Israël ne
commet pas un holocauste contre le peuple palestinien. Cependant, au cours des
19 derniers mois, il s’en est rapproché à une vitesse effrayante. Cela doit
être dit, et avec encore plus d’insistance aujourd’hui.
Des
personnes en deuil lors des funérailles de Palestiniens tués dans des frappes
israéliennes, à l’hôpital Al-Ahli Arabi, dans la ville de Gaza,
mercredi. Photo Dawoud Abu Alkas/Reuters
Comme chaque
année, je me tiendrai au garde-à-vous lorsque la sirène retentira, et mes
pensées vagabonderont. Elles passeront du souvenir de ma grand-mère et de mon
grand-père, Sophie et Hugo Löwy, dont j’ai vu les
noms gravés sur le mur commémoratif du vieux cimetière juif de Prague, aux
images de Gaza, qui ne me quittent pas.
Depuis mon
enfance, pendant que retentissaient les sirènes, j’ai toujours imaginé un grand
incendie consumant tout. Avant la guerre de Gaza, j’imaginais des Juifs brûler
dans les flammes ; cette année, je verrai aussi les bébés brûlés vifs la
semaine dernière dans leur tente à Khan Younès, et avec eux des milliers d’enfants,de femmes et d’hommes qu’Israël a tués sans pitié.
Comment
est-il possible de se tenir au garde-à-vous aujourd’hui sans penser à l’enquête
effrayante de Yaniv Kubovich sur l’exécution de 15 secouristes palestiniens par des soldats israéliens, qui
les ont abattus de sang-froid, puis ont écrasé leurs ambulances et enterré les
corps dans le sable ? Sans penser au résident de Sinjil, en Cisjordanie, dont
la maison a été incendiée par des colons, après quoi des soldats sont venus lui
lancer des gaz lacrymogènes jusqu’à ce qu’il ait une crise cardiaque et meure,
comme l’a rapporté Hagar Shezaf mercredi ? Sans
penser à la communauté pastorale d’Umm al-Khair, dans les collines du sud d’Hébron,
et aux pogroms incessants que ces gens pacifiques subissent de la part de l’armée
et des colons, qui ont uni leurs forces pour les expulser de leurs terres ?
Comment ne pas penser à l’article courageux et choquant d’Orit Kamir (Haaretz
hébreu, 22 avril) sur les Israéliens qui se taisent sur cette guerre, ce qui,
selon elle, leur enlève le droit de se plaindre des Allemands qui ont fait de
même, et être d’accord avec chaque mot ? Ou à l’article tout aussi choquant de
Daniel Blatman sur les enfants de Gaza et les enfants de l’Holocauste (Haaretz
hébreu, 23 avril) ? Il écrit que le jour où les combats ont repris à Gaza
restera gravé dans l’histoire juive comme un jour d’infamie. On ne peut qu’espérer
que ce sera le cas.
« J’étudie l’Holocauste
depuis 40 ans », écrit Blatman. « J’ai lu d’innombrables témoignages sur le
génocide le plus horrible qui ait jamais existé, celui du peuple juif et d’autres
victimes. Cependant, je n’aurais jamais pu imaginer, même dans mes pires
cauchemars, que je lirais un jour des récits sur des massacres commis par l’État
juif qui me rappellent de manière effrayante les témoignages des archives de
Yad Vashem. »
Il ne s’agit
pas d’une comparaison avec l’Holocauste, mais d’un terrible avertissement sur
la direction que prennent les choses. Ne pas y penser aujourd’hui, c’est trahir
la mémoire de l’Holocauste et de ses victimes. Ne pas penser à Gaza aujourd’hui,
c’est renoncer à son humanité et profaner la mémoire de l’Holocauste. C’est un
signe avant-coureur de ce qui nous attend.
Le frère de
Zain Hijazi, un enfant de quatre ans tué lundi lors du bombardement israélien d’un
campement de tentes pour Palestiniens déplacés par le conflit, au Jazira Club
de Gaza. Photo AFP/Omar Al-Qattaa
En Israël,
les gens ont tendance à affirmer que le 7 octobre est la pire catastrophe qui
ait frappé le peuple juif depuis l’Holocauste. Il s’agit bien sûr d’une
comparaison perverse qui dévalorise la mémoire de l’Holocauste. Il n’y a aucune
similitude entre l’attaque meurtrière et ponctuelle du 7 octobre et l’Holocauste.
Mais ce qui a suivi évoque bel et bien ce souvenir.
Il n’y a pas
d’Auschwitz ou de Treblinka à Gaza, mais il y a des camps de concentration. Il
y a aussi la famine, la soif, le transfert de personnes d’un endroit à l’autre
comme du bétail et le blocus des médicaments.
Ce n’est pas
encore l’Holocauste, mais l’un de ses éléments fondamentaux est en place depuis
longtemps : la déshumanisation des victimes qui s’est installée chez les nazis
souffle désormais avec force en Israël. Depuis la reprise de la guerre, quelque
1 600 Palestiniens ont été tués à Gaza. Il s’agit d’un bain de sang, pas d’un
combat. Cela se passe non loin de chez nous, perpétré par les meilleurs de nos
fils et filles. Cela se passe dans le silence et l’indifférence écœurante de la
plupart des Israéliens.
Ariel
Rubinstein, lauréat du prix Israël, a publié un article profond et inspirant
(Haaretz hébreu, 22 avril), dans lequel il explique pourquoi il ne se mettra
pas au garde-à-vous cette année lorsque retentira la sirène. Je me tiendrai
debout et je penserai à ma grand-mère et à mon grand-père, mais surtout à Gaza.
“Mort
des innocents” : peinture murale de l’artiste norvégien Töddel à Bergen,
Norvège, juillet 2004. Les établissements d’enseignement
supérieur de cette ville ont coupé leurs relations avec leurs homologues
israéliens. L’œuvre a été évidemment attaquée comme “antisémite” par les
organisations sionistes. « Représenter une victime de l’Holocauste avec un
keffieh est une grave déformation de l’histoire », a déclaré le Congrès juif
européen dans un communiqué. « De tels actes ne constituent pas une critique
sincère, mais des représentations profondément antisémites et offensantes qui
portent atteinte à la mémoire de l’Holocauste ».
Mais l’auteur de la fresque, l’artiste de rue norvégien anonyme Töddel, défend
son œuvre, expliquant à l’Agence télégraphique juive qu’il a choisi Anne Frank
précisément en raison de son respect pour l’histoire de l’Holocauste.
Töddel a déclaré ne pas être juif, mais avoir lu plusieurs fois le journal d’Anne
Frank et visité les camps d’extermination d’Auschwitz-Birkenau avec ses
enfants.
