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24/01/2023

ANTONIO MAZZEO
Deux universités italiennes participent à des war games cyber-spatiaux et nucléaires

Antonio Mazzeo, 22/1/2023
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

C’est une nouvelle étape dans le processus de renforcement du complexe militaro-industriel-universitaire italien. Joint Stars, « l’événement annuel le plus important en matière d’entraînement de défense », a débuté, comme l’explique l’état-major des forces armées italiennes.


« Joint Stars est un exercice inter-forces et inter-agences ordonné par le chef d’état-major des armées, l’amiral Giuseppe Cavo Dragone, planifié et dirigé par le Comando Operativo di Vertice Interforze  (COVI, Commandement opérationnel conjoint interforces) », ajoute l’état-major.

La première phase des jeux de guerre se déroule au Centre de simulation et de validation de l’armée de terre (CESIVA) de Civitavecchia, l’organisme chargé de « préparer les postes de commandement, les états-majors et les unités destinés à être déployés hors du territoire national » et de tester les nouveaux systèmes de guerre prévus par le programme Forza NEC (Network Enabled Capacity) de « numérisation du champ de bataille ».

"Cette première phase de Joint Stars, qui s’achèvera le 27 janvier, consiste en une activité de type exercice de poste de commandement visant à vérifier les capacités de planification d’un état-major national interforces en matière d’opérations de défense des espaces aériens, terrestres et maritimes, de cybersécurité et de sécurité spatiale, de défense contre les contaminations chimiques, biologiques, radiologiques ou nucléaires, et de lutte contre les menaces découlant des technologies émergentes, notamment celles impliquant l’utilisation de drones, y compris sous-marins », explique l’état-major.

Lors de la réunion inaugurale de  Joint Stars, le commandant du COVI, le général Francesco Paolo Figliuolo, a souligné l’importance de prendre en compte les aspects juridiques, culturels, politiques, la perspective de genre et les relations avec la presse lors de la planification d’une opération militaire. « Le fait d’avoir ici un public composé non seulement de membres des forces armées, mais aussi d’autres réalités proches de la défense, comme la Guardia di Finanza, la Croix-Rouge, les capitaineries portuaires, les pompiers, la protection civile et le monde universitaire, nous donne l’occasion de partager, d’appliquer et de mettre en pratique toutes les leçons qui nous seront utiles à l’avenir pour faire face au début d’une crise », a conclu le général Figliuolo.

Et c’est précisément pour accroître l’interopérabilité entre les forces armées et les institutions universitaires que 11 étudiants de la Libera Università Internazionale degli Studi Sociali "Guido Carli" (LUISS) de Rome et de la Scuola Superiore Sant’Anna de Pise ont été “encadrés” dans l’équipe de Joint Stars. « Dans ce cadre, les étudiants des deux universités ont travaillé avec des militaires aux côtés de ceux que l’on appelle les conseillers ou consultants du commandant dans les domaines politique, juridique et de l’information publique », explique la Défense. « Pour les étudiants, le scénario de l’exercice et la dynamique de travail typique d’un état-major militaire ont représenté une occasion valable d’accroître leur expérience et leur connaissance des missions et des tâches que l’instrument de la Défense nationale garantit dans son travail quotidien pour la défense des citoyens, du territoire de l’État, des objectifs stratégiques nationaux et de ceux de l’Alliance atlantique ».

L’utilisation d’étudiants universitaires dans le cadre d’exercices militaires à forte valeur stratégique est un phénomène de plus en plus fréquent en Italie. En juillet 2022, trois équipes composées d’étudiants des universités de Trieste, Budapest et Ljubljana, ainsi que d’officiers autrichiens, italiens, slovènes et hongrois se sont affrontées dans un wargame très serré organisé par le commandement de la brigade alpine Julia à Udine. « Les équipes ont simulé les factions, les communautés, les minorités, les autorités, les forces de sécurité locales et internationales, les agences civiles et les médias présents dans une zone de crise fictive », note l’état-major de la Défense. « L’exercice a représenté la phase finale d’un projet pilote qui voit la Force terrestre multinationale et les universités partenaires collaborer à l’activité d’analyse de l’environnement opérationnel à des fins d’exercice et d’exploitation (...) qui permettra de mener de nouvelles activités d’entraînement et d’éducation au profit de la force multinationale ».

