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13/04/2022

CHRIS HEDGES
Les marlous va-t-en-guerre

Chris Hedges, ScheerPost, 11/4/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

La coterie de néocons et d'interventionnistes libéraux qui ont orchestré deux décennies de fiascos militaires au Moyen-Orient et qui n'ont jamais eu à rendre de comptes, attisent maintenant une guerre suicidaire avec la Russie.

  "Putes de guerre" - Illustration originale par M. Fish

 La même camarilla d'experts bellicistes, de spécialistes de la politique étrangère et de responsables gouvernementaux, année après année, débâcle après débâcle, fuit avec suffisance la responsabilité des fiascos militaires qu'ils orchestrent. Ils sont protéiformes, se déplaçant adroitement au gré des vents politiques, passant du parti républicain au parti démocrate et vice-versa, passant de guerriers froids à néoconservateurs et à interventionnistes libéraux. Pseudo-intellectuels, ils exsudent un snobisme exagéré Ivy League [chaine d’universités privées d’élite, NdT] alors qu'ils vendent la peur perpétuelle, la guerre perpétuelle et une vision raciste du monde, où les moins-que-rien de la terre ne comprennent que la violence.

Ce sont des maquereaux de guerre, des marionnettes du Pentagone, un État dans l'État, et des entrepreneurs de la défense qui financent généreusement leurs groupes de réflexion - Project for the New American Century, American Enterprise Institute, Foreign Policy Initiative, Institute for the Study of War, Atlantic Council et Brookings Institution. Comme une souche mutante d'une bactérie résistante aux antibiotiques, ils ne peuvent être vaincus. Peu importe à quel point ils ont tort, combien leurs théories sont absurdes, combien de fois ils mentent ou dénigrent d'autres cultures et sociétés en les qualifiant d'inciviles ou combien d'interventions militaires meurtrières tournent mal. Ils sont des accessoires inamovibles, les mandarins parasites du pouvoir qui sont vomis dans les derniers jours de tout empire, y compris le nôtre, sautant d'une catastrophe autodestructrice à la suivante.

J'ai passé 20 ans en tant que correspondant à l'étranger à rendre compte de la souffrance, de la misère et des massacres que ces marchands de guerre ont conçus et financés. Ma première rencontre avec eux a eu lieu en Amérique centrale. Elliot Abrams - condamné pour avoir fourni un témoignage trompeur au Congrès dans le cadre de l'affaire Iran-Contra, puis gracié par le président George H.W. Bush afin qu'il puisse retourner au gouvernement pour nous vendre la guerre en Irak - et Robert Kagan, directeur du bureau de diplomatie publique du département d'État pour l'Amérique latine - étaient des propagandistes pour les régimes militaires brutaux du Salvador et du Guatemala, ainsi que pour les violeurs et les voyous meurtriers qui composaient les forces rebelles de la Contra combattant le gouvernement sandiniste du Nicaragua, qu'ils finançaient illégalement. Leur boulot était de discréditer nos reportages.

Avec leur coterie de compères amoureux de la guerre, ils ont ensuite poussé à l'expansion de l'OTAN en Europe centrale et orientale après la chute du mur de Berlin, violant un accord de ne pas étendre l'OTAN au-delà des frontières d'une Allemagne unifiée et se mettant imprudemment à dos la Russie. Ils ont été et sont toujours des supporters de l'État d'apartheid d'Israël, justifiant ses crimes de guerre contre les Palestiniens et confondant de façon myope les intérêts d'Israël avec les nôtres. Ils ont préconisé des frappes aériennes en Serbie, appelant les USA à "éliminer" Slobodan Milosevic. Ils ont été les auteurs de la politique d'invasion de l'Afghanistan, de l'Irak, de la Syrie et de la Libye. Robert Kagan et William Kristol, avec leur ignorance typique, ont écrit en avril 2002 que « la route qui mène à une sécurité et une paix réelles » est « la route qui passe par Bagdad ».

12/04/2022

REINALDO SPITALETTA
“Betsabé y Betsabé”, le roman de la petite vierge rebelle colombienne

Reinaldo Spitaletta, El Espectador, 12/4/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

La première fois que j'ai entendu parler de Betsabé Espinal, la légendaire meneuse ouvrière de la première « grève des demoiselles » en Colombie, c'était peu avant la grève civique nationale du 14 septembre 1977 contre le gouvernement d'Alfonso López Michelsen. Il est apparu dans un dossier avec des couvertures en carton rustique et une pile de feuilles ronéotées. Sur  la couverture était écrit « Grupo de Estudio Betsabé Espinal ».


Deux ou trois ans plus tard, alors que j'étais encore étudiant en journalisme à l'université d'Antioquia, le collectif José Antonio Galán de Bogotá m'a demandé de réaliser une « enquête sur le mouvement ouvrier en Antioquia ». J'ai mené des entretiens dans les syndicats, avec des dirigeants astucieux de différentes centrales et fédérations syndicales, de toutes les obédiences, des démocrates-chrétiens, conservateurs et libéraux, à des camilistes [partisans du prêtre guérilléro et sociologue Camilo Torres, NdT] et des communistes.

Lors d'une de ces rencontres, je ne sais pas si c'était avec le syndicat de l’usine textile Fabricato, un des travailleurs m'a dit qu'à Bello, dans un secteur appelé La Callecita [la petite rue], vivait encore uen des grévistes de 1920 de l'Usine de tissage de Bello (qui avait auparavant d’autres raisons sociales). J'ai rencontré la dame, dont j'ai oublié le nom par la suite, qui m'a raconté des détails sur Betsabé Espinal, en particulier sur sa mort.