« Anne Frank est un symbole d’innocence », a déclaré l’artiste. « Comme les
enfants et les femmes de Gaza, elle a souffert et est morte à cause de son
origine ethnique et de sa religion, et parce qu’elle se trouvait au mauvais
endroit au mauvais moment. » [NdT]
Cette
autre œuvre murale, de l’artiste de rue aleXsandro Palombo* à Milan, Piazza
Castello (novembre 2023) reflète bien la confusion mentale « intersectionnelle »
régnant en Europe. « La fureur antisémite déclenchée par le Hamas submerge les
Juifs partout dans le monde. Cette horreur qui resurgit du passé doit nous
faire réfléchir tous, car elle menace la liberté, la sécurité et l'avenir de
chacun d'entre nous. Le terrorisme est la négation même de l'humanité et n'a
rien à voir avec la résistance. Il nous utilise pour nous diviser et nous
entraîner dans l'abîme de son mal, dans un tourbillon infernal sans fin. Il ne
pourra y avoir de paix tant que le terrorisme ne sera pas éradiqué. Le
légitimer, c'est condamner à mort l'humanité tout entière » : dixit l’artiste,
dont le travail de commande s’inscrivait dans une série intitulée « Innocence,
haine et espérance ». L’Ann Frank de droite est devenue israélienne, celle
de gauche palestinienne, brûlant un drapeau du Hamas. Les intervenants anonymes
qui ont recouvert l’Ann Frank israélisée ont respecté celle de gauche, ne
comprenant sans doute pas le message qu’elle véhiculait : que les
résistants de Gaza sont les nouveaux nazis. [NdT] *Né en
1973 dans Pouilles, milanais depuis 1992, l'artiste anonyme se présente comme
un “travailleur humanitaire” ayant œuvré entre autres à la Croix Rouge, à
l'aide aux réfugiés albanais et à la « lutte contre le trafic de drogue
dans le détroit de Gibraltar » menée par...la marine militaire italienne.
Si
chiama Elnet, acronimo di European Leadership Network, da non confondere con
ELN, acronimo dell'altro European Leadership Network, un think tank
“rispettabile” creato nel 2011 e con sede a Londra. Elnet non ha nulla di
rispettabile: è una macchina da guerra israelo-yankee creata nel 2007 dopo la
seconda Intifada per intossicare l'opinione pubblica occidentale con la più
pura hasbara [propaganda] sionista. Obiettivo principale: i parlamentari
nazionali dell’UE e gli eurodiputati. Dopo il 7 ottobre 2023, Elnet ha
organizzato 20 viaggi in Israele per 300 parlamentari europei e britannici. Ma
Elnet ha anche diversificato le sue operazioni, organizzando viaggi in Terra
Promessa per militari, industriali e grandi intellettuali, tra cui
Bernard-Henri Lévy e Michel Onfray, senza dimenticare l'inimitabile
svizzero-catalano Manuel Carlos Valls i Galfetti, nonché viaggi di politici e
militari israeliani in Europa. Tra i parlamentari, si rastrella ampiamente, dai
conservatori agli ecologisti, passando per i liberali e i socialdemocratici,
dai lituani ai portoghesi, passando per gli ungheresi, i rumeni, i francesi, i
tedeschi, gli italiani, ecc. Di seguito alcuni documenti su questa impresa di acquisto (a basso prezzo) delle coscienze. --Ayman El Hakim
Elnet, un agente di influenza filoisraeliano nel cuore del Parlamento
francese
Dal 2017, questa lobby
ha inviato in Israele, spese pagate, un centinaio di parlamentari. Il suo
amministratore delegato sostiene di aver fatto «più del [suo] dovere» nel
sostenere «l'immensa maggioranza» dell'Assemblea nazionale e del Senato nei
confronti dello Stato ebraico dal 7 ottobre.
Nelle foto posano
sorridenti davanti al Muro del Pianto, concentrati in una sala riunioni del
ministero degli Esteri israeliano o con espressione grave durante una visita a
un kibbutz attaccato da Hamas il 7 ottobre... Nel corso degli anni, queste
immagini di deputati e senatori francesi sono apparse a decine sul sito web di
Elnet – acronimo di «European Leadership Network» , un'associazione ben nota
alla maggior parte dei parlamentari che ricevono regolarmente le sue e-mail con
inviti a viaggi in Israele.
Sulla carta, questi soggiorni, interamente
finanziati da Elnet – occorrono 4.000 euro per quattro giorni, hotel e viaggio
in aereo compresi –, hanno tutto per attirare i politici: offrono incontri “di
alto livello” con intellettuali, ambasciatori o ufficiali dell'esercito
israeliano, ma anche visite alla Knesset, al memoriale di Yad Vashem o alle
basi militari al confine con la Palestina...
”Con la vostra presenza, contribuirete a rafforzare le relazioni
strategiche bilaterali tra due paesi [...] che condividono gli stessi valori
[e] hanno gli stessi nemici”, scriveva
l'organizzazione nell'estate del 2021 in una mail inviata a trentaquattro
parlamentari macronisti, Les Républicains (LR), centristi e socialisti, alla
vigilia della loro partenza per lo Stato ebraico. Un viaggio durante il quale
hanno potuto incontrare un ex numero due del Mossad per discutere delle
questioni di sicurezza del Paese, o Benjamin Netanyahu, allora capo dell'opposizione,
che ha riassunto in una sola parola la ricetta del «miracolo israeliano»: il
«capitalismo».
Nel marzo 2023, quindici
deputati LR si sono recati nuovamente a Gerusalemme per ascoltare, tra l'altro,
un comandante della polizia che ha presentato loro il sistema di
videosorveglianza con riconoscimento facciale della città vecchia e per
guardare con lui il video di un attentato compiuto poche settimane prima dai
palestinesi. Due mesi prima, mentre si moltiplicavano le manifestazioni contro
la controversa riforma della giustizia di Netanyahu, era stata la volta dei
deputati macronisti di ascoltare un deputato del Likud assicurare loro che il
governo non avrebbe in alcun caso leso le libertà fondamentali…
Dopo il 7 ottobre, Elnet
ha rafforzato la sua azione. Solo otto giorni dopo i massacri commessi da
Hamas, l'organizzazione ha inviato dieci deputati LR e Renaissance – insieme a
Manuel Valls, recentemente nominato ministro d’oltremare [colonie] – a visitare
la base militare di Shurah, a sud di Tel Aviv, dove giacevano i corpi di 300
vittime non ancora identificate, a incontrare le famiglie degli ostaggi e a
parlare con i sopravvissuti all'ospedale Ichilov. «Mentre l'attenzione dei
media si concentra sulle immagini della distruzione a Gaza, è ancora più
importante che i decisori europei vedano la realtà sul campo dal punto di vista
israeliano per contribuire a mantenere il necessario sostegno da parte dei
principali alleati europei», ha commentato Elnet dopo la visita.
