23/01/2025

GIDEON LEVY
Les embouteillages en Cisjordanie sont la victoire de Smotrich
Scènes de la vie quotidienne en Cisjordanie occupée au temps des pogroms et du cessez-le-feu à Gaza

Ramallah est distante de Tel Aviv de 62 km. Lundi dernier, le voyage a duré six heures

Gideon Levy  Haaretz , 23/1/2025
Traduit par Fausto GiudiceTlaxcala

Cette semaine, j’ai été un sous-homme. Seulement pour une (longue) soirée, mais quand même, une expérience sous-humaine.

Véhicules au point de contrôle israélien d’Atara près de Ramallah en Cisjordanie, mercredi. Photo: Zain Jaafar/AFP


Lundi, je me suis rendu à Ramallah avec Alex Levac pour rencontrer Khalida Jarrar, membre du Conseil législatif palestinien, qui a été libérée cette nuit-là dans le cadre de l’accord sur les otages. Ce matin-là, nous nous étions rendus à Hébron pour couvrir un autre sujet et, à l’entrée de la ville, nous avons rencontré d’énormes embouteillages. Nous avons pensé qu’il s’agissait d’une coïncidence.

Des voyageurs attendent dans leurs véhicules au poste de contrôle israélien d’Atara, près de Ramallah, en Cisjordanie, mercredi.Photo  Zain Jaafar/AFP

Dans l’après-midi, nous nous sommes rendus à Ramallah. Après avoir rencontré Mme Jarrar lors de la cérémonie d’accueil organisée en son honneur, nous sommes retournés à Tel-Aviv.

De la vieille ville de Ramallah au poste de contrôle de Qalandiya, la circulation s’est déroulée à son rythme habituel, cinq kilomètres à l’heure les bons jours. Au bout d’une heure, nous avons atteint Qalandiya et tourné à l’est vers le point de contrôle de Hizme, à trois ou quatre kilomètres de là.

Un croissant de lune rouge s’élevait dans le ciel et nous pensions être à Tel Aviv dans une heure ou une heure et demie. Après un court trajet, la circulation s’est soudainement arrêtée. Un petit retard, pensions-nous, ce n’est pas trop grave. Il était environ 18 heures. L’embouteillage a rapidement pris de l’ampleur. C’était l’heure à laquelle les gens rentrent du travail.

Pendant les six heures qui ont suivi, nous avons été condamnés à attendre dans une file interminable de voitures palestiniennes - il n’y a pas de colons sur cette route - et à attendre. Nous sommes rentrés à la maison à 1h30 du matin.

Les premières heures se sont écoulées tant bien que mal. La barrière de séparation placée au milieu de la route à la suite d’un accident de la circulation survenu ici en 2012 - au cours duquel six enfants palestiniens et un enseignant ont été tués, et des dizaines d’autres blessés dans un bus - nous a conduits dans un cul-de-sac, sans possibilité de revenir en arrière, ni de faire demi-tour.

Il y avait une ambulance, des parents se précipitant vers leurs enfants, sans aucune exception pour les passagers d’une jeep décorée de fleurs, transportant un marié à son mariage.


Les services de secours palestiniens en 2012, après un accident mortel à l’extérieur de la ville de Ramallah, en Cisjordanie. Photo Reuters

À l’horizon, nous pouvions voir les feux jaunes clignotants d’une jeep de l’armée. Plus loin sur la route, des soldats se trouvaient au poste de contrôle, non loin de la colonie de Geva Binyamin.

D’habitude, ce poste de contrôle n’est pas gardé. Il ne s’agit pas d’un point d’entrée en Israël, mais les soldats ne laissent passer aucune voiture. Au bout de deux heures, peut-être trois, qui compte, ils ont commencé à autoriser les voitures à avancer.


Voici la procédure : un conducteur entrant dans la zone du point de contrôle devait éteindre son moteur et ses feux. Un soldat bien protégé et chaudement vêtu s’approchait de la voiture pour vérifier les papiers d’identité.


Il prenait le document de côté et vérifiait les détails sur un ordinateur. Parfois, les passagers ont été priés de sortir de la voiture. À une occasion, les soldats ont utilisé du gaz lacrymogène. Lorsqu’une camionnette commerciale a soudainement franchi le poste de contrôle à toute vitesse, phares éteints, les soldats n’ont rien fait ; peut-être ne l’ont-ils pas remarquée, ce qui nous a évité les coups de feu et la fermeture du poste de contrôle.


Nous avons calculé une moyenne de cinq minutes par voiture, avec une pause entre les voitures, peut-être pour donner aux soldats une chance de retourner jouer avec leurs téléphones portables. Il y a quelques années, nous avions vu une ambulance palestinienne attendre une demi-heure pendant que des soldats jouaient au backgammon. Les temps ont changé, maintenant ils jouent sur leurs téléphones portables. Des dizaines de voitures nous précédaient, des centaines nous suivaient.


Pendant ce temps, des rapports sur les pogroms dans les villages de Jinsafut et d’Al Funduq ont commencé à arriver, et des dizaines de nouveaux points de contrôle ont été érigés à travers la Cisjordanie.

 
Une prisonnière palestinienne libérée dans le cadre de léchange de prisonniers, à Ramallah, en Cisjordanie, lundi. Photo Ammar Awad/Reuters

C’était un autre coût de l’accord sur les otages : des pogroms sous les auspices de l’armée, avec des dizaines de nouveaux points de contrôle instantanés, tout cela dans le but d’apaiser Bezalel Smotrich et ses gangs et d’empêcher les Palestiniens de profiter de la libération de leurs propres otages.

Nous sommes restés six heures sur place, plus longtemps qu’un vol pour Londres. Si la rage qui régnait cette nuit-là à ce poste de contrôle ne conduit pas l’un des conducteurs au terrorisme, alors les Palestiniens font partie des nations les plus modérées, les plus tolérantes et les plus non violentes.


Lorsque notre tour est enfin arrivé, alors que les soldats nous aboyaient des ordres en arabe, une femme soldat est soudainement sortie du poste de soldats, a replié la barrière et a demandé à ses camarades de partir. Elles se disent probablement que leur service militaire est « plein de sens ». Il est un peu plus de minuit. Le croissant de lune rouge était devenue blanc.




22/01/2025

GIORGIO GRIZIOTTI
Guerres et machines Capital-État
Note de lecture de “Guerre ou révolution” de Maurizio Lazzarato

Giorgio Griziotti, Effimera, 25/10/2022
Traduit par Fausto GiudiceTlaxcala

Les deux ouvrages précédents de Maurizio Lazzarato, Le capital déteste tout le monde et L’intolérable du présent, l’urgence de la révolution, constituaient un diptyque d’une grande profondeur : dans le cadre d’une vaste analyse, il parvenait à tracer un tableau cohérent de la contre-révolution néolibérale et des impasses de la pensée post-soixante-huitarde, une époque qui s’étend de la fin des années 1970 à nos jours.

Guerre ou révolution, qui paraît quelques mois après L’intolérable du présent, se situe dans une relation plus directe avec un « présent » qui semble valider pleinement les hypothèses théoriques de l’auteur et n’est plus seulement ou simplement « intolérable ». La concaténation et l’interpénétration de la pandémie, de la catastrophe climatique et de la guerre semblent soudain accélérer la séquence de transformation de la réalité en une science-fiction dystopique angoissante.

