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13/08/2025

LYNA AL TABAL
Anas Al-Sharif : la couverture continue

 Lyna Al-TabalRai Al Youm, 12/8/2025

Traduit par Tlaxcala

Chers lecteurs, vous n’êtes donc pas encore fatigués de ces vieux mensonges sur la mer qui protégerait la ville ? Allons… la mer ne protège personne. Elle n’a ni parti, ni camp, ni mémoire. Elle n’est que de l’eau, vouée à s’évaporer, et ses vagues ne sont rien d’autre qu’un balancement physique dénué de sens. Gaza, noyée dans son sel, dans son sang, c’est pas une légende… Gaza, c’est du vrai, du dur, une réalité qui fait mal.

Enterrement de l'équipe d'Al Jazeera assassinée. Photo Omar Al-Qattaa/AFP/Getty Images

C’est de là qu’il est sorti, Anas al-Sharif. Qui a dit que c’était le héros d’une vieille histoire ? Non… C’était un jeune homme du camp de Jabaliya, il filmait le réel, rien que ça. C’est la seule histoire qui compte. Anas, pas un héros des contes, mais le type qui fabrique une nouvelle légende : celle de la vérité.
Le voilà, Anas, venu de là-bas, l’armure sur le dos, avec marqué dessus : « PRESS » Une armure en tissu épais, dessous des plaques serrées, compressées… une amulette moderne, en kevlar, en céramique… censée tenir les balles à distance. Mais, comme toutes les amulettes de cette époque pourrie, ça sert à rien… quand c’est Israël qui tire. Anas… comme Ismaël… comme Shireen .. Hamza, Abdel Hadi, Salam, Hani, Mohammed, Ahmed, Majid, Shimaa, Ola, Duaa, Hanan, Samer... comme des centaines d'autres journalistes pris pour cible par Israël, a été témoins de ses crimes et de ceux de son armée qui se discrédite chaque jour en tuant les témoins.

Israël, l'État qui se vend au monde comme un havre de démocratie, bat un nouveau record au Guinness des records de la mort...

Imaginez-vous qu'en moins de deux ans, Israël a tué à Gaza plus de journalistes que toutes les guerres entre 1861 et 2025 ? Pouvez-vous accepter ce chiffre ? Cette période comprend la guerre civile américaine, la Première Guerre mondiale, la Seconde Guerre mondiale, la guerre de Corée, la guerre du Vietnam, la guerre du Cambodge et la guerre du Laos... Ajoutez à cela les guerres de Bosnie-Herzégovine, de Croatie et du Kosovo, la guerre d'Afghanistan, la guerre d'Irak et la guerre en Ukraine...

Hier, c'était le tour d'Anas... Anas al-Sharif est tombé en martyr... C'est la phrase habituelle, le slogan que nous répétons pour tenir le coup. Car ici, à Gaza, la mort est une routine quotidienne, comme le pain, ou plutôt comme l'absence de pain. C'est comme la faim, comme la peur, comme la couleur sombre du sang lorsqu'il se mélange à la cendre. Tout ce qui est mauvais ici se répète... Tout ce qui est mauvais se répète sans cesse, sauf le sourire d'Abou Mazen, qui s'élargit à mesure que le siège sur Gaza se resserre.

De loin, Gaza ressemble à un tableau aux couleurs cendrées, ses rues sont des trous noirs sans début ni fin, et le vent transporte une odeur de poudre mêlée à un peu de sel marin... Un mélange que connaissent bien les Gazaouis, mais aussi les pilotes israéliens... qui reviennent bombarder.

Ici, à Gaza, la parole est interdite, la nourriture aussi... La liberté d'expression pour les Israéliens signifie la liberté de tuer tous ceux qui parlent. Israël ne parle pas de déontologie, il ne connaît qu'un seul métier : l'occupation... et le meurtre. Israël tue les journalistes parce qu'il a peur de ce que la caméra montre : des cadavres d'enfants, des visages de mères, des yeux qui disent au monde : « Regardez, c'est un génocide ». Israël tue les journalistes parce qu'il sait que l'histoire sera écrite à travers leurs objectifs et que les procès seront documentés par leurs photos.

Finalement, Anas al-Sharif a été tué et enterré. C'est désormais une image gravée dans la mémoire de Gaza : un corps recouvert d'un linceul blanc, des mains qui le soulèvent rapidement avant que le prochain raid ne commence, une caméra silencieuse qui accompagne le corps, son objectif toujours ouvert, témoin de la mort de son propriétaire comme elle a été témoin de sa vie... Mais désormais, elle ne filme plus rien. Sans image ni son, mais #la_couverture_continue, comme tu l'as demandé, Anas... La vérité ne meurt pas, elle passe d'un objectif à l'autre, d'un collègue à l'autre, d'un martyr à un encore vivant en direct... Et nous sommes tous des martyrs qui attendons notre tour sur la route de Jérusalem.

À cette heure même, les fonctionnaires de l'ONU se disputent la formulation d'une déclaration exprimant leur profonde inquiétude. Certains pleureront, d'autres feindront d'être émus, puis ils retourneront boire leur café infect dans leurs bureaux climatisés.

Netanyahou, noyé jusqu'aux oreilles dans les dossiers de corruption et les rêves de grandeur, sait que l'image transmise par Anas est plus dangereuse que n'importe quel missile, plus dangereuse que mille déclarations des Nations unies. La caméra était la dernière arme dont disposait Anas face au monde, quelque chose que le dôme de fer ne pouvait arrêter. Il tirait avec son appareil photo comme un combattant tire un missile Yassin, des images et des vidéos que ni la fronde de David ni les Patriot ne pouvaient intercepter.

Netanyahou s'est tenu debout, avec un sourire à moitié déformé, pour déclarer qu'Israël combattait le terrorisme. Le monde écoutait en silence, comme toujours. Mais Anas savait que la fin allait venir, et il savait peut-être aussi que le monde allait faire la risette à Israël quelques heures après son martyre. Il savait qu'après sa mort, rien ne changerait. Le blocus resterait un blocus, et les Palestiniens resteraient en vie, juste assez pour mourir le lendemain.


