eau plus de la moitié des 3,4 millions d’habitants du pays, n’avait plus que 2,4 % de sa capacité à la fin du mois de juin. Les autorités ont donc commencé à ajouter de l’eau provenant du Río de la Plata, un estuaire où l’eau douce de deux grands fleuves se mélange à l’eau salée de l’océan Atlantique.

L’afflux d’eau salée a fait grimper les niveaux de sodium et de chlorure à plus du double des niveaux considérés comme sûrs selon les directives internationales. Le gouvernement a demandé aux tout-petits, aux personnes âgées, aux femmes enceintes et aux personnes souffrant de maladies rénales et cardiaques chroniques d’éviter l’eau du robinet.

Les habitudes ont été bouleversées pour tout le monde. Ceux qui peuvent se permettre d’acheter de l’eau en bouteille l’utilisent pour tout. « Nous cuisinons les pâtes, lavons la salade et faisons du café avec elle », a écrit le mois dernier le journaliste uruguayen Guillermo Garat dans un article de Times Opinion. Avec l’eau du robinet, « les lave-vaisselle laissent des traces salées sur les verres et les assiettes. Se brosser les dents a le goût d’une gorgée d’eau de piscine ».



Manifestation contre les pénuries d’eau et la salinité à Montevideo en mai. Photo : Eitan Abramovich/Agence France-Presse - Getty Images

De nombreux habitants ont essayé de forer leurs propres puits dans l’espoir de trouver de l’eau potable, mais il n’y a guère de solutions à court terme, si ce n’est d’attendre la pluie. La sécheresse s’est un peu atténuée ces dernières semaines : le réservoir de Paso Severino est actuellement à environ 15 % de sa capacité. Mais si les niveaux de sel ont baissé par rapport à l’apogée de la crise, les recommandations du gouvernement en matière de santé restent valables.

Nous nous sommes tous endormis

Cela n’était pas censé se produire en Uruguay. Le pays a démontré sa capacité à agir de manière décisive et prévoyante pour lutter contre le changement climatique.

Une série de pannes d’électricité au début des années 2000 a incité le pays à révolutionner son infrastructure énergétique. Grâce à un plan gouvernemental et à des milliards de dollars d’investissements privés, 98 % de l’électricité uruguayenne provient de sources renouvelables. (Pour en savoir plus, lire l’article du Times Magazine).

La sécheresse a été un coup particulièrement dur pour le pays, le premier au monde à faire de l’accès à l’eau un droit fondamental.

« Ici, en Uruguay, l’eau propre fait partie de notre identité nationale », a écrit Garat. « Les écoliers apprennent que le pays a la chance de disposer d’une eau abondante et de qualité, grâce à de nombreux grands fleuves et à six grandes nappes aquifères ».

J’ai demandé à Ramón Méndez, ancien directeur national de l’énergie, ce qui n’a pas fonctionné cette fois-ci. Il m’a répondu que l’Uruguay avait été pris par surprise parce que ses habitants pensaient qu’il ne manquerait jamais d’eau douce. Après tout, il en avait tellement.


Le réservoir de Canelón Grande est une source d’eau essentielle pour Montevideo, la capitale de l’Uruguay. Photo : Matilde Campodonico/Associated Press

 « Nous avons pris du retard pour avoir une vision de la planification stratégique de l’eau », dit-il. Les critiques ont déclaré que la mauvaise gestion d’une série de gouvernements - l’un penchant vers la gauche, l’autre vers la droite - est en grande partie à blâmer. Le mois dernier, l’ancien président José Mujica a présenté ses excuses au peuple uruguayen, partageant la responsabilité avec son successeur.

« Nous aurions dû le faire avant », a déclaré Mujica à propos de la nécessité d’augmenter les réserves d’eau douce du pays. « Les gens vont m’en vouloir, mais nous nous sommes tous endormis ».

« Il n’y a pas de sécheresse, il n’y a que des pillages »

Les Uruguayens en colère ont manifesté dans les rues tout au long de la crise.

Ils sont en colère contre l’énorme secteur bovin du pays, car une vache typique consomme 40 litres d’eau par jour. Ils sont en colère contre Google qui prévoit d’installer dans le pays un centre de données qui nécessitera des millions de litres d’eau par jour pour refroidir les serveurs. Ils sont en colère contre un projet d’hydrogène vert parce qu’il utilisera de grandes quantités d’eau souterraine.

« Les gens en ont retiré un sentiment de rejet à l’égard de tout ce qui utilise de l’eau qui n’est pas destinée à la consommation humaine », m’a dit Méndez.

Selon Reuters, des graffitis ont été peints sur le mur de l’entreprise publique de distribution d’eau : « Ce n’est pas une sécheresse, c’est jute un pillage ».


“Pour les quartiers : de l’eau salée. Pour ceux d’en haut : des profits et de l’eau en bouteille. Ce n’est pas une sécheresse, mais un pillage”

La crise est survenue au moment où l’Uruguay tentait d’élaborer une stratégie pour l’avenir de son économie, au-delà des exportations de bœuf et de soja.

