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08/07/2025

LUIS E. SABINI FERNÀNDEZ
Israël, Palestine : génocide, oui ou non ? Le président uruguayen Yamandú Orsi “ne croit pas”

Luis E. Sabini Fernández, 6/7/2025
Traduit par Fausto GiudiceTlaxcala

Notre pays, l’Uruguay – et en particulier la direction politique ayant forgé l’Uruguay moderne : le batllisme, la macrocéphalie montevidéenne et le gouvernement du Front large – entretient une relation historique avec Israël dans laquelle mieux vaut ne pas trop remuer la merde.



Ainsi, à mesure que le régime israélien révèle de plus en plus ses caractéristiques premières – longtemps occultées ou camouflées derrière le cauchemar nazi de la Seconde Guerre mondiale – celles-ci sont mises à nu, notamment à travers les intifadas et les invasions sanglantes de la bande de Gaza. Ces événements dévoilent une relation coloniale sanglante entre métropole et colonie, entre peuple dominant et peuple colonisé.

À mesure que se précise la réalité coloniale, avec ses vérités fondamentales – domination des terres, racisme, suprémacisme, mépris de la démocratie – le mot « Israël » devient difficile à associer aux valeurs traditionnelles de liberté, fraternité, et respect des peuples. À l’inverse, le mot « Palestine » devient presque imprononçable pour de nombreux Uruguayens, tant il est désormais amalgamé à « groupe terroriste Hamas ».

Même si cela n’était pas nécessaire, l’histoire récente témoigne de violences extrêmes : un massacre en 2000, une invasion brutale en 2005, un rejet violent des élections libres de 2006 où les Palestiniens ont voté à la fois contre l’occupant israélien et contre l’Autorité palestinienne (devenue complice d’Israël).

La réponse israélienne ? Rejeter les résultats, emprisonner des élus démocratiquement élus, tenter de maintenir l’Autorité palestinienne au pouvoir en Cisjordanie. Hamas, ayant remporté les élections à Gaza, a déjoué la tentative de coup d’État et a conservé le pouvoir. En Cisjordanie et à Jérusalem-Est, c’est « le retour à la normale ».

Depuis 2006, Israël a mené une opération d’étouffement, de siège, d’anéantissement : blocus total, contrôle de la nourriture, destruction d’infrastructures, contamination des sols, destruction de l’aéroport et des installations portuaires, sabotage de l’électricité et des télécommunications.

Décennie après décennie, la brutalisation s’est intensifiée. La population palestinienne a subi répression policière, bombardements, exécutions sommaires. Et elle a répondu, parfois avec violence, parfois de manière spontanée ou sous forme de guérilla.

Cette guerre asymétrique, menée par ce que l’on appelle « l’armée la plus morale du monde », a conduit à une situation extrême au XXI siècle.
Yahya Sinwar, stratège du Hamas, semble avoir anticipé ce piège mortel et, le 7 octobre 2023, a lancé une opération inédite avec des moyens rudimentaires : armes de poing, deltaplanes, vélos, motos et quelques excavatrices d'occasion.


Ainsi, le Hamas a réussi à effectuer un strip-tease psychique, politique, éthique et militaire de l’armée occupante. Au prix d’un nombre de morts extrêmement élevé, ce qui engendrera des interrogations morales insaisissables sur la responsabilité d’une telle moisson de morts.
Car la mort était bien là, omniprésente. Et les mains exécutantes parfaitement visibles. Et la volonté génocidaire des commandements sionistes est également devenue explicite.

Devant un tel tableau d’atrocités, revenons à l’Uruguay.
Que nous dit le président ? Que ce n’est pas un génocide.
Des affirmations contradictoires et toutes deux valables (ou plutôt non valables).

Par exemple, pour Yamandú Orsi, un génocide serait simplement une tuerie, une manière abjecte à mes yeux de dévaluer une politique d’extermination raciste, suprémaciste, absolutiste. Orsi affirme qu’on ne peut qualifier de génocide un événement si un autre a déjà été ainsi désigné; autrement dit, il refuse de qualifier de génocide ce qui s’est passé après le 7 octobre 2023, au motif que ce qualificatif a déjà été utilisé pour des faits antérieurs. Comme si un génocidaire ne pouvait répéter son crime.

Dans son entretien à El Observador, le président précise qu’il appartient à un parti qui a tranché sur la question (comme sur bien d’autres). Il observe que « lorsque tu assumes une fonction gouvernementale, tu représentes tout le pays ». Il introduit ainsi une membrane subtile entre position partisane et fonction présidentielle – ce qui est pertinent.
Mais il ajoute, en embrouillant : « Je peux être d’accord ou pas avec la position du Front large ou celle du Parti national. » Et conclut : « Ça n’ajoute rien. »

Ce qui ressort surtout, c’est son insistance sur l’insignifiance de son avis (peut-être est-ce là sa sagesse). Il définit correctement et brièvement le concept de génocide: « Un génocide implique lextermination pour lextermination, ne laisser absolument personne de lautre camp. » Incontestable.

Mais il enchaîne : « Je ne sais pas si tel est l’objectif. Je crois que non. Je veux penser que non. » Trois phrases atrocement liées: il n’est pas certain du mépris suprême pour la vie des Gazaouis que manifeste Israël – et la majorité de ses citoyens – depuis des décennies. Il suffit de voir le bilan des Marches du retour (2019–2020), totalement pacifiques, ou le traitement dédaigneux aux checkpoints envers les malades et les femmes enceintes, soumis à l’arbitraire de soldats se comportant en petits dieux.

« Je crois que non » : faut-il y voir une simple cécité ou une rupture brutale avec la réalité ? Et cette troisième phrase : « Je veux penser que non » n’évoque plus les faits, mais le souhait de celui qui parle. Il voudrait que [l’auteur génocidaire] ne le soit pas. Cela peut révéler la conscience morale du président, mais très peu la réalité, laquelle, elle, peut ainsi être éludée. C’est ce que fait, sans honte, le gouvernement uruguayen actuel, pourtant présenté comme de gauche, honnête, épris de justice.

Le président se croit solidaire en promouvant un projet de la FAO avec « des gens du Danemark » pour les jeunes Palestiniens. À qui l’ONU enseignera l’agriculture… que les Gazaouis pratiquent depuis des temps immémoriaux. Ce qui manque aux jeunes Gazaouis, ce n’est pas la connaissance, mais la terre et la liberté. Et ce qui manque à l’ONU/FAO, c’est la honte.

