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31/08/2024

MICHEL MUJICA
Venezuela : La commune ou rien !

Michel Mujica, 30/8/2024

Lune des choses que jai apprises dans ma vie et dans les sociétés qui ont subi les assauts du néolibéralisme avec son zèle destructeur vis-à-vis des biens et des services publics, sous le prétexte de la privatisation, puisque, selon ses adeptes, la privatisation génère une plus grande efficacité et a été un processus de destruction globale des peuples et des États.

De nombreux pays ont pu faire face à ces circonstances avec des éléments de base : un système de santé public, efficace et complet pour lensemble de la population, sans exclusion.... Dautre part, la garantie de transports publics décents et dune éducation publique de qualité, du jardin denfants à lenseignement universitaire le plus sophistiqué. Sans oublier un système de collecte dimpôts non régressif...

La consultation des citoyens sur les questions qui affecteront de manière significative leur vie quotidienne devrait être lobjectif de tout gouvernement, et plus encore dun gouvernement bolivarien. Je noublie pas les paroles de Chávez lors de son dernier conseil des ministres : « La commune ou rien ! » Certains me diront que jignore les sanctions, les interventions et la destruction de notre souveraineté nationale, entendue comme la capacité à résoudre nos problèmes parmi nos compatriotes, et comprenant lexercice de la souveraineté non seulement sur un espace territorial, mais aussi culturel, politique et éducatif entre autres. Un gouvernement bolivarien ne peut se détacher des sentiments, des aspirations et des frustrations dun peuple. Au contraire, il doit devenir le guide et le militant qui, den bas, ressent les problèmes du peuple dans son travail quotidien. Je sais que les sanctions affectent, que lintervention impériale détruit, mais si nous sommes en communion avec le peuple, si nous parlons clairement, si le débat est permis ouvertement, si le droit à la critique et au débat est restauré comme une valeur fondamentale, nous serons sur la bonne voie  et on arrêtera daffronter les moulins à vent. Écouter pour agir, agir en écoutant et nous pourrons faire face à ladversité et lintervention impériale et construire le pays que nous méritons...

Note : évitons par tous les moyens que lespoir disparaisse de nos actions et du cap fixé, si nous nous habituons et subordonnons aux tâches quotidiennes, sans construire et nous associer pour un avenir supérieur et plus digne, nous nous abandonnerons au plus terrible de tous les actes : limpuissance.

30/08/2024

MICHEL MUJICA
Venezuela: ¡¡¡comuna o nada!!!

Michel Mujica, 30-8-2024

 Una de las de las cosas que he aprendido en mi vida y en sociedades que han sufrido los embates del neoliberalismo en su afán destructor de los bienes y servicios públicos, con el pretexto de la privatización, ya que, según ellos, la privatización genera mayor eficiencia y ha sido un proceso de destrucción mundial de pueblos y estados. Muchos países han sabido enfrentar esas circunstancias con elementos que son básicos: un sistema de salud público, eficiente e integral para toda la población, sin exclusiones ... Y por otro lado, la garantía de un transporte público decente y de una educación pública de calidad desde los jardines de infancia hasta la educación universitaria más sofisticada.

Sin olvidar, un sistema de recaudación impositiva no regresivo…

La consulta con los ciudadanos de aquellos temas que van a afectar notablemente su vida cotidiana, debe ser el norte de cualquier gobierno y mucho más de un gobierno bolivariano. A mí no se me olvidan las últimas palabras de Chávez en su último consejo de ministros: ¡¡¡comuna o nada!!! En pocas palabras, estaba enviando un mensaje donde la revolución bolivariana se construye desde abajo y no desde arriba…

Algunos y algunas me dirán que estoy obviando la sanciones, la intervención y destrucción de nuestra soberanía nacional, entendida como la capacidad de resolver entre nuestros connacionales, nuestros problemas y entendiendo la soberanía no solamente como un espacio territorial, sino también cultural, político y educativo. Un gobierno bolivariano no se puede divorciar del sentir, de las aspiraciones y de las frustraciones de un pueblo. Todo lo contrario, debe convertirse en el guía y también en el militante que desde abajo sienta los problemas de la gente en su quehacer cotidiano. Sé que la sanciones afectan, que la intervención imperial destruye, pero si estamos en comunión con la gente, si se habla claro, si se permite abiertamente el debate, si se restaura como un valor fundamental, el derecho a la crítica y al debate, iremos por buen camino y los molinos de viento no serán el objeto del enfrentamiento… Escuchar para actuar, actuar escuchando y estaremos en capacidad de enfrentar las adversidades y la intervención Imperial y construir el país que merecemos…

Nota. Evitemos por todos los medios que la esperanza desaparezca de nuestro actuar y de nuestro norte, si nos acostumbramos y nos subordinamos al quehacer cotidiano, sin construir y asociarse para un futuro superior y más digno, nos estaremos abandonando al más terrible de los actos: la impotencia.

