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03/08/2025

ADAM GRANT
Cette sensation d’engourdissement que vous ressentez ? Il existe un mot pour la décrire


Adam Grant, The New York Times, 1/1/2024
Traduit par Tlaxcala


Illustration Cari Vander Yacht

Adam Grant (1981), contributeur à la rubrique Opinion du New York Times, est psychologue organisationnel à la Wharton School de l’université de Pennsylvanie. Il est l’auteur de « Hidden Potential » et « Think Again », et l’animateur du podcast TED « Re: Thinking ».

À la mi-octobre, quelques jours après l’attaque contre Israël, une amie m’a envoyé un SMS d’une rabbine. Elle disait qu’elle ne pouvait détourner les yeux des horreurs rapportées par les médias, mais qu’elle se sentait complètement engourdie. Elle avait du mal à se sentir utile, même de la plus infime manière : « Que puis-je faire ? »

Beaucoup de gens se sentent tout aussi désemparés, et beaucoup d’autres sont indignés par l’inaction politique qui s’ensuit. Une de mes collègues musulmanes s’est dite consternée par l’indifférence face aux atrocités et aux pertes de vies innocentes à Gaza et en Israël. Comment peut-on continuer à vivre comme si de rien n’était ?

Une conclusion courante est que les gens s’en moquent. Mais l’inaction n’est pas toujours causée par l’apathie. Elle peut aussi être le fruit de l’empathie. Plus précisément, elle peut résulter de ce que les psychologues appellent la « détresse empathique » : souffrir pour les autres tout en se sentant incapable d’aider.

Je l’ai ressenti intensément cet automne, alors que la violence s’intensifiait à l’étranger et que la colère résonnait à travers les USA. Impuissante en tant qu’enseignant, je ne savais pas comment protéger mes élèves de l’hostilité et de la haine. Inutile en tant que psychologue et écrivain, je trouvais les mots trop vides pour offrir un quelconque espoir. Impuissant en tant que parent, je cherchais des moyens de rassurer mes enfants en leur disant que le monde est un endroit sûr et que la plupart des gens sont bons. Très vite, j’ai fini par éviter complètement les informations et changer de sujet dès que la guerre était évoquée. Comprendre comment l’empathie peut nous paralyser ainsi est une étape essentielle pour aider les autres, mais aussi nous-mêmes.

La détresse empathique explique pourquoi de nombreuses personnes se sont désengagées à la suite de ces tragédies. Les petits gestes qu’elles pourraient faire semblent futiles. Faire un don à une association caritative revient à verser une goutte d’eau dans l’océan. Publier sur les réseaux sociaux revient à mettre les pieds dans un nid de guêpes. Ayant conclu que rien de ce qu’elles font ne changera quoi que ce soit, elles commencent à devenir indifférentes.

Les symptômes de la détresse empathique ont été initialement diagnostiqués dans le domaine de la santé, chez des infirmières et des médecins qui semblaient devenir insensibles à la douleur de leurs patients. Les premiers chercheurs ont qualifié ce phénomène de « fatigue compassionnelle » et l’ont décrit comme « le coût de l’empathie ». La théorie était que le fait d’être témoin d’autant de souffrance est une forme de traumatisme vicariant [indirect] qui nous épuise jusqu’à ce que nous n’ayons plus assez d’énergie pour nous soucier des autres.

Mais lorsque deux neuroscientifiques, Olga Klimecki et Tania Singer, ont examiné les preuves, elles ont découvert que le terme « fatigue compassionnelle » était impropre. Prendre soin des autres n’est pas coûteux en soi. Ce qui épuise les gens, ce n’est pas seulement d’être témoin de la douleur des autres, mais de se sentir incapable de la soulager. En période d’angoisse prolongée, l’empathie est source de détresse supplémentaire, voire de dépression dans certains cas. Ce dont nous avons besoin, c’est plutôt de compassion.

Bien que ces termes soient souvent utilisés de manière interchangeable, l’empathie et la compassion ne sont pas la même chose. L’empathie consiste à absorber les émotions des autres comme si elles étaient les vôtres : « Je souffre pour vous ». La compassion concentre votre action sur leurs émotions : « Je vois que vous souffrez, et je suis là pour vous ».

C’est une grande différence. « L’empathie est partiale », écrit le psychologue Paul Bloom. C’est quelque chose que nous réservons généralement à notre propre groupe, et en ce sens, elle peut même être « une force puissante pour la guerre et les atrocités ».

Une autre différence est que l’empathie nous fait souffrir. Les neuroscientifiques peuvent le voir dans les scanners cérébraux. Le Dr Klimecki, le Dr Singer et leurs collègues ont formé des personnes à faire preuve d’empathie en essayant de ressentir la douleur des autres. Lorsque les participants voyaient quelqu’un souffrir, cela activait un réseau neuronal qui s’illuminait s’ils ressentaient eux-mêmes de la douleur. Cela faisait mal. Et lorsque les gens ne peuvent pas aider, ils échappent à la douleur en se retirant.

Pour lutter contre cela, l’équipe de Klimecki et Singer a appris à ses participants à réagir avec compassion plutôt qu’avec empathie, en se concentrant non pas sur le partage de la douleur des autres, mais sur la prise en compte de leurs sentiments et le réconfort. Un autre réseau neuronal s’est activé, associé à l’affiliation et aux liens sociaux. C’est pourquoi de plus en plus de preuves suggèrent que la compassion est meilleure pour la santé et plus bienveillante envers les autres que l’empathie : lorsque vous voyez quelqu’un souffrir, au lieu de vous submerger et de vous faire battre en retraite, la compassion vous motive à tendre la main et à aider.

Au milieu des récentes turbulences sur les campus universitaires, j’ai reçu un e-mail inattendu d’une vieille amie nommée Sarah. Consciente de l’impact que cela avait sur moi et mes étudiants, elle m’a écrit : « Je n’ai rien d’autre à dire, si ce n’est que je voulais t’envoyer un gros câlin. Et te rappeler que je vous aime beaucoup, vous et votre famille. » Elle a ajouté : « Si tu as besoin de quelqu’un à qui parler, je suis là. » Cela m’a réchauffé le cœur de savoir qu’elle pensait à nous.