En octobre dernier, lors du maxi-exercice Mare Aperto [Mer ouverte], qui s’est déroulé dans les régions centre-sud de l’Italie et dans l’espace aéromaritime entre les détroits adriatique, ionien, tyrrhénien et sicilien (impliquant 4 000 militaires et une cinquantaine d’unités navales et de sous-marins de l’OTAN), 50 étudiants de 13 universités publiques et privées étaient présents : les universités de Bari, Bologne, Catane, Gênes, Milan, Trieste, la Cattolica del Sacro Cuore de Milan, le Politecnico de Milan, la Federico II de Naples, la Sant’Anna de Pise, La Sapienza de Rome, la LUISS de Rome et l’Université pour étrangers de Sienne.

« Sous la direction et la supervision de personnel expérimenté dans les différents domaines - des étudiants universitaires sont impliqués dans les états-majors opérationnels en tant que conseillers politiques et juridiques et agents d’information publique », explique la Défense. « Leur participation à l’exercice est fondamentale dans le cadre plus large du renforcement des liens existants avec les universités : une combinaison stratégique et innovante des opérations et de la culture de défense ».

Lors de la première édition de Mare Aperto (octobre 2021), neuf universités avaient participé aux jeux de guerre. « Des chercheurs des universités de Bari et de Catane, notamment, ont été accueillis à bord du navire San Giorgio afin d’opérer dans le cadre des activités de débarquement menées par la Brigade San Marco », a rapporté le service de presse de l’université des Pouilles. « Le personnel de l’université a réalisé une série de relevés morphotographiques et bathymétriques, numériques et à haute résolution, des différentes plages où se sont déroulés les exercices, afin d’améliorer la capacité à détecter, en temps réel, les zones les plus propices au débarquement ».

L’Université en tenue de camouflage pour planifier des attaques et des opérations spéciales de guerre...

 

Les heureux élus


 

23/01/2023

SERGIO RODRÍGUEZ GELFENSTEIN
L’esprit de Minsk souffle sur le Venezuela

 Sergio Rodríguez Gelfenstein, 18/1/2023
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

L'expérience m'a appris que tous les politiciens ne peuvent pas devenir des hommes d'État, il y a une distance entre les deux. Fondamentalement, la différence vient de la capacité que certaines personnes développent pour gérer et diriger un pays “contre vents et marées”. Dans ce cadre, il existe deux domaines qui forgent les conditions permettant de transformer n'importe quel politicien en homme d'État : la sécurité et la défense, en général la gestion et la direction des forces armées, et l'orientation de la politique étrangère.

Dans le passé, les relations extérieures étaient gérées sans équivoque par les ministères des affaires étrangères en utilisant l'art de la diplomatie. Cette fonction a perdu de sa force et de sa validité ces derniers temps, lorsque la technologie permet aux chefs d'État de communiquer de manière directe et presque sûre sans que les questions passent par les ministères des affaires étrangères et les ambassades et sans qu'il soit nécessaire d'organiser des réunions directes en face à face qui entraînent des dépenses énormes et une perte de temps utile pendant les voyages. C'est particulièrement vrai lorsqu'il s'agit de liens entre pays amis.

Mais lorsque le domaine discuté émane de perspectives différentes en termes de philosophie, de politique, de culture et, en général, d'intérêts nationaux de chaque pays, le contact personnel et l’impression directe fournie par les dirigeants jouent un rôle fondamental dans la prise de décision et la signature d'accords.

La diplomatie est l'art de la tromperie subtile et de l'hypocrisie naturelle de ceux qui doivent souvent feindre une amitié absente lorsqu'ils recherchent des informations et élaborent des plans de coopération qui contribuent à la défense, au développement et à la durabilité du projet politique du pays qu'ils représentent. Malgré le fait que les pays médiocres recourent à la banalité des représentants diplomatiques qui, dans l'exercice de leurs fonctions, ne visent pas les objectifs fixés, mais plutôt le trivial, le superficiel, le puéril et l'insignifiant, la diplomatie continue d'être un instrument valable pour atteindre les objectifs stratégiques de l'État.

Dans ce domaine, le rôle des dirigeants est fondamental. Jusqu'à présent, des valeurs universellement reconnues telles que l'honneur, la confiance, la dignité, le respect et l'honnêteté, entre autres, ont été mises sur la table pour traiter les accords et les différences. Mais la crise même du système international émanant de la société capitaliste mondiale - qui a, entre autres, un caractère éthique profond - a commencé à rendre ces valeurs moins crédibles. Au contraire, on tente de minimiser le rôle de la diplomatie pour renforcer l'instrument de la force en tant que mécanisme permettant d'imposer et d'exacerber les intérêts des pays puissants au détriment de la paix mondiale, de la gouvernabilité et de la recherche d'accords pour résoudre les grands problèmes qui affligent l'humanité.