« Tout est à débattre en ce moment », dit Méndez, « et c’est une bonne chose, car c’est le bon moment pour construire une vision stratégique pour l’avenir, pour mettre sur la table la facture de l’eau, la facture environnementale du pays ».

J’ai demandé à Carmen Sosa [Commission nationale pour la défense de l'eau et de la vie (CNDAV)], une militante qui mène des manifestations sur l’eau depuis des décennies, ce qu’elle pensait des conséquences de ce moment pour l’Uruguay. Bien qu’elle soit préoccupée par des projets comme celui de Google, elle se réjouit que l’eau et le changement climatique soient devenus des sujets de débat importants pour les Uruguayens.

« Je pense que les gens ont commencé à comprendre », dit-elle.

MANUELA ANDREONI/CATRIN EINHORN
L’interdiction des forages pétroliers en Équateur fait l’objet d’un référendum ce 20 août

 Manuela Andreoni et Catrin Einhorn, The New York Times, 17/8/2023
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Les électeurs équatoriens décideront dimanche si le pays interdira les opérations pétrolières dans une partie de l’Amazonie qui est l’un des endroits les plus riches en biodiversité de la planète.

Des membres de la communauté Huaorani ont manifesté cette semaine à Quito, la capitale équatorienne, pour soutenir l’interdiction des forages dans une partie du parc national de Yasuní. Photo : Martin Bernetti/Agence France-Presse - Getty Images

L’Équateur doit-il continuer à forer dans l’un des coins les plus riches en biodiversité de l’Amazonie ou doit-il laisser le pétrole sous terre ? Dimanche, le peuple équatorien se prononcera lors d’un référendum contraignant qui a été inscrit sur les bulletins de vote après une décennie de lutte menée par de jeunes activistes.

Alors que le monde est confronté à la double crise écologique du changement climatique et de l’effondrement des écosystèmes, le vote déterminera ce que les citoyens d’un pays sont prêts à abandonner pour protéger la planète.

La partie de la jungle soumise au vote dimanche, qui fait partie du parc national de Yasuní, est l’un des endroits les plus riches de la planète sur le plan écologique et abrite des populations indigènes qui ne veulent aucun contact avec les étrangers. Ce vote intervient alors que la planète souffre d’une chaleur record et que les scientifiques avertissent que la forêt amazonienne se rapproche dangereusement d’un point de basculement qui pourrait la transformer en herbages.

Mais le pétrole est le principal produit d’exportation de l’Équateur et le gouvernement fait campagne pour que les forages se poursuivent. Selon les estimations officielles, le pays risque de perdre 1,2 milliard de dollars de recettes par an si le pétrole reste sous terre.

“C’est historique”, dit Pedro Bermeo, l’un des membres fondateurs de Yasunidos, le groupe à l’origine du référendum. « Nous sommes en train de démocratiser la politique environnementale ».

L’aggravation de la crise politique et sécuritaire ajoute à la tension en Équateur. L’élection de dimanche a été convoquée en mai après que le président Guillermo Lasso, confronté à une procédure de destitution, a invoqué son droit de dissoudre le Congrès. La semaine dernière, l’un des candidats à la présidence, Fernando Villavicencio, a été assassiné.

On ne sait pas exactement comment les turbulences politiques affecteront le référendum, mais une récente enquête de Comunicaliza, un institut de sondage basé à Quito, la capitale, a suggéré que 35 % des électeurs veulent arrêter le forage, soit 10 points de pourcentage de plus que ceux qui soutiennent l’exploitation du pétrole. Nombreux sont ceux qui se disent encore indécis.

Ce vote est l’aboutissement d’une proposition novatrice suggérée il y a près de vingt ans lorsque Rafael Correa, alors président de l’Équateur, a tenté de persuader les pays riches de payer son pays pour qu’il ne touche pas au même gisement de pétrole à Yasuní. Il avait alors demandé 3,6 milliards de dollars, soit la moitié de la valeur estimée des réserves de pétrole.


Sites pétroliers près de la rivière Tiputini dans la région de Yasuní en Équateur. Photo : Erin Schaff/The New York Times

Correa a passé six ans à faire campagne pour faire avancer la proposition, mais il n’a jamais réussi à persuader les pays riches de payer. De nombreux jeunes Équatoriens ont cependant été convaincus. Lorsque Correa a annoncé que la proposition avait échoué et que le forage allait commencer, beaucoup ont commencé à protester.

C’est à cette époque qu’Antonella Calle, âgée de 19 ans à l’époque, a décidé, avec d’autres jeunes et écologistes, de continuer à se battre au sein d’une nouvelle organisation appelée Yasunidos.

Correa s’est moqué de l’opposition au forage. « Rassemblez les signatures et organisons un référendum, et nous gagnerons à nouveau », avait-il déclaré.