La guerre actuelle, qui est déjà mondiale par l’intermédiaire d’un pays martyr, est presque une démonstration de ce que l’auteur avait précédemment théorisé avec une grande clarté : « le capitalisme n’élimine pas la guerre mais l’intensifie comme aucun autre système économique et politique ne l’a jamais fait, et la répand sur toute la société ».

Lazzarato affirme que certaines erreurs d’analyse ont partiellement validé, comme cela s’est produit selon lui avec le célèbre livre Empire de Hardt et Negri, l’hypothèse américaine naïve selon laquelle « une fois l’URSS disparue, il n’y aurait plus qu’une seule puissance ».

Et en effet, plus tard, « se réveillant de leur sommeil rêveur qui avait duré des années, les USA ont déclaré la Chine comme l’ennemi principal avec tous les États (Russie, Iran, etc.) qui ne se soumettaient pas à cet empire en faillite ». Et c’est en ce sens qu’il faut lire la guerre actuelle « en déplaçant le discours obsessionnellement répété de l’agresseur et de l’agressé » tandis que « croire que la Russie est la cause d’une troisième guerre mondiale possible est comme croire que l’attentat de Sarajevo l’a été de la première » .

Cette vision d’un capitalisme qui ne peut se passer de la guerre est corroborée par des réflexions, parfois déjà présentes dans ses écrits précédents et ici approfondies : la Première Guerre mondiale opère un tournant fondamental où « s’amorce le rapport d’identité et de réversibilité entre production et destruction [...] qui se poursuit encore aujourd’hui », de même qu’il est de plus en plus certain que « l’industrie de la guerre constitue un investissement indispensable à l’accumulation », indispensable à la survie du capitalisme.

Et c’est aussi à partir de la Première Guerre mondiale que l’intégration de l’Etat et du capital s’accélère. En effet, une thèse centrale du discours de Lazzarato est que l’État et le capital ne sont pas des entités séparées mais qu’« ensemble, ils constituent un seul dispositif bicéphale qui produit, gouverne, fait la guerre, bien qu’avec des tensions internes, puisque le pouvoir souverain et le profit ne coïncident pas ». L’État et le capital s’intègrent progressivement, mais ne s’identifient jamais.

Une belle époque éphémère

Lazzarato reprend également ici sa critique de Foucault et de la pensée post-soixante-huitarde qui, selon lui, a remplacé la lutte des classes et la révolution par les concepts de biopolitique et de gouvernementalité, laissant la voie libre à la contre-révolution néolibérale.

Sa thèse semble en effet corroborée par le cours de l’histoire récente. La seule observation qui pourrait peut-être atténuer ce jugement quelque peu tranchant est que la pensée post-68 a pris des positions moins radicales parce que, ayant subi la défaite historique des mouvements mondiaux des années 1960-70, elle voyait s’éloigner les perspectives d’une révolution sur le modèle de celles du XXe siècle.

Selon l’auteur, lorsque la contre-révolution a triomphé à partir de Reagan et Thatcher, « le pouvoir des vainqueurs s’est stabilisé sous la forme de l’État administratif, de la gouvernementalité, du travail et de la consommation. On pourrait appeler cette phase ... la belle époque, dans laquelle, comme dans la précédente qui a conduit à la Grande Guerre, l’expansion de la production ... semble se dérouler « paisiblement », comme si toutes les contradictions de l’accumulation capitaliste avaient été surmontées et résolues ». 

Un capitalisme « pacifié » dans lequel l’incitation pressante à la consommation sans limite renverse les sentiments de culpabilité de la « morale » protestante wébérienne et donne naissance à La fabrique de l’homme endetté ... Ici aussi, selon Lazzarato, la pensée post-soixante-huitarde semble tomber dans le piège.

« Un « pouvoir tolérant » (le néolibéralisme version Pasolini, mais aussi Foucault qui le définit littéralement de cette façon) qui « incite, induit et sollicite » au lieu de simplement « surveiller et punir », est une illusion typique de la belle époque parce qu’il est temporaire et sélectif (au Nord plutôt que dans le Sud, avec les blancs plutôt qu’avec les non-blancs, avec les riches plutôt qu’avec les pauvres, avec les hommes plutôt qu’avec les femmes), parce qu’il est rapidement destiné à se renverser en son contraire. Mais après ces courtes périodes d’euphorie « pendant lesquelles le capitalisme semble triompher de ses contradictions, il ne lui reste plus que la guerre et le fascisme pour sortir de l’impasse ».

Dimorphos, un astéroïde aux dimensions du Colisée

Critique de la philosophie écologiste

Un autre passage important est la critique adressée à la philosophie écologiste, et en particulier à l’un de ses représentants les plus connus, le philosophe français Bruno Latour, récemment décédé.

A un « Latour perdu, dépassé par les événements [qui se plaint en disant] : “Je ne sais pas comment tenir ensemble les deux tragédies”, l’Ukraine et la tragédie du réchauffement climatique », Lazzarato répond par les mots de Keynes : la violence que les capitalistes et l’Etat peuvent déchaîner contient déjà la catastrophe écologique parce que pour ne pas perdre les profits, la propriété, le pouvoir, ils sont « capables d’éteindre le soleil et les étoiles ».

Lazzarato affirme que le regretté Latour, pour comprendre quelque chose à la guerre, aurait d’abord dû admettre l’existence du capitalisme - ce qui est indéniable - mais dans son livre, la catastrophe écologique n’occupe peut-être pas la place qu’elle devrait occuper.

Il faut, à tout le moins, reconnaître l’intuition de Latour selon laquelle nous sommes tous désorientés « parce que le changement est trop grand... ce qui est largement dû au fait que nous continuons à être dans le monde d’avant »[1].

En effet, il me semble problématique de continuer à placer la dégradation de l’état de santé de Gaïa, à laquelle nous appartenons comme toutes les autres espèces, sur le même plan que d’autres catastrophes, qu’elles soient guerrières, économiques, sociales, etc.

S’il est clair que le rôle du capitalisme a été décisif pour arriver à cette situation extrême, il me semble tout aussi clair qu’il n’a pas été le seul facteur. L’implication, présente ici comme dans tant d’écrits sur le Capitalocène, qu’une défaite globale souhaitable et théorique du capitalisme serait la condition indispensable pour relever le défi de la survie écologique ne nous aide peut-être pas à comprendre de quelle révolution nous avons besoin. Même si Lénine, souvent cité par l’auteur, avait magistralement réussi à « transformer la guerre impérialiste en guerre civile révolutionnaire », ce n’est pas sa révolution qui nous sauvera. Ainsi, si la guerre est déjà là, la révolution espérée reste une mystérieuse inconnue.

Malgré cette inconnue non résolue, le livre de Lazzarato a le mérite de nous amener à réfléchir et, nous l’espérons, à aller au-delà du passage aujourd’hui significatif et global de la « grande résignation », qui est une forme de rejet à la fois de l’exploitation et de la guerre. Son principal mérite est de contenir l’une des analyses géopolitiques les plus complètes, les plus cohérentes et les plus plausibles du chaos vers lequel nous nous dirigeons à grande vitesse. À moins qu’une forte poussée de la base ne vienne dévier sa trajectoire. Mais, pour rester dans la métaphore aérospatiale, il s’agit malheureusement de quelque chose de bien plus complexe que l’astéroïde Dimorphos [2], qui comme son nom l’indique n’avait que deux formes, et le dispositif pour l’impacter n’est pas sur la rampe de lancement.