Anas avec Sham et Salah

Savez-vous qu'Anas avait appelé sa fille « Sham* » pour dire que la Palestine ne connaît pas de frontières ? Il l'avait fait pour dire au monde : la Palestine ne se résume pas à une ligne de cessez-le-feu, ni à un mur de séparation, ni à une carte sur laquelle s'amusent des politiciens obsédés. La Palestine est contre toute occupation et contre toute violation du droit de l'homme à être libre. La patrie est plus grande que Gaza, et la blessure arabe est unique, à Khartoum assiégée, à Beyrouth détruite, à Bagdad sinistrée, à Damas survolée par les avions ennemis qui bombardent et repartent... Partout où il y avait de la douleur, il y avait la Palestine.

Non, mon ami, nous n'avons pas besoin d'un miracle. Les miracles n'existent plus, et s'ils existent, ils sont ennuyeux. Nous avons besoin d'autre chose, de beaucoup moins romantique, de beaucoup plus cruel : du temps, par exemple... ou peut-être l'effondrement complet du système mondial. En réalité, les héros de Gaza sont le miracle qui n'étonne personne, car le monde s'est habitué à les voir mourir.

Nous avons besoin d'un droit international qui poursuive Israël et lui impose des sanctions, et d'un monde qui cesse de jouer les sympathisants. Ce que nous voulons, c'est que le monde cesse de se mentir à lui-même... même si ce n'est qu'une courte pause avant le prochain mensonge. Y a-t-il une trêve dans les mensonges ?

Au final, la mer restera, la ville restera, mais les visages disparaîtront. C'est toujours ainsi que les choses se passent. La mer est témoin de la mort de ceux qu'elle ne peut sauver, et la ville s'effondrera encore, encore et encore. Tout reviendra comme avant, car le temps à Gaza tourne en rond et n'avance pas... Ici, le temps se répète sans pitié.

Mais ce n'est pas si mythique que ça. La survie de Gaza n'est pas un miracle, c'est simplement une réalité dérangeante. Et la vérité, c'est que la survie de Gaza est une victoire en soi. Gaza vaincra parce qu'il y a des choses qui ne peuvent pas être tuées.

Vous entendez ?

Des choses qui ne peuvent pas être tuées...

Il y a des choses plus simples et plus décourageantes : comme la vérité, comme la mer qui, contrairement à la plupart des politiciens de la région, comprend que la prochaine vague sera inévitablement plus grande que la précédente.

Oui, la mer de Gaza qui, malgré votre silence et votre complicité, continue d'envoyer des vagues plus grandes que les précédentes, signe évident que cette fin est le début de Gaza et votre fin.

NdT

*Sham : Bilad al-Sham, le pays “à main gauche” (depuis le Hijaz) par opposition au Yemen, le pays “à main droite”, désignait traditionnellement la “Grande Syrie“, englobant la Syrie, le Liban, la Palestine et la Jordanie d’aujourd’hui.

REINALDO SPITALETTA
Colombie: le soldat Chvéïk et le condamné Uribe

Reinaldo Spitaletta, Sombrero de Mago, El Espectador, 2/8/2025

Traduit par Tlaxcala

 


Dans le roman inachevé Les Aventures du brave soldat Chvéïk, de Jaroslav Hašek, il est fait mention d'anciennes tortures et punitions infligées aux personnes accusées d'une faute, telles que boire du plomb fondu, marcher sur des fers rougis au feu, porter les très douloureuses « bottes espagnoles » (qui n'ont rien à voir avec les crocs), d'être brûlés avec des torches, écartelés, empalés, bref, d'un vaste répertoire de souffrances pour le malheureux prisonnier.

L'œuvre, comme on le sait, s'est imposée comme une satire contre l'absurdité (et aussi contre la barbarie) de la guerre. « Se faire arrêter aujourd'hui, c'est un jeu », dit le brave soldat, car, selon lui, on te donne un lit de camp, une table, de la soupe, du pain, un petit pot d'eau, et les toilettes sont juste là, sous ton nez. J'ai entendu quelque chose de similaire ces derniers jours, après la condamnation de l'ancien président Álvaro Uribe, qui purgera sa peine dans une maison de luxe et à qui on ne dira pas, cela aurait été le comble du « progrès », « nous avons décidé que demain, vous serez écartelé ou brûlé, selon ce que vous préférez », car, comme le disait le Tchèque Chvéïk, la situation s'est améliorée en ce qui concerne les détenus.

Le cas du premier ancien président colombien condamné a suscité toutes sortes de réactions dans un pays d'extrêmes, où, heureusement, il reste encore des traces d'humour, notamment noir, mais aussi d'autres nuances. Au-delà de cette affaire retentissante, qui a donné lieu à des prises de position divergentes, à des spéculations, à une créativité populaire, à des rires et des larmes, elle a été pour les plus jeunes l'occasion d'en savoir un peu plus sur l'histoire contemporaine d'un pays marqué par les massacres, les déplacements forcés, les « faux positifs », les réformes du travail défavorables aux travailleurs, le néolibéralisme sauvage et les oppositions tant à la paix qu'à la guerre.

On pourrait réduire à l'absurde absolu l'organisation de certaines marches en faveur du condamné, mais, d'un autre côté, il faudrait souligner comment la situation a débordé la créativité populaire (même si le peuple a toujours été victime de tous les outrages, tortures et punitions, y compris ceux promus par l'accusé). Nous sommes, comme on le sait, un peuple (ni naïf ni ignorant, rien de tout cela, sans prétention) doté d'un sens inné de l'humour. Sans gaspillage. Et enclin aux présages, aux coups du sort, aux jeux de hasard (et non de ahazar, comme l'a dit il y a des années un gouverneur d'Antioquia).

