21/11/2023

Argentine : Javier Milei, une canaille toquée, envoyée à la Maison Rose par la racaille tiktokeuse

Fausto Giudice,, 21/11/2023

Le 10 décembre prochain, Javier Milei prendra ses marques à la Casa Rosada, la Maison rose, sur la Plaza de Mayo à Buenos Aires. Le 58ème président argentin s’y installera avec ses chiens clonés, sa sœur raspoutinienne et sa concubine télégénique. Il est censé y rester jusqu’en 2027, à moins qu’il ne s’enfuie en hélicoptère en cours de mandat, comme un de ses prédécesseurs, Fernando de la Rúa, le 20 décembre 2001. Dans ce pays accablé par une politique surréaliste, on peut s’attendre à tout.

Au vu de ses prestations publiques depuis quelques années, Milei mérite bien son surnom : El Loco, Le Fou. Il a tout fait, tout dit, tout déballé, sur son enfance malheureuse, la perte de son chien, sa pratique du yoga tantrique, brandissant la tronçonneuse avec laquelle il va décapiter la Banque centrale, le ministère des Femmes, celui de la Culture, celui de la Protection sociale, le musée de la mémoire de l’ex-ESMA. Il va interdire l’avortement, autoriser la vente d’enfants, la vente d’organes, l’armement des bons citoyens épris de légitime défense, il va privatiser le pétrole et le gaz de schiste, et j’en passe. Bref, il n’a pas de programme, mais il a proféré tout au long de la campagne des éructations à tort et à travers. Peu de temps avant le deuxième tour, se rendant compte qu’il était allé un peu trop fort, il a cherché à tranquilliser les électeurs : « Pas de panique, je ne vais pas privatiser la santé et l’éducation ».

Bref, El Loco est un patchwork : une dose de humpy-trumpy, une louche de bolsonase, une effluve de zelenskiade, le tout saupoudré de melono-abascaliades avec un zeste de marino-orbanité, le tout à la sauce porteña.

Et le clown a fait un tabac chez ceux d’en haut, ceux du milieu et, surtout ceux d’en bas.

Les descamisados -les sans-chemise, un terme méprisant pour désigner les gueux, repris à leur compte par les péronistes – avaient fait un triomphe à Juan Domingo Perón en 1946, 1951 et, après le putsch de 1955 qui l’envoya en exil, au début des années 1970. Puis le mouvement péroniste avait explosé, entre factions totalement opposées : d’un côté l’aile marchante révolutionnaire, teintée de marxisme et de théologie de la libération, et l’aile fasciste, dirigée par Lopez Rega, le Raspoutine de Perón et de sa veuve Isabelita, organisateur des commandos de tueurs de la Triple A, l’Alliance Anticommuniste Argentine.

Ressortant de l’ombre après la chute de la dictature en 1983, le péronisme n’a fait que dériver de leader en leader : Menem, Duhalde, Kirchner I (le mari, Néstor) et Kirchner II (la femme, Cristina) et enfin Alberto Fernández. 80 ans après sa naissance au lendemain de la Révolution de 1943, le péronisme est bel et bien mort. Ce qui fut en son temps un raz-de-marée ouvrier et populaire et qui choisit comme premier nom de parti l’inimitable « Parti Unique de la Révolution » avant de se renommer « Parti Justicialiste », puis de changer de nom avant chaque grande échéance électorale, est devenu un panier de crabes se bouffant entre eux dans la course aux fauteuils et aux strapontins.

Les descamisados d’aujourd’hui, les 42% de la population classés comme pauvres, ne sont pas ceux du siècle dernier. Pour 46 millions d’habitants, on compte 38,2 millions de téléphones « intelligents ». Pas étonnant donc que les tiktokeurs aient voté pour un toqué. L’alternative était Monsieur 648% d’inflation, le ministre de l’Économie Sergio Massa. En le présentant comme candidat à la présidence, le postpostpostnéonéopéronisme s’est fait hara-kiri. En témoignent les résultats du vote dans les villas miseria, équivalent argentin des favelas brésiliennes. Dans presque tous ces anciens bastions du péronisme, on a voté pour El Loco, sans comprendre que Le Fou était un Fou du Roi, et que ce roi s’appelle Macri, lequel, tapi dans l’ombre, va tirer les ficelles du nouveau pantin de la Maison rose dollarisée.

« L’homme descend du singe, l’Argentin descend du bateau », dit une vieille blague. Les Argentins vont-ils reprendre un bateau – ou un avion – pour un nouvel exode ? Ou bien vont-ils nous régaler d’une explosion sociale généralisée, un Argentinazo ? Qui vivra verra.

20/11/2023

MAYA LECKER
Le 7 octobre, le sexisme dans l’armée israélienne a été mortel

 Maya Lecker, Haaretz, 20/11/2023
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

NdT
La lecture de cet article hallucinant  a achevé de me convaincre que ce qu’on appelle Israël est le plus grand asile psychiatrique du monde connu. J’aimerais bien savoir ce qu’en pensent les féministes du reste du monde.

Il n’est pas nécessaire d’inventer une conspiration pour expliquer les échecs catastrophiques du 7 octobre. Les doses criminelles de chauvinisme et d’arrogance restent toujours impunies.

Des guetteuses de l’armée israélienne au travail à Nahal Oz. Photo de l'armée

Quinze femmes soldats non armées ont été tuées à la base de surveillance de Nahal Oz des FDI le 7 octobre, lors de ce que l’on appelle généralement l’attaque “surprise” du Hamas contre les communautés [israéliennes juives] frontalières de Gaza. Sept autres ont été prises en otage et l’une d’entre elles a été tuée par ses ravisseurs à Gaza.

Maya et Yael, deux guetteuses (ou observatrices de terrain) survivantes, ont vécu l’enfer. Leurs amies ont été exécutées sous leurs yeux et elles ont dû faire semblant d’être mortes pendant des heures, entourées de cadavres, avant d’être secourues sous les tirs. Comme elles l’ont dit depuis au journaliste d’investigation israélien Roni Singer sur la chaîne publique Kan, elles ne font pas seulement face à la perte de leurs amies, au traumatisme de cette journée et aux blessures physiques, mais à quelque chose de bien plus grave.

Pour Maya et Yael, ainsi que pour des dizaines d’autres femmes de Tsahal positionnées à la frontière de Gaza et chargées de surveiller la bande de Gaza en permanence, de recueillir des renseignements et des informations sur les activités terroristes, l’attaque du 7 octobre n’a pas été une surprise. Elles avaient une très bonne idée de son déroulement dès la seconde où elle a commencé. En effet, pendant des mois, elles ont vu des militants du Hamas s’entraîner pour ce scénario : ils s’entraînaient à conduire les véhicules à travers la frontière, à assassiner des civils israéliens dans les kibboutzim, à s’emparer des bases de l’armée, à démonter les caméras de la clôture frontalière et même à retourner dans  Gaza avec des otages.

