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24/09/2025

CHAIM LEVINSON
Plus isolé que jamais, Netanyahou va tenter de persuader Trump de tenir bon pour remporter la victoire à Gaza

L’Assemblée générale des Nations unies a démenti le grand mensonge de Netanyahu et montré que, contrairement à ce qu’il affirme, les États arabes, les USA et d’autres pays occidentaux souhaitent tous que le Hamas soit écarté. Trump doit désormais décider quelle voie permettra d’y parvenir le plus rapidement : un accord imposé à Israël ou la conquête de la ville de Gaza.

Chaim Levinson, Haaretz, 24/9/2025
Traduit par Tlaxcala

Le Premier ministre Benjamin Netanyahou se rendra mercredi soir à une fête qui est déjà terminée. Tous les invités importants sont partis, et il arrive en même temps que l’équipe de nettoyage venue balayer les confettis. Vendredi, jour de son discours, aucun dirigeant mondial important ne sera en ville pour le rencontrer.

Il est seul, plus isolé que jamais, accroché au bord de la falaise, avec seulement la main de Donald Trump pour l’empêcher de tomber.

Paresh Nath

La 80e Assemblée générale des Nations unies a peut-être été la plus dure à l’égard d’Israël. Netanyahu, qui s’est présenté pendant des années comme un génie diplomatique, qui a méprisé tous ceux qui n’étaient pas d’accord avec lui, qui a ignoré tous les avertissements sur la détérioration de la situation en Israël, est resté chez lui à regarder la télévision tandis que ceux qu’il considérait autrefois comme ses alliés lui tournaient le dos.

L’initiative franco-saoudienne visant à reconnaître l’État palestinien prend de l’ampleur, même si elle n’a pas de poids pratique immédiat. La réunion à huis clos entre les dirigeants arabes et musulmans et Trump au siège de l’ONU, au cours de laquelle ils ont discuté de Gaza, a été beaucoup plus significative.

Parmi les participants figuraient l’émir du Qatar et le président turc. Leur objectif : persuader Trump qu’une fin immédiate de la guerre était possible – les États arabes prendraient le contrôle de Gaza, la reconstruiraient et écarteraient le Hamas.

Il est frappant de constater que presque aucun détail de cette réunion n’a filtré dans les médias arabes. Un responsable qatari qui s’est entretenu avec Haaretz a refusé de révéler ce qui avait été dit, mais son ton suggérait une certaine satisfaction. Israël, notamment, n’avait pas été invité – et ce n’était pas à cause de Rosh Hashanah, le nouvel an juif.

Lundi, ce sera au tour de Netanyahou de rencontrer Trump à la Maison Blanche. Son discours de vendredi sera destiné à la consommation intérieure, comme d’habitude. Il répétera ses « cinq conditions » pour mettre fin à la guerre à Gaza, mais les véritables décisions seront prises à Washington.

« Trump est fortement influencé par la dernière personne qui se trouve dans la pièce avec lui », a déclaré l’un des confidents du président à Haaretz. « Netanyahou entendra de sa bouche tout ce qu’il a entendu des dirigeants arabes. »

Pendant ce temps, l’envoyé spécial Steve Witkoff, qui était également présent à New York, s’efforce de sauver le « plan Witkoff » : la libération de dix otages, un cessez-le-feu et la garantie par Trump de la fin de la guerre.

Witkoff est depuis longtemps proche de la famille régnante qatarie Al-Thani. Depuis la tentative d’assassinat ratée d’Israël contre les dirigeants du Hamas, le Qatar a coupé tout contact direct avec Israël, mais continue de négocier avec Washington.

Son espoir est de conclure un accord avec les USAméricains qui forcerait Israël à céder. Ces derniers jours, Witkoff et le Premier ministre qatari Mohammed Al-Thani ont bricolé une nouvelle lettre du Hamas proposant la libération de dix otages.

Il n’est pas certain que Witkoff parvienne à convaincre Trump, ni que Netanyahou l’emporte.

L’objectif de Netanyahou est de convaincre Trump d’attendre encore un peu, en lui faisant croire que la prise imminente de la ville de Gaza va transformer la guerre. Il montre à des journalistes amis des rapports des services de renseignement – des rapports soigneusement sélectionnés, bien sûr – qui soulignent la crainte du Hamas face à la conquête imminente de la ville. Selon lui, il ne faut plus que quelques mois, puis soit la victoire sera remportée, soit la prochaine stratégie sera prête.

Trump l’a soutenu jusqu’à présent, et Netanyahou veut plus de temps face aux pressions croissantes.

Au cœur du dilemme de Trump se trouve une question simple : qu’est-ce qui permettra de renverser le Hamas plus rapidement : un accord imposé à Israël, avec l’intervention des États arabes pour mettre fin à la guerre, ou la conquête de la ville de Gaza ?

La grande supercherie de Netanyahou est le mythe selon lequel il est le seul à vouloir se débarrasser du Hamas. La réunion de l’ONU de cette semaine a souligné un consensus qui existe depuis deux ans et que Netanyahou s’est efforcé de minimiser : les États arabes, les USA et l’Occident veulent tous que le Hamas soit renversé et remplacé par un gouvernement civil normal [sic].

Huit mois après son entrée en fonction, Trump reste difficile à cerner. Son discours à l’ONU était parfois incohérent, à l’image des divagations des complotistes antivaxx sur Facebook. Pourtant, à certains moments, il se montre vif et saisit clairement la dynamique.

Quel Trump Netanyahou rencontrera-t-il lundi : le tonton maboul à la table de Rosh Hashanah ou l’homme d’affaires qui sait flairer le mensonge ? Nous le saurons lundi.

 

 

ELSC
Ha llegado la hora de rendir cuentas: denuncia penal contra funcionarios del Gobierno alemán por complicidad en el genocidio de Israel en Gaza

ELSC, 19-9-2025
Traducido por Tlaxcala

El Centro Europeo de Apoyo Legal (ELSC) es la primera y única organización independiente que defiende y potencia el movimiento de solidaridad con Palestina en toda Europa a través de medios legales. Ofrecemos asesoramiento y asistencia legal gratuita a asociaciones, ONG de derechos humanos, grupos y personas que defienden a Palestina en Europa continental y Gran Bretaña.

El ELSC se creó en enero de 2019 como una iniciativa conjunta de juristas europeos, la red de la sociedad civil palestina PNGO y la ONG holandesa The Rights Forum. En 2024, el ELSC se convirtió en una fundación (stichting)  registrada en los Países Bajos, con licencia para operar en beneficio del público, incluso a través de litigios en los tribunales holandeses. En 2024, también abrimos nuevas oficinas en Berlín y Londres.