Cela est devenu évident suite aux déclarations de l'ancienne chancelière allemande Angela Merkel, qui a fait savoir que les accords de Minsk de 2014 étaient une tentative de donner du temps à l'Ukraine, afin que le pays puisse être renforcé pour servir de bélier de l'OTAN contre la Russie. Mme Merkel a déclaré : « Nous savions tous qu'il s'agissait d'un conflit gelé, que le problème n'était pas résolu, mais c'est précisément cela qui a donné un temps précieux à l'Ukraine ». En d'autres termes, l'Occident n'a pas utilisé la diplomatie pour la paix, mais pour la guerre.

L'ancien président français François Hollande s'en est fait l'écho : « Oui, Angela Merkel a raison sur ce point ». Hollande a déclaré que l'armée ukrainienne d'aujourd'hui est en fait mieux entraînée et mieux protégée sur le plan matériel, ce qui est « à l'honneur des accords de Minsk, qui ont donné cette possibilité à l'armée ukrainienne ».

Ces confessions ont provoqué d'innombrables commentaires... et aussi des silences. En Europe même, le président serbe Aleksandar Vucic a déclaré que ces déclarations changeaient radicalement l'image des faits [concernant l'Ukraine] et soulevaient la question de la confiance. Il a ajouté que pour lui, c'était un signe qu'il ne devait pas faire confiance.

Vucic est le dirigeant d'un pays qui a connu une sécession à la suite d'une action directe de l'OTAN, qui n'a pas trouvé de meilleur moyen que d'inventer un pays pour gagner le territoire qu'elle voulait contrôler dans les Balkans. Dans ce contexte, il était inévitable que le ministre serbe des Affaires étrangères établisse une nette similitude entre les accords de Minsk et les traités de Bruxelles qui définissent les relations entre la Serbie et la république autoproclamée du Kosovo et qui, selon lui, « se sont révélés frauduleux ».

L'ancien vice-chancelier autrichien Heinz-Christian Strache a déclaré que les aveux de Merkel et de Hollande mettaient en doute la parole des politiciens européens. Strache, un politicien d'extrême droite, a déclaré que la franchise de Mme Merkel sur le sujet était effrayante, ajoutant que « de cette manière, les dirigeants européens ne font que détruire toute base de confiance à leur égard ».

Cependant, malgré toutes ces certitudes, l'ONU, qui sous Guterres est devenue un appendice des politiques usaméricaines, européennes et de l'OTAN, est restée silencieuse, comme on pouvait s'y attendre. Le porte-parole du Secrétaire général, Stéphane Dujarric, avec l'argument éhonté que cela devrait être laissé à « l'analyse historique des journalistes, des anciens fonctionnaires et des historiens », a refusé de commenter les déclarations de Merkel et de Hollande, donnant encore plus de poids à l'idée que l'ONU a aujourd'hui un Secrétaire général pour la guerre, pas pour la paix.

L'accord nucléaire avec l'Iran connu sous le nom de Joint Comprehensive Plan of Action (JCPOA), que Joe Biden, pendant sa campagne électorale, a promis de réintégrer, après qu’il eut été signé par Obama et abandonné par Trump, doit être placé dans un autre domaine de la même question. Biden a nommé Robert Malley envoyé spécial en Iran pour superviser les négociations menant au renouvellement du JCPOA. Cependant, Malley a fait le contraire.

Pepe Escobar, journaliste et analyste géopolitique brésilien spécialisé dans l'Asie occidentale et centrale, a affirmé que le JCPOA « était essentiellement un clone de l'accord de Minsk », permettant à Washington de gagner du temps pour remodeler sa politique à l'égard de l'Iran et de l'Asie occidentale. Dans ce cas, selon Escobar, « Téhéran n'est jamais tombé dans le piège » car le leader iranien, l'ayatollah Seyyed Ali Khamenei, qu'il décrit comme « un habile stratège géopolitique », a toujours été clair sur le fait qu'il ne fallait jamais faire confiance aux USA car « il savait intuitivement que celui qui succéderait à Obama - la fauconne Hillary ou, comme cela s'est produit, Trump - ne respecterait finalement pas ce qui avait été signé et ratifié par les Nations unies ».


Carlos Latuff

Une telle pratique, qui, comme on peut le constater, est devenue monnaie courante dans la politique étrangère usaméricaine, s'installe maintenant au Venezuela et dans les négociations qui ont eu lieu au Mexique entre le gouvernement et le secteur terroriste de l'opposition soutenu par Washington. Dans cette mesure, le Venezuela devrait prendre note de ce qui s'est passé car, en réalité, ces réunions sont l'expression d'une négociation indirecte entre les gouvernements de Caracas et de Washington, gérée de cette manière par ce dernier parce qu'il n'a pas trouvé le moyen de justifier à son opinion publique que sa politique de renversement du président Maduro a échoué lamentablement et qu'il doit maintenant négocier avec celui qui tient réellement les rênes du pouvoir dans le pays.

