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19/10/2022

Traduttore traditore

Un·e traducteur·trice à l’ONU – que ce soit à New York ou à Genève – touche un salaire d’entre 74 000$ (75 000€) et 169 000$ (171 000€), soit en moyenne 86 000 $ (87 000€), par an, soit 7 100$ par mois. Pour ce salaire, on serait en droit d’attendre un travail de qualité. Et pourtant…Voici un exemple de traduction onusienne :

Voici l'original :


Notre commentaire :

Le ou la traducteur·trice a sans doute voulu écrire empreint
 

  JOE PIETTE
Grève victorieuse au Philadelphia Art Museum : l’exposition Matisse in the 30s ouvrira comme prévu

Joe Piette, Workers World, 17/10/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Joe Piette, Philadelphie, est un postier à la retraite militant, ancien combattant contre la guerre du Vietnam. @pastpostal65

Philadelphie-Les pancartes et les mégaphones ont été remisés avec enthousiasme le 14 octobre, alors que les travailleur·ses du Philadelphia Art Museum célébraient une victoire totale et l'accord pour leur première convention collective, après une grève de 19 jours.

Des travailleur·ses tiennent un piquet de grève devant le Musée d'art de Philadelphie, le 8 octobre. Photo WW : Joe Piette

Les travailleur·ses ont voté pour approuver la convention le 16 octobre. Selon les termes du nouvel accord, qui expirera le 30 juin 2025, les travailleur·ses ont obtenu tout ce qu'ils·elles demandaient : un salaire minimum de 16,75 $ (au lieu de 15 $), une augmentation générale de 14 % au cours de la convention de trois ans, avec effet rétroactif à partir du 1er juillet. et les employés à temps plein recevront une prime d’ancienneté de 500 $ (250 $ pour les travailleur·ses à temps partiel) pour chaque période de cinq ans de travail dans l'institution. Et les employés du PMA bénéficieront de quatre semaines de congé familial payé. Ce que les travailleur·ses paient actuellement pour leur régime d'assurance-maladie à franchise élevée diminuera, car l’employeur portera sa contribution de 90 % à 95 %.

Cette victoire intervient après plus de deux ans de pourparlers infructueux, après le dépôt d'une plainte pour pratique déloyale de travail contre la direction du musée, après un vote d'autorisation de grève à 99 % et après une grève d'avertissement d'une journée le 16 septembre. Les travailleur·ss ont finalement quitté leur poste le 26 septembre.


Pas de convention, pas de Matisse !

Les responsables du musée ont finalement cédé aux demandes du syndicat du PMA un jour avant que les travailleur·ses ne mènent une manifestation militante le 15 octobre, en marge d'un gala précédant l'ouverture de l'exposition tant attendue de plus de 100 œuvres d'Henri Matisse. Plus de 3 000 billets avaient déjà été vendus pour cette exposition unique aux USA, qui se tiendra du 20 octobre au 29 janvier 2023. Les travailleur·ses du PMA étaient particulièrement indigné·es que la direction du musée ait fait appel à des briseurs de grève d'autres villes pour préparer et installer les précieuses œuvres.

Depuis que les 180 travailleur·ses du musée ont débrayé, les piquets de grève ont vu une forte participation des activistes de la région, notamment des membres d'autres syndicats et groupes communautaires, de la coalition Save UC Townhomes et des politiciens progressistes de la ville et de l'État.

Impact sur d'autres efforts d'organisation

En plus d'apporter des gains importants aux travailleur·ses du célèbre musée, la grève a revigoré le mouvement syndical local, comme en témoigne la participation aux piquets de grève quotidiens de membres de l'AFSCME, de UNITE HERE, des Teamsters et de bien d'autres.

Sur la base de l'expérience de la victoire du syndicat du PMA, une solidarité similaire pourrait être plus facile à obtenir dans un certain nombre de luttes syndicales et communautaires de la région actuellement en cours. Il s'agit notamment de l'association des étudiants diplômés de l'université Temple (TUGSA), des syndicats du corps enseignant et du personnel de l'université des arts, de Starbucks Workers United, des travailleurs d'Amazon, des organisateurs de Home Depot et des résidents de UC Townhomes qui luttent contre l'expulsion.

« Cela aura un impact énorme sur les travailleur·ses du musée, et je pense que cela pourrait aussi avoir des répercussions sur d'autres institutions culturelles », a déclaré Adam Rizzo, président de la Philadelphia Museum of Art Union, Local 397 de lAmerican Federation of State, County and Municipal Employees, affilié àu Conseil de district 47 de l'AFSCME. (tinyurl.com/bddaac8x)

Le PMA étant l'un des plus anciens et des plus grands musées d'art des USA, avec plus de 240 000 œuvres d'art provenant du monde entier, la victoire du syndicat du PMA pourrait donner de l'énergie à d'autres travailleur·ses de musées à travers les USA, où le personnel de dizaines de musées s'est syndiqué au cours des trois dernières années afin de lutter pour des salaires et des avantages plus élevés. Des piquets de grève à l'extérieur des musées, des grèves d'un jour et d'autres manifestations de travailleur·ses ont eu lieu au Brooklyn Museum of Art, au Carnegie International de Pittsburgh, au Massachusetts Museum of Contemporary Art, au Museum of Fine Arts de Boston et dans d'autres institutions culturelles.

