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08/10/2025

Au Royaume-Désuni, une action pour la Palestine peut coûter 14 ans de prison : merci, camarade Starmer !

Le Premier british Keir Starmer, 63 ans, devenu chef du parti travailliste après l'exécution sommaire de Jeremy Corbyn pour "antisémitisme", n'en rate pas une pour soutenir la bande à Bibi, des tueurs qu'en d'autres temps on aurait jugés à Nuremberg. Sa politique férocement pro-sioniste le range définitivement du côté d'un certain Lord Balfour - le Tory antisémite auteur de la fameuse Déclaration, petit joyau d'"impérialisme pragmatique"- plutôt que dans celle d'un Clement Attlee, Premier ministre labour de 1945 à 1951, qui tenta en vain de s'opposer à la création de l'État sioniste et ne le reconnut qu'en 1949, une fois ses camarades du Mapai arrivés au pouvoir. 
Starmer a donc dissous pour "terrorisme" un groupe d'activistes appelé Palestine Action, dont les militants et sympathisants risquent jusqu'à 14 ans de prison pour des actions consistant à exercer des violences symboliques contre des objets, des bâtiments, des symboles et jamais contre des êtres vivants. Mais au Royaume-Désuni, tous les politiciens ne sont pas sur la même longueur d'onde. 
Plus au nord, à Edimbourg, le Premier ministre nationaliste écossais, John Swinney, 61 ans, dont 46 en politique, poussé au cul par la rue et les stades -où les foules de supporters du Celtic Glasgow affichent massivement leur soutien aux Palestiniens - a commencé à prendre des mesures contre les entreprises complices du génocide en cours. Lisez donc !  
Traduit par Tlaxcala

SOMMAIRE

  1. Le fabricant israélien d’armes Elbit Systems a fermé une installation britannique ciblée par Palestine Action
  2. Le ministère de l’Intérieur britannique obtient le droit de contester le recours de Palestine Action contre son interdiction pour terrorisme
  3. L’Écosse interdit les aides financières aux entreprises d’armement qui fournissent l’armée israélienne 


Le fabricant israélien d’armes Elbit Systems a fermé une installation britannique ciblée par Palestine Action

Le site d’Elbit Systems UK à Bristol a fait l’objet de manifestations quelques jours avant que le groupe d’action directe ne soit interdit

Haroon Siddique et Jamie Grierson, The Guardian, 6/9/2025

Une installation du fabricant israélien d’armes Elbit Systems UK à Bristol, qui avait été prise pour cible à plusieurs reprises par le groupe Palestine Action, semble avoir fermé de manière inattendue.

Le site d’Elbit Systems UK, situé dans le parc d’activités Aztec West, avait fait l’objet de dizaines de manifestations menées par Palestine Action, notamment le 1er  juillet 2025, quelques jours avant que ce groupe d’action directe ne soit interdit en vertu de la loi antiterroriste britannique.

Elbit détenait depuis 2019 le bail du site, qui ne devait expirer qu’en 2029. Les manifestations comprenaient des blocages avec des chaînes, l’occupation des toits, la brisure de vitres et l’aspersion du bâtiment de peinture rouge, symbolisant le sang versé.

Elbit Systems UK est une filiale de la société israélienne Elbit Systems, le plus grand fabricant d’armes d’Israël.
La société mère, qui a réalisé l’an dernier un chiffre d’affaires de 5 milliards de livres (5,8 milliards d’€) se décrit comme la « colonne vertébrale » de la flotte de drones de l’armée israélienne (IDF), largement utilisée lors de l’offensive contre Gaza.
Son portefeuille comprend également des systèmes pour avions et hélicoptères militaires, des navires armés télécommandés, des véhicules terrestres, ainsi que des solutions de commandement et de contrôle.

Elbit Systems UK n’a pas répondu à la demande de commentaires du Guardian concernant le statut du site.
Mais la propriété, située dans une zone commerciale et industrielle à la périphérie de Bristol, à la jonction des autoroutes M5 et M4, était déserte lorsque le Guardian s’y est rendu début septembre.
Aucun membre du personnel n’était présent, à l’exception d’un agent de sécurité posté dans un véhicule à l’extérieur du bâtiment.

Le site appartenait auparavant au conseil du comté de Somerset, qui avait lui aussi été pris pour cible par Palestine Action avant de vendre la propriété l’an dernier. Le Guardian a tenté de contacter les propriétaires actuels.
Des clôtures et barrières ont été installées autour du site après les dernières actions des militants.

L’installation d’Aztec West est distincte de celle de Filton, également à Bristol, qui a elle aussi été visée par Palestine Action.
Dans ce dossier, 24 personnes attendent leur procès pour des chefs d’accusation tels que détérioration de biens, troubles violents et cambriolage aggravé.
Une personne est également inculpée de blessures corporelles graves avec intention.

Avant d’être interdite, Palestine Action menait une campagne contre les sites britanniques d’Elbit et ses entreprises partenaires, campagne qui s’est intensifiée après l’offensive israélienne sur Gaza en réponse aux attaques du 7 octobre 2023 menées par le Hamas.

Les derniers comptes d’Elbit Systems UK montrent une perte d’exploitation de 4,7 millions de livres l’an dernier, contre un bénéfice de 3,8 millions en 2023.

Andrew Feinstein, expert et auteur spécialisé dans le commerce mondial des armes et ancien député [juif de l’ANC] sud-africain, a qualifié cette fermeture d’« extrêmement significative », ajoutant :

« Il faut se rappeler qu’Elbit Systems est, avec IAI, l’une des deux entreprises d’armement israéliennes les plus importantes ; elle constitue de toute évidence un élément central du complexe militaro-industriel d’Israël. »

L’an dernier, Elbit Systems UK a vendu sa filiale basée dans les Midlands de l’Ouest, Elite KL (désormais Calatherm).
Après une baisse de 75 % de son bénéfice opérationnel en 2022, l’entreprise avait expliqué ce recul par la hausse des coûts de sécurité, son site de Tamworth ayant lui aussi été pris pour cible par Palestine Action.
Les nouveaux propriétaires ont annoncé qu’ils rompraient tout lien avec Elbit et annuleraient ses contrats de défense.

En 2022, Elbit a vendu Ferranti P&C, une autre filiale basée à Oldham, après 18 mois de manifestations menées par Palestine Action et le groupe pacifiste Oldham Peace.