Pour ce faire, il utilise le secteur le plus rétrograde, le plus violent et le plus antidémocratique de l'opposition vénézuélienne, tout en recourant à toutes les ressources et à tous les instruments de son arsenal, le dernier en date étant l'élimination du “gouvernement provisoire” et le maintien d'un “parlement provisoire”, tous deux inconstitutionnels et inexistants dans la pratique. En fait, ce qui s'est produit, c'est un changement dans la direction de la bande criminelle, tout en maintenant la pratique de l'infraction sous une autre apparence. Cette décision a été reprise par la majorité du secteur terroriste, notamment parce que Guaidó n'a pas procédé à une distribution efficace et équitable des ressources obtenues grâce au vol.

Néanmoins, Washington continue à “exiger” que les pourparlers aient lieu au Mexique. Rendus aveugles, sourds et muets par le fait de ne pas avoir d'ambassade à Caracas, ils s'accrochent à la seule chose qu'ils ont pour “maintenir” leur présence politique au Venezuela. Tout cela se produit à un moment où les mesures coercitives adoptées à l'encontre de la Russie ont été inversées et ont généré un véritable désastre économique pour eux et leurs alliés. Ils ne peuvent pas non plus expliquer à leur opinion publique pourquoi ils ont été contraints de céder et d'accepter qu'une compagnie pétrolière usaméricaine commence à opérer au Venezuela.

C'est pourquoi ils insistent pour que leurs pions continuent à jouer la comédie au Mexique. Ce sont les USA qui peuvent faire appliquer l'accord visant à débourser les 3,2 milliards de dollars séquestrés, et non l'opposition terroriste, puisque ce sont eux qui ont négocié. Mais non, comme à Minsk, à Bruxelles et dans le cas du JCPOA, il a été évident que Washington gagne du temps pendant qu'il réalise ce qui est maintenant son objectif après l'échec du recours à la violence et au terrorisme : essayer d'unifier l'opposition, billets verts aidant, pour qu'elle aille aux élections de 2024 avec un seul candidat.

La patience des Vénézuéliens est à bout. Ils n'attendront pas six ou trois ans, lorsque Biden ne sera plus à la tête de l'administration, pour qu'il avoue (comme Merkel et Hollande à propos de Minsk) qu'il ne faisait que gagner du temps au Mexique. Il n'est pas nécessaire d'attendre pour savoir que le sénile Biden, comme tous les présidents usaméricains, est un menteur : nous savons que la diplomatie américaine ne repose pas sur des valeurs ou des principes, mais uniquement sur l'imposition et la force. Le Venezuela, son peuple et son gouvernement les connaissent déjà, ont appris et sauront comment agir.

 

22/01/2023

Represalias policiales marroquíes contra l@s delegad@s del territorio saharaui ocupado en el 16º Congreso del Frente Polisario

AFASPA, 22-1-2023
Traducido por Tlaxcala

Algun@s de lo@ 40 delegad@s del territorio ocupado del Sáhara Occidental que participaron en el 16º Congreso del Frente Polisario han regresado de Argelia hoy, 22 de enero. En la escala de un día en el aeropuerto de Casablanca no encontraron ningún problema. Algun@s viajaron después a Agadir, donde no ocurrió nada en el aeropuerto. Pero, como era de esperar, l@s que fueron a El Aaiún fueron tratad@s “como se debe” en una situación colonial.


Las fuerzas de represión marroquíes evacuaron a las personas que se encontraban en el aeropuerto y después atacaron a l@s delegado@, golpeándoles, insultándoles y humillándoles. El Waara Sid Brahim Khaya, hermana de Sultana Khaya, Mariem Dembar, hermana de Said Dembar (asesinado en agosto de 2011 por un policía fuera de servicio) y Elghlaijiha El Wali, fueron las que sufrieron los peores abusos. En un vídeo publicado por El Waara, que fue acogida por activistas, relata: “A mi regreso del 16º Congreso del Frente Polisario fui blanco especial de las fuerzas de ocupación, que me apartaron e inmediatamente empezaron a insultarme y a llamarme sucia traidora. No paraban de decirme que me iban a reeducar por todo lo que hice en Bojador. Hicieron preguntas sobre Sultana Khaya aunque no estaba con nosotros. Nos torturaron e hicieron lo mismo con Mariem Dembar y Sidi Mohamed Daddach. Pido a la comunidad internacional que intervenga rápidamente para protegernos de los actos de las fuerzas de ocupación”.

