المقالات بلغتها الأصلية Originaux Originals Originales

10/05/2021

L'Italie au Mali : main dans la main avec les putschistes pour arrêter les flux migratoires et « stabiliser » le Sahel

 Antonio Mazzeo, Pagine Esteri, 5/5/2021
Traduit par Fausto Giudice

Pour le gouvernement Draghi, le Mali est un « partenaire stratégique pour la gestion des flux migratoires et la stabilité du Sahel », mais à ce jour, l'Italie ne dispose pas de sa propre ambassade dans la capitale de l'État africain. En vérité, cela fait des années que la Farnesina a annoncé la création d'un bureau diplomatique à Bamako et le 21 octobre 2020, un décret a été publié qui en officialisait l'ouverture sous quarante jours.

Di Maio chez Bah N’Daw

Les 8 et 9 avril, le ministre des Affaires étrangères Luigi Di Maio s'est rendu en visite officielle au Mali et a assuré les autorités locales que le premier ambassadeur italien serait bientôt nommé. Il importe peu à Rome que le « nouveau » gouvernement de transition civilo-militaire malien ait été nommé un mois après le coup d'État perpétré le 18 août 2020 par un groupe de militaires dirigé par le colonel Assimi Goita. Ce jour-là, les insurgés avaient arrêté le président Ibrahim Boubacar Keïta et dissous le gouvernement et le parlement ; ils ont ensuite installé une junte d'urgence. Le président actuel est Bah N’daw, ancien chef d'état-major de l'armée de l'air et ancien ministre de la Défense ; le vice-président est le chef des putschistes, Assimi Goita. Selon les dirigeants maliens, il faudra attendre au moins un an de plus pour de nouvelles « élections libres ».

¿Podrá cerrarse Guantánamo alguna vez?
Cómo lidiar con la cuestión de la prisión perpetua de las guerras sin fin de USA

Karen J. Greenberg, TomDispatch, 4/5/2021
Traducido del inglés por
Sinfo Fernández

Introducción de Tom Engelhardt

En 2006 me pareció algo bastante obvio. Incluyendo los “sitios negros” de la CIA por todo el mundo (donde los prisioneros de la guerra contra el terrorismo eran retenidos y torturados regularmente), las prisiones militares usamericanas (como la espantosa Abu Ghraib en Iraq, que acababa de ser vaciada) y los enormes campos militares de prisioneros llamados Bucca y Cropper (que seguían en uso), así como las prisiones militares en Afganistán y el ya infame centro de detención en la Bahía de Guantánamo, Cuba, USA tenía entonces, según mis cálculos, al menos 15.000 presos, la mayoría “de ellos retenidos... fuera de la vista de cualquier sistema de justicia, fuera del alcance de jueces o jurados”. En otras palabras, como dije en aquel momento, la administración Bush había establecido costa afuera su propio “triángulo de las Bermudas de injusticia” fuera del alcance de cualquier concepción del derecho usamericano. Era, dicho sin rodeos, un mini-gulag totalmente usamericano, plagado de actos grotescos, cuya “joya de la corona” extraterritorial era, por supuesto, Guantánamo.

Como escribí entonces:

“Cualquiera que sea la discusión, cualquier tema que parezca estar afectando a Washington o a la nación, sea lo que sea que estén viendo por televisión o leyendo en los periódicos,  la construcción, ampliación, expansión y consolidación continuos de un nuevo sistema global de encarcelamiento en otros lugares -que no guarda relación alguna con ningún sistema penal que los usamericanos hayan imaginado previamente- prosigue sin descanso, sin controles ni ajuste por parte del Congreso o los tribunales, sin que la Republica tenga efecto alguno, aunque se halle inequívocamente bajo la bandera ‘que representa’”

Seis años después, en 2012, llegó a TomDispatch Karen Greenberg, directora del Centro de Seguridad Nacional de Fordham Law, que para entonces había escrito un libro sombrío e impresionante sobre los primeros días de ese campo de prisioneros en la bahía de Guantánamo. Enseguida empezó a relatar las prácticas de tortura globales de USA y cómo, por ejemplo, los “no harás” con los que Barack Obama había entrado en la Oficina Oval, incluido el no mantendrás Guantánamo abierto, lamentablemente se habían convertido en “harás”. Aun así, si nos hubieran preguntado a alguno de nosotros, casi una década después, si esa joya de la corona en Cuba todavía estaría abierta, lo habríamos dudado. Y, sin embargo, aquí estamos, en mayo de 2021, en los primeros meses de la cuarta administración desde su creación y ahí sigue abierto. Con eso en mente, resultaba demasiado obvio y conveniente, en el momento en que el presidente Biden comenzaba a lidiar con la guerra interminable contra el terrorismo de este país, pedirle a Greenberg que considerara, una vez más, la cuestión del cierre de la prisión del infierno, y confiar en que no nos sobreviva a todos. Tom.