Les jeunes soldates ne prennent pas cette découverte à la légère. À plusieurs reprises, elles ont raconté à leurs commandants ce dont elles avaient été témoins. Des officiers de tous grades leur ont dit que leurs rapports n’avaient aucun sens. Certains ont dit aux observatrices qu’elles ne comprenaient pas ce qu’elles voyaient, même lorsqu’il s’agissait de très hauts responsables du Hamas qui donnaient des instructions à des hommes armés à quelques mètres de la clôture. Un officier israélien de haut rang qui a visité la base de Nahal Oz cette année a été explicite : « Je ne veux plus entendre parler de ces absurdités », a-t-il déclaré. "Si vous m’enquiquinez encore avec ça, vous passerez en justice ».

Talia (nom fictif), une observatrice interrogée par Yaniv Kubovich de Haaretz, a déclaré que cette attitude avait toujours prévalu vis-à-vis des femmes soldats de sa base. « Personne ne fait vraiment attention à nous », lui a-t-elle dit. Pour eux, c’est « restez devant votre écran » et c’est tout. Ils disaient : « Vous êtes nos yeux, pas la tête qui doit prendre des décisions sur les informations ».

Les histoires sur la façon dont ces soldates ont été ignorées de façon méprisante et constante par des hommes plus âgés et plus expérimentés sont si stupéfiantes qu’elles sont déjà à la base de certaines théories conspirationnistes entourant les événements du 7 octobre. Car pourquoi une armée de pointe, une superpuissance du renseignement, construirait-elle des systèmes de défense sophistiqués, y consacrerait-elle des milliards, puis formerait-elle des centaines ou des milliers de jeunes femmes à leur utilisation - pour ensuite ne rien faire des informations qu’elles ont recueillies ? C’est à n’y rien comprendre.

Sauf, bien sûr, si vous avez déjà été une femme dans l’armée, sur un lieu de travail ou dans le monde. Vous savez alors qu’il n’est pas nécessaire d’inventer une conspiration pour expliquer les échecs catastrophiques du 7 octobre. Les doses criminelles de chauvinisme et d’arrogance restent toujours impunies.

 

 

ANNE BOYER
Ma démission
Une poétesse ulcérée par la propagande pro-israélienne claque la porte du New York Times

Anne Boyer, Mirabilary, 16/11/2023
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Anne Boyer (Topeka, Kansas, 1973) est une poétesse, essayiste et professeure usaméricaine qui a reçu le Prix Pulitzer de l’essai en 2020. Jusqu’au 16 novembre, elle était responsable de la rubrique Poésie du New York Times Magazine, le supplément dominical du quotidien, qui publie un poème chaque semaine. Voici son annonce de démission.

Je viens de donner ma démission de mon poste de rédactrice en chef de la rubrique Poésie du New York Times Magazine. 

La guerre de l’État d’Israël contre la population de Gaza, soutenue par les USA, n’est une guerre pour personne. Elle n’offre aucune sécurité, ni pour Israël, ni pour les USA, ni pour l’Europe, et surtout pas pour les nombreuses personnes juives dénigrées par ceux qui prétendent abusivement se battre en leur nom. Les seuls à en tirer un profit mortel sont les intérêts pétroliers et les fabricants d’armes.

Le monde, l’avenir, nos cœurs, tout devient plus petit et plus difficile à cause de cette guerre. Il ne s’agit pas seulement d’une guerre de missiles et d’invasions terrestres. Il s’agit d’une guerre permanente contre le peuple de Palestine, un peuple qui résiste depuis des décennies à l’occupation, aux déplacements forcés, aux privations, à la surveillance, au siège, à l’emprisonnement et à la torture.

Vu que notre statu quo est une expression personnelle, le mode de protestation le plus efficace pour les artistes est parfois de refuser.

Je ne peux pas écrire sur la poésie au milieu des tons “raisonnables” de ceux qui cherchent à nous acclimater à cette souffrance déraisonnable. Finis les euphémismes macabres. Finis les paysages d’enfer verbalement aseptisés par du blabla. Finis les mensonges va-t-en-guerre.

Si cette démission laisse dans les news un trou de la taille d’une poésie, alors c’est là la vraie forme du présent. 

Manifestation pour la Palestine  devant le siège du New York Times le 9 novembre 2023

 

19/11/2023

ALAIN MARSHAL
De l’extermination des Palestiniens
Pastiche de Montesquieu (De l'esprit des lois, « De l'esclavage des nègres »)

 Alain Marshal, Mediapart blog, 19/11/2023

Si j’avais à soutenir le droit d’Israël à se « défendre » face à la population palestinienne à Gaza et en Cisjordanie, voici ce que je dirais :

Le territoire israélien étant trop exigu et trop vulnérable, et en déficit démographique face aux populations arabes indigènes, il est nécessaire de l’agrandir par de nouvelles guerres de conquête, d’expulser toujours davantage de Palestiniens, et de défricher & purifier leur territoire au phosphore blanc.

L’économie mondiale n’étant pas au beau fixe, une bonne guerre permet de relancer l’industrie de l’armement du parrain américain d’Israël, tout en détournant le regard de la débâcle en Ukraine.

Les Palestiniens sont basanés depuis les pieds jusqu’à la tête ; et certains ont le nez si épaté, qu’il est presque impossible de les plaindre. On ne peut se mettre dans l’esprit que D.eu, qui est un être très sage, ait mis une âme, surtout une âme bonne, dans un corps basané.

Il est si naturel de penser que c’est l’appartenance à la race juive qui constitue l’essence de l’humanité, que certains passages du Talmud, autorité incontestable pour les intégristes religieux, placent les Goyim au rang des animaux.

Même si le récit des 40 bébés israéliens décapités par le Hamas a été rétracté, il a placé le monde dans un tel émoi qu'il justifie toutes les actions possibles et imaginables contre la population palestinienne à Gaza ; quant aux dizaines de bébés palestiniens prématurés morts à l'hôpital Al-Shifa lorsqu'Israël l'a pris d'assaut et a délibérément coupé l'électricité indispensable au fonctionnement de leurs couveuses, bien que ces décès soient avérés, ils ne sauraient prétendre susciter ne serait-ce qu'une fraction de l'indignation mondiale pro-israélienne consécutive au 7 octobre. Au taux de change en vigueur entre vies israéliennes et vies palestiniennes, ce serait absolument inconcevable, la preuve d'un mépris inouï pour la valeur des vies humaines blanches.

