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03/11/2022

AMIR BARNEA
Le pétrole norvégien, gros mensonge d’État

Amir Barnea, Haaretz, 20/10/2022
Traduit par Jacques Boutard, édité par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Né à Tel Aviv, Amir Barnea est professeur agrégé de finance à HEC Montréal depuis 2011 et chroniqueur indépendant pour le Toronto Star et Haaretz. Il a obtenu son doctorat de l'Université de Colomvie britannique en 2005 avec une thèse sur la responsabilité sociale des entreprises. @abarnea1

L’industrie pétrolière et gazière de la Norvège a généré une richesse inimaginable pour sa population. Est-ce vraiment de l’argent sale ? Et que peut en apprendre Israël ?

 OSLO - Au n°2, Bankplassen (Place de la Banque), dans le centre de la ville, deux portes métalliques de couleur cuivre s'ouvrent sur un hall qui n'a manifestement pas été rénové depuis des décennies. Des pétunias en pot, à la réception un employé courtois   Pas le moindre soupçon de la puissance économique gigantesque que recèle ce vieux bâtiment.

Mais je sais qu'en cet endroit même, peut-être à l’étage au-dessus, se cache une richesse d'une taille inconcevable. Pas moins d’1,4 billion - soit mille quatre cents milliards - de dollars sont gérés à partir d’ici.

Ceci est le siège [de la Banque de Norvège et] du fonds pétrolier norvégien, officiellement connu sous le nom de Government Pension Fund Global, qui est devenu, sur une période relativement courte – environ 25 ans -- le plus grand organisme d'investissement public du monde. La Norvège a une population assez faible de quelque 5,5 millions d'habitants, alors que celle des USA est 60 fois supérieure, mais le fonds norvégien représente trois fois la valeur de CalPERS (California Public Employees' Retirement System), le plus grand fonds de pension des USA.

Une plate-forme gazière offshore appartenant à une entreprise publique norvégienne. « Nous sommes tellement heureux d'avoir ce fonds pétrolier - d'où vient l'argent, personne ne veut en parler », dit la professeure Marianne Takle. Photo : Olaf Nagelhus / Equinor

La puissance du fonds norvégien peut être mieux décrite par le fait stupéfiant que cet organisme, qui investit la majeure partie de son argent dans les actions de quelque 9 000 entreprises publiques de 70 pays différents, détient près de 1,5 % des sociétés cotées dans le monde

Pour comprendre l'origine de ces incroyables richesses, il faut remonter à la veille de Noël 1969. Après trois ans d'exploration, la Norvège découvre Ekofisk, la plus grande réserve maritime de pétrole et de gaz jamais trouvée - et pour la plus grande chance du pays, ce gisement est situé juste à la limite intérieure de ses eaux territoriales, en mer du Nord. S'il se trouvait à quelques dizaines de kilomètres de là, dans quelque direction que ce soit, il appartiendrait à la Grande-Bretagne, au Danemark, à la Hollande ou à l'Allemagne. Un peu de chance n'a jamais fait de mal à personne.

Le gouvernement norvégien en 2021.
Photo : HAAKON MOSVOLD LARSEN / NTB / AF

La production de pétrole a commencé dans les années 1970. Au départ, les bénéfices étaient directement transférés à l'État, mais lorsque d'autres gisements ont été découverts, il a été décidé de créer un organisme chargé de gérer l'argent généré par les revenus de la production de pétrole et de gaz, ainsi que par les royalties et taxes qui y sont associées. Les gestionnaires du fonds ont reçu le mandat d'adopter une vision à long terme en termes d'investissements, afin de percevoir les bénéfices les plus élevés pour un risque raisonnable. Ainsi, la génération actuelle et celles à venir pourront bénéficier des richesses pétrolières de la Norvège. Le fonds souverain d'Israël, appelé “Israeli Citizens' Fund”, qui a commencé à fonctionner en juin, a été créé sur la base de principes similaires.

L'argent a commencé à affluer dans le fonds norvégien en 1996 et a été initialement investi dans de solides obligations d'État. Depuis lors, cependant, dans un processus qui a mis des années à évoluer, une proportion croissante a été canalisée vers des actions de sociétés cotées en bourse, et a généré un rendement confortable. Une structure de gestion légère, des salaires nettement inférieurs à ceux habituellement pratiqués dans ce domaine et une transparence totale ont également contribué à l'énorme succès du fonds.