GIDEON LEVY
Pour avoir un peu d’air, la députée palestinienne Khalida Jarrar s’allonge sur le sol, près de la fente sous la porte de la cellule

Gideon Levy, Haaretz, 30/8/2024
Traduit par  
Fausto GiudiceTlaxcala

La députée palestinienne Khalida Jarrar* a été de nouveau arrêtée après le déclenchement de la guerre et est emprisonnée depuis lors sans inculpation. Elle est maintenant totalement isolée, dans des conditions inhumaines.


Ghassan Jarrar, le mari de Khalida, chez lui à Ramallah cette semaine. Il est très inquiet du sort de sa femme, comme devrait l’être tout défenseur des droits humains en Israël et ailleurs. Photo Moti Milrod

Après avoir été emprisonnée lors des arrestations massives de Palestiniens de Cisjordanie par Israël quelques mois après le déclenchement de la guerre à Gaza, Khalida Jarrar a reçu l’ordre de rester derrière les barreaux pendant encore six mois, toujours en détention administrative - sans inculpation et sans procès.

La prisonnière politique palestinienne n° 1 - dont Israël affirme qu’ elle est membre de la direction politique du Front populaire de libération de la Palestine, qu’il considère comme un groupe terroriste - a été enlevée à son domicile il y a huit mois et est incarcérée depuis lors. Jusqu’à il y a deux semaines et demie, elle était détenue avec d’autres prisonnières de sécurité dans la prison de Damon, sur le mont Carmel, à l’extérieur de Haïfa. Puis, soudainement, sans aucune explication, elle a été transférée à Neve Tirza, une prison pour femmes dans le centre d’Israël, jetée dans une minuscule cellule de 2,5 x 1,5 mètres et laissée dans un isolement total 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.

Sa cellule n’a pas de fenêtre. Il n’y a pas d’air, pas de ventilateur, seulement un lit en béton et un mince matelas, ainsi que des toilettes, sans eau la plupart du temps. Cette semaine, elle a dit à son avocate que pour respirer un peu, elle s’allongeait sur le sol et essayait d’aspirer un peu d’air par la fente située sous la porte de la cellule. Elle ne boit pas beaucoup, afin d’éviter d’avoir à utiliser les toilettes, qui dégagent une odeur nauséabonde.

C’est ainsi qu’Israël détient ses prisonniers politiques : sans inculpation ni procès, dans des conditions inhumaines qui sont illégales, même selon les décisions de la Haute Cour de justice (comme celles relatives à la surpopulation des cellules, que les autorités pénitentiaires ignorent).


Jarrar célèbre sa libération après 14 mois d’emprisonnement, en 2016. Photo Majdi Mohammed / AP

Parfois, la féministe et militante politique de 61 ans appelle pendant des heures un garde pour qu’il l’assiste - Jarrar est malade et prend des médicaments - sans aucune réponse. Lorsque j’ai demandé à son mari, Ghassan, cette semaine, ce qu’il pensait qu’elle faisait pendant toutes ces heures d’isolement inhumain, il s’est tu et ses yeux sont devenus humides. Khalida et Ghassan ont une longue expérience de l’incarcération : lui a passé une dizaine d’années de sa vie en prison, elle environ six. Mais son emprisonnement actuel est sans aucun doute le plus dur et le plus difficile de tous, sous la poigne de fer de l’administration pénitentiaire israélienne d’Itamar Ben-Gvir.

Elle est imprégnée de souffrance : au cours de chacune de ses précédentes incarcérations - toutes sauf une étant également des détentions administratives - un proche parent est décédé, et Israël l’a empêchée de participer aux funérailles ou aux rituels de deuil. En 2015, lorsque son père est décédé, elle était en détention ; en 2018, lorsque sa mère est décédée, elle était en détention ; en 2021, l’une de ses deux filles, Suha, est décédée à l’âge de 31 ans, et même dans ce cas, Israël a été dur et a refusé d’autoriser la mère endeuillée à assister à l’enterrement. Khalida Jarrar a été libérée trois mois après la mort de sa fille et s’est rendue directement de la prison de Damon à la tombe de Suha. « Vous pensez que nous n’avons pas de sentiments », m’a-t-elle dit à l’époque.[Libérée d’une prison israélienne, Khalida Jarrar fait le deuil de sa fille mais ne va pas cesser de batailler contre l'occupation]

Et maintenant, pendant sa détention actuelle, son neveu, Wadia, qui a grandi chez elle comme un fils, est mort d’un arrêt cardiaque à l’âge de 29 ans.