Une preuve que les Palestiniens n’ont pas le sens commun, c’est qu’ils sont prêts à se sacrifier ainsi que toute leur famille et tous leurs biens pour leur cause, et à rester dans des camps de réfugiés des pays voisins pendant des décennies, ce génération après génération, au lieu de tourner la page de la Nakba (1948) et de la Naksa (1967). Le progrès de la civilisation ne peut pas s’accommoder d'un tel ancrage passéiste, pas plus qu'il ne s'est accommodé des tipis Amérindiens. De leur côté, les Israéliens vivent avec leur temps : ceux qui le peuvent prennent l’avion dès que les hostilités éclatent, et quant à ceux qui restent et sont déplacés à l’intérieur d’Israël, ils exigent d’être hébergés dans des hôtels étoilés et de ne pas être importunés par la guerre, mal nécessaire à l’avancée de l’humanité des ténèbres de l’archaïsme et de l’ignorance vers la lumière du progressisme et de la modernité. 


Rappelons que d'après la Bible, Pharaon, maître des Égyptiens, a fait périr tous les nouveau-nés juifs de sexe masculin afin d’empêcher l’avènement du Sauveur des Hébreux, Moïse. Si les musulmans ont vraiment un D.eu protecteur comme Ya.vé, il leur enverra un Sauveur, le prétendu « Mahdi », pour les secourir et réaliser un miracle tel qu’ouvrir les flots de la Mer rouge. Le projet de déportation des 2,5 millions d'habitants de Gaza dans le Sinaï est justement une occasion rêvée pour éprouver la véracité de l'islamisme, religion des Palestiniens, et de les émanciper de leurs vaines superstitions (tout en hâtant la venue du vrai Messie, le Machia'h).

Les Juifs ayant été persécutés tout au long de leur histoire, si les habitants de Gaza étaient pleinement des hommes et non des « animaux humains », on commencerait à croire que les Israéliens ont la cruauté d'infliger à un peuple les sévices qu’ils ont eux-mêmes subi, et que les occidentaux et européens, qui soutiennent inconditionnellement Israël, bafouent le droit international, les droits de l’homme et l’humanité la plus élémentaire, alors qu'ils s'en affirment les champions, et perpétuent aveuglément les crimes de leur passé colonialiste et génocidaire.

Des petits esprits exagèrent trop l’injustice que l’on fait aux femmes, enfants et bébés palestiniens, qui meurent par milliers : car si leur vie à Gaza, immense camp de concentration, est de toute façon vouée à être misérable, et qu’aucun des 57 pays arabo-musulmans ne veut les accueillir ni même lever le petit doigt pour les secourir  (si ce n'est les exceptions notables du Liban et du Yémen, autres candidats à l'annihilation), preuve que ce peuple est maudit et honni même par les siens, abréger leur existence par des bombardements massifs et indiscriminés n’est pas un acte de barbarie mais un acte de miséricorde et de pitié, qualités incarnées de manière exemplaire par Netanyahou et son gouvernement fasciste, de même que par la fine fleur des dirigeants occidentaux (Biden, Trudeau, Shunak, Macron).

 


Dans la guerre totale engagée par Israël, le corps féminin est un champ de bataille et une cible

Fausto Giudice, Basta Yekfi! 19/11/2023

Plusieurs « détails » dans le récit construit par la machine de propagande de guerre sioniste après le 7 octobre et visant à justifier l’énorme disproportion entre l’action (l’attaque palestinienne) et la réaction (le massacre à grande échelle de tout être humain dans les zones bombardée), avaient de quoi faire tiquer toute personne douée d’un minimum de bon sens et de sang-froid.

Il y a eu d’abord les bébés juifs décapités (ou égorgés). Faux. Les personnes ayant un minimum de mémoire se sont rappelé les fameux bébés prématurés dans les couveuses koweïtiennes soi-disant débranchées par les soldats irakiens. Le « témoignage » d’une fille d’ambassadeur à Washington, concocté par une boîte de com, avait fini dans les poubelles de l’histoire.

Il y a eu ensuite les jeunes participants à la rave party massacrés sans discrimination par les monstrueux barbus. Il s’est ensuite avéré qu’une bonne partie d’entre eux et elles avaient été abattus par des tirs indiscriminés d’hélicoptères israéliens.

Femmes de l’organisation terroriste Haganah, années 1940. Photo Zoltan Kluger

Et maintenant, les femmes juives violées par les horribles terroristes. Dans toutes les guerres, dans tous les conflits que j’ai pu suivre depuis 50 ans, je n’avais jamais entendu parler de femmes violées par des combattants musulmans, ou islamistes. En Bosnie, ce furent les tchetniks serbes qui violèrent des femmes bosniaques musulmanes, au point que les autorités religieuses bosniaques émirent une fatwa disant que l’avortement, dans ce cas, était halal. Il y a eu des phénomènes similaires en Tchétchénie, de la part des soldats russes, ou au Cachemire, de la part des soldats indiens. Revenons à Gaza : croyez-vous qu’un combattant ultra-stressé pris dans des échanges de tirs, lourdement chargé, sachant qu’il risque la mort à chaque seconde, va avoir ne serait-ce que l’idée de violer une femme israélienne juive tremblante de peur ?

Il y a quelques semaines, une jeune écrivaine palestinienne qui devait recevoir un prix à Francfort pour son roman, s’est vu envoyer paître au dernier moment. Motif : son roman « donnait une image unilatérale de l’armée israélienne, la présentant comme une armée de tueurs et de violeurs ». Le roman raconte l’histoire d’une fille bédouine de 14 ans violée par des soldats israéliens durant la Nakba. Les responsables de l’attribution du prix ont annulé la remise suite à une campagne lancée par la Tageszeitung, le quotidien berlinois qui naquit à la suite de Libération et qui a suivi la même pente savonneuse que Libération, même s’il n’est possédé ni par Rotschild ni par Drahi et qu’il n’a pas (encore) un rédac chef israélien, ancien des services de renseignement de l’armée la plus démocratique du monde.

Et nous arrivons au clou de l’affaire. Samantha Peason était jusqu’à ces derniers jours directrice du Centre d'aide aux victimes d'agressions sexuelles de l’Université d’Alberta, à Edmonton, dans le Far West canadien. La pauvre Samantha se retrouve au chômage : elle vient d’être virée de son boulot pour avoir osé signer un appel signé par plus de 2000 personnes et organisations remettant en cause le récit des « viols commis par le Hamas », repris tel quel par le leader du Nouveau Parti Démocratique (social-démocrate) Jameet Singh. Ce qui a fait bondir tous les inconditionnels d’Israël dans l’appel, c’est la qualification de ce récit comme « accusation non vérifiée ». La Fédération juive d’Edmonton a vu là une marque d’antisémitisme.

