المقالات بلغتها الأصلية Originaux Originals Originales

23/10/2022

HAGAR SHEZAF
Des matelas sur les chantiers  : la vie des Gazaouis travaillant en Israël

Hagar Shezaf, Haaretz, le 23/10/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Issa a travaillé en Israël comme tailleur dans les années 1980, une époque qu'il décrit comme la meilleure de sa vie. Des décennies plus tard, il balaie les rues de Jaffa. Imad rénove des maisons dans le sud, retournant à sa famille une fois toutes les deux semaines. Ce sont les ouvriers de Gaza, qui entrent en Israël avec l'espoir de gagner leur vie

        Cliquer sur l'image pour ouvrir le document


 

GIDEON LEVY
Tout à coup, tout le monde a peur pour la démocratie israélienne

Gideon Levy, Haaretz, 23/10/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Une vague de sursaut démocratique a frappé Israël avant les élections : tout le monde a peur pour la démocratie.

Le danger ne guette que sur la droite, bien sûr. Le centre-gauche est agité et perturbé. Le pathos fait des heures sup, tout comme les exagérations dramatiques. Nehemia Shtrasler met en garde contre l'assassinat de la démocratie (Haaretz, 21 octobre) ; l'ancien chef du service de sécurité Shin Bet, Yuval Diskin, met en garde contre la guerre civile. Le journaliste Ben Caspit s'écrie : « Un cheveu sépare l'Israël libéral et démocratique d'un gouvernement de Ben-Gvir/Smotrich ». Certaines personnes parlent déjà de quitter le pays après les élections. Soudain, tout le monde craint pour la démocratie.

Des Palestiniens regardent un caterpillar israélien démolir une maison palestinienne à Masafer Yatta, le 25 juillet 2022.Photo : MUSSA ISSA QAWASMA / REUTERS

Soudain, tout le monde craint pour la démocratie dans un pays dont environ la moitié des sujets vivent sous une tyrannie militaire qui compte parmi les plus cruelles du monde. Soudain, tout le monde s'inquiète de l'avenir du système judiciaire, dans un pays où ce système légitime presque tous les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité et défie ouvertement le droit international. Tout à coup, tout le monde s'inquiète de la possibilité de dépénaliser le délit de fraude et d'abus de confiance, dans un pays où le crime de meurtre a été presque entièrement éliminé lorsque le meurtrier est un soldat ou un colon et que la victime est palestinienne. Tout à coup, tout le monde est horrifié par l'extrémisme religieux, dans le pays le plus coercitif sur le plan religieux du monde occidental actuel. Et les gens sont choqués par la possibilité que le procès de Benjamin Netanyahou puisse être annulé, dans un pays où Avigdor Lieberman n'a même pas été jugé, alors que les soupçons qui pesaient sur lui étaient plus graves que ceux qui pesaient sur Netanyahou.

La plupart des personnes qui poussent des cris étaient silencieuses jusqu'à présent. Elles étaient silencieuses face aux crimes de l'occupation et à la menace que ces crimes font peser sur la démocratie. Elles étaient silencieuses face à la légitimation honteuse des crimes par la Cour suprême et les tribunaux militaires, comme si le fait d'être impliqué dans les événements dans les territoires  occupés depuis 1967ne faisait pas partie du système judiciaire en Israël. Elles sont restées silencieuses lorsque les meurtriers et autres criminels n'ont pas été traduits en justice ni même interrogés ; et elles sont restées silencieuses face à l'entreprise de colonisation, la racine du régime d'apartheid israélien - et le plus grand danger pour la démocratie dont les gens s'inquiètent tant aujourd'hui. La plupart d'entre eux sont trop lâches pour appeler ce régime pour ce qu'il est, un État d'apartheid, de peur que cela ne leur porte préjudice, mais ils se battent courageusement pour préserver la loi contre la corruption ; pour eux, supprimer cette loi du code pénal est plus dangereux que toutes les lois d'apartheid réunies.

Démocrates acharnés et déterminés, ils s'éveillent maintenant à la lutte sur le régime. Cela ne se produit que lorsque Netanyahou menace de revenir au pouvoir et qu’Itamar Ben-Gvir est son partenaire. Cela ne se produit que lorsque le feu du danger pour la démocratie lèche leurs vêtements. Tant que les éléments anti-démocratiques ne font du mal qu'aux Palestiniens, le camp libéral et éclairé n'est pas vraiment intéressé. Mais quand le feu s'approche d'eux et menace leurs libertés personnelles, et quand Netanyahou est celui qui l'allume, ils se lèvent pour se battre comme s'ils étaient mordus par un serpent.