Le numéro qui a été attribué à Uribe en tant que prisonnier, condamné à la prison domiciliaire – même si l'on a également entendu dire : « la prison, c'est la prison » – a été joué dans des billets de loterie, des paris, des tombolas, des “chances” [type de loterie où on peut parier des petites sommes sur un, deux , trois ou quatre chiffres, NdT], des « cantarillas » [loteries de quartier où on peut gagner en général un appareil électroménager, NdT], comme s'il s'agissait du chiffre miraculeux qui apparaît dans un poisson de Pâques. Un humoriste de la faculté de droit a suggéré de revenir à la typologie criminelle de Cesare Lombroso pour voir si le condamné y trouvait sa place. De plus, à l'ère des réseaux sociaux et autres « passe-temps », les memes se sont multipliés, certains, il faut le noter, ingénieux et pugnaces.


Dans l'un de ces nombreux memes (il y a d'ailleurs eu une occasion en or pour les caricaturistes, enfin, pour ceux qui ne sont ni des mercenaires ni des béni oui-oui), Uribe apparaît dans un lit, la tête sur l'oreiller, couvert d'une couverture. Et il dit : « Je n'aurais pas dû dénoncer Iván Cepeda ». D'autres, faisant également référence à celui qui fut l'un des politiciens les plus puissants et influents du pays, le montraient en uniforme de prisonnier, orange pour certains, rayé pour d'autres, derrière les barreaux avec un béret marqué du numéro 82 (le même que celui avec lequel les USA l'ont associé à une liste de collaborateurs du cartel de Medellín).


Ainsi, grâce au procès et à la condamnation, on est soudainement passé des cris « des balles, c'est tout ce qu'il y a et des balles, c'est tout ce qui viendra », propres à certains de ses acolytes et partisans, à des expressions populaires moqueuses, qui laissaient entendre que « tout s'écroule », que tout pouvoir s'évanouit. De nouveaux cercles de l’enfer sont apparus, dans une reconstruction contemporaine de Dante, où le « seigneur des ténèbres » a été envoyé pour se rafraîchir. « Je te parle depuis la prison », était un autre mème savoureux et plein de piquant.

Il semble – ou c'est une façon de parler – que nous ayons quelque peu progressé en matière de confrontation politique civilisée, celle qui se déroule dans le domaine des idées, de la dissidence raisonnée, de la discussion sans coups de feu, car avant le verdict, les échos laissaient présager une véritable tornade si l'ancien président était condamné. Cela n'a pas été le cas, du moins jusqu'à présent. Il est donc encore temps pour les blagues et les plaisanteries.

Dans le roman inachevé de Hašek, au brave soldat Chvéïk qui chantait « rivières de sang, batailles que je loue... », un médecin a prescrit une dose de bromure pour calmer son « enthousiasme patriotique » et lui a recommandé de ne pas penser à la guerre. Cela pourrait être une bonne formule pour ces jours-ci, en particulier pour ceux qui ont les toilettes sous le nez.



REINALDO SPITALETTA
El soldado Švejk y el condenado Uribe

Reinaldo Spitaletta, Sombrero de Mago, El Espectador, 12-8-2025 


En la inconclusa novela Las aventuras del buen soldado Švejk, de Jaroslav Hašek, se mencionan antiguas torturas y castigos a los acusados de alguna falta, de tener que beber plomo fundido, andar sobre hierros candentes, de ponerles las muy martirizantes “botas españolas” (nada que ver con los crocs), de chamuscarlos con antorchas, descuartizarlos, empalarlos, en fin, de un extenso repertorio de dolores para el desgraciado preso.

La obra, como se sabe, se erigió como una sátira contra el sinsentido (también contra la barbarie) de la guerra. “Que te arresten hoy en día es un juego”, dice el buen soldado, porque, según él, te ponen un catre, una mesa, sopa, pan, alguna jarrita de agua, y tenés el inodoro ahí no más, frente a tus narices. Algo así escuché por estos días, tras la condena al expresidente Álvaro Uribe, que purgará su pena en casa de lujo y no le van a decir, ni más faltaba en calendas de “progreso”, que “hemos decidido que mañana sea descuartizado o quemado, según lo que usted y su gusto prefieran”, porque, como advertía el checo Švejk, la situación ha mejorado en lo que tiene que ver con los detenidos.

El caso del primer expresidente colombiano condenado ha generado toda suerte de reacciones en un país de extremos, en el cual, por fortuna, todavía hay trazas de humor, en especial del negro y también de otras tonalidades. Además del resonante asunto, en el que ha habido posiciones encontradas, especulaciones, creatividad popular, risas y llantos, para los más jóvenes ha sido una ocasión para saber un poco más de la historia contemporánea de un país de masacres, desplazados, “falsos positivos”, desplazamientos forzados, reformas laborales contra los trabajadores, neoliberalismo hirsuto, y oposiciones tanto a la paz como a la guerra.

Se podría reducir al absurdo absoluto la realización de algunas marchas en favor del condenado, pero, de otro lado, habría que destacar cómo la coyuntura desbordó la creatividad popular (pese a que el pueblo siempre ha sido la víctima de todos los ultrajes y torturas y castigos, incluyendo los promovidos por el encartado). Somos, como se sabe, un pueblo (no intonso ni ignaro, nada de eso, sin laureanismos) con facilidad innata para la humorada. Sin desperdicio. Y proclive a los agüeros, las trastadas de la suerte, los juegos de azar (y no de azahar, como dijo hace años un gobernador de Antioquia).

El número que le correspondió a Uribe como preso, condenado a prisión domiciliaria —aunque también se oyó decir: “cárcel es cárcel”— se jugó en quintos de lotería, apuestas, rifas, chances, “cantarillas”, como si fuera la cifra milagrosa que aparece en un pescado de semana santa. Algún humorista de facultad de derecho dijo que volvieran a la Tipología criminal de Cesare Lombroso para ver si algo del condenado encajaba ahí. Además, en tiempo de redes sociales y de otros “pasatiempos”, se multiplicaron los memes, algunos, valga anotarlo, con ingenio y pugnacidad.


