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06/08/2025

JORGE MAJFUD
Hiroshima et Nagasaki : 80e anniversaire du plus grand attentat terroriste de l’histoire


Jorge Majfud, 08/06/2025

Traduit par Tlaxcala

Le numéro du magazine Time du 13 août 1945 cite Truman : « Il y a seize heures, un avion américain a largué une bombe sur Hiroshima, une importante base militaire japonaise. Cette bombe avait une puissance équivalente à 20 000 tonnes de TNT... C’est une bombe atomique. C’est un avantage de la puissance fondamentale de l’univers ; ce qui a été accompli est la plus grande réussite de la science dans toute son histoire... [...] nous sommes désormais prêts à détruire plus rapidement et plus complètement toutes les entreprises productives que les Japonais possèdent sur leur sol... s’ils n’acceptent pas nos conditions, ils peuvent s’attendre à une autre pluie de feu, comme cette terre n’en a jamais vu ». 


À Londres, Winston Churchill évoque également ces prouesses scientifiques : « Nous devons prier pour que cette horreur conduise à la paix entre les nations et que, au lieu de causer des ravages incommensurables dans le monde entier, elle devienne la source éternelle de la prospérité mondiale ».

En couverture de son numéro du 20 août, le même magazine accueillait le lecteur avec un grand disque rouge sur fond blanc et un X barrant le disque. Ce n’était pas la première bombe atomique de l’histoire larguée sur une population humaine, mais le soleil ou le drapeau du Japon. À la page 29, dans un article intitulé « Awful Responsibility » (« Une terrible responsabilité »), le président Truman traçait les lignes de ce qui allait devenir plus tard le passé. En homme de foi, comme toujours lorsqu’il est placé au pouvoir par Dieu, Truman reconnaissait : « Nous rendons grâce à Dieu que cela nous soit arrivé avant nos ennemis. Et nous prions pour qu’Il nous guide afin que nous l’utilisions selon Sa volonté et Ses desseins ». Dans l’inversion sémantique du sujet et de l’objet, « cela » fait référence à la bombe atomique qui « nous est tombée dessus » ; par « nos ennemis », il fait évidemment référence à Hitler et Hirohito ; par « nous », il fait référence à nous, les protégés de Dieu.

En réalité, la barbarie du feu avait commencé bien avant. Le général LeMay avait été le cerveau qui avait planifié le bombardement de plusieurs villes japonaises, telles que Nagoya, Osaka, Yokohama et Kobe, entre février et mai 1945, trois mois avant les bombes atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki.

Dans la nuit du 10 mars, LeMay ordonna de larguer 1 500 tonnes d’explosifs sur Tokyo à partir de 300 bombardiers B-29. 500 000 bombes tombèrent entre 1 h 30 et 3 h du matin. 100 000 hommes, femmes et enfants moururent en quelques heures et un million d’autres personnes furent gravement blessées. Précurseurs des bombes au napalm, des gelées enflammées qui collaient aux maisons et à la chair humaine furent testées avec succès. « Les femmes couraient avec leurs bébés comme des torches enflammées sur le dos », se souvient Nihei, une survivante.

Lorsque la guerre était décidée et terminée, une semaine après les bombes atomiques, des centaines d’avions usaméricains ont largué des dizaines de milliers de bombes sur différentes villes du Japon, faisant des milliers de victimes supplémentaires, vouées à l’oubli. Le général Carl Spaatz, euphorique, proposa de larguer une troisième bombe atomique sur Tokyo. La proposition ne fut pas retenue car Tokyo avait déjà été réduite en ruines depuis longtemps et n’existait plus que sur les cartes en tant que ville importante.

L’Empire japonais avait également tué des dizaines de milliers de Chinois lors de bombardements aériens, mais ce n’étaient pas les Chinois qui importaient à l’époque. En fait, ils n’ont jamais compté et avaient même été interdits d’entrée aux USA par la loi de 1882. Le même général Curtis LeMay répétera cette stratégie de massacre aveugle et à distance convenable en Corée du Nord et au Vietnam, qui fera des millions de morts parmi les civils, comme s’ils n’étaient que des fourmis. Tout cela pour une bonne cause (la liberté, la démocratie et les droits de l’homme).

Peu après les innombrables bombardements sur des civils innocents et sans défense, l’héroïque général LeMay reconnaîtra : « Si nous avions perdu la guerre, j’aurais été condamné comme criminel de guerre ». Au contraire, tout comme le roi Léopold II de Belgique et d’autres nazis de Hitler promus à des postes élevés au sein de l’OTAN, LeMay a également été décoré à plusieurs reprises pour ses services à la civilisation, notamment par la Légion d’honneur, décernée par la France.


Rien de nouveau. Le récit des faits n’est pas seulement destiné à la consommation nationale. Il est exporté. Dans le port de Shimoda, un buste du capitaine Matthew Perry rappelle et rappellera, pour les siècles à venir, le lieu et la date où le capitaine usaméricain a libéré le commerce du Japon au XIXe siècle à la force des canons et a rendu possible la volonté du dieu de ces chrétiens si particuliers. Un siècle plus tard, en 1964, le même gouvernement japonais a décerné l’Ordre du Soleil levant au général Curtis LeMay pour ses services à la civilisation. Quelle a été sa contribution ? Le général LeMay a innové dans les tactiques militaires pendant la Seconde Guerre mondiale en bombardant sans discernement une demi-douzaine de grandes villes japonaises en 1945. Quelques mois avant les célèbres bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki, cent mille civils ont péri en une seule nuit à Tokyo sous une pluie d’autres bombes américaines. LeMay a reconnu : « ça ne me gêne pas de tuer des Japonais ».

Bien sûr, tout ne s’est pas passé comme il le souhaitait. Des années plus tard, il recommanda au jeune président inexpérimenté Kennedy de lancer quelques bombes atomiques sur La Havane afin d’éviter un mal plus grand. Kennedy n’était pas d’accord. Quelques décennies plus tard, lors d’une des premières conversations sur le sujet de Cuba, Alexander Haig, nouveau secrétaire d’État, déclara au président Ronald Reagan : « Donnez-moi l’ordre et je transformerai cette île de merde en un parking vide ».