Notes

[1] Extrait d’une série d’entretiens télévisés de B. Latour disponibles sur Arte TV. 2022 ; https://www.arte.tv/fr/videos/RC-022018/entretien-avec-bruno-latour  

[2] Astéroïde détourné de sa trajectoire par la sonde Dart de la NASA qui s’est écrasée dessus le 27/9/2022.



21/01/2025

El Big MAGA Show

FG, 21/1/2025

El lunes por la noche, un espectáculo alucinante eclipsó todos los netflix, amazon tv y demás youtube a escala planetaria: la segunda entronización de Donald el MAGAlómana. Una ceremonia interminable seguida en directo por 700 invitados elegidos a dedo y en pantallas gigantes por 20.000 aficionados desde la sala «Capital One» de Washington. El espectáculo costó la friolera de doscientos millones de dólares. El show me estremeció tanto que tardé unas doce horas en recomponerme y escribir este comentario.


Emad Hajjaj

Ya sabíamos que quienes nos gobiernan están enfermos. Pero Donald eclipsa a todos los demás. Donald, su mujer (con un sombrero Marvel que le ocultaba los ojos) y sus hijos, de los que los comentaristas ya no sabían cuántos eran ni cómo se llamaban, las pequeñas cantantes de la marina militar -tan diversas étnicamente como una publicidad de Benetton- arrullando sin cesar «Glory, glory, aleluia», los jueces del Tribunal Supremo evocando un desfile de zombis, el Presidente saliente, el Tío Joe, dudando sobre cuándo unirse a los aplausos del selecto público, los hombres de iglesia rezando y haciendo rezar al público aparentemente 100% cristiano, etc., etc..

El plato fuerte, por supuesto, fue el discurso del Emperador. Una pieza de antología a estudiar por cualquier estudiante que pretenda seguir la carrera de psiquiatra. Resumiendo: somos los más grandes, los más bellos, los más fuertes, los más civilizados, los más ricos, los más armados, los más plus plus plus. O mejor dicho: lo fuimos, ya no lo somos, volveremos a serlo. Durante mis cuatro años de reinado, América entrará nada menos que en la “Golden Age”, la Edad de Oro. 

El Emperador ha anunciado lo siguiente: he decidido que sólo haya dos sexos, masculino y femenino; voy a rebautizar el Golfo de México como Golfo de América; voy a recuperar Panamá y su canal; voy a declarar el estado de emergencia en la frontera con México; voy a echar a todos los sudacas que vienen a comerse a nuestros perros y gatos; voy a rebautizar el monte Denali -el pico más alto de USA, en Alaska- como monte McKinley, en honor a este gran presidente que fue un hombre de negocios de éxito (en definitiva, como yo); y, last but not least, voy a plantar nuestra bandera en el planeta Marte (Elon Musk se estremeció de alegría en ese momento).

No, no lo soñé, no fue una producción de la inteligencia artificial, sino de la estupidez natural. Donald II, más fuerte que Nerón, Calígula, Enrique VIII y Ceausescu juntos. Donald II, el último emperador de Yanquilandia, que no pasará a la historia más que como un amargo hazmerreír.


Le Big MAGA Show


FG, 21/1/2025

Emad Hajjaj


Lundi soir, un spectacle hallucinant a éclipsé à l’échelle planétaire tous les netflix, amazon tv et autres youtubes : celui de la deuxième intronisation de Donald le MAGAlomane. Une cérémonie interminable suivie en direct par 700 invités triés sur le volet et sur écrans géants par 20 000 fans depuis la salle « Capital One » de Washington. Le show a coûté la bagatelle de deux cents millions de dollars. Sa vision m’a tellement secoué qu’il m’a fallu une bonne douzaine d’heures pour me ressaisir et écrire ce commentaire.

On savait déjà que ceux qui nous gouvernent sont des malades. Mais Donald éclipse tous les autres. Donald, sa femme (affublée d’un chapeau digne d’un comic de Marvel, cachant ses yeux) et ses fils, dont les commentateurs ne savaient plus combien ils étaient et comment ils s’appelaient, les petites chanteuses de la marine militaire – aussi ethniquement diversifiées qu’une pub de Benetton – roucoulant à l’infini « Glory, glory, alleluia », les juges de la Cour Suprême évoquant un défilé de zombies, le président sortant, Oncle Joe, hésitant sur les moments où se joindre aux applaudissements de l’assistance select, les hommes d’Église priant et faisant prier l’assistance, apparemment à 100% chrétienne, etc. etc.

Le clou fut évidemment le discours de l’Empereur. Un morceau d’anthologie à étudier pour tout étudiant se destinant à une carrière de psychiatre. Résumons : Nous sommes les plus grands, les plus beaux, les plus forts, les plus civilisées, les plus riches, les plus armés, les plus plus plus. Ou plutôt : nous l’étions, nous ne le sommes plus, nous allons le redevenir. Pendant mes quatre ans de règne, l’A(ïe)mérique va entrer dans rien moins que le « Golden Age », l’Âge d’or. 

L’Empereur a annoncé en vrac : j’ai décidé qu’il n’y a que deux sexes, le mâle et le femelle ; je vais renommer le Golfe du Mexique « Golfe de l’Amérique » ; je vais reconquérir Panama et son canal : je déclare l’état d’urgence à la frontière mexicaine ; je vais virer tous ces bougnoules qui viennent bouffer nos chiens et nos chats ; je vais renommer le mont Denali -le plus haut sommet des USA, en Alaska – mont McKinley, pour honorer ce grand président qui fut un businessman à succès (bref, comme moi) ; et, last but not least, je vais planter notre drapeau sur la planète Mars (là, Elon Musk a frissonné de joie).

Non, je ne l’ai pas rêvé, ce n’était pas une production d’intelligence artificielle, mais de connerie naturelle. Donald II, plus fort que Néron, Caligula, Henri VIII et Ceausescu réunis. Donald II, dernier empereur de Yankeelandia, dont l’histoire ne retiendra strictement rien qu’une hénaurme rigolade amère.


20/01/2025

Patrice Émery Lumumba (1925-1961) : Honneur et Respect

Discours du 30 Juin 1960, jour de l'indépendance du Congo


Patrice Emery Lumumba (né le 2 juillet 1925) aura été une étoile filante dans le ciel  de l’Afrique à peine indépendante. Élu Premier ministre en 1960, destitué quatre mois plus tard, il est assassiné le 17 janvier 1961, suite à un complot mêlant la puissance coloniale belge, la CIA et les services secrets français. Ce que toutes ces puissances ne lui pardonnaient pas, c’était de vouloir rompre avec le colonialisme qui, au Congo, fut particulièrement féroce. Patrice Lumumba a scellé son destin le jour même de l’Indépendance, par son discours, non prévu. En disant la vérité du colonialisme, il se condamnait à mort.

