Lorsque Israël maltraite les otages et les détenus
palestiniens qu'il retient prisonniers, il perd tout droit moral de réclamer la
libération de ses propres otages. Personne n'a le droit de maltraiter des êtres
humains de cette manière.
Manifestation de soutien et de
solidarité envers les prisonniers palestiniens détenus par Israël, dans la
vieille ville de Naplouse, en Cisjordanie, en 2023. Photo : Jaafar Ashtiyeh/AFP
La mesure d'urgence la plus urgente à prendre
aujourd'hui, outre la fin des massacres à Gaza, est le sauvetage de tous les
captifs, Israéliens et Palestiniens, des conditions épouvantables dans
lesquelles ils sont détenus. Les tunnels de Gaza ou la prison de Megiddo, la
captivité du Hamas ou celle du Shin Bet, sont tous deux d'une cruauté presque
indescriptible. Il est regrettable qu'aucun proche des otages israéliens n'ait
appelé à la libération des otages palestiniens, ou du moins à l'amélioration de
leurs conditions de détention.
On ne peut juger ces familles dans leur douleur, mais
compte tenu des nombreux rapports sur les conditions dans lesquelles les otages
palestiniens sont détenus en Israël, on aurait pu espérer un soupçon d'humanité
et de compassion, en particulier de la part de personnes qui craignent tant
pour le sort de leurs proches.
Non seulement le sadisme d'Israël peut affecter les
conditions dans lesquelles nos propres captifs sont détenus, mais il y a aussi
cette simple considération morale : lorsque Israël maltraite les otages et les
détenus qu'il retient de la manière dont il le fait, il perd tout droit moral
de demander la libération de ses propres otages.
Il est inutile de comparer le centre de détention de la
base militaire israélienne de Sde Teiman aux tunnels sous Khan Younès, car il
est impossible de comparer deux souffrances horribles. Dans les deux endroits,
des êtres humains sont détenus dans des conditions inhumaines, indignes de tout
être humain, même des membres de la brigade d'élite Nukhba du Hamas.
Personne n'a le droit de maltraiter des êtres humains de
cette manière. La seule comparaison valable est celle entre les auteurs des
mauvais traitements : à Gaza, ce sont les membres d'une organisation considérée
[par certains, NdT] comme une organisation terroriste meurtrière, et en
Israël, ce sont les membres d'un État qui se prétend démocratique.
Seule une personne sans conscience pourrait rester
indifférente à la description exemplaire faite par Hagar Shezaf des conditions
de détention des prisonniers et otages palestiniens : Les soi-disant détenus
administratifs, détenus sans procès, sont des otages, et ils sont des milliers.
Le reportage d'investigation de Loveday Morris et Sufian
Taha publié l’année dernière dans le Washington
Post aurait également dû
bouleverser ce pays. Au total, 73 otages et détenus palestiniens sont déjà
morts dans les prisons israéliennes – un chiffre choquant, dont seule
l'indifférence avec laquelle il a été accueilli est plus choquante encore. Où
sont passés les jours où la mort d'un détenu en prison était considérée comme
un scandale ? Le nombre de morts dans les geôles du Hamas est loin d'atteindre
ce chiffre.
Shezaf a décrit une histoire troublante de torture, de
famine, d'absence de soins médicaux et de violence, le tout commis par l'État.
La famine infligée par l'État, les coups brutaux et le sadisme sous l'égide de
l'État. Il ne s'agit pas d'Itamar Ben-Gvir, mais de l'État d'Israël. Pourquoi
est-il nécessaire d'affamer les gens jusqu'à ce que mort s'ensuive ?
De quel droit est-il permis de refuser des soins médicaux
à 2 800 personnes incarcérées souffrant du fléau de la gale, ou à des milliers
d'autres qui ont contracté des maladies intestinales dans ces lieux de famine
et d'épidémies ?
Khalid Ahmad tient une affiche sur
son fils de 17 ans, Waleed, décédé dans une prison israélienne, dans la ville
de Silwad, au nord-est de Ramallah, en Cisjordanie, en mars. Photo : Nasser
Nasser/AP
Le corps de Waleed Ahmed, 17 ans, présentait une
inflammation intestinale et la gale, et il ne restait pratiquement plus de
graisse ni de tissu musculaire. Il est mort de faim à cause d'un cocktail
Molotov et de pierres qu'il avait lancés, tout comme ceux lancés par les colons
à Kafr Malek. Les services pénitentiaires israéliens l'ont exécuté sans procès.
Le Washington Post s'est entretenu avec des
détenus qui étaient sortis de cet enfer et avec des avocats qui avaient visité
les prisons, et le tableau qu'ils ont décrit était le même. Eux aussi ont
décrit la politique systématique de privation de nourriture et de soins médicaux.
« C'est Guantanamo », a déclaré l'un d'entre eux. C'est
pire que Guantanamo si l'on considère le nombre de décès. Les photos de
Palestiniens squelettiques et estropiés qui sont sortis des prisons
israéliennes au cours des dix-huit derniers mois en disent long. Elles
constituent une grave accusation contre l'État d'Israël.
Dans les années 1980, j'ai réussi à visiter une fois la
prison de Megiddo et à rencontrer des prisonniers palestiniens, à l'époque où
les Forces de défense israéliennes géraient encore la prison. Les conditions
étaient alors humaines et relativement décentes.
Mais ce ne sont pas
seulement les conditions qui se sont détériorées de manière irréversible depuis
lors. Un autre événement grave s'est produit : à l'époque, Israël avait honte
des abus et essayait de les cacher. Aujourd'hui, Israël est fier de son sadisme
et l'affiche ouvertement, notamment lors des visites honteuses effectuées dans
les prisons par les correspondants de la télévision israélienne. Le sadisme
envers les Palestiniens fait désormais partie intégrante des relations
publiques. Il permet même de remporter des voix lors des élections à la
Knesset.
Ben Samuels
est le correspondant au USA du journal Haaretz, basé à Washington, D.C.
Pour éviter
les pressions visant à mettre fin à la guerre à Gaza, Netanyahou détourne
l'attention de Trump vers le prix Nobel de la paix que celui-ci convoite, le
flattant au sujet des accords d'Abraham tout en écartant encore davantage Gaza
et les otages
Ben Jennings, The Guardian
WASHINGTON -
Donald Trump est connu pour son manque d'humilité et de conscience de soi, mais
même lui reconnaît que le meilleur moyen d'influencer ses décisions est de
faire appel à son ego.
« On obtient
plus avec du miel qu'avec du vinaigre », a récemment déclaré Trump, souhaitant
que les dirigeants iraniens cessent d'être aussi « en colère, hostiles et
mécontents » et lui montrent un peu de gratitude pour avoir mis fin à la guerre
entre Israël et l'Iran.
Cette phrase
illustre ce que tant de dirigeants étrangers n'ont pas compris – ou pas assez
rapidement – tout au long de la carrière politique de Trump : si on veut l’influencer,
il ne faut pas faire appel à la raison, mais plutôt trouver le meilleur moyen
de le flatter.
Netanyahou,
malgré tous ses défauts en tant que dirigeant, comprend ça mieux que quiconque.
Netanyahou
savait que sa rencontre avec Trump à la Maison Blanche lundi aurait pu marquer
un nouveau chapitre dans les relations entre les USA et Israël, le président
pouvant utiliser toute son influence pour pousser Netanyahou à conclure un
cessez-le-feu avec le Hamas, ce qui aurait constitué une divergence par rapport
au soutien inconditionnel dont Israël a bénéficié de la part de cette
administration et des précédentes.