Ce que j'ai enregistré et systématisé, je l'ai envoyé, avec d'autres interviews et rapports, au centre d'études susmentionné de Bogota, dirigé par un certain Omar Ñáñez ou Yáñez, je ne sais plus. Je n'ai plus jamais entendu parler de ces matériaux, ni s'ils ont publié des recherches sur le sujet. Des années plus tard, alors que nous avions déjà participé à la création du Centre d'histoire de Bello en 1996, j'ai écrit un article en 2002 sur cette « grève des demoiselles » et sa dirigeante emblématique...

Ce qui était curieux dans ce compte rendu, c'est que j'ai écrit que Mlle Espinal était morte pendue par ses longs cheveux dans la douche de sa maison. Ça a déclenché des foudres. C’est faux, m'a confié un membre prestigieux de l'Académie d'histoire de Huila, ne cachant pas son agacement face au « manque de rigueur ». « Quelle belle mort c'était », m'a dit une dame sensible de Medellín. En réalité, elle est morte [à 36 ans, NdT] alors qu'elle manipulait des fils électriques devant sa maison dans le quartier historique de Guanteros à Medellín, le 16 novembre 1932.

En 2011, l'Universidad Pontificia Bolivariana a parrainé une recherche d'archives sur la grève de 1920, qui a fait l'objet d'une couverture médiatique extraordinaire de la part de journaux tels que El Correo Liberal, El Luchador, La Familia Cristiana, El Social, La Defensa et El Espectador, dont le reporter portait le pseudonyme quichottesque  El curioso impertinente. L'un des résultats de cette recherche sera publié en ce mois d’ avril : il s'agit du roman « Betsabé y Betsabé », à l'occasion du quatre-vingt-dixième anniversaire de la mort de celle qu'un chroniqueur de l'époque appela la Jeanne d'Arc colombienne.

Cette « grève des demoiselles », dont l'histoire est restée dans les limbes pendant de nombreuses années, a rompu avec un modèle d'entreprise qui comportait divers dispositifs de surveillance et de contrôle des travailleur·ses. Il existait une alliance, parfois tacite, parfois explicite, entre l'Église, l'État et les industriels. Et il était presque impossible, au milieu des modèles féminins mariaux, et avec tous les mécanismes de domestication et de contrôle ecclésiastique (patronages, catéchèse, conseils de censure, diètes littéraires pour les catholiques...), qu'un conglomérat de travailleuses puisse briser ces chaînes.

Les chroniqueurs de l'époque, qui avaient une vision romantique de ces héroïnes indomptables, les appelaient de toutes sortes de noms, allant de "femmes viriles", "petites fleurs humaines", "esclaves rebelles" à "nouvelles Polycarpe" {évêque martyr de Smyrne, NdT]. L'événement inhabituel, une grève de filles, d’adolescentes et de jeunes adultes, ce qu’étaient les travailleuses, marquée, entre autres, par des revendications telles que celles des "trois huit", pour lesquelles tant de travailleur·ses sont mort·es en Europe et aux USA, a reçu une couverture médiatique exceptionnelle.

Les demoiselles, qui avaient inauguré l’exercice du droit de grève en Colombie, approuvé quelques mois plus tôt, en novembre 1919, par la loi 78, étaient les porte-drapeaux de la justice et de la dignité. Emmenées par une "brune futée" (comme l'a décrite un journaliste), grande tisserande, qui exigeait qu'on ne les fasse pas travailler de six heures à six heures et qu'on leur accorde une heure pour déjeuner, les plus de quatre cents ouvrières ont écrit une histoire sans pareille.

Ah, dans ce dossier, qu'un jour un frère a rapporté à la maison avec un certain secret, le nom de famille de Betsabé a également été changé, et a été parfois donné comme Espinosa. L'autre Bethsabée du roman est une femme qui est née au moment de la mort de la première et qui était capable, entre autres capacités ésotériques, de communiquer avec les esprits d'outre-tombe. Rien d'inhabituel dans une ville comme Medellín, qui, depuis 1870, pratiquait le spiritisme à grande échelle, du moins jusqu'aux années 1920.

Il y eut une génération, celle des années 1970, qui, en coalition avec les travailleurs, rêvait de nouveaux mondes et maintenait l'utopie en vie. Betsabé y Betsabé, un roman qui est sur le point de voir le jour, fait également référence à cette génération. [À paraître aux éditions UPB]

11/04/2022

MICHAEL HUDSON
O euro que o dólar comeu

Michael Hudson, Site do autor, 7/4/2022
Traduzido pelo Coletivo de Tradutores Vila Mandinga

Agora já se pode ver com clareza que a escalada atual da Nova Guerra Fria foi planejada há mais de um ano, com estratégia séria associada ao plano dos EUA para bloquear o gasoduto Nord Stream 2, como parte de seu objetivo de impedir a Europa Ocidental (a “OTAN”) de buscar prosperidade mediante comércio e investimentos mútuos com China e Rússia.

Como o presidente Biden e os relatórios de segurança nacional dos EUA anunciaram, a China estava definida como o principal inimigo. Apesar do papel útil que a China teve, ao permitir que os EUA corporativos reduzissem salários do trabalho, enquanto se desindustrializava a economia dos EUA em favor da industrialização chinesa, o crescimento da China foi apresentado como o Terror Supremo: alguém que alcançava a prosperidade pela via do socialismo.

A industrialização socialista sempre foi percebida como o grande inimigo da economia rentista que tomou conta da maioria das nações no século desde o fim da Primeira Guerra Mundial, e especialmente desde a década de 1980.

O resultado hoje é um choque de sistemas econômicos – industrialização socialista versus capitalismo financeiro neoliberal.