Le mois dernier, le magazine Private Eye a révélé qu’Elbit Systems UK faisait partie d’un consortium sur le point de décrocher un contrat de 2 milliards de livres, qui en ferait un « partenaire stratégique » du ministère britannique de la Défense.
Le Financial Times a rapporté que Peter Hain, ancien ministre travailliste, avait écrit au secrétaire à la Défense Jon Healey, pour l’exhorter à ne pas attribuer le contrat à Elbit, compte tenu de « la dévastation en cours à Gaza ».

Palestine Action a obtenu l’autorisation d’un recours judiciaire, prévu pour novembre, contre la décision d’interdire le mouvement. [lire article ci-dessous]

Cependant, lors d’une audience en appel le 25 septembre, la ministre de l’Intérieur cherchera à faire annuler cette autorisation.

 

Le ministère de l’Intérieur britannique obtient le droit de contester le recours de Palestine Action contre son interdiction pour terrorisme

Rajeev Syal, rédacteur aux affaires intérieures, The Guardian, 4 septembre 2025

Le ministère britannique de l’Intérieur a remporté une décision de justice lui permettant de tenter de bloquer la démarche engagée par Palestine Action pour faire annuler son interdiction en vertu des lois antiterroristes.


Manifestants propalestiniens rassemblés à Trafalgar Square, à Londres, en juin.
Photo Sean Smith / The Guardian

Dernier rebondissement juridique dans la bataille opposant le gouvernement britannique au groupe de protestation — désormais interdit et classé comme organisation terroriste —, la cour d’appel a statué que la ministre de l’Intérieur, Yvette Cooper, pouvait contester la décision d’autoriser un contrôle judiciaire de l’interdiction du mouvement, dont l’audience était prévue pour novembre.

Cette décision d’appel est intervenue le même jour où six personnes ont comparu devant un tribunal pour nier des accusations liées au terrorisme, après avoir été accusées d’avoir tenté d’organiser des rassemblements de masse destinés à rendre l’interdiction inapplicable.

Elle survient à la veille d’une manifestation prévue samedi 6 septembre, au cours de laquelle les organisateurs affirment attendre plus de 1 000 participants à un rassemblement près du Parlement britannique. [NdT : il y a eu 1 500 participants, dont 890 ont été arrêtés. Simultanément se déroulait la 30ème  Marche nationale organisée par la Palestine Solidarity Campaign, avec environ 300 000 participants].

Selon l’ordonnance rendue le 21 août par la cour d’appel, la ministre de l’Intérieur a obtenu l’autorisation de faire appel. Dans les observations jointes au jugement, le juge Lord Justice Underhill a déclaré :

« Je considère que l’appel présente une réelle chance de succès. »

L’audience visant à contester la décision d’autoriser le réexamen de l’interdiction de Palestine Action aura lieu le 25 septembre.
En juillet, les avocats de Huda Ammori, cofondatrice du mouvement, avaient obtenu le droit de contester l’interdiction, arguant que cette décision violait la liberté d’expression et constituait une forme de censure des protestations légitimes.

Depuis l’interdiction prononcée le 5 juillet, plus de 700 personnes — dont beaucoup ont publiquement exprimé leur soutien à Palestine Action — ont été arrêtées par la police métropolitaine de Londres.

La ministre de l’Intérieur avait banni le groupe au titre des lois antiterroristes après qu’une action militante eut recouvert de peinture des avions de la Royal Air Force (RAF) à Brize Norton. La police a estimé que les dommages s’élevaient à 7 millions de livres sterling [=8 M€].

Cette interdiction signifie que l’adhésion ou le soutien à Palestine Action constitue désormais un délit passible de 14 ans de prison. Le gouvernement a justifié cette décision en expliquant qu’elle visait spécifiquement un groupe impliqué dans des actes de criminalité grave.

Les accusations portées contre les six personnes concernent la préparation de réunions à Londres, Cardiff et Manchester, qui auraient été organisées via des appels Zoom en juillet, août et septembre.

Parmi les accusés figurent Tim Crosland, ancien juriste du gouvernement, originaire de Southwark (sud de Londres), ainsi que Dawn Manners, 61 ans, de Hackney (est de Londres), et David Nixon, 39 ans, de Barnsley (Yorkshire du Sud), qui ont comparu au tribunal de Westminster.

Lors d’une autre audience, jeudi après-midi, Patrick Friend, 26 ans, étudiant originaire de Grange (Édimbourg), a comparu avec Gwen Harrison, 48 ans, de Kendal (Cumbria), et Melanie Griffith, 62 ans, de Southwark (Londres).

Le collectif Defend Our Juries, cofondé par Crosland, est l’organisateur de la manifestation prévue ce samedi sur Parliament Square, dans le centre de Londres.

NdT : un sit-in silencieux de protestation contre l’interdiction de Palestine Action le 4 octobre a rassemblé un millier de personnes, dont 492, âgées de 18 à 89 ans, ont été arrêtées.
La présidente de la Fédération de la police métropolitaine Paula Dodds a déclaré que « ça suffit », affirmant que les policiers chargés du maintien de l'ordre lors des manifestations à Londres étaient « épuisés émotionnellement et physiquement ». « Ça suffit. Notre priorité devrait être d'assurer la sécurité des personnes alors que le pays est en état d'alerte maximale face à une attaque terroriste [contre une synagogue à Manchester]. Or, au lieu de cela, des policiers sont mobilisés pour faciliter ces manifestations incessantes. Et nous sommes critiqués pour ça. Comment est-ce possible ? Nous ne sommes pas assez nombreux. Des policiers qui travaillent dur voient constamment leurs jours de congé annulés, font des gardes plus longues et sont déplacés d'autres zones pour faciliter ces manifestations. Nous sommes épuisés émotionnellement et physiquement. Que vont faire les responsables politiques et les hauts gradés de la police ? » [faire appel à l’armée, comme Mister Trump ?, NdT].

L’Écosse interdit les aides financières aux entreprises d’armement qui fournissent l’armée israélienne 

Le gouvernement écossais exige que les sous-traitants sollicitant un soutien prouvent que leurs produits ne seront pas utilisés par l’armée israélienne

Severin Carrell rédacteur pour l’Écosse, The Guardian, 3/9/2025


Le Premier ministre écossais, John Swinney, a également annoncé la suspension de toute nouvelle subvention pour des produits destinés à des pays accusés de génocide.
Photographie : Andy Buchanan / AFP / Getty Images

Le gouvernement écossais a interdit aux entreprises d’armement qui fournissent les Forces de défense israéliennes (IDF) de recevoir des subventions ou un soutien à l’investissement, et il gèlera par ailleurs tout soutien au commerce avec Israël.