Au Canada comme ailleurs, il est interdit que qualifier de menteurs les guerriers du Propagandaministerium de Netanyahou and Co. Plus le mensonge est gros, et mieux il passe : « Mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose », disait Josef Goebbels. Nos Goebbels sont ou se disent juifs. Pour eux, il n’y aura donc pas de Nuremberg.

La pin-up sioniste, un thème récurrent sur la toile, mêlant pornographie, féminisme et bellicisme (catégorie : pornohasbara)

18/11/2023

Arundhati Roy : le siège de Gaza est un crime contre l’humanité. Le monde doit intervenir. Cessez le feu maintenant !

 Arundhati Roy, 15/11/2023. Source
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

La magnifique écrivaine indienne Arundhati Roy avait été invitée au Festival de littérature de Munich (15 nov.-3 déc.)., où elle devait prononcer le discours d’ouverture et participer à un podium le lendemain. Malheureusement, elle n’a pu y participer physiquement, étant interdite de sortie du territoire de l’Union indienne. Elle vient en effet d’être inculpée pour des propos tenus il y a 13 ans sur le Cachemire sous occupation indienne, dont elle soutient le droit à l’autodétermination.

En 2010, Roy a prononcé un discours où elle a dit que le Cachemire n’a jamais fait “partie intégrante” de l’Inde. Elle est maintenant accusée de “délits liés à des discours provocateurs et à la promotion de l’hostilité entre différents groupes”. Les poursuites pourraient déboucher sur une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à sept ans. Le Cachemire, qui a fait l’objet d’innombrables réunions du Conseil de sécurité et de résolutions de l’ONU depuis 1948, est la Palestine des nationalistes/suprémacistes hindous au pouvoir à Delhi. Le régime Modi a aboli, le 5 août 2019, en violation des résolutions de l'ONU, le statut spécial d'autonomie de l’État du Jammu-et-Cachemire qui était garanti par la Constitution indienne.

Le gouvernement indien a développé au lendemain des attaques jihadistes de Mumbai le 26 novembre 2008 des relations étroites avec Israël dans le domaine de la “sécurité” et de la contre-insurrection, achetant entre 1,5 et 2 milliards de dollars d’armement par an à Israël. On prévoit pour 2022-2027 des importations pour un montant de 130 milliards de dollars. Les “frappes chirurgicales” indiennes avec des drones de combat contre les “bases terroristes” cachemiries sont des copiés-collés des frappes israéliennes contre la Syrie et Gaza.

Arundhati Roy est intervenue par téléconférence au Festival de littérature. Ci-dessous une traduction de son intervention-FG

Arundhati Roy, écrivaine et militante indienne, connectée au Festival de littérature de Munich

 Je ne peux pas apparaître sur une tribune publique, non, pas même en Allemagne où je sais que des opinions comme les miennes sont pratiquement interdites, sans ajouter ma voix aux millions de personnes - juives, musulmanes, chrétiennes, hindoues, communistes, athées, agnostiques - qui défilent dans les rues du monde entier, appelant à un cessez-le-feu immédiat à Gaza. 

Une femme palestinienne blessée, couverte de poussière et de sang, étreint une fillette blessée dans un hôpital après le bombardement israélien de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 15 novembre. Photo Belal Khaled/AFP

Si nous permettons que ce massacre éhonté se poursuive, alors même qu’il est retransmis en direct dans les recoins les plus intimes de nos vies personnelles, nous en sommes complices. Quelque chose dans notre morale sera altéré à jamais. Allons-nous rester les bras croisés alors que des hôpitaux sont bombardés, qu’un million de personnes sont déplacées et que des milliers d’enfants morts sont retirés des décombres ? Allons-nous, une fois de plus, assister à la déshumanisation de tout un peuple au point que son anéantissement n’a plus d’importance ?

L’occupation israélienne de la Cisjordanie et le siège de Gaza sont des crimes contre l’humanité. Les USA et les autres pays qui financent l’occupation participent à ce crime. L’horreur à laquelle nous assistons actuellement, le massacre inadmissible de civils par le Hamas et par Israël sont une conséquence du siège et de l’occupation.

Aucun commentaire sur la cruauté, aucune condamnation des excès commis par l’une ou l’autre partie, aucune fausse équivalence sur l’ampleur de ces atrocités ne mènera à une solution.

C’est l’occupation qui engendre cette monstruosité. Elle fait violence à la fois aux auteurs et aux victimes. Les victimes sont mortes. Les auteurs devront vivre avec ce qu’ils ont fait. Il en sera de même pour leurs enfants. Pendant des générations.

La solution ne peut être militariste. Elle ne peut être que politique et permettre aux Israéliens et aux Palestiniens de vivre ensemble ou côte à côte dans la dignité, avec des droits égaux. Le monde doit intervenir. L’occupation doit cesser. Les Palestiniens doivent avoir une patrie viable.

Sinon, l’architecture morale du libéralisme occidental cessera d’exister. Il a toujours été hypocrite, nous le savons. Mais même cela constituait une sorte d’abri. Cet abri est en train de disparaître sous nos yeux.

Alors s’il vous plaît - pour le bien de la Palestine et d’Israël, pour le bien des vivants et au nom des morts, pour le bien des otages détenus par le Hamas et les Palestiniens dans les prisons israéliennes - pour le bien de l’humanité tout entière - cessez le feu maintenant.

 

Lire un extrait

17/11/2023

Colombia: President Petro, it is time to break relations with the genocidal Israeli regime!
Join the first 126 signatories to the petition

Translated by Fausto Giudice, Tlaxcala

  You can add your signature to the first 126 ones by clicking here 

Urgent appeal to the President of the Republic of Colombia Gustavo Petro Urrego

“So leave our country
Our land, our sea
Our wheat, our salt, our wounds
Everything, and leave
The memories of memory
O those who pass between fleeting words!”

Mahmud Darwish,
Those Who Pass Between Fleeting Words, 1988

17.11.2023



State of Palestine Street, Bogotá (inaugurated in September 2023)

 
Mr. President Gustavo Petro, friends and other recipients of this communication,

With alarm and anguish we are witnessing the vile genocide perpetrated by the Zionist State of Israel against the Palestinian people. In turn, the United States is complicit in such horror, has deployed its war apparatus to the ar zone and supports Netanyahu's government with weapons.

For decades, it has spent a fortune in arming Israel. This drama is not new, it is 75 years of ignominy since the very creation of this state. It is the aberrant disproportion of two powers raging against a small territory and its people.

Pain and indignation have seized us, the images reveal all the impiety exercised, they have even bombed hospitals and refugee centers causing to date more than ten thousand fatalities without counting the missing, most defenceless girls, boys and women, civilian population. We are seeing the destruction and the bleeding of a people in all its dimension.

