21/12/2021

RAFAEL AGACINO
Le Chili soulagé : ni fascisme ni communisme, bien au contraire...

Rafael Agacino, Correo de los Trabajadores, 21/12/2021
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Rafael Agacino Rojas (1956) est un politologue, économiste et professeur marxiste chilien. Il soutient et participe activement à diverses organisations sociales liées au monde du travail et aux organisations populaires ; il est membre des Collectifs de Travailleurs, CC.TT., un réseau horizontal et autonome.

La banque gagne : ni spectre du fascisme, ni du communisme

Qui a parlé de terreur ? Hier soir [le dimanche 19, NdE], au milieu des congratulations entre Boric et le « président » Piñera, entre Boric et « José-Antonio » Kast et entre les personnages de l'élite - les deux droites et les damoiseaux du Frente Amplio, la peur s'est dissipée d'un seul coup, et en moins d'une demi-heure, les deux spectres, celui  du fascisme et celui du communisme, se sont évanouis. La République avait été sauvée.

Une grande opération médiatique qui a réussi à attirer 5%    d'électeurs supplémentaires, surtout dans les secteurs populaires, qui ont crié sans retenue leurs désirs dans les rues, tout comme les secteurs moyens, bien que sur un ton légèrement plus modéré, se sont réjouis, donnant un air de légitimité au système politique et à son institutionnalité électorale. Remarquable.

S'il n'y avait pas les franges capturées par la peur, qui ont voté sans conviction et même avec la nausée - une bonne partie de ces 5 points de pourcentage supplémentaires - et un contingent qui a explicitement appelé à ne pas voter, on pourrait dire que le potentiel de la Révolte a été définitivement annulé hier soir. Mais non, même si nous ne sommes qu'au début d'un grand chantier de restauration.

Viennent maintenant la négociation, la composition et la durée du premier cabinet de Boric, surtout à la lumière du boycott des transports d'hier, comme un avant-goût des tactiques menaçantes que le capital peut répéter pour obtenir un cabinet ami, car sinon, nous le savons déjà : grève des investissements, spéculation sur le dollar, fuite des capitaux, coupure des réseaux numériques, arrêt du commerce, etc. Le capital opérera pour faire passer non seulement le langage mais aussi les intentions un peu plus loin que ce que le désormais président élu a déjà fait avant le second tour. Et nous savons que Boric - quels que soient ses efforts - n'a pas la stature politique d'Allende pour résister aux menaces du capital local et encore moins à celles de l'impérialisme...

Peut-être capitulera-t-il, d'abord en politique étrangère - décevant les progressistes latino-américains qui l'ont encensé - puis en politique intérieure, et alors il nous dira soudain à la télévision nationale qu'il avait tort et que les chaînes sont effectivement nécessaires pour imposer l'ordre, et ce Gabriel se transformera en un autre Gabriel, González Videla, cette fois du XXIe siècle [1]. Le premier test décisif sera peut-être le Wallmapu [pays mapuche, NdT], une guerre qui lui servira de prétexte pour brandir le sabre, obtenir la reconnaissance des forces armées et des polices, et inaugurer la nouvelle saison des réprimandes et des punitions pour les peuples. Certes, légitimer la loi anti-barricades et refuser la grâce générale aux prisonniers politiques de la révolte du 18 Octobre ne revient pas à imposer une nouvelle « loi maudite » [Loi de Défense permanente de la Démocratie, adoptée en 1948 et abrogée en 1958, interdisant le Parti communiste, NdT] et à déchaîner la répression sur le peuple, mais qui sait ?

RAFAEL AGACINO
Chile aliviado: ni fascismo ni comunismo sino todo lo contrario…

 Rafael Agacino, Correo de los Trabajadores, 21/12/2021

Rafael Agacino Rojas (1956) es un cientista político, economista y profesor marxista chileno. Apoya y participa activamente en diversas organizaciones sociales ligadas al mundo del trabajo y popular; participa en los Colectivos de Trabajadores, CC.TT..

Gana la casa (patronal): ni espectro del fascismo ni fantasma del comunismo

¿Quién dijo terror? Anoche [domingo 19, Editor CT] en medio de públicos parabienes entre Boric y el “presidente” Piñera, entre Boric y “José-Antonio” Kast y entre los personajes de la elite – las dos derechas y los señoritos del FA, el miedo se disipó de una, y en menos de media hora, no había ni espectro del fascismo ni fantasma del comunismo. La República se había salvado.

Una gran operación mediática que logró atraer a un 5% adicional de electores, sobre todo de sectores populares que sin restricciones gritaron sus anhelos en las calles, así como los sectores medios, aunque en un tono levemente más moderado, se regocijaron, dando un aire de legitimidad al sistema político y su institucionalidad electoral. Notable.

Si no fuera por las franjas capturadas por el miedo, que votaron sin convicción e incluso con nauseas – una buena parte de esos 5 puntos porcentuales adicionales – y un contingente que explícitamente llamó a no votar, se diría que la potencialidad de la Revuelta en la noche de ayer ya fue definitivamente anulada.  Pero no; aunque solo estemos en los prolegómenos de una obra restauradora mayor.