La forme la plus élémentaire de compassion n’est pas d’apaiser la détresse, mais de la reconnaître. Lorsque nous ne pouvons pas soulager les gens, nous pouvons tout de même faire une différence en leur montrant qu’ils sont pris en considération. Et dans mes recherches, j’ai découvert qu’être utile avait un avantage secondaire : c’est un antidote au sentiment d’impuissance.

Pour déterminer qui a besoin de votre soutien après un événement terrible, la psychologue Susan Silk suggère d’imaginer une cible, avec les personnes les plus proches du traumatisme dans le centre et celles qui sont plus périphériquement touchées dans les anneaux extérieurs.

Les victimes de la violence en Israël et à Gaza se trouvent dans le cercle central. Les membres de leur famille immédiate et leurs amis les plus proches se trouvent dans le cercle qui les entoure. La communauté locale se trouve dans le cercle suivant, suivie des personnes d’autres communautés qui partagent une identité ou une affiliation avec elles. Une fois que vous avez déterminé où vous vous situez sur la cible, cherchez du soutien auprès de personnes extérieures à votre cercle et offrez-le à celles qui sont plus proches du centre.

Même si les personnes ne sont pas personnellement dans la ligne de mire, les attaques visant les membres d’un groupe spécifique peuvent briser le sentiment de sécurité de toute une population. C’est ce que ressentent de nombreux musulmans en réaction à la terrible fusillade qui a coûté la vie à trois étudiants palestiniens dans le Vermont. C’est ce que ressentent de nombreux juifs face aux expressions ignobles d’antisémitisme. Et c’est ce qui laisse beaucoup de personnes autour d’eux paralysées par la détresse empathique, ne sachant pas comment aider.

Si vous remarquez qu’une personne de votre entourage semble indifférente à une question qui vous tient à cœur, il vaut la peine de vous demander quelle souffrance elle porte en elle. Au lieu de lui demander d’en faire plus, il est peut-être temps de lui montrer de la compassion et de l’aider à trouver de la compassion pour elle-même.

Votre petit geste de gentillesse ne mettra pas fin à la crise au Moyen-Orient, mais il peut aider quelqu’un d’autre. Et cela peut vous donner la force d’aider davantage.

C’est pourquoi j’écris cet article. Ce n’est pas parce que je ressens votre douleur. C’est parce que je vois votre douleur, tout comme d’autres ont vu la mienne et m’ont tendu la main. ça m’a aidé. 

Una carta de más de mil rabinos de todo el mundo...

A fecha de 3 de agosto de 2025, 1221 rabinos de todo el mundo, principalmente de USA, habían firmado esta carta abierta, publicada por la Sinagoga Judía Liberal, fundada en 1911 en Londres y que desde entonces se ha esparcido por Europa y las Américas. Traducido por Tlaxcala

El pueblo judío se enfrenta a una grave crisis moral que amenaza los cimientos mismos del judaísmo como voz ética que ha sido desde la época de los profetas de Israel. No podemos permanecer en silencio ante esta situación.

Como rabinos y líderes judíos de todo el mundo, incluido el Estado de Israel, estamos profundamente comprometidos con el bienestar de Israel y del pueblo judío.

Admiramos los numerosos y notables logros de Israel. Reconocemos, y muchos de nosotros sufrimos, los enormes desafíos a los que se enfrenta sin descanso el Estado de Israel, rodeado desde hace tanto tiempo por enemigos y enfrentándose a amenazas existenciales procedentes de muchos frentes. Aborrecemos la violencia de organizaciones terroristas nihilistas como Hezbolá y Hamás. Les exigimos que liberen inmediatamente a todos los rehenes, retenidos durante tanto tiempo en túneles en condiciones espantosas y sin acceso a asistencia médica.

Apoyamos inequívocamente la legitimidad de la lucha de Israel contra estas fuerzas malignas de destrucción. Entendemos que el ejército israelí dé prioridad a la protección de la vida de sus soldados en esta batalla en curso, y lamentamos la pérdida de la vida de cada uno de ellos.

Pero no podemos tolerar los asesinatos en masa de civiles, entre ellos un gran número de mujeres, niños y ancianos, ni el uso del hambre como arma de guerra. Las repetidas declaraciones de intenciones y acciones de ministros del Gobierno israelí, de algunos oficiales del ejército israelí y el comportamiento de grupos de colonos criminalmente violentos en Cisjordania, a menudo con el apoyo de la policía y el ejército, han sido factores importantes que nos han llevado a esta crisis. La matanza de un gran número de palestinos en Gaza, incluidos aquellos que buscaban desesperadamente alimentos, ha sido ampliamente difundida por medios de comunicación respetables y no puede negarse razonablemente. Las severas restricciones impuestas a la ayuda humanitaria en Gaza y la política de privar de alimentos, agua y suministros médicos a una población civil necesitada contradicen los valores esenciales del judaísmo tal y como lo entendemos. Los continuos ataques no provocados, incluidos asesinatos y robos, contra la población árabe en Cisjordania han sido documentados una y otra vez.

No podemos permanecer en silencio.

En nombre de la santidad de la vida, de los valores fundamentales de la Torá, según los cuales todas las personas han sido creadas a imagen y semejanza de Dios, se nos ordena tratar a todos los seres humanos con justicia y, siempre que sea posible, se nos exige ejercer la misericordia y la compasión;

En nombre de lo que el pueblo judío ha aprendido amargamente de la historia como víctima, una y otra vez, de la marginación, la persecución y el intento de aniquilación;

En nombre de la reputación moral no solo de Israel, sino del judaísmo mismo, el judaísmo al que hemos dedicado nuestras vidas,

Hacemos un llamamiento al primer ministro y al Gobierno de Israel

Para que respeten toda vida inocente;

Para que pongan fin de inmediato al uso y la amenaza del hambre como arma de guerra;

Para que permitan la ayuda humanitaria a gran escala, bajo supervisión internacional, protegiéndola del control o el robo por parte de Hamás;

Que trabajen con urgencia por todas las vías posibles para traer de vuelta a todos los rehenes y poner fin a los combates; 

Que utilicen las fuerzas del orden para poner fin a la violencia de los colonos en Cisjordania e investiguen y enjuicien enérgicamente a los colonos que acosan y agreden a los palestinos;

Que abran canales de diálogo junto con sus socios internacionales para avanzar hacia una solución justa, que garantice la seguridad de Israel, la dignidad y la esperanza de los palestinos y un futuro pacífico viable para toda la región.