Isso faz da Nova Guerra Fria contra a China um ato implícito de deflagração do que ameaça ser uma longa Terceira Guerra Mundial. A estratégia dos EUA é afastar os aliados econômicos mais prováveis da China, especialmente Rússia, Ásia Central, Sul da Ásia e Leste Asiático. A questão era por onde começar a forçar o racha e o isolamento.

A Rússia pareceu ser a maior oportunidade para começar o racha, distanciando-a da China e também da eurozona da OTAN. Elaborou-se uma sequência de sanções cada vez mais severas contra a Rússia – que se esperava que fossem fatais –, para impedir que a OTAN negociasse com ela. Só faltava, para desencadear o terremoto geopolítico, um casus belli.

Não foi difícil arranjar o ‘item’ que faltava. A escalada da Nova Guerra Fria poderia ter sido lançada no Oriente Próximo – por resistência à apropriação dos campos de petróleo iraquianos pelos EUA, ou contra o Irã e os países que o ajudam a sobreviver economicamente, ou na África Oriental. Planos para golpes, revoluções coloridas e mudança de regime foram elaborados para todas essas áreas, e o exército dos EUA na África foi construído com extrema rapidez nos últimos dois anos. 

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FAUSTO GIUDICE
Bucha, uma Timişoara do século 21

Fausto Giudice, Tlaxcala, 9/4/2022
Traduzido pelo
Coletivo de Tradutores Vila Mandinga

Dia 1º de abril de 2022, o prefeito de Bucha, subúrbio residencial de 36 mil moradores a noroeste de Kiev, anuncia que a cidade teria sido “liberada” no dia anterior, 31 de março, dos ocupantes russos. Ao mesmo tempo, a polícia ucraniana anunciou que havia lançado uma caçada aos “sabotadores” e “agentes russos disfarçados de civis”. Dia 2 de abril, o advogado ucraniano Ilya Novikov publicou, em sua página de Facebook, um vídeo extraído de uma página ucraniana em Telegram, com um minuto e nove segundos de duração, mostrando um comboio de tanques ucranianos descendo uma rua em Bucha. Doze corpos podem ser contados, um dos quais tem as mãos atadas às costas com uma bandagem branca.


Nas horas que se seguiram, toda a “midiasocialesfera”, e depois a grande mídia, enlouqueceram. “Os russos cometeram crimes de guerra em Bucha, massacraram 300 civis”. Ninguém viu os tais 300 cadáveres. Algumas fotos mostram sacos pretos dos quais se diz que conteriam cadáveres. Por mais que se deseje acreditar, digamos assim, que contivessem cadáveres, nem assim se tem qualquer informação sobre quando e como aquelas pessoas teriam morrido. As fotos e vídeos sucederam-se num caos total: o mesmo suposto cadáver aparece em fotos diferentes em lugares diferentes. Os corpos aparecem, desaparecem, reaparecem com detalhes diferentes. Algumas fotos mostram corpos com as mãos atadas atrás das costas, outras com braçadeiras brancas nos braços. Durante o mês em que as tropas russas ocuparam Bucha e arredores, os civis foram instruídos a usar braçadeiras brancas para mostrar que eram civis não hostis. Os civis, militares e paramilitares ucranianos usavam braçadeiras azuis.

Os militares russos, de acordo com a narrativa dominante, estariam matando civis que não lhes eram hostis. ‘Logo’ – rezaria a ‘conclusão’ – seriam tão loucos quanto seu líder, Putin, o Grande Satã de 2022.

Depois e ao mesmo tempo que a mídia e as redes sociais, entraram no baile também os políticos: Joe Biden, Ursula von der Leyen, Josep Borrell, todos denunciam o “crime de guerra de Bucha”. Foi negado à Rússia o direito de falar e votar no Conselho de Direitos Humanos da ONU.

Zelensky, o “servo do povo”, eterno inabalável herói de telenovela sem fim, pede um “Tribunal de Nuremberg para Putin”.

E finalmente, lá está o próprio Papa, em cena digna de Nanni Moretti, brandindo e beijando uma bandeira ucraniana “da cidade martirizada de Bucha”, durante uma cerimônia na qual ele dá ovos de Páscoa às crianças ucranianas.

Nenhum meio de comunicação que publicou fotos ou o vídeo da cena explicou o que estava escrito na bandeira: “Quarta Centúria Cossaca de Maidan”.

“Centúria” (“sotnya”) era a unidade básica das tropas cossacas dos vários exércitos em que serviam. Durante o que a Rádio Europa Livre chamou de “Euromaidan” de 2013-2014, o serviço de segurança organizado pelo político, inicialmente neonazista conhecido, depois cata-vento, Andriy Parubiy, foi estruturado em grupos que levavam nomes poéticos, desse tipo, evocando o “passado glorioso” ucraniano; em outras palavras, evocando a luta contra o “Judeo-Bolshevismo”.

Mas e quanto à “Bucha”. Por que Bucha? Porque, em inglês, Bucha inevitavelmente evocaria butcher, “açougueiro”? E quem seria o açougueiro-em-chefe de Bucha? Há duas teorias: para uns, seria Azatbek Asanbekovitch Omurbekov; para outros, Serhii Korotkykh.

ANNAMARIA RIVERA
L’accueil sélectif

Annamaria Rivera, Comune-Info, 8/4/2022

Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

 

Ni la pandémie ni l'invasion militaire de l'Ukraine par la Russie n'ont réussi à ébranler le système-racisme, comme en témoigne l'accueil sélectif des réfugié·es d'Ukraine en fonction de leur origine, de leur couleur de peau, etc. Entre autres, plusieurs familles avec des enfants d'origine subsaharienne ont également été empêchées de franchir les frontières de l'UErope.