Alors, qu'a
fait Netanyahou ? Il a remis au président une lettre qu'il avait écrite au
Comité Nobel pour nommer Trump au prix Nobel de la paix, une distinction
longtemps convoitée par Trump. Le fait d'avoir été snobé jusqu'à présent a été
l'un des principaux moteurs des décisions de Trump en matière de politique
étrangère depuis son retour à la Maison Blanche il y a six mois.
« Je
n'obtiendrai pas le prix Nobel de la paix pour avoir conclu les accords
d'Abraham au Moyen-Orient qui, si tout se passe bien, seront rejoints par de
nombreux autres pays et unifieront le Moyen-Orient pour la première fois depuis
des siècles ! Non, je n'obtiendrai pas le prix Nobel de la paix, quoi que je
fasse, y compris en Russie/Ukraine et en Israël/Iran, quels que soient les
résultats », a déclaré Trump sur Truth Social le mois dernier, « mais les gens
le savent, et c'est tout ce qui compte pour moi ! »
Dans sa
lettre, Netanyahou a écrit que Trump « a fait preuve d'un dévouement sans
faille et exceptionnel à la promotion de la paix, de la sécurité et de la
stabilité dans le monde. Au Moyen-Orient, ses efforts ont entraîné des
changements spectaculaires et créé de nouvelles opportunités pour élargir le
cercle de la paix et de la normalisation ».
Netanyahou
s'est explicitement et uniquement concentré sur le rôle de Trump dans les
accords d'Abraham. Il a commodément ignoré les appels répétés de Trump à mettre
fin à la guerre à Gaza, ainsi que ses efforts pour négocier un cessez-le-feu et
libérer les otages détenus par le Hamas. Il n'a pas non plus mentionné le rôle
de Trump dans le recul des capacités nucléaires de l'Iran et la fin rapide de
cette guerre.
Si Trump parvenait à résoudre à la fois la
guerre à Gaza et la menace iranienne (alors que les négociations se poursuivent
sur ces deux fronts), il mériterait effectivement un prix aussi prestigieux que
le Nobel [sic]. Cependant, la manœuvre de Netanyahou ne vise pas à
atteindre ces objectifs, mais simplement à s'assurer que Trump reste dans son
camp, au mépris des Palestiniens affamés, des otages israéliens et de toutes
les autres personnes prises entre deux feux.
Notre pays, l’Uruguay – et en particulier la direction politique ayant
forgé l’Uruguay moderne : le batllisme, la macrocéphalie
montevidéenne et le gouvernement du Front large –
entretient une relation historique avec Israël dans laquelle mieux vaut ne pas
trop remuer la merde.
Ainsi, à mesure que le régime israélien révèle de plus en plus ses
caractéristiques premières – longtemps occultées ou camouflées derrière le
cauchemar nazi de la Seconde Guerre mondiale – celles-ci sont mises à nu,
notamment à travers les intifadas et les invasions sanglantes de la bande de
Gaza. Ces événements dévoilent une relation coloniale sanglante entre métropole
et colonie, entre peuple dominant et peuple colonisé.
À mesure que se précise la
réalité coloniale, avec ses vérités fondamentales – domination des terres,
racisme, suprémacisme, mépris de la démocratie – le mot « Israël » devient
difficile à associer aux valeurs traditionnelles de liberté, fraternité, et respect
des peuples. À l’inverse, le mot « Palestine » devient presque imprononçable
pour de nombreux Uruguayens, tant il est désormais amalgamé à « groupe
terroriste Hamas ».
Même si cela n’était pas nécessaire, l’histoire récente témoigne de
violences extrêmes : un massacre en 2000, une invasion brutale en 2005, un
rejet violent des élections libres de 2006 où les Palestiniens ont voté à la
fois contre l’occupant israélien et contre l’Autorité palestinienne (devenue
complice d’Israël).
La réponse israélienne ? Rejeter les résultats, emprisonner des élus
démocratiquement élus, tenter de maintenir l’Autorité palestinienne au pouvoir
en Cisjordanie. Hamas, ayant remporté les élections à Gaza, a déjoué la
tentative de coup d’État et a conservé le pouvoir. En Cisjordanie et à
Jérusalem-Est, c’est « le retour à la normale ».
Depuis 2006, Israël a mené une opération d’étouffement, de siège,
d’anéantissement : blocus total, contrôle de la nourriture, destruction
d’infrastructures, contamination des sols, destruction de l’aéroport et des
installations portuaires, sabotage de l’électricité et des télécommunications.
Décennie après décennie, la brutalisation s’est intensifiée. La population
palestinienne a subi répression policière, bombardements, exécutions sommaires.
Et elle a répondu, parfois avec violence, parfois de manière spontanée ou sous
forme de guérilla.
Cette guerre asymétrique, menée par ce que l’on appelle « l’armée la plus
morale du monde », a conduit à une situation extrême au XXIᵉ siècle.
Yahya Sinwar, stratège du Hamas, semble avoir anticipé ce piège mortel et, le 7
octobre 2023, a lancé une opération inédite avec des moyens rudimentaires :
armes de poing, deltaplanes, vélos, motos et quelques excavatrices d'occasion.
Ainsi, le Hamas a réussi à effectuer un strip-tease psychique, politique,
éthique et militaire de l’armée occupante. Au prix d’un nombre de morts
extrêmement élevé, ce qui engendrera des interrogations morales insaisissables
sur la responsabilité d’une telle moisson de morts.
Car la mort était bien là, omniprésente. Et les mains exécutantes parfaitement
visibles. Et la volonté génocidaire des commandements sionistes est également
devenue explicite.
Devant un tel tableau d’atrocités, revenons à l’Uruguay.
Que nous dit le président ? Que ce n’est pas un génocide.
Des affirmations contradictoires et toutes deux valables (ou plutôt non
valables).
Par exemple, pour Yamandú Orsi, un génocide serait simplement une tuerie,
une manière abjecte à mes yeux de dévaluer une politique d’extermination
raciste, suprémaciste, absolutiste. Orsi affirme qu’on ne peut qualifier de
génocide un événement si un autre a déjà été ainsi désigné; autrement dit, il refuse de qualifier de génocide ce
qui s’est passé après le 7 octobre 2023, au motif que ce qualificatif a déjà
été utilisé pour des faits antérieurs. Comme si un génocidaire ne pouvait
répéter son crime.
Dans son entretien à El Observador, le
président précise qu’il appartient à un parti qui a tranché sur la question
(comme sur bien d’autres). Il observe que « lorsque tu assumes une fonction
gouvernementale, tu représentes tout le pays ». Il introduit ainsi une membrane
subtile entre position partisane et fonction présidentielle – ce qui est
pertinent.
Mais il ajoute, en embrouillant : « Je peux être d’accord ou pas avec la
position du Front large ou celle du Parti national. » Et conclut : « Ça
n’ajoute rien. »
Ce qui ressort surtout, c’est son insistance sur l’insignifiance de son
avis (peut-être est-ce là sa sagesse). Il définit correctement et brièvement le
concept de génocide: « Un génocide implique l’extermination pour l’extermination, ne laisser absolument personne… de l’autre
camp. »
Incontestable.
Mais il enchaîne : « Je ne sais pas si tel est l’objectif. Je crois que
non. Je veux penser que non. » Trois phrases atrocement liées: il n’est pas certain du mépris suprême pour la vie des
Gazaouis que manifeste Israël – et la majorité de ses citoyens – depuis des
décennies. Il suffit de voir le bilan des Marches du retour (2019–2020),
totalement pacifiques, ou le traitement dédaigneux aux checkpoints envers les
malades et les femmes enceintes, soumis à l’arbitraire de soldats se comportant
en petits dieux.