Viene ahora la negociación, composición y duración del primer gabinete de Boric, sobre todo a la luz del boicot del transporte del día de ayer, cual anticipo de las tácticas amenazadoras que el capital puede ensayar para lograr un gabinete amable, pues en caso contrario, ya sabemos: huelga de inversiones, especulación con el dólar, fuga de capitales, apagones de redes digitales, paro del comercio, etc. Este, el capital, operará para conseguir no sólo se acomode el lenguaje si no también las intenciones un poco más allá de lo que, el ahora presidente electo, ya hizo para la segunda vuelta. Y sabemos que Boric -por más que lo remede – no tiene la estatura política de Allende para resistir las amenazas del capital criollo ni menos las del imperialismo…

Capaz que de tumbo en tumbo capitule, primero, en la política exterior – decepcionando al progresismo latinoamericano que lo ha ensalzado – y luego en la política interior, y nos comunique de súbito por cadena nacional que se equivocó y que las cadenas si son necesarias para imponer el orden, y este Gabriel mute en ese otro Gabriel, el González Videla, esta vez el del siglo XXI [1]. Tal vez la primera prueba de fuego sea el Wallmapu – una guerra que le serviría de excusa- para asir la espada, obtener reconocimiento de las FF.AA. y Policías, e inaugurar la nueva temporada de reprimendas y castigos a los pueblos. Es cierto: legitimar la ley anti-barricada y negar el indulto general a los y las presos políticos de la revuelta, no es lo mismo que imponer una nueva “ley maldita” y desencadenar la represión sobre el pueblo, pero ¿quién sabe?

Rio Tinto : en Serbie, la fronde contre l’exploitation du lithium se poursuit


 Kika Curovic, Courrier International, 21/12/2021

C’est la trêve de Noël pour les opposants écologistes et politiques au projet de mine de lithium dans l’ouest de la Serbie. Malgré d’importantes concessions du gouvernement, le mouvement reprendra en janvier, explique la presse serbe.

Une manifestation d’opposants au projet de mine de lithium porté par Rio Tinto en Serbie, le 11 décembre 2021 à Belgrade.  PHOTO / MARKO DJURICA / REUTERS

 Rassemblés le 18 décembre devant le siège du gouvernement serbe, les opposants au projet porté par le géant minier anglo-australien Rio Tinto ont annoncé la poursuite du mouvement après le Noël orthodoxe, le 7 janvier, “jusqu’au départ définitif de Rio Tinto”, revendication formulée par le collectif à la tête du mouvement, rapporte le quotidien Danas.

Tous les week-ends depuis fin novembre, des milliers de manifestants bloquent des centres-villes et des grands axes routiers à travers le pays, protestant contre un plan soutenu par le gouvernement pour permettre à la société minière d’extraire du lithium dans la vallée du Jadar, dans l’ouest du pays. Ils reprochent au président serbe, Aleksandar Vučić, de ne pas avoir abordé les questions de la pollution et de la protection de l’environnement dans cette région agricole.

Alastair Grant/Copyright 2021 The Associated Press. All rights reserved
Boris Johnson, Antonio Guterres et Aleksandar Vučić à la COP26 à Glasgow. Photo
Alastair Grant/AP

NICOLAS TRUONG
Giorgio Agamben en entrevista: «La epidemia muestra que el estado de excepción se ha vuelto la regla»

Nicolas Truong, Le Monde, 24/3/2020
Traducido por Artillería Inmanente

Giorgio Agamben, filósofo italiano de fama internacional, desarrolló el concepto de "estado de excepción" como paradigma de gobierno en su principal obra de filosofía política Homo Sacer (Seuil, 1997-2005). En la estela de Michel Foucault, pero también de Walter Benjamin y Hannah Arendt, ha realizado una serie de investigaciones genealógicas sobre las nociones de "dispositivo" y "mando", y ha elaborado los conceptos de "ociosidad", "forma de vida" o "poder destituyente". Giorgio Agamben, uno de los principales intelectuales del movimiento "ingobernable", publicó un artículo en el periódico Il Manifesto ("El coronavirus y el estado de excepción", 26 de febrero) que suscitó críticas porque, basándose en los datos sanitarios italianos de la época, se centraba en la defensa de las libertades públicas minimizando la magnitud de la epidemia. En una entrevista a Le Monde, analiza "las gravísimas consecuencias éticas y políticas" de las medidas de seguridad aplicadas para frenar la pandemia.

 


YANN LEGENDRE

NT- En un texto publicado por il manifesto, usted escribió que la pandemia mundial de COVID-19 era «una supuesta epidemia», nada más que «una especie de influenza». En vista del número de víctimas y de la rápida propagación del virus, en particular en Italia, ¿se arrepiente de esas palabras?

GA- No soy ni virólogo ni médico, y en el artículo en cuestión me limitaba a citar textualmente lo que entonces era la opinión del Consiglio Nazionale delle Ricerche  (Consejo Nacional de Investigaciones) italiano.