John Swinney, le Premier ministre, a déclaré mercredi que tout entrepreneur de défense souhaitant obtenir une aide financière en Écosse devrait désormais prouver que ses produits ne seraient pas utilisés par l’armée israélienne.

Il a affirmé que les gouvernements du monde entier devaient prendre des mesures urgentes face à la « catastrophe humanitaire » à Gaza, où il existe désormais, selon lui, des preuves plausibles de génocide.

« L’ampleur des souffrances [à Gaza] est inimaginable, a-t-il déclaré devant le Parlement écossais. Personne ne peut l’ignorer. Nous devons affronter cette crise avec urgence, compassion et un engagement indéfectible envers la responsabilité. »

Après avoir exhorté le gouvernement britannique à soutenir la plainte pour génocide contre Israël devant la Cour internationale de justice, Swinney a annoncé que son gouvernement décentralisé à Édimbourg avait décidé de modifier ses règles d’aide financière aux entreprises de défense.

Il a précisé que l’Écosse suspendrait désormais toute nouvelle subvention ou tout nouveau financement destiné à des produits exportés vers des pays « raisonnablement accusés de génocide ».

Swinney a indiqué avoir ordonné à ses services, à l’agence publique Scottish Enterprise et à la Banque nationale d’investissement d’Écosse (SNIB) de ne plus accorder d’aide financière aux entreprises non conformes, en commençant par celles qui fournissent Israël.

Selon une enquête du site The Ferret, depuis janvier 2022, Scottish Enterprise a versé au moins 2,75 millions de livres sterling à des entreprises de défense telles que Raytheon, Thales et Leonardo, dont les produits sont utilisés par l’armée israélienne, notamment des drones, des avions de chasse F-35 et des missiles guidés.

Swinney a ajouté que Scottish Enterprise avait également reçu instruction de ne pas faciliter de nouveaux contrats d’exportation non militaires avec Israël pour les sociétés basées en Écosse, avant d’appeler le gouvernement britannique à abandonner son accord commercial avec Israël.

Cependant, des sources gouvernementales britanniques ont accusé Swinney d’être « incohérent », après qu’il a également annoncé que l’Écosse lèverait une interdiction de fait de financer les sous-traitants de la défense qui fournissent des munitions à l’Ukraine.

Une source gouvernementale a déclaré que certaines entreprises de défense pouvaient à la fois avoir des contrats pour approvisionner l’Ukraine et fabriquer des équipements utilisés par l’armée israélienne, citant BAE Systems, qui emploie des milliers de personnes dans la production d’équipements militaires britanniques. « Essayer de faire deux choses à la fois est une erreur », a déclaré cette source.

Dimanche, le gouvernement britannique a annoncé que les chantiers navals de BAE Systems sur la rivière Clyde joueraient un rôle central dans un contrat record de 10 milliards de livres avec la Norvège, pour la construction d’au moins cinq nouvelles frégates de type 26, garantissant 2 000 emplois en Écosse.

En juin, Kate Forbes, vice-première ministre écossaise, avait annoncé que Scottish Enterprise accorderait 9,22 millions de livres à BAE Systems pour la création d’une académie de formation et de compétences intégrée à un nouveau chantier naval sur la Clyde, permettant la création de 300 nouveaux emplois.

BAE Systems a été critiquée par des militants propalestiniens parce qu’elle fournit des composants pour le programme des avions de chasse F-35 depuis ses usines situées dans d’autres régions du Royaume-Uni.

Swinney a reconnu implicitement qu’il existait des tensions internes dans cette nouvelle politique, en promettant toutefois qu’aucun programme d’apprentissage financé par le gouvernement écossais dans les entreprises de défense ne serait affecté.

Son annonce visait à apaiser les critiques de gauche, notamment le Parti vert écossais, qui a appelé les ministres à boycotter les entreprises fournissant l’armée israélienne.

Jamie Livingston, directeur d’Oxfam Royaume-Uni, a déclaré que le gouvernement britannique devrait suivre l’exemple de Swinney :

« Gaza est en train d’être transformée en cimetière sous nos yeux : l’histoire demandera si les dirigeants ont tout fait pour l’empêcher. Le Premier ministre s’est engagé à agir ; Westminster doit faire de même. »

Un porte-parole du gouvernement britannique a déclaré :

« Nous avons suspendu les licences d’exportation d’équipements militaires vers les forces israéliennes susceptibles d’être utilisés dans les opérations à Gaza, sous réserve des dispositions spéciales du programme mondial F-35, sur la base de notre évaluation selon laquelle ces équipements pourraient être utilisés pour commettre ou faciliter de graves violations du droit international humanitaire. Nous continuerons de travailler avec nos alliés et les acteurs régionaux à un processus crédible menant à une solution à deux États, et ferons tout notre possible pour soutenir les fondations de l’État palestinien. » [Thank You, Sir!]

Les supporters du Celtic, emmenés par les Irlandais de la Brigade Verte, en action

“L'UEFA est complice de génocide en normalisant avec Israël. Virez-les maintenant !”
 Tribune lors du match de Ligue des champions de l'UEFA contre l'Atlético de Madrid au Celtic Park, Glasgow, Écosse, le 25 octobre 2023 [Hargi/Al Jazeera]


07/10/2025

El pueblo sin mapa: diáspora, conciencia y reconocimiento palestino

Dos años después del inicio del genocidio en Gaza, el Estado se desvanece, pero el pueblo permanece. En todo el mundo, la diáspora palestina encarna una conciencia que se niega a ser borrada.

François Vadrot, 7-10-2025

Silueta de Gaza, vacío en el corazón de un cielo saturado de estrellas. Alrededor de la oscuridad, la luz: la de los vivos dispersos.

El 7 de octubre de 2023, lo que fue presentado al mundo como una nueva “guerra” entre Israel y Hamás marcó, en realidad, la continuación de un proceso iniciado en 1947: la destrucción progresiva del pueblo palestino. Dos años después, la narrativa bélica se ha disipado. No fue una guerra, sino un aniquilamiento.

Y, sin embargo, más allá de las ruinas materiales, Palestina persiste a través de su diáspora: un pueblo sin mapa, pero no sin memoria. Ese reconocimiento —el del Pueblo palestino en el mismo nivel moral que el Pueblo judío— constituye hoy la línea de fractura ética más profunda del siglo.