Escultura de José Antonio Elvira, Guantánamo, Cuba

El problema de Guantánamo parece no acabarse nunca.

Hace doce años tenía otras expectativas. Contemplé la idea de un proyecto de escritura que sin duda formaría parte de mi futuro: un relato de los últimos 100 días de Guantánamo. Esperaba narrar, al revés, los episodios de un libro que acababa de publicar: The Least Worst Place: Guantánamo’s First 100 Days, sobre -el título es demasiado obvio- los primeros días en esa lúgubre prisión en ultramar. Esos días se iniciaron el 11 de enero de 2002, cuando los primeros prisioneros encapuchados de la guerra usamericana contra el terror fueron sacados de un avión en esa base militar usamericana en la isla de Cuba.

No hace falta decir que no he llegado a escribir ese libro. Lamentablemente, en el transcurso de los años, pocas señales aparecieron por el horizonte que auspiciaran el cierre inminente de esa prisión militar usamericana. Semanas antes de que se publicara mi libro en febrero de 2009, el presidente Barack Obama prometió, de hecho, cerrar Guantánamo al final de su primer año en la Casa Blanca. Esa esperanza comenzó a desmoronarse con notable rapidez. Al final de su presidencia, su administración había logrado liberar a 197 de los prisioneros recluidos allí sin cargos (muchos, incluido Mohamedou Ould Slahi, cuya historia aborda la película “El mauritano”, también habían sido torturados), pero quedaban 41, incluidos los cinco hombres acusados, aunque sin someterlos a juicio, de planear los ataques del 11 de septiembre. Hasta el día de hoy, allí permanecen 40.

09/05/2021

La rafle : histoire, mémoire, politique et justice
Entretien avec Enzo Traverso sur l’Opération « Ombres rouges »

Par Andrea Brazzoduro, Zapruder, 7/5/2021

Traduit par Fausto Giudice

Vu le caractère obscène des réactions qui ont accompagné l'indigne rafle de réfugiés italiens à Paris, le 28 avril 2021, nous avons demandé à Enzo Traverso – l'un des principaux historiens du monde contemporain -de raisonner ensemble sur la « saison conflictuelle » entre histoire, mémoire, politique et justice. Parmi ces termes, la statue du commandeur est en fait l'histoire, c'est-à-dire le travail de compréhension des événements du passé. Comment l'arrestation d'une poignée d'hommes et de femmes aux cheveux blancs devrait-elle permettre à l'Italie de « faire les comptes avec l'Histoire » – quand ce n’est pas carrément avec le XXème siècle – comme ils l'ont écrit certains ? D'une part, ces ex-militants politiques sont traités comme des criminels de droit commun, selon les diktats d'une idéologie présentiste des plus frustes et incultes. D’autre part on convoque (abusivement) toute la panoplie des memory studies pour imposer un récit du traumatisme, fondé sur le paradigme victimaire. Sur quoi se base l’affirmation que, dans la société italienne, il y aurait une plaie ouverte à l'égard des années 70 ? Comme en France pour l'occupation de l'Algérie, il semble plutôt que l’on ait à faire à une utilisation politique explicite de l'histoire, qui n'a rien à voir avec les processus sociaux réels d’élaboration mémorielle.

Autour de ces thèmes,  à  partir de la « rafle parisienne », nous avons interviewé Enzo Traverso pour essayer d'aller au-delà du monologue collectif qui fait rage dans le débat public.


 
Des femmes et des hommes aux cheveux gris, entre 60 et 78 ans, transférés en menottes, à l'aube, dans les chambres de sécurité de l'anti-terrorisme. « Ombres rouges » est le nom choisi pour la rafle où, le 28 avril, 2021, ont été arrêtés 7 anciens militants de la gauche révolutionnaire réfugiés en France depuis des années, et accusés par la justice italienne d'une série de crimes qui vont de l'association subversive au meurtre commis, selon l’accusation, entre 1972 et 1982. S’agit-il d’« en finir avec la XXème Siècle », comme l’écrit le quotidien Repubblica ?