Emad Hajjaj


Comme le souligne le Centre d'étude et de recherche IDOS, une partie importante des quelque 5 millions d'étrangers présents dans le pays, dont des étudiants, des travailleurs, des demandeurs d'asile et des catégories de migrants à court terme, reste ainsi bloquée en Ukraine, exclue de la protection ueropéenne.

 

Et ce, en dépit des conventions internationales : toute personne fuyant une situation dangereuse a le droit, quelle que soit son origine, de franchir les frontières et de demander l'asile. D'ailleurs, la plupart des personnes rejetées ne sont pas du tout marginalisées, mais plutôt intégrées : par exemple, beaucoup d'entre elles sont inscrites dans des universités ukrainiennes.

 

Seul le racisme peut expliquer que des pays comme la Pologne, la Hongrie et la Bulgarie, connus pour pratiquer une politique d'hostilité et de rejet, voire de racisme pur et simple, à l'égard des migrants et des réfugiés potentiels cherchant à franchir leurs frontières, se soient au contraire rapidement organisés pour accueillir des Ukrainiens AOC fuyant la guerre et ses effets dramatiques. Il faut aussi savoir que les autorités ukrainiennes ont également tendance à participer à cette discrimination, notamment à la frontière avec la Pologne, en opérant une sélection entre les citoyen·nes "ukrainien·nes" et "non-ukrainien·nes", voire en rejetant des familles avec enfants au motif qu'elles sont d'origine subsaharienne.

 

Quant à l'UEurope et à l'Italie, en particulier et paradoxalement, alors que les réfugié·es sont habituellement rejeté·es, refusé·es, criminalisé·es, surtout ceux·lles qui viennent des pays subsahariens, asiatiques et du Moyen-Orient, même s'il·elles viennent de situations dramatiques, cette fois-ci une bonne partie des institutions et des populations montre et pratique la solidarité et l'accueil envers les exilé·es, pourvu qu'ils·elles soient ukrainien·nes AOC.

 

Un exemple concret est celui rapporté le 22 mars par Riccardo Bruno dans le Corriere della Sera.  Il rapporte la dénonciation d'une religieuse, qui avait accueilli deux étudiants universitaires de 20 ans d'origine nigériane, qui avaient fui l'Ukraine. Une femme lui avait promis de les accueillir dans sa résidence secondaire. Mais lorsqu'elle a appris qu'il s'agissait de Nigérians, elle s'est ravisée, motivant explicitement son refus : deux réfugiés blancs, ça irait, mais absolument pas des Noirs.

 

Certes, l'accueil de personnes ukrainien·nes fuyant la barbarie de la guerre de Poutine ne peut être considéré que comme positif et encouragé. Néanmoins, il révèle l'hypocrisie - pour ne pas dire plus - de la politique ueuropéenne et des différents États de l'UE : tous pratiquent un accueil discriminatoire, en faisant une distinction entre les réfugié·es, qui doivent pour la plupart être accueilli·es ou du moins accepté·es, et les migrant·es, en particulier ceux de l'hémisphère sud.

 

Cependant, ne pensez pas que seule la couleur de la peau et/ou l'origine nationale inspire la discrimination, la répulsion et le mépris envers les autres. Comme je l'ai écrit à plusieurs reprises, n'importe qui peut être racisé, surtout s'il·elle appartient à une classe subalterne. Cette situation est illustrée par l'histoire de l'immigration albanaise en Italie, qui a commencé le 7 mars 1991, lorsque 27 000 migrants ont débarqué dans le port de Brindisi. Cinq mois plus tard, le 8 août 1991, le navire marchand Vlora, rempli de 20 000 migrants, accoste dans le port de Bari. Dès lors, pendant pas mal d'années, les Albanai·ses sont devenu·es les boucs émissaires exemplaires et l'objet de discriminations et de violences racistes.

 

Il faut ajouter que, pendant qu'en Ukraine la guerre de Poutine faisait et fait toujours rage, les hécatombes de migrants se succédaient en Méditerranée centrale. Les quatre-vingt-dix ou peut-être cent derniers, qui ont perdu la vie à la fin du mois de mars et ont été découverts tardivement, n'ont pas encore été comptés. Mais au 28 mars, 299 personnes étaient déjà mortes ou disparues depuis le début de l'année en tentant de traverser la Méditerranée centrale. Cette tragédie n'a été que très peu couverte par les médias, focalisés sur la guerre en Ukraine.     

 

10/04/2022

GIDEON LEVY
Un jeudi soir rue Dizengoff à Tel Aviv : le dernier acte de Raad Hazem et sa signification

Raad Hazem était né en 1993, le 29 novembre, date anniversaire du vote de la résolution des Nations Unies de 1947 sur la partition de la Palestine mandataire. Il était né au milieu de l'espoir des accords d'Oslo et a grandi dans la catastrophe de l'opération Bouclier défensif. Il avait neuf ans lorsque les chars israéliens ont envahi son camp de réfugiés, détruit son centre et tué 56 de ses habitants. Ce garçon a vu dans les rues des corps qui ne pouvaient pas être enterrés avant le départ de l'armée, des chars qui ont écrasé les maisons et les voitures des résidents dont la vie était misérable et un bulldozer qui a aplati le camp et l'a « transformé en Teddy Stadium » - le terrain de l'équipe de football du Beitar Jérusalem, dont les supporters les plus bruyants sont le groupe La Familia, notoirement anti-arabe - comme s'en est vanté le conducteur de la pelleteuse.