Por lo demás, en un video que cualquiera puede ver, Wolfgang Wodarg, que fue presidente del Comité de Salud del Consejo de Europa, va mucho más allá y dice que hoy en día no estamos midiendo la incidencia de la enfermedad causada por el virus, sino el trabajo de los especialistas que son objeto de sus investigaciones. Pero no es mi intención entrar en las discusiones entre los científicos sobre la epidemia, me interesan las gravísimas consecuencias éticas y políticas que se derivan de ella.

«Se diría que, agotado el terrorismo como causa de las medidas de excepción, la invención de una epidemia puede ofrecer el pretexto ideal para ampliarlas más allá de todos los límites». ¿En qué sentido se trata de una «invención»? ¿El terrorismo, como una epidemia, a pesar de ser reales, pueden dar lugar a consecuencias políticas inaceptables?

Cuando se habla de invención en un ámbito político, no hay que olvidar que esto no debe entenderse en un sentido únicamente subjetivo. Los historiadores saben que hay conspiraciones por así decirlo objetivas, que parecen funcionar como tales sin que sean dirigidas por un sujeto identificable. Como Foucault mostró antes de mí, los gobiernos que se sirven del paradigma de la seguridad no funcionan necesariamente produciendo la situación de excepción, sino explotándola y dirigiéndola una vez que se ha producido. Ciertamente no soy el único que piensa que, para un gobierno totalitario como el chino, la epidemia ha sido el instrumento ideal para probar la posibilidad de aislar y controlar una región entera. Y el hecho de que en Europa podamos referirnos a China como un modelo a seguir muestra el grado de irresponsabilidad política al que nos ha arrojado el miedo. Y uno debería cuestionar el hecho bastante extraño de que el gobierno chino declare la epidemia cerrada cuando lo considera conveniente.

¿Por qué el estado de excepción es injustificado, si el confinamiento parece ser a los ojos de los científicos como el único modo para detener la propagación del virus?

NICOLAS TRUONG
Giorgio Agamben: “The epidemic clearly shows that the state of exception has become the normal condition”

Nicolas Truong, Le Monde, 24/3/2020
Translated by Lena Bloch

In an interview with "Le Monde", the Italian philosopher criticizes the implementation of extraordinary security measures assuming that life must be suspended to protect it.

 

YANN LEGENDRE

Internationally renowned Italian philosopher, Giorgio Agamben has notably elaborated the concept of "state of exception" as a paradigm of government in his great work of political philosophy Homo Sacer (Seuil, 1997-2005). In the wake of Michel Foucault, but also of Walter Benjamin and Hannah Arendt, he has conducted a series of archaeological investigations of the notions of "dispositif " and " command ", and has elaborated the concepts of " idleness ", " form of life " or " inactive power ". Giorgio Agamben, a leading intellectual of the " non-governable " movement, published an article in the newspaper Il Manifesto ("Coronavirus and a state of exception", February 26) which drew criticism because, based on the Italian health data of the time, it focused on the defense of public freedoms by minimizing the extent of the epidemic. In an interview with Le Monde, he analyzes "the extremely serious ethical and political consequences" of the security measures implemented to curb the pandemic.

In a text published by "Il Manifesto", you wrote that the global pandemic of Covid-19 was "a supposed epidemic", nothing more than "a kind of flu". In view of the number of victims and the rapid spread of the virus, especially in Italy, do you regret these words?

I am neither a virologist nor a doctor, and in the article in question, which dates back to a month ago, I was simply quoting verbatim what the opinion of the Italian National Research Center was then. But I am not going to enter into the discussions among scientists about the epidemic - what interests me, are the extremely serious ethical and political consequences.

It would seem that, since terrorism has been exhausted as a cause of emergency measures, the invention of an epidemic could offer the ideal pretext for extending (emergency measures) beyond all limits," you write. How can you argue that this is an "invention"? Can't terrorism, just like an epidemic, lead to security policies that are unacceptable, even though they are real?

When we speak of invention in a political field, we must not forget that this should not be understood in a solely subjective sense. Historians know that there are conspiracies that are objective, so to speak, that seem to function as such without being directed by an identifiable subject. As Michel Foucault showed before me, security governments do not necessarily function by producing the situation of exception, but by exploiting and directing it when it occurs. I am certainly not the only one to think that for a totalitarian government like China's, the epidemic was the ideal way to test the possibility of isolating and controlling a whole region. And that in Europe we can refer to China as a model to follow shows the degree of political irresponsibility into which fear has thrown us. We should ask ourselves about the strange fact that the Chinese government suddenly declares the epidemic closed when it suits them.

Why do you think the state of exception is unjustified, when containment is seen by scientists as one of the main ways to stop the spread of the virus?

NICOLAS TRUONG
Giorgio Agamben : « L’épidémie montre clairement que l’état d’exception est devenu la condition normale »

 Propos recueillis par Nicolas Truong, Le Monde, 24/3/2020

Dans un entretien au « Monde », le philosophe italien critique la mise en place de mesures sécuritaires hors norme supposant qu’il faut suspendre la vie pour la protéger.