En uno de tantos memes (además, hubo un “papayazo” sin igual para caricaturistas, bueno, para los que no operan como calanchines ni son coristas) aparece Uribe en una cama, cabeza sobre la almohada, cubierto por una frazada. Y dice: “No debí denunciar a Iván Cepeda”. Hubo otros, referidos también a quien fuera uno de los politiqueros más poderosos e influyentes del país, que lo mostraban con uniforme de presidiario, anaranjados unos, de rayas oscuras otros, tras las rejas con una boina marcada con el número 82 (el mismo con el que Estados Unidos lo vinculó a una lista de colaboradores del Cartel de Medellín).

Así, en gracia del juicio y condena, de súbito se pasó de aquellos alaridos de “bala es lo que hay y bala lo que viene”, propios de algunos de sus acólitos y paniaguados, a expresiones gozonas populares, que daban a entender que “todo cae”, todo poder se desvanece. Aparecieron nuevos círculos del infierno, en una reconstrucción contemporánea de Dante, y a ellos mandaron a temperar al “señor de las sombras”. “Te hablo desde la prisión”, fue otro de los memes con salsita y sabor.



Parece —o es un decir— que en algo hemos avanzado en lo que tiene que ver con la confrontación política civilizada, aquella que sucede en el campo de las ideas, del disentimiento con criterio, de la discusión sin disparos, porque los ecos antes del fallo judicial eran los de desatar una colmena de avispas “quitacalzón” si condenaban al expresidente. No sucedió así, digamos hasta ahora. Así que aún hay tiempo para chistes y chascarrillos.

En la novela inconclusa de Hašek, al buen soldado Švejk que cantaba “ríos de sangre, batallas que alabo…”, un médico le recetó una dosis de bromuro para calmar su “entusiasmo patriótico” y le recomendó no pensar en la guerra. Podría ser una buena fórmula para estos días, en especial para quienes el váter les queda en sus narices.

El Fondo de Pensiones del Gobierno noruego desinvierte de Israel


Norges Bank Investment Management (NBIM) es una sucursal independiente de Norges Bank, el banco central de Noruega, y es responsable de la gestión del Fondo de Pensiones Global del Gobierno. NBIM también gestiona las reservas de divisas de Norges Bank. NBIM invierte los activos del fondo y las reservas de divisas en acciones internacionales y instrumentos de renta fija, instrumentos del mercado monetario y derivados. A continuación, su comunicado, traducido por Tlaxcala.

 

Simplificación de la gestión de nuestras inversiones en Israel

NBIM, 11-8-2025

Norges Bank Investment Management ha reducido el número de empresas israelíes en las que invierte y ha internalizado todas sus inversiones.

El Ministerio de Finanzas ha solicitado a Norges Bank que revise la aplicación del mandato de gestión del fondo y sus inversiones en empresas israelíes, y que proponga las nuevas medidas que considere necesarias. Hemos iniciado la revisión y estamos en estrecho diálogo con el Consejo de Ética y tenemos reuniones con el Ministerio de Finanzas. Responderemos formalmente a la carta del Ministerio lo antes posible y antes de la fecha límite del 20 de agosto.

Al final del primer semestre del año, el fondo estaba invertido en 61 empresas israelíes. De ellas, 11 no figuraban en el índice de referencia de renta variable del Ministerio.

A principios de la semana pasada, Norges Bank Investment Management tomó las siguientes decisiones:

  • Todas las inversiones en empresas israelíes que no figuran en el índice de referencia de renta variable se venderán lo antes posible.
  • Todas las inversiones en empresas israelíes que han sido gestionadas por gestores externos se transferirán a la empresa y se gestionarán internamente. Rescindiremos los contratos con los gestores externos en Israel.

Como resultado, las inversiones del fondo en Israel se limitarán ahora a las empresas que figuran en el índice de referencia de renta variable.

Sin embargo, no invertiremos en todas las empresas israelíes del índice.

Hemos dedicado los últimos días a vender todas nuestras inversiones en empresas israelíes que no figuran en el índice de referencia de renta variable. Ya hemos vendido todas estas posiciones.

«Estas medidas se han tomado en respuesta a circunstancias extraordinarias. La situación en Gaza es una grave crisis humanitaria. Tenemos inversiones en empresas que operan en un país en guerra, y las condiciones en Cisjordania y Gaza han empeorado recientemente.

En respuesta a ello, reforzaremos aún más nuestra diligencia debida. Las medidas que estamos tomando simplificarán la gestión de nuestras inversiones en este mercado y reducirán el número de empresas que supervisamos nosotros y el Consejo de Ética», afirma Nicolai Tangen, director ejecutivo de Norges Bank Investment Management. «Llevamos mucho tiempo prestando especial atención a las empresas relacionadas con la guerra y los conflictos. Supervisamos constantemente la gestión de riesgos de las empresas en relación con las zonas de conflicto y el respeto de los derechos humanos.

En 2022, y de nuevo en 2024, reforzamos nuestras expectativas hacia las empresas que operan en zonas de guerra y conflicto. Desde 2020, hemos estado en contacto con más de 60 empresas para plantearles esta cuestión. De ellas, 39 diálogos estuvieron relacionados con Cisjordania y Gaza. En otoño de 2024, intensificamos aún más el seguimiento de nuestras inversiones en empresas israelíes. Como resultado, hemos vendido nuestras inversiones en varias empresas israelíes.

También hemos ampliado el intercambio de información con el Consejo de Ética sobre las empresas israelíes, de conformidad con las directrices éticas. Hasta la fecha, siguiendo las recomendaciones del Consejo de Ética, se ha excluido del fondo a 11 empresas debido al riesgo inaceptable de que contribuyan a graves violaciones de las normas asociadas a sus operaciones comerciales en Cisjordania.