Le 30 juin 1960, jour de l'indépendance du Congo, le Palais de la Nation à Léopoldville (l'actuelle Kinshasa) reçoit les membres de la famille royale belge dont le roi Baudoin 1er, des représentants du gouvernement belge, des administrateurs coloniaux, le parlement congolais, la presse internationale pour célébrer cette nouvelle ère pour le Congo.  L'évènement est radiodiffusé dans tout le pays et couvert par la presse internationale. La foule s'amasse devant le Palais de la Nation pour assister à un évènement historique. Le protocole voulait que le roi Baudoin puis le président Kasavubu fassent un discours pour l'indépendance du Congo mais le Premier ministre Lumumba élu par le parlement ne l'entendit pas de cette oreille.
Le discours du roi des Belges, Baudoin 1er, fut un discours de légitimation de la colonisation, une véritable apologie de l'œuvre du roi Léopold II.  

"L'indépendance du Congo constitue l'aboutissement de l’œuvre conçue par le génie du roi Léopold II, entreprise par lui avec un courage tenace et continuée avec persévérance par la Belgique".

Il sonnait aux oreilles des nationalistes congolais comme une insulte à la mémoire des millions de morts générés par la politique monstrueuse du roi Lépold II, grand-oncle du roi Baudoin. "Pour caractériser le colonialisme léopoldien, les sources les plus diverses utilisaient les notions et les concepts les plus évocateurs pour l'époque, curse ("malédiction"), slave state ("Etat esclavagiste"), rubber slavery ("esclavage du caoutchouc"), crime, pillage...Aujourd'hui on n'hésite plus à parler de génocide et d'holocauste" (Elikia M'Bokolo, Le livre noir du colonialisme. XVIè-XXIè siècle : de l'extermination à la repentance, p.434). On peut d'ailleurs pour évaluer l'ampleur de la monstruosité coloniale au Congo sous Léopold II consulter de nombreuses références*.

Un documentaire britannique intitulé 
« Le Roi blanc, le caoutchouc rouge, la mort noire »   réalisé par Mark Dummett et produit par la BBC a suscité les foudres de la maison royale et du ministre des affaires étrangères Louis Michel lors de sa diffusion sur la RTBF le 8 avril 2004. Le passage incriminé était un commentaire faisant le parallèle entre la colonisation de Léopold II et le génocide hitlérien. Même si bon nombre de ces enquêtes sont postérieures à 1960, ni la Belgique, ni les Congolais ne pouvaient ignorer le cataclysme pour le Congo que fut le règne de Léopold II. Les travaux de l'avocat afro-américain George Washington Williams, du missionnaire afro-américain William Shepperd, du journaliste britannique Edmund Dene Morel, du consul britannique Roger Casement, du premier mouvement des droits de l'homme (Anti-Slavery International) furent à l'origine d'une commission d'enquête belge instituée par décret le 23 juillet 1904 et dont les témoignages ne furent pas publiés. Cette commission fut relayée par une de nombreux articles dans la presse et par une abondante littérature dont les fleurons les plus célèbres sont Au coeur des ténèbres de Joseph Conrad (1905) et The crime of the Congo (1909) de Sir Arthur Conan Doyle.

Le discours de Baudoin Ier en faisant l'apologie de son grand-oncle et de l’œuvre coloniale apparaît pour les colonisés comme un discours de légitimation des nombreuses humiliations et discrimination qui ont jalonné la colonisation : arrestations arbitraires, exécutions sommaires, répressions sanglantes, spoliations et expropriations... En juin 1960, aucun Noir ne dépassait le grade de sergent-chef dans la Force Publique (force coloniale belge), et le dérisoire statut "d'évolué", censé couronner les efforts d'assimilation des indigènes, concerne à peine un millier de Congolais sur treize millions.

Baudoin Ier :

"Ne compromettez pas l'avenir par des réformes hâtives, et ne remplacez pas les organismes que vous remet  la Belgique, tant que vous n'êtes pas certains de pouvoir faire mieux...N'ayez crainte de vous tourner vers nous. Nous sommes prêts à rester à vos côtés pour vous aider de nos conseils, pour former avec vous les techniciens et les fonctionnaires dont vous aurez besoin."

Au discours pro-colonial du roi Baudoin répondra le discours officiel insignifiant du président du parlement, Joseph Kasavubu qui remercie le roi et en appelle à Dieu : "...Dans une attitude de profonde humilité j'ai demandé à Dieu qu'il protège notre peuple et qu'il éclaire tous ses dirigeants...".

Puis il y eut l'allocution non annoncée du Premier Ministre Patrice Emery Lumumba à la grande surprise du gouvernement belge et de la maison royale. Son discours, pour les Congolais, fut libérateur  de tant d'humiliations, de brimades et de crimes contre l'humanité subis et jamais dénoncés publiquement. Il fut interrompu à huit reprises par les applaudissements de la foule  et son discours fut couronné par une véritable ovation tandis que le roi Baudoin devint livide selon nombre d'observateurs. Lumumba intervint immédiatement après l'allocution du président congolais. C'est Joseph Kasongo, le président de la chambre des représentants qui donna la parole au Premier ministre à la grande stupéfaction du gouvernement Eyskens et du roi. Aucun des spectateurs de cette journée n'avait eu le projet de texte de Lumumba, ni la presse, ni les Belges, ni les Congolais. Jean Van Lierde, ami belge de Lumumba, raconte comment il a vu Lumumba corriger son texte durant l'allocution du roi Baudoin et du président Kasavubu. C'est le contenu du discours qui va sceller le sort de Lumumba et montrer au monde entier de quelles valeurs, de quelle idéologie politique il était trempé. Pour la première fois, un "nègre" devenu le plus haut responsable du gouvernement congolais, révèle au monde entier le sort que les colonisés ont subi sous le joug colonial au Congo. Comble du déshonneur, il ne s'adresse ni au roi, ni au gouvernement belge mais aux Conglais, reléguant les anciens colons au rôle de spectateurs.

Ce portrait de Lumuba, commandé au peintre Bernard Safran pour orner la couverure du TIME MAGAZINE du 22 août 1960, ne parut jamais, car il fut remplacé au dernier moment par un portrait de Dag Hamarskjِöld, le Secrétaire général de l'ONU, qui venait de mourir dans un accident d'avion, resté inexpliqué à ce jour, au...Congo

Discours du 30 Juin 1960

Congolais et Congolaises,

Combattants de l'Indépendance aujourd'hui victorieux, Je vous salue au nom du gouvernement congolais.

 A vous tous, mes amis, qui avez lutté sans relâche à nos côtés, je vous demande de faire de ce 30 juin 1960 une date illustre que vous garderez ineffablement gravée dans vos coeurs, une date dont vous enseignerez avec fierté la signification à vos enfants, pour que ceux-ci à leur tour fassent connaître à leurs fils et à leurs petits-fils l'histoire glorieuse de notre lutte pour la liberté.