Berlín, 19 de septiembre de 2025- Un grupo de abogados de Berlín, con el apoyo del Centro Europeo de Asistencia Jurídica (ELSC), el Instituto Palestino de Diplomacia Pública (PIPD) y Law for Palestine, ha presentado hoy una denuncia penal contra funcionarios del Gobierno alemán y ejecutivos del sector armamentístico. La denuncia se ha anunciado hoy en una rueda de prensa.


Los cargos se han presentado ante la Fiscalía Federal (“Generalbundesanwaltschaft”) de Karlsruhe contra once altos funcionarios del Gobierno alemán anterior y actual y directores generales de fabricantes de armas, a saber, el ex canciller federal Olaf Scholz, la ex ministra federal de Asuntos Exteriores Annalena Baerbock, el ex ministro de Economía y Protección del Clima Robert Habeck, el actual canciller federal Friedrich Merz, el actual ministro federal de Asuntos Exteriores, Johann Wadephul, y la ministra federal de Economía y Energía, Katherina Reiche, el ministro federal de Defensa, Boris Pistorius, así como el Dr. Jörg Stratmann, director ejecutivo de Rolls-Royce Solutions GmbH, Michael Humbek, director ejecutivo de Dynamit Nobel Defence GmbH, y el Dr. Alexander Sagel y Susanne Wiegand, actual y antigua directores ejecutivos de RENK Group AG.

El fiscal federal debe respetar la Convención de las Naciones Unidas para la Prevención y la Sanción del Delito de Genocidio e iniciar investigaciones sobre posibles delitos si existen motivos suficientes para sospechar. En una denuncia penal de más de 100 páginas, los abogados aportan numerosas pruebas de los delitos predicados según el Código de Delitos contra el Derecho Internacional (CCAIL), a saber, el delito de genocidio, los crímenes contra la humanidad y los crímenes de guerra cometidos por Israel. Además, la denuncia aporta numerosas pruebas de la complicidad en actos de genocidio por parte de funcionarios alemanes mediante la aprobación de entregas de armas.

Las entregas de armas se aprobaron con pleno conocimiento de que estas armas estaban permitiendo cometer crímenes contra el pueblo palestino. No están en posición de alegar que «no lo sabían». Los directores generales de las empresas que suministran armas no están exentos de su responsabilidad en virtud del derecho penal internacional por el hecho de contar con una licencia de exportación del gobierno. El hecho de que se aprobaran las exportaciones no altera su clasificación como acto delictivo de complicidad en el genocidio.

Alemania es uno de los mayores partidarios de la campaña de aniquilación de Israel en Gaza. Las exportaciones de armas alemanas a Israel se multiplicaron por diez desde 2023 y ascendieron a unos 500 millones de euros (485 103 796 €) en total. En agosto de 2025, el canciller alemán Friedrich Merz anunció que su gobierno había dejado de expedir nuevas licencias de exportación de armas que pudieran utilizarse en Gaza «hasta nuevo aviso». Sin embargo, las licencias existentes siguen cumpliéndose y se siguen aprobando nuevas licencias para armas que, supuestamente, no están destinadas a ser utilizadas en Gaza, pero que, en la práctica, siguen contribuyendo al asesinato de civiles en Palestina y en toda la región. El canciller no especificó cómo Alemania podría controlar dónde y cómo se podrían utilizar esas armas.

La denuncia penal especifica varios sistemas de armas que fueron utilizados por el ejército israelí en Gaza, incluyendo drones de combate (Heron TP), buques de guerra (corbetas de la clase Sa’ar 6) y diversos tipos de municiones (incluidas municiones de tanque de 120 mm) y piezas mecánicas. Alemania también ha suministrado una gran cantidad del arma antitanque portátil «Matador». Desde entonces, se ha convertido en una tendencia en TikTok entre los soldados israelíes grabarse disparando esas armas contra edificios residenciales para destruir hogares palestinos por diversión.

Nadija Samour, responsable jurídica sénior de ELSC, declaró:Los funcionarios del Gobierno alemán han alardeado abierta y repetidamente de su apoyo incondicional e ilimitado a Israel. Dadas las innegables consecuencias genocidas de este apoyo, queremos que rindan cuentas”.

El abogado Benjamin Düsberg, del colectivo de abogados, declaró:El fiscal federal alemán debe abrir una investigación para defender el estado de derecho y la integridad de su cargo. De lo contrario, Alemania estaría admitiendo efectivamente que su sistema de fiscalía federal aplica un doble rasero y socava el propósito de su cargo. Desde que presentamos nuestro primer caso en 2024, hemos recopilado pruebas abrumadoras que no pueden ignorarse ni descartarse”.

El demandante, el Dr. Qassem Massri, pediatra palestino-alemán originario de Gaza, declaró: “En el transcurso de este horrible genocidio, que Alemania apoyó con armas y retórica, perdí a muchos familiares, amigos de la infancia y colegas... sus voces han sido silenciadas por las armas alemanas. Hoy presentamos esta denuncia, exigiendo al Gobierno alemán que cumpla con su responsabilidad histórica, porque “Nunca más” debe ser “Nunca más” para todos”.

El ELSC, en colaboración con organizaciones asociadas, ha emprendido sistemáticamente acciones legales para detener el suministro de armas de Alemania a Israel y seguirá haciéndolo. Inmediatamente después de que la Corte Internacional de Justicia (CIJ) determinara en enero de 2024 que existe un riesgo plausible de genocidio en Gaza y ordenara a los Estados que lo impidieran, se presentó una denuncia penal similar ante el Fiscal Federal, quien se negó a abrir una investigación contra los funcionarios alemanes acusados que aún estaban en el cargo en ese momento. A pesar de las numerosas pruebas presentadas por los abogados, justificó su decisión negando que Israel hubiera violado el derecho penal internacional y negando que Israel utilizara armas alemanas para perpetrar estos crímenes (“falta de causalidad”).

En junio de 2024, el Tribunal Administrativo de Berlín rechazó un recurso urgente para imponer una prohibición inmediata de los envíos de armas a Israel, adoptando la afirmación del Gobierno federal de que no había aprobado más armas desde febrero de 2024. Sin embargo, el periódico alemán ‘Die Zeit’ ha revelado que el Gobierno siguió autorizando las exportaciones mientras intentaba ocultarlo enviándolas en “porciones más pequeñas”. Ni la opinión pública ni el Parlamento han sido informados al respecto. Desde entonces, el ELSC ha intervenido mediante apelaciones urgentes para detener los envíos del buque alemán ‘MV Kathrin’ y de piezas de drones a través del aeropuerto de Fráncfort, ambos también rechazados.