Inevitably, repudiation of such ignominy has been expressed from different parts of the world. Massive demonstrations have been held in many cities. As of today, several countries have spoken out. In our case, we are encouraged by your courageous declarations, qualifying this barbarism of the State of Israel as what it is: a genocide, as well as a “cleansing” or continuous ethnic elimination for 75 years. You have pointed out that the Zionist regime has violated human rights, that it has ignored all UN resolutions. You have also condemned their inhumane actions, and this deserves great recognition from us. Colombia, as well as several other countries, has recalled its ambassadors for consultation. The Plurinational State of our sister country Bolivia has broken diplomatic and economic relations with the Israeli State.

Although there is a forceful pronouncement on your part, it is of greater scope, to ratify it, to take one more step; that step that advances among the smoke of bombs to say No more, from our country Colombia we do not condone it. For this reason and in the face of such a misfortune, President Gustavo Petro, we raise our petition, which arises from the heart of the feeling of popular sectors that voted for the Government of Change that you preside together with Francia Márquez. We also call on Colombians who read this communiqué to adhere to this clamor by signing the following petition:

We would like to request President Gustavo Petro, the immediate severance of diplomatic, economic and political relations with the State of Israel with the consequent expulsion from our territory of the diplomatic corps of said country and the cancellation and/or embargo on all contracts concerning military security systems and armaments.

It is imperative to cancel the agreement that absurdly and regrettably grants us the condition of “strategic partner” of NATO, given that our country has no geographical or political reason to belong to that organization. Both the existence of U.S. military bases in our territory and our membership in this military organization, which goes against world peace, not only threatens our sovereignty, but also places us as an ally of the U.S. military forces in the scenario of a possible war between foreign powers. Likewise, Colombia considers itself as a “non-aligned” country, which unfortunately is only possible in words, because in practice we are not, since we are a signatory country of those agreements with NATO and accept the existence of U.S. military bases in our territory, a situation that you fought against and denounced in other days. Asserting Colombia's sovereignty before the world and positioning our country as a territory of peace would constitute the ratification of your policy of total peace, not only for our territory but also for the planet, in accordance with your positioning as a world leader for global peace.

With sincere appreciation and consideration, the following Colombian persons, residing in Colombia and abroad, sign this petition:

Gloria Gaitán, social fighter and writer, daughter of the great leader Jorge Eliécer Gaitán.
 Hernando Calvo Ospina, writer, journalist, documentary filmmaker, Paris, France.
 Renán Vega Cantor, writer, researcher, university professor. Bogotá, Colombia.
Reinaldo Spitaletta, journalist, writer, columnist for El Espectador, Medellín, Colombia.
 
Daniel Libreros, research professor, Universidad Nacional, Bogotá, Colombia.
Victor de Currea-Lugo, physician, journalist, university professor, Bogotá, Colombia.
 Juan Manuel Arango, journalist, Noticiero Clarín, Colombia.
Blanca Merz, social leader, Hamburg, Germany.
Mauricio Vidales, poet and columnist, Hamburg, Germany.
Eleazar Plaza, writer, editor, director of Rosa Blindada Ediciones, Cali, Colombia.
 
Alberto Aguilera, historian, researcher specializing in Simón Bolívar, Cali, Colombia.
 
Juan Diego García, writer, Colombia.
 Matilde E. Trujillo U. freethinker, popular educator, Cali, Colombia.
 Luis Alfonso Mena, journalist, lawyer, historian, director of Periodismo Libre de Cali.
Ildebrando Arévalo, historian, international analyst, professor ESAP, Cali, Colombia.
 Luis Carlos Domínguez Prada, lawyer, writer, human rights defender, Bogotá, Colombia.
 Manuel Caicedo Paz, freethinker, socio-political activist, Cali, Colombia.
 José Urbano, documentary filmmaker, Cali, Colombia.
 Carlos Fuentes Delgado, metallurgical engineer, university professor, Cali, Colombia.
 Iván Enrique Chaves, health worker, pensioner, Cali, Colombia.
Harold Adolfo Ortíz Calero, magister in political science, doctor in philosophy, Cali, Colombia.
 Henry Montesdeoca, singer-songwriter, Cali, Colombia.
María Piedad Ossaba, independent journalist, director of La PLuma, Paris, France.
Mario Ossaba, painter, sculptor, Paris, France.
 Lilian Eugenia Gómez Álvarez, agronomist, PHD Biological Sciences, Medellín, Colombia.
 David López, jurist, director AIDHES, Switzerland.
 Álvaro Lopera, journalist and engineer, Colombia.
 Eliécer Jiménez Julio, journalist exiled in Geneva, Switzerland.
 Evelio Loayza, physician, human rights defender, CPDH, Cali, Colombia.
Alcides Lesmes, trade unionist, human rights defender, exiled from the UP, Valencia, Spain.
 José Manuel Gómez, UP political exile, Geneva, Switzerland.
Zoilo Angulo Ríos, agricultural engineer, PHD candidate, Valencia, Spain.
Nelson Restrepo Arango, lawyer, human rights defender, exiled, Madrid, Spain.
 
Jaime Jiménez García, historian, lawyer, Medellín, Colombia.
 Carlos Arturo Velandia, peace promoter, Medellín, Colombia.
Patricia Quintero, teacher exiled in Belgium.
André Veraart, pensioner, Belgium.
Cecilia Saavedra Ruiz, journalist, director of Zuma Qamana Cooperative, Bogotá, Colombia.
Rodrigo Vargas, human rights defender, CPDH, Cali, Colombia.
Heidy Rojas, project technologist, human rights defender, CPDH, Cali, Colombia.
Jovanny Rojas, human rights defender, demobilized FARC-EP peace signatory, Cali, Colombia.
Milton Luna, teacher, graduate in Chemistry, Cali, Colombia.
Elías Díaz, writer, Cali, Colombia.
 Diego Gil, writer, Cali, Colombia.
 Ana Ruth Mejía, architect, Cali, Colombia.
 Yamil Gutiérrez, philosopher, Cali, Colombia.
 Stella Jane Potes Cortés, artist, Cali, Colombia.
Jairo Ramírez Benjumea, social psychologist UNAD, Cali, Colombia.
 Pablo Angarita, actor, playwright, stage director, Cali, Colombia.
 Margarita María Aristizábal Ariza, anthropologist, Cali, Colombia.
 Hugo Sánchez, cultural manager, director of Café Cinema, Bogotá, Colombia.
Luna Vera, actress, cultural manager, artivist, Bogota, Colombia.
 Aleida Tabares Montes, actress, playwright, stage director, poet. Bogota, Colombia.
 María Catalina Hurtado, graduate in Social Sciences, Cali, Colombia.
 Clemencia Gálvez, literature teacher, poet. Cali, Colombia.
 José Figueroa Fernández, exiled in Brussels, Belgium.
 
