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25/09/2024

PUBLISHERS FOR PALESTINE
International publishers demand Frankfurt Book Fair cut ties with Israel
Des éditeur·trices du monde demandent à la Foire du livre de Francfort de couper ses liens avec Israël
Editorxs del mundo exigen que la Feria del Libro de Fráncfort corte sus lazos con Israel
Internationale VerlegerInnen fordern Frankfurter Buchmesse auf, Beziehungen zu Israel abzubrechen
Editori·trici del mondo chiedono alla Fiera del Libro di Francoforte di tagliare i ponti con Israele



@publishers4palestine

@pubforpalestine

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PRESS RELEASE
 For immediate release

Publishers for Palestine Open Letter to the Frankfurt Book Fair
Contact: Publishers for Palestine
publishersforpalestine[at]gmail[dot]com 

 24 September 2024                                                                         

International publishers demand Frankfurt Book Fair cut ties with Israel

We international publishers stand in solidarity with the people of Palestine, and with resisters of Israeli apartheid and genocide within Germany, including the organizers and participants of the Palestine Congress that was brutally and undemocratically shut down by German authorities. 

While a massive wave of writers, artists and cultural institutions worldwide speaks out for Palestinian liberation, enraged by Western complicity in Israel’s war crimes, crimes against humanity and genocide, the crime of crimes, many German institutions insist on isolating themselves from the world by attempting to censor those expressions of solidarity, contrary even to German public opinion, which generally opposes Israel’s military actions in Gaza. 

Even Pop-Kultur Berlin was forced to dump its years-long partnership with the Israeli embassy after many artists boycotted the flagship German music festival. Many federal German politicians and Berlin senators condemned the campaign, which nonetheless compelled the publicly-funded event to conclusively abandon its partnership with genocidal Israel.

Frankfurt Book Fair, the largest and oldest international book fair in the world, is also complicit in the German state’s deep involvement in Israel’s crimes against the Palestinian people. Despite supposedly standing for “respect, diversity and tolerance”, through its financial operations and cultural presence the fair is enmeshed in Germany’s financial, military, and diplomatic support for Israel’s genocide, and last year engaged in shameful repression of solidarity with Palestine.

As Publishers for Palestine, a coalition of 500 book publishers from 50 countries around the world, we call upon the Frankfurt Book Fair to undertake the following:

1.      Publicly denounce Israel’s regime of genocide and setter-colonial apartheid against the Palestinian people.

2.     Adhere to the long-standing calls from Palestinian civil society, including the absolute majority of writers, scholars, and cultural institutions, to refuse professional engagements with Israeli cultural institutions that are complicit in whitewashing or justifying Israel’s oppression against Palestinians. This means refusing collaboration with Israeli book publishers, including their participation in the Frankfurt Book Fair, unless those institutions fulfil the basic demands to affirm the legally enshrined rights of the Palestinian people according to international law, including refugees’ rights.

3.     Acknowledge and denounce Israel’s deliberate targeting of writers, academics, journalists, book publishers, schools, universities, libraries, archives, and all cultural producers and caretakers of the written word in Gaza and Palestine, acknowledging that these attacks on culture, language, history, and art, are part of a genocidal project that seeks to erase Palestinian life and culture.

4.    Create programming for Frankfurt 2024 that prominently features Palestinian writers, publishers, and narratives, in a way that does not attempt to mask or minimize the truth of Palestinian history, and that does not attempt to minimize or omit the truth of the current Israeli occupation and genocide of Palestinians.

We invite fellow book publishers and writers—particularly those in Germany, and in other countries whose governments, corporations and institutions remain supportive of and complicit in Israel’s genocide and apartheid—to join us in endorsing and amplifying the above demands being made by the international publishing industry of the Frankfurt Book Fair.

Publishers for Palestine

COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Pour publication immédiate

Lettre ouverte de Publishers for Palestine à la Foire du livre de Francfort
Contact : Publishers for Palestine/
Éditeurs-Éditrices pour la Palestine
publishersforpalestine[at]gmail[dot]com

24 septembre 2024

Des éditeurs du monde demandent à la Foire du livre de Francfort de couper ses liens avec Israël

Nous, éditeurs du monde, sommes solidaires du peuple de Palestine et des résistants à l’apartheid et au génocide israéliens en Allemagne, y compris les organisateurs et les participants du Congrès de la Palestine qui a été brutalement fermé de manière antidémocratique par les autorités allemandes.

Alors qu’une vague massive d’écrivains, d’artistes et d’institutions culturelles du monde entier s’exprime en faveur de la libération de la Palestine, furieux de la complicité occidentale dans les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité et le génocide par Israël, le crime des crimes, de nombreuses institutions allemandes insistent pour s’isoler du monde en tentant de censurer ces expressions de solidarité, contrairement même à l’opinion publique allemande, qui s’oppose généralement aux actions militaires d’Israël dans la bande de Gaza.

Même Pop-Kultur Berlin a été contraint de mettre fin à son partenariat de plusieurs années avec l’ambassade d’Israël après que de nombreux artistes ont boycotté le festival phare de la musique allemande. De nombreux politiciens allemands et sénateurs berlinois ont condamné cette campagne, qui a néanmoins contraint l’événement financé par des fonds publics à abandonner définitivement son partenariat avec l’État génocidaire d’Israël.

La Foire du livre de Francfort, la plus grande et la plus ancienne foire internationale du livre au monde, est également complice de l’implication profonde de l’État allemand dans les crimes commis par Israël contre le peuple palestinien. Bien qu’elle soit censée défendre « le respect, la diversité et la tolérance », la foire, par ses opérations financières et sa présence culturelle, est liée au soutien financier, militaire et diplomatique de l’Allemagne au génocide israélien et s’est livrée l’année dernière à une répression honteuse de la solidarité avec la Palestine.