Si le président Orsi montre une telle faiblesse argumentative, que peut-on attendre de la chancellerie uruguayenne, responsable directe de cette question? De la pitié.

La vice-ministre des Affaires étrangères, Valeria Csukasi – celle qui doit s’exprimer – nous explique, presque nous gronde, lorsqu’on lui demande pourquoi l’Uruguay n’utilise pas le terme de génocide à propos de Gaza :
« Je ne crois pas que ce soit une question d’utiliser ou pas ce mot. C’est quelque chose que nous surveillons en permanence à la chancellerie. Les termes en droit international ont une signification et une terminologie très précises ; nous ne les utilisons pas comme synonymes ou à notre guise, selon qu’ils nous plaisent ou non. Dans le cas du génocide, surtout en référence à la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, il y a une configuration précise de situations requises, visant l’élimination totale et intentionnelle d’un type de population, soit en raison de son origine ethnique, soit de son emplacement géographique […]. »

Et elle ajoute : « Certains estiment que ces conditions sont déjà réunies, car certains acteurs israéliens ont exprimé la volonté de faire disparaître le peuple palestinien. Tandis que d’autres – parmi lesquels se trouve encore l’Uruguay – estiment que le gouvernement israélien n’a pas encore démontré cette intention. »

Il n’a pas encore démontré l’intention ! Mais que faut-il donc de plus pour la « configurer » ?

Bombarder une ville entière, en rasant presque tous ses bâtiments, n’exprime-t-il pas la volonté de la faire disparaître ?
Étouffer l’accès à la nourriture et aux médicaments, année après année, décennie après décennie ?

Tirer ou incendier sous les tentes, de nuit, depuis des hélicoptères, n’est-ce pas une volonté (lâche) de les éliminer ?

Saboter l’accès à l’eau potable, provoquant une hausse massive des maladies, ce n’est pas suffisant ?

Détruire presque tous les hôpitaux, non plus ?
Et les centaines de journalistes assassinés ?
Ramener Gaza à “l’âge de pierre”, comme promis par “le boucher” Sharon ?
Les humilier dans les rues, aux postes de contrôle, les tuer pour n’importe quel prétexte ?

Exterminer des familles entières, enfants, adultes, anciens ?
Et lorsque leurs bourreaux – les colons – sont glorifiés, non seulement jamais punis, mais même récompensés ? Cela non plus ne démontre pas une intention génocidaire ?

Tout cela n’est pas nouveau.

Déjà en 1947, avant la création de l’État d’Israël, Folke Bernadotte, le premier médiateur de l’ONU, cherchait une négociation équitable entre Arabes et Juifs. Il déclara : « Les Juifs ne peuvent pas tout garder ; il faut partager la Palestine entre ceux qui y vivaient et ceux qui arrivent. » Il fut assassiné.
Même si l’on assista à un scandale, et que le meurtrier fut arrêté par les Britanniques, il fut vite gracié… et devint peu après garde du corps de David Ben Gourion, premier président d’Israël.

Et Bernadotte n’eut même pas droit à des funérailles officielles. L’ONU elle-même ne réagit pas. [signalons tout de même qu’aucun membre de la famille royale suédoise n'a jamais mis les pieds en Israël depuis l’assassinat du comte Bernadotte, cousin du roi, NdT]

Le génocide n’est même pas une nouveauté.

Mais il n’y a pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. Et il n’existe aucune clinique auditive qui puisse absoudre l’Uruguay.

L’Uruguay fut salué par Israël et les USA pour son (plutôt pitoyable) rôle dans la commission UNSCOP à la fin des années 1940.
Il fut le seul pays sud-américain à offrir refuge aux Juifs, mais pas aux militaires des pays de l’Axe.
Mais l’hospitalité du batllisme uruguayen, louable à l’égard des Juifs européens, n’a pas dépassé l’eurocentrisme. Il fut incapable de reconnaître la colonisation en cours contre les non-Européens, tels que les Palestiniens.

Ce conditionnement mental culmine dans les écrits de Julio María Sanguinetti, qui publia en 2018 La tranchée de l’Occident, répétant un siècle plus tard la thèse colonialiste et eurocentrique de Theodor Herzl: « Implanter au Proche-Orient un avant-poste de civilisation contre la barbarie [asiatique]. »

Le pouvoir israélien a pris l’Uruguay dans ses bras, et l’État uruguayen s’est laissé bercer, grisé par de tels chants.

C’est à travers les tragédies vécues par le peuple palestinien que l’on mesure l’ampleur de notre inconsistance comme pays, comme société.

Mais la résistance renaît. Et de quelle manière ! La Coordination pour la Palestine s’étend et s’enracine, irrésistiblement, dans d’innombrables villes et villages de notre pays, redonnant vie à notre dignité politique.



07/07/2025

LUIS E. SABINI FERNÁNDEZ
Uruguay, Israel, Palestina: genocidio, ¿sí o no?
El presidente Yamandú Orsi “cree que no”

Luis E. Sabini Fernández, 6-7-2025

Nuestro país, Uruguay, y particularmente la dirección política con que se fue configurando el Uruguay moderno; el batllismo, la macrocefalia montevideana y el gobierno frenteamplista, tienen una relación, histórica, con Israel en la cual peor es meneallo.

Por lo tanto, y a medida que lo que rige Israel ha ido desnudando cada vez más sus rasgos primigenios, largamente ocultos o envueltos en la pesadilla nazi de la 2GM, pero poco a poco saliendo a luz con las intifadas, por ejemplo, y con las pesadillescas invasiones a la Franja de Gaza que abren un capítulo mucho más sangriento en la relación centro/colonia, pueblo señorial/pueblo colonizado, que estaba más velado inicialmente.

A medida que se fue despejando el contundente hecho colonial, con sus verdades profundas; el dominio de la tierra, el racismo, el supremacismo, el desprecio a todo afán democrático, la palabra Israel se ha ido haciendo más difícil de tragar, si lo procuramos unir, como tradicionalmente, con libertad, fraternidad, respeto de los pueblos. Otra palabra se ha vuelto aún todavía más impronunciable en los paladares de muchos uruguayos: Palestina (“grupo terrorista Hamás” se digiere mejor).