Les Yasunidos ont recruté environ 1 400 volontaires pour arpenter les rues et frapper aux portes dans tout le pays. En l’espace de six mois, ils ont recueilli plus de 757 000 signatures, soit près de 200 000 de plus que le nombre requis pour déclencher un référendum.

Les sondages réalisés à cette époque indiquaient que plus de 90 % des Équatoriens auraient voté en faveur du maintien du pétrole sous terre. Mais l’administration Correa a créé un groupe de travail pour vérifier les signatures et a annulé plus de la moitié d’entre elles. Même les signatures de Calle et de Bermeo ont été jugées invalides.

« Ce fut un coup très dur », dit Mme Calle. « Ils nous traitaient de menteurs ».

Les Yasunidos ont donc entamé une lutte juridique de dix ans pour que le référendum soit soumis aux électeurs. Finalement, en mai, la Cour suprême a ordonné au gouvernement d’inclure la mesure dans les prochaines élections.

Le référendum s’appuie également sur le travail effectué par des groupes autochtones en Équateur. En 2019, par exemple, après une bataille judiciaire, la communauté indigène Huaorani a réussi à bloquer l’exploitation pétrolière sur ses terres.

« La Terre mère n’attend pas que nous la sauvions », dit Nemonte Nenquimo, l’un des responsables de cette initiative. « La Terre mère attend que nous la respections. Si nous ne la respectons pas, c’est elle qui engloutira l’humanité ».

Si Yasunidos l’emporte, la compagnie pétrolière nationale, Petroecuador, disposera d’environ un an et demi pour mettre fin à ses activités dans la région, connue sous le nom de champ pétrolifère Ishpingo-Tambococha-Tiputini. Selon Andrés Martínez Moscoso, professeur de droit à l’université San Francisco de Quito, ni le président, ni le Congrès, ni un nouveau référendum ne pourraient annuler les résultats de dimanche.

Mais à ce jour, Petroecuador a investi plus de 2 milliards de dollars pour extraire le pétrole de la parcelle. La société a déclaré qu’elle devrait dépenser un demi-milliard supplémentaire si elle était contrainte de démanteler des kilomètres d’oléoducs, de fermer des centaines de puits de pétrole et de démonter une douzaine de plateformes.

Les dirigeants de Petroecuador affirment que l’impact de l’entreprise sur la biodiversité est limité à 80 hectares, une petite fraction de la zone I.T.T., et qu’il est surveillé par des scientifiques.

« En termes de superficie, notre empreinte est très, très faible », dit Armando Ruiz, qui supervise les politiques environnementales de l’entreprise. Pour que le sacrifice de l’Équateur fasse la différence dans la lutte contre le changement climatique, il faudrait que « le monde entier, tous les gouvernements de cette planète, aient le même engagement ».

Petroecuador a enregistré une série de vidéos avec les chefs de certaines communautés indigènes de la zone I.T.T., qui ont déclaré qu’ils souhaitaient que les forages se poursuivent. Mais les principales organisations indigènes d’Équateur demandent aux électeurs de choisir de mettre fin aux forages. Même la nationalité Huaorani de l’Équateur, un groupe reconnu par le gouvernement qui s’est associé à des compagnies pétrolières dans le passé, demande maintenant aux Équatoriens de voter pour l’arrêt des forages dans ce cas.

Cinquante ans de forage pétrolier « ont simplement apporté la pauvreté, les problèmes, les maladies, les conflits et la mort », dit Juan Bay, le président du groupe. « Ce sont des outsiders qui en ont profité ».

“Êtes-vous d'accord pour que  le gouvernement équatorien maintienne le pétrole brut de l'ITT, connu sous le nom de Bloc 43, indéfiniment sous terre ?”

 

19/08/2023

L’émigration équatorienne, un défi à relever
Entretien avec Esther Cuesta (2)


Fausto Giudice, 18/8/2023

Bonjour Esther, j’ai plusieurs questions pour compléter l’interview que nous avons déjà publiée sur Tlaxcala et La Pluma.


Tout d’abord, pourriez-Vous nous donner un aperçu de la diaspora équatorienne dans le monde ? Qui sont-ils, combien sont-ils, où, que font-ils, comment sont-ils organisés, quels types de relations entretiennent-ils avec les sociétés locales ? Quelles sont les proportions entre les femmes et les hommes, entre les personnes en situation régulière et les sans-papiers ?

Historiquement, l’Équateur a connu plusieurs vagues migratoires : dans les années 60 et 70, puis dans les années 80, et enfin, autour de l’an 2000, avec le feriado bancario [“vacances” bancaires forcées] et la dollarisation de l’économie équatorienne, plus de deux millions et demi d’Équatorien·nes ont émigré. Bon nombre de ces Équatorien·nes se sont rendus aux USA.  