Le XXème Siècle a fini dans le lointain 1989, lorsque le mur de Berlin est tombé et que la Guerre froide s'est achevée. Depuis, le monde a changé, et avec lui de l'Italie, qui n'est pas plus celle d’il y a 32 ans. À bien des égards, c'est encore pire : ce que les médias définissent généralement comme la “deuxième” et la “troisième” république nous fait regretter la première, créée par des hommes et des femmes qui ont combattu le fascisme et ont créé un nouveau pays. L'héritage du XXème siècle, toutefois, reste écrasant, et beaucoup de maux structurels continuent de peser sur notre pays. Il suffit de penser de la mafia, à la question du Midi, au racisme, et à la corruption. Certains se sont aggravés, comme le chômage des jeunes et le racisme post-colonial, beaucoup plus fort depuis que le pays est devenu une terre d'immigration. Au cours de la deuxième moitié du XXème siècle, l'Italie est entrée dans la part la plus riche du monde occidental; depuis une trentaine d’années trente ans, elle s’en éloigne : elle connaît un constant déclin démographique, mais ne veut pas intégrer les immigrés, en leur refusant la citoyenneté, même à ceux de la deuxième génération; son élite vieillit, mais les jeunes restent exclus, et la péninsule connaît une diaspora intellectuelle impressionnante, similaire à celle des pays du Sud; les élites économiques se sont considérablement enrichies, sans produire de développement. Repubblica est l'un des miroirs les plus fidèles, car c’est désormais le PDG de Fiat qui annonce publiquement la nomination des directeurs de ce quotidien. « En finir avec le XXème Siècle », ce serait affronter ce nœud de problèmes. Pour Repubblica, il semble plutôt que ce soit le sens de l'extradition de Marina Petrella, Giorgio Pietrostefani et quelques autres réfugiés.

Israël : vers un gouvernement totalement de droite

Gideon Levy, Ha’aretz, 9/5/2021

Traduit par Fausto Giudice

Si le gouvernement Bennett-Lapid est formé, ce sera l'un des gouvernements les plus à droite de l'histoire d'Israël. On l'a appelé gouvernement de gauche ou gouvernement de changement, gouvernement d'unité ou le gouvernement qui sera notre salut, mais ce sera un gouvernement totalement de droite. Dans la bataille entre le gouvernement de droite A et le gouvernement de droite B, l'option B a apparemment gagné.  Voyez par vous-mêmes, c'est un sacré changement historique.

De g. à dr. Bennett, Bibi, Lapid. Dessin d’ Amos Biderman, Haaretz

Ceux qui donneront le ton seront le président de Yamina, Naftali Bennett, le président de Nouvel Espoir, Gideon Sa'ar, et le président de Yisrael Beiteinu, Avigdor Lieberman - tous de droite dure, racistes et cruels. Le Premier ministre de remplacement sera le président de Yesh Atid, Yair Lapid, de l'aile droite modérée, ce que sous nos latitudes on appelle le centre.

Myanmar: towards energetic sanctions against the generals?

Francis Christophe, Asialyst, 3/5/2021

Translated by Fausto Giudice

The West knows this. The Achilles heel of the coup generals in Burma is energy. They are under the financial influence of a complex arrangement for the exploitation of a huge gas field. The whole thing was designed and implemented by Total in partnership with Chevron. France and the United States therefore have a decisive weapon in their hands. While Paris still does not seem to want to use this lever, a bipartisan group in the Senate in Washington has asked Joe Biden to impose sanctions where it hurts the Burmese junta.


Burmese General Min Aung Hlaing, head of the junta that overthrew the civilian government of Aung San Suu Kyi in a coup on January 1, 2021. (Source: Le Devoir)

All parties involved in the Burmese maelstrom discovered on April 28 that a decisive step had been taken in the thirty-year saga of sanctions against the successive juntas in power in Burma. A Reuters dispatch, picked up by some of the international media, announced the suspension of a veritable sword of Damocles over the heads of the February 1 coup generals. The report exposes some of the peculiarities that occurred in the U.S. Senate last week, surprising senior analysts consulted by Asialyst.

Since Donald Trump took office in January 2017 until April 28, 2021, no bipartisan group had been able to emerge in the Senate, so deep is the ideological gap separating Republicans and Democrats. However, such a group has just been formed for the declared purpose of calling at the highest level of the Biden administration for sanctions explicitly targeting the MOGE (Myanmar Oil and Gas Enterprise), the main currency pump of the successive juntas that have been bleeding Burma for 30 years. [Read letter from the Senators to Blinken and Yellen]

Birmanie : vers des sanctions énergiques contre les généraux ?