Vous vous réveillez maintenant ? Où étiez-vous jusqu'à présent ? L'Israël “libéral et démocratique” est en danger ? Il n'est plus libéral ou démocratique depuis longtemps maintenant, en partie parce que vous avez fermé les yeux. En fait, il ne l'a jamais été. Un pays où il y a toujours eu un régime militaire (à l'exception des quelques mois précédant la guerre des Six Jours de juin 1967) ne peut être considéré comme une démocratie, quel que soit le critère utilisé.

La différence, c'est qu'il s'agit maintenant de Netanyahou, et que le danger pourrait également toucher les Juifs israéliens privilégiés, qui ont jusqu'à présent bénéficié d'une impressionnante démocratie libérale. La lutte pour cela, et pour cela seulement, est un deux poids deux mesures. Lorsque vous parlez du danger existentiel que représente Ben-Gvir pour la démocratie, après avoir ignoré pendant toutes ces années des dangers bien plus graves, vous vous mentez à vous-même. Mais que ne ferions-nous pas pour susciter encore plus de peur de Netanyahou et de Bezalel Smotrich, pour nous sentir les gardiens de la lumière contre ceux qui cherchent à la détruire et pour oublier qui est responsable des véritables dommages causés à la démocratie, et des véritables dangers qui la guettent.

Demandez-vous ce qui est le plus dangereux pour la démocratie : l'abrogation de la loi contre l'abus de confiance, ou le soutien absolu de l'armée aux pogroms des colons ? Qu'est-ce qui menace le plus de la détruire ? Et à qui la faute ? Netanyahou et Ben-Gvir ? Vraiment, eux seuls ?

JACK KHOURY
Israël est accusé d'avoir exécuté Tamer Al Kilani, un combattant de la Tanière des Lions

JackKhoury, Haaretz, 23/10/2022
Traduit par Tlaxcala

Le groupe basé à Naplouse a accusé Israël de la mort du militant, Tamer Al Kilani, affirmant qu'un engin explosif avait été fixé sur sa moto.

Le groupe militant palestinien Anir Al Ousoud (La Tanière des Lions)  a imputé à Israël la mort de l'un de ses militants, Tamer Al Kilani, dans une explosion survenue tôt dimanche [à 1h30] dans la ville de Naplouse, en Cisjordanie.

Israël et l'Autorité palestinienne n'ont pas encore publié de déclarations officielles à la suite de l'incident, mais le groupe militant affirme qu'Israël a tué Al Kilani avec l'aide d'un résident local.

La Tanière des Lions a accusé Israël de la mort d'Al-Kilani, ajoutant qu'un jour de deuil a été déclaré à Naplouse. Selon le groupe, le militant a été tué après qu'un engin explosif a été fixé sur sa moto.

 

Une personne non identifiée peut être vue en train d'amener une moto dans une allée de Naplouse - la même moto qu'Al-Kilani conduisait lorsque l'explosion s'est produite.

Une vidéo montrant l'explosion fatale a été publiée et partagée sur les réseaux sociaux de la Tanière des Lions, dont Telegram [https://t.me/areennabluss]. Dans deux des vidéos, on peut voir une personne non identifiée amener une moto dans une allée de Naplouse, la même moto que celle que conduisait Al Kilani au moment de l'explosion. Selon le groupe, cela prouve que le militant a été assassiné et non tué accidentellement.

Les Palestiniens affirment qu'Al Kilani a été grièvement blessé après l'explosion et est décédé peu après.

Tamer Al Kilani. Il avait 33 ans


Les militants d’Anir Al Ousoud sont actifs dans la région de Naplouse, principalement dans la vieille ville et dans le camp de réfugiés de Balata. Leur objectif déclaré est d'affronter les soldats de l'armée israélienne lorsqu'ils entrent dans la ville ou qu'ils viennent escorter les fidèles du Tombeau de Joseph, à la périphérie de la ville. La plupart sont des hommes jeunes et laïques, âgés de 18 à 24 ans, qui ne fréquentent pas les mosquées et ne sont pas influencés par les personnalités religieuses.