Tras llevarse a las mujeres, los torturadores siguieron atacando a los hombres.

Las delegadas de El Aaiún: Dahaba Sidemou, Mahfouda Lefkir, Fatimatou Dahwar, Laila Lili Gajmoula Baaya, Mariem Dembar y El Waara Sid Brahim Khaya. Delegada de Guelmim: Salka Lektif. De Smara Elglaijhaa El Wali.

Delegados masculinos de El Aaiún: Sidi Mohamed Daddach, El Arabi Elbakay, Abdelaziz Byay, Saleh Maylid, responsable de la radio Maizirat. Delegados de Bojador : Sheik El Elhella Khayya y Hamdi Habadi.

Mañana 23 de enero, el Parlamento marroquí (Cámara de Representantes y Cámara de Consejeros) celebrará una sesión plenaria conjunta urgente. Debatirá la resolución del Parlamento Europeo sobre los derechos humanos en Marruecos, que pide la liberación de los periodistas encarcelados.

Información complementaria del 23-1-2023

Vari@s delegad]s del territorio ocupado no han regresado aún al Sahara Occidental

Algun@s de ell@s harán escala en Las Palmas.

Otr@s se quedarán unos días en los campamentos con la familia. Son Mina Baali, Salha Boutenguiza, Zahra Sbai, Zainabou Babi, Brahim Sabar, Bachri Bentaleb, Daihani Brahim, Ali Salem Tamek, Ali Saadouni.

Está claro que el Majzén les preparará una sesión parecida a su regreso. Seamos solidarios. Alertemos a los medios y a los responsables políticos.

 

Représailles policières marocaines contre les délégué·es du territoire occupé sahraoui au 16ème congrès du Front Polisario

AFASPA, 22/1/2023

Une partie de la quarantaine de délégué·es  du territoire occupé du Sahara occidental qui a participé au 16ème  congrès du Front Polisario est rentrée d'Algérie aujourd'hui 22 janvier. À l'escale d'une journée dans l'aéroport de Casablanca ils·elles n'ont pas rencontré de problème. Certain·es ont ensuite voyagé sur Agadir où il ne s'est rien passé à l'aéroport. Mais comme il était à craindre, celles et ceux qui allaient à El Ayoun ont été traité·es “comme il se doit” en situation coloniale.


Les forces de répression marocaines ont fait évacuer les personnes qui se trouvaient dans l'aéroport pour ensuite s'acharner sur les délégué·es qu'ils ont tabassé·es, insulté·es, humilié·es. Ce sont El Waara Sid Brahim Khaya, sœur de Sultana Khaya, Mariem Dembar, sœur de Said Dembar (assassiné en août 2011 par un policier qui n'était pas en service) et Elghlaijiha El Wali, qui ont subi les pires sévices. Dans une vidéo postée par El Waara, accueillie chez des militants, elle raconte « À mon retour du 16ème congrès du Front Polisario j'ai été spécialement ciblée par les forces d'occupation qui m'ont amenée à part et ont commencé immédiatement à m'insulter et me traiter de sale traitresse. Ils répétaient qu'ils vont me rééduquer pour tout ce que j'ai fait à Boujdour. Ils posaient des questions sur Sultana Khaya bien qu'elle ne fût pas avec nous. Ils nous ont torturé·es et fait pareil avec Mariem Dembar et Sidi Mohamed Daddach. Je demande à la communauté internationale d'intervenir promptement pour nous protéger de actes des forces d'occupation ».

Après avoir fait sortir les femmes, les tortionnaires ont continué de s'acharner sur les hommes.

Les femmes déléguées d'El Ayoun : Dahaba Sidemou, Mahfouda Lefkir, Fatimatou Dahwar, Laila Lili Gajmoula Baaya, Mariem Dembar et El Waara Sid Brahim Khaya. Déléguée de Guelmim : Salka Lektif. De Smara Elglaijhaa El Wali.

Les hommes délégués d'El Ayoun : Sidi Mohamed Daddach, El Arabi Elbakay, Abdelaziz Byay, Saleh Maylid, responsable de la radio Maizirat. Délégués de Boujdour : Cheik El Elhella Khayya et Hamdi Habadi.

Demain 23 janvier, le Parlement marocain (chambre des représentants et chambre des conseillers) est réuni en urgence pour une séance plénière commune extraordinaire. Il doit débattre de la résolution du Parlement européen relative aux droits humains au Maroc, qui demande la libération des journalistes emprisonnés.

Complément d'information du 23/1/2023

Plusieurs délégué·Es du territoire occupé ne sont pas encore rentré·es au Sahara occidental occupé. Certain·es vont faire escale par Las Palmas.