La denuncia de hoy se produce pocos días después de que la Comisión Internacional Independiente de Investigación de la ONU sobre Palestina concluyera que Israel ha cometido cuatro actos de genocidio, según la definición de la Convención sobre el Genocidio, contra los palestinos en la Franja de Gaza, lo que se suma a los crecientes informes y declaraciones basadas en pruebas de las organizaciones de derechos humanos más respetadas y a una resolución aprobada por la Asociación Internacional de Estudiosos del Genocidio (IAGS), que afirma que la conducta de Israel cumple la definición legal establecida en la convención de la ONU sobre el genocidio.

La Fiscalía Federal alemana ya no puede proteger a su élite gobernante de la rendición de cuentas y el estado de derecho. Los funcionarios alemanes no pueden esconderse detrás de un razonamiento jurídico distorsionado mientras niegan las crecientes pruebas del genocidio cometido con armas alemanas. Ha llegado el momento de rendir cuentas.

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ELSC
L’heure est venue de rendre des comptes : plainte pénale contre des responsables gouvernementaux allemands pour complicité dans le génocide perpétré par Israël à Gaza

ELSC, 19/9/2025
Traduit par Tlaxcala

Le Centre européen d’aide juridique (ELSC) est la première et unique organisation indépendante qui défend et soutient le mouvement de solidarité avec la Palestine à travers l’Europe par des moyens juridiques. Nous fournissons des conseils et une assistance juridiques gratuits aux associations, ONG de défense des droits humains, groupes et individus qui défendent la cause palestinienne en Europe continentale et en Grande-Bretagne.

L’ELSC a été créé en janvier 2019 à l’initiative conjointe de juristes européens, du réseau de la société civile palestinienne PNGO et de l’ONG néerlandaise The Rights Forum. En 2024, l’ELSC est devenu une fondation (stichting) enregistrée aux Pays-Bas, autorisée à agir dans l’intérêt public, notamment par le biais de litiges devant les tribunaux néerlandais. En 2024, nous avons également ouvert de nouveaux bureaux à Berlin et à Londres.

 


Berlin, le 19 septembre 2025 – Une plainte pénale contre des responsables gouvernementaux allemands et des dirigeants du secteur de l’armement a été déposée aujourd’hui par un collectif d’avocats à Berlin, avec le soutien du Centre européen d’aide juridique (ELSC), de l’Institut palestinien pour la diplomatie publique (PIPD) et de Law for Palestine. La plainte a été annoncée lors d’une conférence de presse aujourd’hui.


Les accusations ont été déposées auprès du bureau du procureur fédéral  (“Generalbundesanwaltschaft ”) à Karlsruhe  contre onze hauts responsables de l’ancien et de l’actuel gouvernement allemand et des PDG de fabricants d’armes, à savoir l’ancien chancelier fédéral Olaf Scholz, l’ancienne ministre fédérale des Affaires étrangères Annalena Baerbock, l’ancien ministre de l’Économie et de la Protection du climat Robert Habeck, l’actuel chancelier fédéral Friedrich Merz, l’actuel ministre fédéral des Affaires étrangères Johann Wadephul et la ministre fédérale de l’Économie et de l’Énergie Katherina Reiche, le ministre fédéral de la Défense Boris Pistorius, ainsi que le Dr Jörg Stratmann, PDG de Rolls-Royce Solutions GmbH, Michael Humbek, PDG de Dynamit Nobel Defence GmbH, et le Dr Alexander Sagel et Susanne Wiegand, PDG actuel et ancien PDG de RENK Group AG.

 

Le procureur fédéral doit respecter la Convention des Nations unies pour la prévention et la répression du crime de génocide et ouvrir des enquêtes sur les crimes potentiels si des motifs suffisants de suspicion apparaissent. Dans une plainte pénale de plus de 100 pages, les avocats fournissent des preuves détaillées des crimes présumés au titre du Code des crimes contre le droit international (CCAIL), à savoir le crime de génocide, les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre commis par Israël. En outre, la plainte fournit des preuves détaillées de la complicité de fonctionnaires allemands dans des actes de génocide par le biais de l’approbation de livraisons d’armes.

Les livraisons d’armes ont été approuvées en pleine connaissance de cause, sachant que ces armes permettaient de commettre des crimes contre le peuple palestinien. Ils ne sont pas en mesure de prétendre qu’ils « ne savaient pas ». Les PDG des entreprises qui fournissent des armes ne sont pas exemptés de leur responsabilité en vertu du droit pénal international du fait d’une licence d’exportation gouvernementale. Le fait que les exportations aient été approuvées ne change rien à leur qualification d’acte criminel de complicité de génocide.

L’Allemagne est l’un des plus grands soutiens de la campagne d’extermination menée par Israël à Gaza. Les exportations d’armes allemandes vers Israël ont été multipliées par dix depuis 2023 et ont atteint environ un demi-milliard d’euros (485 103 796 €) au total. En août 2025, le chancelier allemand Friedrich Merz a annoncé que son gouvernement avait cessé de délivrer de nouvelles licences d’exportation pour les armes pouvant être utilisées à Gaza « jusqu’à nouvel ordre ». Cependant, les licences existantes sont toujours honorées et de nouvelles licences continuent d’être approuvées pour des armes qui ne seraient pas destinées à être utilisées à Gaza, mais qui contribuent en réalité toujours au massacre de civils en Palestine et dans la région au sens large. Le chancelier n’a pas précisé comment l’Allemagne serait en mesure de contrôler où et comment ces armes pourraient être utilisées.

La plainte pénale précise plusieurs systèmes d’armes qui ont été utilisés par l’armée israélienne à Gaza, notamment des drones de combat (Heron TP), des navires de guerre (corvette de classe Sa’ar 6) et divers types de munitions (y compris des munitions de char de 120 mm) et des pièces mécaniques. L’Allemagne a également livré une grande quantité d’armes antichars portatives « Matador ». Depuis, les soldats israéliens ont pris l’habitude de se filmer sur TikTok en train de tirer avec ces armes sur des bâtiments résidentiels afin de détruire les maisons palestiniennes pour s’amuser.