Norges Bank Investment Management celebrará una conferencia de prensa el 12 de agosto a las 08:00 CET para anunciar los resultados semestrales del fondo y proporcionar más información sobre sus inversiones en Israel. Remitimos todas las preguntas sobre este comunicado de prensa a la conferencia de prensa. La conferencia de prensa se celebrará en noruego.

Le Fonds de pension du gouvernement norvégien désinvestit d’Israël

Norges Bank Investment Management (NBIM) est une branche distincte de la Norges Bank, la banque centrale de Norvège, chargée de la gestion du Fonds de pension global du gouvernement, qui est le plus grand fonds souverain au monde. NBIM gère également les réserves de change de la Norges Bank. NBIM investit les actifs du fonds et les réserves de change dans des actions internationales et des instruments à revenu fixe, des instruments du marché monétaire et des produits dérivés. Voici leur communiqué, traduit par Tlaxcala


Simplification de la gestion de nos investissements en Israël

NBIM, 11/8/2025

Norges Bank Investment Management a réduit le nombre d’entreprises israéliennes dans lesquelles elle investit et a rapatrié tous ses investissements.

Le ministère des Finances a demandé à Norges Bank de revoir la mise en œuvre du mandat de gestion du fonds, ses investissements dans des entreprises israéliennes et de proposer de nouvelles mesures qu’elle juge nécessaires. Nous avons entamé cet examen et sommes en étroite concertation avec le Conseil d’éthique. Nous avons également prévu des réunions avec le ministère des Finances. Nous répondrons officiellement à la lettre du ministère dès que possible et avant la date limite fixée au 20 août.

À la fin du premier semestre, le fonds était investi dans 61 entreprises israéliennes. Parmi celles-ci, 11 ne figuraient pas dans l’indice de référence du ministère.

Au début de la semaine dernière, Norges Bank Investment Management a pris les décisions suivantes :

  • Tous les investissements dans des entreprises israéliennes qui ne figurent pas dans l’indice de référence des actions seront vendus dès que possible.
  • Tous les investissements dans des entreprises israéliennes qui ont été gérés par des gestionnaires externes seront transférés en interne et gérés en interne. Nous mettons fin aux contrats avec les gestionnaires externes en Israël.

En conséquence, les investissements du fonds en Israël seront désormais limités aux entreprises qui figurent dans l’indice de référence des actions. Toutefois, nous n’investirons pas dans toutes les entreprises israéliennes de l’indice.

Nous avons passé ces derniers jours à vendre tous nos investissements dans des entreprises israéliennes qui ne figurent pas dans l’indice de référence des actions. Nous avons désormais entièrement liquidé ces positions.

« Ces mesures ont été prises en réponse à des circonstances exceptionnelles. La situation à Gaza est une grave crise humanitaire. Nous investissons dans des entreprises qui opèrent dans un pays en guerre, et les conditions en Cisjordanie et à Gaza se sont récemment détériorées. En réponse, nous allons renforcer encore notre diligence raisonnable. Les mesures que nous prenons simplifieront la gestion de nos investissements sur ce marché et réduiront le nombre de sociétés que nous surveillons, ainsi que le Conseil d’éthique », déclare Nicolai Tangen, PDG de Norges Bank Investment Management.

Nous accordons depuis longtemps une attention particulière aux entreprises associées à la guerre et aux conflits. Nous surveillons en permanence la gestion des risques des entreprises liés aux zones de conflit et au respect des droits humains. En 2022, puis à nouveau en 2024, nous avons renforcé nos attentes à l’égard des entreprises opérant dans des zones de guerre et de conflit. Depuis 2020, nous avons contacté plus de 60 entreprises pour soulever cette question. Parmi celles-ci, 39 dialogues concernaient la Cisjordanie et Gaza. À l’automne 2024, nous avons encore intensifié la surveillance de nos investissements dans des entreprises israéliennes. En conséquence, nous avons vendu nos participations dans plusieurs entreprises israéliennes.

Nous avons également élargi le partage d’informations avec le Conseil d’éthique sur les entreprises israéliennes, conformément aux directives éthiques. À ce jour, sur la base des recommandations du Conseil d’éthique, 11 entreprises ont été exclues du fonds en raison d’un risque inacceptable de contribution à de graves violations des normes liées à leurs activités commerciales en Cisjordanie.

Norges Bank Investment Management tiendra une conférence de presse le 12 août à 8 h 00 CET pour annoncer les résultats semestriels du fonds et fournir de plus amples informations sur ses investissements en Israël. Nous renvoyons toutes les questions concernant ce communiqué de presse à la conférence de presse. La conférence de presse se tiendra en norvégien.

Lire ici la transcription en traduction française de la conférence de presse

Norwegian government pension fund divests from Israel

Norges Bank Investment Management (NBIM) is a separate branch of Norges Bank, the central bank of Norway, and is responsible for managing the Government Pension Fund of Norway, which is the world’s largest sovereign wealth fund. NBIM also manages Norges Bank’s foreign exchange reserves. NBIM invests the fund’s assets and the foreign exchange reserves in international equities and fixed income instruments, money market instruments and derivatives. Here is their press release.

 


Simplifying the management of our investments in Israel

NBIM, Aug. 11, 2025

Norges Bank Investment Management has reduced the number of Israeli companies it is invested in and brought all investments inhouse.

The Ministry of Finance has requested Norges Bank to review its implementation of the management mandate of the fund, its investments in Israeli companies, and to propose new measures that it deems necessary. We have initiated the review and are in close dialogue with the Council on Ethics and have meetings with the Ministry of Finance. We will formally respond to the Ministry’s letter as soon as possible and before the deadline on 20 August.

At the end of the first half of the year, the fund was invested in 61 Israeli companies. Of these, 11 companies were not in the equity benchmark index of the Ministry.

Early last week, Norges Bank Investment Management made the following decisions:

  • All investments in Israeli companies that are not in the equity benchmark index will be sold as soon as possible.
  • All investments in Israeli companies that have been managed by external managers will be moved inhouse and managed internally. We are terminating contracts with external managers in Israel.