 
Photo de groupe d'Arin Al Ousoud, septembre 2022

Logo de la chaîne Telegram du groupe (qui ne publie ses messages qu'en hébreu)

Les responsables de la sécurité israélienne pensent que le groupe est composé de personnes qui étaient auparavant membres d'autres factions et qu'une série d'événements les a conduits à se rebaptiser Anir Al Ousoud.

L'enterrement de Tamer Al Kilani. Jack Khoury écrit : "Naplouse. Des milliers de personnes aux funérailles de Tamer Al Kilani, le militant de la Tanière des Lions. Chaque événement de ce genre ne fait qu'augmenter la colère et la frustration

Pour le Mouloud, anniversaire de la naissance du Prophète de l’Islam, les Lions ont fait une opération de relations publiques dans la Vieille Ville de Naplouse, distribuant des bonbons

22/10/2022

JOHN KIRIAKOU
Tony Blinken, l’échangiste d'armes

John Kiriakou, Consortium News, 20/10/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Antony Blinken s’est démené afin de trouver des armes russes pour l'Ukraine. Il a même demandé à Chypre.

 

Le secrétaire d'État usaméricain Antony Blinken lors d'un voyage à l'étranger en mai. (Département d'État, Ron Przysucha)

 

La politique étrangère, c’est compliqué.  Il y a beaucoup d'éléments mobiles et comme ce sont des êtres humains qui élaborent la politique et que des sentiments et des egos sont en jeu, c'est d'autant plus difficile.

Certains responsables politiques ont une vision à long terme, d'autres sont myopes. Ajoutez à cela le problème dont j'ai été témoin d'innombrables fois au cours de ma carrière à la C.I.A. et à la commission sénatoriale des affaires étrangères : l'insistance des diplomates usaméricains, des professionnels du renseignement et des membres du personnel de la Maison Blanche à penser qu'ils sont littéralement les personnes les plus intelligentes du monde et qu'ils savent tout. 

L'ancien président égyptien Gamal Abdel-Nasser a dit un jour :

    « Le génie des Américains, c'est qu'ils ne font jamais de geste stupide clair et net.  Vous faites toujours des actions stupides compliquées, qui font que le reste d'entre nous se demande s'il n'y a pas quelque chose qui nous échappe. »

Il avait raison.  Mais soyez assurés que la plupart du temps, les actions sont tout simplement stupides.

Le voyage sur la “migration” de Blinken 

Le commentaire de Nasser m’est revenu en mémoire il y a deux semaines lorsque le secrétaire d'État Antony Blinken a annoncé qu'il se rendrait en Colombie, au Chili et au Pérou pour discuter des “migrations”.  L'annonce m'a paru étrange car il n'y a pas beaucoup  de Colombiens, Chiliens ou Péruviens en situation irrégulière aux USA.

Aucun de ces pays ne se trouve sur la “ligne de front”  du débat sur l'immigration.  Le voyage de Blinken n'avait aucun sens. 

Ce n'est qu'après le retour de Blinken qu'une obscure publication militaire nous a donné un indice sur l'objet du voyage.  L’ Army Technology Newsletter a rapporté que Blinken avait obtenu la promesse des Colombiens d'aider les troupes ukrainiennes à éliminer les mines terrestres. 

  SERGIO RODRíGUEZ GELFENSTEIN
Algo huele mal en Israel
Las implicaciones del acuerdo sobre la frontera marítima con el Libano

Sergio Rodríguez Gelfenstein, 20/10/2022
La situación internacional tan compleja y convulsa que vive el planeta en los últimos años, sobre todo desde el inicio de la pandemia en 2020 y la guerra de la OTAN contra Rusia que comenzó en octubre de 2014 pero que este año ha tenido una importante escalada, ha influido poderosamente en casi todos los acontecimientos políticos del planeta.

Muy a su pesar, el Estado sionista no ha podido apartarse de tal dinámica que empieza a influir directamente en el acontecer interno y en la capacidad de decisión del gobierno. Así, la guerra en Ucrania y las sanciones de Estados Unidos y sus apéndices contra Rusia ha significado un golpe a un mercado gasífero mundial sometido a fuertes vaivenes que hacen imposible mantener la estabilidad para los consumidores.