Un de ses oncles montre une photo de Raad Hazem, 28 ans, qui a tué trois personnes à Tel-Aviv jeudi dernier. Photo JAAFAR ASHTIYEH /AFP

 « Raad » signifie tonnerre en arabe. Jeudi soir, il est resté assis sur un banc de la rue Dizengoff à Tel Aviv pendant 20 minutes avant de se lever et de commencer à tirer sur des personnes de son âge qui profitaient de l' happy hour au bar Ilka. Sur la photo qui a été postée plus tard, il a l'air beau ; sur une autre photo, sur laquelle il serre deux fusils, il apparaît enragé et effrayant. Hazem a tué Tomer Morad, un étudiant en génie mécanique ; Eytam Magini, un étudiant en informatique, psychologie et neuroscience ; et Barak Lufan, un ancien athlète olympique et l'entraîneur en chef de l'équipe nationale israélienne de kayak. Tous, comme lui, étaient de jeunes hommes.

Il est difficile d'imaginer un meilleur casting pour cette histoire. Personne ne peut savoir avec certitude ce qui lui passait par la tête, mais on peut supposer qu'Hazem voulait vivre la vie de ses victimes. Il n'en a pas eu la moindre chance. Lui aussi aurait voulu étudier les neurosciences ou l'ingénierie mécanique, ou devenir entraîneur de kayak. Lui aussi aurait voulu une happy hour. Il aurait voulu servir dans l'armée, comme eux, peut-être même dans une unité d'élite dont les membres se vantent. Mais il est né dans une réalité dont il est impossible de s'échapper vers les mondes de ses victimes de Dizengoff. Il ne pouvait même pas se rendre à Dizengoff par la voie directe, emprisonné comme il l'était dans son camp de réfugiés, interdit d'entrée en Israël. Il n'a probablement jamais vu la mer, et certainement pas un kayak. Au lieu de cela, il a vu des soldats envahir son camp presque chaque nuit, maltraiter et humilier ses résidents, et des membres de la génération de ses parents se battre et mourir avec un courage et une détermination devenus emblématiques. Il n'existe aucun endroit aussi militant, armé et courageux que le camp de réfugiés de Jénine.

Le banc sur Dizengoff a été retiré par les forces de sécurité après l'attaque, afin de recueillir des preuves physiques de l'homme qui s'y était assis, alors qu'il était encore inconnu. Mais aucune analyse ADN ne peut raconter son histoire, tout comme un millier de policiers n'ont pas pu le trouver lorsqu'il se trouvait dans la rue adjacente. La police, la police des frontières, le service de sécurité Shin Bet, Sayeret Matkal, Shaldag, Yamam, Yasam, Lotar et toutes les autres forces militaires n'éteindront jamais le feu de cette lutte. Toutes ces organisations, qui s'entraînent pendant des années pour ce moment précis, dont les budgets dépassent ceux des systèmes de santé et d'éducation réunis, ne font pas le poids face à un descendant de réfugiés résolu à l’heure de vérité.

C'était une image en miroir qui aurait pu être tirée d'un film. Des jeunes gens du même pays, assis l'un en face des autres : le soi-disant étranger sur le banc public, tendu et agité, face à des gars d’chez nous dans un bar un jeudi soir. Dans les jours qui ont précédé la terrible nuit, les amis des gars du bar, des soldats et des policiers des frontières, ont tué cinq jeunes dans son camp de réfugiés, et maintenant il se met à les tuer sans discrimination.

Les personnes qui lui font face sont les personnages qu'il aimerait être, avec la vie qu'il aimerait vivre, la liberté et les opportunités qu'il aimerait lui aussi avoir. Il veut faire connaître son existence et dire : Si je n'ai pas cette vie, ces droits, vous qui êtes assis dans le bar en face de moi ne les aurez jamais non plus. C'est toute l'histoire. Par-dessus, on peut construire des piles de renseignements et d'armes, de punitions et de dissuasion, de théories sur la soif de sang et le jugement moral, sur le meurtre et la tuerie, de plans de guerre, d'opérations et de clôtures. En fin de compte, c'est ça l'histoire. Celle-ci et aucune autre. Rien ne peut la battre.

 NdT

Les services de renseignement israéliens ont lancé un ultimatum au père et aux frères de Raad Hazem dimanche après-midi: s'ils ne se rendent pas aux autorités d'occupation, celles-ci attaqueront le camp de Jénine. Les Brigades des martyrs d'Al Aqsa, aile militaire du Fatah ont annoncé qu'elles adoptaient le martyr Raad Hazem et qu'elles venaient de créer le Centre des tempêtes (Markaz ala'sar) pour faire face à l'opération "Vagues déferlantes" annoncée par Israël contre le camp de Jénine.


 

FAUSTO GIUDICE
Bucha, una Timişoara del siglo XXI

  Fausto Giudice, 9/4/2022

El 1 de abril de 2022, el alcalde de Bucha, un barrio residencial de 36.000 habitantes al noroeste de Kiev, anuncia que la ciudad fue "liberada" la víspera del 31 de marzo de los ocupantes rusos. Al mismo tiempo, la policía ucraniana anunció que había lanzado una caza de "saboteadores" y "agentes rusos disfrazados de civiles". El 2 de abril, el abogado ucraniano Ilya Novikov publicó en su página de Facebook un vídeo de una página ucraniana de Telegram, de un minuto y nueve segundos de duración, en el que se veía un convoy de vehículos blindados ucranianos avanzando por una calle de Bucha. Se pueden contar doce cuerpos, uno de los cuales tiene las manos atadas a la espalda con una venda blanca.