Lee Saunders, président de l'AFSCME, à laquelle le syndicat des musées est affilié, a publié une déclaration : « C'est pourquoi les travailleurs culturels des musées, des bibliothèques et des zoos à travers le pays ont lancé une vague d'organisation des travailleurs qui fait tache d’huile dans tout le secteur. » (tinyurl.com/4fvnkv6f)

Quelle que soit la renommée du musée, les travailleur·ses ne peuvent pas vivre uniquement du prestige.

        

 

 

18/10/2022

Le Président Rivlin : “ Il est temps d'admettre honnêtement que la société israélienne est malade - et il est de notre devoir de traiter cette maladie ”

 Greer Fay Cashman, The Jerusalem Post, 19/10/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Greer Fay Cashman est une journaliste australienne autodidacte qui écrit dans The Jerusalem Post depuis 45 ans.

Rivlin s'exprimait lors de la séance d'ouverture d'une conférence intitulée « De la haine de l'étranger à l'acceptation de l'autre » sur l'escalade des tensions entre Juifs et Arabes.


“Quand donc nous les Juifs allons-nous nous rendre compte qu’Israël est maboul ? ” : le président d’Israël a enfin répondu à la question posée par Richard Siegel,  pianiste juif, de 62 ans, vivant à Teaneck dans le nord de l’État du New Jersey, sur le passage du défilé annuel de l’ “Israel Parade”, en juin 2021

Le moment est venu d'admettre qu'Israël est une société malade, avec une maladie qui exige un traitement, a déclaré le président Reuven Rivlin lors de la séance d'ouverture dimanche d'une conférence sur le thème De la haine de l'étranger à l'acceptation de l'autre.

Rivlin et la professeure Ruth Arnon, présidente de l'Académie israélienne des sciences et lettres, qui a organisé la conférence dans ses locaux de la rue Jabotinsky à Jérusalem, ont parlé de l'été douloureux et sanglant, et de la résurgence de l'animosité entre Arabes et Juifs qui en a résulté et qui a atteint de nouveaux sommets.

Se référant aux expressions mutuelles de haine et d’apologie de la haine, Arnon a déclaré que les juifs, qui dans la diaspora avaient été exposés à l'antisémitisme et à la persécution, devraient être plus sensibles aux dangers de l’apologie de la haine. « Mais le sommes-nous ? », a-t-elle demandé.

Rivlin s’est demandé à haute voix si Juifs et Arabes avaient abandonné le secret du dialogue.

En ce qui concerne les Juifs, il a dit : « Je ne demande pas s'ils ont oublié comment être Juifs, mais s'ils ont oublié comment être des êtres humains décents. Ont-ils oublié comment converser ? » Aux yeux de Rivlin, l'académie a pour mission vitale de réduire la violence dans la société israélienne en encourageant le dialogue et l'étude de différentes cultures et langues dans le but de promouvoir la compréhension mutuelle, afin qu'il puisse y avoir des rencontres civilisées entre les secteurs de la société.

Il a exhorté l'académie à relever ce défi et à éradiquer la violence qui menace de ternir l'image d'Israël.

Le ministre de l'Éducation Shai Piron était convaincu que les différences pouvaient être surmontées et a cité sa propre famille comme exemple. Il a grandi dans une maison où son père était sépharade et politiquement de droite, tandis que sa mère était ashkénaze et de gauche. Et pourtant, il n'a jamais détecté d'antagonisme. Il n'a pas réalisé jusqu'à ce qu'il soit un adulte et sorte dans le monde, à quel point les différences peuvent causer des ravages, a-t-il dit.

Le ministère de l'Éducation lance un projet patrimonial dans le cadre duquel des jeunes juifs et arabes, religieux et laïcs, étudieront côte à côte et apprendront les traditions des uns et des autres, a déclaré Piron.

Le professeur d'études holocaustiques Yehuda Bauer, de l'Université hébraïque, a déclaré que le racisme fondé sur la couleur est marginal en Israël. Le racisme en Israël est généralement de nature nationaliste, a-t-il dit. Il s'inquiétait surtout du racisme religieux et de l’apologie de la haine qui émanent habituellement d'éléments extrémistes marginaux, car ces personnes sont souvent les plus violentes et les plus dangereuses, a-t-il déclaré.

La tâche la plus difficile à laquelle était confrontée l'académie, a déclaré Bauer, était de définir la notion d’apologie de la haine en relation avec la liberté d'expression. Il a averti que la liberté d'expression ne devait jamais être sacrifiée sur l'autel de l’appel à la haine. Sa propre définition de l’apologie de la haine est quand un individu ou un groupe, par la parole ou des documents écrits, nuit et humilie un autre individu ou un autre groupe, incitant d'autres personnes à se livrer à des violences physiques ou psychologiques contre elles et allant même jusqu'à les tuer.