Les pays scandinaves sont souvent considérés comme un seul bloc, et ils ont en effet beaucoup en commun. Mais lorsqu'il s'agit de richesse, et depuis que l'argent des plateformes pétrolières a commencé à affluer, la Norvège a fait un bond en avant, laissant ses sœurs nordiques derrière elle. Selon les dernières prévisions du Fonds monétaire international, à la fin de 2022, le produit intérieur brut par habitant en Norvège s'élèvera à 99 000 dollars, soit près de 50 % de plus qu'au Danemark et 70 % de plus qu'en Suède. En fait, si l'on ne tient pas compte de petits pays comme le Liechtenstein, Monaco et le Luxembourg, la Norvège est aujourd'hui l'un des trois pays les plus riches du monde, en termes de PIB par habitant (les autres sont la Suisse et l'Irlande, qui a attiré des entreprises internationales grâce à des incitations fiscales, même si une grande partie des richesses qui en résultent ne restent pas dans le pays).

L'une des clauses concernant le Government Pension Fund Global, alias le fonds pétrolier, stipule que 3 % de sa valeur totale sont transférés annuellement au budget de l'État. En 2021, ce montant ne représentait pas moins de 20 % de ce budget. Les effets de la manne pétrolière et gazière sont partout perceptibles dans le pays.

Vous pensez que l'opéra de Sydney est luxueux ? Si vous voulez vraiment voir du luxe, montez sur le toit du grandiose opéra d'Oslo. Non loin de là, un immense musée consacré à la vie et à l'œuvre du peintre Edvard Munch a ouvert il y a un an. L'expression du visage du sujet de l'œuvre emblématique de Munch, Le Cri, traduit le choc que représente le coût de la construction du musée : 314 millions de dollars. Et comme si cela ne suffisait pas, à quelques minutes de là se trouve la nouvelle bibliothèque municipale de la capitale – construite pour un montant d'environ 250 millions de dollars –  qui a ouvert ses portes il y a deux ans. La structure est d'une beauté à couper le souffle ; son rez-de-chaussée est entièrement transparent. Selon l'un des directeurs de la bibliothèque, « en plus des 450 000 livres, vous pouvez y regarder des films avec vos amis, enregistrer des podcasts, apprendre à jouer du piano, coudre une robe et utiliser les imprimantes 3D, ou simplement jouir de la vue sur le fjord d'Oslo et de l'architecture. »

02/11/2022

LUIS E. SABINI FERNÁNDEZ
Uruguay: una política ambiental al servicio del progreso...empresarial

Luis E. Sabini Fernández, 2/11/2022

Nos hemos enterado que más rápido que corriendo el MGAP (Ministerio de Ganadería, Agricultura y Pesca) autorizó la mayor parte de los agrotóxicos que emplea habitualmente UPM en su vivero en Paysandú, cerca de Guichón.

 Como expresaran vecinos de la asociación vecinal de la zona, ellos tardaron diez años en sensibilizar a alguna autoridad pública con el reclamo ante la contaminación de sus suelos producidos por agrotóxicos, que se sospechaba provenían de viveros forestales.

Pero cuando las instancias públicas empiezan a actuar contra los venenos usados por la agroindustria, la Dirección de Servicios Forestales del Ministerio de Agricultura logra “en tiempo récord” la habilitación de dichos tóxicos a pedido del lobby forestal (institucionalmente, la SPF), y consecuentemente amplía el uso de tales agrotóxicos.

Observemos el mecanismo marxista aplicado al episodio. Como se sabe, Groucho Marx hizo célebre aquel aforismo: “Tengo mis principios, pero si no son de su agrado, tengo otros.”

La Sociedad de Productores Forestales (SPF) goza de excelente buena conciencia. Declaran, por ejemplo: “Conservamos el suelo, el agua y la biodiversidad en áreas forestales.” Maravilla biológica puesto que se conserva todo “eso” en un monocultivo. Caso único, suponemos, en el mundo.

Declaran además que: “llevamos una gestión forestal sustentable”. No sabemos bien a qué se refiere; a si cuando se termine con el cultivo forestal y se hayan cosechado los troncos, se liberará al suelo de los tocones y sus raíces para devolverle posibilidades de recuperación biótica, de pasturas, o si cuidan los equilibrios hídricos de las plantaciones.

De todos modos, nadie se vaya a creer que los grandes consorcios transnacionales gozan de impunidad en el país. Por ejemplo, UPM, la del vivero en Guichón fue multada por el Ministerio de Ambiente en un millón de pesos [=24.000€].

Este episodio, que nos tememos haya hecho temblar las finanzas de UPM en el mundo entero, clarifica el comportamiento ambiental de nuestro país.