En tant qu’éditeurs·éditrices pour la Palestine, une coalition de 500 éditeurs de livres de 50 pays à travers le monde, nous demandons à la Foire du Livre de Francfort de prendre les mesures suivantes :

1. Dénoncer publiquement le régime israélien de génocide et d’apartheid colonial contre le peuple palestinien.

2. Adhérer aux appels de longue date de la société civile palestinienne, y compris la majorité absolue des écrivains, des universitaires et des institutions culturelles, pour refuser les engagements professionnels avec les institutions culturelles israéliennes qui sont complices du blanchiment ou de la justification de l’oppression d’Israël contre les Palestiniens. Cela signifie refuser toute collaboration avec les éditeurs de livres israéliens, y compris leur participation à la Foire du livre de Francfort, à moins que ces institutions ne satisfassent aux exigences fondamentales d’affirmation des droits du peuple palestinien consacrés par le droit international, y compris les droits des réfugiés.

3. Reconnaître et dénoncer le ciblage délibéré par Israël des écrivains, des universitaires, des journalistes, des éditeurs de livres, des écoles, des universités, des bibliothèques, des archives et de tous les producteurs culturels et gardiens de l’écrit à Gaza et en Palestine, en reconnaissant que ces attaques contre la culture, la langue, l’histoire et l’art font partie d’un projet génocidaire qui cherche à effacer la vie et la culture palestiniennes.

4. Créer une programmation pour Francfort 2024 qui mette en avant les écrivains, les éditeurs et les récits palestiniens, d’une manière qui ne tente pas de masquer ou de minimiser la vérité de l’histoire palestinienne, et qui ne tente pas de minimiser ou d’omettre la vérité de l’occupation israélienne actuelle et du génocide des Palestiniens.

Nous invitons nos collègues éditeur·trices et écrivain·es - en particulier ceux·celles d’Allemagne et d’autres pays dont les gouvernements, les entreprises et les institutions continuent à soutenir le génocide et l’apartheid israéliens et à s’en rendre complices - à se joindre à nous pour soutenir et amplifier les demandes ci-dessus formulées par l’industrie internationale de l’édition à la Foire du livre de Francfort.

Éditeurs-Éditrices pour la Palestine

COMUNICADO DE PRENSA
Para publicación inmediata

Carta abierta de Publishers for Palestine a la Feria del Libro de Fráncfort  
Contacto: Editorxs por Palestina
publishersforpalestine[at]gmail[dot]com

24 de septiembre de 2024

Editores del mundo exigen que la Feria del Libro de Fráncfort corte sus lazos con Israel

Nosotres, editores del mundo, nos solidarizamos con el pueblo de Palestina y con quienes se resisten al apartheid y al genocidio israelíes en Alemania, incluidos los organizadores y participantes del Congreso Palestino que fue brutal y antidemocráticamente clausurado por las autoridades alemanas.

KIT KLARENBERG/MAX BLUMENTHAL
Des documents fuités révèlent les plans de contre-révolution en Iran concoctés par les habituels suspects yankees

Kit Klarenberg et Max Blumenthal, The GrayZone,  19/9/2024
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala 

Des fuites révèlent les efforts secrets déployés par Carl Gershman, dirigeant retraité de la National Endowment for Democracy[1], pour consolider le contrôle des néoconservateurs assoiffés de guerre sur l’opposition iranienne, tout en canalisant les fonds du gouvernement usaméricain vers ses propres initiatives de changement de régime.


Carl Gershman (à g.) et Bill Kristol (à dr.)

Des documents et des courriels ayant fait l’objet d’une fuite et obtenus par The Grayzone révèlent un effort apparemment secret de la part d’agents usaméricains chargés du changement de régime pour imposer une direction radicale aux vestiges du mouvement de protestation iranien contre le tchador obligatoire, afin de renverser le gouvernement de l’Iran.

L’initiative a été lancée par Carl Gershman, directeur de longue date de la National Endowment for Democracy (NED), une organisation à but non lucratif financée par le gouvernement usaméricain qui soutient les opérations de changement de régime dans le monde entier. Conçue à l’origine par la CIA de l’administration Reagan, la NED s’est immiscée dans des élections et a soutenu des putschistes du Nicaragua au Venezuela, en passant par Hong Kong et bien d’autres pays encore.

Les fuites révèlent comment Gershman a comploté en privé pour canaliser les ressources du département d’État vers la construction d’une « coalition pour la liberté de l’Iran » composée de militants iraniens pro-occidentaux et d’agents néoconservateurs usaméricains qui réclament à cor et à cri une attaque militaire usaméricaine contre l’Iran.

Tout en visant à « mobiliser un soutien international » en faveur du mouvement « Femmes, vie, liberté », « et à faire tout ce qui est possible pour soutenir [leur] lutte" » la Coalition pour la liberté représente une tentative manifeste d’imposer une direction en exil à l’opposition iranienne de base qui est dirigée et parrainée par les éléments les plus belliqueux de Washington.

Les tentatives de The Grayzone de joindre plusieurs membres de la Coalition pour obtenir des commentaires ont été infructueuses. Nous n’avons donc pas pu déterminer si les personnes citées par Gershman s’étaient explicitement engagées à participer, ou si elles avaient été nommées par le vétéran de la NED en tant que leaders potentiels.

Quel que soit le niveau de participation des membres énumérés, la composition de la Coalition pour la liberté de l’Iran proposée par Gershman montre comment le mouvement pro-démocratique autoproclamé de l’Iran est devenu un jouet pour le lobby Bomb Iran. Parmi les personnes triées sur le volet par Gershman pour diriger l’initiative, on trouve William Kristol, l’impresario néocon qui mène depuis des décennies une campagne de lobbying en faveur d’une invasion militaire de l’Iran par les USA. Joshua Muravchik, un partisan flamboyant du Likoud israélien, a également été choisi, car il affirme que « la guerre avec l’Iran est probablement notre meilleure option ».