Por si hacía falta y no hubiese existido una matanza generalizada en el 2000, una invasión atroz en 2005, un rechazo visceral a los resultados electorales de 2006, donde los palestinos en elecciones limpias y sin resultados prefijados, rechazaron tanto el gobierno israelí como el de la Autoridad Nacional Palestina (que se había ido mimetizando poco a poco con el Estado de Israel) y… votaron mal. Es decir, las autoridades israelíes no aceptaron ese resultado electoral, aunque haya sido límpido como pocas veces. Como la opción democrática no se les avenía, Israel retornó al viejo sistema de poder: aprisionaron buena cantidad de candidatos elegidos democráticamente y procuraron darle una mano a la A.P. para que retuvieran la administración cisjordana.

Hamás, a quien le desconocieron la victoria contundente en Gaza y una victoria más medida en Cisjordania, logró desbaratar el golpe de estado en la Franja de Gaza, y retuvo el gobierno de ese territorio. En Cisjordania y Jerusalén Oriental, se impuso “la normalidad”.

Desde ese mismo momento, 2006, Israel inicia la operación de cerco, asfixia y aniquilamiento a los gazatíes, casi dos millones de habitantes. Bloqueo total. Ingestión mínima de alimentos controlada por el ejército israelí; sabotaje y/o voladura de usinas sanitarias e industriales; contaminación de suelos para dificultar o impedir su uso agrícola (vale recordar que la Franja de Gaza se cuenta entre los primeros territorios con uso agrícola en el mundo entero); bloqueo del aeropuerto de la Franja, bombardeado; bloqueo del uso marítimo para actividad pesquera y restricción absoluta del puerto, dejando apenas la pesca en la orilla; sabotaje y/o voladura de la red eléctrica y conexiones electrónicas.

A lo largo de las décadas, el proceso de brutalización israelí ha aumentado sin pausa. Y la población palestina, debió soportar represión policial,  atentados mortales con explosivos en hoteles,  ferias y buses, detenciones y muertes sumarias en las calles. Y responder, también con violencia, pero espontánea. Con el tiempo, la resistencia también adoptará modalidad guerrillera, que sirvió para “legitimar” la violencia fría y planificada del ocupante.

La política de cerco y aniquilamiento que elude hasta su propia realidad, llevada a cabo por el autodenominado “ejército más moral del mundo”, institucionalmente designado “Ejército de Defensa de Israel”; –dos designaciones que ejemplifican la política; la guerra de las palabras– que han llevado a la situación de paroxismo bien entrada la tercera década del  s xxi.

Un verdadero estratego, Yahya Sinwar, parece haber entrevisto el estado de situación al que el cerco de muerte había llevado a la Palestina más desdichada dentro de la desdichada Palestina. Y conociendo el overkill israelí, llevó a cabo un copamiento el 7 de octubre 2023, con armas cortas, alas delta, bicicletas, motocicletas y alguna excavadora de tercera mano.

Hamás logró así el strip-tease psíquico, político, ético y militar, del ejército ocupante. Con un costo de vidas altísimo, que dará lugar a esquivos interrogantes morales sobre la responsabilidad por tamaña cosecha de muerte.

Porque la muerte estuvo allí, bien presente. Y los brazos ejecutores bien a la vista. Y la voluntad genocida de los mandos sionistas resultó también explícita.

Con semejante cuadro de atrocidades, volvamos al Uruguay.

¿Qué nos dice el presidente? Que es un genocidio que no es.[1]

Afirmaciones opuestas e igualmente válidas (o más bien inválidas).

Porque, por ejemplo, un genocidio sería para Yamandú Orsi como una masacre. Una forma que entiendo abyecta de “bajarle el precio” a una política de exterminio racista, supremacista, absolutista.

Orsi alega que un genocidio no puede considerarse tal si ya fue calificado así otro episodio, otro acto “genocida”; es decir que Orsi se niega a calificar de genocidio algo que ha pasado después del 7 de octubre de 2023, porque ya se había calificado de genocidio actos acontecidos antes del 7 de octubre.

Como si un genocida fuese incapaz de reiterar su acto.

El presidente, en sus declaraciones a elobservador aclara que él pertenece a una fuerza política que resolvió sobre ese asunto (como sobre tantos otros). Pero el presidente observa que “cuándo tú asumes una tarea de gobierno, estás representando a todos el país.” Con lo cual introduce una delgada membrana entre la posición partidaria y la presidencial. Lo cual es correcto. Pero aclara, oscureciendo: “Y puedo estar de acuerdo o en desacuerdo con la posición del Frente Amplio o con la posición del Partido Nacional”. Y remata: “No agrega nada.”

Lo único que resalta es su insistencia en la intrascendencia de su opinión, de la emisión de su opinión (tal vez allí esté su sabiduría).

Define sucinta y correctamente el concepto de genocidio: “Genocidio implica que es el exterminio por el exterminio mismo, no dejar absolutamente a nadie… del otro.” Inobjetable.

Pero a continuación explicita: “Yo no tengo claro si el objetivo es ése. Yo creo que no. Quiero pensar que no.”

Tres frases atrozmente enlazadas: no tiene claro el desprecio supremo por la vida de los gazatíes, que Israel y la generalidad de los israelíes manifiesta desde hace décadas; basta ver apenas el saldo de centenares de muertos por las Marchas por la Tierra (2019 y 2020) que se hacían semana a semana, sin piedras, sin palos, absolutamente pacíficas, o el tratamiento despectivo en los checkpoints ante enfermos y parturientas, de soldaditos investidos como pequeños dioses.

“Yo creo que no.”: obliga a discernir si es pura ceguera o abrupto divorcio de la realidad.

Y su tercera frase: “Quiero pensar que no”, ya no alude a la realidad sino a los deseos de quien la formula: él quisiera que  [el agente genocida] no fuera tal. Esta frase podría hablar hasta de la conciencia moral del presidente, pero muy poco de la realidad, que por el contrario, puede ser así escamoteada. Que es lo que está haciendo con descaro e impudicia el gobierno uruguayo actual, tenido por izquierdista, por honesto, por justiciero.

El presidente se siente solidario promoviendo un proyecto de la “FAO con gente de Dinamarca” para jóvenes palestinos. A quienes la ONU les enseñará agricultura, la agricultura que los gazatíes conocen inmemorialmente. A los jóvenes gazatíes no les faltan conocimientos; lo que les falta es tierra y libertad. ¡Y a ONU/FAO lo que les falta es vergüenza!