Gaza, la destrucción y el regreso de lo real

Dos años después del 7 de octubre de 2023, la verdad ya no puede ocultarse: Gaza no sufrió una guerra, sino un genocidio. El informe de la Comisión Internacional Independiente de Investigación de las Naciones Unidas, publicado el 16 de septiembre de 2025, concluye formalmente que Israel ha cometido y sigue cometiendo actos constitutivos de genocidio conforme a la Convención de 1948. Los expertos documentan, con pruebas, los cuatro criterios legales: «matar a los miembros del grupo, infligirles graves daños físicos o mentales, imponer condiciones de vida destinadas a provocar su destrucción, impedir los nacimientos», con la intención de destruir, total o parcialmente, al pueblo palestino de Gaza.

El informe desmonta la ficción de una “guerra”: no se trata de “operaciones desproporcionadas”, sino de una empresa sistemática de destrucción.
La población civil fue el objetivo: bombardeos en zonas de evacuación, ejecuciones en refugios, hospitales y escuelas arrasadas, infraestructuras hídricas y eléctricas aniquiladas, uso del hambre como arma (bloqueo de leche infantil, cortes de combustible y agua). El documento también describe el ataque deliberado a niños («incluso bebés alcanzados en la cabeza y el pecho»), la destrucción de la única clínica de fecundación in vitro y el uso repetido de la violencia sexual como instrumento de dominación.
Incluso los símbolos de continuidad —mezquitas, iglesias, cementerios, universidades— fueron deliberadamente pulverizados.

The People Without a Map: Diaspora, Conscience, and Palestinian Recognition

Two years after the onset of the Gaza genocide, the State has vanished, but the people remain. Across the world, the Palestinian diaspora embodies a conscience that refuses erasure.

François Vadrot, Oct. 7, 2025                           


Silhouette of Gaza, void at the heart of a sky saturated with stars. Around the darkness, the light — that of the living dispersed.

On October 7, 2023, what was first presented as a new “war” between Israel and Hamas marked instead one of the most violent episodes in a process that began in 1947: the progressive destruction of the Palestinian people. Two years later, the military fiction has collapsed. It was not a war, but an annihilation.
And yet, beyond the ruins, Palestine endures through its diaspora — a people without a map, but not without memory. This recognition, the acknowledgment of the Palestinian People on the same moral level as the Jewish People, now defines the century’s deepest moral fault line.

Gaza, Destruction, and the Return of the Real

Two years after October 7, 2023, the truth can no longer be evaded: Gaza did not endure a war but a genocide. The report of the United Nations Independent International Commission of Inquiry, published on September 16, 2025, formally concludes that Israel has committed, and continues to commit, acts constituting genocide as defined by the 1948 Convention. The experts document, with evidence, the four legal criteria: “killing members of the group, causing serious bodily or mental harm, inflicting conditions of life calculated to bring about its destruction, imposing measures to prevent births,” with the intent to destroy, in whole or in part, the Palestinian people of Gaza.

The report dismantles the fiction of a “war”: these are not “disproportionate operations,” but a systematic campaign of destruction. Civilians were the target — bombings on evacuation zones, executions inside shelters, hospitals and schools razed, water and power infrastructures annihilated, the deliberate use of starvation as a weapon (the blockade of infant formula, fuel, and water). The report details the targeting of children — “including toddlers shot in the head and chest” —, the destruction of Gaza’s only in-vitro fertilization clinic, and the repeated use of sexual violence as a tool of domination. Even symbols of continuity — mosques, churches, cemeteries, universities — were deliberately obliterated.

The numbers defy language: over 50,000 dead, 83% civilians, 200,000 homes destroyed, and 1.5 million people displaced in a strip rendered uninhabitable. A military expert cited by the UN notes that Israel “dropped in one week more bombs than the United States did in an entire year in Afghanistan.” The report concludes: “There was no military necessity to justify this pattern of conduct. The people of Gaza, as a whole, were the target.”

What has been destroyed is not merely life, but the very condition of living. What collapses under the ruins is not a political entity — it is the possibility of inhabiting the world.
Yet precisely in this total negation appears the trace of survival: where the land is destroyed, memory expands.

A Global Diaspora, Mirror of Erasure

Le peuple sans carte : diaspora, conscience et reconnaissance palestinienne

Deux ans après le déclenchement du génocide à Gaza, l’État s’efface, mais le peuple demeure. Partout dans le monde, la diaspora palestinienne incarne une conscience qui refuse l’effacement.

François Vadrot, 7/10/2025 

Silhouette de Gaza, vide au cœur d’un ciel saturé d’étoiles. Autour du noir, la lumière : celle des vivants dispersés.

Le 7 octobre 2023, ce qui fut d’abord présenté comme une nouvelle « guerre » entre Israël et le Hamas marquait en réalité l’un des épisodes les plus violents d’un processus engagé depuis 1947 : celui de la destruction progressive du peuple palestinien. Deux ans plus tard, la fiction militaire s’est dissipée. Ce n’était pas une guerre, mais un anéantissement.

Et pourtant, au-delà des ruines, la Palestine demeure à travers sa diaspora : un peuple sans carte, mais non sans mémoire. C’est cette reconnaissance, celle du Peuple palestinien au même rang que le Peuple juif, qui dessine désormais la ligne de fracture morale du siècle.

Gaza, la destruction et le retour du réel

Deux ans après le 7 octobre 2023, la réalité ne peut plus être contournée : Gaza n’a pas connu une guerre, mais un génocide. Le rapport de la Commission internationale d’enquête indépendante des Nations unies, publié le 16 septembre 2025, conclut formellement qu’Israël a commis et continue de commettre des actes constitutifs de génocide au sens de la Convention de 1948. Les experts y documentent, preuves à l’appui, les quatre critères légaux : « tuer les membres du groupe, infliger des atteintes graves physiques ou mentales, infliger des conditions de vie destinées à entraîner sa destruction, empêcher les naissances », avec l’intention de détruire, en tout ou en partie, le peuple palestinien de Gaza.

Le rapport balaie la fiction d’une « guerre » : il ne s’agit pas d’« opérations disproportionnées », mais d’une entreprise de destruction systématique. La population civile fut la cible : bombardements sur les zones d’évacuation, exécutions dans les abris, hôpitaux et écoles rasés, infrastructures hydrauliques et électriques anéanties, usage de la faim comme arme (blocus du lait pour nourrissons, coupures de carburant et d’eau). Le document détaille aussi le ciblage d’enfants (« y compris des tout-petits, atteints à la tête et à la poitrine »), la destruction du seul centre de fécondation in vitro et l’usage répété de la violence sexuelle comme instrument de domination. Même les symboles de continuité, mosquées, églises, cimetières, universités, ont été délibérément pulvérisés.