Mediante el pago de multas, cualquier empresa transnacional no necesita modificar sus procesos de transformación de la materia, sean estos contaminantes o no. Sencillamente, se paga la multa para seguir contaminando libremente (el único límite a semejante estrategia podría provenir de que el monto de la multa fuera mayor que el costo de modificación del proceso industrial o agroindustrial en entredicho).

Pero por ese lado, las empresas pueden estar tranquilas: las multas son mucho menores, muchísimos menores, que dichos costos.

Y así todos contentos. Salvo, apenas, la gente y el suelo del planeta.


 

01/11/2022

GIDEON LEVY
Comment les liens entre Juifs mizrahis* et Arabes ont été détruits, avec l'aide des Israéliens ashkénazes
Note de lecture d'un livre de Hillel Cohen

Gideon Levy, Haaretz, 31/10/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

*Mizrahi (plur.mizrahim, du radical verbal zarach, se lever, briller] signifie Oriental en hébreu israélien moderne et désigne, dans le langage israélien courant, paradoxalement aussi bien les Juifs originaires du Machreq (Levant), que ceux du Maghreb (Couchant, donc Occident). Utilisé par les Ashkenazim (« Allemands », en fait Juifs originaires d’Europe centrale et orientale), il en est venu à désigner tous les Juifs originaires des mondes arabo-berbère et andalou (sépharades), persan, kurde, turcique, indien et chinois, en un mot extra-européens. Nous avons donc conservé le terme en français, sans chercher à le traduire. [NdT]

Le chercheur Hillel Cohen se lance dans un voyage vers les racines du conflit israélo-palestinien, offrant dans son nouveau livre une mise en accusation brutale des élites racistes du pays

Image : Yael Bogen

Il y a une histoire qui a apparemment échappé à la mémoire de l'auteur de cet important nouveau livre, sur les relations entre les Juifs mizrahis et les Arabes depuis l'avènement du sionisme.

Au moment où je lisais « Son’im : Sifur ‘Ahabah » [“Haïsseurs : une histoire d’amour”] du professeur Hillel Cohen, on présentait à la télévision le beau et triste documentaire « Savoy » du cinéaste israélien Zohar Wagner, sur l'acte de terreur qui a eu lieu à l'hôtel de Tel Aviv portant ce nom en 1975.

L'héroïne du film est Kochava Levi, une femme mizrahie  qui faisait partie des otages pris par des membres de l'Organisation de libération de la Palestine ; l'incident s'est terminé par la mort de 11 Israéliens et de sept des huit ravisseurs. Levi a courageusement mené les négociations avec eux, et les a même brièvement félicités après qu’ils avaient été tués par les forces d'élite israéliennes, citant leur traitement relativement bon de leurs victimes.

Lorsque les Ashkénazes se lancent dans des actes meurtriers de vengeance et de représailles contre les Arabes, personne ne les classe selon leur origine ethnique.

L'histoire de Levi est un raccourci de l'histoire de ce livre de Cohen – un spécialiste des études islamiques et du Moyen-Orient. De la façon dont une femme d'origine mizrahie (c'est-à-dire d'origine moyen-orientale ou nord-africaine) a su parler avec les ravisseurs dans leur propre langue grâce à son éducation et a fait appel à leurs cœurs en s'inspirant de ses propres antécédents familiaux dans un pays arabe, mais dont le caractère a été intentionnellement calomnié et noirci, la rendant pratiquement oubliée et invisible.

Si elle avait été un combattant ashkénaze masculin, elle aurait probablement acquis une renommée mondiale. Mais Lévi était une femme d'origine kurdo-yéménite, et il a donc été décrété que son destin serait celui de l'outrage – certains l'ont même qualifiée de prostituée – et d'être effacée de la mémoire collective.

Le professeur Hillel Cohen, auteur de "Haters : A Love Story". Tout remonte aux tout débuts du sionisme, écrit-il. Le racisme, la condescendance et le nationalisme extrême. Photo : Emil Salman

Elle a essayé d'être un pont entre les Juifs et les Arabes, tout comme il y avait ceux avant elle qui avaient rêvé de telles choses pendant les premières années du mouvement sioniste, mais les Juifs en avaient par la suite eu marre de ce pont et ne l'avaient pas poursuivi. La voix de Levi a été étouffée parce qu'elle avait quelque chose de bien à dire sur ses ravisseurs palestiniens. Sa voix était une voix mizrahie, le genre qui a été exploité, déformé et étouffé, exactement comme d'autres voix mizrahies dans le même contexte, ce qui est discuté dans le nouveau livre du professeur Cohen.

L'alliance fugitive entre Levi et ses ravisseurs était dans une certaine mesure une alliance des opprimés ; l'auteur s'engage dans cette idée importante, mais c'est une idée qui est malheureusement clouée dans le bourgeon.