María Fernanda Quintero, geographer, researcher Territorio y Población, Bogotá, Colombia.
 Miguel Hernández Chavarro, industrial engineer, Bogotá, Colombia.
Javier Meza Lagrancurth, petroleum engineer, Santa Marta, Colombia.
 Marco Alfredo Forero Parra, lawyer, Bogotá, Colombia.
 Luis Eduardo Agudelo Caro, pensioner, Bogotá, Colombia.
Eduardo Duplat Sanjuan, demobilized M19, Cúcuta, Colombia.
 Iván Bocanegra, mechanical engineer, Corinto, Colombia.
 Adolfo León Arciniegas Martínez, beekeeper, Palmira, Colombia.
 Mauricio Domínguez Caicedo, university professor, Cali, Colombia.
 Alfredo Martínez Vásquez, veterinarian and zootechnician, Cali, Colombia.
 
Francia Elena Prado Cedano, lawyer, Cali, Colombia.
Jorge Kujar, plastic artist, Cali, Colombia.
Jesús Alberto Gómez, architect, Cali, Colombia.
José Ramírez, M19 exile in Spain.
 Walter Tello, plastic artist, Cali, Cali, Colombia.
 Beatriz Eugenia Hurtado, plastic artist, Cali, Colombia.
 Marta Inés Hurtado, poet, Cali, Colombia.
Harrinson Riascos Torres, systems engineer, Hamburg, Germany.
Victor Edgar Vélez Giraldo, peasant artist, Palmira, Colombia.
 Edgar Aníbal Roa Zamora, social leader, Cali, Colombia.
Ángela María Quintero, psychologist, PhD University of Valencia, Spain.
Emely Marín, human rights lawyer, Valencia, Spain.
Willie Milton Hostos Álvarez, visual artist, Valencia, Spain.
 María Cristina Palacio, sociologist, public policy specialist, Manizales, Colombia.
 Gladys Giraldo, psychologist, Medellín, Colombia.
 Alba Nora Aristizábal, human rights lawyer, Manizales, Colombia.
 Amparo Mejía Arbeláez, sociologist, Manizales, Colombia.
David Marcelo Idarraga, publicist, Barcelona, Spain.
Pietro Alfonso Schiavo, soccer coach, Köln, Germany.
Sara García, economist, Valencia, Spain.
 Rafael Escobar, publicist, Cali, Colombia.
Anilsa Caicedo Salazar, lawyer, Universidad Nacional, Bogotá, Colombia.
Jairo Restrepo, freelance journalist, USA.
Juan Carlos García Rivera, anthropologist, Universidad Nacional, Bogotá, Colombia.
Miryam Christel, sociologist, Stuttgart, Germany.
 Gloria Mesa, graduate in English philology, pensioner, Manizales, Colombia.
María Carolina Estepa Becerra, lawyer, Bogotá, Colombia.
Juan Pablo Estupinan, lawyer, Bogotá, Colombia.
 Blanca Lucía Mera, attorney, Procuraduría, Bogotá, Colombia.
 Francia Elena Correa, psychologist, Manizales, Colombia.
 Luz Marina Cruz Pérez Cruz, psychologist, Pereira, Colombia.
María Emma Rodriguez Mosquera, social activist, Cali, Colombia.
 Johanna María López, head nurse, Medellín, Colombia.
 Beatriz del Socorro Escobar, lawyer, Medellín, Colombia.
 Silverio Mejía, artist, Manizales, Colombia.
 María Teresa Puerta Marín, social activist, Toronto, Canada.
 Oswaldo Quintero, lawyer, Pereira, Colombia.
 Claudia Patricia Gómez, social worker, Bogotá, Colombia.
Silvia Zuleta, social activist, Barcelona, Spain.
 Martha Isabel Povea de Caicedo, retired teacher, Armenia, Colombia.
Laura Vargas, administrative, Valencia, Spain.
 
Stella García, business administrator, Cali, Colombia.
 Patricia Duque, therapist in Traditional Oriental Medicine, Cali, Colombia.
 César A. Duque Córdoba, lawyer, public official, Cali, Colombia.
Yira Bolaños Arturo, reincorporation and reconciliation project coordinator, Cali Mayor's Office
Patricia González, business administrator, Cali, Colombia.
 Daniela Córdoba, professional in international business, Cali, Colombia.
 Silvia María Salazar Giraldo, lawyer, human rights defender, Cali, Colombia.
 Rosalba Hernández, independent trader, Cali, Colombia.
 Esperanza Cerón, physician, Cali, Colombia.
 Elizabeth Cubaque, popular leader, Ciudad Bolivar, Bogota, Colombia.
 Santiago Duque, worker, Cali, Colombia.
Ángela Liliana Mazuera León, psychologist, philosophy graduate, human rights defender, Cali, Colombia.
Pilar Orozco, psychologist, Cali, Colombia.
Lisandro Duque Naranjo, cineasta, columnista y escritor

 

Colombie : Président Petro, il est temps de rompre les relations avec le régime génocidaire israélien !
Rejoignez les 126 premiers signataires de la pétition


 Traduit par Fausto GiudiceTlaxcala

  Vous pouvez signer la pétition en cliquant ici 

Pétition urgente au Président de la République de Colombie Gustavo Petro Urrego

« Alors, sortez de notre terre
De notre terre ferme, de notre mer
De notre blé, de notre sel, de notre blessure
De toute chose, sortez
Des souvenirs de la mémoire
O vous qui passez parmi les paroles passagères »

Mahmoud Darwich, Passant parmi les paroles passagères

17/11/2023


Rue de l’État de Palestine, Bogotá (inaugurée en septembre 2023)

 
Monsieur le Président Gustavo Petro, chères et chers ami·es et autres destinataires de cette communication,

C'est avec inquiétude et angoisse que nous assistons à l'ignoble génocide perpétré par l'État sioniste d'Israël contre le peuple palestinien. Les USA, à leur tour, sont complices de cette horreur, ont déployé leur appareil de guerre dans la zone de guerre et soutiennent le gouvernement de Netanyahou en lui fournissant des armes.

Pendant des décennies, ils ont dépensé une fortune pour armer Israël. Ce drame n'est pas nouveau, ce sont 75 ans d'ignominie depuis la création même de cet Etat. C'est la disproportion aberrante de deux puissances qui s'acharnent sur un petit territoire et son peuple.

La douleur et l'indignation nous ont saisis, les images révèlent toute l'impiété exercée, ils ont même bombardé des hôpitaux et des centres de réfugiés causant à ce jour plus de dix mille morts sans compter les disparus, en grande majorité des filles, des garçons et des femmes sans défense, la population civile. Nous assistons à la destruction et au carnage d'un peuple dans toutes ses dimensions.