Les chiffres dépassent tout ce que le langage peut contenir : plus de 50 000 morts, dont 83 % de civils, 200 000 logements détruits, un million et demi de personnes déplacées dans une enclave rendue inhabitable. Un expert militaire cité par l’ONU note qu’Israël « a largué en une semaine plus de bombes que les États-Unis en une année en Afghanistan ». Le rapport conclut : « Il n’y avait aucune nécessité militaire pour justifier ce schéma de conduite. Le peuple de Gaza, dans son ensemble, était la cible. »

Ce n’est donc pas seulement la mort, mais la condition de vie elle-même qui a été détruite. Ce qui s’effondre sous les ruines n’est pas une entité politique : c’est la possibilité d’habiter le monde.

Mais c’est justement dans cette négation absolue qu’apparaît la trace d’une survie : là où la terre est détruite, la mémoire s’étend.

Une diaspora mondiale, miroir de l’effacement

Depuis la Nakba de 1948, la Palestine se disperse et se recompose dans l’exil. Sur près de quinze millions de Palestiniens, plus de la moitié vivent hors de la terre d’origine. Six millions sont enregistrés comme réfugiés auprès de l’UNRWA : un peuple déraciné dont la condition d’exilé est devenue héréditaire.

06/10/2025

TIGRILLO L. ANUDO
Les flottilles qui sont kidnappées chaque jour

Tigrillo L. Anudo, 6 octobre 2025
Traduit par Tlaxcala

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Le monde change peu. Les schémas historiques se répètent. Le passé n’est jamais parti. La chosification des êtres humains continue. La colonisation est toujours à l’ordre du jour. La piraterie en eaux internationales renaît avec d’autres acteurs (qui a finalement gardé les aides et les biens des passagers de la flottille humanitaire en route vers Gaza ?). On qualifie de “terroristes” ceux qui entreprennent des actions en faveur de la justice.


L’arraisonnement de la Global Sumud Flotilla, qui transportait une aide humanitaire au peuple martyrisé de Gaza, est ce qui se produit quotidiennement dans de nombreux pays. Cela se passe en ce moment même en Équateur, au Pérou, en Argentine, où les politiques néolibérales soumettent la population à la faim, au manque d’accès à la santé, à l’éducation, au logement, à l’emploi — à une mort lente.

La différence, c’est qu’il ne s’agit pas de flottilles naviguant sur la mer. Ce sont des flottilles d’investissements sociaux, kidnappées dans des congrès et assemblées ploutocratiques corrompues. Cette pratique du capitalisme global est plus visible dans une nation envahie, massacrée et humiliée par l’idéologie sioniste : conception d’un État suprémaciste menant un nettoyage ethnique contre ceux qu’il considère comme “inférieurs” et “terroristes”.

Dans les pays cités, ce sont les droits humains d’autres ethnies (indigènes, afrodescendants, paysans, ouvriers métis) sont séquestrés. Des régimes dictatoriaux et répressifs y opèrent. Ils ne tuent pas avec des bombardiers ou l’intelligence artificielle, mais par la négation de la dignité humaine — ignominie invisibilisée par les médias capitalistes et les systèmes éducatifs programmant des analphabètes politiques.

Tout est lié. Daniel Noboa (Équateur), Dina Boluarte (Pérou) et Javier Milei (Argentine) sont alliés du gouvernement sioniste de Netanyahou. De même, Donald Trump et plusieurs dirigeants européens font affaire avec le régime israélien et défendent. Bien que certains gouvernements d’Europe aient verbalement condamné les actions terroristes de l’État israélien (comme l’Italie ou l’Espagne), ils ont fini par baisser la tête face au génocide. Ils manquent de courage. Ils craignent de sortir du club des puissants complices du monde.

Le gouvernement des USA suit l’idéologie sioniste, c’est son modèle. C’est l’allié naturel de ceux qui incarnent le capitalisme 2.0 : usure, contrôle bancaire et financier, industries lucratives, production d’armes, surveillance, espionnage, exploitation accrue du travail. Le capitalisme 2.0 fait progresser la technologie, mais régresser l’humanité.

Israël enseigne aux USA comment faire des affaires, en l’associant à des projets hôteliers sur le territoire palestinien. Ni le droit international ni les droits humains ne freinent le taux de profit. L’élite politique mondiale reste permissive face au génocide de Gaza, par intérêt économique et diplomatique.

Même les romans dystopiques du XXe siècle n’avaient pas imaginé l’utopie négative actuelle : un petit pays, armé jusqu’aux dents et soutenu par l’empire usaméricain, défend son “droit” à commettre un génocide. Il considère même l’envoi d’eau, de nourriture, de médicaments à Gaza comme des actes “terroristes” financés par le Hamas. Il impose un blocus maritime depuis 17 ans, condamnant Gaza à la soif, à la faim, au manque de soins, violant le droit maritime international. Qui se soucie de la Palestine ?

Comment affronter le danger que représente le terrorisme d’État d’Israël ? Les marches et les flottilles humanitaires sont plus symboliques qu’efficaces. Cependant, elles sont précieuses et doivent continuer car elles rendent visible l’infâme offensive d’une machine qui tue enfants et femmes. Il existe aussi des campagnes de boycott contre les entreprises qui financent le terrorisme de l’armée sioniste. Leur portée est limitée, mais elles s’ajoutent au cri pour la paix. Le président Petro a proposé une Armée de Salut de l’Humanité, mais il n’y a pas eu de réponse opportune pour la concrétiser. Le président Trump a annoncé un “plan de paix” recolonisateur pour freiner la “guerre” (il ne dit pas “génocide”) et administrer avec Tony Blair (tueur d’Asiatiques) la bande de Gaza. Une tromperie et une moquerie envers le monde. Ils annulent l’autodétermination des peuples d’un trait de plume, ils décident pour la Palestine.