« Je crois que non » : faut-il y voir une simple cécité ou une rupture
brutale avec la réalité ? Et cette troisième phrase : « Je veux penser que non
» n’évoque plus les faits, mais le souhait de celui qui parle. Il voudrait
que [l’auteur génocidaire] ne le soit pas. Cela peut révéler la conscience
morale du président, mais très peu la réalité, laquelle, elle, peut ainsi être
éludée. C’est ce que fait, sans honte, le gouvernement uruguayen actuel,
pourtant présenté comme de gauche, honnête, épris de justice.
Le président se croit solidaire en promouvant un projet de la FAO avec «
des gens du Danemark » pour les jeunes Palestiniens. À qui l’ONU enseignera
l’agriculture… que les Gazaouis pratiquent depuis des temps immémoriaux. Ce qui
manque aux jeunes Gazaouis, ce n’est pas la connaissance, mais la terre et la
liberté. Et ce qui manque à l’ONU/FAO, c’est la honte.
Si le président Orsi montre une telle faiblesse argumentative, que peut-on
attendre de la chancellerie uruguayenne, responsable directe de cette question? De la pitié.
La vice-ministre des Affaires étrangères, Valeria Csukasi – celle qui doit
s’exprimer – nous explique, presque nous gronde, lorsqu’on lui demande pourquoi
l’Uruguay n’utilise pas le terme de génocide à propos de Gaza :
« Je ne crois pas que ce soit une question d’utiliser ou pas ce mot. C’est
quelque chose que nous surveillons en permanence à la chancellerie. Les termes
en droit international ont une signification et une terminologie très précises
; nous ne les utilisons pas comme synonymes ou à notre guise, selon qu’ils nous
plaisent ou non. Dans le cas du génocide, surtout en référence à la Convention
pour la prévention et la répression du crime de génocide, il y a une
configuration précise de situations requises, visant l’élimination totale et
intentionnelle d’un type de population, soit en raison de son origine ethnique,
soit de son emplacement géographique […]. »
Et elle ajoute : « Certains estiment que ces conditions sont déjà réunies,
car certains acteurs israéliens ont exprimé la volonté de faire disparaître le
peuple palestinien. Tandis que d’autres – parmi lesquels se trouve encore
l’Uruguay – estiment que le gouvernement israélien n’a pas encore démontré
cette intention. »
Il n’a pas encore démontré l’intention ! Mais que faut-il donc de plus pour
la « configurer » ?
Bombarder une ville entière, en rasant presque tous ses bâtiments, n’exprime-t-il
pas la volonté de la faire disparaître ?
Étouffer l’accès à la nourriture et aux médicaments, année après année,
décennie après décennie ?
Tirer ou incendier sous les tentes, de nuit, depuis des hélicoptères,
n’est-ce pas une volonté (lâche) de les éliminer ?
Saboter l’accès à l’eau potable, provoquant une hausse massive des
maladies, ce n’est pas suffisant ?
Détruire presque tous les hôpitaux, non plus ?
Et les centaines de journalistes assassinés ?
Ramener Gaza à “l’âge de pierre”, comme promis par “le boucher” Sharon ?
Les humilier dans les rues, aux postes de contrôle, les tuer pour n’importe
quel prétexte ?
Exterminer des familles entières, enfants, adultes, anciens ?
Et lorsque leurs bourreaux – les colons – sont glorifiés, non seulement jamais
punis, mais même récompensés ? Cela non plus ne démontre pas une intention
génocidaire ?
Tout cela n’est pas nouveau.
Déjà en 1947, avant la création de l’État d’Israël, Folke Bernadotte, le
premier médiateur de l’ONU, cherchait une négociation équitable entre Arabes et
Juifs. Il déclara : « Les Juifs ne peuvent pas tout garder ; il faut partager
la Palestine entre ceux qui y vivaient et ceux qui arrivent. » Il fut assassiné.
Même si l’on assista à un scandale, et que le meurtrier fut arrêté par les
Britanniques, il fut vite gracié… et devint peu après garde du corps de David
Ben Gourion, premier président d’Israël.
Et Bernadotte n’eut même pas droit à des funérailles officielles. L’ONU
elle-même ne réagit pas. [signalons tout de même qu’aucun membre de la
famille royale suédoise n'a jamais mis les pieds en Israël depuis l’assassinat
du comte Bernadotte, cousin du roi, NdT]
Le génocide n’est même pas une nouveauté.
Mais il n’y a pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. Et il
n’existe aucune clinique auditive qui puisse absoudre l’Uruguay.
L’Uruguay fut salué par Israël et les USA pour son (plutôt pitoyable) rôle
dans la commission UNSCOP à la fin des années 1940.
Il fut le seul pays sud-américain à offrir refuge aux Juifs, mais pas aux
militaires des pays de l’Axe.
Mais l’hospitalité du batllisme uruguayen, louable à l’égard des Juifs
européens, n’a pas dépassé l’eurocentrisme. Il fut incapable de reconnaître la
colonisation en cours contre les non-Européens, tels que les Palestiniens.
Ce conditionnement mental culmine dans les écrits de Julio María
Sanguinetti, qui publia en 2018 La tranchée de l’Occident, répétant un
siècle plus tard la thèse colonialiste et eurocentrique de Theodor Herzl: « Implanter au Proche-Orient un avant-poste de
civilisation contre la barbarie [asiatique]. »
Le pouvoir israélien a pris l’Uruguay dans ses bras, et l’État uruguayen s’est
laissé bercer, grisé par de tels chants.
C’est à travers les tragédies vécues par le peuple palestinien que l’on
mesure l’ampleur de notre inconsistance comme pays, comme société.
Mais la résistance renaît. Et de quelle manière ! La Coordination
pour la Palestine s’étend et s’enracine, irrésistiblement, dans
d’innombrables villes et villages de notre pays, redonnant vie à notre dignité
politique.
Nuestro
país, Uruguay, y particularmente la dirección política con que se fue
configurando el Uruguay moderno; el batllismo, la macrocefalia montevideana y
el gobierno frenteamplista, tienen una relación, histórica, con Israel en la
cual peor es meneallo.
Por lo
tanto, y a medida que lo que rige Israel ha ido desnudando cada vez más sus
rasgos primigenios, largamente ocultos o envueltos en la pesadilla nazi de la
2GM, pero poco a poco saliendo a luz con las intifadas, por ejemplo, y con las
pesadillescas invasiones a la Franja de Gaza que abren un capítulo mucho más
sangriento en la relación centro/colonia, pueblo señorial/pueblo colonizado,
que estaba más velado inicialmente.
A
medida que se fue despejando el contundente hecho colonial, con sus verdades
profundas; el dominio de la tierra, el racismo, el supremacismo, el desprecio a
todo afán democrático, la palabra Israel se ha ido haciendo más difícil de
tragar, si lo procuramos unir, como tradicionalmente, con libertad, fraternidad,
respeto de los pueblos. Otra palabra se ha vuelto aún todavía más impronunciable
en los paladares de muchos uruguayos: Palestina (“grupo terrorista Hamás” se digiere
mejor).
Por si
hacía falta y no hubiese existido una matanza generalizada en el 2000, una
invasión atroz en 2005, un rechazo visceral a los resultados electorales de
2006, donde los palestinos en elecciones limpias y sin resultados prefijados,
rechazaron tanto el gobierno israelí como el de la Autoridad Nacional Palestina
(que se había ido mimetizando poco a poco con el Estado de Israel) y… votaron
mal. Es decir, las autoridades israelíes no aceptaron ese resultado electoral,
aunque haya sido límpido como pocas veces. Como la opción democrática no se les
avenía, Israel retornó al viejo sistema de poder: aprisionaron buena cantidad
de candidatos elegidos democráticamente y procuraron darle una mano a la A.P.
para que retuvieran la administración cisjordana.