YANN LEGENDRE

Philosophe italien de renommée internationale, Giorgio Agamben a notamment élaboré le concept d’ « état d’exception » comme paradigme du gouvernement dans sa grande œuvre de philosophie politique Homo Sacer (Seuil, 1997-2005). Dans le sillage de Michel Foucault, mais aussi de Walter Benjamin ou d’Hannah Arendt, il a mené une série d’enquêtes généalogiques sur les notions de « dispositif » et de « commandement », élaboré les concepts de « désœuvrement », de « forme de vie » ou de « pouvoir destituant ». Intellectuel de référence de la mouvance des « ingouvernables », Giorgio Agamben a publié une tribune dans le journal Il Manifesto (« Coronavirus et état d’exception », 26 février) qui a suscité des critiques parce que, s’appuyant sur les données sanitaires italiennes d’alors, il s’attachait à la défense des libertés publiques en minimisant l’ampleur de l’épidémie. Dans un entretien au Monde, il analyse « les conséquences éthiques et politiques extrêmement graves » qui découlent des mesures sécuritaires mises en œuvre afin de juguler la pandémie.

Dans un texte publié par « Il Manifesto », vous avez écrit que la pandémie mondiale de Covid-19 était « une supposée épidémie », rien d’autre qu’ « une sorte de grippe ». Au regard du nombre de victimes et de la rapidité de la propagation du virus, notamment en Italie, regrettez-vous ces propos ?

Je ne suis ni virologue ni médecin, et dans l’article en question, qui date d’il y a un mois, je ne faisais que citer textuellement ce qui était à l’époque l’opinion du Centre national de la recherche italien. Mais je ne vais pas entrer dans les discussions entre les scientifiques sur l’épidémie ; ce qui m’intéresse, ce sont les conséquences éthiques et politiques extrêmement graves qui en découlent.

« Il semblerait que, le terrorisme étant épuisé comme cause de mesures d’exception, l’invention d’une épidémie puisse offrir le prétexte idéal pour étendre (les mesures d’exception) au-delà de toutes les limites », écrivez-vous. Comment pouvez-vous soutenir qu’il s’agit d’une « invention » ? Le terrorisme tout comme une épidémie ne peuvent-ils pas conduire à des politiques sécuritaires, que l’on peut juger inacceptables, tout en étant bien réels ?

Quand on parle d’invention dans un domaine politique, il ne faut pas oublier que cela ne doit pas s’entendre dans un sens uniquement subjectif. Les historiens savent qu’il y a des conspirations pour ainsi dire objectives, qui semblent fonctionner en tant que telles sans qu’elles soient dirigées par un sujet identifiable. Comme Michel Foucault l’a montré avant moi, les gouvernements sécuritaires ne fonctionnent pas nécessairement en produisant la situation d’exception, mais en l’exploitant et en la dirigeant quand elle se produit. Je ne suis certainement pas le seul à penser que pour un gouvernement totalitaire comme celui de la Chine, l’épidémie a été le moyen idéal pour tester la possibilité d’isoler et contrôler une région entière. Et qu’en Europe l’on puisse se référer à la Chine comme un modèle à suivre, cela montre le degré d’irresponsabilité politique dans lequel la peur nous a jetés. Il faudrait s’interroger sur le fait au moins étrange que le gouvernement chinois déclare tout à coup close l’épidémie quand cela lui convient.

Pourquoi l’état d’exception est-il, selon vous, injustifié, alors que le confinement apparaît aux yeux des scientifiques comme l’un des principaux moyens d’enrayer la propagation du virus ?

LUIS CASADO
Chili : le théorème de la guitare...
Élire un président ne résout rien

 Luis Casado, 21/12/2021
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Une fois de plus, comme le chantait Léo Ferré : « Ils ont voté... et puis après ? » Il reste à voir si, pour une fois, quelque chose se passe. Quelque chose qui intéresse les citoyens, pas les patrons. Et ce n'est pas parce que j'ai une dent contre les patrons - ce qui est aussi le cas - mais parce que cela doit nous arriver, à nous, les grugés, un jour ou l'autre.

« Un conciliateur est quelqu'un qui nourrit un crocodile dans l'espoir qu'il mangera d'abord les autres... »

(Winston Churchill)

Mes pires craintes se sont confirmées : finalement, l’un des candidats a été élu. Je l'ai dit à plusieurs reprises et je n'ai pas changé d'avis : j’estime qu'au Chili, l’élection présidentielle fait partie du problème, pas de la solution.


J'ai la faiblesse de penser qu'il faut changer la Constitution, la loi électorale, l'organisation territoriale, la répartition des pouvoirs de l'État, rénover les institutions, récupérer la souveraineté citoyenne, changer de « modèle » économique, adopter un autre système fiscal, réformer l'éducation, la santé et le système des retraites, récupérer la souveraineté sur la mer, le cuivre, le lithium, l'eau et d'autres biens publics, des questions toujours en suspens et qui ont survécu à pas moins de sept élections présidentielles sans être touchées ne serait-ce qu’avec un pétale de rose.