Tout indique que le désordre qui détruit le droit international ne pourra être compensé que par l’usage de la force par de nouveaux acteurs audacieux. Les Houthis du Yémen, un pays pauvre ravagé par la guerre, ont osé lancer des drones et missiles vers Israël ; ils le font par solidarité avec la Palestine, pour se faire entendre comme nation ignorée et frappée, pour des motifs historiques et religieux, pour la stratégie, le calcul politique, et parce qu’ils ont la dignité et le courage qui manquent aux nations riches. Ces actions, ainsi que les réponses avec missiles supersoniques de l’Iran qui ont mis en pièces le Dôme de fer d’Israël, encouragent d’autres pays à intervenir pour arrêter les massacres impunis commis quotidiennement par les militaires fanatiques dirigés par Netanyahu. Israël n’est pas si invulnérable ; cela a été démontré. Et un pays minuscule comme le Yémen comprend qu’il peut jouer un rôle en contrôlant la mer Rouge, par où navigue une grande partie des combustibles et marchandises du commerce international. Dans un monde où sont violées les règles de coexistence et de respect entre nations, on autorise la continuation de ces violations par d’autres intéressés. Israël risque d’être effacé de la carte pour son défi persistant à la paix et à la moralité internationales.

Ahmed Rahma, Türkiye

Si l’armée israélienne s’arroge le droit de kidnapper des bateaux dans les eaux internationales, elle valide le fait que les Houthis attaquent les navires transportant des armes, marchandises ou combustibles par le détroit de Bab el-Mandeb, l’entrée sud de la mer Rouge, par où transitent les navires chargés de pétrole qui approvisionnent non seulement Israël, mais aussi l’Europe et les USA. Les navires de ce dernier pays souffriront aussi. Les prix du pétrole peuvent augmenter. L’économie mondiale pourrait être affectée. La loi de la jungle s’étend sur la planète ; un avenir incertain pourrait marquer les relations internationales.

La dispute des marchés et des routes commerciales mondiales place dans un jeu d’échecs la Russie, la Chine, l’UEurope et les USA. Aucun d’entre eux ne se soucie du sort de la Palestine. Ils se préoccupent de la manière dont ils se positionnent face à leurs adversaires. Chaque fois qu’un nouveau front de guerre s’ouvre pour les USA, Russes et Chinois en profitent. Ils veulent que les USA s’épuisent en aidant leurs partenaires israéliens. Voilà pourquoi ours et dragons n’entrent pas énergiquement en scène pour défendre la Palestine. C’est ainsi que fonctionne l’économie politique. De petits pays comme le Yémen et le Liban (Hezbollah) font plus pour les Gazaouis que les grandes puissances. Les gouvernements arabes ne parviennent pas non plus à s’entendre sur la manière d’aider leurs frères palestiniens, ni sur la façon de faire face au défi sioniste.

Seuls les peuples sauvent les peuples. D’autres initiatives seront indispensables pour freiner le génocide. Il n’y a aucune puissance militaire qui sauve des vies à Gaza. Aucun gouvernement n’ose intercéder pour les Palestiniens massacrés. Aucun ne veut “avoir des problèmes”, chacun regarde son propre intérêt. Jusqu’à présent, seule l’Indonésie a proposé 20 000 soldats pour une improbable armée de salut. Personne ne croit aux armées de salut.

Gaza est seule. Ses habitants continuent de tomber sous les balles assassines de Netanyahou. Après Hiroshima et Nagasaki, le génocide palestinien est le plus grand échec de l’humanité.
La coupole sioniste est déterminée à exterminer les habitants de Gaza.
Elle le fait depuis 1947, lorsque ses alliés britanniques les ont placés délibérément sur le territoire palestinien.
Sa haine et sa peur (manque d’amour) l’ont amenée à considérer tous les Palestiniens comme des terroristes.
Elle dit la même chose de ceux qui tentent de leur apporter de l’aide.
Le fascisme est en train de régner, et nous ne nous en sommes pas rendu compte.

 

TIGRILLO L. ANUDO
The Flotillas That Are Kidnapped Every Day

Tigrillo L. Anudo, October 6, 2025
Translated by Tlaxcala

Español Français Italiano عربية

The world changes little. Historical patterns repeat themselves. The past never left. The objectification of human beings continues. Colonization is the order of the day. Piracy in international waters is revived with other actors (who finally kept the aid and belongings of the occupants of the humanitarian flotilla bound for Gaza?). Those who undertake actions in favor of justice are labeled “terrorists.”

The hijacking of the Global Sumud Flotilla, which was carrying humanitarian aid to the tormented people of Gaza, is what happens every day in many countries. It is happening right now in Ecuador, Peru, Argentina, where neoliberal policies subject the population to hunger, lack of healthcare, education, housing, employment — to a slow death.

The difference is that these are not flotillas traveling by sea. They are flotillas of social investment, which remain kidnapped in plutocratic and corrupt Congresses and Assemblies. The difference lies in the fact that this practice of global capitalism becomes more visible in a nation invaded, massacred, and humiliated by Zionist ideology, the conception of a supremacist State that carries out ethnic cleansing against those it considers “inferior” and “terrorists.”

In the countries mentioned, the human rights of other ethnic groups (indigenous peoples, Afro-descendants, peasants, mestizo workers) are kidnapped; repressive and anti-democratic dictatorial regimes operate there. They do not kill with bomber planes and artificial intelligence, but with the denial of human dignity — an ignominy made invisible by corporate media and educational apparatuses that program political illiterates.

Everything is interconnected. Daniel Noboa (President of Ecuador), Dina Boluarte (President of Peru), and Javier Milei (President of Argentina) are allies of the Zionist government of Netanyahu. Like them, Donald Trump (President of the United States) and other presidents of European nations have business interests and defend the Israeli regime. Although some European governments verbally rejected the terrorist actions of the Israeli State in Palestine (among them Italy and Spain), they ended up bowing their heads before the genocide. There is no integrity in their rejection. They are afraid to assume upright positions; they do not want to leave the Club of the world’s powerful accomplices.

The United States government follows Zionist ideology; it is its point of reference. It is the natural ally of those who embody the most characteristic features of capitalism 2.0: usury, control of banking and the financial system, management of the most lucrative industries, production of weapons and surveillance technologies, espionage services and techniques for combating “internal enemies,” developments in artificial intelligence that increase labor exploitation and unemployment. Capitalism 2.0 advances technology and diminishes humanity.

Israel teaches the United States how to do business, involving it as a partner in an ambitious hotel project on Palestinian territory. Neither International Law nor Human Rights stop the rate of profit. The elitist political world continues, for the most part, to be very permissive toward the genocide in Gaza. It suits them. Invisible threads of commercial and diplomatic interests predominate in the agenda of foreign policy. Political economy prevails, not ethics nor international solidarity.

Not even the dystopian novels of the 20th century foresaw the negative utopia the world lives in today. A small country with a powerful army, backed by the U.S. empire, “defends” its right to commit genocide. Furthermore, it considers the act of bringing food, water, medicine, and other humanitarian aid to a besieged people as terrorist acts financed by Hamas. It grants itself permission to impose a maritime blockade on the Gaza Strip (for 17 years), subjecting it to thirst, hunger, and lack of medicine. It also allows itself to violate the right to the sea by boarding vessels in international waters.
Who cares about Palestine?