As a result, the fund’s investments in Israel will now be limited to companies that are in the equity benchmark index. However, we will not be invested in all Israeli companies in the index.

We have spent the recent days selling all our investments in Israeli companies that are not in the equity benchmark index. We have now completely sold out of these positions.

“These measures were taken in response to extraordinary circumstances. The situation in Gaza is a serious humanitarian crisis. We are invested in companies that operate in a country at war, and conditions in the West Bank and Gaza have recently worsened. In response, we will further strengthen our due diligence. The measures we are taking will simplify the management of our investments in this market and reduce the number of companies that we and the Council on Ethics monitor,” says Nicolai Tangen, CEO of Norges Bank Investment Management.

We have long paid particular attention to companies associated with war and conflict. We constantly monitor companies’ risk management related to conflict zones and respect for human rights. In 2022, and again in 2024, we strengthened our expectations toward companies operating in war and conflict zones. Since 2020, we have been in contact with more than 60 companies to raise this issue. Of these, 39 dialogues were related to the West Bank and Gaza. In the autumn of 2024, we further intensified the monitoring of our investments in Israeli companies. As a result, we have sold our investments in several Israeli companies.

We have also expanded our information-sharing with the Council on Ethics on Israeli companies, in line with the ethical guidelines. To date, based on recommendations from the Council on Ethics, 11 companies have been excluded from the fund due to unacceptable risk of contribution to serious norm violations associated with business operations in the West Bank.

Norges Bank Investment Management will hold a press conference on August 12 at 08:00 CET to announce the fund’s half-year results and provide more information about its Israeli investments. We refer all questions about this press release to the press conference. The press conference will be held in Norwegian.

12/08/2025

LYNA AL-TABAL
Anas Al-Sharif: la cobertura sigue

Lyna Al-Tabal, Rai Al Youm, 12-8-2025
Traducido por Tlaxcala

Estimados lectores, ¿no están aún cansados de las viejas mentiras sobre el mar que protege la ciudad? No seamos ingenuos. El mar no protege a nadie, el mar no conoce la política, el mar es solo agua, y su destino es evaporarse, y las olas no son más que un movimiento físico sin sentido. Gaza, sumergida en su sal y su sangre, no es una leyenda... Gaza es una dolorosa realidad.


Dolientes marchan con los cuerpos de los periodistas que murieron en un ataque israelí durante la noche contra su tienda de campaña frente a un hospital en la ciudad de Gaza. Foto Omar Al-Qattaa/AFP/Getty Images

De allí salió Anas al-Sharif. ¿Quién dijo que era el héroe de una vieja historia? Era un joven del campo de Yabaliya que filmaba la realidad. Esa es la única historia que existe. Anas no es un héroe legendario, pero es el creador de una nueva leyenda: la de la verdad.

Aquí está Anas, que vienes de allí, vestido con una armadura en la que está escrito «PRENSA», una armadura de tela gruesa que esconde placas comprimidas, un amuleto moderno de kevlar y cerámica, que intenta proteger su cuerpo de las balas... Pero, como todos los amuletos de esta época oscura, no sirve de nada cuando es Israel quien dispara. Anas, como Ismael, Shireen, Hamza, Abdel Hadi, Salam, Hani, Mohammed, Ahmed, Majid, Shimaa, Ola, Duaa, Hanan, Samer... como cientos de otros periodistas tomados como blanco por Israel, ha sido testigo de sus crímenes y de los de su ejército, que se desacredita cada día matando a los testigos.

Israel, el Estado que se vende al mundo como un refugio de la democracia, bate un nuevo récord Guinness de muerte...

¿Se imaginan que en menos de dos años Israel ha matado en Gaza a más periodistas que todas las guerras entre 1861 y 2025? ¿Pueden aceptar esta cifra? Este periodo incluye la guerra civil usamericana, la Primera Guerra Mundial, la Segunda Guerra Mundial, la guerra de Corea, la guerra de Vietnam, la guerra de Camboya y la guerra de Laos... Añádanse a ello las guerras de Bosnia-Herzegovina, Croacia y Kosovo, la guerra de Afganistán, la guerra de Irak y la guerra de Ucrania...

Ayer le tocó a Anas... Anas al-Sharif cayó mártir... mártir... mártir en el camino a Jerusalén. Es la frase habitual, el eslogan que repetimos para aguantar. Porque aquí, en Gaza, la muerte es una rutina diaria, como el pan, o más bien como la falta de pan. Es como el hambre, como el miedo, como el color oscuro de la sangre cuando se mezcla con la ceniza. Todo lo malo aquí se repite... Todo lo malo se repite sin cesar, excepto la sonrisa de Abu Mazen, que se amplía a medida que se estrecha el asedio sobre Gaza.

Desde lejos, Gaza parece un cuadro en tonos cenicientos, sus calles son agujeros negros sin principio ni fin, y el viento transporta un olor a pólvora mezclado con un poco de sal marina... Una mezcla que conocen bien los habitantes de Gaza, pero también los pilotos israelíes... que vuelven a bombardear.

Aquí, en Gaza, está prohibido hablar, también la comida... La libertad de expresión para los israelíes significa la libertad de matar a todos los que hablan. Israel no habla de ética, solo conoce un oficio: la ocupación... y el asesinato. Israel mata a los periodistas porque teme lo que muestra la cámara: cadáveres de niños, rostros de madres, ojos que dicen al mundo: «Miren, esto es un genocidio». Israel mata a los periodistas porque sabe que la historia se escribirá a través de sus objetivos y que los juicios serán documentados por sus fotos.