Les atrocités commises par les “Marokaim” (Israéliens d’origine marocaine) étaient considérées comme une fonction de leur caractère et de leur culture.

L'histoire de Cohen est celle de l'amour et de la haine entre les juifs mizrahis, qui devraient bien sûr être appelés juifs arabes (comme les juifs allemands ou les juifs américains), et les Arabes palestiniens – le tout étant orchestré par des juifs ashkénazes (c'est-à-dire d'origine d'Europe centrale et orientale). Tout son livre est éclairé par l'immense corpus de connaissances de l'auteur, des connaissances qui sont étonnamment documentées dans 682 notes de bas de page et une bibliographie longue et impressionnante.

Mais on ne peut pas toujours voir la forêt derrière les arbres. Le livre de Cohen n'a pas de véritable ligne de fond, et il ne mène pas non plus à des conclusions sans équivoque. Les juifs mizrahis haïssent-ils vraiment les Arabes, comme on a coutume de le croire ici, et si oui, pourquoi ?

Pour sa part, l'auteur termine son livre par ces mots : « L'écriture de ce livre est achevée. Même s'il n'est pas en mesure d'offrir une perspective réconfortante, il peut peut-être fournir une vue délibérée et à plusieurs voix, et la connaissance que nous avons en nous plus d'une possibilité de comprendre le monde et d'y agir, dans chacun des côtés du triangle Mizrahi-Arabe-Ashkénaze, ainsi que dans le triangle lui-même.»

On n’a pas besoin d'un critique ou d'une autre personne pour résumer un livre lorsque l'auteur fait lui-même le travail.

La couverture du livre de Hillel Cohen. Crédit : Ivrit Press

30/10/2022

GIDEON LEVY
Nous nous déguisons tous en démocrates
Tout vote pour un parti sioniste est un vote pour la poursuite d'une tyrannie

Gideon Levy, Haaretz, 30/10/2022Fausto Giudice, Tlaxcala

« Riez, riez de tous mes rêves », a écrit le poète Saül Tchernikhovsky. Les élections de mardi en Israël ne sont pas des élections générales, et ne sont donc pas démocratiques. L'Afrique du Sud de l'apartheid avait exactement la même supercherie : le régime était défini comme une démocratie parlementaire, puis comme une démocratie présidentielle. Des élections étaient organisées dans le respect de la loi, le Parti national et le Parti afrikaner formant une coalition. Une seule chose séparait l'Afrique du Sud de la démocratie : les élections étaient destinées uniquement aux Blancs.

« Riez, riez de tous mes rêves. » En Israël aussi, seuls les Blancs - ou l'équivalent israélien - participeront aux élections. Israël règne actuellement sur 15 millions de personnes, mais 5 millions d'entre elles sont empêchées de participer au processus démocratique qui choisit le gouvernement qui dirige leur vie. La mascarade dans laquelle Israël joue à la démocratie devrait enfin prendre fin par un démasquage. Ce n'est pas une démocratie.

Un régime dans lequel les élections ne sont organisées que pour les Blancs, à savoir les Juifs, ou pour ceux qui ont une citoyenneté qui n'est pas accordée à tous les sujets, y compris les autochtones vivant sous le régime permanent qui s'applique à leur terre, n'est pas une démocratie.

Lorsqu'une occupation cesse d'être temporaire, elle définit le régime de l'ensemble du pays. La démocratie partielle, ça n »existe pas. Même s'il y a une démocratie de Dan à Eilat, le fait qu'entre Jénine et Rafah il y ait une tyrannie militaire entache le régime de tout le pays. C'est incroyable de voir comment, pendant des décennies, les Israéliens se sont sciemment menti à eux-mêmes, tout comme les Blancs dans les partis des Afrikaners.

Qaddum et Kedumim, deux villages adjacents, existent côte à côte. Qaddum existe depuis le deuxième siècle de l'ère chrétienne et compte actuellement une population de 3 000 habitants. Kedumim existe depuis moins de 50 ans et compte aujourd'hui 4 500 habitants. Quelques centaines de mètres seulement séparent les deux communautés. Le village juif a été construit sur les terres du village palestinien, étouffant le village lorsque la route de sortie de Qaddum a été bloquée par Kedumim.

Mardi, seuls les habitants de Kedumim iront voter. Les habitants de Qaddum resteront chez eux. Comme si cela ne suffisait pas, ils seront soumis à un ordre de confinement, afin d'assurer la sécurité de la démocratie. Le sort des résidents de Qaddum sera affecté par les résultats de l'élection bien plus que celui de leurs voisins de Kedumim. Aucun gouvernement n'osera nuire à Kedumim. Tout gouvernement continuera à nuire à Qaddum et à tourmenter ses résidents. Mais Qaddum n'a pas de voix, pas de droit de vote, pas de liberté de choisir ou de droit d'exercer une influence.