Nel gennaio 2024, mentre
il numero dei morti a Gaza sfiorava i 25.000, una delegazione di 22 senatori,
tra cui Francis Szpiner, Loïc Hervé e Françoise Gatel, ministro dei governi
Barnier e Bayrou, ha pubblicato un editoriale al ritorno dal viaggio con Elnet:
«Questo viaggio ha rafforzato il nostro attaccamento alla società israeliana
e la nostra profonda convinzione che Israele [...] sia in prima linea in una
guerra di civiltà contro la barbarie», hanno scritto.
Un lungo lavoro di influenza
Creata nel 2010, la
sezione francese di Elnet – che ha anche sedi in Belgio, Regno Unito, Germania
e Italia – ha sede a pochi metri dall'Assemblea Nazionale, in rue
Saint-Dominique. Una posizione strategica per l'ONG, che dichiara di essere
finanziata «al 100%» da contributi privati (vedi allegati) e che ha l'ambizione
di «rafforzare il dialogo diplomatico, politico e strategico tra Francia e
Israele».
Dietro questo obiettivo,
Elnet fatica a nascondere la sua simpatia per il governo di estrema destra
guidato da Netanyahu. Ancora di più dall'inizio della guerra a Gaza, che
diverse organizzazioni internazionali, tra cui Amnesty International,
definiscono ormai un «genocidio». «È una lobby che ha una certa importanza»,
riassume il senatore socialista Rachid Temal, autore di un rapporto pubblicato
a luglio sulle influenze straniere, che sottolinea che «l'associazione, come
tutte le altre lobby, ha il diritto di esercitare la propria influenza purché
lo dichiari».
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Una regolarizzazione
molto tardiva presso l'HATVP
Nonostante la legge
Sapin del 2016 sulla lotta alla corruzione, che obbliga i rappresentanti di
interessi a registrarsi come tali presso l'Alta Autorità per la trasparenza
della vita pubblica (HATVP), Elnet ha impiegato otto anni per registrarsi
presso l'istituzione.
Un'incongruenza che non
era sfuggita alla senatrice UDI Nathalie Goulet che, durante le discussioni
sulle influenze straniere al Palazzo del Lussemburgo quest'estate, aveva
osservato che «alcuni organismi che invitano regolarmente i parlamentari in
viaggio [...] non figurano nell'elenco di queste lobby, Elnet per non citarne
uno».
Interrogata il 21
novembre da Mediapart sui motivi per cui non si era ancora dichiarata
all'HATVP, l'associazione ha risposto: «Non ritenevamo di rientrare nella
categoria dei rappresentanti di interessi. Al fine di garantire la nostra
conformità alla legge, abbiamo incontrato l'HATVP e abbiamo concordato con i
suoi responsabili che dovevamo dichiararci come tali. La procedura è quindi in
corso». Contattata a sua volta su questo punto, l'HATVP ha dichiarato di «non
poter fornire ulteriori informazioni». Per una fortunata coincidenza, Elnet è
finalmente apparsa nel registro... cinque giorni dopo la nostra richiesta.
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Il 23 settembre, in
un'intervista al media online Qualita, un canale destinato ai francesi
immigrati in Israele, il presidente di Elnet-France, Arié Bensemhoun, si è
apertamente congratulato per l'influenza della sua organizzazione sul
microcosmo politico francese.
«Rimango relativamente ottimista sulla capacità di cambiare i parametri del
discorso diplomatico», ha affermato. Da un lato c'è la diplomazia ufficiale,
dall'altro c'è la diplomazia parlamentare. Ricordo che la stragrande
maggioranza del parlamento [francese] sostiene Israele [...] nella sua lotta
contro Hamas e Hezbollah, e questo è il risultato di decenni di lavoro svolto
da alcuni, da altri, noi abbiamo fatto più che la nostra parte”.
Di fatto, dal 2017, i
dibattiti sul conflitto israelo-palestinese hanno gradualmente cambiato tono in
un'Assemblea nazionale che fino ad allora aveva mostrato una linea piuttosto
benevola nei confronti della causa palestinese, in sintonia con il Quai d'Orsay.
Tra il voto, nel 2019, di una risoluzione che condanna qualsiasi discorso «
antisionista » in quanto automaticamente antisemita, l'accusa, in piena aula,
contro l'avvocato franco-palestinese Salah Hamouri nel 2022, le dimissioni del
presidente del gruppo Francia-Palestina, privato della parola durante un
dibattito sull'« apartheid » in Israele, e il “sostegno incondizionato” allo
Stato ebraico decretato dalla presidente dell'Assemblea nazionale Yaël
Braun-Pivet nel 2023, è poco dire che l'atmosfera è cambiata.
Da qui a vedere la mano
di Elnet? L'associazione non ha comunque perso tempo per influenzare le
rappresentanze dei parlamentari francesi negli ultimi anni. Interrogata da
Mediapart, l'ONG dichiara di «non tenere i conti», ma stando alle dichiarazioni
ufficiali dei deputati e dei senatori – tenuti a rendere pubblica «ogni
accettazione di un invito a un viaggio da parte di una persona giuridica o
fisica di cui hanno beneficiato in ragione del loro mandato» , dal 2017 sono
stati organizzati 55 viaggi per deputati e 46 per senatori.
A queste cifre si
aggiungono i viaggi di andata e ritorno effettuati ma non dichiarati: in
totale, un centinaio di parlamentari sono così partiti per Israele con Elnet,
che è diventata di gran lunga la prima organizzazione a esercitare influenza
attraverso i viaggi dei parlamentari.
Tifosi nella
Macronia e tra le fila della LR
Alcuni parlamentari sono
persino diventati habitué di Elnet. Tra i macronisti, la deputata di
Renaissance des Français d'Israël, Caroline Yadan, ma anche la sua collega
dell'Hauts-de-Seine Constance Le Grip o ancora il ministro degli Affari europei
Benjamin Haddad hanno effettuato diversi viaggi di andata e ritorno. Ferventi
difensori del “diritto di Israele a difendersi” dal 7 ottobre, tutti
appartengono al gruppo di amicizia Francia-Israele e assumono una forma di
proselitismo filoisraeliano nelle file del campo presidenziale.
È anche il caso dell'ex
presidente del gruppo di amicizia Francia-Israele (dal 2019 al 2023), oggi
ministro delegato per la parità tra donne e uomini e la lotta contro le
discriminazioni, Aurore Bergé, che è stata una delle prime a beneficiare dei
viaggi Elnet. Nel luglio 2018, subito dopo il suo ingresso al Palais-Bourbon,
la giovane deputata degli Yvelines ha fatto parte di una delegazione Elnet di
trentuno parlamentari ricevuti per una discussione definita “costruttiva” con
Benjamin Netanyahu.