«Soy judío porque nuestros antepasados fueron los primeros en ver que el mundo está impulsado por un propósito moral, que la realidad no es una guerra incesante de los elementos, que deben ser adorados como dioses, ni la historia una batalla en la que la fuerza es el derecho y el poder debe ser apaciguado. La tradición judía dio forma a la civilización moral de Occidente, enseñando por primera vez que la vida humana es sagrada, que el individuo no puede ser sacrificado por la masa, y que ricos y pobres, grandes y pequeños, son todos iguales ante Dios». Rabino Jonathan Sacks, "Radical Then, Radical Now" (Londres, 2000).

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Los estudiantes de rabino actualmente matriculados pueden firmar.

Firmantes

Une lettre signée par plus d’un millier de rabbins du monde entier...

À la date du 3 août 2025, 1221 rabbins du monde entier, principalement des USA, avaient signé cette lettre ouverte, publiée par la Synagogue juive libérale, fondée en 1911 à Londres et qui a dès lors essaimé en Europe et aux Amériques. Traduit par Tlaxcala


 Le peuple juif est confronté à une grave crise morale qui menace les fondements mêmes du judaïsme, voix morale depuis l’époque des prophètes d’Israël. Nous ne pouvons rester silencieux face à cette situation.

En tant que rabbins et dirigeants juifs du monde entier, y compris de l’État d’Israël, nous sommes profondément attachés au bien-être d’Israël et du peuple juif.

Nous admirons les nombreuses et remarquables réalisations d’Israël. Nous reconnaissons, et beaucoup d’entre nous en font l’expérience, les défis considérables auxquels l’État d’Israël est confronté sans relâche, entouré depuis si longtemps d’ennemis et menacé dans son existence même par de nombreux fronts. Nous abhorrons la violence d’organisations terroristes nihilistes telles que le Hezbollah et le Hamas. Nous appelons ces organisations à libérer immédiatement tous les otages, détenus depuis si longtemps dans des tunnels dans des conditions épouvantables, sans accès à des soins médicaux. Nous soutenons sans équivoque la légitimité de la lutte d’Israël contre ces forces maléfiques de destruction. Nous comprenons que l’armée israélienne donne la priorité à la protection de la vie de ses soldats dans ce combat qui se poursuit, et nous pleurons la perte de chaque soldat.

Mais nous ne pouvons tolérer les massacres de civils, dont un grand nombre de femmes, d’enfants et de personnes âgées, ni l’utilisation de la famine comme arme de guerre. Les déclarations d’intention et les actions répétées des ministres du gouvernement israélien, de certains officiers de l’armée israélienne et le comportement de groupes de colons criminels et violents en Cisjordanie, souvent avec le soutien de la police et de l’armée, ont été des facteurs majeurs qui nous ont conduits à cette crise. Le massacre d’un grand nombre de Palestiniens à Gaza, y compris ceux qui cherchaient désespérément de la nourriture, a été largement rapporté par des médias respectables et ne peut être raisonnablement nié. Les restrictions sévères imposées à l’aide humanitaire à Gaza et la politique de privation de nourriture, d’eau et de fournitures médicales à une population civile dans le besoin sont contraires aux valeurs fondamentales du judaïsme telles que nous les comprenons. Les attaques non provoquées, y compris les meurtres et les vols, contre les populations arabes en Cisjordanie ont été documentées à maintes reprises.

Nous ne pouvons rester silencieux.

Au nom du caractère sacré de la vie, des valeurs fondamentales de la Torah selon lesquelles chaque personne est créée à l’image de Dieu, selon lesquelles nous avons pour commandement de traiter chaque être humain avec justice et selon lesquelles, dans la mesure du possible, nous sommes tenus de faire preuve de miséricorde et de compassion ;

Au nom de ce que le peuple juif a appris à ses dépens au cours de son histoire, en tant que victime, à maintes reprises, de marginalisation, de persécution et de tentatives d’extermination ;

Au nom de la réputation morale non seulement d’Israël, mais aussi du judaïsme lui-même, le judaïsme auquel nous consacrons notre vie,

Nous appelons le Premier ministre et le gouvernement d’Israël

À respecter toute vie innocente ;

À cesser immédiatement d’utiliser et de menacer d’utiliser la famine comme arme de guerre ;

À autoriser une aide humanitaire massive, sous supervision internationale, tout en se prémunissant contre le contrôle ou le vol par le Hamas ;

À œuvrer d’urgence par tous les moyens possibles pour ramener tous les otages chez eux et mettre fin aux combats ; 

À utiliser les forces de l’ordre pour mettre fin à la violence des colons en Cisjordanie et à enquêter et poursuivre vigoureusement les colons qui harcèlent et agressent les Palestiniens ;

À ouvrir des voies de dialogue avec les partenaires internationaux afin de parvenir à un règlement juste, garantissant la sécurité d’Israël, la dignité et l’espoir pour les Palestiniens, ainsi qu’un avenir pacifique viable pour toute la région.

« Je suis juif parce que nos ancêtres ont été les premiers à comprendre que le monde est animé par une finalité morale, que la réalité n’est pas une guerre incessante des éléments, qu’il faut vénérer comme des dieux, ni une histoire faite de combats où la loi du plus fort prévaut et où le pouvoir doit être apaisé. La tradition juive a façonné la civilisation morale de l’Occident, enseignant pour la première fois que la vie humaine est sacrée, que l’individu ne peut être sacrifié pour la masse, et que riches et pauvres, grands et petits, sont tous égaux devant Dieu. » Rabbin Jonathan Sacks, Radical Then, Radical Now (Londres, 2000).

