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22/10/2025

Extremadura mit Palästina: Demonstration gegen die Rheinmetall-Todesfabrik, am 25. Oktober
Informationsdossier


Inhaltsverzeichnis

1.    

1. Aufruf vom 25. Oktober gegen die Wiederaufrüstung Spaniens und Todesfabriken wie Rheinmetall: Stoppt den Völkermord!

2.     Karten

3.     Rheinmetall: Eine Erfolgsgeschichte des Todeshandels, von José Luis Ybot

4.     Erklärung zur Demonstration für Palästina, 6. Oktober 2024, Navalmoral de la Mata

5.     Fotos

6.     El Gordo, das Dorf in Extremadura, das vom Verkauf von Waffen an die Ukraine oder Israel lebt, von Luis Velasco San Pedro


 

Extremadura con Palestina : manifestación contra Rheinmetall, fábrica de muerte, el 25 de octubre
Dossier informativo


 Índice

1.  Convocatoria del 25 de Octubre, contra el Rearme y las fábricas de muerte como Rheinmetall:  Paremos el Genocidio

2.  Mapas

3.  Rheinmetall: una historia del éxito de vender muerte, por José Luis Ybot

4.  Infografia Rheimetall

5.  Comunicado manifestación por Palestina  6 de octubre de 2024 Navalmoral de la Mata

6.  Fotos

7.  El Gordo, el pueblo de Extremadura que sobrevive con la venta de armas a Ucrania o Israel, por Luis Velasco San Pedro 

Combien de temps la Chine peut-elle jouer la carte des terres rares ?

Arnaud Bertrand, 17/10/2025
English original
Traduit par FV

Arnaud Bertrand est un entrepreneur français, fondateur de HouseTrip (racheté par TripAdvisor), et désormais de Me & Qi. Il écrit sur la Chine, pays dans lequel il a vécu pendant 8 ans, ainsi que sur l'entrepreneuriat et la géopolitique.



C’est probablement la question géopolitique la plus importante du monde à l’heure actuelle : pendant combien de temps la Chine peut-elle jouer la “carte des terres rares” ?

Il est désormais bien établi que cela donne à la Chine un levier considérable. D’une part, l’état de panique frénétique du secrétaire américain au Trésor Bessent ces derniers jours en est un signe très clair : il a publiquement insulté de hauts responsables chinois à propos de cette mesure, a fait pression pour obtenir des “pouvoirs d’urgence” et a déclaré qu’il s’agissait d’une attaque chinoise contre le “monde” qui appellerait “une réponse collective complète” des États-Unis et de leurs alliés. Si ce n’est pas un signe que Washington a perdu son sang-froid, je ne sais pas ce que c’est.

Ce qui semble faire consensus — car je l’ai vu mentionné à maintes reprises — c’est que l’un des principaux goulets d’étranglement pour briser cette emprise chinoise sur les terres rares tient aux réglementations environnementales. Selon le récit dominant, l’Occident se serait en quelque sorte auto-exclu du secteur des terres rares en imposant des normes environnementales que la Chine, elle, aurait simplement ignorées. Et donc, par implication, il suffirait des bons ajustements réglementaires et de subventions publiques pour résoudre le problème en quelques années ; ce serait avant tout une question de volonté politique d’accepter certains compromis environnementaux.

Il y a là une part de vérité — le traitement des terres rares peut effectivement être très polluant — mais pour le reste, c’est une vision de type “solution miracle”.

La difficulté de briser l’emprise chinoise est beaucoup — BEAUCOUP — plus immense que de simples ajustements réglementaires. La domination de la Chine tient bien davantage à l’échelle de sa production manufacturière et à l’intégration verticale de ses chaînes d’approvisionnement ; en tant que telle, la briser nécessiterait une remise à niveau complète du niveau d’industrialisation de l’Occident. Nous parlons ici de quelque chose qui exigerait une refonte totale de la structure socio-économique occidentale, impliquant des milliers de milliards de dollars d’investissements — avec une rentabilité peut-être atteinte dans deux décennies — ainsi qu’un bouleversement profond de son système éducatif. En bref, une entreprise d’ampleur générationnelle, presque sans précédent.