Une élection dans laquelle une seule communauté peut voter, alors que sa voisine plus ancienne et indigène est interdite de participation, est antidémocratique. Comment les Israéliens peuvent-ils se tromper eux-mêmes si effrontément ? Comment peut-on dire que ce n'est pas à cela que ressemble l'apartheid ? Au nom de quelle valeur les résidents de Kedumim ont-ils le droit de vote, alors que ce droit est refusé aux résidents de Qaddum ? Les Juifs de Kedumim sont-ils supérieurs aux Palestiniens de Qaddum ? Après tout, ils partagent la même terre et vivent sous le même gouvernement. Mais la propagande sioniste a toujours une réponse appropriée à tout mal perpétré en son nom.

Participer à une élection dans un régime d'apartheid est problématique, presque impossible. Néanmoins, nous allons tous nous déguiser en démocrates mardi et aller voter. Aucune personne de conscience ne peut voter pour quiconque soutient la poursuite du régime actuel, dans lequel une partie de la population de ce pays vit sous une tyrannie militaire. Aucun vrai démocrate ne peut voter pour un parti qui a gravé sur sa bannière la continuation de la suprématie juive, ce qu'implique le sionisme. Tous les partis juifs, du Otzma Yehudit au Meretz, soutiennent la continuation d'un État juif, qui ose s'appeler démocratie, dans une réalité binationale. C'est pourquoi ils ne peuvent être pris en considération par quiconque prend une décision en toute conscience.

Il n'est pas facile de le dire, il est difficile de l'écrire, mais tout vote pour un parti sioniste est un vote pour la poursuite d'une tyrannie se faisant passer pour une démocratie.

29/10/2022

LUIS CASADO
Graffiti

Luis Casado, 29-10-2022

¿Y por qué hube de ser yo el que fuera el apaleado? (Quelentaro)

Hay muros que fueron editados... y publicados. Esos que ostentan inscripciones llamadas "Graffiti", o rayados, las más de las veces con frases inteligentes nacidas al calor de un combate... Para instruirse, a veces hay que leer los muros...


Mayo'68 en París: "Vivir sin interrupciones" "Gozar sin trabas"

A lo largo y ancho de mis viajes por el mundo siempre hubo un elemento común: la salpimienta de los graffiti. Ellos exigen estar atento a la literatura que ofrecen los muros. Muros exteriores, en calles canallas, destartaladas y de pobre reputación, o bien muros interiores, frecuentemente alicatados como conviene a las pissotières, edículos, urinarios, vespasianas, cagaderos, letrinas, toilettes o gogues según sea tu cariño.

En mis recuerdos figura un domingo franco y aburrido que pasé solo en Montevideo, hasta encontrar en sus calles un ceremil de frases para el bronce cuya abundancia daba de qué llenar un libro. Libro que por lo demás ya había sido publicado para solaz de los amantes de la chispa, las ocurrencias y nuestra bella lengua castellana.

El título de esa joya: Contra cualquier muro – Los graffiti de la transición 1985-1989. El orfebre fue Eduardo Roland, quien recogió cuidadosa y amorosamente esos estallidos de inteligencia, de humor y de significados profundos que me dieron la sensación de aprender filosofía mientras caminaba sin rumbo preciso.

Allí recogí en mi memoria esa oración que reza:

“Ánimo compañeros, la vida puede más…”

Mensaje de esperanza cuando en Chile corrían los tiempos de la dictadura en bruto, mucho antes de la dictadura en brote y en brete.

Mi acendrado ateísmo racionalista se sintió confortado al leer

“Dios no existe. Alejandro.”

Unos metros más allá otro graffiti me envió de regreso a la Biblia:

“Alejandro no existe. Dios.”

Lo que hizo venir a mi memoria chispazos más antiguos… Como esa frase atribuida al anarquista ruso Piotr Alexeievitch Kropotkin:

“La única iglesia que ilumina es la que arde…”

Como quiera que sea –no hemos inventado nada– los graffiti existían hace siglos. Se cuenta que en lugares inaccesibles de Nôtre Dame de Paris las piedras de los muros llevan salaces inscripciones hechas por los artesanos que la construyeron. A fin de cuentas nuestros amigos uruguayos no hacían sino emular con brío a los jóvenes de Mayo’68, esos que querían Tomar el cielo por asalto y escribieron en el Barrio Latino:

“La barricada cierra la calle, pero abre el camino”

O bien el inolvidable

“Sous les pavés la plage…”

(bajo el empedrado está la playa…): los adoquines eran arrancados del suelo para combatir a las fuerzas represivas.