En 1968, le général Curtis LeMay sera candidat à la vice-présidence pour le parti raciste et ségrégationniste appelé Parti indépendant des USA. Il obtient un score - respectable pour un troisième parti -  de 13,5 % des voix. En 2024, il aurait pu facilement remporter la victoire au sein du parti démocrate-républicain.

Après le plus grand acte terroriste de l’histoire, les gouvernements japonais ne lésineront pas sur les excuses pour le crime d’avoir été bombardés de toutes les manières possibles et sans pitié.



JORGE MAJFUD
Hiroshima and Nagasaki: 80th anniversary of the largest terrorist attack in history


Jorge Majfud, 08/06/2025

Translated by Tlaxcala

The August 13, 1945 issue of Time magazine quotes Truman: “Sixteen hours ago an American airplane dropped one bomb on Hiroshima, an important Japanese Army base. That bomb had more power than 20,000 tons of T.N.T. It had more than two thousand times the blast power of the British “Grand Slam” which is the largest bomb ever yet used in the history of warfare. .. It is an atomic bomb. It is a harnessing of the basic power of the universe. The force from which the sun draws its power has been loosed against those who brought war to the Far East. [...] We are now prepared to obliterate more rapidly and completely every productive enterprise the Japanese have above ground in any city. We shall destroy their docks, their factories, and their communications. Let there be no mistake; we shall completely destroy Japan’s power to make war.... If they do not now accept our terms they may expect a rain of ruin from the air, the like of which has never been seen on this earth. Behind this air attack will follow sea and land forces in such numbers and power as they have not yet seen and with the fighting skill of which they are already aware.” [full statement here].


 In London, Winston Churchill also referred to these feats of science: “We must indeed pray that this awe-striking technology will be made to accomplish peace among the nations, and that instead of wreaking havoc upon the entire globe, it may lead to world prosperity.”


On its August 20 cover, the same magazine greeted readers with a large red disc on a white background with an X crossing it out. It was not the first atomic bomb in history dropped on a population of human beings, but the sun or the flag of Japan. On page 29, in an article entitled “Awful Responsibility,” President Truman outlined what would later become the past. As a good man of faith whenever placed in power by God, Truman acknowledged: "We thank God that this has come upon us rather than upon our enemies. And we pray that He will guide us to use this in His way and for His purposes”.

 In the semantic inversion of subject and object, ‘this’ refers to the atomic bomb that ”has come upon us“; ”our enemies“ obviously refers to Hitler and Hirohito; ”us" refers to us, God’s protégés.

In reality, the barbarity of fire had begun much earlier. General LeMay had been the mastermind who planned the bombing of several Japanese cities, including Nagoya, Osaka, Yokohama, and Kobe, between February and May 1945, three months before the atomic bombs were dropped on Hiroshima and Nagasaki.

On the night of March 10, LeMay ordered 1,500 tons of explosives to be dropped on Tokyo from 300 B-29 bombers. 500,000 bombs rained down from 1:30 to 3:00 in the morning. 100,000 men, women, and children died in a few hours, and a million others were seriously injured. A precursor to napalm bombs, a gelatinous fire that stuck to houses and human flesh, was successfully tested. “Women ran with their babies like torches on their backs,” recalled Nihei, a survivor.

When the war was decided and over, a week after the atomic bombs, hundreds of US planes dropped tens of thousands of bombs on different cities in Japan, leaving another trail of thousands of victims ready to be forgotten.

General Carl Spaatz, euphoric, proposed dropping a third atomic bomb on Tokyo. The proposal did not go ahead because Tokyo had already been reduced to rubble long ago and only remained on the maps as an important city. Imperial Japan had also killed tens of thousands of Chinese in air raids, but it was not the Chinese who mattered at the time.

In fact, they never mattered and were even banned from entering the US by the 1882 law. The same General Curtis LeMay would repeat this strategy of indiscriminate massacre at a convenient distance on North Korea and Vietnam, leaving millions of civilians dead as if they were ants. All for a good cause (freedom, democracy, and human rights).

Shortly after the countless bombings of innocent and defenceless civilians, the heroic General LeMay would admit: “If we had lost the war, I would have been convicted as a war criminal.” On the contrary, like King Leopold II of Belgium and other Hitler Nazis promoted to high positions in NATO, LeMay was also decorated multiple times for his services to civilization, including the Légion d’honneur, awarded by France.


Nothing new. The narrative of events is not just for domestic consumption. It is exported. In the port of Shimoda, a bust of Commodore Matthew Perry commemorates and will continue to commemorate, for centuries to come, the place and date when the USAmerican captain liberated Japan’s trade in the 19th century by force of cannon and made possible the will of the god of those very particular Christians. A century later, in 1964, the same Japanese government awarded the Order of the Rising Sun to General Curtis LeMay for his services to civilization. What was his contribution? General LeMay innovated military tactics during World War II by indiscriminately bombing half a dozen large Japanese cities in 1945. Months before the famous atomic bombs were dropped on Hiroshima and Nagasaki, 100,000 civilians died in Tokyo in a single night under a rain of other American bombs. LeMay acknowledged: “I don’t mind killing Japanese.”

Of course, not everything went his way. Years later, he recommended to the young and inexperienced President Kennedy that he drop a few atomic bombs on Havana as a way to prevent a greater evil. Kennedy disagreed. A couple of decades later, in one of the first conversations on the subject of Cuba, Alexander Haig, the new Secretary of State, told President Ronald Reagan: “Just give me the order and I’ll turn that shitty island into an empty parking lot.”

In 1968, General Curtis LeMay was the vice-presidential candidate for the racist and segregationist Independent Party of the United States. For a third party, it received a respectable 13.5 percent of the vote. In 2024, it could easily have won within the Democratic-Republican Party.

After the greatest act of terrorism in history, the governments of Japan will not spare any apologies for the crime of having been bombed in every possible way and without mercy.