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Les étudiants rabbiniques actuellement inscrits sont invités à signer.

Signataires

02/08/2025

MORGAN LERETTE
No son Blackwater ni Wagner, pero los paramilitares yanquis contratados en Gaza son mercenarios al 100 %

Hay una diferencia, y lo que está sucediendo hoy nos llevará a un futuro mucho más oscuro

Morgan Lerette, Responsible Statecraft, 31/7/2025
Traducido por Tlaxcala

Morgan Lerette es un exoficial de inteligencia del ejército de USA que trabajó para Blackwater entre 2004 y 2005. Es autor de «Guns, Girls, and Greed: I was a Blackwater Mercenary in Iraq» (Armas, chicas y codicia: fui mercenario de Blackwater en Irak). Tras abandonar el ejército usamericano con el rango de capitán, Morgan se graduó en la Fletcher School of Law and Diplomacy de la Universidad de Tufts con un máster en Banca y Finanzas Internacionales.

 

Los usamericanos que trabajan para una empresa militar privada poco conocida con sede en USA han comenzado a denunciar ante los medios de comunicación y los miembros del Congreso que su trabajo ha consistido en utilizar munición real para controlar a la multitud y otras medidas abusivas contra civiles desarmados que buscaban comida en los controvertidos centros de distribución de alimentos gestionados por la Fundación Humanitaria Global (GHF) en Gaza.

UG Solutions fue contratada por la GHF para garantizar la seguridad y la entrega de alimentos en Gaza. La GHF, con la ayuda de las CMP [contratistas militares privados], afirma haber proporcionado casi 100 millones de comidas a Gaza. Israel puso a la GHF al mando de lo que antes era la misión de ayuda dirigida por la ONU.

Sin embargo, la ONU ha calificado el nuevo modelo de «abominación» que «no proporciona nada más que hambre y disparos al pueblo de Gaza», en referencia a los 1000 habitantes de Gaza que han muerto cerca o en los centros de la GHF desde mayo. Las Fuerzas de Defensa de Israel (FDI) han sido acusadas de disparar y bombardear a civiles desarmados. Los contratistas usamericanos afirman haberlo presenciado y que se les ha ordenado utilizar munición real en sus propias operaciones de control de multitudes.


UG Solutions es una de las dos empresas contratistas usamericanas que trabajan en los centros de distribución de alimentos. Ambas han negado rotundamente las acusaciones de los contratistas, al igual que las FDI. La GHF también ha publicado respuestas exhaustivas en las que califica las acusaciones de totalmente falsas.

Huelga decir que esto plantea un montón de preguntas sobre el uso de contratistas usamericanos en esta zona de conflicto en particular, pero también sobre quiénes son. Según toda la información disponible sobre UG Solutions, no operan bajo la bandera ni la protección de un contrato con una agencia usamericana, sino de una entidad extranjera. Esta ampliación del ámbito de actuación, en mi opinión, convierte a UG Solutions en una organización mercenaria en toda regla y lleva a la industria por un camino muy oscuro.

 

¿Qué es un mercenario?

El uso de contratistas militares privados (CMP) en Irak creó una zona gris entre los combatientes y los civiles que desempeñaban funciones de combate en una zona de guerra. USA, que no quería ser visto como un ocupante, entregó el gobierno de Irak en 2004. En teoría, esto significaba que la misión militar había terminado y que comenzaba la misión diplomática.

En la práctica, la guerra continuó y los diplomáticos necesitaban la protección de miembros no militares. Civiles que trabajaban para empresas como Dyncorp y Blackwater protegían a las personas encargadas de ayudar al incipiente Gobierno iraquí a reconstruir el país. ¿Eran mercenarios? La respuesta corta es: más o menos.

Las Naciones Unidas utilizan seis criterios para definir el término «mercenario».

Alguien que:

1. Es reclutado especialmente para combatir en un conflicto armado.

2. Participa directamente en las hostilidades.

3. Su motivación principal es el beneficio privado (una compensación significativa prometida).

4. No es nacional de una de las partes en conflicto.

5. No es miembro de las fuerzas armadas de una de las partes en conflicto.

6. No ha sido enviado por un Estado en misión oficial.

Los juristas pueden discutir la definición legal de cada criterio, pero, según mi cálculo, y habiendo trabajado para Blackwater en 2004-2005, los CMP cumplen cuatro de los seis criterios (1, 2, 3 y 5).

¿Es UG Solutions la próxima Blackwater?

No. Pero comparten similitudes. Blackwater ganó notoriedad protegiendo a diplomáticos en Irak en 2003. El contrato para proteger al jefe de la Autoridad Provisional de la Coalición, Paul Bremer, dio lugar a contratos con el Departamento de Estado de los USA (DoS) para proteger a diplomáticos, otras agencias gubernamentales (CIA, FBI, etc.), senadores usamericanos y cualquier otra persona que quisiera comprobar los progresos realizados en Irak.

La nuestra era principalmente una operación defensiva en la que protegíamos a personas y lugares, pero teníamos que desplazarnos por todo el país para hacerlo. Esta es también una zona gris en la que teníamos que desplazarnos por todo el país con y sin las personas a las que protegíamos. Esto significaba despejar el tráfico utilizando las mismas armas que se entregaban al ejército usamericano. Algunos podrían argumentar que se trataba de una operación defensiva, pero los vídeos que se pueden ver en YouTube se parecen mucho a operaciones ofensivas.

Estos contratos fueron adjudicados por el Departamento de Estado a Blackwater, que a su vez contrató a contratistas independientes (yo) para trabajar para ellos en Irak. Con múltiples capas de separación entre el otorgante del contrato (el Departamento de Estado) y los hombres que realizaban el trabajo sobre el terreno, se ha dicho que Blackwater no era un grupo mercenario, sino que los contrataba.