Les membres iraniens de la Coalition pour la liberté sont essentiellement des personnalités culturelles parrainées par le gouvernement usaméricain et des membres du personnel des laboratoires d’idées occidentaux interventionnistes tels que l’Institut Tony Blair. Alors que ces personnalités sont citées dans les médias occidentaux comme les leaders de la lutte pour la « liberté » en Iran, leur implication dans des campagnes soutenues par le gouvernement usaméricain, comme celle conçue par Gershman, révèle qu’elles ne sont rien d’autres que des figurants de façade persans pour les bellicistes de Washington.

Des manifestations ont éclaté dans les villes iraniennes en septembre 2022 après la mort d’une jeune femme iranienne, Mahsa Amini, brièvement placée en garde à vue à Téhéran pour avoir enfreint les codes moraux imposant aux femmes de porter le tchador. Le mouvement a attiré le soutien zélé de gouvernements occidentaux, de célébrités et d’ONG féministes, qui l’ont encouragé même après qu’il se fut éteint dans les rues.

Comme l’illustre la proposition divulguée par Gershman, ces éléments ont rapidement détourné les manifestations, en insérant des exilés parrainés par le gouvernement usaméricain comme figures et voix internationakles du mouvement, garantissant ainsi que leur effet final serait un renforcement des sanctions usaméricaines contre les Iraniens moyens.

Dans une enquête publiée en août dernier, The Grayzone a révélé qu’après s’être retiré de son poste de longue date à la tête de la NED en 2021, Gershman s’est enfermé dans une lutte de pouvoir vicieuse avec ses successeurs plus jeunes et plus progressistes sur le plan social. Les fuites sur l’Iran que nous avons obtenues montrent comment, même à la retraite, Gershman a tenté de contourner la bureaucratie, en mobilisant ses relations dans les réseaux de politique étrangère des USA pour canaliser les ressources gouvernementales vers ses propres projets de changement de régime.

Demande d’une part du fonds “illégitime” de 55 millions de dollars du département d’État

Lorsque Gershman a voulu donner le coup d’envoi à son dernier complot de changement de régime en Iran, il s’est adressé à un allié de longue date qui a enregistré un “hommage à la retraite” de trois minutes pour honorer son mandat à la NED. Il s’agit du député Mario Díaz-Balart, un représentant républicain du lobby cubano-usaméricain basé dans le sud de la Floride. En tant que président de la sous-commission du département d’État au sein de la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants, Diaz-Balart exerçait une influence considérable sur les opérations étrangères des USA.

Le 27 août 2023, Gershman a envoyé un courriel à Díaz-Balart et à son assistant parlementaire, Austin Morley, déclarant que l’une de ses “initiatives de retraite” était de « travailler avec Freedom House pour créer une coalition de groupes de travail ». En l’appelant Iran Freedom Coalition (IFC), Gershman a affirmé que la Coalition était déjà “établie”. Cependant, aucune trace de son existence ne peut être trouvée en ligne.

Gershman a expliqué à Díaz-Balart que ses « amis iraniens ont été surpris » par les lignes directrices du Fonds pour la démocratie en Iran 2023 du Département d’État, qui réservent 55 millions de dollars à des propositions visant à « renforcer l’engagement de la société civile dans les processus électoraux ». Selon Gershman, étant donné que le mouvement “Femmes, vie, liberté”, à l’origine des manifestations nationales, « ne reconnaît pas la légitimité du régime qui gérera ces processus électoraux » une partie de l’argent devrait être affectée à une initiative plus dure.

La Coalition devait être composée « d’une douzaine de groupes de travail solidaires représentant [...] les femmes, la société civile et les groupes de défense des droits de l’homme, les parlementaires, les syndicalistes et les médecins qui aident les manifestants blessés et traumatisés ». Bizarrement, alors que les manifestations s’étaient éteintes en Iran, Gershman a proposé à son IFC de « soutenir... le soulèvement de masse » en Iran, comme s’il s’agissait d’un phénomène contemporain.

Il a suggéré à Díaz-Balart d’user de son influence au sein du Congrès pour « diriger... peut-être 10 % » du budget annuel de 55 millions de dollars du Fonds controversé pour la démocratie en Iran du département d’État vers sa propre NED.

« Les fonds pourraient être gérés par la NED, écrit Gershman, qui dispose déjà d’un petit programme de subventions pour l’Iran et qui est en contact étroit avec des groupes aux USA et ailleurs qui tentent très discrètement d’aider le mouvement de résistance.  En fait, cela permettrait à la NED d’étendre ce qu’elle fait déjà. Prendre une telle initiative en ce moment serait un acte de solidarité important ».

24/09/2024

REINALDO SPITALETTA
Tuer avec l’intelligence artificielle

Reinaldo Spitaletta, Sombrero de mago,24/9/2024
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala 

La science, ou ce qui est défini comme tel, et les perspectives sont multiples, est au service de la mort en ces saisons apocalyptiques. Pour la destruction, qui est une industrie, il y a un grand penchant et un terrain fertile, surtout de la part des pays qui dominent les marchés, les nations, les peuples, les médiateurs de divers rangs, qui sont leurs pions. Héraclite disait (il y a peu de traces de lui) que la culture empoisonne. Ce qui empoisonne aujourd’hui, c’est la politique ou la prolongation de la politique par d’autres moyens, comme la guerre.