JORGE MAJFUD
Hiroshima y Nagasaki: 80 aniversario del mayor atentado terrorista de la historia


Jorge Majfud, 6-8-2025

El número de Time del 13 de agosto de 1945 cita a Truman: “hace dieciséis horas un avión estadounidense lanzó una bomba sobre Hiroshima, una importante base del ejército japonés. Esa bomba tenía más poder que 20.000 toneladas de TNT… Es una bomba atómica. Es un beneficio del poder básico del universo; lo que se ha hecho es el mayor logro de la ciencia en su historia… […] ahora estamos preparados para destruir más rápida y completamente todas las empresas productivas que los japoneses tienen sobre su suelo… si no aceptan nuestros términos, pueden esperar otra lluvia de fuego, como nunca se ha visto en esta tierra”. 


En Londres, Winston Churchill también se refirió a estas proezas de la ciencia: “debemos orar para que este horror conduzca a la paz entre las naciones y que, en lugar de causar estragos inconmensurables en todo el mundo, se conviertan en la fuente perenne de la prosperidad mundial”.

En su portada del 20 de agosto, la misma revista recibía al lector con un gran disco rojo con fondo blanco y una X que tachaba el disco. No era la primera bomba atómica de la historia arrojada sobre una población de seres humanos sino el sol o la bandera de Japón. En la página 29, un artículo bajo el título de “Awful Responsability” (“Una responsabilidad terrible”) el presidente Truman trazaba las líneas de lo que iba a ser más tarde el pasado. Como un buen hombre de fe siempre que es colocado por Dios en el poder, Truman reconoció: “Le damos gracias a Dios porque esto haya llegado a nosotros antes que a nuestros enemigos. Y rezamos para que Él nos pueda guiar para usar esto según Su forma y Sus propósitos”. En la inversión semántica de sujeto-objeto, por “esto” se refiere a la bomba atómica que “nos ha llegado”; por “nuestros enemigos”, obviamente, se refiere Hitler e Hirohito; por “nosotros”, a nosotros, los protegidos de Dios.

En realidad, la barbarie de fuego había comenzado mucho antes. El general LeMay había sido el cerebro que planificó el bombardeo de varias ciudades de Japón, como Nagoya, Osaka, Yokohama y Kobe, entre febrero y mayo de 1945, tres meses antes de las bombas atómicas de Hiroshima y Nagasaki.

En la noche del 10 de marzo, LeMay ordenó arrojar sobre Tokio 1500 toneladas de explosivos desde 300 bombarderos B-29. 500.000 bombas llovieron desde la 1:30 hasta las 3:00 de la madrugada. 100.000 hombres, mujeres y niños murieron en pocas horas y un millón de otras personas quedaron gravemente heridas. Un precedente de las bombas de Napalm, unas gelatinas de fuego que se pegaban a las casas y a la carne humana fueron probadas con éxito. “Las mujeres corrían con sus bebés como antorchas de fuego en sus espaldas” recordará Nihei, una sobreviviente.

Cuando la guerra estaba decidida y acabada, una semana después de las bombas atómicas, cientos de aviones estadounidenses regaron con otras decenas de miles de bombas diferentes ciudades de Japón dejando otro tendal de miles de víctimas prontas para el olvido. El general Carl Spaatz, eufórico, propuso arrojar una tercera bomba atómica sobre Tokio. La propuesta no prosperó porque Tokio ya había sido reducida a escombros mucho tiempo atrás y sólo quedaba en los mapas como una ciudad importante.

El Japón imperial también había matado decenas de miles de chinos en bombardeos aéreos, pero no eran los chinos lo que importaban por entonces. De hecho, nunca importaron y hasta fueron prohibidos en Estados Unidos por la ley de 1882. El mismo general Curtis LeMay repetirá esta estrategia de masacre indiscriminada y a conveniente distancia en Corea del Norte y en Vietnam, las que dejarán millones de muertos civiles como si fuesen hormigas. Todo por una buena causa (libertad, democracias y derechos humanos).

Poco después de los incontables bombardeos sobre civiles inocentes e indefensos, el heroico general LeMay reconocería: “si hubiésemos perdido la guerra, yo hubiese sido condenado como criminal de guerra”. Por el contrario, al igual que el rey Leopoldo II de Bélgica y otros nazis de Hitelr promovidos a altos cargos de la OTAN, LeMay también fue condecorado múltiples veces por sus servicios a la civilización, entre las que se cuentan la Légion d’honneur, otrogada por Francia.


Nada nuevo. La narratura de los hechos no es sólo para consumo nacional. Se exporta. En el puerto de Shimoda, un busto del comodoro Matthew Perry recuerda y recordará, por los siglos por venir, el lugar y la fecha en que el capitán americano liberó el comercio de Japón en el siglo XIX a fuerza de cañón e hizo posible la voluntad del dios de esos cristianos tan particulares. Un siglo después, en 1964, el mismo gobierno de Japón le otorgó la Orden del Sol Naciente al general Curtis LeMay por sus servicios a la civilización. ¿Cuál fue su aporte? El general LeMay innovó las tácticas militares durante la Segunda Guerra mundial bombardeando de forma indiscriminada media docena de grandes ciudades japonesas en 1945. Meses antes de las célebres bombas atómicas sobre Hiroshima y Nagasaki, sólo en una noche murieron cien mil civiles en Tokio bajo una lluvia de otras bombas estadounidenses. LeMay reconoció: “No me molesta matar japoneses”.

Claro que no todo fue a su gusto. Años después, le recomendó al joven inexperiente, el presidente Kennedy, lanzar algunas bombas atómicas sobre La Habana como forma de prevenir un mal mayor. Kennedy no estuvo de acuerdo. Un par de décadas más tarde, en una de las primeras conversaciones sobre el tema Cuba, Alexander Haig, nuevo Secretario de Estado, le dijo al presidente Ronald Reagan: “Sólo deme la orden y convertiré esa isla de mierda en un estacionamiento vacío”.

En 1968, el general Curtis LeMay será el candidato a la vicepresidencia por el partido racista y segregacionista llamado Partido Independiente de Estados Unidos. Para ser un tercer partido, recibió un respetable 13,5 por ciento de los votos. En 2024 pudo haber ganado fácilmente dentro del partido Demócrata-Republicano.