Hamás,
a quien le desconocieron la victoria contundente en Gaza y una victoria más
medida en Cisjordania, logró desbaratar el golpe de estado en la Franja de
Gaza, y retuvo el gobierno de ese territorio. En Cisjordania y Jerusalén
Oriental, se impuso “la normalidad”.
Desde
ese mismo momento, 2006, Israel inicia la operación de cerco, asfixia y
aniquilamiento a los gazatíes, casi dos millones de habitantes. Bloqueo total.
Ingestión mínima de alimentos controlada por el ejército israelí; sabotaje y/o
voladura de usinas sanitarias e industriales; contaminación de suelos para
dificultar o impedir su uso agrícola (vale recordar que la Franja de Gaza se
cuenta entre los primeros territorios con uso agrícola en el mundo entero);
bloqueo del aeropuerto de la Franja, bombardeado; bloqueo del uso marítimo para
actividad pesquera y restricción absoluta del puerto, dejando apenas la pesca
en la orilla; sabotaje y/o voladura de la red eléctrica y conexiones
electrónicas.
A lo largo de las décadas,
el proceso de brutalización israelí ha aumentado sin pausa. Y la población
palestina, debió soportar represión policial, atentados mortales con explosivos en
hoteles, ferias y buses, detenciones y
muertes sumarias en las calles. Y responder, también con violencia, pero
espontánea. Con el tiempo, la resistencia también adoptará modalidad
guerrillera, que sirvió para “legitimar” la violencia fría y planificada del
ocupante.
La
política de cerco y aniquilamiento que elude hasta su propia realidad, llevada
a cabo por el autodenominado “ejército más moral del mundo”, institucionalmente
designado “Ejército de Defensa de Israel”; –dos designaciones que ejemplifican
la política; la guerra de las palabras– que han llevado a la situación de
paroxismo bien entrada la tercera década del s xxi.
Un verdadero estratego,
Yahya Sinwar, parece haber entrevisto el estado de situación al que el cerco de
muerte había llevado a la Palestina más desdichada dentro de la desdichada
Palestina. Y conociendo el overkill
israelí, llevó a cabo un copamiento el 7 de octubre 2023, con armas cortas,
alas delta, bicicletas, motocicletas y alguna excavadora de tercera mano.
Hamás
logró así el strip-tease psíquico, político, ético y militar, del ejército
ocupante. Con un costo de vidas altísimo, que dará lugar a esquivos
interrogantes morales sobre la responsabilidad por tamaña cosecha de muerte.
Porque
la muerte estuvo allí, bien presente. Y los brazos ejecutores bien a la vista.
Y la voluntad genocida de los mandos sionistas resultó también explícita.
Con semejante cuadro de
atrocidades, volvamos al Uruguay.
¿Qué
nos dice el presidente? Que es un genocidio que no es.[1]
Afirmaciones
opuestas e igualmente válidas (o más bien inválidas).
Porque,
por ejemplo, un genocidio sería para Yamandú Orsi como una masacre. Una forma que
entiendo abyecta de “bajarle el precio” a una política de exterminio racista,
supremacista, absolutista.
Orsi
alega que un genocidio no puede considerarse tal si ya fue calificado así otro
episodio, otro acto “genocida”; es decir que Orsi se niega a calificar de
genocidio algo que ha pasado después del 7 de octubre de 2023, porque ya se
había calificado de genocidio actos acontecidos antes del 7 de octubre.
Como si
un genocida fuese incapaz de reiterar su acto.
El
presidente, en sus declaraciones a elobservador
aclara que él pertenece a una fuerza política que resolvió sobre ese asunto
(como sobre tantos otros). Pero el presidente observa que “cuándo tú asumes una
tarea de gobierno, estás representando a todos el país.” Con lo cual introduce
una delgada membrana entre la posición partidaria y la presidencial. Lo cual es
correcto. Pero aclara, oscureciendo: “Y puedo estar de acuerdo o en desacuerdo
con la posición del Frente Amplio o con la posición del Partido Nacional”. Y remata:
“No agrega nada.”
Lo
único que resalta es su insistencia en la intrascendencia de su opinión, de la
emisión de su opinión (tal vez allí esté su sabiduría).
Define
sucinta y correctamente el concepto de genocidio: “Genocidio implica que es el
exterminio por el exterminio mismo, no dejar absolutamente a nadie… del otro.”
Inobjetable.
Pero a
continuación explicita: “Yo no tengo claro si el objetivo es ése. Yo creo que
no. Quiero pensar que no.”
Tres
frases atrozmente enlazadas: no tiene claro el desprecio supremo por la vida de
los gazatíes, que Israel y la generalidad de los israelíes manifiesta desde
hace décadas; basta ver apenas el saldo de centenares de muertos por las
Marchas por la Tierra (2019 y 2020) que se hacían semana a semana, sin piedras,
sin palos, absolutamente pacíficas, o el tratamiento despectivo en los checkpoints ante enfermos y parturientas,
de soldaditos investidos como pequeños dioses.
“Yo
creo que no.”: obliga a discernir si es pura ceguera o abrupto divorcio de la
realidad.
Y su
tercera frase: “Quiero pensar que no”, ya no alude a la realidad sino a los
deseos de quien la formula: él quisiera que
[el agente genocida] no fuera tal. Esta frase podría hablar hasta de la
conciencia moral del presidente, pero muy poco de la realidad, que por el
contrario, puede ser así escamoteada. Que es lo que está haciendo con descaro e
impudicia el gobierno uruguayo actual, tenido por izquierdista, por honesto,
por justiciero.
El
presidente se siente solidario promoviendo un proyecto de la “FAO con gente de
Dinamarca” para jóvenes palestinos. A quienes la ONU les enseñará agricultura,
la agricultura que los gazatíes conocen inmemorialmente. A los jóvenes gazatíes
no les faltan conocimientos; lo que les falta es tierra y libertad. ¡Y a ONU/FAO
lo que les falta es vergüenza!
Si el
presidente Orsi ostenta tanta flojedad argumental, ¿qué nos depara la
repartición del estado uruguayo –la cancillería – que tiene que atender específicamente la
situación?
Patetismo.
La subsecretaria de Relaciones Exteriores, Valeria Csukasi – que es finalmente quien
tiene que poner la cara– nos explica, casi nos apostrofa, ante la pregunta de
por qué Uruguay no usa el término genocidio (aplicado a Gaza): “no creo que no
sea un tema de que no lo usemos o lo usemos o no lo vayamos a usar, es parte
del monitoreo que se hace permanentemente en la cancillería. Los términos en
derecho internacional tienen un significado y tienen una terminología muy
exacta, no los usamos como sinónimos o no los usamos a capricho, dependiendo de
si nos gusta más o menos. En el caso de genocidio, y sobre todo a través de la
Convención para prevenir, evitar, castigar el genocidio, tiene una
configuración específica de situaciones que deben darse, que apuntan a querer
eliminar completamente y con intención un tipo de población ya sea por su
etnia, por su ubicación geográfica […].[2]
Y
complementa nuestra funcionaria: “Algunos entienden que eso ya está configurado
porque hay ciertos actores, israelíes, que han manifestado su voluntad de hacer
desaparecer al pueblo palestino. Mientras que hay otros, donde todavía está
Uruguay, que entienden que el gobierno de Israel no ha configurado aun esa
intención.”