Volviendo a la definición de mercenario de la ONU, sostengo que se cumplen cuatro de los seis criterios: fuimos reclutados para combatir, participamos en hostilidades, estábamos motivados por ganancias privadas y no éramos miembros de las fuerzas armadas en el conflicto.

Al entrar en la zona gris creada por la contratación de CMP, podría argumentar que tampoco éramos nacionales de una de las partes en conflicto, ya que la guerra era ahora una misión «diplomática» entre USA e Irak, en la que Irak solicitó la ayuda militar de USA, por lo que técnicamente ya no estábamos «en guerra» con Irak. Pero bueno, yo tenía pasaporte diplomático y Blackwater me dijo que teníamos inmunidad diplomática, así que definitivamente fui enviado por el Estado en misión oficial.

¿Es UG Solutions el próximo Grupo Wagner?

No. Sinceramente, no tienen nada en común. Wagner se conoce comúnmente como un grupo mercenario, pero según la definición de la ONU, no lo es. Son una extensión del ejército ruso. Es cierto que reclutaban en prisiones y han cometido crímenes de guerra, pero no son mercenarios. De las tres empresas, son los únicos que pueden afirmar que no son mercenarios.

La principal diferencia entre Wagner y Blackwater es que Wagner es una unidad militar. Llevan a cabo operaciones ofensivas, conquistan y mantienen territorios, y son enviados a lugares donde Rusia quiere ejercer su influencia. No fue hasta 2023 cuando Vladimir Putin confesó que Wagner estaba financiada por el Gobierno. También tienen una estructura jerárquica y un código de conducta similares a los del ejército usamericano. Es cierto que no parecen cumplirlo de la misma manera que los miembros del ejército usamericano que están regulados por el Código Uniforme de Justicia Militar (UCMJ), pero existe. Eso es más de lo que tenía Blackwater.

Basándonos en esto, no son más un «ejército mercenario» que el ejército usamericano. Sé que esto va a molestar a algunos, pero yo no he creado los criterios, así que no se enfaden conmigo.



¿Es UG Solutions un nuevo tipo de mercenariado?

Sí. UG Solutions es un grupo mercenario.

Cumplen todos los criterios. No son parte en el conflicto de Gaza, fueron reclutados para participar en hostilidades, no fueron enviados por el Gobierno de los USA, no son nacionales de ninguna de las partes en conflicto, no forman parte de ningún ejército y están allí por motivos económicos. Quiero dejar claro que UG Solutions, como empresa, es un grupo mercenario. Los hombres que trabajan para ella también son mercenarios.

Al igual que Blackwater, se dedican principalmente a operaciones defensivas y el Departamento de Estado de USA ha ayudado a financiar la GHF, pero tienen su sede en USA y trabajan para una entidad extranjera, en una zona de combate, por dinero. Es hora de llamar a las cosas por su nombre: las empresas usamericanas están directamente involucradas en actividades mercenarias y tratan de protegerse bajo la apariencia de ser contratistas militares privados.

¿Qué significa esto?

UG Solutions tomó el modelo de las CMP y lo llevó más allá al contratar a una entidad extranjera. No hay ninguna conexión con el gobierno de USA. No hay forma de que se protejan bajo la bandera usamericana. Es cierto que su misión es aparentemente humanitaria, señalando que la ONU utiliza contratistas para operaciones similares. Tienen razón, aunque sea una razón poco sólida.

Los denunciantes han afirmado que han participado en tácticas ofensivas agresivas contra la población desarmada de Gaza que acudía a los centros de la GHF en busca de alimentos.

El uso de los CMP aquí ha evolucionado hasta el punto de que hay poca diferencia entre la contratación y el trabajo mercenario. UG Solutions ha traspasado los límites de lo que es apropiado para las CMP con sede en USA, tanto desde el punto de vista ético como legal, al hacer caso omiso de la moralidad y trabajar para una organización no afiliada al Gobierno usamericano. Los políticos permanecen en silencio mientras se produce un cambio radical, negándose a reconocer, y mucho menos a regular, las empresas privadas que actúan como mandatarios militares. Lamentablemente, esto continuará hasta que se repita un incidente como la emboscada a cuatro contratistas de Blackwater en Faluya, Irak, en 2004.

Es hora de llamar a esto por su nombre: trabajo mercenario. Si nos negamos a definirlo, nunca tendremos la conversación sobre si debemos o no seguir utilizando los CMP como sustitutos del ejército y la política exterior de USA. Nos debemos a nosotros mismos abordar este alcance cada vez mayor antes de que lleve a que más civiles usamericanos se encuentren en una zona de combate.

MORGAN LERETTE
Ce n’est ni Blackwater ni Wagner, mais les paramilitaires yankees engagés à Gaza sont à 100 % des mercenaires

Il y a une différence, et ce qui se passe aujourd’hui nous mènera vers un avenir bien plus sombre

Morgan Lerette, Responsible Statecraft, 31/7/2025

Traduit par Tlaxcala

Morgan Lerette est un ancien officier du renseignement militaire US qui a travaillé pour Blackwater de 2004 à 2005. Il est l’auteur de « Guns, Girls, and Greed: I was a Blackwater Mercenary in Iraq » (Armes, filles et cupidité : j’étais mercenaire pour Blackwater en Irak). Après avoir quitté l’armée usaméricaine avec le grade de capitaine, Morgan a obtenu un master en banque et finance internationales à la Fletcher School of Law and Diplomacy de l’université Tufts.

 

Des USAméricains travaillant pour une société militaire privée peu connue basée aux USA ont commencé à se manifester auprès des médias et des membres du Congrès, affirmant que leur travail consistait à utiliser des balles réelles pour contrôler les foules et à prendre d’autres mesures abusives contre des civils non armés qui cherchaient de la nourriture dans des sites controversés de distribution alimentaire gérés par la Global Humanitarian Foundation (GHF) à Gaza.


UG Solutions a été engagée par la GHF pour sécuriser et livrer de la nourriture à Gaza. Le GHF, avec l’aide des SMP [Sous-traitants militaires privés], affirme avoir
fourni près de 100 millions de repas à Gaza. Israël a confié à la GHF le contrôle de ce qui était auparavant la mission d’aide humanitaire dirigée par l’ONU.