Luego del mayor acto terrorista de la historia, los gobiernos de Japón no ahorrarán en pedidos de perdón por el crimen de haber sido bombardeados en todas las formas posibles y sin piedad.



05/08/2025

SARAH B.
Con el rifle en una mano y el evangelio en la otra
Cómo extremistas evangélicos y exmiembros de las fuerzas especiales yanquis secuestraron el humanitarismo en Gaza

 

En Gaza, el humanitarismo ha sido cooptado por cruzados armados con rifles, exorcismos y una misión divina para rehacer el campo de batalla a imagen y semejanza de Dios

Sarah B.DD Geopolitics , 31-7-2025
Traducido por  
Tlaxcala


Escucha resumen audio (7:20)

ÍNDICE

I. El regreso de la cruzada…………………………………………………………..2
II. Una nueva raza de mercenarios: conoce a los cruzados……………….4

III. La doctrina de la redención……………………………………………………15

IV. Los niños: la lucha contra la trata como tapadera………………………20

V. Gaza: un campo de batalla por el alma………………………………………22

VI. Más allá de Gaza, una red de dominio……………………………………….25
VII. La sombra de la conspiración y los frentes de inteligencia…………..28

VIII. Conclusión: la militarización de la fe……………………………………….30


RESUMEN

El informe examina la situación en Gaza durante el verano de 2025, donde la ayuda humanitaria ya no se percibe como tal. En los principales centros de distribución, gestionados por la Fundación Humanitaria de Gaza (GHF), contratistas usamericanos armados de UG Solutions están presentes con rifles M4, granadas aturdidoras y botes de gas lacrimógeno. Además, se menciona que antes de cada turno, grupos de exmilitares de la Fundación Sentinel realizan oraciones de "guerra espiritual" para vencer el "caos demoníaco", lo que contextualiza la situación como una "guerra espiritual" donde Gaza es el campo de batalla.

El documento está estructurado en las siguientes secciones principales, que detallan los aspectos clave de esta "cruzada":

I. El regreso de la cruzada: Describe cómo el humanitarismo en Gaza se ha transformado en una cruzada militarizada y evangelizadora, cada vez más entrelazada con la infraestructura de inteligencia usamericana.

II. Una nueva raza de mercenarios: conoce a los cruzados: Presenta a las figuras clave que dominan el panorama de la ayuda en Gaza, como Matthew Murphy (Fundación Sentinel), Philip Reilly (SRS) y Jameson Govoni (UG Solutions), destacando su mezcla de fe, poder militar y política exterior.

III. La doctrina de la redención: Profundiza en la cosmología de estos actores, donde Gaza es vista como un campo de batalla entre el orden divino y el caos demoníaco, y cómo la teología de la guerra espiritual se convierte en el manual de instrucciones para sus operaciones.

IV. Los niños: la lucha contra la trata como tapadera: Analiza cómo la narrativa de la prevención del tráfico de niños se utiliza para enmascarar posibles agendas y la militarización de la ayuda.

V. Gaza: un campo de batalla por el alma: Describe la Franja de Gaza como una zona de conquista espiritual, donde los centros de ayuda son custodiados por contratistas privados con antecedentes evangélicos y militares.

VI. Más allá de Gaza, una red de dominio: Explora la extensa red global de grupos de seguridad evangélicos, vinculados a servicios de inteligencia y privatizados, que han infiltrado el trabajo humanitario y de lucha contra el tráfico en varios continentes.

VII. La sombra de la conspiración y los frentes de inteligencia: Aborda cómo el ecosistema ideológico de estos grupos está impregnado de conspiraciones y una teología militarizada de la salvación.

VIII. Conclusión: la militarización de la fe: Concluye que la situación en Gaza es un proyecto de fe armado disfrazado de ayuda humanitaria, con graves implicaciones internacionales y poca supervisión.

El documento sugiere que esta situación no es una conspiración, sino un sistema de creencias donde la violencia puede purificar, la fe autoriza la fuerza y la ley se subordina a una vocación divina, transformando la ayuda en una guerra por otros medios.



04/08/2025

Lettre du gratin de l'appareil militaro-policier israélien à Trump

Voici la lettre que le gratin des retraités des forces armées, policières, de renseignement d’Israël, cosignée par 600 de leurs collègues, viennent d’envoyer à Mister Trump. Un document d’anthologie.



 Lettre des Commandants pour la sécurité d’Israël 

@cisorgil

 au président Trump

Président Donald J. Trump

La Maison Blanche

Monsieur le Président,

Arrêtez la guerre à Gaza !

Au nom du CIS, le plus grand groupe d’anciens généraux de l’armée israélienne et d’équivalents du Mossad, du Shin Bet, de la police et du corps diplomatique, nous vous exhortons à mettre fin à la guerre à Gaza.

Vous l’avez fait au Liban. Il est temps de le faire à Gaza également.

L’armée israélienne a depuis longtemps atteint les deux objectifs qui pouvaient être atteints par la force : démanteler les formations militaires et le gouvernement du Hamas. Le troisième, et le plus important, ne peut être atteint que par un accord : ramener tous les otages chez eux.

Selon notre avis professionnel, le Hamas ne représente plus une menace stratégique pour Israël, et notre expérience nous montre qu’Israël dispose de tous les moyens nécessaires pour faire face à ses capacités terroristes résiduelles, à distance ou autrement.

La traque des derniers cadres du Hamas peut être effectuée plus tard.

Nos otages ne peuvent pas attendre.

Votre crédibilité auprès de la grande majorité des Israéliens renforce votre capacité à orienter le Premier ministre Netanyahu et son gouvernement dans la bonne direction : mettre fin à la guerre, ramener les otages, mettre fin aux souffrances et forger une coalition régionale et internationale qui aide l’Autorité palestinienne (une fois réformée) à offrir aux Gazaouis et à tous les Palestiniens une alternative au Hamas et à son idéologie vicieuse.