Por esta razón, ante el litigio fronterizo con el Líbano, el ente de ocupación que usurpa el territorio palestino se ha visto obligado a consentir las condiciones que Hezbollah ha establecido para llegar a un acuerdo. Europa ha exigido a Estados Unidos e Israel “bajar la guardia” para aceptar la mayor parte de los puntos de vista de la organización de la resistencia libanesa que aprovechando la coyuntura y las necesidades de gas del Viejo Continente, forzó un trato que no sólo resuelve el asunto vinculado a la explotación y producción del combustible, sino que también reconoce derechos soberanos de el Líbano sobre territorios que le pertenecen y que estaban en cuestión.  

Por otra parte, mientras el acuerdo ha generado unidad nacional en torno a Hezbollah en el Líbano, en Israel ha despertado todo tipo de apreciaciones contradictorias y lucha de tendencias como expresión de una debilidad interna que crece con el tiempo y que se manifiesta en una profunda crisis social, deserción y huida de jóvenes para no cumplir el servicio militar y resquebrajamiento de la unidad tan publicitada en el Estado sionista como instrumento de cohesión para justificar la represión contra el pueblo palestino así como cumplir con su papel de gendarme de la política de Estados Unidos en la región.

Escrito en el contenedor; “Gás-Egipto-Palestina-Libano”, y sobre el gasoducto: “Hacia UE”-Viñetas de Imad Hayyay, Jordania


Todo tipo de declaraciones públicas dan cuenta de esta situación. Cuando los términos del acuerdo aún no eran conocidos el ex jefe de la División de Inteligencia Militar del ejército israelí Amos Yadlin, opinó que aunque “Los criterios para el acuerdo no se han publicado, [existe] la suposición […] de que [el secretario general de Hezbollah, Hasan] Nasrallah obtuvo todo lo que quería, por lo que se siente satisfecho…” y agregó: “Cuando escuché el discurso de Nasrallah, sonó como alguien que conoce el trato y lo presenta al público libanés como un éxito para ellos. Hay puntos muy complicados que aún no conocemos”. Yadlin aseguró que el acuerdo era importante para ambas partes. Según él, para Israel significaba conseguir una “calma” muy necesaria. 

Una apreciación semejante hizo el canal estatal israelí KAN 11. Estimó que “un país que sufre un conflicto y está dividido políticamente como el Líbano, parece más unido que Israel con respecto a todo lo relacionado con la cuestión de la disputa sobre las fronteras marítimas”. Así mismo, valoró que el resultado obtenido significo un éxito para Nasrallah en “la batalla de la conciencia en las negociaciones para demarcar las fronteras marítimas”.

En este contexto, el ex primer ministro israelí Benjamín Netanyahu la emprendió contra el actual premier Yair Lapid , asegurando que éste se había rendido ante las amenazas de Nasrallah porque Hezbollah recibirá “territorio soberano de Israel y un yacimiento de gas valorado en miles de millones de dólares, sin ningún debate parlamentario ni referéndum”. Lapid le respondió diciendo que, a pesar de no haber llegado al acuerdo deseado, eso, “no era razón para unirse a la campaña de propaganda de Nasrallah”.


Viñeta de Mohamed Sabaaneh/Middle East Monitor

Otros criterios apuntan en la misma dirección. El analista político israelí, Rafif Droker, destacó que Israel habría retrasado el acuerdo marítimo con el Líbano durante 200 años si no hubiera sido por el poder militar de Hezbollah. Por su parte el experto en asuntos árabes Zvi Yehezkeli dijo que: “Israel retrocedió debido a las amenazas de Nasrallah” y agregó que el pueblo libanés le agradece porque protegió sus derechos. Coincidiendo con la apreciación general, este especialista cree que el líder de Hezbollah utilizó los problemas políticos locales de Israel y la necesidad internacional de gas, asegurando que Tel Aviv está en una situación tal que “cualquier guerra con Hezbollah sería destructiva para los israelíes”. 
 