Da allora, colei che
giudica questa associazione “utile per combattere il flagello
dell'antisemitismo, tanto più in questo momento in cui sta riemergendo”, è
tornata almeno due volte con Elnet. L'ultimo viaggio risale al 7 ottobre 2024,
in occasione delle commemorazioni degli attacchi mortali di Hamas, insieme ai
colleghi Caroline Yadan e Sylvain Maillard. Dal luogo del massacro del festival
Nova, hanno colto l'occasione per difendere una posizione pienamente conforme a quella del Ministero degli Affari Esteri in merito alla fornitura di armi a Israele.
Sempre a destra, Elnet
trova diversi altri sostenitori, come il vicepresidente (UDI) del Senato Loïc
Hervé, Meyer Habib, “amico personale” di Netanyahu, ma anche i deputati LR
Michèle Tabarot, Roger Karoutchi, Karl Olive – oggi vicino a Emmanuel Macron –
o Pierre-Henri Dumont. L'ex presidente della commissione affari internazionali
dell'Assemblea – che ha perso il suo seggio nel 2024 – non ha mai esitato a
farsi ambasciatore dell'organizzazione: «È un onore far parte della delegazione
di Elnet», ha recentemente affermato in un messaggio calibrato, debitamente
diffuso sui social network dall'organizzazione.
Al contrario, molti
deputati non apprezzano le insistenti richieste di Elnet. Il deputato
macronista Ludovic Mendès riferisce di essere stato avvicinato dal CEO di
Elnet-France due anni fa, durante una cena del Crif (Consiglio rappresentativo
delle istituzioni ebraiche di Francia). Ma «non se ne parla di andare da
nessuna parte con un'organizzazione finanziata da chissà chi e che promuove una
linea religiosa o politica», assicura a Mediapart. Quando vado in Israele,
voglio poter andare dove voglio, anche dalla parte palestinese”. Anche un'ex
deputata vicina a Gabriel Attal racconta di aver rifiutato le proposte
dell'ONG: ‘Ho un'etica’, dice.
Tra le fila socialiste,
anche l'ex deputata Valérie Rabault e il deputato Jérôme Guedj, entrambi membri
del gruppo Francia-Israele all'Assemblea, hanno deciso di non rispondere alle
richieste di Elnet, per paura di potenziali «ingerenze». Il deputato Liot
(Libertà, indipendenti, oltremare e territori), ex vicepresidente del
Palais-Bourbon incaricato delle questioni deontologiche, David Habib, ha invece
deciso di giocare a carte scoperte: ha effettivamente partecipato a un viaggio
con Elnet, ma ha pagato tutte le spese di tasca propria.
Rimangono infine i
partecipanti che accettano i viaggi ma dicono di “non essere ingannati” sui suoi
obiettivi. “Elnet fa soft power e chiaramente non è lì per portare un messaggio
critico su Israele. Ma questi viaggi rimangono interessanti”, ritiene il
macronista Mounir Belhamiti, membro della commissione difesa dell'Assemblea
nazionale, che si è recato una volta in Israele al momento della legge di
programmazione militare, ma ha rifiutato di tornarci dopo il 7 ottobre.
Una posizione condivisa
dal suo collega Christophe Marion, che si è recato due volte in Israele con
Elnet: «È un po' come i viaggi in URSS negli anni '30, sorride, anche se
permette di comprendere meglio la complessa situazione nella regione. Non ho
problemi ad andarci, purché non mi venga chiesto di sostenere determinate
posizioni al mio ritorno». Tuttavia, il politico riconosce che probabilmente si
porrebbe più domande se l'organizzazione gli proponesse di tornarci oggi.
Il bersaglio dell'«estrema sinistra»
Definendosi un «think
tank per il dialogo strategico tra Francia e Israele», Elnet assicura di
limitarsi a promuovere «la democrazia, la libertà, la giustizia e la pace» in
modo «indipendente» e «apolitico».
Arié Bensemhoun,
presidente di Elnet-France, non parla però d'altro che di politica. Sia su
Radio J, dove tiene una rubrica regolare, sia su CNews, è ben lungi dall'avere
una visione « apolitica » del conflitto in Medio Oriente.
Così, all'indomani della
decisione dei giudici della Corte penale internazionale (CPI) di emettere un
mandato di arresto internazionale contro il primo ministro israeliano, ha
scritto su X: «Le accuse mosse [...] non si basano su nulla, nessuna prova,
se non le false affermazioni delle ONG al soldo degli islamisti e dei
terroristi di Hamas e dell'Autorità palestinese [...]. Come un tempo davanti ai
nazisti, le nazioni si sono piegate davanti agli islamisti che vogliono
distruggere le nostre società libere e democratiche».
A metà settembre, mentre
l'Unicef contava più di 43.000 morti, tra cui oltre 14.100 bambini nella
Striscia di Gaza, Arié Bensemhoun spiegava anche su Radio J che «i civili
palestinesi che ci vengono presentati come innocenti non sono tutti innocenti.
Nessuno può immaginare che i nazisti abbiano potuto fare tutto ciò che hanno
fatto senza che tutto o parte del popolo fosse complice. È la stessa cosa per i
palestinesi di Gaza», affermava colui che da un anno denuncia «le ONG vendute
ad Hamas».
In Francia, attacca
anche gli «islamisti», gli «estremisti di sinistra» e altri «wokisti».
«L'estrema sinistra» rimane infatti il bersaglio privilegiato dell'ex
presidente dell'Unione degli studenti ebrei di Francia (UEJF) di Tolosa (Alta
Garonna), a cominciare da La France insoumise (LFI) e dalla sua «ossessione
antiebraica» che Arié Bensemhoun critica aspramente nei suoi editoriali.
Qualche giorno fa è stato Dominique de Villepin a farne le spese, come
testimonia questo testo pubblicato sul sito di Elnet, dopo le dichiarazioni
dell'ex primo ministro.
Il 16 ottobre, il
direttore di Elnet-France si è anche permesso di inviare una lettera aperta
alla presidente dell'Assemblea nazionale per chiedere «solennemente» a Yaël
Braun-Pivet di «pronunciare sanzioni disciplinari» nei confronti del
vicepresidente del Gruppo di amicizia Francia-Israele, Aymeric Caron.
Secondo lui, l'Insoumis
avrebbe “un ruolo cinico e preponderante nella legittimazione dell'odio verso
gli ebrei nel nostro Paese” per aver diffuso video “non verificati” dei
massacri a Gaza o aver paragonato l'esercito israeliano al “mostro nazista”.
Secondo le nostre informazioni, Yaël Braun-Pivet ha respinto la richiesta del
leader di Elnet. Il suo entourage ha tuttavia rifiutato di farci leggere la
lettera.
Parigi, 18-19 maggio 2025, un appuntamento da non perdere
A tre giorni
dal richiamo del Santo Padre al suo creatore, lo tsunami di lacrime che ha
investito gran parte del pianeta ci ha costretto a prendere in mano le nostre
tastiere e a dire: basta così!