Nadija Samour, juriste senior à l’ELSC, a déclaré : « Les responsables du gouvernement allemand se sont ouvertement et à plusieurs reprises vantés de leur soutien inconditionnel et illimité à Israël. Compte tenu des conséquences génocidaires indéniables de ce soutien, nous cherchons à leur demander des comptes. »

L’avocat Benjamin Düsberg, du collectif d’avocats, a déclaré : « Le procureur fédéral allemand doit ouvrir une enquête pour faire respecter l’État de droit et l’intégrité de son bureau. Sinon, l’Allemagne admet de fait que son système de poursuites fédérales applique deux poids deux mesures et sape l’objectif de son bureau. Depuis le dépôt de notre première plainte en 2024, nous avons rassemblé des preuves accablantes qui ne peuvent être ignorées ou rejetées. »

Le plaignant, le Dr Qassem Massri, pédiatre palestinien allemand originaire de Gaza, a déclaré : « Au cours de cet horrible génocide, que l’Allemagne a soutenu par des armes et des discours, j’ai perdu de nombreux membres de ma famille, des amis d’enfance et des collègues... leurs voix ont été volées par les armes allemandes. Aujourd’hui, nous déposons cette plainte, exigeant du gouvernement allemand qu’il assume sa responsabilité historique, car « Plus jamais ça » doit signifier « Plus jamais ça » pour tout le monde. »

L’ELSC, en coopération avec des organisations partenaires, a toujours cherché à engager des poursuites judiciaires pour mettre fin à la livraison d’armes de l’Allemagne à Israël et continuera à le faire. Immédiatement après que la Cour internationale de justice (CIJ) a déterminé en janvier 2024 qu’il existait un risque plausible de génocide à Gaza et ordonné aux États de l’empêcher, une plainte pénale similaire a été déposée auprès du procureur fédéral, qui a refusé d’ouvrir une enquête contre les fonctionnaires allemands accusés qui étaient encore en fonction à l’époque. Malgré les preuves accablantes présentées par les avocats, il a justifié sa décision en niant toute violation du droit pénal international par Israël et en niant que les armes allemandes soient utilisées par Israël pour perpétuer ces crimes (« absence de causalité »).

En juin 2024, le tribunal administratif de Berlin a rejeté un recours urgent visant à imposer une interdiction immédiate des livraisons d’armes à Israël, adoptant l’argument du gouvernement fédéral selon lequel il n’avait plus approuvé aucune livraison d’armes depuis février 2024. Le journal allemand Die Zeit a toutefois révélé que le gouvernement avait continué à autoriser les exportations tout en essayant de le dissimuler en les envoyant par « petites quantités ». Ni le public ni le parlement n’en ont été informés. L’ELSC est depuis intervenu par le biais d’appels urgents visant à suspendre les livraisons du navire allemand MV Kathrin et d’une livraison de pièces de drones via l’aéroport de Francfort, qui ont tous deux été rejetés.

La plainte déposée aujourd’hui intervient quelques jours après que la Commission d’enquête internationale indépendante des Nations unies sur la Palestine a conclu qu’Israël avait commis quatre actes de génocide, tels que définis par la Convention sur le génocide, contre les Palestiniens de la bande de Gaza. Cette conclusion s’ajoute aux rapports et aux déclarations fondées sur des preuves de plus en plus nombreuses émanant d’organisations de défense des droits humains très respectées, ainsi qu’à une résolution adoptée par l’Association internationale des chercheurs sur le génocide (IAGS) qui stipule que le comportement d’Israël répond à la définition juridique énoncée dans la convention des Nations unies sur le génocide.

Le procureur fédéral allemand ne peut plus protéger son élite dirigeante de la responsabilité et de l’État de droit. Les responsables allemands ne peuvent pas se cacher derrière un raisonnement juridique déformé tout en niant les preuves de plus en plus nombreuses du génocide commis avec des armes allemandes. L’heure est venue de rendre des comptes.

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23/09/2025

JOSHUA LEIFER
La visión de Netanyahu para el futuro de Israel no es Esparta, es algo peor

Como primer ministro, Benjamin Netanyahu siempre soñó con un Israel libre de las restricciones y condiciones impuestas por USA.

Joshua Leifer, Haaretz, 21-9-2025
Traducido por Tlaxcala

Joshua Leifer (New Jersey, 1994) es periodista e historiador. Es columnista de Haaretz. Sus ensayos y reportajes también han aparecido en The New York Times, The New York Review of Books, The Guardian y otros. Su primer libro, Tablets Shattered: The End of an American Jewish Century and the Future of Jewish Life (2024), obtuvo un National Jewish Book Award. Actualmente es candidato a doctorado en historia en la Universidad de Yale, donde su investigación se sitúa en la intersección de la historia intelectual moderna, la política judía contemporánea, la política exterior de USA y la memoria del Holocausto. Su tesis examina la política del antisemitismo y la crisis del orden liberal.

La noche en que las fuerzas terrestres israelíes comenzaron su invasión de la ciudad de Gaza, el primer ministro Benjamín Netanyahu pronunció un discurso en el Ministerio de Finanzas en el que expuso su oscura visión para el futuro del país como un Estado rebelde y aislado. Ante el aumento de las sanciones internacionales –al día siguiente, la Unión Europea anunció la suspensión de componentes clave de su acuerdo comercial con Israel–, Israel debería convertirse en una «Súper Esparta», declaró.


Exconsultor de gestión que ayudó a liderar la revolución del libre mercado en Israel, Netanyahu explicó que la economía del país tendría que adoptar «marcadores de autarquía» y salir «muy rápido» del Consenso de Washington que regía los asuntos económicos globales. En otras palabras, dirigirse hacia el modelo de Moscú y Pyongyang.

Sin embargo, el discurso de Netanyahu bosquejó no solo una nueva visión para Israel, sino también un retrato del nuevo orden mundial emergente y del lugar de Israel en él. «El mundo se ha dividido en dos bloques», dijo. «Y no somos parte de ninguno».

Esa noche en el escenario, Netanyahu casi parecía alentado por la posibilidad de que tal supuesto no alineamiento otorgara a Israel un margen aún mayor para maniobrar en su asalto a Gaza. Pero el aislamiento a largo plazo es mucho más probable que amenace a Israel que que lo asegure. Todo estadista israelí lo había entendido –al menos hasta ahora.

Enemigo de los valores de Europa

Desde su primera campaña para primer ministro, Netanyahu soñó con sacudirse las condiciones y restricciones impuestas a Israel por USA, por mínimas que fueran. En un memorando de 1996 titulado A Clean Break: A New Strategy for Securing the Realm, un grupo de operativos neoconservadores y asesores de Netanyahu pedían que Israel forjara una nueva relación con América «basada en la autosuficiencia». Si Israel ya no necesitaba tanta ayuda estadounidense, razonaban, Washington tendría menos palancas para obligar a Israel a hacer concesiones a los palestinos.