How to confront the danger posed by Israel’s State terrorism? Marches and humanitarian flotillas are more symbolic than effective. However, they are valuable and must continue because they make visible the infamous offensive of a machine that kills children and women. There are also boycott campaigns against companies that finance the terrorism of the Zionist army. Their reach is limited, but they add to the cry for peace. President Petro proposed an Army of Salvation of Humanity, but there was no timely response to make it a reality. President Trump announced a recolonizing “Peace Plan” to stop the “war” (he does not say genocide) and administer the Gaza Strip with Tony Blair (killer of Asians). A deception and mockery of the world. They cancel the self-determination of peoples with a stroke of the pen; they decide for Palestine.

Ahmed Rahma, Türkiye

Everything indicates that the disorder that destroys International Law can only be compensated by the use of force by new and daring actors. The Houthis of Yemen, a poor country devastated by war, have dared to launch drones and missiles at Israel; they do so out of solidarity with Palestine, to make themselves felt as a neglected and beaten nation, for historical-religious motives, for strategy, political calculation, and because they have the dignity and courage that rich nations lack. These actions, along with the supersonic missile responses from Iran that shattered Israel’s Iron Dome, are encouraging other countries to intervene to stop the massacres committed daily with impunity by the fanatical soldiers led by Netanyahu. Israel is not so invulnerable; it has already been demonstrated. And a tiny country like Yemen understands that it can play a role by controlling the Red Sea, through which navigates a large part of the fuel and goods of international trade. In a world where the rules of coexistence and respect between nations are violated, the continuation of such violations by other interested parties is authorized. Israel is risking being erased from the map because of its persistent defiance of peace and international morality.

If the Israeli army arrogates to itself the right to kidnap ships in international waters, it is validating the Houthis attacking ships carrying weapons, goods, or fuel through the Bab el-Mandeb Strait, the southern entrance to the Red Sea, through which pass ships loaded with oil that supply not only Israel but also Europe and the United States. The ships of this last country will also suffer. Oil prices may rise. The world economy could be affected. The law of the jungle is expanding across the planet; an uncertain future could mark international relations.

The dispute over markets and global trade routes is a chessboard for Russia, China, Europe, and the United States. None of them cares about the fate of Palestine. They are concerned with how they position themselves against their rivals. Each time a new war front opens for the U.S., Russians and Chinese take advantage of it. They are interested in seeing the U.S. exhausted by helping its Israeli partners. Hence, bears and dragons do not enter energetically to defend Palestine. That is how political economy works. Small countries like Yemen and Lebanon (Hezbollah) do more for Gazans than the great powers. Arab governments also fail to agree on how to support their Palestinian brothers or how to confront the Zionist challenge.

Only the peoples save the peoples. Other initiatives will be indispensable to halt the genocide. There is no military power that saves lives in Gaza. No government dares to intercede for the massacred Palestinians. None wants to “get into trouble”; each one looks to its own interest. So far, only Indonesia has offered 20,000 soldiers for an improbable army of salvation. No one believes in armies of salvation.

Gaza is alone. Its inhabitants continue to fall under the murderous bullets of Netanyahu. After Hiroshima and Nagasaki, the Palestinian genocide is the greatest failure of humanity.
The Zionist leadership is determined to exterminate the people of Gaza. It has been doing so since 1947, when its British partners deliberately settled them in Palestinian territory.
Their hatred and fear (lack of love) have led them to consider all Palestinians as terrorists.
They say the same about those who try to bring them aid.
Fascism is reigning, and we have not realized it.

TIGRILLO L. ANUDO
Le flottiglie che vengono sequestrate ogni giorno


Tigrillo L. Anudo, 6 ottobre 2025
Tradotto da Tlaxcala

Español English Français عربية

Il mondo cambia poco. Si ripetono schemi storici. Il passato non se n’è mai andato. La cosificazione degli esseri umani continua. La colonizzazione è all’ordine del giorno. La pirateria nelle acque internazionali rinasce con altri attori (chi si è infine tenuto gli aiuti e gli averi degli occupanti della flottiglia umanitaria diretta a Gaza?). Vengono definiti “terroristi” coloro che intraprendono azioni a favore della giustizia.


Il sequestro della Flottiglia Globale Sumud, che portava aiuti umanitari al popolo tormentato di Gaza, è ciò che accade quotidianamente in molti paesi. Sta accadendo proprio ora in Ecuador, Perù, Argentina, dove le politiche neoliberiste sottomettono la popolazione alla fame, alla mancanza di assistenza sanitaria, di istruzione, di alloggio, di lavoro — a una morte lenta.

La differenza è che non si tratta di flottiglie che viaggiano per mare. Sono flottiglie di investimento sociale che restano sequestrate nei Congressi e nelle Assemblee pluto­cratiche e corrotte. La differenza sta nel fatto che questa pratica del capitalismo globale diventa più visibile in una nazione invasa, massacrata e umiliata dall’ideologia sionista, concezione di uno Stato suprematista che realizza una pulizia etnica contro coloro che considera “inferiori” e “terroristi”.

Nei paesi menzionati sono sequestrati i diritti umani di altre etnie (indigeni, afrodiscendenti, contadini, operai meticci), operano regimi dittatoriali, repressivi e antidemocratici. Non uccidono con aerei bombardieri e intelligenza artificiale, ma con la negazione della dignità umana, ignominia resa invisibile dai mezzi di comunicazione imprenditoriali e dagli apparati educativi che programmano analfabeti politici.

Tutto è articolato. Daniel Noboa (presidente dell’Ecuador), Dina Boluarte (presidente del Perù) e Javier Milei (presidente dell’Argentina) sono alleati del governo sionista di Netanyahu. Come loro, Donald Trump (presidente degli Stati Uniti) e altri presidenti di nazioni europee fanno affari con il regime di Israele che difendono. Anche se alcuni governi europei hanno respinto a parole le azioni terroristiche dello Stato israeliano in Palestina (tra questi Italia e Spagna), hanno finito per abbassare la testa di fronte al genocidio. Non c’è fermezza nel rifiuto. Hanno paura di assumere posizioni decise, non vogliono uscire dal Club dei potenti complici del mondo.