En las horas siguientes, toda la "socialmediasfera" y luego los medios de comunicación dominantes se volvieron locos. "Los rusos cometieron crímenes de guerra en Bucha, masacraron a 300 civiles". Nadie ha visto los 300 cuerpos. Algunas fotos muestran bolsas negras que supuestamente contienen cuerpos. Queremos creer que contienen cadáveres, pero esto no nos dice cuándo y cómo murieron.  Las fotos y los vídeos se suceden en un caos total: el mismo cuerpo aparece en diferentes fotos en diferentes lugares. Los cuerpos aparecen, desaparecen y reaparecen con diferentes detalles. Algunas fotos muestran cuerpos con las manos atadas a la espalda, otros con brazaletes blancos en los brazos. Durante el mes en que las tropas rusas ocuparon Bucha y sus alrededores, se animó a los civiles a llevar brazaletes blancos para demostrar que eran civiles no hostiles. Los civiles, militares y paramilitares ucranianos llevaban brazaletes azules. Así que los militares rusos, según la narrativa dominante, mataron a civiles que no les eran hostiles. Así que están tan locos como su líder, Putin, el Gran Satán de 2022.

 Después y al mismo tiempo que los medios de comunicación y las redes sociales, los políticos entraron en el baile: Joe Biden, Ursula von der Leyen, Josep Borrell, todos denunciaron el "crimen de guerra de Bucha". Rusia se vió prohibir de hablar y votar en el Consejo de Derechos Humanos de la ONU. Zelensky, el "servidor del pueblo", el eterno héroe de un culebrón sin fin, pide un "Tribunal de Nuremberg para Putin". Y por último, aquí está el propio Papa, en una escena digna de Nanni Moretti, blandiendo y besando una bandera ucraniana "de la ciudad martirizada de Bucha", durante una ceremonia en la que regala huevos de Pascua a los niños ucranianos. Ningún medio de comunicación que publicó fotos o vídeos de la escena explicó lo que estaba escrito en la bandera: “Cuarta Centuria Cosaca de Maidan”. La centuria ("sotnya") era la unidad básica de las tropas cosacas en los distintos ejércitos en los que servían. Durante lo que Radio Free Europe bautizó como el “Euromaidán” de 2013-2014, el servicio de orden organizado por el político Andriy Parubiy, inicialmente neonazi y después veleta, se estructuró en grupos con nombres tan poéticos que evocaban el "pasado glorioso" ucraniano, es decir, la lucha contra, el "judeo-bolchevismo".

Hasta aquí llegó Bucha. ¿Por qué Bucha? ¿Porque en inglés, Bucha evoca inevitablemente butcher, “carnicero»? ¿Pero quién sería el carnicero jefe de Bucha? Hay dos tesis opuestas: Azatbek Asanbekovich Omurbekov y Serhii Korotkykh.

09/04/2022

FAUSTO GIUDICE
Bucha, un Timişoara del XXI secolo


 Fausto Giudice, 9/4/2022

Il 1° aprile 2022, il sindaco di Bucha, un sobborgo residenziale di 36.000 abitanti a nord-ovest di Kiev, annuncia che la città è stata "liberata" il giorno prima del 31 marzo dagli occupanti russi. Allo stesso tempo, la polizia ucraina ha annunciato di aver lanciato una caccia ai "sabotatori" e agli "agenti russi travestiti da civili". Il 2 aprile, l'avvocato ucraino Ilya Novikov ha pubblicato sulla sua pagina Facebook un video da una pagina Telegram ucraina, della durata di un minuto e nove secondi, che mostra un convoglio di veicoli corazzati ucraini in movimento lungo una strada di Bucha. Si possono contare dodici corpi, uno dei quali ha le mani legate dietro la schiena con una benda bianca.

Nelle ore successive, l'intera "socialmediasfera" e poi i media mainstream si sono scatenati. "I russi hanno commesso crimini di guerra a Bucha, hanno massacrato 300 civili". Nessuno ha visto i 300 corpi. Alcune foto mostrano sacchi neri che si suppone contengano corpi. Vogliamo credere che contengano corpi morti, ma questo non ci dice quando e come sono morti.  Le foto e i video si susseguono in un caos totale: lo stesso corpo appare in foto diverse in luoghi diversi. I corpi appaiono, scompaiono, riappaiono con dettagli diversi. Alcune foto mostrano corpi con le mani legate dietro la schiena, altri con fasce bianche sulle braccia. Durante il mese in cui le truppe russe occuparono Bucha e le aree circostanti, i civili furono incoraggiati a indossare fasce bianche al braccio per mostrare che erano civili non ostili. I civili ucraini, il personale militare e paramilitare indossavano fasce blu al braccio. Quindi i militari russi, secondo la narrazione dominante, hanno ucciso dei civili che non erano ostili a loro. Quindi sono pazzi come il loro leader, Putin, il Grande Satana del 2022.

 Dopo e contemporaneamente ai media e alle reti sociali, i politici sono entrati nella danza: Joe Biden, Ursula von der Leyen, Josep Borrell, tutti hanno denunciato il "crimine di guerra di Bucha". La Russia è esclusa dal Consiglio dei diritti umani delle Nazioni Unite. Zelensky, il "servitore del popolo", l'eterno eroe di una soap opera senza fine, chiede un "tribunale di Norimberga per Putin". E infine, ecco il Papa stesso, in una scena degna di Nanni Moretti, che brandisce e bacia una bandiera ucraina "della città martire di Butcha", durante una cerimonia in cui consegna uova di Pasqua ai bambini ucraini. Nessun media che ha pubblicato foto o video della scena ha spiegato cosa c'era scritto sulla bandiera: “4a Centuria cosacca di Maidan”. La centuria ("sotnya") era l'unità di base delle truppe cosacche nei vari eserciti in cui servivano. Durante quello che Radio Free Europe ha chiamato "Euromaidan" del 2013-2014, il servizio d'ordine organizzato dal politico Andriy Parubiy, inizialmente neonazista e poi banderuola, era strutturato in gruppi dai nomi così poetici che evocavano il "passato glorioso" ucraino, in altre parole la lotta contro il "giudeo-bolscevismo".