L’ONU a toutefois qualifié ce nouveau modèle d’« abomination » qui « n’apporte rien d’autre que la famine et les coups de feu à la population de Gaza », faisant référence aux 1 000 Gazaouis qui ont été tués près ou dans les centres de la GHF depuis mai. Les Forces de défense israéliennes (FDI) ont été accusées d’avoir tiré et bombardé des civils non armés. Les employés des sous-traitants usaméricains affirment en avoir été témoins et avoir reçu l’ordre d’utiliser des balles réelles dans le cadre de leurs propres opérations de contrôle des foules

UG Solutions est l’une des deux sociétés usaméricaines sous contrat travaillant dans les centres alimentaires. Toutes deux ont catégoriquement nié les accusations des employés, tout comme les FDI. La GHF a également publié des réponses détaillées qualifiant ces accusations de totalement fausses.

Inutile de dire que cela soulève de nombreuses questions sur le recours à des entrepreneurs usaméricains dans cette zone de conflit particulière, mais aussi sur leur identité. D’après toutes les informations disponibles sur UG Solutions, cette société n’opère pas sous la bannière ni sous la protection d’une agence usaméricaine, mais d’une entité étrangère. Cette extension de son champ d’action, selon moi, fait d’UG Solutions une organisation mercenaire à part entière et entraîne le secteur dans une voie très sombre.

Qu’est-ce qu’un mercenaire ?

Le recours à des sociétés militaires privées (SMP) en Irak a créé une zone grise entre les combattants et les civils privés remplissant des rôles de combattants dans une zone de guerre. Les USA, ne voulant pas être considérés comme des occupants, ont transféré le pouvoir en Irak en 2004. En théorie, cela signifiait la fin de la mission militaire et le début de la mission diplomatique.

Dans la pratique, la guerre faisait rage et les diplomates devaient être protégés par des membres non militaires. Des civils travaillant pour des entreprises telles que Dyncorp et Blackwater protégeaient les personnes chargées d’aider le gouvernement naissant de l’Irak à se reconstruire. Étaient-ils des mercenaires ? La réponse courte est : en quelque sorte.

Les Nations unies utilisent six critères pour définir le terme « mercenaire ».

Une personne qui :

1. Est spécialement recrutée pour combattre dans un conflit armé

2. Participe directement aux hostilités

3. Est principalement motivée par un gain privé (une compensation importante promise)

4. N’est pas ressortissante d’une partie au conflit

5. N’est pas membre des forces armées d’une partie au conflit

6. N’est pas envoyé par un État dans le cadre d’une mission officielle

Les juristes peuvent débattre de la définition juridique de chaque critère, mais d’après mes calculs et mon expérience chez Blackwater en 2004-2005, les SMP répondent à quatre des six critères (1, 2, 3 et 5).

UG Solutions est-elle la prochaine Blackwater ?

Non. Mais ils présentent des similitudes. Blackwater s’est fait connaître en protégeant des diplomates en Irak en 2003. Le contrat visant à protéger le chef de l’Autorité provisoire de la coalition, Paul Bremer, a débouché sur des contrats avec le département d’État américain (DoS) pour protéger les diplomates, d’autres agences gouvernementales (CIA, FBI, etc.), des sénateurs usaméricains et toute autre personne souhaitant vérifier les progrès réalisés en Irak.

Notre mission était principalement défensive : nous protégions des personnes et des lieux, mais nous devions nous déplacer dans tout le pays pour le faire. Il s’agissait également d’une zone grise, car nous devions nous déplacer dans le pays avec ou sans les personnes que nous protégions. Cela impliquait de dégager la circulation à l’aide des mêmes armes que celles fournies à l’armée usaméricaine. Certains pourraient arguer qu’il s’agissait toujours d’une mission défensive, mais les vidéos de nous sur YouTube ressemblent beaucoup à des opérations offensives.

Ces contrats ont été attribués par le DoS à Blackwater, qui a ensuite engagé des contractants indépendants (moi) pour travailler pour eux en Irak. Compte tenu des multiples niveaux de séparation entre le donneur d’ordre (le DoS) et les hommes qui effectuaient le travail sur le terrain, on a dit que Blackwater n’était pas un groupe mercenaire, mais qu’il les avait engagés.

Pour en revenir à la définition du mercenaire donnée par l’ONU, je soutiens que nous remplissions quatre des six critères : nous avions été recrutés pour combattre, nous avions participé à des hostilités, nous étions motivés par un gain personnel et nous n’étions pas membres des forces armées en conflit.

En entrant dans la zone grise créée par le recours à des SMP, je pourrais faire valoir que nous n’étions pas non plus ressortissants d’une partie au conflit, car la guerre était désormais une mission « diplomatique » entre les USA et l’Irak, ce dernier ayant demandé l’aide militaire des USA, de sorte que nous n’étions techniquement plus « en guerre » avec l’Irak. Mais bon, j’avais un passeport diplomatique et Blackwater m’avait dit que nous bénéficions de l’immunité diplomatique, donc j’étais bien envoyé par l’État en mission officielle.

UG Solutions est-elle le prochain groupe Wagner ?

Non. Honnêtement, ils n’ont aucun point commun. Wagner est communément considéré comme un groupe de mercenaires, mais selon la définition de l’ONU, ce n’est pas le cas. Il s’agit d’une extension de l’armée russe. Certes, ils ont recruté dans les prisons et ont commis des crimes de guerre, mais ce ne sont pas des mercenaires. Des trois sociétés, c’est la seule qui peut prétendre ne pas être mercenaire.

La principale différence entre Wagner et Blackwater est que Wagner est une unité militaire. Elle mène des opérations offensives, s’empare et occupe des territoires, et est envoyée dans des endroits où la Russie veut exercer son influence. Ce n’est qu’en 2023 que Vladimir Poutine a avoué que Wagner était financé par le gouvernement. Ils ont également une structure hiérarchique et un code de conduite similaires à ceux de l’armée usaméricaine. Certes, ils ne semblent pas les respecter de la même manière que les militaires usaméricains sont régis par le Code uniforme de justice militaire (UCMJ), mais ils existent. C’est plus que ce qu’avait Blackwater.