Aun así, Netanyahu siempre imaginó a Israel como parte del bloque occidental liderado por USA. En su libro de 1998, A Place Among the Nations, argumentaba que, con el fin de la Guerra Fría, Israel debía actuar como el perro guardián del nuevo mundo unipolar, el policía de Occidente en Oriente Medio. «Sin nadie en la región que controle continuamente sus ambiciones o sus planes obsesivos de armamento», escribió sobre los «regímenes militantes» de Oriente Medio, el papel de Israel era ahora «salvaguardar el interés más amplio de la paz». Implícitamente, y a veces explícitamente, tanto líderes usamericanos como europeos aceptaron ese papel para Israel y lo respaldaron.

La destrucción de la Franja de Gaza por parte de Israel –y la prolongada crisis regional que desencadenó– ha cambiado todo eso.

Tras meses de inacción, mientras las fuerzas israelíes hacían inhabitable Gaza, los estados europeos han comenzado a imponer consecuencias a Israel. Los líderes europeos también están repensando cómo será su relación con Israel en el futuro. Y eso no se debe únicamente, ni principalmente, a que las protestas contra la guerra israelí hayan convertido la destrucción de Gaza en un problema político doméstico explosivo en las capitales europeas. Más bien, se debe a que el Israel de Netanyahu se ha declarado enemigo de los valores de los que la nueva Europa se enorgullece: paz, democracia y derechos humanos.

En USA, Israel no solo ha perdido a la izquierda –eso es historia vieja– sino que también ha comenzado a perder a la derecha. En redes sociales, cuentas e influenciadores de derecha que forman parte del mundo MAGA difunden teorías conspirativas antisemitas extravagantes sobre temas que van desde los antibióticos hasta el asesinato del influenciador conservador Charlie Kirk. El ex presentador de Fox, Tucker Carlson, ha ganado nueva popularidad sintetizando el creciente sentimiento antiisraelí en su nacionalismo «America First». La nueva derecha usamericana no derrama lágrimas por los musulmanes muertos, pero se deleita con la nueva imagen de Israel como una fuerza demoníaca y siniestra.

En 2021, Ron Dermer, entonces ex embajador de Israel en USA provocó indignación cuando sugirió que Israel debía priorizar el apoyo de los cristianos usamericanos sobre los judíos usamericanos. En sus propios términos –asegurar respaldo para las guerras de Israel– esta estrategia ha fracasado manifiestamente. A diferencia de los evangélicos mayores, en su mayoría fervientes partidarios de Israel, los jóvenes cristianos usamericanos ya han comenzado a dar la espalda. O como dijo recientemente Megyn Kelly, la ex presentadora conservadora de Fox, a Carlson: «Todos los menores de 30 años odian a Israel.»

Ruptura con la política exterior sionista

La demolición intencional del consenso bipartidista en USA por parte de Netanyahu y su séquito siempre fue una apuesta arrogante. Como una granada mal cronometrada, les ha explotado en la cara. Aunque no se equivocaban al ver que la derecha usamericana estaba en ascenso, la Oficina del Primer Ministro no entendió que esta nueva derecha extraía su fuerza de la promesa del aislamiento, alimentada por la ira hacia el paradigma intervencionista que representaban los aliados más cercanos de Israel en Washington. Formados en el apogeo del neoconservadurismo, estos hombres pensaban poco en la perspectiva de un mundo posyanquí.

Frente a la creciente condena y a las inminentes sanciones internacionales, Netanyahu se ha negado a detener la ofensiva de Israel. Ahora, para mantener la guerra –ya sea por una estrecha supervivencia política, un mesianismo megalomaníaco o una combinación de ambos– propone nada menos que una ruptura total con el principio más fundamental de la política exterior sionista.

Desde sus primeros años, cuando Theodor Herzl buscó una audiencia con el sultán otomano, el sionismo trabajó y dependió del apoyo de las grandes potencias. No tuvo éxito por intervención divina ni por el despliegue de un plan providencial, sino porque los primeros estadistas sionistas buscaron tales alianzas. Entendieron que, para los judíos, como para otras naciones pequeñas, el aislamiento era una trampa mortal. A lo largo del último siglo, viejos imperios cayeron, nuevas potencias los reemplazaron, pero el principio siguió siendo el mismo.

Tras la fundación de Israel, sus primeros líderes se preocuparon enormemente de que, sin alianzas con potencias regionales y globales más fuertes, el proyecto sionista fracasara. En 1949, Moshe Sharrett, entonces ministro de Exteriores de Israel, lamentaba: «Vivimos en un estado de aislamiento malvado en Oriente Medio». David Ben-Gurión soñaba con un acuerdo de defensa mutua con USA. Con el tiempo, Israel logró obtener el respaldo usamericano; se podría decir que esta es una de las razones por las que ha sobrevivido.

Quizás, entonces, uno de los aspectos más incoherentes, incluso delirantes, de la visión de Netanyahu es que ha declarado la supuesta no pertenencia de Israel a ningún bloque global en el mismo momento en que Israel aparece como el caprichoso agente de USA. Los últimos dos años han demostrado la total dependencia de Israel respecto a USA en todo, desde municiones hasta el intercambio de inteligencia. La guerra de 12 días contra Irán reveló a Israel como una especie de estado vasallo, suplicando ayuda al señor feudal.

Hay, sin embargo, una cosa en la que Netanyahu acertó en su reciente discurso. El orden unipolar posterior a 1989 ha terminado. El viraje hacia el siglo posyanqui también ha amenazado con derrumbar el sistema de normas e instituciones internacionales que tomó forma bajo la hegemonía hemisférica, y luego global, de USA. Israel debe su prosperidad actual, si no su existencia misma, a ese sistema.

Y, sin embargo, a lo largo de los últimos dos años de dura guerra, los líderes israelíes, Netanyahu a la cabeza, han parecido querer derribar ese sistema. Las acciones de Israel en Gaza han empañado gravemente su legitimidad. A largo plazo, sin embargo, Israel estará condenado sin él.

En su discurso de esta semana, Netanyahu recurrió a la tradición griega, pero quizá la referencia más adecuada provenga de la Biblia hebrea. Lo que Netanyahu propuso no es Esparta, sino Sansón.

 

Muerte de Sansón, por Gustave Doré, 1866

JOSHUA LEIFER
La vision de Netanyahou pour l’avenir d’Israël n’est pas Sparte, c’est pire

En tant que Premier ministre, Benjamin Netanyahou a toujours rêvé d’un Israël affranchi des contraintes et conditions imposées par les USA.

Joshua Leifer, Haaretz, 21/9/2025
Traduit par Tlaxcala


Joshua Leifer (New Jersey, 1994) est journaliste et historien. Il est chroniqueur pour Haaretz. Ses essais et reportages ont également paru dans The New York Times, The New York Review of Books, The Guardian, et ailleurs. Son premier livre, Tablets Shattered: The End of an American Jewish Century and the Future of Jewish Life (2024), a remporté un National Jewish Book Award. Il est actuellement doctorant en histoire à l’université Yale, où ses recherches se situent à l’intersection de l’histoire intellectuelle moderne, de la politique juive contemporaine, de la politique étrangère usaméricaine et de la mémoire de la Shoah. Sa thèse porte sur la politique de l’antisémitisme et la crise de l’ordre libéral.