¡No ha
configurado la intención! Pero ¿qué pretende la cancillería para configurar la
intención? ¿Bombardear toda una ciudad derribando casi todas sus edificaciones
no expresa voluntad de hacer desaparecer la ciudad?
¿Estrangular
los accesos alimentarios y medicinales, año tras año, década tras década, no
expresa voluntad de hacerlos desaparecer? ¿Balearlos o incendiarlos debajo de
sus carpas, al barrer desde helicópteros, a menudo durante la noche, no expresa
voluntad (cobarde) de hacerlos desaparecer?
¿Sabotear
todo acceso a agua potable, aumentando notoriamente la morbilidad poblacional
no configura esa intención?
¿Arruinar
mediante bombardeos todos o casi todos los hospitales del área, tampoco la configura?
¿Y los
centenares de periodistas asesinados tampoco? ¿Llevarlos más atrás de “la edad
de piedra” como prometiera “El carnicero” Sharon tampoco?
¿Basurearlos
en las calles, en los puestos de control, matarlos por cualquier nimiedad, no
expresa voluntad de hacerlos desaparecer?;
¿Masacrar
a miembros de toda una familia con adultos y jóvenes, ancianos y niños, no
expresa voluntad de hacerlos desaparecer?
¿Y cuándo
sus predadores –los llamados colonos– son ensalzados, no sólo no van a la
cárcel sino que ¡hasta son desfachatadamente retribuidos!
¿Eso
tampoco configura intención genocida?
Esto no
es nuevo: cuando en 1947, antes del establecimiento del estado judío, Folke
Bernadotte, el primer mediador de la entonces flamante ONU, gestiona
negociaciones entre árabes y judíos, en un momento, tras fatigosas
negociaciones empantanadas, declara: ‘los judíos no pueden quedarse con todo;
hay que repartir Palestina entre los que estaban y los que llegan.’
Es
asesinado y aunque fue un escándalo ver como la organización sionista se valía
de métodos mafiosos, que obligó al administrador onusiano, Inglaterra, detener
y aprisionar al asesino, dos semanas después se le conmutaba con descaro la
pena y al poco tiempo el asesino de Bernadotte ocupó con honores un puesto de
guardaespaldas para David Ben Gurión, el primer presidente israelí. Como el
rigor sionista no perdona, a Bernadotte no se le hicieron las exequias que
habrían correspondido a su rango; la ONU por entero ni se dio por enterada.
El
genocidio no es ni siquiera nuevo. Pero no hay peor sordo que el que no quiere
oír. Y no hay clínica auditiva que exonere al Uruguay.
Uruguay
fue ensalzado por Israel y EE. UU. por su (más bien penosa) actuación en la
UNSCOP, a fines de los ’40. Uruguay se destacó, además, en el cono sur
americano porque fue el único estado regional que promovió el refugio a judíos
y no albergó a los militares dispersados de los países del Eje.[3]
El
gesto hospitalario del Uruguay batllista ante judíos despojados de sus derechos
no superó el eurocentrismo. Y el Uruguay batllista no tuvo ojos para reconocer
el fenómeno colonial sobre víctimas no europeas, como la propia Palestina.
El
remate de semejante colonización mental se expresa en la labor intelectual de
un Julio María Sanguinetti, que no tuvo nada mejor que publicar La trinchera de Occidente en 2018,
repitiendo –¡un siglo después!– la tesis colonialista y eurocentrista de
Theodor Herzl de implantar en el Cercano Oriente “un puesto de avanzada de la
civilización frente a la barbarie [asiática]”.
El
poder instaurado en Israel ha puesto al Uruguay en su regazo, y la
institucionalidad uruguaya no ha sabido sino dejarse mecer, tras tan
gratificantes arrullos.
Es con
tragedias como la que ha sido forzado a vivir el pueblo palestino, que
percibimos la gravedad de nuestra inconsistencia como país, como sociedad.
De
todos modos, brota la resistencia. ¡Y cómo! Coordinación por Palestina se ha
extendido y se afirma, imparable, en incontables ciudades y pueblos de nuestro
país.
[2] Enumera otras “razones”, pero entendemos estas
dos inicialmente presentadas como las más acordes con la situación.
[3] Los otros Estados del sur
sudamericano, Argentina, Bolivia, Chile, Paraguay fueron tierra de adopción
para muchos militares que empezaban a sufrir un invierno político en sus
países. Eso no significó, empero, que sólo Uruguay recibiera judíos hostigados
en Europa; Argentina fue destino de un gran caudal judío. Y otros países del
sur sudamericano recibieron otras minorías perseguidas por el nazismo, como
cristianos pacifistas, albergados en Paraguay.
La cifra más reveladora de las últimas elecciones primarias es la del
alto número de abstenciones. De más de 14 millones 200 mil chilenos
habilitados para sufragar solo lo hizo el 9.18 %.
Aunque el voto era voluntario, el balance del Servicio Electoral
(SERVEL) anota que hubo también 31mil 690 votos nulos y otros 13 mil 186
en blanco. Esto significa que más de un tres por ciento de ciudadanos
concurrió a votar cuando no era necesario hacerlo. Cifras que habría que
sumarlas, por supuesto, a las de los no votantes registrada
anteriormente. Vale la pena anotar que todas estas abstenciones
superaron los votos obtenidos por los candidatos Winter y Mulet.
Aunque la candidata comunista resultó ganadora, es propio consignar
que solo lo hizo con un 60 por ciento de los votos válidamente emitidos,
secundada por Carolina Tohá con casi un 28. Porcentajes que se reducen
dramáticamente si de los compara con el padrón electoral total.
Al respecto, si bien es legítimo que la candidata ganadora celebre su
ventaja, lo cierto es que los resultados electorales anotan una enorme
desafección ciudadana con la política y, también, por la democracia
chilena. Desgraciadamente, no hubo primarias en la oposición para
observar si este porcentaje de no votantes también se expresa en una
competencia general. De todas maneras, hay que advertir que con estos
resultados ninguno de estos candidatos podría cruzarse la banda
presidencial.
Nadie podrá anotar que los candidatos oficialistas no contaron con
tiempo y recursos para encarar su competencia. La televisión,
especialmente, y las redes sociales les dieron amplia cobertura. Además
de los millonarios aportes asignados por el SERVEL.
En efecto, hasta aquí, el Estado debe entregar más de 13 mil 274
millones de pesos para la organización logística de las primarias, sus
gastos de publicidad como en tecnología y sistemas. Una cifra sideral
habida cuenta las urgencias económico sociales, los déficits en materia
de salud, vivienda y seguridad. Mientras que la amplia mayoría ciudadana
no se interesó por participar en este evento, con razón, desde
distintos ámbitos de la vida social hay quienes piensan que todos estos
gastos electorales debieran recaer en los partidos políticos y sus
militantes. Considerando, también, que apenas un dos o tres por ciento
de la población forma parte de estas colectividades.
Todo lo anterior, da cuenta de la forma en que la clase política
legisla y se favorece bajo la sombra del fisco. Veremos en los próximos
meses si desde el Parlamento y la sociedad civil aumenta la demanda por
corregir estas asignaciones abusivas y millonarias.
Por otro lado, también existe justa molestia al conocerse las
asignaciones fiscales vitalicias en favor de los ex presidentes de la
República. Es decir, para las figuras todavía vivas de Eduardo Frei,
Ricardo Lagos y Michelle Bachelet. Así como próximamente Gabriel Boric.