Si el presidente Orsi ostenta tanta flojedad argumental, ¿qué nos depara la repartición del estado uruguayo –la cancillería –  que tiene que atender específicamente la situación?

Patetismo. La subsecretaria de Relaciones Exteriores, Valeria Csukasi – que es finalmente quien tiene que poner la cara– nos explica, casi nos apostrofa, ante la pregunta de por qué Uruguay no usa el término genocidio (aplicado a Gaza): “no creo que no sea un tema de que no lo usemos o lo usemos o no lo vayamos a usar, es parte del monitoreo que se hace permanentemente en la cancillería. Los términos en derecho internacional tienen un significado y tienen una terminología muy exacta, no los usamos como sinónimos o no los usamos a capricho, dependiendo de si nos gusta más o menos. En el caso de genocidio, y sobre todo a través de la Convención para prevenir, evitar, castigar el genocidio, tiene una configuración específica de situaciones que deben darse, que apuntan a querer eliminar completamente y con intención un tipo de población ya sea por su etnia, por su ubicación geográfica […].[2]

Y complementa nuestra funcionaria: “Algunos entienden que eso ya está configurado porque hay ciertos actores, israelíes, que han manifestado su voluntad de hacer desaparecer al pueblo palestino. Mientras que hay otros, donde todavía está Uruguay, que entienden que el gobierno de Israel no ha configurado aun esa intención.”

¡No ha configurado la intención! Pero ¿qué pretende la cancillería para configurar la intención? ¿Bombardear toda una ciudad derribando casi todas sus edificaciones no expresa voluntad de hacer desaparecer la ciudad?

¿Estrangular los accesos alimentarios y medicinales, año tras año, década tras década, no expresa voluntad de hacerlos desaparecer? ¿Balearlos o incendiarlos debajo de sus carpas, al barrer desde helicópteros, a menudo durante la noche, no expresa voluntad (cobarde) de hacerlos desaparecer?

¿Sabotear todo acceso a agua potable, aumentando notoriamente la morbilidad poblacional no configura esa intención?

¿Arruinar mediante bombardeos todos o casi todos los hospitales del área, tampoco la configura?

¿Y los centenares de periodistas asesinados tampoco? ¿Llevarlos más atrás de “la edad de piedra” como prometiera “El carnicero” Sharon tampoco?

¿Basurearlos en las calles, en los puestos de control, matarlos por cualquier nimiedad, no expresa voluntad de hacerlos desaparecer?;

¿Masacrar a miembros de toda una familia con adultos y jóvenes, ancianos y niños, no expresa voluntad de hacerlos desaparecer?

¿Y cuándo sus predadores –los llamados colonos– son ensalzados, no sólo no van a la cárcel sino que ¡hasta son desfachatadamente retribuidos!

¿Eso tampoco configura intención genocida?

Esto no es nuevo: cuando en 1947, antes del establecimiento del estado judío, Folke Bernadotte, el primer mediador de la entonces flamante ONU, gestiona negociaciones entre árabes y judíos, en un momento, tras fatigosas negociaciones empantanadas, declara: ‘los judíos no pueden quedarse con todo; hay que repartir Palestina entre los que estaban y los que llegan.’

Es asesinado y aunque fue un escándalo ver como la organización sionista se valía de métodos mafiosos, que obligó al administrador onusiano, Inglaterra, detener y aprisionar al asesino, dos semanas después se le conmutaba con descaro la pena y al poco tiempo el asesino de Bernadotte ocupó con honores un puesto de guardaespaldas para David Ben Gurión, el primer presidente israelí. Como el rigor sionista no perdona, a Bernadotte no se le hicieron las exequias que habrían correspondido a su rango; la ONU por entero ni se dio por enterada.

El genocidio no es ni siquiera nuevo. Pero no hay peor sordo que el que no quiere oír. Y no hay clínica auditiva que exonere al Uruguay.

Uruguay fue ensalzado por Israel y EE. UU. por su (más bien penosa) actuación en la UNSCOP, a fines de los ’40. Uruguay se destacó, además, en el cono sur americano porque fue el único estado regional que promovió el refugio a judíos y no albergó a los militares dispersados de los países del Eje.[3]

El gesto hospitalario del Uruguay batllista ante judíos despojados de sus derechos no superó el eurocentrismo. Y el Uruguay batllista no tuvo ojos para reconocer el fenómeno colonial sobre víctimas no europeas, como la propia Palestina.

El remate de semejante colonización mental se expresa en la labor intelectual de un Julio María Sanguinetti, que no tuvo nada mejor que publicar La trinchera de Occidente en 2018, repitiendo –¡un siglo después!– la tesis colonialista y eurocentrista de Theodor Herzl de implantar en el Cercano Oriente “un puesto de avanzada de la civilización frente a la barbarie [asiática]”.

El poder instaurado en Israel ha puesto al Uruguay en su regazo, y la institucionalidad uruguaya no ha sabido sino dejarse mecer, tras tan gratificantes arrullos.

Es con tragedias como la que ha sido forzado a vivir el pueblo palestino, que percibimos la gravedad de nuestra inconsistencia como país, como sociedad.

De todos modos, brota la resistencia. ¡Y cómo! Coordinación por Palestina se ha extendido y se afirma, imparable, en incontables ciudades y pueblos de nuestro país.

Rescatando nuestra dignidad política.

 Notas

[2]   Enumera otras “razones”, pero entendemos estas dos inicialmente presentadas como las más acordes con la situación.

[3] Los otros Estados del sur sudamericano, Argentina, Bolivia, Chile, Paraguay fueron tierra de adopción para muchos militares que empezaban a sufrir un invierno político en sus países. Eso no significó, empero, que sólo Uruguay recibiera judíos hostigados en Europa; Argentina fue destino de un gran caudal judío. Y otros países del sur sudamericano recibieron otras minorías perseguidas por el nazismo, como cristianos pacifistas, albergados en Paraguay.

JUAN PABLO CÁRDENAS
El más lucrativo de los negocios (en Chile y otros lugares): la política

 Juan Pablo Cárdenas S., 6-7-2025

La cifra más reveladora de las últimas elecciones primarias es la del alto número de abstenciones. De más de 14 millones 200 mil chilenos habilitados para sufragar solo lo hizo el 9.18 %.