Les catastrophes qui ont frappé Khalida dépassent l’entendement : les tragédies se succèdent et elle y fait face héroïquement, du moins en apparence ; elle est derrière les barreaux pour la cinquième fois de sa vie et pour la quatrième fois depuis 2015. Le fait que, à l’exception d’un cas, elle n’ait jamais été condamnée pour quoi que ce soit (et même cette seule condamnation était pour un délit politique, « appartenance à une association illégale », et non pour avoir commis des actes de terrorisme ou de violence), sans qu’Israël n’ait jamais présenté la moindre preuve contre elle lors d’un procès - cela devrait choquer toute personne en Israël ou à l’étranger qui croit en la démocratie. À cinq reprises, Haaretz a demandé sa libération dans des éditoriaux, mais en vain.

Jarrar, qui s’oppose au régime, au régime d’occupation, est membre du Conseil législatif palestinien, qui ne fonctionne pas actuellement, mais cela devrait lui conférer l’immunité parlementaire. Elle est prisonnière de conscience en Israël. Lorsque nous parlons de prisonniers d’opinion au Myanmar, en Russie, en Iran ou en Syrie, nous ne devons pas non plus oublier Jarrar. Lorsque nous parlons d’Israël en tant que démocratie, nous avons l’obligation de nous souvenir de Jarrar.

La dernière fois que nous avons visité la belle maison en pierre des Jarrar dans le centre de Ramallah, c’était après sa libération de sa précédente peine de prison, directement dans la période de deuil de la mort de Suha. C’est à cette occasion qu’elle a vécu son retour de prison le plus douloureux. La Jeep rouge neuve que son mari lui avait achetée deux ans plus tôt et qu’elle avait à peine réussi à conduire avant d’être arrêtée était garée en contrebas.

Cette semaine, la Jeep rouge est restée silencieuse dans l’allée. Mais la maison est plus vide et plus triste que jamais : Suha est morte, Khalida est en prison et l’autre fille, Yafa, l’aînée du couple, vit à Ottawa avec son mari canadien et leur fille de deux ans, qu’ils ont appelée Suha en mémoire de sa tante. Seuls Ajawi (datte mûre) et Asal (miel), deux chats roux, errent encore ici.


Khalida Jarrar tient une photo de sa fille Suha, décédée alors qu’elle était emprisonnée en Israël, en 2019. Elle a appris sa mort par la radio. Photo Alex Levac

Un cerf-volant a volé cette semaine dans le ciel de Ramallah, bien au-dessus des lugubres embouteillages autour du point de contrôle de Qalandiyah. De l’autre côté de la fenêtre de la maison des Jarrar, le bruit des hélicoptères se fait soudain entendre : Le président palestinien Mahmoud Abbas revient apparemment après une nouvelle mission diplomatique - la Jordanie lui a fourni deux hélicoptères.

Il y a deux mois, Ghassan a fermé son usine de Beit Furiq, au sud-est de Naplouse, qui fabriquait des animaux en peluche. L’épreuve des points de contrôle à l’aller et au retour - Beit Furiq est verrouillée par les autorités israéliennes depuis le début de la guerre de Gaza - et la situation économique, dans laquelle les jouets captivants et colorés fabriqués à partir d’une fourrure synthétique spectaculaire n’ont aucune chance, l’ont contraint à fermer son entreprise. De nombreux Palestiniens ont subi le même sort en Cisjordanie, où les revenus se sont taris parce que les travailleurs ne sont plus autorisés à entrer en Israël.

Ghassan, 65 ans, est actuellement membre du conseil municipal de Ramallah, à la tête d’une faction indépendante de quatre personnes. Depuis l’enlèvement le plus récent de Khalida à leur domicile, il s’est lancé dans un régime sportif vigoureux, courant 10 kilomètres par jour et nageant.