Por su parte, la ministra de interior israelí Ayelet Shaked declaró que las amenazas fueron el catalizador para llegar al pacto de demarcación de la frontera marítima. Según ella, fue muy vergonzoso que Nasrallah amenazara a Israel con disparar contra las plataformas israelíes en el campo de gas de Karish que se encuentra en la zona en disputa, si su país comenzaba a extraer el hidrocarburo antes de la firma del convenio. No parece serio proviniendo de una funcionaria de un Estado que ha invadido dos veces a el Líbano y que tiene ocupada a Palestina y parte de Siria en el Golán. Shaked manifestó que tales amenazas al acuerdo fueron “un catalizador para firmar” [ella fue el único miembro del gabinete que no aprobó el acuerdo y arremetió contra Lapid tras anunciar que no sometería el acuerdo a votación en la Knesset, NdE].
 
Se refería a las advertencias de Hezbollah que anunció que no iba a permitir la explotación del gas sino se consideraban los puntos de vista del gobierno del Líbano.  El 3 de julio, tres drones enviados por Hezbollah sobrevolaron las plataformas israelíes en el campo de gas de Karish enviando un poderoso mensaje que advertía a Israel contra cualquier infracción. Unos días después, el 13 de julio, el secretario general de Hezbollah hizo saber a Estados Unidos e Israel que, si se impedía que el Líbano extrajera sus recursos marítimos, tampoco Israel podría hacerlo. Más adelante, el 31 de julio, Hezbollah publicó un vídeo que mostraba las plataformas israelíes, reiterando sus avisos a Israel contra sus intentos de explotar unilateralmente los campos de gas y petróleo. Después de esto, Mawaf Fardy, un analista político citado por el canal de televisión libanés Al -Manar, dijo que Israel se vio obligado a hacer concesiones después de las advertencias de Hezbollah  “lo que confirma que ´Israel` no entiende otro lenguaje que el de la fuerza”.

En una mirada más amplia de la situación, ya el pasado 8 de septiembre , el mayor general Uri Gordin nuevo jefe del comando norte del ejército israelí, alertó en el sentido de que Hezbollah podría disparar hasta 4.000 misiles contra Israel en los primeros días de un potencial conflicto bélico que podría desatarse. Según el alto jefe militar esto significa unas 10 veces más que los utilizados en la guerra de 2006 y aseguró que la organización libanesa podía ir incrementando la cifra a razón de 1.500 a 2.000 diarios.

Intentando matizar la información, Gordin afirmó que el número de misiles de alta precisión de Hezbollah es relativamente pequeño, pero que son suficientes para que instalaciones estratégicas civiles y militares, así como altos líderes del país estén entre los blancos a atacar. Agregando preocupación a su análisis, opinó que Israel no está preparado para interceptar tal cantidad de misiles por los que el número de víctimas podría ser muy alto. Y señaló que las ciudades de Haifa y Tiberíades estarían entre los objetivos de Hezbollah. Ahondando en el conflicto interno generado, el exministro de energía y actual miembro del parlamento, Yuval Steinitz, afirmó que: “Israel cedió un área de agua 17 veces el tamaño de Tel Aviv”. Así mismo, en una entrevista con el periódico de extrema derecha Israel Hayom, cercano a Netanyahu, el ex embajador de Estados Unidos designado por Donald Trump en Israel, David Friedman criticó duramente el pacto afirmando que Hezbollah estaba en una buena posición porque fue el ganador; “… sin ser parte directa de las negociaciones, fue su posición la que trajo a el Líbano el 40% adicional… Este aumento, en comparación con lo que había en el pasado, es producto de la acción de ellos”.

Como se puede observar, la situación creada ha conmocionado a la sociedad israelí. En este sentido Roi Sharon, analista de asuntos militares de KAN 11 consideró que ni los jefes militares ni los analistas de inteligencia israelíes u occidentales “pueden entrar en la cabeza de Nasrallah y lograr analizar lo que planea”. Yendo más allá, el exministro Tzachi Hanegbi, miembro del parlamento por el partido Likud,  de extrema derecha, dijo que “cree más en Nasrallah que en los portavoces israelíes”. 

Esta situación se produce en el mismo momento que todas las organizaciones políticas de Palestina reunidas en Argel, firmaron un compromiso de 9 puntos para avanzar hacia la unidad nacional y poner fin a la división que desde hace quince años mantiene enfrentados a Al Fatah y a Hamás. Entre los puntos, destaca la convocatoria de elecciones en el plazo de un año desde la firma del documento y el reconocimiento de la Organización para la Liberación de Palestina (OLP) como único representante legítimo del pueblo palestino. Este llamado es una convocatoria para que partidos y movimientos como Hamás que gobierna en Gaza y la Yihad Islámica, entre otros que hoy no son miembros, se adhieran a la organización. De esta manera, el más amplio espectro jamás alcanzado de fuerzas políticas palestinas estableció la “firme convicción” de que mantener la situación actual "favorece el 'statu quo' y alimenta el fracaso del proceso de paz en Oriente Medio", además de beneficiar a la ocupación israelí. 
 