Ascoltando e
leggendo i commenti sul Papa scomparso, si rimane senza parole: tutti, dal
cantante rivoluzionario cubano all'ex guerrigliera urbano e prigionieraitaliana,
per non parlare degli ex consiglieri di presidenti antimperialisti, non fanno
altro che elogiare il gesuita bonaerense che si è travestito da francescano e
ha chiesto di essere sepolto sotto una lapide con la semplice scritta “Franciscus”.
In tutti questi elogi, nemmeno un grammo di critica. Eppure, ci sono tante cose
da dire.
Ma in che modo
Bergoglio è stato rivoluzionario? In che modo ha apportato il minimo
cambiamento evidente all'apparato di cui è stato a capo per 11 anni? La Chiesa
cattolica apostolica e romana ha forse cessato, sotto il suo regno, di essere
la tentacolare organizzazione criminale che è stata per troppi secoli? Diamo
un'occhiata più da vicino.
Denaro sporco
Nel 2014,
Bergoglio ha annunciato che qualsiasi mafioso sarebbe stato scomunicato. In
Vaticano è stata istituita una commissione. Risultato: niente. La commissione è
stata sciolta. Il motivo ufficiale: la mafia è un affare prettamente italiano,
e spetta alla Conferenza episcopale italiana occuparsene. La Conferenza ha
quindi istituito un “gruppo di studio” In altre parole, la scomunica è stata
consegnata all'oblio.
Dopo il
fallimento del Banco Ambrosiano, che il Vaticano utilizzava per riciclare il
denaro della droga in tutto il mondo, fu creato il Nuovo Banco Ambrosiano. È
scomparso senza lasciare traccia. D'ora in poi, è l’IOR a gestire i miliardi
dell'Organizzazione, scusate, della Santa Sede. In modo altrettanto poco
trasparente.
Il Francesco
storico a cui Bergoglio si riferiva, quello di Assisi, aveva fisicamente rotto
con le ricchezze, le merci e il denaro: una domenica, nella piazza principale
di Assisi, si spogliò nudo, gettando via le pellicce e il puntale di seta.
Bergoglio non è mai stato visto esibirsi in un simile spogliarello.
Pedocriminalità
l Francesco storico aveva una fidanzata. Si chiamava Chiara e dopo la sua morte divenne
la patrona dell'Italietta. La sua presenza senza dubbio impediva a Francesco di
prendersela con i bambini e le bambine. Bergoglio, da parte sua, non si è
discostato dalla dottrina del celibato dei sacerdoti cattolici, l'unico clero
sulla terra a cui è vietato copulare e sposarsi, a differenza dei pastori
protestanti, dei sacerdoti ortodossi, dei rabbini, degli imam, degli ayatollah
e dei bramini. E per quanto riguarda la pulizia delle stalle, se il povero
gesuita avesse mai lanciato una grande operazione di pulizia, si sarebbe
trovato tutto solo nei conclavi.
L'utero delle
donne
Sotto Bergoglio,
l'Organizzazione è rimasta sorda e cieca di fronte al diritto delle donne di
disporre del proprio utero come meglio credono. Il suo potere di fare la legge
è rimasto quasi intatto in America Latina. Due esempi eloquenti: la coppia al
potere in Nicaragua, gli Ortegas, continua a opporsi alla liberalizzazione
dell'aborto in seguito a un accordo con i vertici della Chiesa; la candidata di
sinistra dell'Ecuador, Luisa González, ha espresso la sua opposizione
all'aborto. Gli esempi potrebbero essere moltiplicati. Non c'è nulla di
sorprendente: la ventina di università gesuite sparse per l'America Latina sono
attente a formare élite formatate per garantire che "tutto cambi senza che
nulla cambi".
Cambiamenti
sociali, poveri, migranti
Negli elogi al
pontefice si è parlato molto del suo “impegno” per i poveri e i migranti,
dimenticando un fatto fondamentale: la Chiesa cattolica non è più una macchina
bianca ed eurocentrica. I sacerdoti eurobianchi stanno scomparendo. Per
continuare a funzionare, la Chiesa, come le altre macchine del potere bianco,
deve reclutare sempre più persone dal Sud del mondo, quindi è fondamentale che si batta per la “libera
circolazione” delle vocazioni. Ed è fondamentale che si assicuri di sorvegliare
e formare le nuove generazioni del Sud tentate da rivolte logiche.
Insomma, per
concludere: no, Bergoglio non è stato un nuovo Che Guevara, checché ne pensino
i·le nostr·e compagni·e piagnoni·e. Risparmiate le vostre lacrime per i martiri
senza voce, senza nome, senza sepoltura.
Tres días después de que el Santo Padre fuera llamado a
su creador, el tsunami lagrimal que
recorre gran parte del planeta nos obliga a coger nuestros teclados para
escribir: “¡Basta Ya!”
"El último revolucionario": portada del diario Domani (Mañana)
Escuchando y leyendo los comentarios sobre el difunto
Papa, nos quedamos sin palabras: todos, desde el cantante revolucionario cubano
hasta la ex guerrillera urbana y rea italiana, pasando por antiguos asesores de
presidentes antiimperialistas, no tienen más que elogios para el jesuita
bonaerense que se disfrazó de franciscano y pidió ser enterrado bajo una lápida
con la sencilla inscripción “Franciscus”. En todos estos elogios, ni un ápice
de crítica. Sin embargo, hay tantas cosas que decir.
A ver: ¿en qué ha sido revolucionario Bergoglio? ¿De qué
manera introdujo el más mínimo cambio perceptible en el aparato del que ha sido
jefe durante 11 años? ¿Dejó de ser la Iglesia Católica apostólica y Romana bajo su reinado la organización
criminal tentacular que ha sido durante demasiados siglos? Veámoslo más de
cerca.
Dinero sucio
En 2014, Bergoglio anunció que todo mafioso sería
excomulgado. Se creó una comisión en el Vaticano. Resultado: nada. La comisión
fue disuelta. Razón oficial: la mafia es un asunto estrictamente italiano, y le
corresponde a la Conferencia Episcopal Italiana ocuparse de ella. Para eso la dicha
Conferencia creó un “grupo de estudio”. Manera clásica de enterrar un problema.
Tras la quiebra del Banco Ambrosiano, que utilizaba el
Vaticano para blanquear dinero
procedente de la droga en todo el mundo, se creó el Nuovo Banco Ambrosiano.
Desaparecido sin dejar rastro. En adelante, es el IOR quien gestiona los miles
de millones de la Organización, perdón, de la Santa Sede. De igual manera poco
transparente.