La revolución de Mayo’68 también nos dejó un radical: “Seamos realistas. Pidamos lo imposible”. Y el recuerdo de las ansias de libertad del joven que rayó un muro para preguntar:

“¿Cómo pensar libremente a la sombra de una capilla?”

E incluso las amargas palabras que “N”, mi amigo rancagüino, leyó en La Sorbona:

“Obrero, si quieres ser libre… ¡ahórcate!”

Los graffiti de Mayo’68 también fueron objeto de un libro, uno de cuyos ejemplares forma parte de lo más preciado de mi modesta biblioteca. De ahí que cuando visité la librería básicamente elemental de Voulx, pueblito de apenas 1.761 habitantes en la provincia de Seine et Marne (Francia), me apresurase a poner en el montoncito de libros que compré (Rimbaud, Boris Vian, Sade, George Orwell, Balzac…) un ejemplar de Les Murs se Marrent (los muros se matan de la risa), recopilación de graffiti de Régis Hauser.

Lo que Hauser revela son chispas provenientes mayormente de sitios como el descrito por Cervantes, tú ya sabes, ese “…lugar sagrado donde acude tanta gente, hace fuerza el más cobarde y se caga el más valiente…"

Hauser y quienes tuvieron la amabilidad de enviarle frases descubiertas al azar de una meada aleatoria en letrinas improbables, nos permiten acercarnos a estas erupciones neuronales que provocan admiración, sonrisas y un no disimulado placer.

Entre otras perlas encontradas en Les Murs se Marrent…

Coca-Cola = Caca écolo… y que viva el tinto

Aquí había menos alemanes durante la guerra…

Puta: persona pública que incita, promete, se hace pagar por adelantado y te coge
Diputado: ídem

Haz el amor, no la guerra
Hice los dos: hace 20 años que estoy casado…

Tú, que te alivias en este edículo, honorable lector, tienes el futuro entre tus manos
Por lo que veo no cuentes con una familia numerosa…

Marca Registrada
(al lado de una mancha de dudosa proveniencia)

¿Soy realmente responsable si tengo este complejo de culpabilidad?

¿Dónde crece el cáñamo que servirá para colgar a los políticos?
¿Dónde crecen los pinos con que haremos sus féretros?

Dios existe
Desde luego, la prueba es que te respondo, hijo…

En caso de incendio no use el ascensor
Use el extintor…

Micción Imposible

La vida es una enfermedad transmisible sexualmente

Coito Ergo Sum

Si mi tía tuviera dos, la llamaría mi tío…
Si mi tío tuviera dos, llamaría a mi tía…

Estefanía de Mónaco toca los cojones…
¿Dónde? ¿A qué hora?

Este Restaurant tiene dos especialidades: el pollo y la mesera
Yo prefiero el pollo…

Siempre tube amvisioneh
Ahora soi funsionario de karavineroh

No sé tú, pero a mí estos ramalazos de inteligencia me alegran la vida, me dan la impresión de devenir más astuto, me devuelven la fe en la especie humana… A mí, que afecciono las frases que atravesaron siglos para llegar hasta nosotros, con su carga explosiva de racionalidad e inteligencia. Yo las uso en la banderola de POLITIKA, como una suerte de homenaje a quienes compartieron sus agudas reflexiones con generaciones que no tenían ninguna posibilidad de conocer. He aquí algunas:

Un cínico es un hombre que conoce el precio de todo y el valor de nada (O. Wilde)

Los EEUU son un país que pasó directamente de la barbarie a la decadencia sin haber conocido jamás la civilización (O. Wilde)

Si os dan papel pautado, escribid del otro lado… (J.J. Jiménez)

Ud. piensa demasiado, dijo Montag, incómodo… (Ray Bradbury – Fahrenheit 451)

¿Ud, es feliz?, preguntó Clarisse. ¿Qué si yo soy qué?, respondió Montag (Ray Bradbury – Fahrenheit 451)

La vida hay que vivirla, que es para lo único que sirve (Marcos Mundstock)

Jesús no dijo “Amaos los unos a los otros, sino Armaos los unos a los otros”

¡Osad! Esta palabra resume toda la política de nuestra revolución (Saint-Just)

La política es el arte de mentir de adrede… (Voltaire)

El mejor régimen político es la monarquía absoluta moderada por el asesinato… (Stendhal)

Todas estas reflexiones me hacen tomar caldo de cabeza, me obligan a reflexionar, a cuestionar la cuestión y a consolidar –o a modificar– opiniones que creía construidas en hormigón armado.