Finalmente, Anas al-Sharif fue asesinado y enterrado. Ahora es una imagen grabada en la memoria de Gaza: un cuerpo cubierto con un sudario blanco, unas manos que lo levantan rápidamente antes de que comience el siguiente ataque, una cámara silenciosa que acompaña al cuerpo, con su objetivo siempre abierto, testigo de la muerte de su propietario, como fue testigo de su vida... Pero ahora ya no graba nada. Sin imagen ni sonido, pero #la_cobertura_sigue, como tú pediste, Anas... La verdad no muere, pasa de un objetivo a otro, de un colega a otro, de un mártir a otro que sigue vivo, en directo... Y todos somos mártires que esperamos nuestro turno en el camino a Jerusalén.

En este mismo momento, los funcionarios de la ONU discuten la redacción de una declaración en la que expresan su profunda preocupación. Algunos llorarán, otros fingirán estar conmovidos y luego volverán a beber su café infecto en sus oficinas climatizadas.

Netanyahu, sumido hasta las orejas en casos de corrupción y sueños de grandeza, sabe que la imagen transmitida por Anas es más peligrosa que cualquier misil, más peligrosa que mil declaraciones de las Naciones Unidas. La cámara era la última arma con la que contaba Anas frente al mundo, algo que la cúpula de hierro no podía detener.

 Disparaba con su cámara como un combatiente dispara un misil Yasin, imágenes y vídeos que ni la honda de David ni los Patriot podían interceptar. Netanyahu se mantuvo de pie, con una sonrisa medio deformada, para declarar que Israel luchaba contra el terrorismo.

 El mundo escuchaba en silencio, como siempre. Pero Anas sabía que el final se acercaba, y quizá también sabía que el mundo sonreiría a Israel pocas horas después de su martirio. Sabía que tras su muerte nada cambiaría. El bloqueo seguiría siendo un bloqueo, y los palestinos seguirían vivos, lo justo para morir al día siguiente.



Anas con Sham y Salah


¿Saben que Anas llamó a su hija «Sham»* para decir que Palestina no tiene fronteras? Lo hizo para decirle al mundo: Palestina no se reduce a una línea de alto el fuego, ni a un muro de separación, ni a un mapa con el que se divierten políticos obsesionados. Palestina está en contra de toda ocupación y de toda violación del derecho humano a la libertad. La patria es más grande que Gaza, y la herida árabe es única, en la sitiada Jartum, en la destruida Beirut, en la devastada Bagdad, en Damasco sobrevolada por aviones enemigos que bombardean y se marchan... Dondequiera que había dolor, allí estaba Palestina.

No, amigo mío, no necesitamos un milagro. Los milagros ya no existen, y si existen, son aburridos. Necesitamos otra cosa, mucho menos romántica, mucho más cruel: tiempo, por ejemplo... o tal vez el colapso total del sistema mundial. En realidad, los héroes de Gaza son el milagro que no sorprende a nadie, porque el mundo se ha acostumbrado a verlos morir.

Necesitamos un derecho internacional que persiga a Israel y le imponga sanciones, y un mundo que deje de hacerse el simpático. Lo que queremos es que el mundo deje de mentirse a sí mismo... aunque solo sea una breve pausa antes de la próxima mentira. ¿Hay una tregua en las mentiras?

Al final, el mar seguirá ahí, la ciudad seguirá ahí, pero los rostros desaparecerán. Siempre es así. El mar es testigo de la muerte de aquellos a quienes no puede salvar, y la ciudad se derrumbará una y otra vez. Todo volverá a ser como antes, porque el tiempo en Gaza gira en círculos y no avanza... Aquí, el tiempo se repite sin piedad.

Pero no es tan mítico. La supervivencia de Gaza no es un milagro, es simplemente una realidad inquietante. Y la verdad es que la supervivencia de Gaza es una victoria en sí misma. Gaza vencerá porque hay cosas que no se pueden matar.

¿Lo oyen?

Cosas que no se pueden matar...

Hay cosas más simples y más desalentadoras: como la verdad, como el mar que, a diferencia de la mayoría de los políticos de la región, entiende que la próxima ola será inevitablemente más grande que la anterior.

Sí, el mar de Gaza que, a pesar de su silencio y su complicidad, sigue enviando olas más grandes que las anteriores, señal evidente de que este final es el comienzo de Gaza y su fin.

NdT

*Sham: Bilad al-Sham, el país «de la mano izquierda» (visto desde el Hiyaz) en oposición a Yemen, el país «de la mano derecha», designaba tradicionalmente la «Gran Siria», que abarcaba la actual Siria, Líbano, Palestina y Jordania.

LYNA AL-TABAL
Anas Al-Sharif: media coverage goes on

Lyna Al-Tabal, Rai Al Youm, Aug. 12, 2025

Translated by Tlaxcala

Dear readers, aren't you tired of these old lies about the sea protecting the city? Let's not be naive. The sea protects no one, the sea knows nothing of politics, the sea is just water, destined to evaporate, and the waves are nothing but meaningless physical movements. Gaza, drenched in salt and blood, is not a myth... Gaza is a painful reality.


Mourners march with the bodies of journalists who were killed in an overnight Israeli strike on their tent outside a hospital in Gaza City. Photograph: Omar Al-Qattaa/AFP/Getty Images

From there emerged Anas al-Sharif. Who said he was a hero in an old story? He was a young man from the Jabaliya camp who photographed the truth. This is the only story. Anas is not a legendary hero, but he is the creator of a new legend: the legend of truth.

Here comes Anas, wearing a vest with “PRESS” written on it, a heavy cloth vest that hides compressed panels, a modern talisman made of Kevlar and ceramic, trying to protect his body from bullets... But like all talismans of this gloomy era, it is useless when Israel is the one firing the shots. Anas, like Ismail, Shireen, Hamza, Abdulhadi, Salam, Hani, Muhammad, Ahmed, Majid, Shimaa, Ola, Duaa, Hanan, Samer... like hundreds of other journalists targeted by Israel, they witnessed its crimes and the crimes of its army, which defeats itself every day by killing witnesses.

Israel, the state that sells itself to the world as an oasis of democracy, is setting a new Guinness World Record for death...