El Francesco histórico al que se refería Bergoglio, el de
Asís, rompió físicamente con la riqueza, las mercancías y el dinero: un
domingo, en la plaza principal de Asís, se empelotó, despojándose de sus pieles
y de su pechera de seda. Nunca se vio a Bergoglio realizar semejante
striptease.
Pedocriminalidad
El histórico Francesco tenía novia. Se llamaba Chiara y,
tras la muerte de Francesco, devino la patrona de la Italieta. Su presencia
impidió sin duda que Francesco se metiera con niños y niñas. Bergoglio, por su
parte, no se apartó de la doctrina del celibato de los curas católicos, único
clero de la tierra al que se le prohíbe copular y casarse, a diferencia de los
pastores protestantes, los sacerdotes ortodoxos, los rabinos, los imanes, los
ayatolás y los brahmanes. Y en cuanto a la limpieza de los establos, si el
pobre jesuita hubiese lanzado jamás una verdadera gran operación de limpieza,
se habría visto muy solito en los
cónclaves.
El papa: “El
aborto es como contratar a un sicario, no es un acto civil”
Vientres de mujer
Bajo Bergoglio, la Organización ha permanecido sorda y
ciega ante el derecho de las mujeres a disponer de sus vientres como mejor les
parezca. Su poder para imponer la ley se ha mantenido casi intacto en América
Latina. Dos ejemplos elocuentes: la pareja reinante en Nicaragua, los Ortega,
siguen oponiéndose a la liberalización del aborto tras un acuerdo con la cúpula
de la Iglesia; la candidata de la izquierda en Ecuador, Luisa González, ha
expresado su oposición al aborto. Los ejemplos podrían multiplicarse. No tiene
nada de sorprendente: la veintena de universidades jesuitas repartidas por
América Latina se esmeran en formar élites formateadas para hacer que “todo
cambie sin que nada cambie”.
Cambio social, pobres, migrantes
En los panegíricos por el pontífice, se habló mucho de su
"compromiso" con los pobres y los migrantes, olvidando un hecho
básico: la Iglesia católica ya no es una máquina eurocéntrica blanca. Los
sacerdotes euroblancos están desapareciendo. Para seguir funcionando, la
Iglesia, como las demás maquinarias del poder blanco, debe reclutar cada vez
más gente del Sur del mundo, por lo que es vital que haga campaña a favor de la
“libre circulación” de vocaciones. Y es vital que se asegure de supervisar y
formatear a las nuevas generaciones del Sur tentadas por revueltas lógicas.
En resumen, para concluir: no, Bergoglio no era un nuevo
Che Guevara, a pesar de tod@s nuestr@s compañer@s lloron@s. Guardad vuestras
lágrimas para los mártires sin voz, sin nombre, sin sepultura.
Trois jours
après que le Saint Père a été rappelé à son créateur, le tsunami lacrymatoire
qui a déferlé sur une grande partie de la planète nous oblige à prendre nos
claviers pour dire : ça suffat comme ci !
"Le dernier révolutionnaire": la Une du quotidien Domani (Demain)
En écoutant
et en lisant les commentaires sur le défunt pape, nous restons en effet bouche
bée : tous et toutes, du chanteur révolutionnaire cubain à l’ancienne
guérillera urbaine et prisonnière italienne en passant par des anciens
conseillers de présidents antiimpérialistes, n’ont que de louanges pour le
jésuite bonaerense qui s’était travesti en franciscain et a demandé à être
enterré sous une pierre portant simplement : « Franciscus ».
Dans tous ces éloges funèbres, pas une once de critique. Et pourtant, il y en
aurait des choses à dire.
Mais en quoi
Bergoglio a-t-il été un révolutionnaire ? En quoi a-t-il apporté le
moindre changement notable à l’appareil dont il a été le chef pendant 11
ans ? L’Église catholique apostolique et romaine a-t-elle cessé sous son
règne d’être l’organisation criminelle tentaculaire qu’elle est puis trop de
siècles ? Faisons une revue de détail.
L’argent
sale
En 2014,
Bergoglio a annoncé que tout mafieux serait excommunié. Une commission a été
créée au Vatican. Résultat : rien de rien. La commission a été dissoute.
Raison officielle : la mafia est une affaire strictement italienne, dont
c’est à la Conférence épiscopale italienne de s’occuper de l’affaire. Laquelle
conférence a donc créé un « groupe d’étude ». Autrement dit,
l’excommunication a été envoyée aux oubliettes.
Après la
faillite du Banco Ambrosiano qui servait au Vatican pour blanchir l’argent de
la drogue au niveau planétaire, on a créé le Nuovo Banco Ambrosiano. Disparu
sans laisser de traces. Désormais, c’est l’IOR qui gère les milliards de
l’Organisation, pardon, du Saint-Siège. De manière tout aussi peu transparente.
Le Francesco
historique auquel Bergoglio se référait, celui d’Assise, avait physiquement
rompu avec la richesse, la marchandise, le fric : un dimanche, sur la
grand-place d’Assise, il s’était carrément foutu à poil, se débarrassant de ses
fourrures et de son pourpoint en soie. On n’a jamais vu Bergoglio effectuer un
tel strip-tease.
La
pédocriminalité
Le Francesco
historique avait une petite copine. Elle s’appelait Chiara et elle est devenue
après sa mort la sainte patronne de l’Italietta. Sa présence a sans doute évité
à Francesco de s’en prendre aux petits garçons et aux petites filles. Bergoglio,
lui, n’a pas dévié de la doctrine du célibat des prêtres catholiques, le seul
clergé sur terre interdit de copulation et de mariage, à la différence des
pasteurs protestants, des prêtres orthodoxes,
des rabbins, des imams, des ayatollahs et des brahmanes. Et quant à
nettoyer les écuries, le pauvre jésuite, si jamais il avait lancé une véritable
grande opération de nettoyage, se serait retrouvé bien seul dans les conclaves.
Le pape : « Avorter,
c'est comme engager un tueur à gages, ce n'est pas un acte civil »
Le ventre
des femmes
Sous
Bergoglio, l’Organisation est restée sourde et aveugle au droit des femmes à
disposer de leur utérus comme elles l’entendent. Son pouvoir de faire la loi
est resté presque intact en Amérique Latine. Deux exemples parlants : le
couple régnant au Nicaragua, les Ortega, continuent à s’opposer à une
libéralisation de l’avortement suite à un deal avec le gratin de
l’Église ; la candidate de gauche en Équateur, Luisa González, a exprimé
son opposition à l’avortement. On pourrait multiplier les exemples. Rien
d’étonnant à cela : la vingtaine d’universités jésuites disséminées dans
toute l’Amérique latine veillent à éduquer des élites formatées pour veiller à
« tout changer sans que rien ne change ».