On pourrait être tenté de comparer les efforts nécessaires à ceux du projet Manhattan ou du programme Apollo — c’est déjà énorme, non ? — mais ce serait en réalité sous-estimer massivement l’ampleur requise. Le niveau d’effort nécessaire est en fait plus comparable à celui d’une révolution industrielle qu’à n’importe quel projet monumental isolé.

Vous ne me croyez pas, n’est-ce pas ? Vous pensez sûrement que j’exagère ! Pas possible que ce soit aussi dramatique !

C’est précisément pour cela que j’ai écrit cet article : pour vous montrer en détail l’effort titanesque qu’il faudrait déployer pour un seul des éléments figurant sur la liste chinoise des contrôles à l’exportation : le gallium. Et gardez bien à l’esprit, en lisant cet article, qu’il ne s’agit que d’UN élément chimique sur 21 soumis à des restrictions, et que ces contrôles ne portent pas seulement sur les éléments chimiques, mais aussi sur les produits en aval (batteries lithium-ion, matériaux ultradurs, etc.).

Après avoir lu cet article, la panique de Bessent vous semblera presque modérée.

Qu’est-ce que le gallium ?

Le gallium n’est en réalité pas une terre rare : c’est un métal mou et argenté qui fondrait littéralement dans votre main par une journée chaude. Pourtant, c’est l’un des matériaux les plus stratégiquement importants du monde aujourd’hui, car il est – entre autres applications – fondamental pour la dernière génération de semi-conducteurs au nitrure de gallium (GaN), ainsi que pour les radars militaires modernes à antenne active AESA, capables de détecter des cibles à près du double de la portée précédente. Un haut dirigeant de Raytheon déclarait en 2023 que :

« Le GaN est la base de presque toute la technologie de défense de pointe que nous produisons. »

La Chine a accaparé une part stupéfiante de 98 % de la production mondiale primaire de gallium à faible pureté, ce qui signifie qu’elle exerce un contrôle quasi total sur ce matériau.

Que faudrait-il pour produire 100 tonnes de gallium ?

Posons-nous une question simple : que faudrait-il pour produire 100 tonnes de gallium ? Ce n’est pas un volume énorme : la Chine en produit 600 tonnes, avec une capacité de production de 750 tonnes, donc nous parlons de moins de 17 % de la production actuelle de la Chine.

Comprendre la production de gallium

Beaucoup de gens imaginent que l’extraction du gallium fonctionne comme celle de n’importe quel autre métal : on trouve un gisement, on le creuse, on ajoute quelques produits chimiques, on extrait le métal. Mais le gallium est fondamentalement différent : il n’existe pas sous forme de minerai indépendant, il est récupéré comme sous-produit de la production d’aluminium.

On peut le comparer à l’huile essentielle sur la peau d’une orange : le gallium, c’est cette petite quantité d’huile qui adhère à la pelure. Sans une usine de jus d’orange traitant d’énormes quantités d’oranges, il n’existe aucun moyen pratique d’obtenir séparément cette huile essentielle. De la même manière, on ne peut pas “exploiter du gallium” : il faut toute une industrie de l’aluminium fonctionnant à grande échelle pour capturer les traces de gallium qui apparaissent au passage.

Pour saisir l’ordre de grandeur, prenons l’exemple de la China Aluminum Corporation (Chalco), le plus grand producteur d’aluminium au monde : en 2022, l’entreprise a traité 17,64 millions de tonnes d’alumine, à partir desquelles elle a raffiné 6,88 millions de tonnes d’aluminium primaire, et extrait 146 tonnes de gallium — soit un rapport d’environ 1 pour 47 000 entre gallium et aluminium, ou 1 pour 120 000 entre gallium et alumine.

Construire des raffineries d’alumine et des fonderies d’aluminium

Les rapports que nous venons de voir signifient que, pour produire 100 tonnes de gallium, il faudrait d’abord une industrie de l’aluminium capable de produire 12 millions de tonnes d’alumine et 4,7 millions de tonnes d’aluminium métallique par an. C’est la première étape.

À titre de référence, la Chine détient aujourd’hui 60 % de la production mondiale d’aluminium. L’Inde est très loin derrière, avec seulement 3,5 millions de tonnes d’aluminium (raffiné à partir d’alumine) produites en 2022-2023 — ce qui signifie que tout le pays produit à peine la moitié de ce que Chalco, une seule entreprise chinoise, fabrique. Quant aux États-Unis, ils ont produit moins de 0,8 million de tonnes en 2023.