D'autres sont pour quelques jours en famille dans les campements : Mina Baali, Salha Boutenguiza, Zahra Sbai, Zainabou Babi,  Brahim Sabar, Bachri Bentaleb, Daihani Brahim, Ali Salem Tamek, Ali Saadouni.

Il est clair que le Makhzen leur préparera une même séance à leur arrivée, soyons solidaires, alertons nos médias et responsables politiques.

 

GIDEON LEVY
Les manifestants sionistes de Tel Aviv ont oublié leurs voisins palestiniens

Gideon Levy, Haaretz, 22/1/2023
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Une fois de plus, je ne suis pas allé sur la place Habima, ni dans la rue Kaplan, pour me joindre aux manifestations. Mes jambes ne m'y ont pas porté et mon cœur m'a empêché de prendre part à une manifestation largement justifiée, mais qui n'est pas ma manifestation.

Des manifestants contre le agouvernement d'extrême droite agitent des drapeaux israéliens au centre Horev de Haïfa, samedi. Photo : Rami Shlu/sh/

Une manifestation couverte d'une mer de drapeaux bleus et blancs, comme pour se légitimer et protéger ses participants, alors que les drapeaux de l’autre peuple qui vit sur cette terre sont interdits ou rassemblés en un ghetto étroit sur un monticule de terre au bord de la place, comme dans la manifestation précédente, ne peut pas être ma manifestation.

Une manifestation exclusivement juive et mononationale dans un État clairement binational ne peut être une manifestation pour quiconque recherche l'égalité ou la justice, qui sont parmi les mots clés de cette manifestation mais qui restent creux en son sein.

Le discours « gouvernement  de liberté, égalité et qualité » des organisateurs d'une manifestation à Tel Aviv est creux ; le discours de « lutte pour la démocratie » des organisateurs de l'autre manifestation ne l'est pas moins. Il n'y a pas et il n'y aura jamais de « gouvernement  de liberté, égalité et qualité «  dans un État d'apartheid, pas plus qu'il n'y a de « lutte pour la démocratie » lorsque l'on ferme les yeux sur l'apartheid.

Certains des Juifs de ce pays sont maintenant indignés face à une menace concrète sur leurs droits et leur liberté. Il est bon qu'ils aient été secoués dans une action civile, mais leurs droits et leur liberté, même après avoir été restreints, resteront ceux des privilégiés, de la suprématie juive inhérente. Ceux qui y consentent, en paroles ou en silence, invoquent le nom de la démocratie en vain. Le silence sur ce sujet est le silence sur l'apartheid. La participation à ces démonstrations d'hypocrisie et de deux poids-deux mesures est inacceptable.

La mer de drapeaux israéliens lors de ces manifestations se veut une excuse face à la remise en cause par la droite de la loyauté et du patriotisme de ce camp. Nous sommes sionistes, donc nous sommes loyaux, disent les manifestants. Les Palestiniens et les Arabes israéliens peuvent attendre que nous finissions les choses entre nous. Il est interdit de mélanger les problèmes, comme s'il était possible de ne pas les mélanger. Une fois de plus, le centre et la gauche tombent raides morts devant les accusations de la droite, marmonnant et s'excusant ; la pureté du drapeau les a ternis bien plus que les accusations.

Une fois de plus, ce camp montre qu'il exclut les Palestiniens et leur drapeau tout autant que la droite. Comment peut-on participer à une telle manifestation ? Il n'y a pas et il ne peut y avoir de manifestation pour la démocratie et l'égalité, la liberté et même pour un gouvernement de qualité, dans un format d'apartheid dans un État d'apartheid, tout en ignorant l'existence de l'apartheid.

Le drapeau a été choisi comme symbole parce que c'est une manifestation sioniste, mais il ne peut pas y avoir de manifestation sioniste pour la démocratie et qui soit donc une manifestation juste. Une idéologie qui grave sur son drapeau la suprématie d'un peuple sur un autre ne peut prêcher la justice avant de changer les bases de son idéologie. L'Étoile de David est en train de couler, comme l'a montré de manière déchirante l'illustration de couverture du magazine en hébreu de Haaretz de vendredi, mais son naufrage est inévitable tant que le drapeau d'Israël sera le drapeau de l'une des deux nations qui le revendiquent.


Le sang palestinien a coulé comme de l'eau ces derniers jours. Il ne se passe pas un jour sans que des innocents soient tués : un professeur de gymnastique qui a tenté de sauver un blessé dans sa cour ; deux pères, dans deux endroits différents, qui ont essayé de protéger leurs fils, et un fils de réfugiés de 14 ans - tout cela en une semaine. Comment une manifestation peut-elle ignorer cela, comme si cela ne se produisait pas, comme si le sang était de l'eau et l'eau une pluie bénie, comme si cela n'avait rien à voir avec le visage du régime ?