Este debilitamiento de Israel que se manifiesta tanto en la unidad palestina como en el acuerdo limítrofe, considerado como la tercera victoria de Hezbollah contra el Estado sionista después del triunfo en las guerras de 2000 y 2006, son expresión de los éxitos de la lucha de la resistencia. En 2000, se logró la retirada de Israel del Líbano, en 2006, el objetivo era recuperar a los combatientes presos en las cárceles del sionismo, lo que también se obtuvo. Ahora se trataba del reconocimiento de los límites marítimos libaneses y la aceptación de su derecho a explotar las riquezas que subyacen en ese territorio, lo cual sin duda debe apreciarse como un nuevo triunfo. Aunque el convenio aún no se ha firmado, la aceptación de las partes que conducirá a la concreción de este se hará en Naciones Unidas [el 26 o 27 de octubre, en la sede de la FINUL en Naqura, een el sur de Líbano, NdE], tras el rechazo del Líbano de firmar bilateralmente un acuerdo con un Estado al que no le reconoce legitimidad .

Para la historia quedará esta batalla diplomática como un triunfo indudable del pueblo libanés y de todas las fuerzas de la resistencia antiimperialista y anti sionista.


MICHELE GIORGIO
Naplouse bouclée, la Cisjordanie pratiquement en état de guerre

Michele Giorgio, il manifesto, 22/10/2022
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Territoires occupés : loin des projecteurs des médias, l'affrontement entre les forces israéliennes et palestiniennes s'aggrave de jour en jour. Une centaine d'attaques de colons en seulement 10 jours. Et Naplouse est prise en étau par l'armée d'occupation.

Des Palestiniens cherchent à s'abriter des gaz lacrymogènes lors d'affrontements avec des soldats israéliens à l'entrée ouest de la ville de Naplouse, en Cisjordanie, le 20 octobre 2022. - EPA/ALAA BADARNEH

Dans l'indifférence générale, sous les bâillements des commentateurs européens, Italiens en tête, qui considèrent les meurtres, les agressions et les affrontements comme de la “routine”, la Cisjordanie est désormais en état de guerre. Ou plutôt deux guerres. L'une entre les forces militaires israéliennes, engagées dans des raids quotidiens, et les groupes de combat palestiniens, plus organisés que par le passé et déterminés à ne pas les laisser entrer dans les villes et villages (jeudi soir à Jénine, un Palestinien de 19 ans, Salah al Buraiki, a été tué). Et une autre entre des colons israéliens de plus en plus libres d'agir comme bon leur semble et des paysans palestiniens déterminés à se défendre. 

Le quotidien de Tel Aviv Haaretz a rapporté hier que les services de sécurité ont enregistré 100 attaques violentes de nationalistes israéliens au cours des dix derniers jours seulement. En particulier, dans la ville de Hawara, point de passage obligé pour les colons établis dans certains bastions de l'extrémisme religieux de droite (comme Yizhar et Elon Moreh) et pour la population palestinienne autochtone du nord de la Cisjordanie. Le chef d'état-major Aviv Kochavi, souligne Haaretz, ne montre aucun intérêt pour les incidents si les personnes attaquées sont des Palestiniens. Mais lorsque des colons ont attaqué une unité de l'armée, il a décrit l'incident comme « un incident très grave, qui représente un comportement criminel honteux ».

Hier, l'attaque la plus grave a eu lieu contre des habitants de Qafin “coupables” de s'être rendus dans leurs oliveraies près d'une colonie. Une vidéo, diffusée par l'ONG Yesh Din, montre un soldat à Burin apprenant à un colon comment lancer des gaz lacrymogènes sur des Palestiniens, en plein affrontement. Plus tôt dans la semaine, des colons avaient attaqué une septuagénaire juive, Hagar Geffen, parce qu'elle aidait les Palestiniens de Kisan (Bethléem) à récolter les olives. Elle a été hospitalisée avec des côtes fêlées et une blessure à la tête.