Avec tout notre respect,

Général de division (à la retraite) Matan Vilnai
Ancien chef d’état-major adjoint de l’armée israélienne Président du CIS

Tamir Pardo
Ancien directeur du Mossad

Ambassadeur (à la retraite) Jeremy Issacharoff.
Ancien vice-directeur général, ministère des Affaires étrangères 

Assaf Hefetz
Ancien commissaire, police israélienne

Amiral (à la retraite) Ami Ayalon
 Ancien directeur de l’ISA (Shabak/Shinbet)

 @realDonaldTrump

@SteveWitkoff

#Stopthewar #BringThemHomeNow

TIGRILLO L. ANUDO
Notre pire ennemi en Colombie : la stupidité

 Tigrillo L. Anudo, 4/8/2025
Original
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala


« La stupidité n’est pas une fatalité,
mais la surmonter nécessite une prise de conscience
et une action critique»
Dietrich Bonhoeffer

 

Ton héritage est si sordide – Innommable que tu es –, tant de mépris et d’infamie ont été laissés par ton ombre maléfique, que notre héritage sera d’effacer tout ton héritage.

C’est ainsi que raisonnent les jeunes Colombiens qui ont subi la répression brutale lors de l’explosion sociale de 2021, ordonnée par Iván Duque, alors président, inspiré par les pièges tendus aux jeunes pauvres apparus avec des bottes en caoutchouc sous les deux gouvernements du seigneur des écuries.

Effacer tout un héritage fondé sur la stupidité des masses est un engagement non seulement des jeunes, mais aussi de tous les démocrates qui ressentent le besoin de réparer des blessures si profondes qui continuent de bénéficier de l’impunité. La première condamnation du grand propriétaire foncier [Álvaro Uribe] ouvre une porte vers une oasis de pudeur. 

Mais la cour est encore tellement infestée qu’il faut beaucoup de ferveur. Pour effacer l’héritage exécrable du louchebem, plusieurs tâches doivent être entreprises :

1. Traduire à nouveau en justice le promoteur de la tronçonneuse, pour les massacres d’El Aro et de La Granja, pour avoir transformé les Convivir en blocs paramilitaires, pour les plus de 6 402 personnes tombées lors d’exécutions extrajudiciaires, pour l’assassinat de Tito Díaz, maire d’El Roble (Sucre), pour « l’accident » de Pedro Juan Moreno, son secrétaire au gouvernement d’Antioquia, pour ses méfaits à l’Aerocivil, pour le vol continu d’essence dans la ferme Las Guacharacas, pour d’autres larcins.

2. Démanteler les récits mensongers des médias et des personnalités de la sphère politico-patronale. Diffuser le récit de la vérité. La vérité dans les conversations, la vérité sur les lieux de travail, la vérité dans les rues, la vérité dans les salles de classe. La vérité, la vérité et rien que la vérité. C’est ce qu’ils craignent le plus. Ils la dissimulent à travers leurs entreprises de communication propagandistes.

3. Dénoncer et poursuivre sans relâche tous les politichiens et fonctionnaires corrompus. Ainsi que toutes les personnes qui, sur les réseaux sociaux, menacent la vie de ceux qui sont du côté de la vérité.

Ils ne veulent pas que justice soit faite. Ils veulent que l’impunité continue. L’extrême droite est en train de monter des coups judiciaires et de discréditer la juge Sandra Liliana Heredia, la procureure Marlene Orjuela, le sénateur Iván Cepeda et l’avocat Miguel Ángel del Río. Ils sont en train de faire passer l’idée que le procès d’Uribe n’était pas judiciaire mais politique. Ils la diffusent dans le monde entier, la reprennent dans les médias business yankees.

Ils se font passer pour des avocats renommés afin de demander l’ouverture d’une enquête contre Cepeda et del Río, les liant au trafic de drogue. L’un des fils du sinistre sycophante serait derrière tout ça, afin de se venger de Cepeda, le sénateur qui a fait condamner son père. Ils bénéficient du soutien de membres républicains du Congrès et de hauts fonctionnaires du gouvernement usaméricain, ainsi que de membres de la DEA et du FBI.

« Effacer tout ton héritage sera notre héritage »: ce slogan chilien est devenu colombien, Uribe remplaçant Pinochet. Image d’Agustina Scliar

La Colombie vit un moment d’accouchement culturel. La condamnation du génocidaire psychopathe a révélé qu’il n’y a plus d’intouchables sur le territoire colombien. L’opinion publique comprend que le Ténébreux de Salgar [lieu de naissance d’Uribe] n’a pas travaillé main dans la main avec la société civile pour trouver des solutions pertinentes aux problèmes sociaux, mais qu’il a collaboré avec les groupes paramilitaires et les éléments pourris de l’armée et de la police.

C’est le moment historique pour commencer à mettre de l’ordre dans la maison commune. Proclamer des règles générales pour le respect efficace de l’éthique et de la responsabilité. Revenir au discernement et à la compréhension. Pour sortir de la stupidité qui a légitimé un régime de terreur et d’ignominie. Une grande partie de la société s’est rendue complice d’actes fréquents contre la dignité humaine, la moralité et la démocratie. La stupidité est dangereuse car elle combine l’incapacité de raisonner de manière critique avec une tendance pernicieuse à accepter sans les remettre en question les dogmes, les ordres ou les croyances. L’émotivité a pris le dessus lors de la prise de décisions importantes. La solidarité de corps a transformé la société en meurtrière d’une autre partie de la société, désignée et transformée en « ennemi commun à vaincre ».

La stupidité s’est emparée de la Colombie au cours des 25 premières années de ce siècle. Elle est toujours là, vivante, ardente, avide de plus de sang. Elle prépare déjà une marche nationale pour défendre « l’innocence du Grand Cafard ». La stupidité a été plus puissante que la méchanceté elle-même. Et le monstre des écuries s’en est servi. Il a mis à genoux tout un peuple émotif, religieux, grégaire, obéissant, désorienté. Avec ce soutien stupide, il a réussi ce que Pablo Escobar n’avait pas pu faire. La stupidité ne répond ni à la logique, ni aux arguments, ni aux preuves. Une personne stupide agit sans comprendre les conséquences de ses actes, convaincue de sa droiture.