Les ravisseurs sont arrivés le 26 décembre 2023 à 5 heures du matin, forçant discrètement la porte d’entrée en fer et faisant irruption dans la chambre à coucher au deuxième étage. Ghassan, qui dormait profondément et n’a rien entendu au début, a été réveillé en sursaut par des coups de crosse et des coups de poing au visage donnés par des soldats, dont certains étaient masqués. Il se souvient avoir instinctivement essayé de protéger son visage, sans comprendre ce qui se passait, jusqu’à ce qu’il entende l’un des soldats dire : « Il a essayé d’attraper l’arme ». Ghassan s’est réveillé brusquement. Il a entendu les fusils être armés et a senti les rayons laser rouges de leurs viseurs passer sur son visage. C’est l’instant où il a le plus frôlé la mort, dit-il. Il a immédiatement levé les mains en signe de reddition et a sauvé sa vie.

Les soldats n’ont pas fait de mal à Khalida. On lui a ordonné de s’habiller, de prendre quelques vêtements et ses médicaments, et de descendre avec les soldats. Là, dans l’allée, elle a été menottée et on lui a bandé les yeux. Les ravisseurs n’ont rien dit sur les raisons de sa détention et sur le lieu où elle était emmenée.

Elle a été placée en détention administrative pendant six mois sans subir d’interrogatoire. Le 24 juin, cette détention a été prolongée de six mois, comme d’habitude, sans inculpation ni explication. Les conditions de détention à la prison de Damon sont pires que celles de la prison de Hasharon, près de Netanya, où elle avait été incarcérée la fois précédente. En outre, depuis le début de la guerre, la situation des prisonniers de sécurité s’est considérablement aggravée grâce au duo sadique formé par le ministre de la sécurité nationale Ben-Gvir et son chef de cabinet et laquais, Chanamel Dorfman.

À Damon, il y avait entre 73 et 91 prisonnières et détenues palestiniennes lorsque Khalida s’y trouvait, rapporte Ghassan, qui ajoute qu’elle s’y est montrée plus prudente et n’a pas essayé de jouer le rôle de cheffe de ses codétenues, comme elle l’avait fait auparavant. Depuis décembre, bien sûr, son mari ne l’a pas rencontrée et ne lui a même pas parlé - toutes les visites aux prisonniers palestiniens ont été interrompues par Ben-Gvir. En 2021, Khalida a appris la mort de sa fille par la radio, mais aujourd’hui, il n’y a ni radio, ni bouilloire électrique, ni plaque chauffante, ni aucun autre appareil susceptible d’améliorer son sort. Rien non plus ne peut être acheté dans les cantines des prisons de l’ère Ben-Gvir.

Le 13 août, un avocat qui avait rendu visite à une autre détenue a signalé que Khalida n’était plus à Damon. Naturellement, personne au sein de l’administration pénitentiaire israélienne n’a pensé à en informer la famille, qui a immédiatement entrepris des démarches fiévreuses pour savoir où elle se trouvait. L’avocate de la famille, Hiba Masalha, a contacté le conseiller juridique de l’administration pénitentiaire, mais n’a pas obtenu de réponse. Finalement, on lui a dit à Damon que Khalida avait été transférée à Neve Tirza. Aucune autre information n’a été communiquée.

Pour autant que l’on sache, il n’y a pas d’autres prisonniers de sécurité à Neve Tirza. Ses détenus criminels pourraient représenter un danger pour une prisonnière de sécurité palestinienne comme Khalida, mais elle a été immédiatement placée en isolement. Personne n’a expliqué à son avocate les raisons de son isolement ni sa durée. Pour une femme de plus de 60 ans en mauvaise santé, il s’agit en effet de conditions inhumaines.

Le 20 août, l’association palestinienne Addameer de soutien aux prisonniers, a envoyé une lettre urgente aux chefs de toutes les missions diplomatiques à Ramallah et à Jérusalem, décrivant le sort de cette femme connue dans le monde entier comme une prisonnière d’opinion.

La semaine dernière, le directeur de la prison a informé Khalida qu’elle avait droit à une promenade quotidienne de 45 minutes dans la cour de la prison, seule. Depuis, elle n’est sortie que deux fois pour des promenades encore plus courtes que celles d’un chien. Mais ce privilège lui a été retiré cette semaine. Masalha lui a rendu visite et Khalida lui a dit qu’elle n’avait ni brosse à dents, ni dentifrice, ni brosse à cheveux, ni aucune sorte de pantoufles. Ghassan s’inquiète de ce qui se passera si elle s’évanouit à cause du diabète et d’autres maladies dont elle souffre, car les gardiens ne répondent pas à ses appels.

Haaretz a envoyé cette semaine les questions suivantes à l’administration pénitentiaire : Pourquoi Jarrar a-t-elle été transférée à Neve Tirza ? Pourquoi a-t-elle été placée en isolement total ? Pourquoi la permission de faire des promenades quotidiennes a-t-elle été annulée ? Pourquoi ne lui a-t-on pas fourni les produits de première nécessité ?