Les USA ont été la première destination migratoire des Équatorien·nes tout au long de l’histoire, mais c’est au cours de la période du feriado bancario que les choses ont changé, en l’an 2000, avec la dollarisation, et la perte d’ économies de nombreuses années des Équatoriens. À partir de ce moment-là, des milliers d’Équatorien·nes ont émigré en Espagne, en Italie et dans d’autres pays européens comme la France, l’Allemagne, la Belgique. Cela a changé la famille équatorienne et, donc, la société équatorienne.

Pourquoi ? Parce que les pionnières de cette migration vers l’Europe ont été des femmes, je fais partie de cette migration. Historiquement, c’étaient les hommes qui émigraient et c’est à ce moment-là que la migration équatorienne a changé, qu’on n’a plus émigré d’une seule région de l’Équateur, mais des 24 provinces du pays, et que la migration s’est féminisée. Les femmes sont les pionnières, avec ou sans enfants, et c’est là que les femmes équatoriennes exercent une maternité transnationale.

Selon les études de l’UNESCO, il s’agit d’une migration beaucoup plus grave, beaucoup plus forte que celle que l’Équateur a connue pendant le feriado bancario. Il s’agit d’une migration dans des conditions beaucoup plus précaires, beaucoup plus dangereuses. Le passage de la frontière entre le Mexique et les USA implique de traverser d’abord le désert du Darién, entre le Panama et la Colombie, et tout le corridor centraméricain où les Équatoriens et les migrants sont souvent victimes de la trafic illégal et de traite. Nous disposons également d’informations sur des Équatoriens qui ont disparu entre l’Équateur et la frontière  Mexique- USA.

Aujourd’hui, nous, les migrant·es, nous revenons également en Europe. J’ai parlé à beaucoup de mes compatriotes pendant la campagne électorale et il y a deux choses qui nous touchent de plein fouet : la première concerne l’inefficacité des services consulaires, le manque d’attention à l’égard de nos frères et sœurs migrant·es, par exemple, il faut 4 mois pour obtenir un passeport ; et l’autre problème est que nous ne trouvons plus seulement des Équatorien·nes qui nous disent qu’ils·elles ont émigré il y a 20-22 ans, mais nous trouvons des Équatorien·nes dans tous les pays européens qui nous disent qu’ils·elles ont émigré il y a 3 mois, qu’ils·elles ont émigré il y a un an, beaucoup d’entre eux·elles sont des professionnels et il y a un fait important concernant l’immigration aujourd’hui. Les gens n’émigrent pas seulement par manque d’opportunités, par manque d’accès aux droits, à la santé, à l’éducation. Un autre facteur pousse également les gens à émigrer de l’Équateur, et c’est la sécurité : les personnes qui ont eu une petite ou moyenne entreprise reçoivent aujourd’hui la visite de “vaccinateurs”. Qui sont les vaccinateurs ? Des criminels, des mafias qui se rendent dans les entreprises des gens pour leur dire : « Vous devez me donner une somme d’argent hebdomadaire ou mensuelle de tant pour que je ne vienne pas vous voler ou tuer votre famille et pour vous protéger d’autres gangs criminels ». Les gens sont donc soumis à une série de chantages de la part de ces criminels. Il est évident que la police nationale et le système judiciaire ne disposent pas du cadre institutionnel nécessaire pour défendre et protéger les droits des personnes. Et c’est une autre raison pour laquelle les Équatorien·nes émigrent du pays.

Aujourd’hui, la diaspora équatorienne comprend environ 3 millions de personnes. Une grande partie de ces personnes se trouvent aux USA, où l’on compte environ 1 500 000 Équatorien·nes rien que dans ce pays, le reste se trouvant au Canada, en Amérique latine et en Europe. Une importante communauté équatorienne vit en France.  Il existe également des situations dans lesquelles les Équatorien·nes ne sont pas régularisé·es dans leur pays de destination, et il y a pas mal de mouvements migratoires à l’intérieur de l’Union européenne, ce qui nous empêche de disposer de chiffres réels sur le nombre d’Équatorien·nes vivant dans chaque pays d’Europe. Il existe également un nombre croissant d'Équatorien·nes qui se naturalisent et obtiennent la citoyenneté dans les pays européens où ils·elles résident depuis plus de 20 ans, et qui ne sont pas enregistrés·e dans les statistiques des pays de destination migratoire en tant qu'Équatoriens parce qu'ils apparaissent déjà comme citoyens des différents pays de l'Union européenne.

Ce que nous pouvons dire, c’est qu’en Europe, en Asie et en Océanie, plus de 252 000 Équatorien·nes se sont inscrit·es pour voter ce 20 août pour la première fois par voie télématique. Il est donc important que les Équatorien·nes de l’étranger sachent que nous disposons d’un droit constitutionnel facultatif établi à l’article 62 de notre constitution, et le 20 août, ce n’est pas seulement un droit constitutionnel, mais aussi un devoir patriotique de participer au changement dont le pays a besoin ; de participer aux processus démocratiques que nous allons avoir en Équateur et de participer au changement afin d’avoir enfin un gouvernement de paix, un pays de paix, de sécurité et qui garantisse les droits des Équatorien·nes à l’intérieur et à l’extérieur du pays.