Sur cette base, ils ne sont pas plus une « armée mercenaire » que l’armée usaméricaine. Je sais que cela va en déranger certains, mais je n’ai pas créé ces critères, alors ne m’en voulez pas.

UG Solutions est-elle une nouvelle forme de mercenariat ?

Oui. UG Solutions est un groupe mercenaire. Ils répondent à tous les critères. Ils ne sont pas partie prenante au conflit à Gaza, ont été recrutés pour participer aux hostilités, n’ont pas été envoyés par le gouvernement usaméricain, ne sont pas ressortissants d’une partie au conflit, ne font pas partie d’une armée et sont là pour leur profit personnel. Je tiens à préciser que UG Solutions, en tant qu’entreprise, est un groupe mercenaire. Les hommes qui travaillent pour elle sont également des mercenaires.

À l’instar de Blackwater, ils mènent principalement des opérations défensives et le département d’État usaméricain a contribué au financement de la GHF, mais leur siège social est situé aux USA et ils travaillent pour une entité étrangère, dans une zone de combat, pour de l’argent. Il est temps d’appeler les choses par leur nom : des entreprises usaméricaines sont directement impliquées dans des activités mercenaires et tentent de se protéger sous le couvert d’une société militaire privée.

Qu’est-ce que cela signifie ?

UG Solutions a repris le modèle des SMP et l’a fait évoluer en passant des contrats avec une entité étrangère. Il n’y a aucun lien avec le gouvernement usaméricain. Ils ne peuvent en aucun cas se protéger sous le drapeau usaméricain. Certes, leur mission est ostensiblement humanitaire, soulignant que l’ONU fait appel à des contractants pour des opérations similaires. Ils ont un argument, même s’il est fragile. Des lanceurs d’alerte ont déclaré avoir participé à des tactiques offensives agressives contre la population non armée de Gaza qui se rendait sur les sites de la GHF pour se procurer de la nourriture.

Le recours aux SMP ici a évolué au point qu’il n’y a plus guère de différence entre le travail sous contrat et le mercenariat. UG Solutions a repoussé les limites de ce qui est acceptable pour les SMP basées aux USA, tant sur le plan éthique que juridique, en faisant fi de toute moralité et en travaillant pour une organisation non affiliée au gouvernement usaméricain. Les politiciens restent silencieux face à ce changement radical, refusant de reconnaître, et encore moins de réglementer, les entreprises privées qui agissent comme des mandataires militaires. Malheureusement, cette situation perdurera jusqu’à ce qu’un incident comme l’embuscade de quatre contractuels de Blackwater à Falloujah, en Irak, en 2004, se reproduise.

Il est temps d’appeler ça par son nom : du mercenariat. Si nous refusons de le définir, nous ne pourrons jamais débattre de l’opportunité de continuer à utiliser les SMP comme mandataires de l’armée usaméricaine et de la politique étrangère. Nous nous devons de remédier à cette dérive avant qu’elle n’entraîne l’envoi d’un plus grand nombre de civils usaméricains dans des zones de combat.

01/08/2025

LYNA AL TABAL
A hundred years of hell in Palestine

Dr Lyna Al Tabal, Rai Al Youm, 1/8/2025

Translated by Tlaxcala

France has finally decided to recognise the State of Palestine.

In the month when the leaves fall and lies blossom on the banks of the Seine, France has finally granted recognition — timid, belated, seven decades behind...


And UK, the very country that sold off land that did not belong to it, has decided in turn to make a gesture... But Resolution 67/19, adopted by 138 countries at the United Nations General Assembly in 2012, had already granted Palestine the status of ‘non-member observer state’, on the same footing as the Vatican. It was on this basis that Palestine was able to join international organisations and treaties, such as the International Criminal Court and UNESCO.

Okay, you Europeans number 450 million. Your economy is worth $20 trillion. You shine on the stock markets and dominate the markets... But tell me: can your governments weigh even a kilogram of justice? A handful of dignity? Recognition seventy years late – is that your offer? You call that a gesture? You are giving Palestine nothing. Nothing. Is that all you have to offer? Really?

Will this recognition stop a tank? Will it warm the cold bed of a murdered mother? Bring a child back to life? No.

Yes, Europe loves Palestine... but from afar. Like one loves a lost cause, an oriental myth, a poem by Mahmoud Darwish framed on the wall of a Parisian living room. And you know it: Israel will swallow this recognition like it swallows the West Bank — whole.

Enough talk.

The world doesn't need another declaration. It just needs you to stop arming the killer.

This recognition is a caricature. What Palestine needs is for this complicity to end. The UN condemns Israel every day. What has that changed? Gaza is dying of hunger, suffering genocide, crimes, misery...

Three colours dominate: the grey of the ruins, the red of the blood, and the bright gold of disaster – that of the markets thriving on the rubble. There is no need for further statements. Keep your ‘courageous’ gestures. Jeffrey Sachs is not a revolutionary. He is an expert, a man who simply tells the truth: ‘Stop supplying arms to Israel, and the war will end.’

The solution begins with one word: responsibility. The responsibility of Israel, but also of all those who support it. Imposing sanctions is the minimum. Their Prime Minister is accused? Then let him be taken to The Hague in handcuffs and let the trials begin – if you still believe in that word: peace.

The only measure that makes sense in this region is the disarmament of Israel.

But what can Europe do in the face of the great powers that dictate their laws and impose their will? The Trump administration has not even bothered to hide its imperialism: ‘We will do what we want, you are worthless,’ it has proclaimed.

All this is merely the logical consequence of a choice: that of the Western world, which has preferred unipolarity to justice.

Let's not waste our time today by condemning Abu Mazen (President of the Palestinian [In]Authority)... There's no point in shooting at a hearse: history will judge him in the end.