Je voulais vraiment tuer tous les humains, mais ils nous ont devancés. Ryan Beckwith

L’intelligence artificielle, les machines, la technologie, avec leur grande vitesse de développement, ont dépassé l’être humain. Le créateur comme esclave ou victime. Un docteur Frankenstein en plus sophistiqué. Le service à table consiste à détruire l’autre, celui qui fait obstacle à la domination de quelques-uns sur des millions. Vous êtes dans la rue, au cinéma, au stade, n’importe où, et soudain votre téléphone portable explose, ou votre bipeur, ou votre talkie-walkie, ou on vous tire dessus depuis un drone surgi de nulle part.

Le nouveau terrorisme, qui a déjà bien des rides et autres signes de vieillissement, est exercé par les puissances, par l’impérialisme. Bien sûr, le marché des bombes ne s’embarrasse pas de ces subtilités. Les missiles volent et peuvent, comme dans le cas d’Israël contre la Palestine, détruire une population entière, ce qui s’appelle un génocide, et rien ne se passe. Tout reste pareil, ce qui est une autre façon de faire encore empirer les choses.

La science qui, comme dans une histoire de Wilde, détruisait les fantômes, est aujourd’hui une présence spectrale avec ses engins qui semblent sortir de nulle part et peuvent tomber du ciel ou exploser sous terre. La mort télécommandée. Aujourd’hui, il ne s’agit pas, comme dans un vieux film gringo, Universal Soldier, de ressusciter des soldats morts (comme dans le cas de l’invasion impérialiste usaméricaine du Vietnam) et de les mettre, tels des automates, au service de la terreur, mais de perfectionner des armes, parfois invisibles.

Outre les méthodes de Big Brother, dystopie de fiction qui s’est depuis longtemps réalisée dans le monde, il y a les méthodes plus sophistiquées de surveillance extrême, subtile, algorithmique, de classification des citoyens, de pénétration jusqu’à la soupe pour la détection d’une éventuelle cible d’exécution. Et s’il s’agit d’agitateurs, d’insurgés, qui ne racontent pas d’histoires, on n’a pas affaire à un vulgaire empoisonnement, mais à la perfection d’un rayon de la mort.

Dans certains cas, déplorables et certainement contraires à toute logique, il faut utiliser des fusées meurtrières, des bombes larguées par des avions, la terreur venue du ciel, pour non seulement raser des immeubles, des quartiers, des rues, des civils en masse, mais pour effacer une culture, pour ne laisser aucune trace de ce qui a pu exister dans ces contrées dévastées. Et dans d’autres, avec plus d’« intelligence », pour sélectionner ceux qui tomberont par l’interférence, si l’on peut dire, même « élégante », de petits engins qui remplissent toujours l’objectif de tuer, de réprimer.

La mort des « ennemis » d’État, ou d’une politique, ou d’une intervention dans les affaires intérieures, a pris la forme d’un jeu, d’une macabre plaisanterie d’Halloween. Au-delà de la biopolitique, nous marchons sur les chemins lugubres de la nécropolitique, avec la révélation d’autres formes de cruauté, de perversité, d’une équation parfaite pour éliminer des personnes parfois sans laisser de « traînée de sang sur la neige ».

Alors pincez-vous, citoyens, vous êtes peut-être dans le collimateur, parfois juste pour un châtiment. Ou pour un essai. Des pièces d’un test, d’une expérience de pouvoir pour un exercice mortel. Tout s’enchaîne, disait le philosophe d’Ephèse, surnommé Le Ténébreux, qui postulait « l’unité des contraires ». Eh bien, aujourd’hui, il faut détruire les contraires, ceux qui contredisent, ceux qui sont de l’autre côté du fleuve, celui-là même dans lequel on ne se baigne pas deux fois.

La vitesse, qui est aujourd’hui une variable conçue pour mille choses, comme le profit rapide, la baise rapide, la lecture superficielle, est aujourd’hui une ruse pour bannir la réflexion, la pensée, pour tout laisser aux apparences, pour passer sans se poser de questions, et ainsi de suite, jusqu’à former un citoyen irréfléchi, à peine émotif, manipulable, qui, bien sûr, peut aussi être explosé avec un téléphone portable.

Je ne sais pas si ce méli-mélo que l’on appelle post-modernité, quel qu’il soit, envisage également l’assassinat de haute précision comme une variable définitive, comme une caractéristique du monde d’aujourd’hui. Les territoires n’ont même plus besoin d’être envahis. Il existe d’autres formes d’attaque, à distance, sans avoir besoin de sentir l’odeur de l’ennemi présumé, de la victime ciblée. L’intelligence artificielle et autres pics technologiques font un « travail propre », aseptisé, et de cette manière l’action n’est pas si horrible. Il n’est pas nécessaire de laisser une traînée de cadavres, d’enfants mutilés, de femmes brisées, de villages en ruine, ce qui doit aussi être fait, bien sûr (ici ce sont les bourreaux qui parlent), mais pour qu’ils soient réduits à néant ou, comme dans au bon vieux temps, pour qu’ils apprennent leur leçon, on leur donnera une mort moins bruyante.

REINALDO SPITALETTA
Matar con inteligencia artificial

 Reinaldo Spitaletta, Sombrero de mago,24/9/2024

La ciencia, o lo que se define como tal, y son múltiples las perspectivas, está al servicio de la muerte en estas temporadas apocalípticas. Para la destrucción, que es una industria, hay gran inclinación y tierra abonada, sobre todo de países que dominan los mercados, las naciones, a la gente, a mediadores de diverso rango, que son sus peones. Decía Heráclito (pocas pruebas quedan de ello) que la cultura envenena. Lo que hoy envenena es la política o la prolongación de la misma por otros medios como los de la guerra.