MAURIZIO LAZZARATO
Guerre ou révolution
Pourquoi la paix n’est pas une alternative

 

La guerre de Palestine n’a pas commencé le 7 octobre 2023. La guerre d’Ukraine n’a pas commencé le 24 février 2022, ni même le 20 février 2014. Nous sommes tous embarqués, de près ou de loin mais toujours en temps réel, direct, dans une guerre civile mondiale. Toutes les certitudes, toutes les identités, tous les clichés sont ébranlés, tous les abris sont bombardés. Comment agir ? Mais avant cela, comment penser ? La French-Italian Theory, autrement dit les théories développées par Foucault, Deleuze, Guattari, Negri, Hardt, Agamben, Rancière et leurs disciples, s’avère à chaque instant incapable d’armer une résistance intellectuelle, psychologique, morale, en un mot politique, qui soit efficace, face aux catastrophes qui nous tombent dessus. Reprenons donc les choses à zéro et relisons quelques classiques. C’est à cet exercice ardu mais stimulant que Maurizo Lazzarato nous invite, dans une trilogie dont voici le premier volet en français, qui sera suivi des deux autres dans les mois qui viennent.

 « Guerres et révolutions, malgré́ le déni dont elles font l’objet de la part de la pensée critique, continuent à déterminer le début et la fin des grandes séquences politiques. La guerre fait partie intégrante de la machine Capital – État au même titre que la production, le travail, le racisme et le sexisme. Depuis la première guerre mondiale, tous ces éléments sont intégrés de façon indissoluble et fonctionnent ensemble comme un tout. Et comme il y a un siècle, ils ne peuvent que produire des situations comme celles que nous vivons en ce moment. 

 « Le marxisme de la première moitié du XXe siècle, celui qui a organisé et pratiqué la « guerre de partisans » a encore des choses à transmettre, même si une grande partie de ses concepts et mots d’ordre ont vieilli et sont aujourd’hui impraticables. Sa pensée stratégique pour s’opposer à la guerre et au capitalisme (ce que toutes les théories que nous avons élaborées pour le remplacer sont incapables de proposer) a été complètement ignorée alors qu’elle peut constituer une orientation de la pensée et de l’action si on a la capacité de la requalifier par rapport à l’époque. 

« Le poststructuralisme, la déconstruction, la biopolitique, le spinozisme, la pensée écologique, les théories féministes, la micropolitique et la microphysique du pouvoir, etc. , c’est-à-dire tout l’effort qui, à partir des années 60, a été produit pour essayer de construire une alternative à la lutte de classe marxiste (sans la trouver !), risque, s’il ne s’articule pas à une pensée stratégique de la guerre et de la révolution, de rester impuissant, car guerres et révolutions sont toujours et encore, malheureusement , les débouchés « naturels » de l’action du capitalisme et de ses États. »

Table des matières
Introduction
1♦ La guerre en Ukraine, l’Occident et nous
2 ♦ Guerre, capitalisme, écologie : pourquoi Bruno Latour ne peut rien y comprendre
3 ♦ Comment le capitalisme a été pacifié
4 ♦ Michel Foucault : à propos d’une volte-face sur la guerre civile
5 ♦ Mondialisation : machine de guerre, Empire ou impérialisme ?
♦ Postface Les impasses de la French Theory, la pensée critique occidentale
♦ Les artisan·es de ce livre

Maurizio Lazzarato
Guerre ou révolution
Pourquoi la paix n’est pas une alternative
Traduit de l’italien par Rosa Llorens
Édité par Fausto Giudice
Éditions The Glocal Workshop/L’Atelier Glocal
Collection “erga omnes” n° 11
Janvier 2025
210 pages, format A5

Classification Dewey: 300 – 320 – 321 – 324 – 327 -330- 331 – 333- 336- 337- 341 – 355- 801-844-854-901-940-950-960-970

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هاآرتص, 14ژانویه 2025
برگردان بفارسی نوسط حمید بهشتی

یادداشت ها در پرانتز از آلن مارشال

[این سرمقاله در هاآرتص شامل دو اقرار است. اولی صریح است: توافق آتش‌بس می‌توانست بیش از یک سال پیش امضا شود، زیرا نتانیاهو آن را به خاطر منافع خود و پروژه آخرالزمانی«اسرائیل بزرگ» کارشکنی کرد. دوم، حاوی این است که: حتی برای "چپ لیبرال اسرائیل" که بسیار مورد تحسین نیز قرار می گیرد - و بهتر از بایدن در ایالات متحده نیست، که بسیار کمتر از ترامپ مایل به برقراری آتش بس است – در زمان بیان حقیقت  ده ها هزار نفر فلسطینی‌ نابود شده ارزش کوچک‌ترین اشاره‌ای ندارند [

بن گویر آنچه را که قبلا مخفی نگه داشته بود با صراحت بیان کرده است: نتانیاهو گروگان ها را برای منافع شخصی خود قربانی کرد.

 وزیر امنیت ملی، ایتامار بن گویر، روز سه شنبه، 14 ژانویه، به طور غیرقابل انکاری این ظن را تأیید کرد که بنیامین نتانیاهو، نخست وزیر، بازگرداندن گروگان ها را [هر اسرائیلی، از جمله یک سرباز، «گروگان» محسوب می شود، در حالی که هزاران نفر فلسطینی‌هایی که در سیاه‌چال‌های اشغال به سر می‌برند،  حتی اگر زن و کودک باشند «زندانی»] – به تأخیر انداخته است، حتی اگر به قیمت جانشان تمام شود - و جنگ را صرفاً به خاطر منافع شخصی طولانی کرده اند: بقای سیاسی وی.

توافق برای آزادی گروگان ها برای یک سال تمام روی میز بوده است، اما نتانیاهو بارها برای حفظ دولت خود که مبتنی بر اتحاد جنایتکارانه او با کاهانیست های راست افراطی است، کارشکنی کرده است.

 روز سه‌شنبه، بن‌گویر از بزالل اسموتریچ، وزیر دارایی خواست تا او را همراهی کند تا به نتانیاهو بگویند که اگر او توافقنامه‌ای برای آزادی گروگان‌ها امضا کند، هر دو از ائتلاف خارج خواهند شد. بن گویر اذعان کرد: «در طول یک سال گذشته، به یمن قدرت سیاسی خود، چندین بار توانستیم از امضای این توافقنامه جلوگیری کنیم.

او سپس ورود گیدئون سار به ائتلاف را عامل شکست تلاش های او برای جلوگیری از توافق دانست. وزیر امنیت ملی گفت: "اعضای دیگر به دولت پیوسته اند و اکنون از این توافقنامه حمایت می کنند، بنابراین ما دیگر عامل تعیین کننده نیستیم."

خانواده‌های گروگان‌ها و افکار عمومی خواستار بازگشت آنها هستند و بیش از یک سال است که شاهد بوده‌اند که چگونه نتانیاهو توافق‌نامه‌ها را یکی پس از دیگری با بهانه‌های مختلف عملا غیرممکن می سازدد: یک روز در مورد گذرگاه رفح، روز دیگر مسیر فیلادلفیا.

او  را مقصر می دانند به خاطر اینکه گروگان ها را به دلایل سیاسی به حال خود رها کرده است. اما نتانیاهو، دولت و حامیانش ریاکارانه واکنش نشان دادند و به تهاجم پرداختند: چگونه حامیان توافق جرأت کرده اند چنین بی مهری را به او و اردوگاهش نسبت دهند؟ اما اکنون دیگر پرده افتاده است.

بن‌گویر بی شرمانه، رد موافقتنامه را در نگرانی آشکار برای جان گروگان‌ها توجیه نمود. وی گفت: این توافق اجازه آزادی همه گروگان ها را نمی دهد و بر سرنوشت مرگبار سایر گروگان هایی که توافق شامل آنها نیست مهر می زند.