Pouvez-vous imaginer si les Juifs étaient attaqués tous les jours ou tous les deux jours ? La manifestation les aurait-elle ignorés ? L'occupation est plus que jamais loin de prendre fin : elle est devenue une mouche embêtante qu'il faut faire taire. Quiconque la mentionne est un fauteur de troubles qui doit être tenu à l'écart : même la gauche ne veut plus en entendre parler.

« Arrêtons le coup d'État », proclament les appels, avec un pathos qui semble avoir été emprunté à la Révolution française. Mais il n'y a pas de révolution dans un État d'apartheid, s'il continue à être un État d'apartheid. Même si toutes les demandes des manifestants sont satisfaites, si la Cour suprême est portée aux nues, si le procureur général est exalté et si le pouvoir exécutif retrouve sa stature légitime, Israël restera un État d'apartheid. Alors quel est le but de cette manifestation ? De nous permettre de nous féliciter une fois de plus d'être “la seule démocratie du Moyen-Orient”.

"Une nation qui en occupe une autre ne sera jamais libre": manifestants antisionistes en marge de la manifestation de samedi à Tel Aviv

 

MICHELE GIORGIO
Il y a un champ de bataille au cœur de Naplouse

Michele Giorgio, Pagine Esteri, 20/1/2023 (Photos de l’auteur)
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

La circulation est chaotique comme tous les jours. Les usines, les ateliers d’artisans et les magasins sont ouverts. Comme tous les matins, les étudiants de l’université Al Najah se rendent au campus à un rythme rapide et, dans l’après-midi, se pressent dans les cafés autour de l’université, remplissant l’air de sons, de mots, de rires. Naplouse semble vivre un quotidien tranquille. Ce n’est qu’une apparence. La deuxième ville palestinienne de Cisjordanie vit dans un climat de guerre depuis l’été dernier, une guerre qui se déroule principalement la nuit et qui n’épargne personne. Le principal champ de bataille est la casbah, la vieille ville. Les hommes des unités spéciales de l’armée israélienne, les mista'arvim [“arabisés”] en civil qui se font passer pour des Palestiniens, ouvrent la nuit, par des actions éclair, la voie aux raids des unités de l’armée à la chasse aux militants de la Tanière des lions, le groupe qui rassemble des combattants de toutes les orientations politiques et qui est devenu l’icône de la lutte armée palestinienne. Des raids qui s’accompagnent d’intenses échanges de tirs et se terminent par des meurtres de Palestiniens, presque toujours perpétrés par des tireurs d’élite.


« Nous vivons comme si nous étions en guerre, avec les occupants (israéliens) qui entrent dans la ville presque chaque nuit pour tuer ou capturer quelqu’un, et les civils en paient souvent le prix », nous dit Majdi H., un éducateur qui a accepté de nous accompagner. « La casbah est la principale cible d’Israël, ajoute-t-il, car elle représente le refuge de la résistance. Mais les raids ont lieu partout et se transforment en batailles au Tombeau de Joseph ». Majdi fait référence aux “visites” nocturnes périodiques de colons israéliens sur le site religieux situé dans la zone A, sous contrôle palestinien total. Leur arrivée, avec une escorte de dizaines de soldats et de véhicules militaires, déclenche de violents échanges de tirs avec la Tanière des lions. « Nous voulons vivre notre vie, sans plus voir de colons et de soldats, mais on ne nous le permet pas », poursuit Majdi, qui mène depuis plusieurs années des activités de soutien psychologique aux mineurs avec d’autres collègues. « Ils sont les plus touchés par ce climat, explique-t-il, les enfants et les jeunes sont les plus exposés aux dommages causés par cette guerre de faible intensité mais toujours violente ». La situation actuelle rappelle à beaucoup l’opération “Mur de défense” lancée par Israël en 2002, lorsque l’armée a réoccupé des villes autonomes palestiniennes au plus fort de la deuxième Intifada. On a estimé le nombre de morts palestiniens à environ 300 à Naplouse, qui a été traversée et dévastée pendant des mois par les chars et les véhicules blindés. Aujourd’hui comme alors, le commandement militaire et le gouvernement israéliens justifient leur main de fer par la “lutte contre le terrorisme” et les organisations armées palestiniennes responsables d’attaques qui, dans certains cas, ont tué ou blessé des soldats et des colons.