Tenía muchas ganas de matar a todos los humanos, pero se nos adelantaron. Ryan Beckwith

 La inteligencia artificial, las máquinas, la tecnología, de alta velocidad en su desarrollo, superaron al humano. El creador como esclavo o como víctima. Un doctor Frankenstein más sofisticado. El servicio a la mesa es destruir al otro, al que estorba en la ruta de la dominación de unos cuantos sobre millones. Estamos en la plaza, en el cine, en el estadio, en fin, y de pronto te explota el teléfono celular, o el bíper, o el walkie-talkie, o desde un dron inesperado te disparan.

El nuevo terrorismo, que ya tiene muchas arrugas y otros signos de envejecimiento, lo ejercen las potencias, el imperialismo. Por supuesto, el mercado de las bombas no se desacomoda con aquellas sutilezas. Los misiles vuelan y pueden, como pasa en el caso de Israel contra Palestina, destruir toda una población, lo que se denomina un genocidio, y no pasa nada. Todo sigue igual, que es otra manera de continuar empeorando.

La ciencia, que como en un cuento de Wilde destruyó los fantasmas, es hoy una presencia espectral por sus artefactos que parecen salir de la nada y pueden caer del cielo o estallar debajo de la tierra. La muerte teledirigida. Hoy no se trata, como en una vieja película gringa, Soldado universal, de revivir militares fallecidos (como en el caso de la invasión imperialista estadounidense en Vietnam) y ponerlos, cual autómatas, al servicio del terror, sino de perfeccionar armas, a veces invisibles.

Aparte de los métodos del Gran Hermano, una distopía novelesca que hace rato se cumplió en el mundo, están los más sofisticados de vigilancias extremas, sutiles, algorítmicas; de clasificaciones de ciudadanos; de penetración hasta en la sopa para la detección de un posible blanco para ejecutar. Y si son agitadores, gentes insurrectas, que no comen cuento, mejor. Hay que darles de baja, ya no con la vulgaridad de un envenenamiento, sino con la perfección de un rayo mortal.

En unos casos, deplorables y desde luego contra toda lógica, hay que utilizar cohetes mortíferos, bombas arrojadas por aviones, el terror desde el cielo, para no solo arrasar edificios, barrios, calles, civiles a granel, sino borrar una cultura, no dejar vestigios de lo que pudo haber en esas tierras devastadas. Y en otros, con más “inteligencia”, seleccionar los que caerán por la injerencia, si se quiere hasta “elegante”, de pequeños artefactos que igual cumplen con el objetivo de matar, de suprimir.

La muerte de los “enemigos” de Estado, o de una política, o de una intervención en asuntos internos, ha tomado la forma de un juego, de una macabra broma de Halloween. Más allá de la biopolítica, se camina por los senderos funestos de la necropolítica, con la revelación de otras maneras de la crueldad, de lo perverso, de una perfecta ecuación para eliminar gente a veces sin dejar ningún “rastro de sangre sobre la nieve”.

Así que pellízquense, ciudadanos, que pueden estar en la mira, a veces solo por ser parte de un escarmiento. O por un ensayo. Partes de una prueba, de un experimento del poder para un ejercicio mortal. Todo fluye, decía el filósofo de Éfeso, también apodado El Oscuro, que planteó la “unidad de los opuestos”. Bueno, hoy hay que destruir los opuestos, los que contradicen, los que están del otro lado del río, del mismo en el cual nadie se baña dos veces.

La velocidad, que es hoy una variable pensada para mil cosas, como ganancias rápidas, un polvo de afán o de gallo, una lectura superficial, es hoy una treta para desterrar la reflexión, el pensamiento, para dejarlo todo en la apariencia, en pasar de largo sin ningún cuestionamiento, y así hasta configurar un ciudadano irreflexivo, apenas emocional, manipulable al que, desde luego, también se puede estallar con un celular.

No sé si ese revoltijo que denominan la posmodernidad, cualquier cosa que esta sea, contempla también como variable definitiva la matanza de alta precisión como una característica del mundo de ahora. Ya ni siquiera hay que invadir territorios. Son otras las formas del ataque, a distancia, sin necesidad de sentir el olor del presunto enemigo, de la víctima selectiva. La inteligencia artificial y otras cumbres de la tecnología hacen un “trabajo limpio”, aséptico, y de ese modo no es tan horrible la acción. No hay que dejar regueros de cadáveres, niños mutilados, mujeres destrozadas, pueblos en ruinas, que también hay que hacerlo, ni más faltaba (aquí hablan los verdugos), pero “pa’ que chupen” o, como en viejos tiempos, para que escarmienten, se les dará una muerte menos ruidosa.

23/09/2024

John Soos: On board the ‘Handala:’ a little ship to Gaza

 

Handala: The Little Ship that Could

Une enquête sur l’état du secteur israélien de la haute technologie après un an de guerre

Un an d’innovation israélienne dans la guerre

Sous ce titre, l’entreprise israélienne Startup Nation Central vient de publier les résultats d’une enquête réalisée auprès de 230 entreprises et 49 investisseurs dans le secteur de la haute technologie. Ci-dessous les résultats de l’enquête. Pour voir les graphiques, consulter l'original.

Aaron Gefen, Analyste principal des données d’entreprise et Einat Ben Ari, Responsable des données et des analyses, Startup Nation Central, 12/9/2024
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala 


Avant-propos d’Avi Hasson, PDG de Startup Nation Central

Le secteur technologique israélien continue de faire preuve de résilience et d’attirer les investissements mondiaux malgré les défis actuels. Toutefois, sa croissance future dépend de la stabilité régionale et de politiques gouvernementales responsables.