Le
changement social, les pauvres, les migrants
Dans les
éloges funèbres du pontife, on a beaucoup parlé de son « engagement »
pour les pauvres et les migrants, en oubliant une donnée de base :
l’Église catholique n’est plus une machine eurocentrée blanche. Les prêtres
euroblancs sont en voie de disparition. Pour continuer à fonctionner, elle doit
donc, comme les autres machines de pouvoir blanc, recruter toujours plus au Sud
du monde, donc il est vital pour elle de militer en faveur de la « libre
circulation » des vocations. Et il est vital pour elle de veiller à
encadrer et formater les nouvelles générations du Sud tentées par des révoltes
logiques.
Bref, pour conclure : non, Bergoglio
n’était pas un nouveau Che Guevara, n’en déplaise à tou·tes nos camarades
pleureur·ses. Gardez vos larmes pour les martyrs sans voix, sans nom, sans
sépulture.
La déclaration sous serment choquante de Ronen Bar à la Haute Cour de justice, qui met en lumière les exigences présumées du Premier ministre Benjamin Netanyahou en matière de loyauté totale à son égard, révèle tout ce qui ne va pas dans la gouvernance israélienne [ou du moins une petite partie, NdT].
Une manifestante brandit une pancarte anti-Netanyahou faisant référence aux otages toujours détenus à Gaza, à Tel Aviv au début du mois. Photo Tomer Appelbaum
La déclaration sous serment que Ronen Bar, chef du service de sécurité du Shin Bet, a soumise lundi à la Haute Cour de justice d’Israël pour éviter son licenciement est une documentation douloureuse sur les désastres passés, présents et futurs d’Israël. Les désastres vont du spécifique et choquant au profondément alarmant, voire à l’image dystopique de l’avenir, en fonction de ce qui se passe ensuite.
Rappelons ce qui s’est passé jusqu’à présent : le mois dernier, Netanyahou a annoncé son intention de démettre Bar de ses fonctions, affirmant qu’il n’avait plus confiance dans le chef du Shin Bet. Le procureur général Gali Baharav-Miara a émis un avis indiquant que la décision du premier ministre était “entachée d’un conflit d’intérêts personnel” en raison de ses liens et de ses intérêts personnels dans l’affaire du Qatargate et des BibiLeaks sur lesquels le Shin Bet enquête. Des citoyens israéliens ont déposé des pétitions auprès de la Haute Cour contre la décision de Netanyahou, l’accusant d’agir pour des raisons politiques personnelles.
À l’issue d’une audience qui s’est tenue il y a deux semaines, la Cour a suspendu le rejet de la requête jusqu’à ce que les deux parties puissent présenter de nouvelles déclarations sous serment, espérant sans doute qu’un compromis pourrait être trouvé.
Mais il n’y a pas de courtoisie en Israël aujourd’hui. La déclaration sous serment de 11 pages de Bar (avec une annexe confidentielle de 31 pages) a développé les arguments qu’il avait écrits dans une lettre soumise à la Haute Cour avant l’audience. Dans ce nouveau document, il a dressé une liste trop familière de ce qu’il prétend être les efforts du premier ministre pour politiser l’agence de sécurité intérieure à ses propres fins. Certains des nouveaux détails sont stupéfiants.
Le chef du Shin Bet, Ronen Bar (à g.), et son homologue du Mossad, David Barnea, lors d’une cérémonie officielle à Jérusalem.
Blessures immédiates
Dans sa lettre précédente, Bar a accusé Netanyahou d’exiger qu’il fournisse des justifications, fondées sur des considérations de sécurité, qui empêcheraient le premier ministre de témoigner devant le tribunal dans son affaire de corruption (Bar a refusé). Aujourd’hui, Bar écrit que le premier ministre a littéralement essayé de le forcer à signer ce qui ne peut être décrit que comme un faux document dans ce même but – “écrit par le premier ministre ou quelqu’un en son nom” - et à le présenter comme son opinion professionnelle.
La présente déclaration sous serment ajoute des détails significatifs à une ligne énigmatique de la lettre préalable à l’audience concernant la description par Bar des attentes d’un acteur anonyme à l’égard de l’agence en ce qui concerne les citoyens israéliens. Aujourd’hui, Bar affirme que Netanyahou lui a demandé d’espionner les manifestants pro-démocratie au plus fort de leurs manifestations en 2023, même s’il n’y avait aucun soupçon d’actes secrets impliquant de la violence. Cela déclencherait une telle surveillance au-delà de l’activité criminelle ordinaire qui serait traitée par la police.
Néanmoins, Bar affirme que le premier ministre a clairement indiqué qu’il était censé suivre les activités des manifestants et fournir l’identité des activistes, des dirigeants et des “bailleurs de fonds des manifestations”. En d’autres termes, l’agence de sécurité intérieure israélienne serait déployée pour étouffer l’opposition politique en Israël. Bar affirme avoir refusé.
En ce qui concerne l’enquête criminelle en cours du Shin Bet sur le Qatargate, le scandale entourant les associés de Netanyahou qui auraient bénéficié de pots-de-vin de la part de l’État du Golfe, Bar est cinglant. Il répète que cette enquête et l’affaire BibiLeaks - dans laquelle le cercle proche de Netanyahou est accusé d’avoir divulgué des documents classifiés de l’armée israélienne à un journal allemand afin de promouvoir la thèse du gouvernement selon laquelle le Hamas est responsable de l’échec de l’accord sur les otages - ont été les tournants qui ont déclenché son licenciement. Le premier ministre lui-même a décrit le Qatar comme un “État soutenant le terrorisme”, écrit Bar.
Les enquêtes concernant les conseillers de Netanyahou, ajoute Bar en termes très clairs, « soulèvent les soupçons les plus lourds quant à l’atteinte grave à la sécurité de l’État ... à l’atteinte aux négociations pour la libération des otages, au renforcement du Hamas et à l’atteinte aux relations d’Israël avec l’Égypte ».
Des manifestants contre le Premier ministre Benjamin Netanyahu, lundi. La pancarte principale indique en anglo-hébreu « Netanyahou et Levin, ne mettez pas notre patriotisme à l’épreuve » [sic]
Les dégâts démocratiques
Mais le désastre est encore plus profond. D’autres parties de la déclaration sous serment de Bar montrent comment le gouvernement s’attaque non seulement à des institutions essentielles, mais aussi aux valeurs et aux principes directeurs qui définissent une démocratie.
Un exemple concerne l’affirmation précédente selon laquelle le premier ministre attendait de l’agence qu’elle espionne les manifestants politiques - des citoyens israéliens. Bar note que Netanyahou a discuté à plusieurs reprises de ce sujet après des réunions de travail, alors qu’il avait déjà renvoyé le secrétaire militaire et le sténographe - tenant des conversations qui n’ont jamais pu être documentées, un coup porté à la transparence et à la responsabilité.