Aunque el voto era voluntario, el balance del Servicio Electoral (SERVEL) anota que hubo también 31mil 690 votos nulos y otros 13 mil 186 en blanco. Esto significa que más de un tres por ciento de ciudadanos concurrió a votar cuando no era necesario hacerlo. Cifras que habría que sumarlas, por supuesto, a las de los no votantes registrada anteriormente. Vale la pena anotar que todas estas abstenciones superaron los votos obtenidos por los candidatos Winter y Mulet.

Aunque la candidata comunista resultó ganadora, es propio consignar que solo lo hizo con un 60 por ciento de los votos válidamente emitidos, secundada por Carolina Tohá con casi un 28. Porcentajes que se reducen dramáticamente si de los compara con el padrón electoral total.

Al respecto, si bien es legítimo que la candidata ganadora celebre su ventaja, lo cierto es que los resultados electorales anotan una enorme desafección ciudadana con la política y, también, por la democracia chilena. Desgraciadamente, no hubo primarias en la oposición para observar si este porcentaje de no votantes también se expresa en una competencia general. De todas maneras, hay que advertir que con estos resultados ninguno de estos candidatos podría cruzarse la banda presidencial.

Nadie podrá anotar que los candidatos oficialistas no contaron con tiempo y recursos para encarar su competencia. La televisión, especialmente, y las redes sociales les dieron amplia cobertura. Además de los millonarios aportes asignados por el SERVEL.

En efecto, hasta aquí, el Estado debe entregar más de 13 mil 274 millones de pesos para la organización logística de las primarias, sus gastos de publicidad como en tecnología y sistemas. Una cifra sideral habida cuenta las urgencias económico sociales, los déficits en materia de salud, vivienda y seguridad. Mientras que la amplia mayoría ciudadana no se interesó por participar en este evento, con razón, desde distintos ámbitos de la vida social hay quienes piensan que todos estos gastos electorales debieran recaer en los partidos políticos y sus militantes. Considerando, también, que apenas un dos o tres por ciento de la población forma parte de estas colectividades.

Todo lo anterior, da cuenta de la forma en que la clase política legisla y se favorece bajo la sombra del fisco. Veremos en los próximos meses si desde el Parlamento y la sociedad civil aumenta la demanda por corregir estas asignaciones abusivas y millonarias.

Por otro lado, también existe justa molestia al conocerse las asignaciones fiscales vitalicias en favor de los ex presidentes de la República. Es decir, para las figuras todavía vivas de Eduardo Frei, Ricardo Lagos y Michelle Bachelet. Así como próximamente Gabriel Boric.

Y no se trata de cifras modestas si de consideran los 7 millones 348 mil pesos mensuales que recibe cada uno como sueldo, más los 7 millones (cifra variable) para solventar sus gastos de oficinas y traslados.

Estos recursos necesariamente hay que compararlos con el sueldo mínimo que alcanzará en unos meses más los 529 mil pesos. Esto es 14 o 15 veces menos que lo obtenido por cualquiera de los ex presidentes. Una cifra de la cual se ufanan haber asignado muchos legisladores.

Algo a todas luces vergonzoso cuando se sabe de los múltiples ingresos que pueden generarse los ex mandatarios tanto a nivel nacional como internacional. Y especialmente bochornoso, si estas asignaciones se les destinan, aunque no hayan alcanzado los 60 o 65 años de edad, la que rige para los trabajadores que quieren jubilarse. Una realidad realmente abusiva si se considera que Gabriel Boric podrá acceder a estos montos antes de alcanzar sus 42 años.

Hasta aquí no se sabe si Boric renuncia o no a este privilegio político, o si alguno de los ex presidentes se mostrará propicio a renunciar o rebajar esta asignación. Especialmente ahora, cuando están citados a una audiencia en el Congreso Nacional para revisar esta situación por lo escandalosa que ha resultado en la opinión pública.

Ciertamente, son muchos los privilegios políticos que ampara nuestro sistema institucional, como lo son las asignaciones a los candidatos que participan en los diferentes comicios, resulten o no ganadores. Sin perjuicio, por supuesto, de los resultados que obtengan. Todo ello debe explicar el creciente interés de muchos chilenos por participar de los distintos eventos electorales. En particular si se considera la cantidad de candidatos presidenciales y parlamentarios que se están evidenciando para los comicios de fin de año.

Actualmente la política, más que una vocación de servicio público, es el negocio más lucrativo que ofrece el país, y que está en la antesala de los beneficios ilícitos que las autoridades pueden sumar durante el ejercicio de sus cargos. Entre los que se considera la privilegiada posición para favorecer el tráfico de estupefacientes. Así como ganar los dividendos que pagan el nepotismo y el tráfico de influencias.



CHRIS HEDGES
Ils tirent profit du génocide : Francesca Albanese dénonce les principaux complices

Le dernier rapport des Nations Unies cite des centaines d'entreprises, de banques, de sociétés technologiques, d'universités, de fonds de pension et d'organisations caritatives qui tirent profit de l'occupation israélienne et du génocide.

Chris Hedges, The Chris Hedges Report2/7/2025
Traduit par Fausto GiudiceTlaxcala


Murder in the Bank - par M. Fish

 

La guerre est un business. Tout comme le génocide. Le récent rapport présenté par Francesca Albanese, Rapporteure spéciale sur les territoires palestiniens occupés, répertorie 48 entreprises et institutions, dont Palantir Technologies Inc., Lockheed Martin, Alphabet Inc., Amazon, International Business Machine Corporation (IBM), Caterpillar Inc., Microsoft Corporation et le Massachusetts Institute of Technology (MIT), ainsi que des banques et des sociétés financières telles que Blackrock, des assureurs, des sociétés immobilières et des organisations caritatives, qui, en violation du droit international, tirent des milliards de dollars de l'occupation et du génocide des Palestiniens.

 

Le rapport, qui comprend une base de données de plus de 1 000 entités commerciales collaborant avec Israël, exige que ces entreprises et institutions rompent leurs liens avec Israël ou soient tenues responsables de complicité dans des crimes de guerre. Il décrit « l'occupation éternelle » d'Israël comme « le terrain d'essai idéal pour les fabricants d'armes et les géants de la technologie, offrant une offre et une demande importantes, peu de contrôle et aucune reddition de comptes, tandis que les investisseurs et les institutions privées et publiques en tirent librement profit ».