Depuis octobre 2023, le secteur technologique israélien a déjoué les pronostics en réalisant des performances exceptionnelles en dépit de difficultés croissantes. Toutefois, compte tenu de l’incertitude liée à la prolongation du conflit et à la politique économique du gouvernement israélien actuel - qui est largement perçue comme destructrice - la résilience du secteur technologique ne sera pas durable. L’absence de planification gouvernementale à long terme concernant la politique budgétaire, l’infrastructure de recherche universitaire et les futurs moteurs de croissance menace le rôle du secteur en tant que moteur économique d’Israël. Le gouvernement doit se comporter de manière responsable pour assurer le succès continu du secteur. 

 Nos données d’investissement et les résultats de nos enquêtes montrent que si l’écosystème technologique continue d’attirer des investissements et de générer de l’activité malgré l’incertitude, il existe un consensus au sein de l’industrie : la confiance dans la capacité du gouvernement à réhabiliter et à encourager le secteur est alarmante, malgré les mesures louables et rapides prises par l’Autorité israélienne de l’innovation. Cette instabilité pousse de nombreuses entreprises israéliennes à reconsidérer leurs prochaines étapes pour assurer leur croissance. 

Pour maintenir la dynamique actuelle et conserver la confiance des investisseurs étrangers, le gouvernement doit agir et démontrer son engagement à développer le secteur technologique. C’est essentiel pour préserver l’économie israélienne au profit de tous ses citoyens.

 Indépendamment des défis actuels, Israël continue d’attirer les investisseurs à la recherche de solutions audacieuses et déterminées pour relever les défis mondiaux. Avec des valorisations attrayantes et un immense potentiel de croissance, l’écosystème technologique israélien reste résilient, quelles que soient les circonstances.

Avi Hasson

Des travailleurs du secteur de la technologie manifestent à Tel Aviv pour protester contre la réforme du système judiciaire prévue par le gouvernement, le 31 janvier 2023. Photo Tomer Neuberg/Flash90

 Vue d’ensemble

Ce rapport fournit une analyse approfondie de l’impact de la guerre du 7 octobre sur l’écosystème israélien de la technologie et de l’innovation, en examinant les dynamiques au niveau macro et micro. Le rapport commence par une analyse descendante des principaux indicateurs financiers, y compris les tendances en matière de financement privé, l’activité de fusion et d’acquisition et les comparaisons avec l’écosystème technologique américain.

Il se penche ensuite sur une évaluation ascendante dérivée de deux enquêtes approfondies : l’une ciblant les partenaires et les directeurs généraux de fonds d’investissement et d’entreprises, et l’autre se concentrant sur les fondateurs et les PDG d’entreprises technologiques allant des startups en phase de préfinancement aux entreprises à grande échelle et aux sociétés publiques. Ces enquêtes explorent l’impact direct du conflit sur les entreprises, ainsi que le sentiment actuel et les perspectives d’avenir dans le secteur.

En intégrant les données de notre plateforme d’intelligence économique, Finder, avec les résultats d’une enquête, ce rapport offre une vision holistique des défis et de la résilience du secteur technologique israélien pendant cette période de conflit. Les résultats sont destinés à informer un large public, y compris les investisseurs, les entrepreneurs, les entreprises clientes, ainsi que le gouvernement, qui peut et doit jouer un rôle plus important en veillant à ce que ce secteur moteur de l’économie israélienne non seulement évite le déraillement, mais contribue également à tirer l’économie du pays vers le haut.

Analyse de lécosystème

  • Financement privé résistant : En dépit de la guerre et d’un déclin mondial du financement de la technologie, le secteur technologique israélien a fait preuve de résilience en levant 7,8 milliards de dollars à travers 577 tours de table, soit une légère baisse par rapport aux 8,2 milliards de dollars levés au cours de la même période de l’année dernière. Cette performance témoigne de la confiance des investisseurs dans le potentiel à long terme du paysage israélien de l’innovation
  •  La cybersécurité et les entreprises à grande échelle sont solides malgré les défis de l’écosystème :  La force globale de l’écosystème technologique israélien est largement alimentée par la performance robuste du secteur de la cybersécurité et des entreprises d’envergure florissantes. Cependant, les défis en matière d’investissement et de croissance commerciale auxquels sont confrontés d’autres secteurs, en particulier les entreprises en phase de démarrage, mettent en évidence une disparité significative dans la résilience de l’écosystème.
  •  Une activité de fusion et d’acquisition soutenue :  Les fusions et acquisitions ont atteint 9,6 milliards de dollars, soit une légère baisse par rapport aux 10,6 milliards de dollars enregistrés à la même période l’année précédente, principalement dans les secteurs des logiciels d’entreprise et de la cybersécurité. Ces fusions et acquisitions reflètent la force des secteurs critiques et soulignent la confiance des principaux acteurs mondiaux dans la capacité de l’écosystème israélien à produire et à prospérer.
  •   Au diapason de l’écosystème américain : L’économie technologique israélienne reflète étroitement les tendances américaines, malgré les complexités géopolitiques régionales. Le fait qu’Israël reste constamment à égalité avec les USA indique que le pays maintient sa croissance économique même dans l’adversité.

22/09/2024

GIDEON LEVY
La “grande chance” d’Israël: une autre guerre
La course à l'abîme des sionihilistes

Gideon Levy, Haaretz, 22/9/2024
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala 

Après avoir épuisé la grande occasion de Gaza, Israël se tourne vers l’épuisement de la prochaine grande occasion, une guerre au Liban. En matière de guerre, Israël est le pays des opportunités illimitées. Chaque guerre est une opportunité et chaque opportunité amène une guerre.

Y a-t-il un problème à Gaza ? La guerre. Y en a-t-il un à la frontière nord ? Une autre guerre. De nombreux Israéliens sont enthousiastes. Après tout, ils attendent une telle occasion depuis des années. D’autres la soutiennent en silence, sous un nuage oppressant, et presque tous sont convaincus qu’il n’y a pas d’autre option.