 

Mural à l’effigie de Dietrich Bonhoeffer sur le mur du lycée portant son nom à Wertheim en Allemagne

Dietrich Bonhoeffer, martyr de la résistance allemande contre le nazisme, dit que la stupidité fleurit sous les structures du pouvoir autoritaire. Lorsqu’un groupe ou un individu se soumet au pouvoir, il a tendance à renoncer à son autonomie critique, non pas parce qu’il est incapable de penser, mais parce qu’il cesse de l’utiliser. Ce processus se produit tant chez les individus que dans des sociétés entières, où le pouvoir utilise la propagande, l’intimidation ou la manipulation émotionnelle pour instaurer un conformisme acritique. C’est ce qui s’est passé dans notre société. Une masse qui ne s’intéressait pas à l’actualité réelle est tombée dans le piège des « récits messianiques » d’un maboul devenu « le papa des poussins », le père d’une société avide de faits grandiloquents qui promettaient la rédemption.

La stupidité, selon Bonhoeffer, n’est pas principalement un phénomène individuel, mais collectif. Une personne isolée peut faire preuve d’une plus grande capacité critique, mais en groupe, les dynamiques sociales et les pressions de l’environnement ont tendance à réduire cette capacité. Ce phénomène peut être observé dans les mouvements de masse, où le comportement des individus s’homogénéise et où les décisions sont prises davantage par imitation que par réflexion. La peur est un élément central dans la perpétuation de la stupidité. Une société soumise à la terreur – physique ou psychologique – a tendance à chercher refuge dans des simplifications, des clichés et des figures d’autorité qui promettent la sécurité, même si ces promesses sont illusoires ou destructrices. Comme ils ont applaudi le seigneur des ténèbres lorsqu’il semait la douleur et la mort dans les campagnes colombiennes. Tuer, tuer, tuer, telle était sa formule clichée pour résoudre les problèmes structurels qui exigeaient analyse, réflexion critique, impartialité, philosophie, discernement, compréhension.

La stupidité ne se corrige pas avec des arguments logiques ou des preuves. Les personnes stupides ne s’intéressent pas à la vérité ; elles sont prisonnières d’une bulle idéologique qui ne contredit pas leur vision du monde. La stupidité conduit à une dangereuse délégation de responsabilité. Ceux qui y succombent justifient leurs actions ou leur inaction en disant qu’ils ne font qu’obéir aux ordres ou qu’ils ne pouvaient rien faire. Ce sont ces justifications que nous avons entendues à la JEP [Juridiction Spéciale pour la Paix]de la part des militaires qui ont participé aux « faux positifs ». Pour Bonhoeffer, cette irresponsabilité a des conséquences éthiques dévastatrices. La stupidité réduit la complexité du monde à des formules simplistes. Tout se résume à « nous contre eux », « le bien contre le mal » ou « la vérité contre le mensonge », sans place pour les nuances ou les doutes.

Le régime nazi est l’exemple le plus évident de la stupidité en action. Des millions de personnes ont aveuglément adopté une idéologie fondée sur la violence, le racisme et la suprématie, ignorant délibérément les crimes qui étaient commis. Il en a été de même et il en est toujours ainsi en Colombie : une majorité de la population a approuvé ces anti-valeurs en votant deux fois aux élections présidentielles pour le roi du mensonge. La manipulation des masses par la propagande est un autre exemple de stupidité. Ceux qui méprisent toute information révélant la vérité deviennent des instruments du pouvoir, sans réfléchir aux implications de leurs actes. C’est le cas de millions de Colombiens qui ont voté pour Rodolfo Hernández lors de l’ élection présidentielle de 2022, simplement parce que c’était celui que le propriétaire de l’hacienda avait désigné. La passivité face aux injustices, sous prétexte de « ne pas vouloir s’impliquer », est une autre forme de stupidité collective. Ici, l’ignorance n’est pas innocente, elle est complice.

Heureusement, dit Bonhoeffer, la stupidité n’est pas une fatalité, mais la surmonter nécessite un travail éthique et éducatif en profondeur. La clé réside dans le développement de l’esprit critique et du courage moral. Une véritable éducation encourage la pensée critique et la responsabilité éthique. Les individus doivent apprendre à remettre en question les normes, les idéologies et les figures d’autorité lorsque c’est nécessaire. La stupidité ne peut être combattue directement, mais elle peut être minimisée en résistant aux structures de pouvoir qui la favorisent. Cela nécessite une citoyenneté active, engagée en faveur de la vérité et de la justice. Face à la stupidité collective, Bonhoeffer prône des communautés fondées sur des valeurs éthiques solides, où la vérité et la responsabilité sont centrales. Comment distinguer la stupidité de l’ignorance ? L’ignorance peut être corrigée par l’éducation, tandis que la stupidité implique un refus actif de la réflexion critique. Quel rôle joue la technologie moderne dans la perpétuation de la stupidité ? Bien que Bonhoeffer ait écrit à une autre époque, la propagation de la désinformation et la polarisation sur les réseaux sociaux pourraient être considérées comme de nouvelles formes de stupidité collective. Nous vivons dans un état universel de désinformation, les médias d’entreprise mentent tout le temps, imposant des récits qui altèrent les réalités et favorisent la progression du fascisme. Comment pouvons-nous briser le cycle de la stupidité dans les sociétés contemporaines ? La réponse semble résider dans l’éducation et le renforcement des institutions démocratiques qui promeuvent la responsabilité éthique.

La tâche est donc ardue et demande un engagement à plein temps. Pour mettre fin à cette horrible nuit, il n’y a pas d’autre alternative que de soustraire des gens à la stupidité en passant à l’offensive pour diffuser la vérité, pour obtenir de nouveaux procès contre les criminels en col blanc qui continuent à sévir. Il faut également neutraliser les personnages qui constituent un danger pour la coexistence pacifique et la sécurité de ceux qui sont du côté de la vérité. Des personnages grossiers qui incitent à la violence politique, à des formes stupides de faire de la politique, comme Andrés Julián Rendón, Fico Gutiérrez, les conseillers municipaux de Medellín Gury Rodríguez et Sebastián López, le conseiller municipal de Cali Andrés « El pistolero » Escobar, les sénatrices María Fernanda Cabal, Paloma Valencia, Paola Holguín et autres.