GIDEON LEVY
Des taches de sang et le saccage dans cette maison palestinienne disent tout

Gideon Levy et Alex Levac (photos), Haaretz, 22/10/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

La police israélienne a fait une descente dans le quartier de Beit Hanina à Jérusalem-Est pour arrêter Shadi Khoury. Lorsque le jeune homme de 16 ans a refusé de se déshabiller en leur présence, il a été battu devant ses parents, puis emmené. Personne n'a dit aux parents – qui dirigent tous deux des institutions culturelles locales – pourquoi leur fils a été arrêté

Des taches de sang parsèment le manoir spacieux et élégant. Partout où les policiers ont traîné leur victime, il laissait derrière lui une étroite traînée de gouttes de sang, goutte après goutte, comme pour marquer le chemin de l'arrestation et des passages à tabac. Le garçon criait : les voisins entendaient ses cris et ont été terrifiés.

La mère de Shadi Khoury, Raina. Il a commencé à crier alors qu'il était battu. Sa mère a essayé d'intervenir : “C'est un garçon, donnez-lui deux minutes pour s'habiller”.  ça n’a servi à rien.

Beit Hanina est un quartier aisé et relativement calme, et ce n'est pas tous les jours que des événements violents comme celui-ci s’y produisent. Le jeune impliqué, Shadi Khoury, vit avec ses parents et son frère aîné dans un complexe familial dans une rue qui porte le nom d'un des ancêtres de la famille, Yusuf Khoury, l'ingénieur qui a fondé la rue et ce groupe élégant de maisons sur les pentes septentrionales de Jérusalem.

Tout est taché de sang. Le tapis dans sa chambre, le sol en marbre dans le couloir, les escaliers, la cour, le jardin et la rue, même un billet de papier sur sa table est ensanglanté.

Quand nous sommes arrivés, quelques heures après l'arrestation brutale de Shadi, mardi dernier, le sang n'avait pas encore séché et la famille était bouleversée. Shadi Khoury, 16 ans, élève de 11e année à la Quakers Friends School de Ramallah, a été arrêté brutalement, pieds nus et en pyjama. Lorsque la police lui a ordonné de s'habiller, il a refusé de se déshabiller devant eux et leur a demandé de le laisser momentanément dans sa chambre, dont les fenêtres sont dotés de barreaux. En réponse, les officiers ont commencé à le frapper sauvagement – quatre hooligans en noir, penchés sur un jeune terrifié et le frappant avec leurs poings, sur la tête, le visage, la poitrine. Pendant que ses parents regardaient, épouvantés, incapables de venir au secours de leur fils. Imaginez que c’étaient vos enfants.

Tôt mardi matin, j'ai reçu un appel téléphonique de Lora Khoury, une femme de 91 ans qui lit Haaretz et appelle parfois pour commenter, mais qui cette fois-ci était submergée d'émotion. Le fils de ses voisins – ce sont ses parents – avait été arrêté avant l'aube, et elle a entendu ses cris dans sa maison, une structure luxueuse à quelques maisons des leurs.

« Ils viennent faire une arrestation, alors pourquoi frappent-ils les gens ? Quel genre d'armée et quel genre de police avez-vous créé pour vous-mêmes ? », demanda-t-elle dans son excellent anglais. Quand nous sommes arrivés, cette femme élégante nous attendait à l'entrée de sa maison et elle nous a conduits à la maison de Shadi. Il s'agit d'un complexe attrayant de plusieurs maisons en pierre appartenant à la famille Khoury étendue et à d'autres familles, au milieu de jardins et de sentiers bien entretenus, ombragés de pins et d'oliviers. La richesse et le style sont apparents, mais discrets.

On ne sait pas d'où Shadi a saigné, mais plus tard ce matin-là, après son arrestation, les taches et les gouttes sont restées partout.

Le chemin vers la chambre de Shadi est parsemé de son sang, et la chambre elle-même est dans un état de chaos suite à la violente fouille policière. Tout est dispersé sur le sol dans cette chambre d'adolescent – vêtements, livres, dont des manuels sur le cinéma, l'histoire et la littérature ; les affiches ont été arrachées des murs. Les attaquants ont jeté le ventilateur et le matelas par terre, puis ont sauté sur le cadre en bois du lit jusqu'à ce qu'il se brise, selon les parents qui étaient présents.