Y no se trata de cifras modestas si de consideran los 7 millones 348
mil pesos mensuales que recibe cada uno como sueldo, más los 7 millones
(cifra variable) para solventar sus gastos de oficinas y traslados.
Estos recursos necesariamente hay que compararlos con el sueldo
mínimo que alcanzará en unos meses más los 529 mil pesos. Esto es 14 o
15 veces menos que lo obtenido por cualquiera de los ex presidentes. Una
cifra de la cual se ufanan haber asignado muchos legisladores.
Algo a todas luces vergonzoso cuando se sabe de los múltiples
ingresos que pueden generarse los ex mandatarios tanto a nivel nacional
como internacional. Y especialmente bochornoso, si estas asignaciones se
les destinan, aunque no hayan alcanzado los 60 o 65 años de edad, la
que rige para los trabajadores que quieren jubilarse. Una realidad
realmente abusiva si se considera que Gabriel Boric podrá acceder a
estos montos antes de alcanzar sus 42 años.
Hasta aquí no se sabe si Boric renuncia o no a este privilegio
político, o si alguno de los ex presidentes se mostrará propicio a
renunciar o rebajar esta asignación. Especialmente ahora, cuando están
citados a una audiencia en el Congreso Nacional para revisar esta
situación por lo escandalosa que ha resultado en la opinión pública.
Ciertamente, son muchos los privilegios políticos que ampara nuestro
sistema institucional, como lo son las asignaciones a los candidatos que
participan en los diferentes comicios, resulten o no ganadores. Sin
perjuicio, por supuesto, de los resultados que obtengan. Todo ello debe
explicar el creciente interés de muchos chilenos por participar de los
distintos eventos electorales. En particular si se considera la cantidad
de candidatos presidenciales y parlamentarios que se están evidenciando
para los comicios de fin de año.
Actualmente la política, más que una vocación de servicio público, es
el negocio más lucrativo que ofrece el país, y que está en la antesala
de los beneficios ilícitos que las autoridades pueden sumar durante el
ejercicio de sus cargos. Entre los que se considera la privilegiada
posición para favorecer el tráfico de estupefacientes. Así como ganar
los dividendos que pagan el nepotismo y el tráfico de influencias.
Le dernier rapport des Nations Unies cite des
centaines d'entreprises, de banques, de sociétés technologiques, d'universités,
de fonds de pension et d'organisations caritatives qui tirent profit de
l'occupation israélienne et du génocide.
La guerre est un business. Tout comme le génocide.
Le récent rapport présenté par Francesca Albanese, Rapporteure spéciale sur les
territoires palestiniens occupés, répertorie 48 entreprises et institutions,
dont Palantir Technologies Inc., Lockheed Martin, Alphabet Inc., Amazon,
International Business Machine Corporation (IBM), Caterpillar Inc., Microsoft
Corporation et le Massachusetts Institute of Technology (MIT), ainsi que des
banques et des sociétés financières telles que Blackrock, des assureurs, des
sociétés immobilières et des organisations caritatives, qui, en violation du
droit international, tirent des milliards de dollars de l'occupation et du
génocide des Palestiniens.
Le rapport, qui comprend une base de données de
plus de 1 000 entités commerciales collaborant avec Israël, exige que ces
entreprises et institutions rompent leurs liens avec Israël ou soient tenues
responsables de complicité dans des crimes de guerre. Il décrit « l'occupation
éternelle » d'Israël comme « le terrain d'essai idéal pour les fabricants
d'armes et les géants de la technologie, offrant une offre et une demande
importantes, peu de contrôle et aucune reddition de comptes, tandis que les
investisseurs et les institutions privées et publiques en tirent librement
profit ».
Les procès des industriels comme IG Farben après
l'Holocauste et la Commission vérité et réconciliation sud-africaine ont établi
le cadre juridique permettant de reconnaître la responsabilité pénale des
institutions et des entreprises qui participent à des crimes internationaux. Ce
nouveau rapport indique clairement que les décisions rendues par la Cour
internationale de justice imposent aux entités « de ne pas s'engager et/ou de
se retirer totalement et inconditionnellement de toute transaction associée, et
de veiller à ce que tout engagement avec les Palestiniens permette leur
autodétermination ».
« Le génocide à Gaza n'a pas cessé parce qu'il est
lucratif, il est profitable pour beaucoup trop de gens », m'a dit Mme Albanese.
« C'est un business. Il existe des entités commerciales, y compris dans des
États favorables à la Palestine, qui depuis des décennies font des affaires et
tirent profit de l'économie de l'occupation. Israël a toujours exploité les
terres, les ressources et la vie des Palestiniens. Les profits ont continué et
ont même augmenté à mesure que l'économie de l'occupation s'est transformée en
une économie de génocide. »
En outre, a-t-elle ajouté, les Palestiniens ont
fourni « des terrains d'entraînement illimités pour tester les technologies, les
armes, les techniques de surveillance qui sont désormais utilisées contre les
populations partout dans le monde, du Sud au Nord ».
Le rapport
fustige les entreprises qui « fournissent à Israël les armes et les machines
nécessaires pour détruire les maisons, les écoles, les hôpitaux, les lieux de
loisirs et de culte, les moyens de subsistance et les actifs productifs, tels
que les oliveraies et les vergers ».
Le territoire palestinien, note le rapport, est un
« marché captif » en raison des restrictions imposées par Israël sur le
commerce et les investissements, la plantation d'arbres, la pêche et l'eau pour
les colonies. Les entreprises ont tiré profit de ce « marché captif » en «
exploitant la main-d'œuvre et les ressources palestiniennes, en dégradant et en
détournant les ressources naturelles, en construisant et en alimentant les
colonies, et en vendant et commercialisant les biens et services dérivés en Israël,
dans les territoires palestiniens occupés et dans le monde entier ».
« Israël tire profit de cette exploitation, tandis
que cela coûte à l'économie palestinienne au moins 35 % de son PIB », note le
rapport.
Les banques, les sociétés de gestion d'actifs, les
fonds de pension et les assureurs ont « canalisé des financements vers
l'occupation illégale », accuse le rapport. En outre, « les universités —
centres de croissance et de pouvoir intellectuels — ont soutenu l'idéologie
politique qui sous-tend la colonisation des terres palestiniennes, développé
des armes et ignoré, voire approuvé, la violence systémique, tandis que les
collaborations mondiales en matière de recherche ont masqué l'effacement des
Palestiniens derrière un voile de neutralité académique ».
Les technologies de surveillance et
d'incarcération « sont devenues des outils permettant de cibler sans
discernement la population palestinienne », note le rapport. « Les engins
lourds précédemment utilisés pour démolir des maisons, détruire des infrastructures
et saisir des ressources en Cisjordanie ont été réutilisés pour raser le
paysage urbain de Gaza, empêchant les populations déplacées de revenir et de se
reconstituer en tant que communauté ».
L'assaut militaire contre les Palestiniens a
également « fourni un terrain d'essai pour des capacités militaires de pointe :
plates-formes de défense aérienne, drones, outils de ciblage alimentés par
l'intelligence artificielle et même le programme F-35 mené par les USA. Ces
technologies sont ensuite commercialisées comme « éprouvées au combat ».
Depuis 2020, Israël est le huitième exportateur
d'armes au monde. Ses deux plus grandes entreprises d'armement sont Elbit
Systems Ltd et la société publique Israel Aerospace Industries Ltd (IAI). Il a
conclu une série de partenariats internationaux avec des entreprises d'armement
étrangères , notamment « pour l'avion de combat F-35, dirigé par la
société usaméricaine Lockheed Martin ».