 C’est une chose de considérer la guerre comme une horrible nécessité, mais c’en est une autre lorsqu’elle est perçue comme une opportunité : une opportunité de façonner un nouveau monde, une nouvelle réalité, une meilleure réalité. Le Hamas sera éradiqué, les otages libérés et le Hezbollah ridiculisé. Les habitants évacués du nord retourneront chez eux, la Galilée prospérera et ses fleurs s’épanouiront. Il en ira de même pour les communautés situées le long de la frontière de Gaza. Quelle merveilleuse opportunité que la guerre.

Le fait que, tout au long de son histoire, Israël n’ait pas encore entrepris une seule guerre qui ait amélioré sa situation ou résolu ses problèmes, certaines d’entre elles, comme la guerre de 1967, ayant même, sans le reconnaître, aggravé sa situation, n’a convaincu personne. Il suffit d’attendre la prochaine guerre. Elle résoudra tous nos problèmes une fois pour toutes.

« Une fois pour toutes », c’est la “victoire totale” d’antan. Après avoir soi-disant vaincu le Hamas - une fois pour toutes - Israël vaincra également le Hezbollah, une fois pour toutes. Le problème, c’est que ça se termine toujours par quelques années de calme suivies d’une guerre pire que les précédentes. Les partisans d’une grande guerre au Liban expliquent aujourd’hui leur soif de revoir les FDI aux abords de Beyrouth en disant qu’il s’agit d’une grande opportunité.

Au cours du week-end, ils ont exhorté les décideurs à agir. Après tout, ont-ils fait valoir, les 500 personnes devenues aveugles au Liban à la suite de l’explosion de bipeurs constituent une occasion en or qui ne se représentera pas de sitôt. Alors, qu’attendez-vous pour déclencher la guerre ?

Le concept même de la guerre en tant qu’opportunité révèle un état d’esprit malsain. Considérer la guerre comme le seul et principal moyen de résoudre les problèmes suggère une distorsion mentale. Mais dans un pays où Karni Eldad, chroniqueuse au quotidien Israel Hayom, qualifie les dizaines de morts, les milliers de blessés et les centaines de personnes rendues aveugles par l’explosion de bipeurs au Liban « d’immense cadeau à notre nation, qui le mérite grandement à l’approche de la nouvelle année », on ne s’étonne de rien.

Une vraie tueuse sionihiliste : Karni Eldad, une ancienne de Haaretz passée avec armes et bagages au quotidien gratuit Israel Hayom, mégaphone likoudien propriété du milliardaire Sheldon Adelson

« Les coups incroyables portés à l’ennemi au nord étaient exactement ce dont notre nation avait besoin : l’élégance, la précision, l’humiliation, le fait de penser un million de fois à l’avance », a-t-elle déclaré avec lyrisme. Un million de pas en avant. Cependant, pour les personnes saines d’esprit, la guerre n’est qu’une occasion d’effusion de sang, de destruction et de perte.

L’école qui a adopté le concept « une fois pour toutes » semble particulièrement stupide après la guerre à Gaza. Après tout, cette guerre était censée résoudre nos problèmes une fois pour toutes. Aucun d’entre eux n’a été résolu après une année de combats acharnés, avec des dizaines de milliers de morts et une destruction totale. Israël sortira de la guerre de Gaza dans une situation bien pire que celle dans laquelle il est entré.

Comment peut-on même penser qu’une guerre contre un ennemi beaucoup plus puissant, sur un terrain beaucoup plus difficile, avec une armée épuisée, confrontée à la réprobation mondiale, aboutira à un meilleur résultat que le fiasco de Gaza ? Cela ne peut que signifier que la plupart des Israéliens n’ont pas encore pris conscience de l’ampleur de l’échec à Gaza. Ils ne sont pas encore parvenus à la conclusion évidente qu’il aurait mieux valu qu’Israël ne se lance pas dans une guerre à Gaza, pour ensuite se précipiter vers Sidon. Tout comme dans le cas de Rafah, il n’y a rien. Il y a des protestations, mais pas contre une guerre.

Il est difficile d’imaginer une telle conjonction de développements inconcevables : alors que les soldats continuent de tuer, d’être tués et de semer la ruine à Gaza, inutilement et sans but, d’autres forces se dirigent vers le nord pour une guerre encore plus maudite, elle aussi destinée à résoudre les problèmes une fois pour toutes. Et tout le monde voit les voix et achète les mensonges. Après le Liban, nous nous attaquerons à l’Iran. Là aussi, nous aurons une opportunité, là aussi nous résoudrons nos problèmes une fois pour toutes.

Prévenons un autre Holocauste : bombardons lIran
Carlos Latuff, 2010

 

21/09/2024


فاوستو جيوديشي
الحرب على الجسد، على القلب، على العيون، تدمير الإنسانية بواسطة الليثيوم المقرصن

فاوستو جيوديسي، 2024/9/19

ترجمة: ريم بن فرج

دشنت إسرائيل، من خلال أذرعها الإلكترونية المترامية الأطراف و الموساد والوحدة 8200، شكلاً جديداً من أشكال حرب الإرهاب لم يتخيله أي كاتب خيال علمي. المرحلة الأولى: 3,000 جهاز لاسلكي/جهاز استدعاء ينفجر في نفس الوقت في جميع أنحاء لبنان وسوريا. المرحلة الثانية: هذه المئات من أجهزة اللاسلكي تنفجر بدورها. تمزّق أصحاب هذه الأجهزة والأشخاص القريبين منهم وتصيبهم بحروق  بالشلل والعمى. يمكن أن تصل درجة حرارة بطارية الليثيوم المحمومة إلى درجة حرارة مروعة تصل إلى ألف درجة فهرنهايت.