La partie la plus étonnante de cette section est presque une réflexion après coup : « À propos des conversations sur les manifestations, écrit Bar, il m’a été clairement expliqué qu’en cas de crise constitutionnelle, je devais obéir au premier ministre et non à la Haute Cour ». En d’autres termes, Bar, un professionnel nommé pour des raisons non politiques, devait placer un patron politique au-dessus de la loi. Bar assure au tribunal que les détails sont fournis dans le document classifié, ce qui n’est pas un grand argument. Cependant, si cela est vrai, Netanyahou fait le premier pas pour garantir la loyauté des agences de sécurité envers l’autocrate en cas de coup d’État constitutionnel.
Un autre témoignage de la détérioration du discours démocratique en Israël est fourni par une section entière de la déclaration sous serment de Bar, consacrée à des théories de conspiration selon lesquelles l’agence avait « une connaissance préalable du massacre du 7 octobre » mais n’a pas alerté le premier ministre. Il est pénible de lire la reconstitution post-traumatique des actions du Shin Bet entre 23 heures le 6 octobre et le matin du 7 octobre, alors qu’il tente de démonter ces accusations. Bar lui-même admet que l’agence n’a pas réussi à contrecarrer l’attaque du Hamas, comme il l’a fait 10 jours seulement après les faits, déclarant que « la responsabilité m’en incombe ».
Mais il est encore plus incroyable de lire son démembrement des conspirations : « Ces affirmations sont des mensonges et ne représentent rien de moins qu’une incitation institutionnalisée contre moi et contre l’organisation. ... L’attaque n’ a pas été “coordonnée par nous”, nos équipes n’ont pas été “envoyées [à la frontière] uniquement pour sauver des employés du Shin Bet”, et cette nuit-là, il n’ y a pas eu “d’informations cachées à l’establishment de la sécurité et non au premier ministre” » (c’est lui qui souligne). Si Bar a ressenti le besoin d’aborder ces conspirations dans la procédure judiciaire, il a clairement vu la main cachée du premier ministre derrière elles.
"Bibi, il ment - ils meurent" : un manifestant tient une pancarte anti-Netanyahou lors d’une manifestation dans le centre d’Israël samedi.
Enfin, Bar explique que l’agence de renseignement attache une grande importance à l’équilibre de ses responsabilités entre l’utilisation d’outils puissants et invasifs pour faire progresser la sécurité et son obligation de limiter son propre pouvoir afin d’éviter les abus. Au début du document, il écrit que sous sa direction, le Shin Bet a appliqué des critères soigneusement définis pour l’utilisation de ses pouvoirs et a constamment consulté des conseillers juridiques pour s’assurer que ces pouvoirs ne seraient pas utilisés à mauvais escient.
Ce point touche au cœur de la démocratie constitutionnelle et libérale : les restrictions volontaires et institutionnalisées de l’État sur son propre pouvoir au nom de la liberté de ses citoyens. Israël pourrait être en train d’assister à la chute des derniers principes résiduels de gouvernance démocratique.
Qui sera convaincu ?
L’une des principales faiblesses de la missive de Bar est ce qu’il ne peut pas dire. Le document public est complété par un document classifié de 31 pages, vraisemblablement plus détaillé, avec cinq annexes, a écrit Bar dans ses notes introductives. Il ne fait aucun doute que chaque camp politique en Israël - ceux qui soutiennent le gouvernement et ceux qui soutiennent Bar - évaluera la force des preuves secrètes en fonction de ses loyautés politiques préexistantes.
Zulat, un groupe de réflexion israélien qui défend les valeurs libérales , a déjà demandé au procureur général, a Amit Aisman et à la police d’ouvrir une enquête criminelle sur le premier ministre pour obstruction à la justice, abus de pouvoir et abus de confiance.. D’importantes manifestations ont eu lieu lundi contre Netanyahou.
La réponse du cabinet du Premier ministre, comme on pouvait s’y attendre, a été que les accusations de M. Bar étaient un “mensonge complet” ; Pendant ce temps, Channel 14 - la version israélienne de Newsmax - a publié un titre inversé scandaleux selon lequel le chef de l’agence avait “agi contre les instructions du Premier ministre, encore et encore”. Ce flash a également mis l’accent sur l’une des dernières lignes les plus importantes de la lettre : Bar écrit qu’il annoncera bientôt la date de sa démission. Channel 14 y voit certainement un aveu de culpabilité confirmant les accusations du premier ministre sur les échecs, voire les complots, de Bar.
Des manifestants portant des masques du ministre des Affaires stratégiques Ron Dermer et de Benjamin Netanyahou, devant une banderole indiquant que “le silence encourage le bourreau, jamais le tourmenté”.
Il n’y a pas plus de clarté sur ce que la Haute Cour pourrait faire. Le bureau de Netanyahou devrait publier sa propre déclaration sous serment dans le courant de la semaine, après quoi les juges pourront encore se prononcer sur les pétitions.
Pour la démocratie, il semble cependant qu’il n’y ait pas de bonne issue. L’ironie la plus grande est peut-être que le Shin Bet et Ronen Bar sont maintenant, par la force des choses, la cause célèbre du mouvement pro-démocratique. C’est ce même Shin Bet qui est responsable des violations les plus invasives et antidémocratiques de tous les droits humains et civils en vigueur lorsqu’il s’agit des Palestiniens et qui, parfois, espionne aussi les communautés arabo-palestiniennes en Israël [c’est nouveau : en général les Israéliens les appellent « Arabes israéliens ». Allez Dahlia, encore un effort et bientôt tu écriras : « les Palestiniens de 48», NdT]. Bar dans le rôle du noble défenseur de la bonne gouvernance et de l’État de droit, protecteur des libertés et des droits des citoyens, est déconcertant, voire étrange.
Mais sa situation actuelle sert de miroir à ce qui ne va pas en Israël aujourd’hui : les fondations minimales des institutions démocratiques s’effondrent, laissant tous ceux qui s’en soucient se démener pour sauver les bases, au lieu de se battre pour compléter les pièces qui étaient manifestement absentes jusqu’à présent.
Teemu Ruskola, geboren in Finnland, ist Professor für Rechtswissenschaften und Professor für ostasiatische Sprachen und Zivilisationen an der University of Pennsylvania (USA). Er ist Autor von „The Unmaking of the Chinese Working Class“, das 2026 bei Verso Books erscheinen soll; „Legal Orientalism: China, die Vereinigten Staaten und das moderne Recht (Harvard University Press 2013); Co-Autor von Schlesingers Comparative Law (Foundation Press 2009); und Co-Herausgeber, zusammen mit David Eng Shuang Shen, einer Sonderausgabe der Zeitschrift „Social Text“ zum Thema „China und der Mensch“ (2012).
Dieser Aufsatz stammt von Teemu Ruskola, "The Unmaking of the Chinese Working Class: The Global Limits of Capitalism", demnächst bei Verso