Les premiers pays d’émigration restent donc l’Espagne, les USA, l’Italie, le Chili, le Venezuela, la Colombie et le Canada. Existe-t-il des points communs et des différences entre les diasporas de ces pays ?

C’est vrai. Il y a des similitudes. Ce que je peux Vous dire, c’est que de nombreuses personnes qui sont allées aux USA dans les années 60 et 80 étaient originaires de certaines régions de l’Équateur, où elles ont été très appauvries en raison du manque d’attention du gouvernement, en particulier les régions d’Austro, d’Azuay et de Cañar, mais aussi des provinces comme Loja et des provinces des Andes centrales de l’Équateur : Cotopaxi, Chimborazo, Tungurahua. Ce que nous avons vécu à partir de l’an 2000 avec le feriado bancario provoqué par M. Lasso, lorsqu’il était ministre de l’Économie du président Mahuad et a provoqué un désastre économique, social et politique dans la société équatorienne qui a expulsé les Équatorien·nes et l’Équateur est devenu un exportateur d’êtres humains, ce qui a diversifié les migrations. C’est alors que les gens de toutes les provinces de l’Équateur ont commencé à émigrer ; il ne s’agissait plus seulement de personnes peu instruites comme dans les années précédentes, mais aussi de personnes ayant suivi des années de formation universitaire et professionnelle : des médecins, des enseignants, des économistes, des personnes de différentes professions, des personnes de la classe moyenne qui, après le feriado bancario, n’ont pas trouvé d’autre issue à la crise que l’émigration.

Et c’est quelque chose que nous voyons à nouveau dans cette migration, causée à nouveau par les banques, causée à nouveau par M. Lasso. Aujourd’hui, nous vivons non seulement une crise politique, sociale, économique et morale en Équateur, où il s’avère que la procureure générale de l’État a plagié sa thèse d’avocate et n’a même pas la décence de démissionner. Il s’agit également d’une crise morale. Dans un autre pays comme l’Allemagne, cette fonctionnaire aurait démissionné de ses fonctions pour ne pas affecter l'institution, mais ce n'est pas le cas en Équateur. Nous connaissons également une crise migratoire en raison du nombre élevé d’Équatorien·nes qui émigrent à nouveau. Et vu que la migration augmente, les services consulaires devraient s’améliorer, être efficaces et s’adapter aux besoins des Équatorien·nes à l’étranger, comme nous l’avons fait sous le gouvernement de la Révolution citoyenne.

Aujourd’hui, nous avons plus d’émigration et des services consulaires plus déficients, des services consulaires qui ne sont pas adaptés aux besoins des Équatorien·nes : ils ont réduit le personnel, ils ont réduit le budget, ils ont réduit les services consulaires tels que les conseils juridiques sur les hypothèques en Espagne, les conseils juridiques en Italie, les conseils juridiques sur l’immigration aux USA.

Aujourd’hui, nos compatriotes à l’étranger sont sans défense, parce qu’il n’y a pas de gouvernement, il n’y a pas d’État pour défendre et protéger leurs droits à l’étranger, comme nous l’avons fait pendant le gouvernement de la Révolution citoyenne. Mais nous le ferons à nouveau avec le gouvernement de notre camarade Luisa González, qui sera la première présidente élue de l’Équateur.

Comment la Révolution citoyenne est-elle présente dans la diaspora ?

La Révolution citoyenne dispose d’une structure politique dans tous les pays où il y a une immigration équatorienne. Dans des pays comme l’Espagne, où vivent évidemment un demi-million d’Équatoriens, nous disposons d’une structure beaucoup plus forte et d’un plus grand nombre d’activistes. Rien que dans les brigades que nous avons organisées pour l’inscription au vote par voie télématique, nous avons compté plus d’un millier de volontaires dans nos brigades. Aucun parti politique équatorien ne possède la structure organisationnelle et politique de la Revolución Ciudadana à l’étranger. C’est pourquoi l’Europe est historiquement un bastion de la Revolución Ciudadana depuis 2006, car nous y avons mis en œuvre des changements radicaux dans les services consulaires, avec des consuls au service des citoyens, avec des consulats aux heures d’ouverture flexibles. Les prix des procédures consulaires ont été réduits. Aujourd’hui, ils ont augmenté de 400 %. Les gens se souviennent de ce qu'était le gouvernement de la Révolution citoyenne et c'est pourquoi notre structure politique s'est développée, grâce à la reconnaissance par les migrants d'un gouvernement qui répondait à leurs besoins. C'est pourquoi, depuis l'Europe, nous, les migrant·es, voterons pour la liste 5, la liste de Rafael Correa, de la Révolution citoyenne. Nous, les migrant·es, nous voterons avec la mémoire et l'espoir.