La réponse à toutes ces questions a été la suivante : « L’IPS [Service pénitentiaire israélien] fonctionne conformément à la loi, sous le contrôle strict de nombreux fonctionnaires de surveillance. Chaque prisonnier et détenu a le droit de déposer des plaintes de la manière prévue et leurs allégations seront examinées ».

Entre-temps, Ghassan Jarrar est très inquiet du sort de sa femme, comme devrait l’être tout défenseur des droits humains en Israël et ailleurs. Selon l’organisation israélienne de défense des droits humains B’Tselem, une soixantaine de détenus palestiniens sont déjà morts ou ont été tués dans les prisons israéliennes depuis le début de la guerre, soit bien plus que le total des 20 années d’existence de la tristement célèbre prison militaire de Guantanamo.

Cette semaine, Khalida n’avait qu’une seule demande à faire à son avocate : veiller à ce qu’elle puisse respirer. « Il n’y a pas d’air, je suffoque », a-t-elle déclaré à Masalha cette semaine, d’une voix étranglée.

NdT

*Khalida Jarrar (1963) est une des 3 député·es du Bloc Abu Ali Mustapha (FPLP ) au Conseil Législatif Palestinien (le parlement de Ramallah) depuis 2006. Arrêtée à plusieurs reprises depuis 1989, elle a purgé des peines de prison en 2015-2016 et 2017-2019. Féministe, elle a aussi fait partie de la direction d’Addameer, association de soutien aux prisonniers et pour les droits humains. Elle a été interdite de voyages à l’étranger par Israël depuis le début de ce siècle.

Lire Khalida Jarrar est maintenue en isolement depuis 16 jours : Libérez-la maintenant !, par Samidoun, 28/8/2024


 

 

 

 

 

SAMY DJEMAOUN
L'expulsion d'un Gazaoui vers la Palestine annulée par la justice administrative française

 Samy Djemaoun, avocat, 23/8/2024

 On pourrait se croire dans un cauchemar, mais c'est bien une réalité française.

Mon client, ressortissant palestinien né à Gaza a été placé, le vendredi 9 août 2024, en centre de rétention administrative par la préfecture de la Seine-Saint-Denis [1].

Le même jour, le préfet avait fixé le pays de destination vers lequel il sera éloigné : l’État de Palestine, donc. Le tribunal administratif de Montreuil avait fixé une audience au 23 août 2024 à 9h30 pour l’arrêté fixant le pays de destination.

 La préfecture avait sollicité « le consul de Palestine » pour obtenir un laissez-passer consulaire afin de pouvoir l’éloigner rapidement vers la Palestine.

Le samedi 17 août 2024, la Cour d’appel de Paris avait estimé, à rebours de la jurisprudence de la Cour de cassation, qu’il n’y avait pas lieu d’examiner les perspectives d’éloignement en première prolongation. Rappelons que la rétention administrative n’a pour but que l’éloignement, de sorte que si l’éloignement est impossible, la rétention administrative est injustifiée. La Cour d'appel a ensuite indiqué, en substance, que seul le juge administratif était compétent s’agissant du pays de destination.

 Aujourd'hui, le cabinet obtient devant le tribunal administratif de Montreuil l'annulation de cet arrêté en tant qu'il n’exclut pas la Palestine comme pays de renvoi :

On retiendra donc que la France n'hésite pas à prendre attache avec un État qu'elle ne reconnaît pas comme tel – et qui n'a, au demeurant, pas le contrôle de ses frontières – afin qu'un de ses ressortissants soit exposé à un risque de mort imminente.

La phrase de Badinter n’a jamais été aussi à-propos : « lorsque la France se targue d’être la patrie des droits de l’homme, c’est une figure de style, elle est la patrie de la déclaration des droits de l’homme, aller plus loin relève de la cécité historique. »

28/08/2024

YANIV KUBOVICH
Grande première : une enquête de l’armée israélienne conclut que l’attaque du village palestinien de Jit par des colons était un “acte terroriste”

« Il s’agit de l’attaque terroriste la plus grave perpétrée par des Israéliens, et nous avons échoué en n’arrivant pas plus tôt et en ne les protégeant pas », déclare le chef du commandement central.