Il governo degli USA segue l’ideologia sionista, è il suo riferimento. È l’alleato naturale di coloro che incarnano ciò che è più caratteristico del capitalismo 2.0: usura, controllo delle banche e del sistema finanziario, gestione delle industrie più redditizie, produzione di armi e tecnologie di sorveglianza, servizi di spionaggio e tecniche di combattimento contro i “nemici interni”, sviluppi di Intelligenza Artificiale che aumentano lo sfruttamento del lavoro e la disoccupazione. Il capitalismo 2.0 fa avanzare la tecnologia e arretra l’umanità.

Israele insegna agli USA come fare affari, coinvolgendoli come partner in un ambizioso progetto alberghiero in territorio palestinese. Né il Diritto Internazionale né i Diritti Umani fermano il tasso di profitto. Il mondo politico elitario continua, in gran parte, a essere molto permissivo con il genocidio a Gaza. Conviene loro. Sono i fili invisibili degli interessi commerciali e diplomatici che predominano nell’agenda delle politiche estere. Prevale l’economia politica, non l’etica né la solidarietà internazionale.

Nemmeno i romanzi distopici del XX secolo avevano previsto l’utopia negativa che il mondo vive oggi. Un piccolo paese con un esercito potente, sostenuto dall’impero usamericano, “difende” il proprio diritto a commettere un genocidio. Inoltre, considera l’atto di portare cibo, acqua, medicine e altri aiuti umanitari a un popolo bloccato come atti terroristici finanziati da Hamas. Si concede il permesso di imporre un blocco marittimo alla Striscia di Gaza (da 17 anni), sottomettendola alla sete, alla fame e alla mancanza di medicinali. Si permette anche di violare il diritto al mare abbordando imbarcazioni che si trovano in acque internazionali.

A chi importa la Palestina?

Come affrontare il pericolo rappresentato dal terrorismo di Stato di Israele? Le marce e le flottiglie umanitarie sono più simboliche che efficaci. Tuttavia, sono preziose e devono continuare, perché rendono visibile l’infame offensiva di una macchina che uccide bambini e donne. Esistono anche campagne di boicottaggio contro le imprese che finanziano il terrorismo dell’esercito sionista. Anche la loro portata è limitata, ma si aggiungono al clamore per la pace. Il presidente Petro ha proposto un Esercito di Salvezza dell’Umanità, ma non c’è stata una risposta tempestiva per realizzarlo. Il presidente Trump ha annunciato un “Piano di Pace” recolonizzatore per fermare la “guerra” (non dice genocidio) e amministrare la Striscia di Gaza con Tony Blair (assassino di asiatici). Un inganno e una beffa per il mondo. Annullano l’autodeterminazione dei popoli con un colpo di penna, decidono per la Palestina.

Ahmed Rahma, Türkiye

Tutto indica che il disordine che distrugge il Diritto Internazionale potrà essere compensato solo con l’uso della forza da parte di nuovi e audaci attori. Gli Houthi dello Yemen, un paese povero devastato dalla guerra, hanno osato lanciare droni e missili su Israele; lo fanno per solidarietà con la Palestina, per farsi sentire come nazione ignorata e colpita, per motivi storico-religiosi, per strategia, per calcolo politico, perché hanno la dignità e il coraggio che mancano alle nazioni ricche. Queste azioni, insieme alle risposte con missili supersonici dell’Iran che hanno fatto a pezzi la Cupola di ferro di Israele, stanno incoraggiando altri paesi a intervenire per fermare i massacri impuniti che ogni giorno commettono i militari folli guidati da Netanyahu. Israele non è così invulnerabile, è già stato dimostrato. E un paese minuscolo come lo Yemen capisce di poter giocare un ruolo controllando il Mar Rosso, attraverso il quale naviga gran parte dei combustibili e delle merci del commercio internazionale. In un mondo dove si violano le regole della convivenza e del rispetto tra le nazioni, si autorizza la continuazione di tali violazioni da parte di altri interessati. Israele rischia di essere cancellato dalla mappa per la sua persistente sfida alla pace e alla moralità internazionale.

Se l’esercito israeliano si arroga il diritto di sequestrare navi in acque internazionali, sta legittimando che gli Houthi attacchino le navi che trasportano armi, merci o combustibili attraverso lo Stretto di Bab el-Mandeb, l’entrata sud del Mar Rosso, attraverso cui passano le navi cariche di petrolio che riforniscono non solo Israele, ma anche Europa e Stati Uniti. Anche le navi di quest’ultimo paese soffriranno. I prezzi del petrolio possono aumentare. L’economia mondiale potrebbe essere colpita. La legge della giungla si espande sul pianeta; un futuro incerto potrebbe segnare le relazioni internazionali.

La disputa dei mercati e delle rotte commerciali mondiali è una partita a scacchi tra Russia, Cina, Europa e Stati Uniti. Nessuno di loro si preoccupa del destino della Palestina. Si preoccupano di come si posizionano di fronte ai loro avversari. Ogni volta che si apre un nuovo fronte di guerra per gli Stati Uniti, russi e cinesi ne approfittano. Sono interessati a vedere gli USA logorarsi aiutando i loro soci israeliani. Ecco perché orsi e draghi non entrano con forza a difendere la Palestina. È così che funziona l’economia politica. Piccoli paesi come lo Yemen e il Libano (Hezbollah) fanno di più per i gazawi che le grandi potenze. I governi arabi non riescono nemmeno a mettersi d’accordo su come sostenere i loro fratelli palestinesi, né su come affrontare la sfida sionista.

Solo i popoli salvano i popoli. Altre iniziative saranno indispensabili per fermare il genocidio. Non esiste potere militare che salvi vite a Gaza. Nessun governo osa intercedere per i palestinesi massacrati. Nessuno vuole “mettersi nei guai”, ciascuno guarda al proprio interesse. Finora, solo l’Indonesia ha offerto 20.000 soldati per un improbabile esercito di salvezza. Nessuno crede negli eserciti di salvezza.

Gaza è sola. I suoi abitanti continuano a cadere sotto i proiettili assassini di Netanyahu. Dopo Hiroshima e Nagasaki, il genocidio palestinese è il più grande fallimento dell’umanità.
La cupola sionista è determinata a sterminare gli abitanti di Gaza.
Lo fa dal 1947, quando i suoi alleati britannici li posizionarono deliberatamente nel territorio palestinese.
Il loro odio e la loro paura (mancanza di amore) li hanno portati a considerare tutti i palestinesi come terroristi.
Dicono lo stesso di coloro che cercano di portare loro aiuti.

Il fascismo sta regnando, e non ce ne siamo accorti.