 

La emigración ecuatoriana: un reto a afrontar
Entrevista con Esther Cuesta (2)

Fausto Giudice, 18-8-2023

Hola Esther, tengo varias preguntas para completar la entrevista que ya publicamos en Tlaxcala y La Pluma

 Primero: ¿podrías por favor darnos un panorama general de la diáspora ecuatoriana en el mundo? Quiénes son, ¿cuántos, ¿dónde, ¿qué hacen, ¿cómo se organizan, qué tipo de relaciones tienen con las sociedades locales? ¿Cuáles son las proporciones entre mujeres y hombres, entre documentados e indocumentados?

El Ecuador históricamente ha tenido varias olas migratorias, tuvimos una ola migratoria en los años 60-70, luego tuvimos otras olas migratorias en los años 80 y después tuvimos una ola migratoria en torno al año 2000 con el feriado bancario y la dolarización de la economía ecuatoriana en la que migraron más de dos millones y medio de ecuatorianos. Muchos de esos ecuatorianos se fueron a Estados Unidos.  

Estados Unidos ha sido el primer destino migratorio de los ecuatorianos a través de la historia, pero en el año 2000, con el feriado bancario, la dolarización, y la pérdida de los ahorros de muchos años de los ecuatorianos, esto cambia. Es a partir de ahí cuando miles migran hacia España, Italia y otros países de Europa como Francia, Alemania, Bélgica. Esto cambia la familia ecuatoriana, y por ende, la sociedad ecuatoriana.

¿Por qué? porque las pioneras en esta migración hacia Europa fuimos las mujeres, yo soy parte de esa migración. Históricamente emigraban los hombres y es ahí cuando diversifica la migración ecuatoriana. Ya no solamente migran de una sola zona del Ecuador sino que migran desde las 24 provincias del Ecuador y la migración se feminiza. Las mujeres son las pioneras, con hijos, sin hijos y la mujer ecuatoriana ejerce la maternidad transnacional.

Hoy en Ecuador vivimos una nueva ola migratoria, según estudios de la UNESCO, es una migración mucho más grave, mucho más fuerte que la migración que tuvo el Ecuador durante el feriado bancario. Es una migración en condiciones mucho más precarias y peligrosas. Pasar a la frontera de México-Estados Unidos  implica primero pasar el desierto del Darién, en Panamá-Colombia, pasar todo el corredor migratorio centroamericano donde los migrantes son víctimas muchas veces de tráfico ilícito de migrantes y trata. Tenemos también registros de ecuatorianos que han desaparecido en este paso fronterizo desde Ecuador hasta la frontera de México-Estado Unidos.

Hoy los migrantes estamos volviendo también hacia Europa. Yo en estos recorridos que he realizado en la campaña electoral he hablado con muchos compatriotas y hay dos cosas que nos golpean mucho: el primero tiene que ver con los servicios consulares ineficientes, la falta de atención de nuestros hermanos migrantes, por ejemplo tu ahora obtienes un pasaporte en 4 meses; y el otro problema es que ya no solamente encontramos ecuatorianos que nos dicen que migraron hace 20-22 años, sino que encontramos ecuatorianos en todos los países europeos que nos dicen que migraron hace 3 meses, hace un año, muchos de ellos profesionales y hay un dato importante en la migración de ahora. La gente no solamente migra por falta de oportunidades, por falta de acceso a derechos, salud, educación. Hay otro factor que también obliga a la gente a migrar del Ecuador, es la seguridad: personas que han tenido un emprendimiento mediano, pequeño, ahora reciben estas visitas de “vacunadores”. ¿Qué son los vacunadores? Delincuentes, mafias que van a los negocios de las personas para decirles: “bueno tú me tienes que dar semanal o mensual X cantidad de dinero para que yo no te venga aquí a robar ni te venga a matar a tu familia y te venga a proteger de las otras bandas delincuenciales”. Entonces, la gente vive una serie de chantajes por parte de estos delincuentes. Evidentemente la Policía Nacional y el sistema judicial no tienen la institucionalidad, ni los recursos ni la capacitación para defender y proteger los derechos de la gente. Y este es otro motivo que obliga a los ecuatorianos a migrar del país.

La diáspora ecuatoriana comprende  aproximadamente 3 millones de personas. Muchas de ellas se encuentran en Estados Unidos donde viven cerca de 1’500.000 ecuatorianos. También residen en Canadá, América Latina y Europa. En Francia vive una importante comunidad ecuatoriana. Hay también situaciones en que ecuatorianos no se encuentran regularizados en los países de destino migratorio y hay mucha migración dentro de la Unión Europea y esto también impide tener cifras actualizadas sobre el número de ecuatorianos que viven en cada país europeo. Existe además un número creciente de ecuatorianos que se naturalizan y obtienen la ciudadanía de los países europeos donde han residido más de 20 años y esto tampoco consta en las estadísticas de los países de destino migratorio como ecuatorianos porque ellos ya figuran como ciudadanos de los diferentes países de la Unión Europea.