La beauté de la casbah de Naplouse n’est comparable qu’à celle de la vieille ville de Jérusalem. Les travaux de rénovation entrepris ces dernières années par les autorités locales, grâce également à des projets internationaux, ont redonné une nouvelle splendeur aux bâtiments anciens et aux coins cachés. Les hammams qui ont contribué à rendre la ville célèbre ont été rénovés, tout comme les fabriques de carrelages et de savon à l’huile d’olive et les ateliers familiaux qui produisent les gelées enrobées de sucre glace. « Mais la reine des sucreries à Naplouse était et reste la kunafa [knafeh] », souligne Majdi, en référence à l’un des délices de la cuisine palestinienne. L’atmosphère est agréable. Après la mosquée al Khader, on rencontre de petits restaurants avec des pots de fleurs et des lumières colorées se reflétant sur la pierre blanche des maisons. Les commerçants exposent des marchandises de toutes sortes et les marchands ambulants vantent les mérites des fruits et légumes qu’ils ont apportés en ville.


En entrant dans le quartier Al Yasmin, Majdi devient plus sérieux et tendu. Nous sommes dans la zone rouge, c’est le fief de la Tanière des lions et d’autres groupes armés. « Ici, il y a des fusillades presque toutes les nuits entre nos jeunes et les soldats israéliens. Tu ne peux pas prendre de photos et si tu croises des combattants, ne les suis pas des yeux trop longtemps. La peur des espions et des collabos est forte », nous dit-il à voix basse. Au-dessus de nos têtes, dans les ruelles, de longs draps noirs ont été étendus pour cacher les mouvements des tireurs aux drones israéliens. Les murs sont couverts d’affiches avec les visages des martyrs, anciens et nouveaux, ceux tués pendant la première Intifada il y a trente ans et ceux abattus ces dernières semaines. Une sorte de mausolée installé sur une petite place commémore les plus célèbres d’entre eux, dont Ibrahim Nabulsi, qui en août dernier, encerclé par les soldats israéliens, a préféré mourir et ne pas se rendre. Avant d’être abattu, Nabulsi a envoyé un message audio à sa mère qui est devenu viral pendant des mois. Pour les Palestiniens, c’est un héros. Pour Israël, en revanche, le premier chef de la Tanière des lions était un “dangereux terroriste” et faisait partie des responsables de graves attaques armées contre des soldats et des colons. Les mista'arvim israéliens ont déjà décapité la direction de la Tanière des lions à plusieurs reprises, mais le groupe voit ses rangs grossir chaque jour. Entre 100 et 150 habitants de Naplouse et des villages voisins en feraient partie. Quelques-uns d’entre eux nous dépassent, nous ne pouvons pas les photographier ou les arrêter pour leur poser quelques questions, répète sèchement Majdi, qui entre-temps a été rejoint par Amer, un de ses amis qui vit dans la casbah, pour nous garant un "laissez-passer" supplémentaire. L’uniforme des hommes armés est noir, le visage est recouvert d’une cagoule, un bandeau de couleur portant le logo du groupe entoure le sommet de la tête. L’arme est presque toujours un pistolet-mitrailleur M-16.


Un « uniforme»similaire est porté par les membres du bataillon de Balata, dans le plus grand camp de réfugiés de la ville, également connu pour être un bastion de la résistance aux forces de sécurité de l’Autorité nationale palestinienne, que beaucoup à Naplouse, y compris ceux du parti Fatah du président Abou Mazen, considèrent désormais comme étant « au service » d’Israël. Les opérations (répressives) de sécurité menées à Naplouse par les forces spéciales de l’ANP sont à l’origine de violentes protestations et les rues du centre-ville se transforment en un champ de bataille entre jeunes et policiers. «Cela fait des décennies que nous demandons en vain la fin de l’occupation israélienne, le principal problème de Naplouse, de chaque ville, de chaque Palestinien », déclare Osama Mustafa, directeur du centre culturel Yafa dans le camp de Balata. « Nous avons essayé avec les accords d’Oslo, avec les négociations mais cela n’a servi à rien, nous restons sous occupation, les colonies israéliennes nous encerclent », ajoute Mustafa. « Israël prétend que sa pression sur Naplouse est due à la présence d’hommes armés dans la ville et met en œuvre des mesures punitives qui touchent l’ensemble de la population ».La frustration est palpable, l’exaspération face au désintérêt des pays occidentaux détériore la relation avec l’Europe. « Au centre Yafa, nous menons des activités culturelles et adaptées aux enfants, explique Mustafa, ce sont des projets civils, presque toujours pour les enfants. Pourtant, pour nous accorder un financement, l’UE nous demande de signer des déclarations condamnant la résistance à l’occupation. Elle le fait parce que c’est Israël qui l’impose. Mais aucun Palestinien ne peut faire ça ».