                           

Intervention de Jennifer Pedraza, la benjamine du Congreso (Parlement)

Inévitablement, des personnes de différentes parties du monde ont exprimé leur rejet d'une telle ignominie. Des manifestations de masse ont eu lieu dans de nombreuses villes. Aujourd'hui, plusieurs pays se sont exprimés. En ce qui nous concerne, nous sommes encouragés par vos déclarations courageuses, décrivant cette barbarie de l'État d'Israël comme ce qu'elle est : un génocide, ainsi qu'un “nettoyage” ou une élimination ethnique continue depuis 75 ans. Vous avez souligné que le régime sioniste a violé les droits humains, qu'il a ignoré toutes les résolutions de l'ONU. Vous avez également condamné leurs actions inhumaines, ce qui mérite une grande reconnaissance de notre part. La Colombie, comme plusieurs autres pays, a rappelé ses ambassadeurs pour consultation. L'État plurinational de notre pays frère, la Bolivie, a rompu ses relations diplomatiques et économiques avec l'État israélien.

Bien qu'il s'agisse d'une déclaration énergique de votre part, il est plus important de la ratifier, de faire un pas de plus : ce pas qui s'avance entre les fumées des bombes pour dire “Non, de fait, nous n'acceptons aucune collusion de la part de notre pays, la Colombie”. Pour cette raison et face à un tel malheur, Monsieur le Président Gustavo Petro, nous présentons notre pétition, qui vient du cœur des secteurs populaires qui ont voté pour le gouvernement de changement que vous présidez avec Francia Márquez. Nous appelons également les Colombien·nes qui lisent ce communiqué à se joindre à cette clameur en signant la pétition suivante :

Nous demandons, Monsieur le Président Gustavo Petro, la rupture immédiate des relations diplomatiques, économiques et politiques avec l'État d'Israël, avec pour conséquence l'expulsion de notre territoire du corps diplomatique de ce pays et l'annulation et/ou l'embargo sur tous les contrats concernant les systèmes de sécurité militaire et les armements.

Nous développons d'autres considérations connexes : il est impératif d'annuler l'accord qui, de manière absurde et regrettable, nous accorde le statut de “partenaire stratégique" de l'OTAN, étant donné que notre pays n'a aucune raison géographique ou politique d'appartenir à cette organisation. L'existence de bases militaires usaméricaines sur notre territoire et notre adhésion à cette organisation militaire, qui va à l'encontre de la paix mondiale, non seulement menacent notre souveraineté, mais nous placent également en tant qu'allié des forces militaires usaméricaines dans le scénario d'une éventuelle guerre entre puissances étrangères. La Colombie se considère également comme un pays “non aligné”, ce qui n'est malheureusement possible qu'en paroles, car dans la pratique nous ne le sommes pas, étant signataires de ces accords avec l'OTAN et acceptant l'existence de bases militaires usaméricaines sur notre territoire, une situation que vous avez combattue et dénoncée en d’autres tmps. Affirmer la souveraineté de la Colombie devant le monde et positionner notre pays comme un territoire de paix constituerait la ratification de votre politique de paix totale, non seulement pour notre territoire mais aussi pour la planète, conformément à votre position de leader mondial pour la paix dans le monde.

Les personnes colombiennes ci-dessous, résidant en Colombie et à l'étranger, signent cette pétition en vous adressant l’expression de notre appréciation et considération sincère :