 Francis Christophe


 Francis Christophe , Asialyst, 3/5/2021

Ancien journaliste à l'AFP et de Bakchich, ancien enquêteur pour l'Observatoire Géopolitique des Drogues, Christophe est journaliste indépendant. Auteur du livre "Birmanie, la dictature du Pavot" (Picquier, 1998), il est passionné par les "trous noirs de l'information". La Birmanie fut, de 1962 à 1988 le pays répondant le mieux à cette définition. Aucune information ne sortait de cette dictature militaire autarcique, archaïque, guerroyant contre ses minorités, clamant dans le désert sa marche sur la voie birmane vers le socialisme. 
Les Occidentaux le savent. Le talon d’Achille des généraux putschistes en Birmanie est énergétique. Ils sont sous perfusion financière d’un montage complexe autour de l’exploitation d’un immense champ gazier. Le tout conçu et mis en œuvre par Total en partenariat avec Chevron. La France et les États-Unis ont donc une arme décisive entre leurs mains. Si Paris ne semble toujours pas vouloir actionner ce levier, un groupe bipartisan au Sénat à Washington a demandé à Joe Biden des sanctions là où ça fait mal pour la junte birmane.

Le général birman Min Aung Hlaing, chef de la junte qui a renversé le gouvernement civil d'Aung San Suu Kyi par le coup d'État du 1er  février 2021. (Source : Le Devoir)

Toutes les parties concernées par le maelstrom birman ont découvert le 28 avril, le franchissement d’une étape décisive dans la saga trentenaire des sanctions contre les juntes successivement au pouvoir en Birmanie. Une dépêche de l’agence Reuters, reprise par certains médias internationaux, annonce la suspension d’une véritable épée de Damoclès au-dessus de la tête des généraux putschistes du 1er février. Cette dépêche expose quelques singularités survenues la semaine dernière au Sénat des États-Unis, surprenant des analystes chevronnés consultés par Asialyst.

08/05/2021

The “Great Reset” is not a conspiracy theory, but a reality

The "Great Reset" is dismissed by the public as a conspiracy theory. But it is not. It is a global agenda driven by the World Economic Forum.

avtor   German original


Accusations are emerging in various media that the "Great Reset" initiative is a conspiracy narrative that contradicts reality. But on June 3, 2020, the World Economic Forum (WEF) had issued a press release titled "The Great Reset: A Unique Twin Summit at the Start of 2021."

The World Economic Forum's release can be read here


Klaus Schwab, the World Economic Forum and the IMF

WEF founder Klaus Schwab and Thierry Malleret, who serves as senior director of the WEF's Global Risk Network, have published a book titled "Covid-19: The Great Reset" about six months after the start of the 2020 Corona pandemic. The release date of the book is July 9, 2020.

In their book, they write, among other things:

"Because of the high degree of interdependence and interconnectedness of today's economies, industries, and businesses, comparable to the dynamics with which macro categories are interconnected, each link in the chain can quickly trigger a domino effect on the others in a wide variety of ways. Let's look at restaurants as an example. This industry was hit by the pandemic on such a dramatic scale that it is not even certain how the restaurant industry will ever fully recover. One restaurant operator put it this way: 'Like hundreds of other chefs in the city and thousands across the country, I now face the big question of what our restaurants, our careers, our lives might look like if we ever get them back at all.' In France and the United Kingdom, several industry experts estimate that up to 75 percent of independent restaurants may not survive the lockdowns and subsequent social distancing. Surviving, on the other hand, will be the large chains and fast-food giants. This suggests that large companies will get bigger while the smallest shrink or disappear altogether."

"Micro-upheaval will force every company in every industry to try new ways of doing business and operating. Those who give in to the temptation to return to the old way of working will fail. All those, on the other hand, who adapt with flexibility and imagination will eventually use the Covid 19 crisis to their advantage."

"The reduction in soc. contacts in response to Corona and the physical standoff measures imposed during the curfew will also help e-commerce emerge as an increasingly strong industry trend. Consumers need products, and if they can't shop, they will inevitably move to buying them online. And then it becomes a habit. People who have never shopped online before will become friends with it, while casual online shoppers will now move to it more and more. That became clear during the lockdown."