Lo que sí podemos decir es que en Europa, Asia y Oceanía se encuentran empadronados más de 252 mil ecuatorianos y que en este 20 de agosto votaremos por primera vez por medio del voto telemático. Por lo que es importante que los ecuatorianos en el exterior que tenemos un derecho constitucional facultativo establecido en el artículo 62 de nuestra Constitución, este 20 de agosto ese derecho se convierte no solamente en un derecho constitucional sino un deber patriota para ser parte del cambio que requiere el país; de ser parte de los procesos democráticos que vamos a tener en el Ecuador y parte del cambio para poder tener finalmente, un gobierno de paz, un país de paz, de seguridad y que garantice los derechos de los ecuatorianos dentro y fuera de la Patria.

Entonces los primeros países de emigración siguen siendo España, EE.UU, Italia, Chile, Venezuela, Colombia y Canadá. ¿Hay rasgos comunes y diferencias entre la diáspora en esos países ?

Correcto. Bueno hay similitudes. Lo que te puedo decir es que mucha gente que fue a Estados Unidos en los años 60, en los años 80, muchas de ellas fueron de ciertas zonas del Ecuador, donde han sido muy empobrecidas por falta de atención gubernamental, sobre todo la zona del Austro, las provincias del Azuay y del Cañar, pero también de provincias como Loja y provincias de la Sierra central del Ecuador: Cotopaxi, Chimborazo, Tungurahua. Lo que vivimos a partir del año 2000 durante el feriado bancario causado por el señor Lasso, cuando fue ministro de economía del presidente Mahuad y ocasionó un desastre económico, social, político en la sociedad ecuatoriana, fue la expulsión de ciudadanos y Ecuador se convirtió en un exportador de seres humanos y diversificó la migración. Y es entonces cuando de todas las provincias del Ecuador empiezan a emigrar; ya no solo eran personas con poca instrucción formal, principalmente hombres, como sucedía en años anteriores, sino que empiezan a emigrar personas que han tenido años de formación universitaria y profesionales: médicos, maestros, economistas, personas de diferentes profesiones gente de la clase media que, a partir del feriado bancario, no ven otra salida a la crisis que la migración.

Y eso es algo que lo estamos viendo nuevamente en esta migración, nuevamente causada por la banca, nuevamente causada por el Sr. Lasso. Hoy vivimos no solamente una crisis en el Ecuador política, social, económica, moral donde la fiscal general del estado se evidencia que ha plagiado su tesis de abogada y ni siquiera tiene la decencia de renunciar. Eso también es una crisis moral, en otro país como en Alemania, ese servidor público habría renunciado a su cargo público para no afectar a la institución, pero eso no pasa en Ecuador. También vivimos una crisis migratoria debido al alto número de ecuatorianos que están migrando nuevamente. Y mira, mientras aumenta la migración, el gobierno debería mejorar los servicios consulares, debería brindar asesoría legal y adaptarse a las necesidades de los ecuatorianos en el exterior,  como lo hicimos durante el gobierno de la Revolución Ciudadana.

Hoy tenemos mayor migración y servicios consulares más deficientes, servicios consulares que no se adaptan a las necesidades de los ecuatorianos: redujeron personal, redujeron presupuesto, eliminaron servicios consulares como la asesoría jurídica hipotecaria en España, la asesoría jurídica en Italia, la asesoría jurídica migratoria en Estados Unidos.

Hoy nuestros compatriotas en el exterior están indefensos, porque no hay un gobierno, no hay un Estado que defienda y proteja sus derechos en el exterior, como lo hicimos durante el gobierno de la Revolución Ciudadana. Pero eso, lo volveremos a hacer con el gobierno de nuestra compañera Luisa González que será la primera presidenta electa del Ecuador.

¿De qué manera la Revolución Ciudadana está presente en la diáspora?

La Revolución Ciudadana tiene estructura organizativa en todos los países donde hay migración ecuatoriana. En países como España donde evidentemente viven medio millón de ecuatorianos, tenemos una estructura mucho más fuerte con más militantes. Solamente en estas brigadas de asistencia al voto telemático para estas elecciones en Europa, hemos tenido más de mil voluntarios. No hay ningún partido político ecuatoriano que tenga la estructura organizativa, política que tiene la Revolución Ciudadana en el exterior. Es por eso que Europa ha sido históricamente desde el 2006, bastión de la Revolución Ciudadana, porque la gente vivió los cambios radicales que implementamos en los servicios consulares, con cónsules al servicio de los ciudadanos, con consulados con horarios flexibles. Redujimos los precios de los trámites consulares. En los útimos años, los han subido hasta un 400%, La gente recuerda cómo fue el gobierno de la Revolución Ciudadana y por eso nuestra estructura política ha crecido, debido al reconocimiento por parte de los migrantes de un gobierno que atendió las necesidades de nosotros los migrantes. Por esto, desde Europa, los migrantes votaremos por la Lista 5, la lista de Rafael Correa, de la Revolución Ciudadana. Los migrantes votaremos con memoria y con esperanza.