« Des composants et des pièces fabriqués dans le
monde entier contribuent à la flotte israélienne de F-35, qu'Israël
personnalise et entretient en partenariat avec Lockheed Martin et des
entreprises nationales », indique le rapport. Depuis octobre 2023, les avions
F-35 et F-16 ont « joué un rôle essentiel dans l'équipement d'Israël avec une
puissance aérienne sans précédent, lui permettant de larguer environ 85 000
tonnes de bombes, dont la plupart non guidées, tuant et blessant plus de 179
411 Palestiniens et détruisant Gaza ».
« Les drones, hexacoptères et quadricoptères ont
également été des machines à tuer omniprésentes dans le ciel de Gaza », indique
le rapport. « Les drones, largement développés et fournis par Elbit Systems et
Israel Aerospace Industries, volent depuis longtemps aux côtés des avions de
combat, surveillant les Palestiniens et fournissant des renseignements sur les
cibles. Au cours des deux dernières décennies, grâce au soutien de ces
entreprises et à la collaboration d'institutions telles que le Massachusetts Institute
of Technology, les drones utilisés par Israël ont été équipés de systèmes
d'armes automatisés et ont acquis la capacité de voler en formation en essaim.
»
Les entreprises japonaises FANUC vendent des
produits d'automatisation et « fournissent des machines robotiques pour les
chaînes de production d'armes, notamment à IAI, Elbit Systems et Lockheed
Martin ».
« Des compagnies maritimes telles que la danoise
A.P. Møller— Maersk A/S transportent des composants, des pièces, des armes et
des matières premières, assurant un flux constant d'équipements militaires
fournis par les USA après octobre 2023. »
Les dépenses militaires israéliennes ont augmenté
de 65 % entre 2023 et 2024, pour atteindre 46,5 milliards de dollars, l'un des
montants les plus élevés par habitant au monde. Cela a entraîné une forte
augmentation de leurs bénéfices annuels, tandis que les entreprises d'armement
étrangères, en particulier les fabricants de munitions et d'artillerie, en ont
également profité.
Dans le même temps, les entreprises technologiques
ont tiré profit du génocide en « fournissant des infrastructures à double usage
pour intégrer la collecte et la surveillance de données de masse, tout en
profitant du terrain d'essai unique pour les technologies militaires qu'offrent
les territoires palestiniens occupés ». Elles améliorent « les services
carcéraux et de surveillance, depuis les réseaux de télévision en circuit fermé
(CCTV), la surveillance biométrique, les réseaux de points de contrôle à la
pointe de la technologie, les « murs intelligents » et la surveillance par
drone, jusqu'au cloud computing, à l'intelligence artificielle et à l'analyse
de données qui soutiennent le personnel militaire sur le terrain ».
« Les entreprises technologiques israéliennes se
développent souvent à partir d'infrastructures et de stratégies militaires »,
indique le rapport, « comme l'a fait le groupe NSO, fondé par d'anciens membres
de l'unité 8200. Son logiciel espion Pegasus, conçu pour la surveillance
secrète des smartphones, a été utilisé contre des militants palestiniens et
commercialisé dans le monde entier pour cibler des dirigeants, des journalistes
et des défenseurs des droits humains. Exportée en vertu de la loi sur le contrôle
des exportations de défense, la technologie de surveillance du groupe NSO
permet une « diplomatie des logiciels espions » tout en renforçant l'impunité
de l'État. »
IBM, dont la technologie a facilité la production
et le traitement par l'Allemagne nazie de cartes perforées pour les données du
recensement national, la logistique militaire, les statistiques des ghettos, la
gestion du trafic ferroviaire et la capacité des camps de concentration, est
une fois de plus partenaire du génocide actuel.
Elle est présente en Israël depuis 1972. Elle
dispense des formations aux agences militaires et de renseignement
israéliennes, en particulier à l'unité 8200, qui est chargée des opérations
clandestines, de la collecte de renseignements sur les signaux et du décryptage
de codes, ainsi que du contre-espionnage, de la cyberguerre, du renseignement
militaire et de la surveillance.
« Depuis 2019, IBM Israël exploite et met à niveau
la base de données centrale de l'Autorité de la population et de l'immigration,
permettant la collecte, le stockage et l'utilisation par le gouvernement des
données biométriques sur les Palestiniens, et soutenant le régime
discriminatoire des permis d'Israël », note le rapport.
Microsoft, présent en Israël depuis 1989, est «
intégré dans les services pénitentiaires, la police, les universités et les
écoles, y compris dans les colonies. Microsoft intègre ses systèmes et ses
technologies civiles dans l'armée israélienne depuis 2003, tout en acquérant
des start-ups israéliennes spécialisées dans la cybersécurité et la
surveillance ».
« À mesure que l'apartheid israélien, l'armée et
les systèmes de contrôle de la population génèrent des volumes de données de
plus en plus importants, le recours au stockage et au calcul dans le cloud
s'est accru », indique le rapport. « En 2021, Israël a attribué à Alphabet Inc.
(Google) et Amazon.com, Inc. un contrat de 1,2 milliard de dollars (projet
Nimbus), financé en grande partie par le ministère de la Défense, pour fournir
une infrastructure technologique de base. »
Microsoft, Alphabet Inc. et Amazon « accordent à
Israël un accès pratiquement illimité à leurs technologies de cloud et
d'intelligence artificielle, améliorant ainsi les capacités de traitement des
données, de prise de décision, de surveillance et d'analyse. »
L'armée israélienne, souligne le rapport, « a
développé des systèmes d'intelligence artificielle tels que « Lavender », «
Gospel » et « Where's Daddy ? » pour traiter les données et générer des listes
de cibles, redéfinissant ainsi la guerre moderne et illustrant la double nature
de l'intelligence artificielle ». Selon le rapport, il existe des « motifs
raisonnables » de croire que Palantir Technology Inc., qui entretient des
relations de longue date avec Israël, « a fourni une technologie de police
prédictive automatique, une infrastructure de défense essentielle pour la
construction et le déploiement rapides et à grande échelle de logiciels
militaires, ainsi que sa plateforme d'intelligence artificielle, qui permet
l'intégration en temps réel des données du champ de bataille pour une prise de
décision automatisée ».
En avril 2025, le PDG de Palantir a répondu aux
accusations selon lesquelles Palantir tue des Palestiniens à Gaza en déclarant
: « Il s'agit principalement de terroristes, c'est vrai ».
« Les technologies civiles ont longtemps servi
d'outils à double usage pour l'occupation coloniale », indique le rapport. «
Les opérations militaires israéliennes s'appuient fortement sur les équipements
des principaux fabricants mondiaux pour « déraciner » les Palestiniens de leurs
terres, démolir leurs maisons, leurs bâtiments publics, leurs terres agricoles,
leurs routes et autres infrastructures vitales. Depuis octobre 2023, ces
machines ont joué un rôle essentiel dans la destruction de 70 % des structures
et de 81 % des terres agricoles à Gaza. »
Depuis des décennies, Caterpillar Inc. fournit à
l'armée israélienne des équipements utilisés pour démolir des maisons, des
mosquées et des hôpitaux palestiniens, ainsi que pour « enterrer vivants des
Palestiniens blessés », et a tué des militants, tels que Rachel Corrie.
« Israël a transformé le bulldozer D9 de
Caterpillar en une arme automatisée et télécommandée, utilisée par l'armée
israélienne dans presque toutes les opérations militaires depuis 2000 pour
dégager les lignes d'incursion, « neutraliser » le territoire et tuer des
Palestiniens », indique le rapport. Cette année, Caterpillar « a obtenu un
nouveau contrat de plusieurs millions de dollars avec Israël ».