Così tanto per Bucha. Perché Bucha? Perché in inglese Bucha evoca inevitabilmente butcher, "macellaio"? Ma chi sarebbe il capo macellaio di Bucha? Ci sono due tesi opposte: Azatbek Asanbekovitch Omurbekov e Serhii Korotkykh.

FAUSTO GIUDICE
Butscha, ein Timişoara des XXI. Jahrhunderts

Fausto Giudice, 9.4.2022

Am 1. April 2022 verkündet der Bürgermeister von Butscha, einem Wohnvorort mit 36.000 Einwohnern nordwestlich von Kiew, dass die Stadt am Vortag, dem 31. März, von den russischen Besatzern "befreit" worden sei. Gleichzeitig gab die ukrainische Polizei bekannt, dass sie in der Stadt Jagd auf "Saboteure" und "als Zivilisten getarnte russische Agenten" gemacht habe. Am 2. April veröffentlichte der ukrainische Anwalt Ilya Novikov auf seiner Facebook-Seite ein Video von einer ukrainischen Telegram-Seite, das 1 Minute und 9 Sekunden lang war und einen ukrainischen Panzerkonvoi zeigte, der sich auf einer Straße in Butscha bewegte. Zu sehen sind zwölf Leichen, von denen eine ihre Hände auf dem Rücken mit einer weißen Augenbinde gefesselt hat.

In den folgenden Stunden überschlugen sich die gesamte "Sozialmediensphäre" und später auch die traditionellen Medien. "Die Russen haben in Butscha Kriegsverbrechen begangen und 300 Zivilisten massakriert". Niemand hat die 300 Leichen gesehen. Auf einigen Fotos sind schwarze Säcke zu sehen, die angeblich Leichen enthalten. Man will zwar glauben, dass sie Tote enthalten, aber das sagt uns nicht, wann und wie sie gestorben sind.  Die Fotos und Videos folgen in einem völligen Chaos aufeinander: Ein und derselbe Körper erscheint auf verschiedenen Fotos an unterschiedlichen Orten. Körper tauchen auf, verschwinden und tauchen mit unterschiedlichen Details wieder auf. Einige Fotos zeigen Leichen mit auf dem Rücken gefesselten Händen, andere mit einer weißen Armbinde am Arm. Während des Monats, in dem russische Truppen Butscha und die umliegenden Ortschaften besetzt hielten, wurden Zivilisten dazu angehalten, weiße Armbinden zu tragen, um zu zeigen, dass sie nicht feindlich gesinnte Zivilisten waren. Ukrainische Zivilisten, Militärangehörige und Paramilitärs trugen hingegen blaue Armbinden. Das russische Militär soll also laut der vorherrschenden Erzählung Zivilisten getötet haben, die ihm nicht feindlich gesinnt waren. Sie sind also genauso verrückt wie ihr Anführer Putin, der Große Satan von 2022.

 Nach und gleichzeitig mit den Medien und sozialen Netzwerken treten auch die Politiker auf den Plan: Joe Biden, Ursula von der Leyen, Josep Borrell - sie alle prangern das "Kriegsverbrechen von Butscha" an. Russland wird im Menschenrechtsrat der Vereinten Nationen das Rede- und Abstimmungsrecht entzogen. Zelensky, der "Diener des Volkes", der immerwährende Held einer endlosen Seifenoper, fordert ein "Nürnberger Tribunal für Putin". Und schließlich ist da noch der Papst himself, der in einer Szene, die wie aus einem Film von Nanni Moretti aussieht, eine ukrainische Flagge „aus der Märtyrerstadt Butscha“ schwenkt und küsst, während einer Zeremonie, bei der er ukrainischen Kindern Ostereier überreicht. Keine der Medien, die Fotos oder das Video der Szene veröffentlichten, erklärten, was auf der Flagge stand: „Vierte Kosaken-Zenturie vom Maidan“. Die Zenturie ("Sotnya") war die Grundeinheit der Kosakentruppen in den verschiedenen Armeen, in denen sie gedient hatten. Während des "Euromaidan" 2013-2014, wie Radio Free Europe ihn nannte, war der von dem Nazi- und dann Wetterfahne-Politiker Andriy Parubiy organisierte Ordnungsdienst in Gruppen mit solchen poetischen Namen gegliedert, die an die „glorreiche Vergangenheit“ der Ukraine erinnerten, d. h. an den Kampf gegen den „jüdischen Bolschewismus“.

So viel zu Butscha. Warum Butscha? Weil Butscha im Englischen unweigerlich an „butcher“, Metzger, erinnert? Aber wer wäre Butscha's Chefmetzger? Zwei Thesen stehen sich gegenüber: Azatbek Asanbekowitsch Omurbekow und Serhii Korotkykh.

FAUSTO GIUDICE
Bucha, a Timişoara of the XXIst Century


Fausto Giudice, 9/4/2022
The mayor of Bucha, a residential suburb of 36,000 people northwest of Kiev, Ukraine, announced April 1 that the city was “liberated” the day before, on March 31, from Russian occupiers. At the same time, the Ukrainian police announced that they had launched a hunt for “saboteurs” and “Russian agents disguised as civilians.”
On April 2, Ukrainian lawyer Ilya Novikov posted on his Facebook page a video from a Ukrainian Telegram page.  This one-minute, nine seconds long video shows a convoy of Ukrainian tanks moving down a street in Bucha. Twelve bodies can be counted; one body had his hands tied behind his back with a white bandage.