Por cierto, también hay citas de algunos enanos mentales, –al parecer la Naturaleza adora las simetrías–, que dan cuenta de la profundidad a la que se encuentra el ancla del fascismo. A título de vacuna indolora he aquí algunas que merecen el desvío:

A mí lo que no me gusta de la reforma educativa es la palabra ‘laica’ (Jorge Burgos)

La nueva constitución no tiene por qué ser de Golpe… (Jorge Pizarro)

Legalizar la eugenesia significa que se acabó la Teletón… (Gustavo Hasbún)

Solo una maquinación intelectual es capaz de decir que la mujer tiene derecho a decidir sobre su cuerpo (José Antonio Kast)

Una mujer violada no está en condiciones de pensar (Iván Flores)

Antes de abortar hay que preguntarle al feto (Andrea Molina)

Por alguna razón, aparte Mein Kampf y alguna cosilla de Mussolini, estas ‘gracias’ no han sido publicadas sino por POLITIKA, en su afán de demostrar que lo que Natura non da… Salamanca non presta.

JIM BOVARD
El espejismo de la inteligencia de Washington
Sobre las confesiones tardías del senador Pat Leahy

 

Jim Bovard, libertarianinstitute.org, 24/10/2022
Traducido por María Piedad Ossaba, editado por Fausto Giudice, Tlaxcala

James Bovard (1956) es un escritor y conferencista libertariano usamericano cuyos comentarios políticos se centran en ejemplos de derroche, fracasos, corrupción, amiguismo y abusos de poder en el gobierno. federal Es columnista de USA Today y colabora frecuentemente con The Hill. Es autor de Public Policy Hooligan (2012), Attention Deficit Democracy (2006), Lost Rights: The Destruction of American Liberty (1994) y otros 7 libros.  Ha escrito para el New York Times, Wall Street Journal, Washington Post, New Republic, Reader 's Digest, The American Conservative y muchas otras publicaciones. Sus libros han sido traducidos al español, árabe, japonés y coreano. Sus artículos han sido denunciados públicamente por el jefe del FBI, el Director General de Correos, el Secretario de HUD (Departamento de Vivienda y Desarrollo Urbano), y los jefes de la DEA  (Administración de Control de Drogas), FEMA (Agencia Federal de Gestión de Emergencias), y EEOC (Comisión de Igualdad de Oportunidades de Empleo) y numerosas agencias federales. (Como dijo Mao Zedong, “Ser atacado por el enemigo no es algo malo sino algo bueno”).

“Puedes enviar a un hombre al Congreso, pero no puedes hacerlo pensar”, bromeó el humorista Milton Berle en la década de 1950. Para actualizar a Berle: Puedes gastar 60 mil millones de dólares al año en agencias de inteligencia, pero no puedes obligar a los políticos a leer sus informes. En cambio, la mayoría de los políticos siguen siendo incorregiblemente ignorantes y desesperadamente cobardes cuando los presidentes arrastran a USAmérica  en nuevos fiascos ultramarinos

Reporting for Duty, por Clifford K. Berryman, 2 de abril de 1917: los representantes de las dos cámaras se paran ante el presidente Wilson, que se dispone a pedir su apoyo para la declaración de guerra a Alemania

La docilidad del Congreso ha estado allanando el camino a la guerra desde al menos la era de Vietnam. En 1964, el presidente Lyndon Johnson invocó un supuesto ataque norvietnamita contra un destructor usamericano en el Golfo de Tonkín para que el Congreso aprobara una resolución que daba a LBJ el poder ilimitado para atacar Vietnam del Norte. LBJ había decidido a principios de ese año atacar Vietnam del Norte para relanzar su campaña de reelección. El Pentágono y la Casa Blanca rápidamente reconocieron que las acusaciones centrales detrás de la resolución del Golfo de Tonkín eran falsas, pero las utilizaron para santificar la guerra.