Je laisse aux « experts » le soin de décomposer le vote de dimanche, en déterminant qui a voté « pour », qui a voté « contre », qui n'a pas voté, et leurs motivations respectives. Ce qui est certain, c'est que, maintenant, « c’est autre chose avec la guitare » [proverbe chilien signifiant : il y a loin des paroles aux actes, correspondant à Hic Rhodos, hic salta, NdT] : il s'agit désormais de mettre en pratique le programme, ou les propositions annoncées pendant la campagne. Sans supposer que quiconque ait de mauvaises intentions, l’« institutionnalité » que nous traînons depuis la dictature est toujours présente, celle qui « doit être respectée » comme notre propre mère et qui constitue   un fardeau fatal.

Cette « institutionnalité » détermine que le budget national, dont le nouveau président et son nouveau ministre des finances devront s'occuper, a été conçu par l'actuel gouvernement Piñera. Selon le Trésor, ce budget devrait permettre de « s'orienter vers une normalisation des dépenses, de revenir sur la voie de la convergence des politiques budgétaires et, en même temps, de commencer à recomposer l'épargne du pays ». En résumé, il s'agit de réduire les dépenses budgétaires - 22,5 % cette année -, de ne pas dépenser plus que ce que le système fiscal produit, et de stabiliser le taux d'épargne, mis à mal par les retraits des fonds de pension. En d'autres termes : une politique d'austérité budgétaire.

Le principal outil d'un gouvernement est l'outil budgétaire : pas d’argent, pas de Suisse... Vous voulez réformer l'éducation ? Vous devez financer cette réforme : investissements, salaires, dépenses courantes... Vous voulez améliorer la santé publique ? Vous voulez construire un autre système de retraite ? Idem. En attendant qu'un nouveau système fiscal, basé, espérons-le, sur une répartition équitable de la charge fiscale, porte ses fruits. Pour adopter une telle réforme fiscale, il faut le soutien du Parlement et du temps. Le nouveau gouvernement n'a ni l'un ni l'autre.

LUIS CASADO
Chile: El teorema de la guitarra…
Elegir un presidente no resuelve nada

Una vez más, como diría Leo Ferré: "Votaron... ¿Y ahí?" Queda por ver si, por una vez, pasa algo. Algo que le interese a la ciudadanía, no a los empresarios. Y no es por tenerle manía a los empresarios -que también- sino que alguna vez nos tiene que tocar a nosotros, los pringaos. Una nota de Luis Casado.
“Un conciliador es alguien que alimenta un cocodrilo esperando que se coma primero a los otros…” (Winston Churchill)

Mis peores temores se confirmaron: las elecciones terminaron eligiendo a uno de los candidatos. Lo he dicho muchas veces y no he cambiado de opinión: entiendo que en Chile las elecciones presidenciales son parte del problema, no de la solución.

 

Tengo la debilidad de pensar que tenemos que cambiar la Constitución, la Ley electoral, la organización territorial, la distribución de los poderes del Estado, renovar las instituciones, recuperar la Soberanía ciudadana, cambiar el “modelo” económico, adoptar otro régimen impositivo, reformar la Educación así como la Salud y el sistema previsional, recuperar la soberanía sobre el mar, el cobre, el litio, el agua y otros bienes públicos, temas que siguen pendientes y han sobrevivido a no menos de siete elecciones presidenciales sin ser tocados ni con el pétalo de una rosa.

Le dejo a los ‘expertos’ la tarea de desmenuzar el voto del domingo, determinando quien votó “por”, quien votó “contra”, quien no votó, y sus respectivas motivaciones. Lo cierto es que ahora Otra cosa es con guitarra: en adelante se trata de poner en práctica el programa, o las proposiciones anunciadas durante la campaña. Sin suponerle malas intenciones a nadie, sigue presente la ‘institucionalidad’ que arrastramos desde la dictadura, esa que ‘hay que respetar’ como a nuestra propia madre y que constituye un lastre fatal.

Ella determina que el Presupuesto de la nación, con el que se encontrará el nuevo presidente y su flamante ministro de Hacienda, fuese diseñado por el actual gobierno de Piñera. Según Hacienda, dicho presupuesto debe permitir “transitar hacia una normalización del gasto, retomar la senda de convergencia de la política fiscal y, al mismo tiempo, iniciar la recomposición de ahorros del país”. En cristiano: se trata de reducir el gasto fiscal –un 22,5% en este ejercicio–, de no gastar más de lo que produce el régimen impositivo, y de estabilizar la tasa de ahorro maltratada por los retiros de los fondos de pensión. Dicho de otro modo: una política de austeridad fiscal.

STEPHANIA TALADRID
El desierto del aborto del Valle del Río Bravo

Stephania Taladrid (bio), The New Yorker, 18/12/2021
Traducido del inglés por Sinfo Fernández, Tlaxcala

La nueva ley de Texas es la culminación de décadas de restricciones legales y recortes presupuestarios que han dejado a las mujeres de una de las regiones más pobres del país con escaso acceso al aborto.