او سپس، گویی که واقعاً به جان شهروندان اسرائیلی اهمیت می‌دهد - و نه به تمایلش برای فدا کردن جان انسان‌ها برای ساختن معبد سوم در قلب یک امپراتوری آپارتاید دیکته شده توسط کرانه باختری و غزه، افزود: «این گزینه انتخاب دشواری برای آزادی گروگان ها نیست. این توافق به قیمت جان بسیاری از شهروندان اسرائیلی تمام خواهد شد که متأسفانه هزینه این توافق را با جان خود خواهند پرداختاین واقعیت که یک وزیر ارشد به این می بالد که یک سال تمام توافق را با موفقیت خنثی کرده است - اگرچه همه می دانند که این اقدامات به قیمت جان ده ها گروگان و بسیاری از سربازان تمام شده است – بیش از هر چیز نشانه فسادی است که رهبری کشور را در بر گرفته است.

اظهارات بن گویر باید به عنوان یک یادآوری مهم تلقی گردد: بازگشت همه گروگان ها و پایان جنگ تنها اولین قدم در راه طولانی برای بازسازی اسرائیل پس از اعمال ناشایست نتانیاهو و باند وی است.

19/01/2025

Copenaghen, 13 gennaio 2025: attentato terroristico contro difensori del popolo saharawi

L’attentato che ha devastato gli uffici della ONG danese Global Aktion a Copenaghen, lunedì 13 gennaio 2025, è un atto estremamente grave: per quanto di nostra conoscenza, è la prima volta che i sostenitori dell’occupazione marocchina del Sahara occidentale ricorrono a metodi di tale violenza sul territorio europeo. È l’inizio di una campagna organizzata che prende di mira i difensori del popolo saharawi in Europa e nel mondo? Possiamo temerlo. Nel frattempo, ecco le informazioni che abbiamo finora.-SOLIDMAR

Attaccata sede ONG in Danimarca per il lavoro con il popolo saharawi: “Non ci faranno tacere”

Francisco Carrión, El Independiente, 14/1/2025
Tradotto da Alba Canelli, Tlaxcala

“Il Sahara appartiene al Marocco” o “Smettete di sostenere il terrorismo”. Si tratta dei graffiti lasciati dall’attacco alla sede della ONG danese Global Aktion a Copenaghen, impegnata a sostenere il popolo saharawi e a denunciare l’occupazione marocchina dell’ex colonia spagnola. La direzione della ONG ha denunciato "un attacco senza precedenti" sul suolo danese.

"Si tratta di un’escalation senza precedenti di un conflitto politico, che utilizza metodi che non vedevamo in Danimarca da decenni", ha affermato Morten Nielsen, responsabile delle politiche e delle campagne di Global Aktion. L’ufficio della ONG è stato attaccato nelle prime ore di lunedì mattina e completamente bruciato. "È altamente probabile che una bomba incendiaria sia stata lanciata attraverso una finestra, bruciando e danneggiando tutte le nostre proprietà", ha affermato il gruppo in una nota.

"Un tentativo di fermare il nostro lavoro"

Secondo i funzionari, "il messaggio era inequivocabile". "Consideriamo questo un chiaro tentativo di fermare il nostro lavoro per i diritti umani, la libertà e l’opposizione alla brutale occupazione del Sahara Occidentale da parte del Marocco", affermano. Sui suoi social media, la ONG assicura che l’attacco "non li metterà a tacere". "Sosteniamo le loro richieste di indipendenza e decolonizzazione. Ma siamo profondamente scioccati da quanto accaduto ieri sera. Non avremmo mai immaginato che qualcuno potesse intensificare gli attacchi contro di noi al punto da mettere in pericolo le nostre vite. "Questo è del tutto inaccettabile e speriamo che la questione venga risolta definitivamente", ammettono.

Global Aktion sottolinea che gli autori non riusciranno a "indebolire il movimento globale di solidarietà per il Sahara Occidentale". “Questo non fa che sottolineare l’importanza di restare uniti. Un esempio di ciò che i nostri compagni nel Sahara Occidentale sperimentano quotidianamente. L’attacco alla nostra organizzazione ci costringe a riconsiderare il modo in cui condurremo il nostro lavoro politico in futuro, per garantire la sicurezza dei nostri attivisti. Allo stesso tempo, sottolinea l’urgente necessità della nostra voce e della nostra forte solidarietà con la lotta del popolo saharawi contro l’occupazione".

“Il fuoco e il fumo non ci faranno tacere. I nostri pensieri e la nostra solidarietà sono rivolti alla popolazione del Sahara Occidentale occupato e ai campi profughi che, da 50 anni, lottano ogni giorno per i diritti umani, la giustizia e la decolonizzazione. "Ciò che stiamo vivendo oggi non può essere paragonato all’oppressione che il popolo del Sahara Occidentale subisce da 50 anni", affermano.

La ONG denuncia inoltre la collusione dei paesi dell’Unione Europea con il Marocco in una situazione segnata dall’annullamento da parte della Corte di giustizia dell’UE degli accordi agricoli e di pesca tra Bruxelles e Rabat per aver ignorato i diritti del popolo saharawi.

Il Polisario accusa il Marocco

Il Fronte Polisario ha condannato "l’atroce attacco che ha preso di mira gli uffici della Global Aktion in Danimarca, dove le fiamme hanno avvolto la sua sede e vili graffiti hanno contaminato i suoi locali con messaggi che incitano all’odio contro il popolo saharawi, il che rappresenta un attacco diretto ai valori di giustizia", libertà e solidarietà internazionale." Attraverso la sua rappresentanza a Bruxelles, il Polisario ritiene che questo sia un "tentativo deliberato di mettere a tacere le voci di coloro che osano contestare l’occupazione illegale del Sahara Occidentale da parte del Marocco e denunciare le sue flagranti violazioni dei diritti umani, un contesto più ampio della sistematica campagna del Marocco per reprimere il dissenso ed eliminare ogni forma di resistenza alle sue ambizioni coloniali."

“Nei territori occupati del Sahara Occidentale, il regime marocchino ha adottato misure brutali per decenni, tra cui l’uccisione di civili saharawi, arresti arbitrari, sparizioni forzate e torture di difensori dei diritti umani. Questi metodi di repressione sono stati ora estesi per colpire i movimenti di solidarietà internazionale, poiché il Marocco cerca di esportare la sua campagna di intimidazione e violenza oltre i confini del Sahara occidentale", deplorano.

"L’attacco incendiario contro Global Aktion è un duro promemoria di quanto il Marocco sia disposto a spingersi per mantenere la sua occupazione illegale e soffocare il crescente sostegno globale alla causa saharawi. Questo atto criminale è emblematico di un regime che ha costantemente dimostrato il suo disprezzo per il diritto internazionale e i diritti umani, incoraggiato dal silenzio e dalla complicità di alcuni potenti attori sulla scena mondiale", concludono.



Asria Mohamed dopo l’attentato di Copenaghen: “Questo attacco è la prova che il nostro lavoro è importante”

Héctor Bukhari Santorum, Nueva Révolución,  15/01/2025
Tradotto da Alba CanelliTlaxcala

L’attacco agli uffici della Global Aktion a Copenaghen non è stato semplicemente un atto vandalico, ma un attacco deliberato a coloro che difendono la libertà e i diritti umani del popolo Saharawi. Oltre alla distruzione dei locali della Global Aktion, l’attacco ha preso di mira direttamente anche la delegazione del Fronte Polisario in Danimarca, legittimo rappresentante del popolo del Sahara Occidentale.