Invisible corpses in Bucha
In the hours that followed, the entire “social media sphere,” and then the mainstream media, went wild. “The Russians committed war crimes in Bucha; they massacred 300 civilians.”  No one has seen these 300 corpses.  Some photos show black bags which supposedly contained bodies. It’s easy to believe that they contain dead bodies, but there is no explanation of when and how these deaths occurred.   
The photos and videos followed one another in total chaos.  The same body appears in different photos in different places. Bodies appear, disappear and reappear with different details. Some photos show bodies with their hands tied behind their backs, others show white armbands on their arms.
During the month in which Russian troops occupied Bucha and the surrounding areas, civilians were encouraged to wear white armbands to show that they were non-hostile civilians. Ukrainian civilians and military and paramilitary personnel wore blue armbands.
According to the dominant narrative, the Russian military killed civilians who were not hostile to them. They are therefore as crazy as their leader, Russian President Vladimir Putin, the “Great Satan” of 2022.
At the same time and then after the media and social networks ( publicized the video and photos),  the politicians entered the dance: U.S. President Joe Biden,  Ursula von der Leyen (president of the European Commission) and Josep Borrell (High Represemtatove of the European Union for Foreign Affairs and Security Policy), all denounced the “war crime of Bucha.” Russia has been denied the right to speak and vote in the United Nations Human Rights Council.
Ukrainian President Volydymyr Zelensky, the “servant of the people,” the eternal hero of a never-ending soap opera, called for a “Nuremberg Tribunal for Putin.” And finally, here is the Pope himself, in a scene worthy of Italian filmmaker Nanni Moretti, brandishing and kissing a Ukrainian flag “from the martyred city of Bucha,” during a ceremony in which he gives Easter eggs to Ukrainian children.

Ukrainian flag honors Cossacks
No media outlet that published photos or the video of the scene explained what was written on the flag: “Fourth Cossack Centuria of Maidan.” The Centuria (“sotnya”) was the basic unit of the Cossacks [mounted] troops of the various armies in which they served. During what Radio Free Europe dubbed the “Euromaidan” of 2013-2014, the security service organized by the politician Andriy Parubiy, initially a neo-Nazi and later a weathervane, was structured in groups with poetic names that evoked  Ukraine’s “glorious past” — in  other words, the fight against “Judeo-Bolshevism”!
So much for Bucha. Why Bucha? Is it because in English, Bucha inevitably evokes “butcher”? But who would be the butcher in chief of Bucha? There are two opposing theories [about who would fit this role, represented by two individuals]: Azatbek Asanbekovitch Omurbekov and Serhii Korotkykh.
Omurbekov is a lieutenant-colonel of unit 51460 of the 64th Separate Russian Motorized Rifle Brigade. He is a Kyrgyz according to some sources, a Karakalpak according to others.  His grandfather and father served in the Red Army and his brother belongs to the FSB [Federal Security Bureau].
Korokykh, born in 1974, nicknamed “Malyuta” in Ukrainian and “Botsman” in Russian, is a Belarusian neo-Nazi and, a member of the Russian fascist organization RNE (Russian National Unity), which he left to found the National Socialist Society.
He is a founder of the NGO Zirka, “Dawn” (Protection and Reconstruction of the Country), suspected of a series of murders and assaults in Belarus and then in Ukraine, where he has been active since 2014. Incorporated into the Azov Battalion (a neo-Nazi wing of the Ukrainian military), he was naturalized Ukrainian in December 2014 during a ceremony where (former Ukrainian) President Petro Poroshenko thanked him for his services.
In May 2015, Korothkykh became the head of the newly created Police Service for the Security of Strategic Objects and headed it until 2017. He also had dealings with Foxtrot-13, a police-run security company. In 2020, (Ian Beletsky), one of the authors of a file on Korothkykh, published by the Institute for National Policy, accusing him, among other things, of being an FSB agent, was kidnapped and severely beaten in the vicinity of Kiev, by the “usual suspects.”
Korotkykh arrived in Bucha with his men in early April. Imagine what kind of “humanitarian” work they dedicated themselves to: burying corpses or producing them?

‘Dracula of Bucharest’ and other myths
The Bucha staging will go down in history as the “detail” that tipped Ukraine into the European Union, another mountain of exquisite corpses in the closets of Brussels. Enough to definitively dethrone the ghostly “4,630 corpses of Timişoara, (city in western Romania), victims of the communist ‘Dracula of Bucharest’” that made the front page of the free and democratic press, from “Le Figaro” to “Libération.”
This was an exemplary media invention now taught in journalism schools, dating from a prehistoric time (December 1989), when the Internet did not exist, but when a poor Romanian speaking a foreign language could sell any hoax to a media thirsty for a “scoop.”
Some examples I remember: “Ceausescu had an underground highway dug from his palace to the Black Sea (225 km),” “Securitate uses Arab snipers to shoot pro-democracy demonstrators,” and “Elena Ceausescu had a fridge full of roast beef in her palace (human meat, of course).”  
And the most beautiful: “Ceaușescu, suffering from leukemia, needed to change his blood every month. Young people drained of their blood would have been discovered in the Carpathian forest. Ceaușescu a vampire? How can we believe it? The rumor had announced mass graves which were found in Timişoara. And they are not the last.” (French television channel TF1)
 A variant of the story was even circulating in Paraguay about the dictator Stroessner, alleging he was suffering from a skin disease and had to take a regular bath in the blood of young virgins, who were kidnapped and bled by his henchmen. But this was due to Indian tales and legends about the “chupasangre,” the vampires, meaning the Spanish conquerors. In short, stories of "brutes.” “Civilized” people armed with their iPhones do no better.


"Everything that ever happens is always the way it should happen and always for the better".
Local monument to the Russian writer Mikhail Bulgakov (1891-1940) born in Kiev, who spent his vacations in the family dacha in Bucha.
"The moment someone telegraphs that his head has been cut off, it means that it is not completely cut off..." (The Master and Margarita)