La ley 8 prohíbe el aborto después de aproximadamente seis semanas de embarazo y permite que ciudadanos privados puedan presentar demandas civiles contra cualquiera que ayude a una mujer a obtener el procedimiento. (Foto: Jennifer Whitney/NYT/Redux)

La única clínica de abortos que queda a lo largo de la frontera de Texas con México es un edificio poco atractivo de una sola planta situado en el corazón de McAllen. Su antigua recepcionista, Andrea Ferrigno, una mujer enérgica de cuarenta años, recuerda vívidamente una época, en los años noventa, en la que funcionaba tranquilamente y sin obstáculos. Su tío, el Dr. Pedro Kowalyszyn, uno de los ginecólogos más respetados de la ciudad, era el propietario y administrador. “Todo el mundo sabía que se podía abortar en la clínica del centro”, dice Ferrigno. Mientras estudiaba, vivía con su tío y trabajaba en la clínica a tiempo parcial. “Me presentaron el operativo como un procedimiento médico”, dijo Ferrigno, añadiendo que los abortos eran uno de los muchos servicios ginecológicos que su tío proporcionaba. “Él daba a luz a muchas de las personas a las que luego ofrecía la atención del aborto”.

A principios de 2000, Kowalyszyn vendió la clínica a Amy Hagstrom Miller, que la rebautizó como sede en el sur de Texas para su nueva organización, Whole Woman's Health. Al igual que otras ciudades del Valle del Río Bravo [llamado Rio Grande Valley/Valle del Río Grande en los USA, NdE], McAllen tenía uno de los índices más altos del país de personas empobrecidas y sin seguro médico. Al mantener la clínica abierta, Hagstrom Miller quería ofrecer a las residentes de la zona un lugar donde pudieran acceder al procedimiento de forma segura. “Poco a poco, empezamos a cambiar la consulta”, recuerda Ferrigno. “Antes, era muy parecido a ‘Aquí está el formulario de consentimiento. ¿Conoce los riesgos? ¿Las complicaciones? ¿Alguien la está obligando?’” La nueva propietaria de la clínica quería empoderar a las mujeres y fomentar un enfoque más holístico. A las pacientes se les ofrecían sesiones de asesoramiento durante su visita; las paredes de la clínica estaban pintadas de color malva y llenas de citas de Frida Kahlo y otras personas notables; sonaba música relajante de fondo y cada habitación tenía un tenue aroma a lavanda. Hagstrom Miller creía que nadie se quedaba embarazada para abortar, por lo que era necesario que hubiera un lugar donde las mujeres pudieran hablar libremente de sus decisiones y emociones.

“No nos arrepentimos de lo que hacíamos”, recuerda Ferrigno. Cuando el derecho al aborto se convirtió en una amarga batalla política a nivel nacional, el ambiente dentro y fuera de la clínica de McAllen cambió. Mientras que antes solo eran dos o tres piquetes los que se reunían cada semana frente a la consulta del Dr. Kowalyszyn, la clínica pronto se convirtió en un lugar de encuentro para los manifestantes. Un grupo local conocido como Los Caballeros de San Miguel se reunía en círculo, cantando oraciones frente a una cuna llena de figuras de bebés. Con el tiempo, otros intentaron intimidar al personal pinchando las ruedas de sus coches, amenazándoles con un hacha y gritando los nombres de sus hijos. “Se les puede escuchar desde el interior”, dice Ferrigno sobre los piquetes. “Tienen megáfonos”. La clínica ha recibido numerosas amenazas de bomba; hace unos años, alguien intentó incendiar el lugar en plena noche. Sin embargo, el personal ha intentado mantener un ambiente acogedor. Un mural en la fachada norte del edificio muestra a un grupo de mujeres de color, con las manos enlazadas, en un frondoso valle. Las palabras “dignidad, empoderamiento, compasión y justicia” están escritas en la parte superior.

En septiembre entró en vigor la ley S.B. 8 de Texas, que prohíbe los abortos después de aproximadamente seis semanas de embarazo y permite a los ciudadanos privados interponer demandas civiles contra cualquiera que ayude a una mujer a obtener el procedimiento. Nadie, ni siquiera una víctima de violación o incesto, está exenta de la ley. Ferrigno, que ahora es vicepresidenta de Whole Woman's Health, estimó que la clínica estaba atendiendo a una cuarta parte de las pacientes que trataba antes de la S.B. 8. Cada día, las nuevas restricciones obligaban al personal de la clínica a rechazar a docenas de pacientes, incluidas adolescentes. “Es agotador decir que no”, dijo. “Te consume”. Recientemente, la clínica tuvo que rechazar a una migrante de catorce años procedente de Guatemala que había cruzado la frontera sur por su cuenta y ahora estaba bajo custodia del gobierno. La niña había sido violada en su viaje hacia el norte: estaba en su séptima semana de embarazo, una semana más allá del nuevo límite estatal. “Hace un par de meses habríamos podido ayudarla”, explica Verónica Hernández, que acaba de asumir la dirección de la clínica, donde trabaja desde hace doce años. “Pero ya no podemos ayudarla. No podemos hacer nada por esas pacientes”.