"Non si tratta di un altro attacco", hanno affermato gli attivisti dopo l’incidente. Si tratta di un attacco diretto all’unico rappresentante del popolo saharawi, il Fronte Polisario, che condivide l’edificio con Global Aktion. Ciò dimostra fino a che punto i nemici dell’autodeterminazione sono disposti ad arrivare per mettere a tacere la nostra lotta.

Dopo l’attacco, l’attivista saharawi Asria Mohamed Taleb ha pubblicato un messaggio pieno di indignazione. "L’attacco di ieri non è stato solo un attacco a un ufficio, è stato un attacco ai principi che rappresentiamo: diritti umani, libertà e giustizia per il popolo del Sahara Occidentale. "Questo attacco è la prova che il vostro lavoro è importante, che è visibile e che mette a disagio i nostri nemici", ha detto Mohamed.

Nel suo discorso, l’attivista ha ricordato i 50 anni di occupazione marocchina, segnati da oppressione e sistematiche violazioni dei diritti umani, e ha sottolineato come il lavoro di organizzazioni come Global Aktion abbia permesso alla causa saharawi di "raggiungere un pubblico internazionale".

La più grande mobilitazione pro-sahrawi nella storia della Danimarca

In seguito all’attacco, la Danimarca ha visto una mobilitazione senza precedenti. Ieri, martedì 14 gennaio, si è svolta la più grande manifestazione pro-Sahara Occidentale mai registrata nel Paese.

Centinaia di persone hanno riempito le strade scandendo messaggi come "L’occupazione deve finire", rendendo chiaro che la lotta per l’autodeterminazione nel Sahara Occidentale non è isolata.

“Quando i governi danno priorità ai propri interessi politici rispetto al rispetto del diritto internazionale, è la società civile che deve far sentire la propria voce”, ha sottolineato Asria Mohamed. Questo evento di grandi dimensioni non solo ha dimostrato solidarietà, ma ha anche dimostrato che il messaggio sta guadagnando terreno nell’opinione pubblica.

Nonostante i tentativi di intimidazione, la recente mobilitazione è un segno che la causa saharawi è più viva che mai. “Oggi più che mai la nostra voce risuona forte. "Non ci arrenderemo", ha concluso Asria Mohamed.

https://globalaktion.dk

NdlT
In seguito all'attacco, la polizia ha arrestato due membri di una banda criminale del quartiere di Nørrebro, dichiarata illegale dai tribunali danesi nel 2018. Chiamata Loyal to Familia, la banda era stata creata nel 2013 da Shuaib Khan - poi condannato a 8 anni di carcere per omicidio - ed è stata una delle protagoniste della guerra tra bande [per il controllo del traffico di droga] che ha insanguinato le strade di Copenaghen nel 2017. I suoi membri, che erano saliti a 225 nel 2018, sono scesi a circa 100 nel 2021. Dopo l'incarcerazione di Khan, due fratelli marocchini di Nørrebro, coinvolti in una lunga serie di atti criminali, hanno cercato di prendere il comando della banda: Abderrazak e Abdessamad Benarabe. Il primo, soprannominato “Big A”, è balzato agli onori della cronaca danese per aver combattuto, tra l'altro, nelle file del gruppo jihadista Ahrar El Sham a Idlib, in Siria. Non sappiamo quali siano state le loro azioni recenti.

GIDEON LEVY
“Il n’y a pas d’innocents à Gaza” : Réflexion sur la première guerre fasciste d’Israël

Gideon Levy, Haaretz  , 19/1/2025
Traduit par Fausto GiudiceTlaxcala

La guerre qui est censée se terminer dimanche entrera dans l’histoire comme la première guerre kahaniste*. Elle est fondamentalement différente de toutes les guerres précédentes d’Israël.

Amos Biderman, Haaretz, février 2022

La seule guerre qui lui ressemble est celle de 1948, qui a provoqué la Nakba, mais les motivations de cette guerre étaient différentes. Il s’agissait d’une guerre visant à établir un État juif ; il s’agit ici d’une guerre visant à établir un État fasciste. [cherchez la différence, NdT]

L’État kahaniste s'est érigé en Israël. La mollesse criminelle de Benjamin Netanyahou l’a rendu possible. Ce ne sont pas seulement les partis néo-nazis qui en sont responsables : c’est surtout le Likoud, le parti du Premier ministre, qui a porté le kahanisme au pouvoir.

Le changement profond qui s’est produit en Israël est parfaitement illustré par la guerre de Gaza. Presque tout dans cette guerre visait à apaiser l’extrême droite fasciste, raciste et favorable au transfert de population, et l’esprit du kahanisme a pris le contrôle de ses objectifs et de sa conduite. Ce n’était pas seulement l’ampleur de la cruauté de l’armée, c’était surtout la façon dont la cruauté était transformée en valeur dans la société israélienne dans son ensemble, en une opportunité, un atout, un miracle. La cruauté comme une chose dont on peut être fier, à laquelle on peut aspirer, dont on peut se vanter et dont on peut faire étalage.

Lors de ses précédentes guerres, Israël a également commis des actes odieux. Parfois, il a tenté de les nier, de les dissimuler et de mentir, parfois même il les a admis et en a eu honte. Pas cette fois-ci.

Cette fois-ci, le porte-parole des FDI présente fièrement l’ampleur des destructions et des tueries, les brandissant comme des exploits pour plaire à la droite kahaniste, qui est devenue le courant dominant.

Israël est devenu un État qui aspire à tuer et à détruire des Arabes uniquement pour tuer et détruire des Arabes. Ce n’était pas le cas auparavant, et il n’en était certainement pas fier. Il s’agit d’un changement profond, dont nous aurons du mal à nous défaire. Il laisse présager un avenir des plus sombres.

Lorsque Meir Kahane est apparu, il a amené avec lui un parti néo-nazi créé en Israël qui considérait les Arabes comme des chiens, dans le meilleur des cas. Israël a reculé devant lui. L’éthique du Mapai, qui consiste à « tirer et pleurer », prévalait encore ici, à côté de l’impartialité du Likoud. Menahem Begin, ainsi que le premier gouvernement Netanyahou, l’ont préservée. L’effondrement a commencé avec le deuxième gouvernement Netanyahou et a atteint son apogée dans le gouvernement actuel. De tous ses crimes, celui-ci est le plus grand et le plus impardonnable. Dans un premier temps, le fascisme a été légitimé et blanchi.

Des voix qui n’avaient jamais été considérées comme légitimes ont infiltré la politique et les médias. Bientôt, elles n’étaient plus seulement légitimes, elles étaient la voix des masses israéliennes, mais aussi celle du gouvernement et de l’armée. À la radio et à la télévision, les gens disaient « Il n’y a pas d’innocents à Gaza » et parlaient du droit et du devoir (heureux) de tuer tout le monde, avec la même aisance qu’ils discutaient du temps qu’il fait.