"As Henry Kissinger noted: 'The cohesion and economic success of countries is based on the belief that their institutions can anticipate disasters, stop their effects, and restore stability.' When the Covid 19 pandemic is over, the institutions of many countries will be branded as failures.' This is especially true for some rich countries with state-of-the-art health systems and sophisticated research, science, and innovation, whose citizens will wonder why their country's public sector performed so poorly compared to others. In these countries, the very fabric of their social fabric and socioeconomic system may come out and be denounced as the 'real' culprit that has failed to provide economic and social well-being for the majority of citizens."

 

IMF chief Kristalina Georgieva, at the end of a memo on the "Great Reset," states, "Let me conclude with an example from the past. William Beveridge, in the midst of World War II, submitted his famous report in 1942 projecting how Britain should address what he called the 'five giant evils.' That famous 'Beveridge Report' led to a better country after the war - including the creation of the National Health Service, which saves so many lives in Britain today. It was also at this time that my institution, the IMF, was founded - at the Bretton Woods Conference. So now is the time to turn the page - and use all the power we have. In the case of the IMF, we have a financial capacity of a trillion dollars and a huge political commitment. This is the moment to decide that history will look back on this as a 'Great Reset' and not a 'Great Reversal.' And I want to say - loud and clear - that the best memorial we can build for those who lost their lives in the pandemic is to create a world that is greener, smarter and more just."

Der „Great Reset“ ist keine Verschwörungstheorie, sondern eine Realität

Der „Great Reset“ wird in der Öffentlichkeit als Verschwörungstheorie abgetan. Doch das stimmt nicht. Es handelt sich dabei um eine globale Agenda, die vom Weltwirtschaftsforum vorangetrieben wird.

avtor

América Latina: sin “empresarios schumpeterianos ”

 

En América Latina, los tres siglos coloniales afirmaron economías primario-exportadoras sustentadas en sistemas de acumulación beneficiosos para los “blancos” propietarios, pero explotadores sobre la enorme población de trabajadores urbanos, mineros o rurales. Las independencias, si bien lograron la ruptura del coloniaje, no trajeron las idealizadas repúblicas democráticas con las que soñaban muchos de los patriotas independentistas. Durante el siglo XIX se conformaron los diversos Estados nacionales latinoamericanos, sin alterar la matriz económica primario-exportadora, que se afirmó con nuevos productos y las ventajas comparativas aprovechadas en los mercados de los países capitalistas centrales. La base generalizada fueron las haciendas y plantaciones, que aseguraron la riqueza de las clases terratenientes, vinculadas con comerciantes y banqueros. En América Latina no ocurrió la revolución industrial, de modo que las primeras manufacturas de fines del siglo XIX, gracias a capitalistas inmigrantes o incipientes burguesías criollas en grandes países como Argentina, Brasil o México, no aparecen sino con el avance del siglo XX y en forma aislada en otros países de mediano impulso capitalista (Chile, Colombia, Perú), pero son absolutamente tardías en el resto de la región, como ocurrió con los países centroamericanos o como Bolivia y Ecuador en el sur, que hasta inicios de la década de 1960 eran los más atrasados y con estructuras precapitalistas dominantes.

A las condiciones económicas republicanas acompañaron regímenes oligárquicos. En consecuencia, durante un siglo y medio, las agudas desigualdades sociales, que tuvieron como punto de partida el coloniaje y que las repúblicas oligárquicas no solucionaron, han sido una pesada carga histórica en toda la región. Los Estados no podían menos que reflejar esas realidades estructurales, por lo cual la misma democracia permaneció cercada por las clases dominantes del poder económico, que también controlaban los ejes del poder político.

Lentamente desde las décadas de 1920 y 1930, en forma más generalizada desde mediados del siglo XX, pero bajo un acelerado proceso a partir de las dos décadas finales del mismo siglo, en América Latina se han acumulado fuerzas sociales que ahora demandan economías de beneficio colectivo, mejoramiento constante de las condiciones de vida y de trabajo, equidad social con redistribución de la riqueza y Estados realmente democráticos. Ciertamente que en todo ello ha tenido que ver la definitiva modernización capitalista de la región; pero, además, la creciente conciencia entre las diversificadas capas sociales, por un cambio de rumbos en cada país.