حسن بليبل

دعونا نوضح أمرًا واحدًا على الفور: لا، لم يختطف الموساد مخزونًا من 5000 جهاز مخصص لحزب الله من أجل إدخال شحنة متفجرة (البعض يقول 3 غرامات، والبعض الآخر 30 غرامًا). لقد اخترق ببساطة أجهزة الاستدعاء وتسبب في ارتفاع درجة حرارة بطاريتها بشكل مفرط حد الانفجار. وعندما قرّب الجهاز من أعينهم لقراءة الرسالة، غالبًا ما كان الأشخاص المستهدفون يتعرضون لحروق في الوجه، أو تُفقأ أعينهم ويعانون من مآسٍ أخرى مروعة.

GIDEON LEVY
L’attaque hollywoodesque contre les bipeurs envoie un message clair : Israël veut une guerre superflue de plus

 Gideon Levy, Haaretz, 19/9/2024
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala 

Nous l’avons maintenant aussi par écrit, en milliers d’exemplaires explosifs : Israël veut une guerre, une grande guerre. Il n’y a pas d’autre moyen de comprendre l’opération de style hollywoodien qui a explosé au Liban que la transmission à l’ennemi d’un message de bipeur déterminé, révélant les véritables intentions d’Israël. Un millier d’explosions et 3 000 blessés sont une invitation à la guerre. Elle viendra.

Kamal Sharaf

Hollywood écrit déjà les scénarios, mais en réalité, contrairement aux films d’action et de science-fiction, il y a un jour après. Quiconque est excité par l’explosion d’un bipeur devrait aller au cinéma, car dans le monde réel, il faut déterminer un objectif clair pour chaque action entreprise. Nous ne sommes pas aux Jeux olympiques de la technologie, avec des médailles pour l’opération la plus étonnante. Nous sommes au milieu de la guerre la plus criminelle et la plus superflue dans laquelle Israël se soit jamais embarqué. Et il s’avère qu’il en veut une autre.

Il est inconcevable qu’après une année de guerre ratée à Gaza, qui n’a atteint aucun objectif et n’a permis à Israël d’obtenir aucun résultat autre que l’assouvissement d’une soif de vengeance, Israël en veuille une autre. Il est inconcevable qu’après avoir payé et continuer à payer un prix aussi fatal à la suite de la guerre à Gaza, Israël souhaite une nouvelle guerre. C’est inimaginable, mais c’est un fait.

Tout comme la guerre à Gaza, les explosions de bipeurs au Liban sont inutiles. Félicitations aux planificateurs et aux exécutants, nous avons conquis Rafah et fait exploser les bipeurs ; chapeau aux Forces de défense israéliennes et au Mossad, et maintenant ?

Les difficultés des habitants du nord se sont-elles améliorées depuis l’autre jour, lorsque les bipeurs ont bourdonné puis explosé ? Israël est-il désormais plus en sécurité ? Le sort des otages s’est-il amélioré ? Le statut d’Israël dans le monde s’est-il amélioré ? La menace iranienne s’est-elle dissipée ? Y a-t-il eu un seul changement positif à la suite de la dernière opération secrète, si ce n’est le gonflement de l’ego de nos responsables de la sécurité ?

Tout comme les glorieux assassinats qui n’ont jamais rien apporté, l’héroïsme des bipeurs n’est rien d’autre qu’un gadget cinématographique. Hormis la bave versée dans les studios de télévision par les personnes qui salivent devant chaque Arabe mort ou blessé, la situation d’Israël le jour d’après est pire qu’elle ne l’était le jour précédant cette opération héroïque, même si, en Israël, on distribue des bonbons.

La guerre dans le nord s’est rapprochée l’autre jour, à une vitesse alarmante. Ce sera la guerre la plus évitable de l’histoire du pays. Elle pourrait également être le plus grand bain de sang de l’histoire du pays. Lorsque le Hezbollah déclare explicitement qu’il cessera de tirer dès qu’un accord de cessez-le-feu sera signé avec le Hamas, et qu’Israël ne veut en aucun cas arrêter la guerre à Gaza, il invite le Hezbollah à l’attaquer. Voilà à quoi ressemble une guerre choisie.

Si la guerre à Gaza a aggravé la situation d’Israël par tous les moyens possibles, la guerre dans le nord causera des dommages mille fois plus importants. Gaza pourrait n’être que le prélude au désastre de la prochaine guerre : les victimes, les destructions, l’hostilité dans le monde entier, l’horreur et la haine qui se perpétuent pendant des générations pourraient créer une situation dans laquelle les batailles horribles et coûteuses dans le quartier de Shuja'iyya, à Gaza, nous manqueraient. Et c’est ce que nous voulons nous infliger, de nos propres mains ?

Mais les choses sont plus simples qu’il n’y paraît. Un cessez-le-feu à Gaza entraînera un cessez-le-feu dans le nord. Nous pourrons alors parler d’un accord. Même s’il n’est pas conclu, une réalité sans guerre dans le nord est préférable pour Israël. Personne ne sait avec certitude à quoi nous ressemblerons après une nouvelle guerre. Combien nous saignerons et combien nous serons battus avant de gagner en apparence. Tout comme il aurait été préférable que la guerre de Gaza n’éclate pas - il s’agissait manifestement d’une guerre choisie -, il serait préférable que la guerre dans le nord n’ait pas lieu.

Il est peut-être encore possible de l’empêcher (ce qui est beaucoup plus douteux après l’explosion des bipeurs). Mais pour cela, Israël doit abandonner la croyance qu’il peut tout résoudre par la force, par les armes, par l’explosion de bipeurs, par les assassinats, par la guerre. Dans ma naïveté, j’ai cru qu’Israël avait appris cette leçon à Gaza. Au lendemain de l’explosion des bipeurs, on peut affirmer avec certitude et tristesse que ce n’est pas le cas. Loin de là.