Incluso antes de la S.B. 8, las nuevas leyes y los recortes presupuestarios promulgados por la legislatura de Texas en las décadas anteriores han restringido constantemente el acceso de las mujeres a un aborto en el estado. En 2000, los legisladores aprobaron la Ley del Derecho de la Mujer a Saber, también conocida como H.B. 15, que obligaba a las mujeres que querían abortar a esperar veinticuatro horas antes de someterse al procedimiento, sin hacer excepciones en el caso de los embarazos resultantes de violación o incesto. El personal de las clínicas también se vio obligado a entregar a las pacientes un paquete de lectura exigido por el Estado que incluía fotografías en color de fetos e información sobre la relación, largamente desmentida, entre los abortos y el riesgo de cáncer de mama. El mandato hizo que el tío de Ferrigno, que había seguido trabajando como director médico de la clínica, se retirara, después de treinta años. “Ese fue el catalizador”, dijo Ferrigno.

  

La ley estatal exige una ecografía antes de abortar. Eso significa dos viajes a una clínica, una dificultad para muchas pacientes de aborto, la mayoría de las cuales ya son madres.
(
Foto: Jennifer Whitney/NYT/Redux) 

20/12/2021

GRAHAM PEEBLES
Etiopía: Batalla histórica por la madre de África

Graham Peebles, CounterPunch, 17/12/2021
Traducido del inglés por
Sinfo Fernández, Tlaxcala


La indignación que sienten los etíopes ante el ataque terrorista respaldado por Occidente contra su país se está extendiendo por todo el Cuerno de África y partes del continente. Un gran movimiento de solidaridad está emergiendo a medida que los vecinos de Etiopía, Eritrea, Somalia, Sudán y Kenia unen sus fuerzas para oponerse al terror, a la injerencia imperial y a las mentiras y la desinformación de los medios de comunicación dominantes.


La victoria etíope en la batalla de Adua contra las tropas invasoras italianas, 2 de marzo de 1896-Arte popular etíope, años 1940

 

A la vista de la duplicidad y los subterfugios de Estados Unidos, se ha vuelto a poner de manifiesto la relación deformada y destructiva que existe entre los Estados africanos y las perniciosas potencias imperiales. Los sentimientos preexistentes de desconfianza y rabia se están reforzando y se está comprendiendo una vieja verdad: Que para ser verdaderamente independientes, las naciones del continente deben unirse; solo entonces se pondrá fin a la explotación, la manipulación y la injusticia.

 

Como dijo el Dr. Kwame Nkrumah, el primer primer ministro y presidente de Ghana: “Si nosotros [las naciones africanas] no formulamos planes para la unidad y tomamos medidas activas para formar una unión política, pronto estaremos luchando y guerreando entre nosotros, con los imperialistas y colonialistas tras las bambalinas tirando de cables despiadados para que nos degollemos unos a otros en aras de sus diabólicos propósitos en África”.

 

El asalto del Frente de Liberación del Pueblo de Tigray (TPLF, por sus siglas en inglés) en Etiopía, apoyado por Estados Unidos, “en aras de sus diabólicos propósitos en África”, no es solo un intento de derrocar al gobierno democráticamente elegido e instalar al terrorista TPLF, sino que es un intento de desestabilizar toda la región. El Cuerno de África tiene una gran importancia estratégica, y Etiopía se encuentra en su centro: desestabilizar al país y afectar a toda la región; instalar un régimen dictatorial etnocéntrico (TPLF) y sembrar la división, envenenando la atmósfera de entendimiento mutuo y cooperación que está construyéndose en la región.

 

La relación entre Etiopía y Eritrea es fundamental para la cohesión regional. Reconociendo este hecho, inmediatamente después de asumir el cargo, el primer ministro Abiy Ahmed trabajó para poner fin a la guerra fronteriza de veinte años -instigada por el TPLF con el apoyo de Estados Unidos- con Eritrea; por esta labor unificadora, que fue en gran medida pasada por alto por los medios de comunicación occidentales en ese momento, Abiy fue premiado  con el premio Nobel de la Paz en 2019.

 

Impactantes violaciones de EE.UU.

 

Desde el 3 de noviembre de 2020, cuando las fuerzas del TPLF perpetraron su traición y atacaron la Base del Mando Norte en Etiopía (una acción que muchos sospechan que estaba sancionada por Estados Unidos), matando a soldados federales y robando armas, la administración Biden se ha mantenido firme detrás de los terroristas. Ha intentado sistemáticamente empañar la reputación del gobierno y ha impuesto una serie de sanciones económicas potencialmente devastadoras contra Etiopía, entre ellas la de aconsejar a sus ciudadanos que no viajen a Etiopía, lo que repercute en el turismo, que es un sector de gran crecimiento. Otros países, como el Reino Unido, Alemania y Francia, felices de sumarse al alarmismo, han seguido su ejemplo, como era de esperar.

 

FREDERIC WEHREY
Maroc : les multiples répercussions de la rébellion du Rif (1921-1926)

Frederic Wehrey (bio), The New York Review of Books, 18/12/2021

Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Comme il se doit pour un mouvement anticolonial qui a créé le modèle de ceux qui ont suivi, la révolte berbère des années 1920 se répercute aujourd'hui sur un siècle d'histoire.