کودتایی برای ارتجاع و برعلیه دمکراسی در ایران
ه بهانه هفتادمین سالگرد کودتای امریکایی - انگلیسی ۲۸ مرداد ۱۳۳۲

مصطفی قهرمانی – 28 مرداد 1402

 

در فرهنگ سیاسی کودتا در کشوری با یک فرماسیون حکومتی قانونی را می‌توان هم‌چنین به معنای استقرار دوباره وضعیت غیردمکراتیک پیشینی توسط یک قوه قهریه داخلی و یا اربابان و همدستان خارجی آنها تعبیر نمود. و این دقیقآ همانند همان رخدادی است که در تاریخ ۲۸ مرداد ۱۳۳۲ برابر با ۱۹ اگوست ۱۹۵۳ در ایران ما بدست سیا و اس آی اس با همدستی عوامل سرکوبگر ارتجاع داخلی‌ برعلیه دولت قانونی دکتر محمد مصدق شکل گرفت.


وضعیت سیاسی امروز در میهن ما برآمده از انقلاب ۲۲ بهمن ۱۳۵۷ و همچنین رخدادهای سیاسی ۴۴ سال گذشته در راستای استقرار و نهادینه کردن استقلال، آزادی و جمهوریت درحقیقت واکنشی است در راستای پاسخگویی به دخالت‌های غیرموجه و معاندانه نیروهای بیگانه در تاریخ دو قرن اخیر، به‌ویژه دخالت‌های مستقیم امریکا در طی هفتاد سال گذشته در میهن ما.

استعمار زخم‌خورده بریتانیا از دو شکست بزرگ در مقابل ایران در طی دو فرآیند

۱- ملی شدن صنعت نفت ایران بوسیله دولت دکتر محمد مصدق و

۲- دعوای حقوقی برعلیه ایران در مقابل دیوان داوری لاهه

توانست در سال دوم زمامداری مصدق با متقاعد کردن ایالات متحده به مثابه ابرقدرت تازه نفس پس از جنگ دوم جهانی به یک اقدام قهرآمیز مشارکتی در ایران زمینه سرنگونی این دولت قانونی را فراهم آورد.

کودتای ۲۸ مرداد در حقیقت از یکسو ترجمان همدستی و تقسیم غنائم بین دو دولت بریتانیا و ایالات متحده و بازگشت محمدرضا شاه دست‌نشانده به اریکه قدرت بود و از جانب دیگر نماد جایگزینی استعمارگر پیر بریتانیا بوسیله ابرقدرت تازه نفس ایالات متحده آمریکا در میهن ما.

در ورای این‌همه، کودتای امریکایی - انگلیسی ۲۸ مرداد ۱۳۳۲ یکی از بیش‌از ۶۵ مورد دخالت‌های قهرآمیز کودتاگونه و جنگ‌طلبانه ایالات متحده در سرزمین‌های دوردست تمامی قاره‌های جهان ما پس از جنگ دوم جهانی می‌باشد که همگی بیانگر این دروغ بزرگ غرب و ایالات متحده در رأس آن می‌باشد که خود را به عنوان پاسداران دمکراسی و حقوق بشر در جهان امروز ما معرفی می‌کنند.

در سال‌های اخیر بسیاری از رهبران و سیاست‌گزاران امریکایی و انگلیسی به این خطای فاحش و ضربه مهلک آنان بر پیکر جنبش نوپای دموکراسی‌خواهی در میهن ما اعتراف کرده‌اند،  ولی همچنان توقع تصحیح استراتژیک در رویکرد و رفتار آنها داشتن انتظاری خام و بیهوده است زیرا که همین امروز هم هردو این دو کشور با تمام قوا و بهره‌گیری از تمامی امکانات پنهان و آشکار خود عناد و دشمنی خود را با اراده آزاد و مستقل مردم میهن ما به نمایش گذاشته‌اند. عناد و دشمنی ایالات متحده اما آنگاه به تحمل و رواداری در مقابل حقوق مشروع ملت‌های مظلوم و تحت ستم تبدیل خواهد شد که مقاومت قانونی ملت‌ها نیروهای قاهر فرامنطقه‌ای را نسبت به بی‌حاصل بودن و عبث بودن رفتارهای خصمانه اشان متقاعد بگرداند. در خارج از چهارچوب مناسبات قدرت سخت و نرم اما دست یازیدن به یک توازن خلاق و سازنده در شرایط کنونی تقسیم قوا امری محتمل و متصور نمی‌باشد. از این منظر کودتای ۲۸ مرداد نه‌فقط به معیاری در راستای شناخت رفتار نیروهای انیرانی در میهن ما در گذشته تبدیل شده است بلکه امروز خط انفصال بین نیروهای ترقی‌خواه و استقلال‌طلب ایرانی و سرسپردگان به انقیاد و وابستگی به بیگانگان در این میهن ایرانی می‌باشد. در این نگاه ۲۸ مرداد را باید به‌مثابه روز مبارزه با استعمار و دخالت بیگانگان در این سرزمین پاس بداریم.