 File:Reuven Rivlin, by Raanan Lurie.png

 Rivlin (portrait de Raanan Lurie) : « Il est temps d'admettre honnêtement que la société israélienne est malade - et il est de notre devoir de traiter cette maladie ».

 

 

MARK CURTIS/PHIL MILLER
Comment la Grande-Bretagne a aidé le régime islamique iranien à détruire l'opposition de gauche

Mark Curtis est un écrivain, historien et journaliste britannique ; spécialisé dans les documentaires d'enquête. Il a écrit cinq livres sur la politique extérieure du Royaume-Uni et des USA, tout au long du XXe siècle. Il est rédacteur en chef du site ouèbe Declassified UK. Bibliographie. @markcurtis30

Phil Miller est le reporter en chef de Declassified UK. Il est l'auteur de Keenie Meenie : The British Mercenaries Who Got Away With War Crimes. @pmillerinfo

La Grande-Bretagne a soutenu le nouveau régime islamique iranien dans l’écrasement de la dernière opposition restante à son règne en 1983 alors que le principal responsable britannique dans le pays a plaisanté sur les techniques de torture de l'Iran : c’est ce qu’ont révélé des dossiers déclassifiés.

L’Ayatollah Khomeini

Le service secret de renseignement britannique, le MI6, a travaillé avec la CIA pour fournir une liste d'agents soviétiques présumés en Iran au régime théocratique de l'ayatollah Khomeini, qui a pris le pouvoir après le renversement du Shah soutenu par le Royaume-Uni en 1979. Ces informations ont été utilisées par le régime pour exécuter des membres dirigeants du parti communiste iranien, le Tudeh.

Les dossiers britanniques soulignent également comment au moins un fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères a envisagé la manière dont le Royaume-Uni pourrait bénéficier des aveux forcés faits par les membres de Tudeh à l'époque, que l’on pensait avoir été extraits sous la torture.

Les dossiers suggèrent que la politique britannique a été motivée par le désir d'obtenir des faveurs auprès des nouveaux dirigeants iraniens, plutôt que par des préoccupations concernant la géopolitique de la guerre froide ou l'influence soviétique en Iran, qui était reconnue comme minime.

La liste des personnes à abattre

La liste des Iraniens qui auraient travaillé pour l'Union soviétique en Iran avait été fournie à la Grande-Bretagne par Vladimir Kouzitchkine, un major du KGB qui a fait défection au Royaume-Uni en juin 1982, comme l'ont rapporté le New York Times et le London Times en 1986. Les informations obtenues par le MI6 de Kouzitchkine  – qui était responsable du maintien des contacts avec le parti Tudeh, la principale organisation de gauche en Iran, établie dans les années 1940 – ont également été partagées avec la CIA, et transmises à Téhéran.

Le régime iranien a raflé plus de 1 000 membres du parti Tudeh et en a finalement exécuté jusqu'à 200. Le parti a été interdit et forcé à la clandestinité.

Nicholas Barrington, haut fonctionnaire britannique en Iran à l'époque, affirme dans ses mémoires que les informations de Kouzitchkine ont simplement « trouvé leur chemin » vers les autorités iraniennes après la défection du Russe, sans préciser le rôle britannique.

Les dossiers de l'époque – lorsque Barrington était à la tête de la section des intérêts britanniques à Téhéran depuis que l'Iran et le Royaume-Uni avaient rompu les relations diplomatiques complètes – suggèrent que les responsables britanniques ont soutenu la répression de l'Iran contre le Tudeh.


Télégramme à Londres de Nicholas Barrington, plus haut haut fonctionnaire britannique en Iran, au Foreign Office, 9 mai 1983.. Archives nationales

« Une étape importante »

Alors que la répression en Iran était en cours, Barrington rencontra le 5 mai 1983 un haut responsable iranien qui voulait connaître les vues britanniques « sur l'action de son gouvernement contre le Tudeh », qui, selon lui, était la preuve de « l'indépendance iranienne vis-à-vis des grandes puissances ».

Barrington répondit, selon son mémo sur la réunion : « J'ai dit que je n'avais jamais douté de cette indépendance. Les dernières [actions] iraniennes m'ont semblé être un pas important. »

Le responsable iranien a ensuite mentionné à Barrington une « confession » forcée obtenue par le nouveau régime, qui avait été diffusée le soir  précédent à la télévision iranienne, d’ un membre Tudeh qui avait précédemment été emprisonné pendant 24 ans sous le Shah. Le responsable iranien a déclaré que le militant n'avait rien révélé auparavant « malgré toutes les tortures du Savak » – faisant référence au service de sécurité brutal de l'ancien régime.

Barrington a commenté : « J'ai dit, à moitié en plaisantant, que la torture de la République islamique était peut-être plus efficace que celle du Shah. »