SARAH B.
Tontons flingueurs en croisade : comment des extrémistes évangéliques et d’anciens membres des forces spéciales ont détourné l’humanitaire à Gaza

À Gaza, l’humanitarisme a été détourné par des croisés armés de fusils, d’exorcismes et d’une mission divine visant à refaire le champ de bataille à l’image de Dieu.

Sarah B., DD Geopolitics , 31/7/2025
Traduit par Tlaxcala

Sommaire

I. Le retour de la croisade…………………………………………………….2

II. Une nouvelle race de mercenaires : rencontrez les croisés……......4

III. La doctrine de la délivrance……………………………………………..15

IV. Les enfants : la lutte contre la traite comme couverture………......20

V. Gaza : un champ de bataille pour l’âme………………………………..23

VI. Au-delà de Gaza, un réseau de domination…………………………..26

VII. L’ombre des complots et des fronts du renseignement………..…29

VIII. Conclusion : l’instrumentalisation de la foi………………………....31


Écouter résumé audio (6:52)



Fünf Fragen an den algerischen Dichter Kadda Benkhira

Milena Rampoldi und Fausto Giudice, 3. August 2025

ProMosaik Poetry hat in Zusammenarbeit mit der Glokalen Werkstatt die zweisprachige Sammlung (in französischer und deutscher Sprache) des algerischen Dichters Kadda Benkhira mit dem Titel “Humeurs/Stimmungen” veröffentlicht. In diesem Gespräch beantwortet der Dichter unsere Fragen.

 Wie bist du Dichter geworden?

Ich glaube, dass meine Vorliebe für Poesie in der Grundschule begann. Um uns mit der französischen Sprache vertraut zu machen, gab uns der Lehrer oft ein Gedicht, das wir auswendig lernen und am nächsten Tag im Unterricht vortragen sollten. Aber es ging nicht nur um das Vortragen von Poesie. Ich hatte mich auch daran gewöhnt, jedes Wochenende einen großen Souk zu besuchen, wo nicht nur Lebensmittel zum Verkauf angeboten wurden, sondern auch Flötenspieler, die Schlangen zum Tanzen brachten, und Sänger da waren. Was mich an diesem sehr lebendigen Ort interessierte, waren vor allem diese Leute, die eine ganze besondere Fähigkeit besaßen, Geschichten über verschiedene Themen zu erzählen und sie sehr attraktiv zu gestalten. Sie besaßen auch die Kunst, Gedichte in einer sehr klaren Sprache für das Volk vorzutragen.. Später begann ich, klassische arabische Poesie zu hören und auf Französisch alle Gedichtbände zu lesen, die ich in die Finger bekam... So wurde ich Dichter.

Schränkt die Tatsache, dass du in französischer Sprache schreibst - laut Kateb Yacine gilt diese ja als „Kriegsbeute“ - nicht die Reichweite deiner Gedichte in Algerien ein?

Ja, das stimmt. Die Reichweite meiner Gedichte in Algerien ist aufgrund dessen eingeschränkt. Aber ich möchte hinzufügen, dass „diese Kriegsbeute“, unabhängig von ihrer Bedeutung, irgendwann verschwinden wird. Denn es vergeht kein Tag, an dem die Sprache meiner Vorfahren nicht Schritt für Schritt das Land zurückerobert, dessen sie beraubt wurde. In aller Ruhe wird die Sprache unserer Vorfahren ihren ganz natürlichen Stellenwert auf der Welt wieder einnehmen. Und was gibt es Schöneres, Edleres und Natürlicheres für ein Volk, als seine Sprache wiederzufinden!...

In der algerischen Verfassung ist die arabische Sprache seit der Unabhängigkeit der Landes als National- und Amtssprache verankert. Französisch gilt als Fremdsprache.

Man darf ja nicht außer Acht lassen, dass die Barbarei des französischen Kolonialismus in Algerien 132 Jahre dauerte. Wir können diese Sprache nicht aus unserer Heimat verbannen, wie wir beispielsweise einen alten Nagel aus einem Brett entfernen. Denn dafür braucht es Zeit und viel Geduld...

Heute bevorzugen die meisten jungen Algerierinnen und Algerier bei weitem Englisch gegenüber Französisch.

Übrigens hat die Regierung im nächsten Schuljahr beschlossen, ab der Grundschule mit dem Englischunterricht zu beginnen... „Wenn Französisch, sagte der Präsident, Kriegsbeute ist, ist Englisch eine internationale Sprache.“ Das ist absolut klar...

Ich habe auch bemerkt, dass junge Menschen anfangen, sich ernsthaft für andere Sprachen wie Spanisch, Italienisch und Türkisch zu interessieren...

Persönlich werde ich auch in Zukunft in französischer Sprache schreiben, da sie für mich (wie alle anderen Sprachen) ein Kommunikationsmittel ist. Und ich bin sicher, dass meine Gedichte ins Arabische übersetzt werden. So werde ich die LeserInnen wiederfinden, die mir durch die „Kriegsbeute“ abhandengekommen sind ...

Aber auch ein Schriftsteller (oder ein Dichter), dessen Land nie kolonisiert wurde, kann seine Sprache nur in seinem Land bekannt machen. Wenn er seine Grenzen überschreiten will, wenn er berühmt werden will, muss er sich unbedingt an diese sehr ehrenwerte Dame wenden, und zwar an die ÜBERSETZUNG...

Gibt es heute in Algerien eine „poetische Szene“ und Austausch und Begegnungen zwischen Dichtern und rund um die Poesie?

Ja! Der Poesie werden immer mehr Bereiche gewidmet. Und ich muss sagen, dass die arabische Poesie den Löwenanteil hat. Das finde ich absolut normal. In allen Ländern der Welt ist es die Sprache des Volkes, die am meisten gefragt ist...

132 Jahre barbarischer Kolonialismus haben es nicht geschafft, diese Sprache auszurotten. Wahrscheinlich, weil sie ihre Kraft aus dem Koran bezieht...

Ja! Die Poesie in arabischer Sprache bleibt das Genre der Mehrheit der algerischen Schriftsteller. Dies bezeugen zahlreiche Veröffentlichungen (Gedichtbände, Zeitungen und Zeitschriften...).