Cuando la historia oficial de los ataques del Golfo de Tonkín comenzó a desenmascararse en las audiencias secretas del Senado de 1968, el secretario de Defensa Robert McNamara proclamó que era “inconcebible que alguien remotamente familiarizado con nuestra sociedad y sistema de gobierno pudiera sospechar la existencia de una conspiración” para llevar a USAmérica a la guerra con falsos pretextos. Pero la indignación no puede sustituir hechos concretos. El Senador Frank Church (Demócrata-Idaho) declaró: “En una democracia no se puede esperar que la gente, cuyos hijos son asesinados y serán asesinados, ejerzan su juicio si se les oculta la verdad”. El presidente de la Comisión, el Senador J. William Fulbright (Dem-Arizona), declaró que, si los senadores no se oponían a la guerra en ese momento, “no somos más que un apéndice inútil de la estructura gubernamental”. Pero otros senadores bloquearon la publicación de un informe del Estado Mayor sobre las mentiras detrás del incidente del Golfo de Tonkín que impulsaba una guerra que estaba matando a 400 soldados usamericanos por semana. El Senador Mike Mansfield (Dem- Montana) advirtió: “Les darán a las personas que no están interesadas en los hechos una oportunidad de explotarlos y magnificarlos fuera de toda proporción”. La misma presunción ha protegido cada debacle militar posterior (de USA.

Los congresistas perezosos y cobardes siempre allanaron el camino para la carnicería en el extranjero. En octubre de 2002, antes de la votación de la resolución del Congreso para permitir al presidente George W. Bush hacer lo que quisiera con Irak, la CIA entregó una evaluación clasificada de 92 páginas de las armas de destrucción masiva de Irak en el Capitol Hill (el Congreso). El informe clasificado de la CIA planteaba muchas más dudas sobre la existencia de armas de destrucción masiva iraquíes que el resumen ejecutivo de 5 páginas que recibieron todos los miembros del Congreso. El informe se conservó en dos salas seguras, una para la Cámara y otra para el Senado. Solo seis senadores se tomaron la molestia de visitar la sala para examinar el informe, y solo un “puñado” de miembros de la Cámara hicieron lo mismo, según The Washington Post. El Senador John Rockefeller (Dem-Virginia occ.) explicó que los congresistas estaban demasiado ocupados para leer el informe: 'Todo el mundo quiere venir a vernos' a nuestra oficina, e ir a la sala segura no es 'fácil'.”

GIDEON LEVY
Mahmoud Samudi, un garçon de 12 ans, va vendre de l'eau à un carrefour, et est abattu

 Gideon Levy et Alex Levac (photos), Haaretz, 28/10/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Mahmoud Samudi vendait des bouteilles d'eau dans le camp de réfugiés de Jénine pour gagner de l'argent de poche. Une jeep s'est arrêtée en face de lui pendant un raid de l'armée et un soldat à l'intérieur du véhicule a commencé à tirer sur un groupe de lanceurs de pierres. Samudi, à peine âgé de 12 ans, a été grièvement blessé et est mort deux semaines plus tard. Il est le plus jeune Palestinien à être tué à Jénine cette année


Le père endeuillé, Mohammed Samudi, chez lui à Al Yamun, cette semaine. Lui et deux autres fils travaillaient dans le Golan et n'avaient pas vu Mahmoud depuis près de trois semaines.

Du côté est de la ville d'Al Yamun, à l'ouest du camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie. La cour de la maison familiale de trois étages est remplie de plantes et de fleurs. Une photo de Mahmoud Samudi est accrochée au mur extérieur près de l'entrée. Un homme en survêtement noir porte une barbe de deuil, et une photo du défunt Mahmoud pend sur un pendentif autour de son cou. C'est le père endeuillé, Mohammed Samudi, 43 ans. À côté de lui est assis son frère, l'oncle en deuil, Abdu, un métallo de 41 ans qui parle couramment l'hébreu. Dans cette maison il y a beaucoup de douleur mais pas de larmes.

Mahmoud, 12 ans, a été abattu par un soldat de Tsahal le 28 septembre à Jénine et est décédé 13 jours plus tard dans un hôpital de Ramallah. C'était un élève de cinquième année, un garçon qui se rendait parfois à Jénine pour vendre des bouteilles d'eau aux automobilistes qui passaient aux carrefours, comme moyen de gagner un peu d'argent de poche.

C'est la saison des olives. Le long de toutes les routes du nord de la Cisjordanie, les familles sont dans leurs oliveraies– c'est la seule partie de la Cisjordanie où il n'y a pas de colons – et les vues sont impressionnantes.

Mohammed, le père endeuillé de Mahmoud, travaillait aussi jusqu'à récemment avec ses fils à la récolte des olives, non pas sur les terres d'Al Yamun mais à Givat Yoav sur le plateau du Golan. Il était là, travaillant dans des oliveraies israéliens, quand il a reçu la terrible nouvelle que son jeune fils avait été grièvement blessé. Il n’avait pas vu Mahmoud depuis 20 jours, puisque Mohammed et deux de ses autres fils s’étaient mis à récolter des olives pour les Juifs dans le Golan, et à dormir dans une tente de fortune près de Tibériade dans un espace réservé pour eux par le patron juif.