« La société coréenne HD Hyundai et sa filiale
partielle Doosan, ainsi que le groupe suédois Volvo et d'autres grands
fabricants de machines lourdes, sont depuis longtemps liés à la destruction de
biens palestiniens, chacun fournissant des équipements par l'intermédiaire de
concessionnaires israéliens sous licence exclusive », indique le rapport.
« Tout en contribuant à la destruction de la vie
palestinienne dans les territoires palestiniens occupés, les entreprises ont
également aidé à construire ce qui la remplace : des colonies et leurs
infrastructures, l'extraction et le commerce de matériaux, d'énergie et de
produits agricoles, et l'accueil de visiteurs dans les colonies comme s'il
s'agissait d'une destination de vacances ordinaire. »
« Plus de 371 colonies et avant-postes illégaux
ont été construits, alimentés en énergie et commercialisés par des entreprises
facilitant le remplacement par Israël de la population indigène dans les
territoires palestiniens occupés », conclut le rapport.
Ces projets de construction ont utilisé des
excavatrices et des équipements lourds Caterpillar, HD Hyundai et Volvo. Hanson
Israel, une filiale de la société allemande Heidelberg Materials AG, « a
contribué au pillage de millions de tonnes de roche dolomitique dans la
carrière de Nahal Raba, sur des terres saisies à des villages palestiniens en
Cisjordanie ». La dolomite extraite est utilisée pour construire des colonies
juives en Cisjordanie.
Les entreprises étrangères ont également «
contribué au développement des routes et des infrastructures de transport
public indispensables à la création et à l'expansion des colonies, et à leur
connexion avec Israël, tout en excluant et en ségréguant les Palestiniens ».
Des sociétés immobilières mondiales vendent des
propriétés dans les colonies à des acheteurs israéliens et internationaux.
Parmi ces sociétés immobilières figure Keller Williams Realty LLC, qui «
possède des succursales dans les colonies » par l'intermédiaire de sa franchise
israélienne KW Israel. L'année dernière, par l'intermédiaire d'une autre
franchise appelée Home in Israel, Keller Williams « a organisé une tournée de
présentation immobilière au Canada et aux USA, parrainée conjointement par
plusieurs sociétés qui développent et commercialisent des milliers
d'appartements dans les colonies ».
Des plateformes de location, notamment Booking.com
et Airbnb, proposent des biens immobiliers et des chambres d'hôtel dans des
colonies juives illégales en Cisjordanie.
La société chinoise Bright Dairy & Food est
l'actionnaire majoritaire de Tnuva, le plus grand conglomérat alimentaire
israélien, qui utilise des terres saisies aux Palestiniens en Cisjordanie.
Dans le secteur de l'énergie, « Chevron
Corporation, en consortium avec l'israélien NewMedEnergy (une filiale du groupe
Delek répertorié dans la base de données du HCDH), extrait du gaz naturel des
gisements de Leviathan et Tamar ; elle a versé 453 millions de dollars de
redevances et de taxes au gouvernement israélien en 2023. Le consortium Chevron
fournit plus de 70 % de la consommation énergétique israélienne. Chevron tire
également profit de sa participation dans le gazoduc East Mediterranean Gas,
qui traverse le territoire maritime palestinien, et des ventes de gaz à
l'Égypte et à la Jordanie. »
BP et Chevron sont également « les principaux
contributeurs aux importations israéliennes de pétrole brut, en tant que
propriétaires majeurs respectivement du pipeline stratégique Azeri Bakou-Tbilisi-Ceyhan
et du Kazakh Caspian Pipeline Consortium, ainsi que des champs pétrolifères
associés. Chaque conglomérat a effectivement fourni 8 % du pétrole brut
israélien entre octobre 2023 et juillet 2024, complété par des livraisons de
pétrole brut provenant des champs pétroliers brésiliens, dans lesquels
Petrobras détient les participations les plus importantes, et de carburant pour
avions militaires. Le pétrole de ces sociétés alimente deux raffineries
israéliennes.
« En fournissant à Israël du charbon, du gaz, du
pétrole et du carburant, les entreprises contribuent aux infrastructures
civiles qu'Israël utilise pour consolider son annexion permanente et qui
servent désormais à détruire la vie des Palestiniens à Gaza », indique le
rapport. « Les mêmes infrastructures auxquelles ces entreprises fournissent des
ressources ont servi l'armée israélienne et sa destruction technologique et
énergivore de Gaza. »
Les banques et les sociétés financières
internationales ont également soutenu le génocide en achetant des bons du
Trésor israéliens.
« En tant que principale source de financement du
budget de l'État israélien, les bons du Trésor ont joué un rôle essentiel dans
le financement de l'offensive en cours contre Gaza », indique le rapport. « De
2022 à 2024, le budget militaire israélien est passé de 4,2 % à 8,3 % du PIB,
entraînant un déficit budgétaire public de 6,8 %. Israël a financé ce budget en
forte expansion en augmentant ses émissions d'obligations, notamment 8
milliards de dollars en mars 2024 et 5 milliards de dollars en février 2025,
parallèlement à des émissions sur son marché intérieur du nouveau shekel. »
Le rapport note que certaines des plus grandes
banques mondiales, notamment BNP Paribas et Barclays, « sont intervenues pour
renforcer la confiance du marché en souscrivant ces obligations d'État
internationales et nationales, permettant ainsi à Israël de contenir la prime
de taux d'intérêt, malgré une dégradation de sa note de crédit. Des sociétés de
gestion d'actifs, notamment Blackrock (68 millions de dollars), Vanguard (546
millions de dollars) et PIMCO, la filiale usaméricaine de gestion d'actifs de l'assureur
allemand Allianz (960 millions de dollars), figuraient parmi les quelque 400
investisseurs de 36 pays qui les ont achetées.
Les organisations caritatives confessionnelles
sont « également devenues des facilitateurs financiers clés de projets
illégaux, notamment dans les territoires palestiniens occupés, bénéficiant
souvent de déductions fiscales à l'étranger malgré des cadres réglementaires
stricts en matière de charité », indique le rapport.
« Le Fonds national juif (KKL-JNF) et ses plus de
20 filiales financent l'expansion des colonies et des projets liés à l'armée »,
indique le rapport. « Depuis octobre 2023, des plateformes telles qu’ Israel
Gives ont permis un financement participatif déductible des impôts dans 32 pays
pour les unités militaires et les colons israéliens. Les organisations
Christian Friends of Israeli Communities, basée aux USA, Dutch Christians for
Israel et leurs filiales mondiales ont envoyé plus de 12,25 millions de dollars
en 2023 à divers projets qui soutiennent les colonies, y compris certains qui
forment des colons extrémistes. »
Le rapport critique les universités qui
s'associent à des universités et institutions israéliennes. Il note que les
laboratoires du MIT « mènent des recherches sur les armes et la surveillance
financées par le ministère israélien de la Défense ». Ces projets comprennent «
le contrôle des essaims de drones — une caractéristique distincte de l'assaut
israélien sur Gaza depuis octobre 2023 — les algorithmes de poursuite et la
surveillance sous-marine ».
Le génocide nécessite un vaste réseau et des milliards de
dollars pour se maintenir. Israël ne pourrait pas mener à bien son massacre
massif des Palestiniens sans cet écosystème. Ces entités, qui tirent profit de
la violence industrielle contre les Palestiniens et des déplacements massifs,
sont aussi coupables de génocide que les unités militaires israéliennes qui
déciment la population de Gaza. Elles aussi sont des criminels de guerre. Elles
aussi doivent être tenues pour responsables.