Dies wird auch von den Experten bestätigt.

Welchen allgemeinen Stellenwert nimmt die Poesie im zeitgenössischen Algerien ein?

Sie hat einen sehr ehrenwerten Stellenwert. Ich meine damit die gesamte Poesie in arabischer, berberischer und französischer Sprache ...

Welche Rolle kann und soll der Dichter in der Gesellschaft spielen?

Die Rolle des Dichters muss weltweit von Großmut und Menschlichkeit gekennzeichnet sein. Die Poesie muss auch immer bereit sein, schnell alles anzuprangern, was auf dieser Welt nicht rund läuft! Sie muss an allem Kritik ausüben, was der Menschheit schadet! Und nicht nur! Sie muss auch die Tier- und Pflanzenwelt verteidigen! ...

Es ist bedauerlich, dass nicht alle Dichter Großmut und Menschlichkeit besitzen.

Einige haben ihre Zungen so sehr für raue und ungesunde Dinge abgenutzt, dass sie sie nicht mehr im Mund halten können.

 

 

RICARDO MOHREZ MUVDI
Que cache l’avalanche de reconnaissances de l’État palestinien ?

Ricardo Mohrez Muvdi, Resumen Latinoamericano, 3/8/2025

Traduit par Tlaxcala

Ricardo Mohrez Muvdi, Bogotá, est membre de la présidence de l’Union palestinienne d’Amérique latine (UPAL) et président de la Fondation culturelle colombo-palestinienne.

Au cours des dernières semaines, une vague de pays – dont l’Espagne, la Norvège, l’Irlande et la Slovénie – a annoncé en grande pompe sa reconnaissance de l’État palestinien. Pour certains, il s’agit d’un événement historique. Pour d’autres, c’est une victoire morale après des décennies d’occupation et de souffrances. Mais derrière ces gestes diplomatiques se cache une stratégie beaucoup plus complexe. La question est inévitable : quels sont les intérêts réels qui se cachent derrière cette avalanche soudaine de reconnaissances ?



Un État palestinien... ou une issue pour l’Occident ?

Tout d’abord, il faut comprendre que ces reconnaissances ne surgissent pas de nulle part. Elles interviennent au milieu d’une guerre génocidaire contre Gaza, où Israël a échoué dans sa tentative d’éliminer la résistance palestinienne, en particulier le Hamas. Ni les bombes, ni la famine, ni les déplacements forcés n’ont réussi à soumettre un peuple qui résiste avec dignité.

Face à cet échec, l’Occident – et en particulier les USA et l’Europe – cherchent un « plan B ». Ils ne peuvent plus soutenir le discours selon lequel Israël « se défend ». Ils doivent proposer une alternative qui permette de maintenir le contrôle politique, de désamorcer la résistance et d’apaiser la pression sociale interne. C’est là qu’intervient la reconnaissance de l’« État palestinien ».

Mais il y a un hic. Car l’État reconnu n’a ni frontières, ni armée, ni souveraineté sur son territoire. Il ne contrôle ni son espace aérien ni son espace maritime. Il ne peut garantir la sécurité de ses citoyens et n’a aucune unité politique. Il s’agit, en substance, d’un fantôme administratif sous occupation. Et ce n’est pas un véritable État.

Une opération de blanchiment d’image pour l’Europe

Ces reconnaissances servent également à soulager la conscience de l’Europe. Après des mois de complicité avec le génocide – que ce soit par le silence, le soutien militaire ou des sanctions sélectives contre la résistance – elle tente maintenant d’équilibrer la balance par un geste symbolique. Elle parle de « deux États » comme si c’était encore une option viable, alors qu’en réalité Israël a tellement fragmenté et colonisé le territoire que cette formule est devenue impraticable.

On reconnaît un « État palestinien », mais on ne sanctionne pas Israël, on ne cesse pas la vente d’armes, on n’arrête pas l’expansion des colonies. En d’autres termes, on légitime une solution diplomatique sans modifier les conditions matérielles de l’occupation.

Et si le véritable objectif était de remplacer la résistance ?

Un autre élément préoccupant est la question de savoir qui on reconnait. La plupart de ces pays continuent de considérer l’[In]Autorité palestinienne comme le « gouvernement légitime » du peuple palestinien, malgré son manque de représentativité, sa corruption interne et sa collaboration avec l’occupation.

Sommes-nous face à une tentative de réorganisation de la direction palestinienne depuis l’extérieur, excluant les mouvements de résistance tels que le Hamas ou le Jihad islamique ? Cherche-t-on à créer un État artificiel, obéissant, qui administrerait l’occupation sans la remettre en question ?

Si tel est le cas, l’avalanche de reconnaissances serait moins un signe de solidarité qu’une manœuvre géopolitique visant à neutraliser la lutte du peuple palestinien.

Le piège de l’État fictif

Il y a un risque énorme que le monde commence à parler de la Palestine comme d’un « État reconnu » alors qu’elle reste en pratique une nation occupée, colonisée et bloquée. Cette fiction juridique peut être utilisée pour geler le conflit, désamorcer les dénonciations internationales et rendre les victimes elles-mêmes responsables de leur situation.

Dans ce scénario, la cause palestinienne passe d’une lutte anticoloniale légitime à un différend bureaucratique entre « deux gouvernements ». L’histoire est effacée, l’apartheid est rendu invisible et la voix des martyrs est étouffée.

Conclusion

L’avalanche de reconnaissances n’est ni gratuite, ni désintéressée, ni révolutionnaire. Elle s’inscrit dans un réajustement politique mondial face à l’usure morale de l’Occident et à la montée de la résistance palestinienne. Elle peut être utile sur le plan diplomatique, certes, mais nous ne devons pas nous laisser berner : la véritable libération ne viendra pas des chancelleries, mais de la détermination du peuple palestinien, à Gaza, en Cisjordanie, en exil et dans la diaspora. Tant que le régime d’occupation sioniste ne sera pas démantelé, aucune reconnaissance ne sera complète. Et tant que le sang continuera de couler à Gaza, aucun geste symbolique ne suffira.