Yaniv Kubovich, Haaretz, 28/8/2024
Traduit par  Fausto GiudiceTlaxcala

 

Le village palestinien de Jit le lendemain du raid, ce mois-ci. Photo Deiaa Haj Yahia

Les Forces de défense israéliennes ont publié mercredi les conclusions de l’enquête sur le raid des colons sur le village palestinien de Jit, en Cisjordanie, il y a environ deux semaines. Selon ces conclusions, le service de sécurité Shin Bet a averti les FDI et la police de l’intention des colons de commettre un « crime nationaliste » dans la région de la colonie d’ Yitzhar avant qu’ils ne fassent une incursion dans le village. L’enquête a révélé que les soldats auraient dû « agir avec plus de détermination » pour réprimer les violences.

En ce qui concerne l’incident de Jit, le chef du commandement central de l’armée israélienne, le général Avi Bluth, a déclaré : « Il s’agit de l’attaque terroriste la plus grave perpétrée par des Israéliens qui ont délibérément cherché à faire du mal aux habitants de Jit, et nous avons échoué en n’arrivant pas plus tôt pour les protéger. La responsabilité m’incombe avant tout en tant que commandant, et je ferai tout pour améliorer le système ».

Bluth a également salué « les réservistes des FDI qui sont arrivés sur les lieux, se sont engagés et ont risqué leur vie, sauvant ainsi celle des Palestiniens piégés dans des maisons en feu ». Il a ajouté que l’incident « ne sera pas terminé tant que nous n’aurons pas déféré en justice les émeutiers ».

L’enquête indique que la première force arrivée a tenté de disperser les émeutiers, mais en vain. D’autres réservistes et agents de la police des frontières sont alors arrivés et ont bloqué les colons. « Les forces ont opéré avec assurance, au péril de leur vie, bloquant les émeutiers et les poussant hors du village, tout en utilisant du matériel de dispersion des émeutes et en tirant des coups de semonce en l’air », selon la déclaration de l’armée, qui ajoute qu’il a fallu environ 30 minutes pour chasser les émeutiers du village. L’enquête indique qu’un Palestinien a été tué par balle et un autre blessé, et que la police et le Shin Bet enquêtent sur l’incident.

Ruines dans le village palestinien de Jit, après le raid des colons, ce mois-ci. Photo Nasser Nasser/AP

Selon l’enquête, plusieurs membres de l’escouade de sécurité d’une colonie voisine sont arrivés sur les lieux sans autorisation. L’armée affirme qu’ils portaient des uniformes alors qu’ils n’étaient pas en service de réserve actif, et qu’ils ont agi en dehors du cadre de leur autorité.

Le rapport indique qu’à l’issue de l’enquête, deux membres de l’escouade de sécurité ont été licenciés et leurs armes confisquées. L’armée ajoute que quatre suspects ont été arrêtés la semaine dernière, dont un mineur. Les trois autres interpellés sont en détention administrative. L’armée précise que l’enquête se poursuit et que d’autres arrestations sont prévues.


Rashid Sadah, 28 ans, tué lors du raid des colons sur le village palestinien de Jit

Une enquête préliminaire menée par l’establishment de la défense le lendemain de l’attaque a révélé que des réservistes se trouvaient à proximité des colons qui ont fait irruption dans le village, mais n’ont arrêté aucun des émeutiers. L’enquête a révélé qu’en plus des soldats, des membres de l’équipe de sécurité de l’avant-poste de la ferme -colonie Gilad étaient présents sur les lieux.

Une source de défense de haut rang a déclaré à l’époque : « Les soldats n’ont rien fait pour empêcher le pogrom », même si les réservistes et les membres de l’escouade de sécurité ont été témoins des actes. « Ils se sont simplement tenus à l’écart, ont tout vu et n’ont rien fait ». L’establishment de la défense a déclaré à l’époque que le Shin Bet et les FDI n’avaient aucun renseignement préalable sur les préparatifs du raid sur le village.

L’attaque de Jit, il y a deux semaines, a été commise par des dizaines d’hommes masqués, dont la plupart venaient de la direction de la ferme-colonie Gilad, et d’autres de la région de la colonie de Shilo. Les colons sont entrés dans Jit en voiture, ont brûlé des véhicules, vandalisé des biens et agressé des habitants.

Un habitant du village, Rashid Sadah, 28 ans, a été tué. Sa mère, Iman Sadah, a déclaré qu’il avait l’intention de se marier. « Il aimait les ordinateurs et travaillait dans un magasin à Naplouse. Il avait beaucoup de rêves. Il m’a dit qu’il voulait se marier et que nous devions préparer la maison, mais ils me l’ont enlevé », a-t-elle déclaré après sa mort.