 

Les procès des industriels comme IG Farben après l'Holocauste et la Commission vérité et réconciliation sud-africaine ont établi le cadre juridique permettant de reconnaître la responsabilité pénale des institutions et des entreprises qui participent à des crimes internationaux. Ce nouveau rapport indique clairement que les décisions rendues par la Cour internationale de justice imposent aux entités « de ne pas s'engager et/ou de se retirer totalement et inconditionnellement de toute transaction associée, et de veiller à ce que tout engagement avec les Palestiniens permette leur autodétermination ».

 

« Le génocide à Gaza n'a pas cessé parce qu'il est lucratif, il est profitable pour beaucoup trop de gens », m'a dit Mme Albanese. « C'est un business. Il existe des entités commerciales, y compris dans des États favorables à la Palestine, qui depuis des décennies font des affaires et tirent profit de l'économie de l'occupation. Israël a toujours exploité les terres, les ressources et la vie des Palestiniens. Les profits ont continué et ont même augmenté à mesure que l'économie de l'occupation s'est transformée en une économie de génocide. »

 

En outre, a-t-elle ajouté, les Palestiniens ont fourni « des terrains d'entraînement illimités pour tester les technologies, les armes, les techniques de surveillance qui sont désormais utilisées contre les populations partout dans le monde, du Sud au Nord ».


Le rapport fustige les entreprises qui « fournissent à Israël les armes et les machines nécessaires pour détruire les maisons, les écoles, les hôpitaux, les lieux de loisirs et de culte, les moyens de subsistance et les actifs productifs, tels que les oliveraies et les vergers ».

 

Le territoire palestinien, note le rapport, est un « marché captif » en raison des restrictions imposées par Israël sur le commerce et les investissements, la plantation d'arbres, la pêche et l'eau pour les colonies. Les entreprises ont tiré profit de ce « marché captif » en « exploitant la main-d'œuvre et les ressources palestiniennes, en dégradant et en détournant les ressources naturelles, en construisant et en alimentant les colonies, et en vendant et commercialisant les biens et services dérivés en Israël, dans les territoires palestiniens occupés et dans le monde entier ».

 

« Israël tire profit de cette exploitation, tandis que cela coûte à l'économie palestinienne au moins 35 % de son PIB », note le rapport.

 

Les banques, les sociétés de gestion d'actifs, les fonds de pension et les assureurs ont « canalisé des financements vers l'occupation illégale », accuse le rapport. En outre, « les universités — centres de croissance et de pouvoir intellectuels — ont soutenu l'idéologie politique qui sous-tend la colonisation des terres palestiniennes, développé des armes et ignoré, voire approuvé, la violence systémique, tandis que les collaborations mondiales en matière de recherche ont masqué l'effacement des Palestiniens derrière un voile de neutralité académique ».

 

Les technologies de surveillance et d'incarcération « sont devenues des outils permettant de cibler sans discernement la population palestinienne », note le rapport. « Les engins lourds précédemment utilisés pour démolir des maisons, détruire des infrastructures et saisir des ressources en Cisjordanie ont été réutilisés pour raser le paysage urbain de Gaza, empêchant les populations déplacées de revenir et de se reconstituer en tant que communauté ».

 

L'assaut militaire contre les Palestiniens a également « fourni un terrain d'essai pour des capacités militaires de pointe : plates-formes de défense aérienne, drones, outils de ciblage alimentés par l'intelligence artificielle et même le programme F-35 mené par les USA. Ces technologies sont ensuite commercialisées comme « éprouvées au combat ».

 

Depuis 2020, Israël est le huitième exportateur d'armes au monde. Ses deux plus grandes entreprises d'armement sont Elbit Systems Ltd et la société publique Israel Aerospace Industries Ltd (IAI). Il a conclu une série de partenariats internationaux avec des entreprises d'armement étrangères , notamment « pour l'avion de combat F-35, dirigé par la société usaméricaine Lockheed Martin ».

 

« Des composants et des pièces fabriqués dans le monde entier contribuent à la flotte israélienne de F-35, qu'Israël personnalise et entretient en partenariat avec Lockheed Martin et des entreprises nationales », indique le rapport. Depuis octobre 2023, les avions F-35 et F-16 ont « joué un rôle essentiel dans l'équipement d'Israël avec une puissance aérienne sans précédent, lui permettant de larguer environ 85 000 tonnes de bombes, dont la plupart non guidées, tuant et blessant plus de 179 411 Palestiniens et détruisant Gaza ».

 

« Les drones, hexacoptères et quadricoptères ont également été des machines à tuer omniprésentes dans le ciel de Gaza », indique le rapport. « Les drones, largement développés et fournis par Elbit Systems et Israel Aerospace Industries, volent depuis longtemps aux côtés des avions de combat, surveillant les Palestiniens et fournissant des renseignements sur les cibles. Au cours des deux dernières décennies, grâce au soutien de ces entreprises et à la collaboration d'institutions telles que le Massachusetts Institute of Technology, les drones utilisés par Israël ont été équipés de systèmes d'armes automatisés et ont acquis la capacité de voler en formation en essaim. »

 

Les entreprises japonaises FANUC vendent des produits d'automatisation et « fournissent des machines robotiques pour les chaînes de production d'armes, notamment à IAI, Elbit Systems et Lockheed Martin ».

 

« Des compagnies maritimes telles que la danoise A.P. Møller— Maersk A/S transportent des composants, des pièces, des armes et des matières premières, assurant un flux constant d'équipements militaires fournis par les USA après octobre 2023. »

 

Les dépenses militaires israéliennes ont augmenté de 65 % entre 2023 et 2024, pour atteindre 46,5 milliards de dollars, l'un des montants les plus élevés par habitant au monde. Cela a entraîné une forte augmentation de leurs bénéfices annuels, tandis que les entreprises d'armement étrangères, en particulier les fabricants de munitions et d'artillerie, en ont également profité.