Desjournalistes chevronnés ont révélé les opinions qu’ils avaient cachées lorsqu’ils ont réalisé qu’elles étaient non seulement permises, mais aussi bénéfiques pour eux. D’Amit Segal et Zvi Yehezkeli à Almog Boker, des fascistes sont nés. Un tel discours n’existait tout simplement pas en Israël auparavant et n’a sa place dans aucune démocratie. Pendant ce temps, les voix anti-guerre ont été réduites au silence ; même la compassion et l’humanité ont été interdites. La prise de contrôle de la conversation publique était achevée.

Pendant les longs mois de la guerre, le kahanisme est devenu la voix dominante d’Israël et de son armée. Il n’y a plus de différence entre les commandants issus du sol pourri des colonies et leurs homologues du « bel » Israël : tous faisaient tout dans l’esprit de Kahane, sans exception et sans dissidents. Le but était de plaire à Bezalel Smotrich et Itamar Ben-Gvir. Il suffit de leur donner la quantité infinie de sang qu’ils réclament.

Un accord sur les otages a été reporté pendant des mois, Gaza a été complètement détruite, des zones entières ont été nettoyées et des dizaines de milliers de personnes ont été tuées, tout cela pour satisfaire l’esprit de Kahane et de ses représentants terrestres au sein du cabinet.

Il est ironique que la première guerre de Kahane se termine maintenant avec le retrait de la coalition gouvernementale d’Otzma Yehudit, dont le chef a déjà promis de revenir lorsque le génocide reprendra. Mais le bouleversement est terminé, il n’y a plus besoin de Ben-Gvir et de ses semblables. Netanyahou et le Likoud sont suffisamment kahanistes pour continuer à poursuivre la vision de Kahane ; il n’y a même plus besoin de gribouiller « Kahane avait raison » sur les murs.

NdT

*Meir Kahane (1932-1990) : rabbin fasciste de Brooklyn, fondateur de la Ligue de défense juive puis du parti Kach, interdit en 1994 en Israël pour « terrorisme et racisme ». Ben-Gvir et Smotrich sont ses disciples.


TIGRILLO L. ANUDO
“Las cuchas tienen razón”: Lenguaje popular en la lucha cultural en Colombia

Tigrillo L. Anudo, 19-1-2025


Autor amazonense sin fronteras, bolivarista, martista, mariateguista, gaitanista y un poquito zapatista.

 

“Las cuchas* tienen razón” gritan los murales en defensa de la memoria histórica en Medellín, Pasto, Bogotá, Neiva. Próximamente en Cali, Manizales, Bucaramanga, Barranquilla y otras ciudades. La lucha cultural que vive el país involucra los lenguajes escrito y hablado, los de las imágenes, los símbolos, las caricaturas, los grafitis, las pintas, los pasacalles, las pancartas, las artes, los murales. Y lo hacen con creatividad, poéticamente, musicalmente, lúcidamente.


Son lenguajes con mensajes directos, sencillos, coloquiales. No necesitan análisis hermenéuticos ni semióticos. Son mensajes políticos, filosóficos, sociológicos. Colombia se politizó, todos hablamos de política todos los días, con engaños, con verdades, con ideología, con objetividad, con posturas críticas. Pero se habla. El pueblo habla como siente y piensa, con sus jergas, sus estilos, códigos, rabias y frustraciones.

La lucha cultural de la última semana se centró en la reivindicación de la memoria histórica. La oposición negacionista quiere tapar con escombros y pinturas las oprobiosas masacres y desapariciones no sólo de La Escombrera sino de otros lugares del territorio nacional.

Colombia necesita que la libertad de expresión sea costumbre porque ella hará que la dignidad también se vuelva costumbre. Necesitamos levantar a todos nuestros muertos con violencia, sean quienes sean; que sus huesos vuelvan a ser calentados por el sol, que sus ojos se paseen de nuevo en los ojos de sus seres queridos.

Colombia es una telaraña de fosas comunes cruzadas por ríos, represas, selvas, ciudades. Somos el país que las volvió paisaje. Habitamos la nación que revivió las prácticas de los hornos crematorios clandestinos.

Colombia es un inmenso diván clamando la sanación de las almas víctimas, implorando la verdad completa, exigiendo la reparación. Estamos llenos de conceptos, pero no de verdades.

En el año y medio que resta del gobierno de Gustavo Petro se pueden radicalizar los reclamos por la memoria histórica, por la verdad, la justicia y la reparación. Igualmente, radicalizar la solicitud de juicio y castigo para los funcionarios corruptos que robaron los recursos de la salud, la conectividad, la alimentación escolar, la educación, los alcantarillados, los acueductos, las vías 4 y 5G. También exigir resultados en las investigaciones a los comprometidos en la conformación de grupos paramilitares. Que la verdad histórica nos grite desde el amanecer hasta el anochecer.
 
Sin justicia no hay país digno. Sin justicia no hay cambio. Sin justicia no hay progreso. La población trabajadora está cargando no sólo con altos costos tributarios por vivir, sino con el sostenimiento de una casta burocrática corrupta que roba $50 billones al año. La impunidad nos hace un Estado fallido.

La violencia económica institucional está estructurada para castigar a los que menos ingresos tienen y favorecer a los de mayores ingresos. La economía nacional rentística se sostiene en los hombros de la clase trabajadora y gran parte de la clase media que también es trabajadora.

El gobierno podría intentar de nuevo reducir las tarifas de los servicios públicos, buscar medidas para eliminar los peajes-pillajes-fotomultas, reducir el 4 x 1.000, revisar el IVA que encarece los arriendos, regular los costos notariales, controlar precios de medicamentos, replantear tasa aeroportuarias - tarifas de impuestos prediales – Industria y Comercio, analizar la inutilidad de las cámaras de comercio.   

Al país se lo está devorando el narcotráfico y no reaccionamos. Van 4 masacres en los primeros días de enero, todas relacionadas con el polvo blanco. Varios departamentos están tomados por carteles de la droga, asesinan civiles todos los días, desplazan comunidades, matan soldados y policías, también firmantes de paz. El Estado está perdiendo esa guerra. Las reformas sociales se debilitan.

El gobierno nacional puede declarar un estado de emergencia para solicitar en un foro internacional la legalización de las drogas ilícitas. La sociedad civil puede ser convocada para que acompañe dicho proceso. Que se convierta en otra exigencia de la sociedad. Poner el dedo en la llaga, convertir tal objetivo en política de Estado. Para frenar el desangre, para pacificar las regiones, para conservar recursos que necesitan los más golpeados. Para neutralizar el discurso de la oposición oportunista, de que a Colombia se la tomaron los criminales por falta de “seguridad democrática”.

Las reformas sociales pueden tener un nuevo envión con todo el vigor que ameritan. De tal modo que, de no lograrse, le quede claro a la sociedad colombiana que la oposición y los dueños históricos del poder -gobernantes durante 200 años- no permiten el bienestar general, quieren volver para usurpar y usufructuarlo todo. Que le quede claro al pueblo que no es posible un cambio significativo que alivie las cargas económicas sin la elección de un nuevo gobierno progresista, con mayorías en Cámara y Senado de La República.

*Cuchas: este término popular colombiano tiene varios sentidos pero aquí, designa las mujeres buscando sus hijos victimas de desaparición forzada por los grupos paramilitares en La Escombrera, en Medellín, entre otros [NdE] Ver todos los sentidos aquí