Como Miranda en la Carraca, un aire de blues venezolano

La farsa tragicómica desatada por la derecha venezolana con el apoyo de Washington y Bruselas suscitó esta reacción de Gustavo Avilán*.

Esto lo escribo solo en mi cuarto. No creo que surta mayor efecto. Cada vez que alguien que se considera objetivo y sensato se entera de que defiendo algo de este gobierno me deja de hablar. Amigos que lo fueron durante años, familiares, de los más cercanos. Algo que me parece propio de película de ciencia ficción. Si uno les dice que no ganó el MariaCorino, caramba, ya no te hablan más. Y es que no ganó. Nada indica que ganó

Pero entonces lo que pasa es que uno es un terrible cegato, bruto, ignorante, y no sé si pensarán que uno es capaz de administrar un campo de exterminio chavista para quemar a todos los opositores, no sé, porque lo tratan a uno de esa manera. Es que si bien la izquierda desvalorizaba todo lo que hubieran hecho los adecos*, caramba, no llegaban a ser así no solo como los opositores extremistas que apoyan a María Corina, sino como incluso esos que una vez fueron chavistas y ahora se sienten como que si hubieran encontrado por fin el punto del centro, una especie de Aleph, desde el que se ven las cosas claramente objetivas y se percibe como el TSJ** estaba haciendo trampa con los votos y por eso fue que ganó el chavismo este de mierda de nuevo.

Ya hablo con las paredes. Dentro de poco caminaré por ellas. Seré como aquel vampiro de una película que caminaba por el techo boca abajo. Todos me van dejando de hablar, y como yo le voy dejando de hablar a estos chavistas que confunden al chavismo con la izquierda esa pajúa y retardataria de antes, o con las Damas Salesianas, que me parecen algo bastante respetable, por ateo que yo sea, me voy quedando no digo que solo, sino absolutamente solo, rodeado de esta calamidad que nos rodea, esta incapacidad de hablar, que es lo que para mí caracteriza al ser humano.

Miranda en La Carraca, por Arturo Michelena, 1896

Veo a Miranda en la Carraca y me veo a mí. Soy la Ifigenia de Teresa de la Parra, que escribía porque se aburría. Un Reverón pero en un cuarto de Los Palos Grandes. Aburrido como una ostra que casi que pinto atardeceres con mis excrementos, rodeado, diría Ramos Sucre, de una ralea de monos. Terminaré como él por suicidarme, de aburrimiento. Pero solo porque no tengo ni un centavo para volver a ir una vez más a Macuto y ver el mar.

Apestan. Pero no como los usuarios del metro. No. Todos ustedes, apestan.

Notas

*Adecos : partidarios de Acción Democrática, que gobernó Venezuela en el llamado Trienio Adeco (1945-1948)

** TSJ:  Tribunal Supremo de Justicia

*Gustavo Avilán
Caraqueño
Cocinero
Estudió algo de filosofía

Israël et USA collaborent étroitement dans la chasse à l’insaisissable fantôme de Gaza, Yahya Sinwar

La capacité de Yahya Sinwar à échapper à la capture ou à la mort a empêché Israël de remporter un succès militaire dans une guerre qui a commencé après qu’il eut planifié l’opération du 7 octobre.

Mark Mazzetti, Ronen Bergman, Julian E. Barnes et Adam Goldman, avec Adam Rasgon, The New York Times, 25/8/2024
Traduit par  
Fausto GiudiceTlaxcala

En janvier, les autorités israéliennes et usaméricaines pensaient avoir fait une percée dans la chasse à l’un des hommes les plus recherchés au monde.

Le 31 janvier, des commandos israéliens ont perquisitionné un complexe de tunnels perfectionné dans le sud de la bande de Gaza, sur la base de renseignements indiquant que Yahya Sinwar, le chef du Hamas, s’y cachait, selon des responsables usaméricains et israéliens.


Avant la guerre d’ Israël contre Gaza, Yahya Sinwar était une présence imposante à Gaza. Photo Mohammed Abed/Agence France-Presse - Getty Images

Il s’est avéré que c’était le cas. Mais Sinwar avait quitté le bunker situé sous la ville de Khan Younès quelques jours auparavant, laissant derrière lui des documents et des piles de shekels israéliens d’une valeur totale d’environ un million de dollars. La traque s’est poursuivie, sans que l’on dispose de preuves tangibles sur l’endroit où il se trouvait.

Depuis les attaques du 7 octobre en Israël, qu’il a planifiées et dirigées, Sinwar est une sorte de fantôme : il n’apparaît jamais en public, diffuse rarement des messages à l’intention de ses partisans et ne donne que peu d’indices sur l’endroit où il pourrait se trouver.