Esa conciencia renovadora ha surgido al mismo tiempo que se afirmaron en la región las economías neoliberales. Supuestamente el empresariado privado y el mercado libre traerían esa felicidad y ese bienestar anhelados por la amplia sociedad en cada país latinoamericano. Todos los datos históricos y económicos comprueban que eso no ocurrió. Las explicaciones del fracaso neoliberal son múltiples, pero hay una que merece particular atención: el tipo de “elites empresariales” que tiene América Latina.

Seguir leyendo


 

Compensation paid to slave owners by France in the 19th century made public

A team of researchers from the CNRS has published the list of beneficiaries of the compensation decided by the Second Republic following the abolition of slavery in 1848.

By Coumba Kane and Julien Bouissou, Le Monde, 8/5/2021

Translated by Fausto Giudice

 

At the ACTe Memorial, or Caribbean Centre of Expression and Memory of the Slave Trade and Slavery, in Pointe-à-Pitre, Guadeloupe, in 2015. NICOLAS DERNE / AFP

One hundred and fifty-three years after the definitive abolition of slavery in France on 27 April 1848, a team of researchers from the National Centre for Scientific Research (CNRS) put online on Friday 7 May, as part of the "Repairs" project, a database detailing the compensation paid by the French State to slave owners . This information provides a better understanding of the slave society of the time and allows us to trace the origin of investments that gave rise to entrepreneurial dynasties or companies that still exist today.

Contrary to popular belief, the 10,000 slave owners who received compensation of 126 million gold francs (1.3% of national income, the equivalent of 27 billion euros today) from 1849 onwards were not all white settlers. The abolition law of 27 April 1848 is the source of a semantic confusion," explains Myriam Cottias, a researcher at the CNRS who heads the "Repairs" research project. It states that the "colonists", i.e. whites, must be compensated, whereas it is the slave owners, some of whom are coloured, who receive the compensation."

Les compensations versées aux propriétaires d’esclaves par la France au XIXe siècle rendues publiques

Une équipe de chercheurs du CNRS a publié la liste des bénéficiaires des indemnisations décidées par la IIe République à la suite de l’abolition de l’esclavage de 1848.

Par Coumba Kane et Julien Bouissou, Le Monde, 8/5/2021

Au Mémorial ACTe, ou Centre caribéen d’expressions et de mémoire de la traite et de l’esclavage, à Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, en 2015. NICOLAS DERNE / AFP

Cent cinquante-trois ans après l’abolition définitive de l’esclavage en France, le 27 avril 1848, une équipe de chercheurs du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) a mis en ligne, vendredi 7 mai, dans le cadre du projet « Repairs », une base de données détaillant les indemnités versées par l’Etat français aux propriétaires d’esclaves. Des informations qui permettent de mieux comprendre la société esclavagiste de l’époque et de retracer l’origine d’investissements qui ont donné naissance à des dynasties entrepreneuriales ou des entreprises qui existent encore aujourd’hui.

Contrairement aux idées reçues, les 10 000 propriétaires d’esclaves qui ont reçu à partir de 1849 des indemnités de 126 millions de francs or (1,3 % du revenu national, soit l’équivalent de 27 milliards d’euros d’aujourd’hui) n’étaient pas tous des colons blancs. « La loi d’abolition du 27 avril 1848 est à l’origine d’une confusion sémantique, explique Myriam Cottias, chercheuse au CNRS à la tête du projet de recherche “Repairs”. On peut y lire que les “colons”, c’est-à-dire des Blancs, doivent être indemnisés, alors que ce sont les propriétaires d’esclaves, dont certains sont de couleur, qui reçoivent les indemnités. »

Pepe Escobar: Brave new cancel culture world

 Asia Times, 30/4/2021

Version française Versão portuguesa Versione italiana

If we need a date when the West started to go seriously wrong, let’s start with Rome in the early 5th century  

In 2020, we saw the enshrinement of techno-feudalism – one of the overarching themes of my latest book, Raging Twenties.

In lightning speed, the techno-feudalism virus is metastasizing into an even more lethal, wilderness of mirrors variant, where cancel culture is enforced by Big Tech all across the spectrum, science is routinely debased as fake news in social media, and the average citizen is discombobulated to the point of lobotomy.

Giorgio Agamben has defined it as a new totalitarianism.

Top political analyst Alastair Crooke has attempted a sharp breakdown of the broader configuration.

Geopoliticallly, the Hegemon would even resort to 5G war to maintain its primacy, while seeking moral legitimization via the woke revolution, duly exported to its Western satrapies.