 

Dans le même temps, les entreprises technologiques ont tiré profit du génocide en « fournissant des infrastructures à double usage pour intégrer la collecte et la surveillance de données de masse, tout en profitant du terrain d'essai unique pour les technologies militaires qu'offrent les territoires palestiniens occupés ». Elles améliorent « les services carcéraux et de surveillance, depuis les réseaux de télévision en circuit fermé (CCTV), la surveillance biométrique, les réseaux de points de contrôle à la pointe de la technologie, les « murs intelligents » et la surveillance par drone, jusqu'au cloud computing, à l'intelligence artificielle et à l'analyse de données qui soutiennent le personnel militaire sur le terrain ».

 

« Les entreprises technologiques israéliennes se développent souvent à partir d'infrastructures et de stratégies militaires », indique le rapport, « comme l'a fait le groupe NSO, fondé par d'anciens membres de l'unité 8200. Son logiciel espion Pegasus, conçu pour la surveillance secrète des smartphones, a été utilisé contre des militants palestiniens et commercialisé dans le monde entier pour cibler des dirigeants, des journalistes et des défenseurs des droits humains. Exportée en vertu de la loi sur le contrôle des exportations de défense, la technologie de surveillance du groupe NSO permet une « diplomatie des logiciels espions » tout en renforçant l'impunité de l'État. »

 

IBM, dont la technologie a facilité la production et le traitement par l'Allemagne nazie de cartes perforées pour les données du recensement national, la logistique militaire, les statistiques des ghettos, la gestion du trafic ferroviaire et la capacité des camps de concentration, est une fois de plus partenaire du génocide actuel.

 

Elle est présente en Israël depuis 1972. Elle dispense des formations aux agences militaires et de renseignement israéliennes, en particulier à l'unité 8200, qui est chargée des opérations clandestines, de la collecte de renseignements sur les signaux et du décryptage de codes, ainsi que du contre-espionnage, de la cyberguerre, du renseignement militaire et de la surveillance.

 

« Depuis 2019, IBM Israël exploite et met à niveau la base de données centrale de l'Autorité de la population et de l'immigration, permettant la collecte, le stockage et l'utilisation par le gouvernement des données biométriques sur les Palestiniens, et soutenant le régime discriminatoire des permis d'Israël », note le rapport.

 

Microsoft, présent en Israël depuis 1989, est « intégré dans les services pénitentiaires, la police, les universités et les écoles, y compris dans les colonies. Microsoft intègre ses systèmes et ses technologies civiles dans l'armée israélienne depuis 2003, tout en acquérant des start-ups israéliennes spécialisées dans la cybersécurité et la surveillance ».

 

« À mesure que l'apartheid israélien, l'armée et les systèmes de contrôle de la population génèrent des volumes de données de plus en plus importants, le recours au stockage et au calcul dans le cloud s'est accru », indique le rapport. « En 2021, Israël a attribué à Alphabet Inc. (Google) et Amazon.com, Inc. un contrat de 1,2 milliard de dollars (projet Nimbus), financé en grande partie par le ministère de la Défense, pour fournir une infrastructure technologique de base. »

 

Microsoft, Alphabet Inc. et Amazon « accordent à Israël un accès pratiquement illimité à leurs technologies de cloud et d'intelligence artificielle, améliorant ainsi les capacités de traitement des données, de prise de décision, de surveillance et d'analyse. »

 

L'armée israélienne, souligne le rapport, « a développé des systèmes d'intelligence artificielle tels que « Lavender », « Gospel » et « Where's Daddy ? » pour traiter les données et générer des listes de cibles, redéfinissant ainsi la guerre moderne et illustrant la double nature de l'intelligence artificielle ». Selon le rapport, il existe des « motifs raisonnables » de croire que Palantir Technology Inc., qui entretient des relations de longue date avec Israël, « a fourni une technologie de police prédictive automatique, une infrastructure de défense essentielle pour la construction et le déploiement rapides et à grande échelle de logiciels militaires, ainsi que sa plateforme d'intelligence artificielle, qui permet l'intégration en temps réel des données du champ de bataille pour une prise de décision automatisée ».


 

En avril 2025, le PDG de Palantir a répondu aux accusations selon lesquelles Palantir tue des Palestiniens à Gaza en déclarant : « Il s'agit principalement de terroristes, c'est vrai ».

 

« Les technologies civiles ont longtemps servi d'outils à double usage pour l'occupation coloniale », indique le rapport. « Les opérations militaires israéliennes s'appuient fortement sur les équipements des principaux fabricants mondiaux pour « déraciner » les Palestiniens de leurs terres, démolir leurs maisons, leurs bâtiments publics, leurs terres agricoles, leurs routes et autres infrastructures vitales. Depuis octobre 2023, ces machines ont joué un rôle essentiel dans la destruction de 70 % des structures et de 81 % des terres agricoles à Gaza. »

 

Depuis des décennies, Caterpillar Inc. fournit à l'armée israélienne des équipements utilisés pour démolir des maisons, des mosquées et des hôpitaux palestiniens, ainsi que pour « enterrer vivants des Palestiniens blessés », et a tué des militants, tels que Rachel Corrie.

 

« Israël a transformé le bulldozer D9 de Caterpillar en une arme automatisée et télécommandée, utilisée par l'armée israélienne dans presque toutes les opérations militaires depuis 2000 pour dégager les lignes d'incursion, « neutraliser » le territoire et tuer des Palestiniens », indique le rapport. Cette année, Caterpillar « a obtenu un nouveau contrat de plusieurs millions de dollars avec Israël ».

 

« La société coréenne HD Hyundai et sa filiale partielle Doosan, ainsi que le groupe suédois Volvo et d'autres grands fabricants de machines lourdes, sont depuis longtemps liés à la destruction de biens palestiniens, chacun fournissant des équipements par l'intermédiaire de concessionnaires israéliens sous licence exclusive », indique le rapport.

 

« Tout en contribuant à la destruction de la vie palestinienne dans les territoires palestiniens occupés, les entreprises ont également aidé à construire ce qui la remplace : des colonies et leurs infrastructures, l'extraction et le commerce de matériaux, d'énergie et de produits agricoles, et l'accueil de visiteurs dans les colonies comme s'il s'agissait d'une destination de vacances ordinaire. »

 

« Plus de 371 colonies et avant-postes illégaux ont été construits, alimentés en énergie et commercialisés par des entreprises facilitant le remplacement par Israël de la population indigène dans les territoires palestiniens occupés », conclut le rapport.