La nuit où les forces terrestres israéliennes ont commencé leur invasion de Gaza, le Premier ministre Benjamin Netanyahou a prononcé un discours au ministère des Finances dans lequel il a exposé sa sombre vision de l’avenir du pays comme un État voyou isolé. Face à l’intensification des sanctions internationales – le lendemain, l’Union européenne annonçait la suspension de composantes clés de son accord commercial avec Israël – Israël devrait devenir une « Super-Sparte », a-t-il déclaré.


Ancien consultant en management qui avait contribué à mener la révolution du marché libre en Israël, Netanyahou a expliqué que l’économie du pays devrait adopter des « marqueurs d’autarcie » et sortir « très vite » du Consensus de Washington qui régissait les affaires économiques mondiales. En d’autres termes, il s’agissait de se rapprocher du modèle de Moscou et de Pyongyang.

Pourtant, ce discours de Netanyahou esquissait non seulement une nouvelle vision pour Israël, mais aussi un tableau du nouvel ordre mondial émergent et de la place d’Israël en son sein. « Le monde s’est divisé en deux blocs », dit-il. « Et nous ne faisons partie d’aucun bloc. »

Sur scène ce soir-là, Netanyahu semblait presque encouragé par la possibilité que ce supposé non-alignement offrirait à Israël une plus grande marge de manœuvre dans son assaut contre Gaza. Mais un isolement à long terme est bien plus susceptible de menacer Israël que de le sécuriser. Chaque grand homme d’État israélien avait compris ce principe de base – du moins jusqu’à présent.

Ennemi des valeurs de l’Europe

Depuis sa première campagne pour devenir Premier ministre, Netanyahou a rêvé de se libérer des conditions et contraintes imposées à Israël par les USA, aussi minimales fussent-elles. Dans une note de 1996 intitulée A Clean Break: A New Strategy for Securing the Realm, un groupe de stratèges néoconservateurs et de conseillers de Netanyahou appelaient Israël à établir une nouvelle relation avec l’USAmérique « fondée sur l’autonomie ». Si Israël n’avait plus besoin d’une aide usaméricaine substantielle, pensaient-ils, Washington aurait moins de leviers pour forcer Israël à des compromis avec les Palestiniens.

Pourtant, Netanyahou a toujours imaginé Israël comme faisant partie du bloc occidental dirigé par les USA. Dans son livre de 1998, A Place Among the Nations, il soutenait qu’avec la fin de la guerre froide, Israël devait agir comme le chien de garde du nouvel ordre unipolaire, le policier de l’Occident au Moyen-Orient. « Avec personne dans la région pour contrôler en permanence leurs ambitions ou leurs plans obsessionnels d’armement », écrivait-il au sujet des « régimes militants » du Moyen-Orient, le rôle d’Israël était désormais de « sauvegarder l’intérêt plus large de la paix ». Tacitement, et parfois explicitement, les dirigeants usaméricains et européens ont adopté ce rôle pour Israël et l’ont soutenu en conséquence.

La destruction de la bande de Gaza par Israël – et la crise régionale prolongée qu’elle a déclenchée – a changé cela.

Après des mois d’inaction, alors que les forces israéliennes rendaient Gaza inhabitable, les États européens ont commencé à imposer des conséquences à Israël. Les dirigeants européens reconsidèrent également ce que sera leur relation avec Israël à l’avenir. Et ce n’est pas seulement, ni même principalement, parce que les protestations contre la guerre israélienne ont transformé la destruction de Gaza en un problème politique intérieur explosif dans les capitales européennes. C’est plutôt parce que l’Israël de Netanyahou s’est déclaré ennemi des valeurs dont la nouvelle Europe est fière : la paix, la démocratie et les droits de l’homme.

Aux USA, Israël n’a pas seulement perdu la gauche – cela est ancien – mais il a aussi commencé à perdre la droite. Sur les réseaux sociaux, des comptes et influenceurs d’extrême droite, appartenant au monde MAGA, diffusent des théories du complot antisémites délirantes sur des sujets allant des antibiotiques à l’assassinat de l’influenceur conservateur Charlie Kirk. L’ancien animateur de Fox, Tucker Carlson, a gagné en popularité en synthétisant le sentiment anti-israélien croissant dans son nationalisme « America First ». La nouvelle droite usaméricaine ne verse aucune larme pour les musulmans morts, mais se réjouit de la nouvelle image d’Israël comme une force démoniaque et sinistre.

En 2021, Ron Dermer, alors ancien ambassadeur d’Israël aux USA, avait provoqué un tollé en suggérant qu’Israël devrait privilégier le soutien des chrétiens usaméricains plutôt que celui des juifs usaméricains. Sur ses propres termes – obtenir un soutien pour les guerres d’Israël – cette stratégie a manifestement échoué. Contrairement aux évangéliques plus âgés, généralement de fervents partisans d’Israël, les jeunes chrétiens usaméricains commencent déjà à se détourner. Comme l’a récemment dit Megyn Kelly, ancienne présentatrice conservatrice de Fox, à Carlson : « Tous les moins de 30 ans détestent Israël. »

Rupture avec la politique étrangère sioniste

La démolition intentionnelle du consensus bipartisan aux USA par Netanyahou et son entourage a toujours été un pari orgueilleux. Comme une grenade mal chronométrée, elle leur a explosé au visage. Bien qu’ils n’aient pas eu tort de constater que la droite usaméricaine était en train de monter, le bureau du Premier ministre a manqué le fait que cette nouvelle droite tirait sa force de la promesse d’isolement, alimentée par la colère contre le paradigme interventionniste que les alliés les plus proches d’Israël à Washington représentaient. Formés à l’apogée du néoconservatisme, ces hommes n’avaient guère réfléchi à la perspective d’un monde post-usaméricain.

Face aux condamnations croissantes et aux sanctions internationales imminentes, Netanyahou a refusé d’arrêter l’assaut israélien. Désormais, pour poursuivre la guerre – que ce soit par survie politique étroite, messianisme mégalomaniaque ou une combinaison des deux – il propose rien de moins qu’une rupture totale avec le principe le plus fondamental de la politique étrangère sioniste.