Il est de loin la figure la plus importante du Hamas, et le fait qu’il ait réussi à échapper à la capture ou à la mort a empêché Israël d’affirmer qu’il avait gagné la guerre et éradiqué le Hamas dans un conflit qui a décimé les rangs du groupe, mais aussi détruit la bande de Gaza et tué des dizaines de milliers de civils.

Des responsables usaméricains et israéliens ont déclaré que Sinwar avait abandonné les communications électroniques depuis longtemps et qu’il avait jusqu’à présent échappé à une traque sophistiquée des services de renseignement. On pense qu’il reste en contact avec l’organisation qu’il dirige grâce à un réseau de messagers humains. Le fonctionnement de ce système reste un mystère.

Il s’agit d’une méthode utilisée par les dirigeants du Hamas dans le passé et par d’autres chefs terroristes tels qu’Oussama ben Laden. Pourtant, la situation de Sinwar est plus complexe et encore plus frustrante pour les responsables usaméricains et israéliens.

Contrairement à Ben Laden dans ses dernières années, Sinwar gère activement une campagne militaire. Les diplomates impliqués dans les négociations sur le cessez-le-feu à Doha, au Qatar, affirment que les représentants du Hamas insistent sur le fait qu’ils ont besoin de l’avis de Sinwar avant de prendre des décisions importantes dans le cadre des pourparlers. En tant que chef du Hamas le plus respecté, il est le seul à pouvoir garantir que les décisions prises à Doha seront appliquées à Gaza.

Des entretiens avec plus de deux douzaines de fonctionnaires en Israël et aux USA révèlent que les deux pays ont consacré d’énormes ressources à la recherche de Sinwar.

Des fonctionnaires ont mis en place une unité spéciale au sein du siège du Shin Bet, le service de renseignement intérieur israélien, et les agences d’espionnage usaméricaines ont été chargées d’intercepter les communications de Sinwar. Les USA ont également fourni à Israël des radars géologiques pour l’aider dans sa traque et celle d’autres commandants du Hamas.

L’assassinat ou la capture de Sinwar aurait sans aucun doute un impact considérable sur la guerre. Les responsables usaméricains pensent que cela permettrait au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou de revendiquer une victoire militaire significative et pourrait le rendre plus enclin à mettre fin aux opérations militaires dans la bande de Gaza.

En revanche, l’effet de la mort de Sinwar sur les négociations en vue de la libération des otages saisis le 7 octobre est moins évident. S’il est éliminé, ses successeurs pourraient être beaucoup moins enclins à conclure un accord avec Israël.


Une affiche de Sinwar placardée dans une fenêtre de Beyrouth. Il gère activement une campagne militaire dans la clandestinité. Photo Chris Mcgrath/Getty Images

La communication avec Sinwar est devenue plus difficile, selon des responsables israéliens, qataris, égyptiens et usaméricains. Il avait l’habitude de répondre aux messages en quelques jours, mais les responsables ont déclaré qu’il fallait beaucoup plus de temps pour obtenir une réponse de sa part au cours des derniers mois, et que certains de ses adjoints ont parfois été ses mandataires dans ces discussions.

Sinwar, âgé de 61 ans, a été déclaré chef politique du groupe au début du mois d’août, quelques jours après qu’Ismail Haniyeh, le chef politique précédent, a été tué dans un attentat israélien à Téhéran.

En réalité, Sinwar a longtemps été considéré comme le chef de facto du Hamas, même si les agents politiques du groupe basés à Doha détenaient les titres officiels de direction.

La pression exercée sur le chef du Hamas a rendu beaucoup plus difficile la communication avec les commandants militaires et la direction des opérations quotidiennes, bien que les responsables usaméricains aient déclaré qu’il avait toujours la capacité de dicter la stratégie générale du groupe.

C’est plusieurs semaines après les attaques du 7 octobre, qui ont fait au moins 1 200 morts, qu’un comité spécial composé de hauts responsables des services de renseignement et de l’armée israélienne a approuvé une liste de commandants et de responsables politiques du Hamas à abattre. De nombreux hommes figurant sur cette liste, dont Haniyeh, ont été tués au cours des mois qui ont suivi.

À chaque assassinat, le ministre israélien de la défense, Yoav Gallant, a mis un « X » sur un nom figurant sur le diagramme des dirigeants du Hamas qu’il conserve sur son mur.

Mais Sinwar, le plus important de tous, est toujours en liberté.