Gloria Gaitán, combattante sociale et écrivaine, fille du grand dirigeant Jorge Eliécer Gaitán (assassiné en 1948)
 Hernando Calvo Ospina, écrivain, journaliste, réalisateur de documentaires, Paris, France
 Renán Vega Cantor, écrivain, chercheur, professeur d'université. Bogota, Colombie
Reinaldo Spitaletta, journaliste, écrivain, chroniqueur à El Espectador, Medellín, Colombie
 Daniel Libreros, professeu-chercheur, Universidad Nacional, Bogotá, Colombie
Victor de Currea-Lugo, médecin, journaliste, professeur d'université, Bogota, Colombie
 Juan Manuel Arango, journaliste, journal Clarín, Colombie
Blanca Merz, conseillère municipale, Altona, Hambourg, Allemagne.
Mauricio Vidales, poète et chroniqueur, Hambourg, Allemagne.
Eleazar Plaza, écrivain, éditeur, directeur de Rosa Blindada Ediciones, Cali, Colombie
 Alberto Aguilera, historien, chercheur spécialiste de Simón Bolívar, Cali, Colombie
 Juan Diego García, écrivain, Colombie
 Matilde E. Trujillo U., libre-penseuse, éducatrice populaire, Cali, Colombie
Luis Alfonso Mena, journaliste, avocat, historien, directeur de Periodismo Libre Cali.
Ildebrando Arévalo, historien, analyste international, professeur ESAP, Cali, Colombie
 Luis Carlos Domínguez Prada, avocat, écrivain, défenseur des droits humains, Bogota, Colombie
 Manuel Caicedo Paz, libre penseur, activiste sociopolitique, Cali, Colombie
 José Urbano, réalisateur de documentaires, Cali, Colombie
 Carlos Fuentes Delgado, ingénieur métallurgiste, professeur d'université, Cali, Colombie
 Iván Enrique Chaves, travailleur de la santé, retraité, Cali, Colombie
Harold Adolfo Ortíz Calero, magister en sciences politiques, docteur en philosophie, Cali, Colombie
 Henry Montesdeoca, auteur-compositeur-interprète, Cali, Colombie
María Piedad Ossaba, journaliste indépendante, directrice de La PLuma, Paris, France.
Mario Ossaba, peintre, sculpteur, Paris, France.
 Liliam Eugenia Gómez Álvarez, agronome, Docteure en Sciences biologiques, Medellín, Colombie
 David López, juriste, directeur de AIDHES, Suisse.
 Álvaro Lopera, journaliste et ingénieur, Medellín, Colombie
 Eliécer Jiménez Julio, journaliste en exil à Genève, Suisse.
 Evelio Loayza, médecin et défenseur des droits humains, CPDH, Cali, Colombie
Alcides Lesmes, syndicaliste, défenseur des droits humains, exilé de l'Union Patriotique, Valence, Espagne.
 José Manuel Gómez, exilé politique de l'UP, Genève, Suisse.
Zoilo Angulo Ríos, agronome, doctorant, Valence, Espagne.
Nelson Restrepo Arango, avocat, défenseur des droits humains, exilé, Madrid, Espagne.
 Jaime Jiménez García, historien, avocat, Medellín, Colombie
 Carlos Arturo Velandia, promoteur de paix, Medellín, Colombie
Patricia Quintero, enseignante en exil en Belgique.
André Veraart, retraité, Belgique.
Cecilia Saavedra Ruiz, journaliste, directrice de la coopérative Zuma Qamana, Bogota, Colombie
Rodrigo Vargas, défenseur des droits humains, CPDH, Cali, Colombie
Heidy Rojas, technologue de projet, défenseure des droits humains, CPDH, Cali, Colombie
Jovanny Rojas, défenseur des droits humains, combattant démobilisé, signataire de l’accord de paix des FARC-EP, Cali, Colombie
Milton Luna, enseignant, diplômé en chimie, Cali, Colombie
Elías Díaz, écrivain, Cali, Colombie
 Diego Gil, écrivain, Cali, Colombie
 Ana Ruth Mejía, architecte, Cali, Colombie
 Yamil Gutiérrez, philosophe, Cali, Colombie
 Stella Jane Potes Cortés, artiste, Cali, Colombie
Jairo Ramírez Benjumea, psychologue social UNAD, Cali, Colombie
 Pablo Angarita, acteur, dramaturge, metteur en scène, Cali, Colombie
 Margarita María Aristizábal Ariza, anthropologue, Cali, Colombie
 Hugo Sánchez, gestionnaire culturel, directeur du Café Cinema, Bogotá, Colombie
Luna Vera, actrice, gestionnaire culturelle, activiste, Bogota, Colombie
 Aleida Tabares Montes, actrice, dramaturge, metteur en scène, poètesse. Bogota, Colombie
 María Catalina Hurtado, licenciée en sciences sociales, Cali, Colombie
 Clemencia Gálvez, professeure de littérature, poètesse. Cali, Colombie
 José Figueroa Fernández, vidéaste, exilé à Bruxelles, Belgique.
 María Fernanda Quintero, géographe, chercheuse Territorio y Población, Bogotá, Colombie
 Miguel Hernández Chavarro, ingénieur industriel, Bogota, Colombie
Javier Meza Lagrancurth, ingénieur pétrolier, Santa Marta, Colombie
 Marco Alfredo Forero Parra, avocat, Bogota, Colombie
 Luis Eduardo Agudelo Caro, retraité, Bogota, Colombie
Eduardo Duplat Sanjuan, combattant démobilisé du M19, Cúcuta, Colombie
 Iván Bocanegra, ingénieur en mécanique, Corinto, Colombie
 Adolfo León Arciniegas Martínez, apiculteur, Palmira, Colombie
 Mauricio Domínguez Caicedo, professeur d'université, Cali, Colombie
 Alfredo Martínez Vásquez, médecin vétérinaire, Cali, Colombie
 Francia Elena Prado Cedano, avocate, Cali, Colombie
Jorge Kujar, artiste plasticien, Cali, Colombie
Jesús Alberto Gómez, architecte, Cali, Colombie
José Ramírez, exilé du M19 en Espagne.
 Walter Tello, artiste, Cali, Cali, Colombie
 Beatriz Eugenia Hurtado, artiste, Cali, Colombie
 Marta Inés Hurtado, poète, Cali, Colombie
Harrinson Riascos Torres, ingénieur système, Hambourg, Allemagne.
Victor Edgar Vélez Giraldo, artiste paysan, Palmira, Colombie
 Edgar Aníbal Roa Zamora, dirigeant social, Cali, Colombie
Ángela María Quintero, psychologue, Dr. de l’Université de Valence, Espagne.
Emely Marín, avocate spécialisée dans les droits humains, Valence, Espagne.
Willie Milton Hostos Álvarez, artiste visuel, Valence, Espagne.
 María Cristina Palacio, sociologue, spécialiste des politiques publiques, Manizales, Colombie
 Gladys Giraldo, psychologue, Medellín, Colombie
 Alba Nora Aristizábal, avocate spécialisée dans les droits humains, Manizales, Colombie
 Amparo Mejía Arbeláez, sociologue, Manizales, Colombie
David Marcelo Idarraga, publicitaire, Barcelone, Espagne.
Pietro Alfonso Schiavo, entraîneur de football, Cologne, Allemagne.
Sara García, économiste, Valence, Espagne.
 Rafael Escobar, publicitaire, Cali, Colombie
Anilsa Caicedo Salazar, avocate, Universidad Nacional, Bogotá, Colombie
Jairo Restrepo, journaliste indépendant, USA
Juan Carlos García Rivera, anthropologue, Universidad Nacional, Bogotá, Colombie
Miryam Christel, sociologue, Stuttgart, Allemagne.
 Gloria Mesa, licenciée en philologie anglaise, retraitée, Manizales, Colombie
María Carolina Estepa Becerra, avocate, Bogotá, Colombie
Juan Pablo Estupinan, avocat, Bogota, Colombie
 Blanca Lucía Mera, avocate, Procuraduría, Bogota, Colombie
 Francia Elena Correa, psychologue, Manizales, Colombie
 Luz Marina Cruz Pérez Cruz, psychologue, Pereira, Colombie
María Emma Rodriguez Mosquera, activiste sociale, Cali, Colombie
 Johanna María López, infirmière en chef, Medellín, Colombie
 Beatriz del Socorro Escobar, avocate, Medellín, Colombie
 Silverio Mejía, artiste, Manizales, Colombie
 María Teresa Puerta Marín, activiste sociale, Toronto, Canada.
 
Oswaldo Quintero, avocat, Pereira, Colombie
 Claudia Patricia Gómez, assistante sociale, Bogota, Colombie
Silvia Zuleta, activiste sociale, Barcelone, Espagne.
 
Martha Isabel Povea de Caicedo, enseignante à la retraite, Armenia, Colombie
Laura Vargas, employée, Valence, Espagne.
 Stella García, administratrice d'entreprise, Cali, Colombie
 Patricia Duque, thérapeute en médecine traditionnelle orientale, Cali, Colombie
 César A. Duque Córdoba, avocat, fonctionnaire, Cali, Colombie
Yira Bolaños Arturo, coordinatrice du projet de réintégration et de réconciliation, bureau du maire de Cali.
Patricia González, administratrice d'entreprise, Cali, Colombie
 Daniela Córdoba, professionnelle du commerce international, Cali, Colombie
 Silvia María Salazar Giraldo, avocate, défenseur des droits humains, Cali, Colombie
 Rosalba Hernández, commerçante indépendante, Cali, Colombie
 Esperanza Cerón, médecin, Cali, Colombie
 Elizabeth Cubaque, dirigeante populaire, Ciudad Bolivar, Bogota, Colombie
 Santiago Duque, ouvrier, Cali, Colombie
Ángela Liliana Mazuera León, psychologue, diplômée en philosophie, défenseure des droits humains, Cali, Colombie
Pilar Orozco, psychologue, Cali, Colombie
Lisandro Duque Naranjo, cinéasta, chroniqueur et écrivain