The woke revolution is a culture war – in symbiosis with Big Tech and Big Business – that has smashed the real thing: class war. The atomized working classes, struggling to barely survive, have been left to wallow in anomie.

The great panacea, actually the ultimate “opportunity” offered by Covid-19, is the Great Reset advanced by Herr Schwab of Davos: essentially the replacement of a dwindling manufacturing base by automation, in tandem with a reset of the financial system.

The concomitant wishful thinking envisages a world economy that will “move closer to a cleaner capitalist model”. One of its features is a delightfully benign Council for Inclusive Capitalism in partnership with the Catholic Church.

As much as the pandemic – the “opportunity” for the Reset – was somewhat rehearsed by Event 201 in October 2019, additional strategies are already in place for the next steps, such as Cyber Polygon, which warns against the “key risks of digitalization”. Don’t miss their “technical exercise” on July 9th, when “participants will hone their practical skills in mitigating a targeted supply chain attack on a corporate ecosystem in real time.”

Read more 


 

Pepe Escobar: An empire in love with its Afghan cemetery


  Version française Versión española Versão portuguesa

 The New Great Game 3.0 is just beginning with a hat tip to Tacitus and dancing to the Hindu Kush groove 

One cannot but feel mildly amused at the theatrical spectacle of the US troop pullout from Afghanistan, its completion day now postponed for maximum PR impact to 9/11, 2021.

Nearly two decades and a staggering US$2 trillion after this Forever War was launched by a now immensely indebted empire, the debacle can certainly be interpreted as a warped version of Mission Accomplished.

“They make a desert and call it peace,” said Tacitus – but in all of the vastness of the Pentagon there sits not a single flack who could imagine getting away with baldfacedly spinning the Afghan wasteland as peaceful.

Even the UN bureaucratic machinery has not been able to properly account for Afghan civilian deaths; at best they settled for 100,000 in only ten years. Add to that toll countless “collateral” deaths provoked by the massive social and economic consequences of the war. 

Training and weaponizing the – largely inefficient – 300,000-plus Afghan Army cost $87 billion. “Economic aid and reconstruction” cost $54 billion: literally invisible hospitals and schools dot the Afghan landscape. A local chapter of the “war on drugs” cost $10 billion – at least with (inverted) tangible results: Afghanistan now generates 80% of the world’s opium. 

Read more 


 


07/05/2021

El Desfile Dorado de los Faraones: Egipto y la movilización militar de la historia

David Kanbergs, Jadaliyya, 27/4/2021
Traducido del inglés por Sinfo Fernández


 David Kanbergs es doctorando en el departamento de Estudios Islámicos y de Oriente Medio de la Universidad de Nueva York. Su trabajo se centra en la literatura moderna y contemporánea, con especial interés en la ficción especulativa egipcia.

 

 El sábado 4 de abril de 2021, las autoridades egipcias ofrecieron una deslumbrante actuación estelar de proporciones épicas: una celebración de la cultura y el valor del antiguo Egipto destinada a celebrar la inauguración oficial del flamante Museo Nacional de la Civilización Egipcia en Fustat. El acontecimiento, bajo el título El Desfile Dorado de los Faraones, fue un espectáculo extravagante lleno de canciones, bailes y vestimentas muy elaboradas. Su pieza central fue la impresionante procesión de veintidós momias egipcias antiguas del Imperio Nuevo desde su hogar anterior, en el Museo Egipcio en la plaza Tahrir, hasta su lugar de descanso final en el nuevo museo. Este “viaje legendario”, como se hizo mención durante la transmisión, es ciertamente algo de lo que los egipcios pueden enorgullecerse, ya que fue una celebración muy elegante de la cultura egipcia antigua y moderna. 


 Pero hay otra cara en esta gloriosa exhibición de teatro nacionalista. Entretejidos con ostentosas demostraciones de orgullo cultural, hubo importantes movimientos discursivos y simbólicos que ayudan a dilucidar la naturaleza del Estado egipcio contemporáneo y la mentalidad de sus actuales líderes. En primer lugar, el Desfile Dorado muestra un excelente ejemplo de la movilización militar histórica del régimen actual para reforzar su propia autoridad. En segundo lugar, demuestra el borrado intencionado y continuo de la Revolución de 2011 del espacio de la ciudad y de la memoria colectiva. Finalmente, el desfile ayuda a revelar la total incapacidad del régimen para comprender cualquier cosa que no sea un paradigma militar, lo que a su vez ilumina el desarrollo y el afianzamiento de un sistema de ciudadanía compuesto por dos niveles: el de los miembros de las fuerzas armadas y el de los civiles; estos últimos cada vez más explotados y a los que aquellos, en teoría, deberían proteger y defender.