Can you imagine that in less than two years, Israel has killed more journalists in Gaza than were killed in all the wars between 1861 and 2025? Can you comprehend that number? This period includes the USAmerican Civil War, World War I, World War II, the Korean War, the Vietnam War, Cambodia, and Laos... Add to that the wars in Bosnia and Herzegovina, Croatia, Kosovo, Afghanistan, Iraq, and Ukraine...

Yesterday, it was Anas's turn... Anas al-Sharif was martyred... martyred... martyred on the road to Jerusalem. It is the usual phrase, the slogan we repeat to endure. Because death here, in Gaza, is a daily routine like bread, or rather, like the absence of bread. It is like hunger, like fear, like the dark color of blood when mixed with ash. Everything bad here repeats itself... Everything bad repeats itself without stopping, except for Abu Mazen's smile, which widens as the siege on Gaza tightens.

From a distance, Gaza looks like a painting in shades of gray, its streets black holes with no beginning and no end, and the wind carries the smell of gunpowder mixed with a little sea salt... a mixture familiar to Gazans, and familiar to Israeli pilots... who return to bomb again.

Here in Gaza, words are forbidden, and food is also forbidden... Freedom of expression for Israelis means the freedom to kill anyone who speaks out. Israel does not talk about professional ethics, because it knows only one profession: occupation... and killing. Israel kills journalists because it fears what the camera reflects: the bodies of children, the faces of mothers, and eyes that say to the world, “Look, this is genocide.” Israel kills journalists because it knows that history will be written through their lenses and that trials will document their images.

In the end, Anas al-Sharif was martyred and buried. It is now a scene etched in Gaza's memory: a body covered with a white shroud, hands quickly lifting it before the next raid begins, a silent camera accompanying the body, its lens still open, witnessing the death of its owner as it witnessed his life... but now it is not filming anything. No sound, no image, but #coverage_continues, as you instructed, Anas... The truth does not die, it moves from one lens to another, from one colleague to another, from one martyr to another still alive... And we are all martyrs waiting for our turn on the road to Jerusalem.

At this very moment, UN officials are arguing over the wording of a statement of deep concern. Some will cry, others will pretend to be moved, and then they will go back to drinking bitter coffee in their air-conditioned offices.

Netanyahu, mired in corruption and dreams of grandeur, knows that the image Anas conveyed is more dangerous than any missile, more dangerous than a thousand UN statements. The camera was the last thing Anas had against the world, something the iron dome could not stop.

He fired his camera like a fighter fires a Yassin missile, a camera and broadcasts and images that neither David's slingshot nor Patriot missiles could intercept. Netanyahu stood with a half-crooked smile to declare that Israel was fighting terrorism.

The world listened in silence, as it always does. But Anas knew that the end would come, and perhaps he also knew that the world would smile at Israel hours after his martyrdom. He knew that after his death, nothing would change. The siege would remain a siege, and the Palestinians would remain alive enough to die tomorrow.


Anas with Sham and Salah

Did you know that Anas named his daughter “Sham”* to say that Palestine knows no borders? He did so to tell the world: Palestine cannot be reduced to a ceasefire line, a separation wall, or a map tampered with by obsessed politicians. Palestine is against all occupation and against all violations of the human right to be free. The homeland is bigger than Gaza, and the Arab wound is one, in besieged Khartoum, in destroyed Beirut, in devastated Baghdad, in Damascus, over which enemy planes fly, bomb and return... Everywhere there was pain, there was Palestine.

No, my friend, we do not need a miracle. Miracles no longer exist, and if they do, they are boring. We need something else, something much less romantic and much more brutal: extra time, for example... or perhaps the complete collapse of the world order. The truth is that the heroes of Gaza are a miracle that surprises no one, because the world is used to seeing them die.

We need international law to prosecute Israel and impose sanctions on it, and we need a world that stops playing the role of sympathizer. What we want is for the world to stop lying to itself... even if it is only a short respite before the next lie. Is there a truce for lying?

In the end, the sea will remain, and the city will remain, but the faces will disappear. That's how things always go. The sea bears witness to the death of those who cannot be saved, and the city will collapse again, and again, and again. Everything will return to the way it was, because time in Gaza revolves and does not move forward... Time here repeats itself mercilessly.

But it's not that mythical. Gaza's survival is not a miracle, it's simply an uncomfortable truth. And the truth is that Gaza's survival is a victory in itself. Gaza will prevail because there are things that cannot be killed.

Did you hear that?

Things that cannot be killed...

There are simpler and more frustrating things: like the truth, and like the sea, which, unlike most of the region's politicians, understands that the next wave will inevitably be bigger than the last.

Yes, the sea of Gaza, which, despite your silence and complicity, continues to send waves bigger than the last, as a clear sign that this end is the beginning of Gaza and the end of you.

 

Translator's note
Sham: Bilad al-Sham, the “left-hand” country (seen from the Hijaz) as opposed to Yemen, the “right-hand” country, traditionally referred to
“Greater Syria,” encompassing today’s Syria, Lebanon, Palestine, and Jordan.

الکس رضا شمس
آدم ما برای تهران

 کمپین مورد حمایت آمریکا و اسرائیل برای مطرح کردن رضا پهلوی، پسر شاه، به عنوان گزینه تغییر رژیم در ایران

الکس شمس، بوستن رویو
۶ اوت ۲۰۲۵

ترجمه : تلاکسکالا

وقتی اسرائیل در ۱۳ ژوئن حمله غافلگیرانه‌ای به ایران انجام داد، هدف اعلام‌شده‌اش نابودی برنامه هسته‌ای دشمن بود. اما تنها چند روز بعد، دامنه تعارض گسترش یافت. نخست‌وزیر اسرائیل، بنیامین نتانیاهو، آشکارا اعتراف کرد که این عملیات می‌تواند به سرنگونی جمهوری اسلامی منجر شود. در آخرین روز جنگ، دونالد ترامپ، که از ابتدا از این حمله حمایت کرده بود، به نتانیاهو پیوست و هر دو از تغییر رژیم سخن گفتند.