Dès ses premières années, lorsque Theodor Herzl chercha à obtenir une audience avec le sultan ottoman, le sionisme a travaillé à obtenir et à compter sur le soutien des grandes puissances. Il réussit non par intervention divine ou plan providentiel, mais parce que les premiers dirigeants sionistes recherchaient activement de telles alliances. Ils comprenaient que pour les Juifs, comme pour d’autres petites nations, l’isolement était un piège mortel. Au cours du dernier siècle, de vieux empires sont tombés, de nouvelles puissances les ont remplacés, mais le principe est resté le même.

Après la fondation d’Israël, ses premiers dirigeants craignaient énormément que sans alliances avec des puissances régionales et mondiales plus fortes, le projet sioniste échoue. En 1949, Moshe Sharrett, alors ministre des Affaires étrangères, se lamentait : « Nous vivons dans un état d’isolement malveillant au Moyen-Orient. » David Ben-Gourion rêvait d’un accord de défense mutuelle avec les USA. Avec le temps, Israël réussit à obtenir le soutien usaméricain ; c’est sans doute l’une des raisons de sa survie.

Peut-être que l’un des aspects les plus incohérents, voire délirants, de la vision de Netanyahou est qu’il a proclamé la non-appartenance présumée d’Israël à tout bloc mondial au moment même où Israël apparaît comme le factotum capricieux de l’USAmérique. Les deux dernières années ont démontré la dépendance totale d’Israël envers les USA pour tout, des munitions au partage du renseignement. La guerre de 12 jours contre l’Iran a révélé Israël comme une sorte d’État vassal, implorant l’aide du seigneur féodal.

Il y a toutefois une chose que le récent discours de Netanyahou a bien identifié. L’ordre unipolaire post-1989 est terminé. La transition vers le siècle post-usaméricain a également menacé de faire s’effondrer le système de normes et d’institutions internationales qui s’était formé sous l’hégémonie hémisphérique, puis mondiale, des USA. Israël doit sa prospérité actuelle, sinon son existence même, à ce système.

Et pourtant, tout au long des deux dernières années de guerre acharnée, les dirigeants israéliens, Netanyahou en tête, ont semblé vouloir abattre ce système. Les actions d’Israël à Gaza ont gravement terni sa légitimité. À long terme, cependant, Israël sera voué à l’échec sans lui.

Dans son discours cette semaine, Netanyahou a puisé dans la tradition grecque, mais peut-être que la référence la plus pertinente se trouve dans la Bible hébraïque. Ce que Netanyahou propose n’est pas Sparte, mais Samson.

Mort de Samson, par Gustave Doré, 1866

BLOQUE NACIONAL SIRIO
Comunicado sobre la visita de Ahmed Al Chareh, alias Abu Mohammed Al Joulani, a las Naciones Unidas en Nueva York

Bloque Nacional Sirio, Damasco, 23/9/2025

Nuestro movimiento es un bloque cívico pacífico que se compromete a establecer un Estado ciudadano neutral con respecto a todas las doctrinas religiosas y políticas. Por consiguiente, cualquier solución política que se proponga debe basarse en la participación del pueblo a través de sus estructuras cívicas y partidistas, y no en consideraciones sectarias o étnicas. Por la presente, declaramos nuestros objetivos bajo nuestro lema supremo: «La religión pertenece a Dios y la patria pertenece a todos».



A nadie se le escapará que la presencia de criminales de guerra y autores de crímenes contra la humanidad en el recinto del Palacio de las Naciones Unidas en Nueva York no es nada nuevo.

Que la presencia de Ahmed Al Chareh, cuyo nombre de guerra es Abu Mohammed Al Joulani, según indica el comité de lucha contra el terrorismo de la ONU, constituye una violación flagrante de los principios de la organización internacional, cuya vocación principal es la preservación de la paz y la seguridad internacionales.

Durante 14 años, a lo largo de la guerra de Siria (2010-2024), el Consejo de Seguridad de la ONU solo ha emitido UNA ÚNICA RESOLUCIÓN, por UNANIMIDAD: la resolución 2259, en la que se menciona específicamente al Daesh (Estado Islámico) y a Jabhat An Nosra, la franquicia siria de Al Qaeda.

En un párrafo específico, la resolución pide a todos los Estados miembros que los combatan. En agosto de 2025, el Consejo de Seguridad subrayó la necesidad de que todos los miembros aplicaran este párrafo.

La presencia de Al Chareh en la ONU constituye un precedente desafortunado, una violación flagrante de los principios y resoluciones relativos a la lucha contra el terrorismo, adoptados por la Asamblea General y el Consejo de Seguridad de la ONU, así como una gran traición a las víctimas y un insulto a la dignidad humana.

Teniendo en cuenta su concepción de un Estado cívico y democrático, que expresa la voluntad del pueblo sirio y sus aspiraciones de libertad, dignidad y soberanía nacional, el Bloque Nacional Sirio expresa su rechazo categórico a la presencia de Ahmed Al Chareh en los trabajos de la Asamblea General de la ONU en calidad de representante del pueblo sirio, ya que dicha representación nunca ha tenido lugar, sino que se decidió en cuarteles militares, la mitad de cuyos miembros figuraban en la lista negra del terrorismo internacional.

¿Cómo puede la ONU seguir haciendo la vista gorda ante la persistencia de prácticas terroristas criminales de carácter confesional contra el pueblo sirio, que se extienden desde la zona costera del Mediterráneo hasta Soueïda (sur de Siria), así como los asesinatos, los secuestros de personas y el bloqueo alimentario?

Las prácticas criminales de carácter confesional contra el pueblo sirio continúan.

¿Disfrutan los sirios y las sirias de seguridad? ¿Respeta la ONU sus propias resoluciones sobre tales prácticas?

El pueblo sirio, que ha hecho grandes sacrificios durante más de una década en favor de la libertad y la justicia, no puede tolerar que lo represente una dictadura que carece de legitimidad, tanto electoral como constitucional, y que, además, ha sido rechazada por la voluntad del pueblo.

Al consentir que Ahmed Al Chareh participe en sus trabajos y se dirija a ella desde su tribuna, la ONU respalda la negativa del orador a atender las reivindicaciones del pueblo sirio que aspiran a un cambio democrático del sistema político del país, al fin de sus abusos, al fin del terrorismo y a su oposición al establecimiento de un Estado que permita la coexistencia de todos sus ciudadanos.

El Bloque Nacional Sirio subraya expresamente la necesidad de que la representación de las sirias y los sirios en los foros internacionales se base en la representación nacional y popular que emane de la libre voluntad del conjunto de los sirios.