And for goodness' sake, stop shouting ‘Where are the Arabs?’ — that question no longer makes sense. It's a stupid question.

The Arabs, my friend, have disappeared...

All that's left is you, me, and a handful of believers, dreamers, who can be counted on the fingers of one hand.

They have disappeared, like ancient species. So don't ask where they are.

All this has happened because the Western world has decided to move towards a single empire that does not resemble it and does not respect it. Europe could have prevented this war or mitigated its violence... but it chose to fall in love!

Europe is like an old lady wearing a hat made of colourful peacock feathers, who believes that America loves her... She is blinded by her love for America. Since the late 1990s, Europe has not adopted an independent foreign policy, except for a policy of hostility towards Russia... Russia is a Soviet nightmare for her, when it should have been a trading partner, but she has decided to be Washington's unhappy mistress.

Ursula von der Leyen, the official spokesperson for the American empire within the European Commission, is a ridiculous woman! You know, of course, that it is American officials who run Europe, but you continue to pretend that Brussels is the capital of Europe.

You know very well that it is Washington that calls the shots...

And yet, despite everything, you smile and wave the European flag proudly.

There is no security for Ukraine, nor for Europe, nor even for your children's dreams, in this insane American adventure that you have joined and become the leaders of.

You are complicit in a million deaths. Yes, you knowingly participated in this massacre in Ukraine.

You have sown only death. And what has changed? Nothing.

Let's return to the American position. Trump, true to form, threatens: ‘America will enter Ukraine to finish the job.’

And Putin, also true to form, bursts out laughing: “Let him talk... He always does the opposite of what he says”.

In Palestine, the situation is very clear, Mike Huckabee says there is no possible solution in Palestine!

The US has abandoned its policy in the Mashreq and handed it over to Benjamin Netanyahu... It is the Israeli lobby that dominates US policy. It's a joke!

In 1996, at the height of the peace talks, while Israelis and Palestinians were sitting in the negotiating rooms, shaking hands in Madrid, negotiating in Oslo and placing Palestinian flags alongside United Nations flags, and while Yasser Arafat was modifying the pact in the hope of a state, Netanyahu and his USAmerican Zionist advisers were preparing a plan to replace the two-state solution with a ‘solution by force’: encircle Syria, strike Iraq and suffocate the Palestinians. And strike any alliance that formed to support Palestine, including Hezbollah and Hamas. They called this solution "A Clean Break " because they had decided to break away permanently and impose their reality.

Based on this document, the US waged seven wars in five years. General Wesley Clark carried out the instructions of the Israeli political bureau. You can listen to General Wesley Clark on the Internet, he talks about this subject. He was NATO's commander-in-chief in 1999... These are Netanyahu's wars, by the way: to eliminate the remnants of the Soviet allies, dismantle the system of every state, every alliance and organisation hostile to Israel, and sow chaos in the region.

And every time a war broke out, Netanyahu would flash that same smile — the smile of a man lighting a cigarette at the first sign of depression. For thirty years, he has tirelessly repeated his vision: there will be only one state, Israel.

‘And any dissenting voice will be crushed — not by us directly, but by our American friends,’ he said. That, in general, is the policy of the United States in the Mashreq, even today.

This policy did not begin with Trump, nor with Biden, and it was not invented by Clinton, Bush or Obama. It is the tedious game of U.S.  politics: if you are not with us, you are against us, and if you are against us, wait for your regime to collapse from within. Is this not the daily reality of U.S. politics? Since World War II, the US has constantly intervened directly in the affairs of other countries, under the guise of a fallacious discourse on democracy. Between 1945 and 1989, it brought about seventy regime changes. It accused the Soviets of wanting to conquer the world, then used this pretext to conquer the world itself...

Our destiny is already mapped out, set in stone for the next hundred years... But we have this habit of surprising them, of sabotaging their most sinister plans. They thought Gaza would collapse in a month. They dug our graves, pitched their tents in the Sinai and redrew the maps of the region.

What a grotesque illusion! They believed that Gaza was just an inconvenient detail to be swept away in a few weeks. But every massacre gave birth to a new missile: from the Qassam to the Yassin, then the Badr-3; from the Ayyash 250 to the R160, to the Al-Quds and the Asif al-Ghadab.

What impotence! Have you forgotten that Gaza defies even the laws of physics? Everything that is thrown at it... ends up bouncing back.

They gambled on the colonisation of the West Bank — and they won that gamble.

They believed that a military victory would signify the end of the conflict. But Gaza reminds them every moment: this is not a battle, it is an existence.

What victory can be claimed when the stability of an army depends on a box of Prozac? A state that can only stand with antidepressants is not a state: it is a patient.

This is not advice, but a warning — cold, clear — from an enemy who does not like you... but does not even wish you dead.

It is simply telling you: go home.

The further you extend the borders of Greater Israel, the closer you run to the wall of nothingness.

For the closer you get to this imperial dream, the more it loses its meaning.

You may have won a few battles, but you are wasting what matters most: time.

And history never forgets arrogance.

The more you expand, the more vulnerable you become. The further you go, the more you exhaust yourselves. Look at Ben Gvir: a sham minister, ranting like a simpleton — ‘Send bombs, not aid to Gaza!’ "

He believes that history is written by shouting. He thinks that missiles can replace memory.

But war is not won only on the battlefield. It is won — or lost — in books, in people's minds, in the mark you leave behind.

And history, my enemies, is not dictated by megaphones. It remembers. And it will consign you — you, your bombs, your buffoons — to the red margin of eternal shame.

Tell me how? Tell me, for God's sake, how can a state claim victory when it has already lost the story?

Because one day — soon — everyone will read that Israel was a fascist state, an apartheid regime that razed cities, annihilated peoples, brought down governments to survive... and then collapsed, suffocated by its own hatred.

And that history is not being written by Tel Aviv. It is being written by Gaza.

Gaza is writing it with its rockets, with its blood, with a will that neither bombs nor tanks can break.

You will read it in a few years. And your children will read it in their school textbooks.

And on that day, they will look at you... and they will feel ashamed.