https://i.ytimg.com/vi/JfuHGc2aAAM/maxresdefault.jpg

 

Des parties jusqu'ici censurées du journal intime de Ben Gourion sont rendues publiques : « Harceler les réfugiés palestiniens pour qu’ils aillent vers l’Est »

  عوفر اديريت עופר אדרת Ofer Aderet
Haaretz, 6/5/2021

Traduit par Fausto Giudice
Les journaux de David Ben Gourion, écrits entre 1948 et 1953, révèlent de nombreux secrets : la surveillance des juifs mizrahi (arabes), la tentative de faire partir les réfugiés palestiniens et les détails des viols commis par les soldats n'en sont que quelques-uns.

Dans l'une des pages de son journal, David Ben Gourion détaille les cibles surveillées par les agences de renseignement du jeune Israël, qui n'a pas encore un an. La liste, écrite de la main de Ben-Gourion, comprend des « sécessionnistes » (membres des milices Irgoun et Lehi, qui ne se sont pas pliés à l'autorité des institutions élues du Yishouv*), des « Juifs Mizrahi » (plus précisément les immigrants nord-africains vivant dans des camps de transit), des « partis politiques » (ses rivaux politiques) et le parti communiste israélien, Maki. Ben Gourion a établi cette liste après une réunion avec Isser Harel, le premier chef du Mossad et du service de sécurité Shin Bet, qui s'était plaint de ne pas avoir reçu suffisamment de fonds ou de personnel. Depuis que Ben Gourion a rédigé cette liste en 1949, elle est restée cachée dans son journal intime. Ce n'est que récemment, 72 ans après sa composition et 48 ans après la mort de son auteur, qu'elle a été rendue publique. L'Institut Akevot pour la recherche sur les conflits israélo-palestiniens, qui s'est battu pour obtenir la déclassification de documents conservés dans les archives gouvernementales, est à l'origine de ce développement. Akevot a demandé à l'Institut de recherche Ben- Gourion, propriétaire du journal, de lever la censure sur de larges pans du journal, car il n'y a aucune raison perceptible de les soustraire à l'examen du public en 2021. 
 « Les choses ne vont pas bien dans le Néguev. Une fois de plus, nos soldats (marocains) ont attrapé deux jeunes femmes arabes, les ont violées et tuées » 
Après vérification auprès des Archives d'État d'Israël, dont dépend l'Institut de recherche Ben-Gourion, ce dernier a accédé à la demande et a levé la censure sur certains documents. Dans un premier temps, les parties du journal couvrant les années 1948 à 1953 qui avaient été expurgées ou noircies ont été restaurées. La lecture de la version non censurée ne révèle aucun secret d'État, mais permet au lecteur de mieux comprendre divers événements historiques, sans oublier la façon dont l'auteur les a pensés et ressentis. Le 26 septembre 1948, Ben Gourion écrit sur les réfugiés palestiniens qui ont fui ou ont été expulsés de leurs maisons pendant la « guerre d'indépendance d'Israël ». Ben Gourion raconte une conversation qu'il a eue avec Yosef Weitz, le directeur du département des terres et du boisement du Fonds national juif. Les deux hommes, semble-t-il, étaient préoccupés par les tentatives de ces réfugiés de retourner dans leurs foyers en Israël. 

Pages manuscrites du journal intime de David Ben-Gourion. Photo Archives d'État d'Israël 
 

« Il y a des cas de réfugiés de Ramle et de Lod qui ont atteint Gaza en passant par Ramallah, croyant que de Gaza il sera plus facile de retourner à Ramle ou Lod. Que devons-nous faire ? », dit le journal, qui ne précise pas s'il cite Weitz ou s'il exprime la pensée de Ben Gourion.

La réponse se trouve dans la deuxième moitié de la phrase : « Nous devons les "harceler" sans relâche... Nous devons harceler et motiver les réfugiés du sud pour qu'ils se déplacent également vers l'est, puisqu'ils n'iront pas vers la mer et que l'Égypte ne les laissera pas entrer », écrit-il pour pousser ces Palestiniens vers la Jordanie. « Qui va s'occuper de ce harcèlement ? » se demande Ben Gourion dans son journal, répondant : « Shiloah, avec l'aide du comité de Weitz ».