BLOC NATIONAL SYRIEN
Communiqué à propos de la visite d’Ahmed Al Chareh, alias Abou Mohammed Al Joulani, aux Nations Unies à New York

Bloc National Syrien, Damas, 23/9/2025

Notre mouvement est un bloc civique pacifique qui s'engage à établir un État citoyen neutre envers toutes les doctrines religieuses et politiques. En conséquence, toute solution politique proposée doit être fondée sur la participation du peuple à travers ses structures civiques et partisanes, plutôt que sur des considérations sectaires ou ethniques. Nous déclarons par la présente nos objectifs sous notre devise suprême : « La religion appartient à Dieu, et la patrie appartient à tous ».


Il s’échappera à personne que la présence de criminels de guerre et d’auteurs de crimes contre l’humanité dans l’enceinte du Palais des Nations Unies à New York ne constitue pas une nouveauté.

Que la présence d’Ahmed Al Chareh, - de son nom de guerre Abou Mohammed Al Joulani, comme indiqué par le comité de lutte contre le terrorisme de l’ONU-, constitue une violation flagrante des principes de l’organisation Internationale, qui a pour vocation première la préservation de la paix et de la sécurité internationales.

Pendant 14 ans, tout au long de la guerre de Syrie (2010-2024) le Conseil de sécurité de l’ONU n’a émis qu’UNE SEULE RÉSOLUTION, à l’UNANIMITÉ : la résolution 2259, dans lequel il mentionne spécifiquement Daech (l’État Islamique) et Jabhat An Nosra, la franchise syrienne d’Al Qaeda.

Dans un paragraphe spécifique, la résolution demande à tous les États membres de les combattre. En août 2025, le Conseil de sécurité a souligné la nécessité pour tous les membres de mettre en œuvre ce paragraphe.

La présence d’Al Chareh à l’ONU constitue un précédent fâcheux, une violation flagrante des principes et des résolutions concernant la lutte contre le terrorisme, adoptées par l’Assemblée générale, ainsi que par le Conseil de sécurité de l’ONU, en même temps qu’une grande trahison des victimes, une injure à la dignité humaine.

En considération de sa conception d’un état civique et démocratique, exprimant la volonté du peuple syrien et de ses aspirations à la liberté, à la dignité et à la souveraineté nationale, le Bloc National Syrien exprime son refus catégorique de la présence d’Ahmed Al Chareh aux travaux de l’Assemblée Générale de l’ONU en qualité de représentant du peuple syrien vu que cette représentation n’a jamais eu lieu, mais a été décidée dans des PC militaires dont la moitié des membres figuraient sur la liste noire du terrorisme international.

Comment l’ONU peut-elle continuer à fermer l’œil sur la persistance de pratiques terroristes criminelles de nature confessionnelle à l’encontre du peuple syrien, allant de la zone côtière de la Méditerranée à Soueïda (sud de la Syrie), de même que les assassinats, les enlèvements de personnes, le blocus alimentaire ?

Les pratiques criminelles sur une base confessionnelle se perpétuent à l’encontre du peuple syrien.

Les Syriennes et les Syriens jouissent-ils de la sécurité ? L’ONU respecte-t-elle ses propres résolutions au sujet de telles pratiques ?

Le peuple syrien, qui a consenti de lourds sacrifices pendant plus d’une décennie en faveur de la liberté et de la justice, ne saurait tolérer être représenté par une dictature ne disposant d’aucune légitimité, ni électorale, ni constitutionnelle, et de surcroît rejetée par la volonté du peuple.

En consentant à ce qu’Ahmed Al Chareh participe à ses travaux et s’adresse à elle du haut de sa tribune, l’ONU cautionne le refus de l’orateur de faire droit aux revendications du peuple syrien visant au changement démocratique du système politique du pays, de mettre fin à ses comportements abusifs, à la fin du terrorisme et à son opposition à l’établissement d’un état aménageant la coexistence de tous ses concitoyens.

Le Bloc National Syrien souligne expressément la nécessité que la représentation des Syriennes et des Syriens dans les forums internationaux se fonde sur la représentation nationale et populaire issue de la libre volonté de l’ensemble des Syriens.

 

 

SYRIAN NATIONAL BLOC
Statement on the visit of Ahmad al-Sharaa, alias Abu Muhammad Al Julani, to the United Nations in New York

Syrian National Bloc, Damascus, 23/9/2025

Our movement is a peaceful civic bloc committed to establishing a state of citizenship that upholds neutrality toward all religious and political doctrines. Accordingly, any proposed political solution must be grounded in the participation of the people through their civic and party structures, rather than along sectarian or ethnic lines. We hereby declare our objectives under our highest motto: “Religion belongs to God, and the homeland belongs to all”.

It is no secret to any observer that the presence of war criminals and perpetrators of crimes against humanity is not new at the United Nations headquarters in New York. The inclusion of Ahmad al-Sharaa (Abu Muhammad al-Julani, as listed in Security Council documents and the Counter-Terrorism Committee) constitutes a serious violation of the principles and norms declared by the United Nations as an organization dedicated to maintaining international peace and security.

Over the past 14 years, the Security Council has issued only one unanimous resolution—Resolution 2254—which specifically addresses ISIS and Jabhat al-Nusra in a detailed paragraph urging all countries in the region to combat these groups. Last month, the Council reaffirmed the necessity of implementing this resolution. Therefore, this event constitutes a humiliating precedent and a blatant breach of international counter-terrorism principles and resolutions endorsed by the General Assembly and the Security Council. It also represents a betrayal of the memory of the victims and a trampling of human dignity.

The Syrian National Bloc, based on its vision of building a democratic civil state that reflects the will of the Syrian people and their aspirations for freedom, dignity, and national sovereignty, strongly rejects Ahmad al-Sharaa’s participation in the work of the United Nations General Assembly as a "representative of the Syrian people." Such representation has never occurred legitimately; it was imposed through a “military operations room”, where more than half of the participants are listed on international terrorism sanctions.

How can this international organization turn a blind eye to the continuation of sectarian terrorist and criminal practices against the Syrian people in the coastal region and Sweida? Have the killings, kidnappings, starvation, sieges, and arbitrary arrests ceased? Do Syrian men and women enjoy safety under the control of these factions? And does the United Nations uphold its own resolutions when it allows such actions?

The Syrian people, who have made immense sacrifices for over a decade in pursuit of freedom and justice, cannot have their representation reduced to a dictatorial authority that holds no electoral or constitutional legitimacy and does not reflect the true will of Syrians.

The Syrian National Bloc believes that allowing al-Sharaa to participate and ascend the podium at the United Nations constitutes standing in opposition to the legitimate demands of the Syrian people for democratic change, the end of tyranny, terrorism, and occupations, and the establishment of a state founded on the principle of equal citizenship.

The Syrian National Bloc stresses that any representation of Syrians in international forums must be based on national and popular legitimacy, deriving from the free will of all Syrian citizens.