Une gravure représentant Abdelkrim Al Khattabi à cheval dirigeant les rebelles du Rif contre les forces espagnoles, Maroc, années 1920 ; Apic/Getty Images

Un soir d'octobre dernier, je suis monté dans un bus à Rabat, la capitale marocaine, pour un voyage d'une nuit vers la côte méditerranéenne. Après plusieurs heures, nous grimpions dans les montagnes du Rif, le véhicule gémissant et se balançant dans les virages en épingle à cheveux. Le Rif est une chaîne de montagnes relativement récente - géologiquement plus jeune que les sommets plus connus de l'Atlas et moins grandiose - qui s'élève à pic depuis la mer au nord, mais qui s'abaisse en escarpements doux au sud.

Dans la pénombre du clair de lune, le paysage paraissait assez inquiétant : des massifs imposants tapissés de maquis, des bosquets de cèdres et de sapins, et des ravins profonds entourés de rochers calcaires. Il n'était pas difficile de comprendre comment, il y a cent ans, ce terrain a fait naître la peur dans le cœur des jeunes conscrits de l’Espagne, qui gouvernait le nord du Maroc en tant que protectorat, alors qu'ils étaient confrontés à une insurrection féroce du peuple amazigh indigène, également connu sous le nom de Berbères.

« La pire guerre, au pire moment, dans le pire endroit du monde », a écrit un journaliste espagnol à propos du conflit de cinq ans connu sous le nom de guerre du Rif.

Les combats ont commencé au début du mois de juin 1921, lorsque des tribus rifaines ont tendu une embuscade à un petit contingent de forces espagnoles sur un affleurement rocheux de la frange nord du Rif, le mont Ubarran. Rétrospectivement, cet engagement n'était que l'escarmouche initiale d'une bataille beaucoup plus importante et, du point de vue espagnol, catastrophique, qui s'est déroulée un mois plus tard dans et autour du village voisin d'Annual (accentuation de la dernière syllabe). Le désastre d'Annual, comme on l'appelle aujourd'hui en Espagne, a entraîné la mort d'au moins 13 000 soldats espagnols, infligée par seulement 3 000 Rifains. Pendant dix-huit jours, les combattants ont assiégé des soldats espagnols mal entraînés et des troupes indigènes dans des avant-postes ensablés, les privant de vivres et d'eau - certains soldats ont dû boire leur urine - et les abattant à coups de fusil ou de poignard alors qu'ils se repliaient pêle-mêle vers l'enclave espagnole de Melilla. Le commandant espagnol sur le terrain, un célèbre général imprudent du nom de Manuel Fernández Silvestre, a péri dans la mêlée, peut-être par suicide. Sa dépouille n'a jamais été retrouvée.

 

Le campement espagnol à Annual après sa prise par les Rifains, Maroc, 21 juillet 1921. Photo12/UIG via Getty Images

 C'est la pire débâcle militaire de l'histoire moderne de l'Espagne et sans doute la plus grave défaite qu'une armée coloniale européenne ait subie sur le continent africain, dépassant même la déroute de l'armée italienne à la bataille d'Adoua en Éthiopie en 1896. Ses conséquences se sont propagées en Afrique du Nord, en Méditerranée et en Asie, atteignant même les USA, où elle a suscité la sympathie du public pour la cause rifaine et électrisé les panafricanistes noirs usaméricains tels que les disciples de Marcus Garvey. Le centenaire d’Annual en juillet de cette année est passé pratiquement inaperçu dans le monde anglophone, mais il reste une grande source de fierté pour les Amazighs des montagnes du Rif, un héritage troublant pour la monarchie marocaine et un traumatisme national persistant en Espagne.

SERGIO FERRARI
La corrupción de guante blanco: tribunal francés confirma condena contra el banco suizo UBS

Sergio Ferrari, El Mercurio digital, 20/12/2021

El Norte desarrollado no se cansa de repetir que la corrupción es el problema principal que frena el crecimiento del Sur. Sin embargo, son exponentes del gran capital financiero mundial con sede en Europa o Estados Unidos, los que, a menudo, deben sentarse en el banquillo de los acusados. Es entonces cuando esa construcción retórica cae como castillo de naipes ante la evidencia irrefutable: la corrupción y la impunidad son cimientos de un sistema hegemónico mundial y no de un continente determinado.

Un Tribunal de Apelación francés acaba de ratificar la condena contra el banco suizo UBS (Unión de Bancos Suizos), por haber incitado activamente a miles de inversores franceses a abrir cuentas en la Confederación Helvética para evadir el pago de impuestos en su país de origen. Según el veredicto del pasado 13 de diciembre, esta gigante corporación financiera con sede en Zúrich incitó sistemáticamente, entre 2004 y 2012, a clientes galos a esconder su dinero en Suiza.

El fallo obliga al banco helvético más grande del país y uno de los más poderosos del mundo -- con unas 300 sucursales en 50 países-- a pagar una multa de 1.800 millones de euros. La cifra más imponente para este tipo de condena, a pesar de que la misma representa menos de la mitad de los 4.500 millones que un tribunal francés en primera instancia le impuso inicialmente. Junto con la multa inicial, cinco de los seis dirigentes del banco que fueron acusados por los hechos recibieron penas de prisión en suspenso de seis a 18 meses, y multas de 50.000 a 300.000 euros.

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Manifestación de activistas ambientalistas frente a la sede de la UBS en Zúrich. Foto Le Courrier