 

Ces projets de construction ont utilisé des excavatrices et des équipements lourds Caterpillar, HD Hyundai et Volvo. Hanson Israel, une filiale de la société allemande Heidelberg Materials AG, « a contribué au pillage de millions de tonnes de roche dolomitique dans la carrière de Nahal Raba, sur des terres saisies à des villages palestiniens en Cisjordanie ». La dolomite extraite est utilisée pour construire des colonies juives en Cisjordanie.

 

Les entreprises étrangères ont également « contribué au développement des routes et des infrastructures de transport public indispensables à la création et à l'expansion des colonies, et à leur connexion avec Israël, tout en excluant et en ségréguant les Palestiniens ».

 

Des sociétés immobilières mondiales vendent des propriétés dans les colonies à des acheteurs israéliens et internationaux. Parmi ces sociétés immobilières figure Keller Williams Realty LLC, qui « possède des succursales dans les colonies » par l'intermédiaire de sa franchise israélienne KW Israel. L'année dernière, par l'intermédiaire d'une autre franchise appelée Home in Israel, Keller Williams « a organisé une tournée de présentation immobilière au Canada et aux USA, parrainée conjointement par plusieurs sociétés qui développent et commercialisent des milliers d'appartements dans les colonies ».

 

Des plateformes de location, notamment Booking.com et Airbnb, proposent des biens immobiliers et des chambres d'hôtel dans des colonies juives illégales en Cisjordanie.

 

La société chinoise Bright Dairy & Food est l'actionnaire majoritaire de Tnuva, le plus grand conglomérat alimentaire israélien, qui utilise des terres saisies aux Palestiniens en Cisjordanie.

 

Dans le secteur de l'énergie, « Chevron Corporation, en consortium avec l'israélien NewMedEnergy (une filiale du groupe Delek répertorié dans la base de données du HCDH), extrait du gaz naturel des gisements de Leviathan et Tamar ; elle a versé 453 millions de dollars de redevances et de taxes au gouvernement israélien en 2023. Le consortium Chevron fournit plus de 70 % de la consommation énergétique israélienne. Chevron tire également profit de sa participation dans le gazoduc East Mediterranean Gas, qui traverse le territoire maritime palestinien, et des ventes de gaz à l'Égypte et à la Jordanie. »

 

BP et Chevron sont également « les principaux contributeurs aux importations israéliennes de pétrole brut, en tant que propriétaires majeurs respectivement du pipeline stratégique Azeri Bakou-Tbilisi-Ceyhan et du Kazakh Caspian Pipeline Consortium, ainsi que des champs pétrolifères associés. Chaque conglomérat a effectivement fourni 8 % du pétrole brut israélien entre octobre 2023 et juillet 2024, complété par des livraisons de pétrole brut provenant des champs pétroliers brésiliens, dans lesquels Petrobras détient les participations les plus importantes, et de carburant pour avions militaires. Le pétrole de ces sociétés alimente deux raffineries israéliennes.

« En fournissant à Israël du charbon, du gaz, du pétrole et du carburant, les entreprises contribuent aux infrastructures civiles qu'Israël utilise pour consolider son annexion permanente et qui servent désormais à détruire la vie des Palestiniens à Gaza », indique le rapport. « Les mêmes infrastructures auxquelles ces entreprises fournissent des ressources ont servi l'armée israélienne et sa destruction technologique et énergivore de Gaza. »

 

Les banques et les sociétés financières internationales ont également soutenu le génocide en achetant des bons du Trésor israéliens.

 

« En tant que principale source de financement du budget de l'État israélien, les bons du Trésor ont joué un rôle essentiel dans le financement de l'offensive en cours contre Gaza », indique le rapport. « De 2022 à 2024, le budget militaire israélien est passé de 4,2 % à 8,3 % du PIB, entraînant un déficit budgétaire public de 6,8 %. Israël a financé ce budget en forte expansion en augmentant ses émissions d'obligations, notamment 8 milliards de dollars en mars 2024 et 5 milliards de dollars en février 2025, parallèlement à des émissions sur son marché intérieur du nouveau shekel. »

 

Le rapport note que certaines des plus grandes banques mondiales, notamment BNP Paribas et Barclays, « sont intervenues pour renforcer la confiance du marché en souscrivant ces obligations d'État internationales et nationales, permettant ainsi à Israël de contenir la prime de taux d'intérêt, malgré une dégradation de sa note de crédit. Des sociétés de gestion d'actifs, notamment Blackrock (68 millions de dollars), Vanguard (546 millions de dollars) et PIMCO, la filiale usaméricaine de gestion d'actifs de l'assureur allemand Allianz (960 millions de dollars), figuraient parmi les quelque 400 investisseurs de 36 pays qui les ont achetées.

 

Les organisations caritatives confessionnelles sont « également devenues des facilitateurs financiers clés de projets illégaux, notamment dans les territoires palestiniens occupés, bénéficiant souvent de déductions fiscales à l'étranger malgré des cadres réglementaires stricts en matière de charité », indique le rapport.

 

« Le Fonds national juif (KKL-JNF) et ses plus de 20 filiales financent l'expansion des colonies et des projets liés à l'armée », indique le rapport. « Depuis octobre 2023, des plateformes telles qu’ Israel Gives ont permis un financement participatif déductible des impôts dans 32 pays pour les unités militaires et les colons israéliens. Les organisations Christian Friends of Israeli Communities, basée aux USA, Dutch Christians for Israel et leurs filiales mondiales ont envoyé plus de 12,25 millions de dollars en 2023 à divers projets qui soutiennent les colonies, y compris certains qui forment des colons extrémistes. »

 

Le rapport critique les universités qui s'associent à des universités et institutions israéliennes. Il note que les laboratoires du MIT « mènent des recherches sur les armes et la surveillance financées par le ministère israélien de la Défense ». Ces projets comprennent « le contrôle des essaims de drones — une caractéristique distincte de l'assaut israélien sur Gaza depuis octobre 2023 — les algorithmes de poursuite et la surveillance sous-marine ».

 

Le génocide nécessite un vaste réseau et des milliards de dollars pour se maintenir. Israël ne pourrait pas mener à bien son massacre massif des Palestiniens sans cet écosystème. Ces entités, qui tirent profit de la violence industrielle contre les Palestiniens et des déplacements massifs, sont aussi coupables de génocide que les unités militaires israéliennes qui déciment la population de Gaza. Elles aussi sont des criminels de guerre. Elles aussi doivent être tenues pour responsables.