Ainsi, si les États-Unis voulaient devenir un acteur majeur du gallium, ils devraient augmenter presque par six leur capacité de production d’aluminium, passant des 0,8 million actuels aux 4,7 millions de tonnes nécessaires pour produire 100 tonnes de gallium — ce qui ne représenterait encore qu’un cinquième environ de la production chinoise de gallium.

Cela implique la construction de deux types d’usines : – des raffineries d’alumine, qui transforment la bauxite en alumine ; – et des fonderies d’aluminium, qui convertissent l’alumine en aluminium métallique par électrolyse — l’étape où l’on extrait le gallium.

En dehors de la Chine, le coût d’une fonderie d’aluminium est d’environ 4 milliards de dollars par million de tonnes de capacité annuelle, ce qui veut dire qu’il faudrait quelque 20 milliards de dollars rien que pour les fonderies. Les raffineries d’alumine ajouteraient environ 10 milliards supplémentaires. Nous parlons donc d’un investissement total d’environ 30 milliards USD rien que pour construire les usines nécessaires à ce niveau de production d’alumine.

Daryl Cagle

Le défi énergétique

Il y a cependant un problème : convertir l’alumine en aluminium métallique par électrolyse est un processus extrêmement énergivore. Les données de l’industrie indiquent que produire une tonne d’aluminium électrolytique consomme environ 13 000 à 15 000 kWh d’électricité.

Les États-Unis produisent actuellement 0,8 million de tonnes d’aluminium, ils devraient donc ajouter 3,9 millions de tonnes de capacité. Quelle quantité d’électricité cela représente-t-il ? En prenant la borne basse de 13 000 kWh par tonne, cela équivaut à environ 51 milliards de kWh supplémentaires — fournis en continu, 24 heures sur 24, 365 jours par an. Les fonderies d’aluminium ne peuvent pas simplement s’arrêter quand l’électricité manque ; le métal fondu se solidifierait dans les cuves électrolytiques et les détruirait.

Que représentent 51 milliards de kWh ? Pour situer l’ordre de grandeur, prenons le projet nucléaire américain le plus récent : les réacteurs Vogtle 3 et 4, en Géorgie. Ces deux réacteurs ont une capacité combinée de 2,2 GW et peuvent produire environ 17 à 18 milliards de kWh par an à plein régime. Les États-Unis devraient donc répliquer trois fois l’ensemble du projet Vogtle 3 & 4 pour atteindre les 51 milliards de kWh nécessaires — autrement dit, construire six nouveaux réacteurs répartis sur trois chantiers.

En termes de coût, Vogtle 3 & 4 ont finalement coûté 36,8 milliards de dollars après d’immenses dépassements, contre une estimation initiale de 14 milliards. Trois projets de cette ampleur représenteraient donc environ 110 milliards de dollars, et ce, avant même les 30 milliards nécessaires pour les raffineries et fonderies d’aluminium. Investissement total en infrastructures : environ 140 milliards USD.

Côté calendrier : les travaux de Vogtle 3 & 4 ont commencé en 2013, et l’unité 4 n’est entrée en service commercial qu’en avril 2024 — soit près de 11 ans. Même en supposant qu’on tire les leçons du projet et qu’on construise les trois nouveaux sites en parallèle (ce qui est douteux, vu la pénurie d’entreprises nucléaires qualifiées et d’équipements spécialisés), le calendrier réaliste pour trois projets de cette envergure irait au mieux jusqu’en 2035-2036.

Et rappelons-le : cet investissement de 140 milliards et ce délai de 12 ans ne permettraient de produire que 100 tonnes de gallium par an — soit à peine 17 % de la production chinoise actuelle et moins de 14 % de sa capacité, ce qui, encore une fois, ne concerne qu’un seul des 21 éléments chimiques placés par la Chine sous contrôle à l’exportation.

Le défi humain

Construire les installations n’est que la moitié du combat ; le plus grand défi consiste à trouver les personnes capables de les faire fonctionner. L’emploi manufacturier aux États-Unis a atteint son sommet en 1979 avec 19,6 millions de travailleurs, mais il est tombé à environ 12,9 millions fin 2024 — une perte de près de 7 millions d’emplois en 45 ans. Il ne s’agit pas seulement de chiffres : cela représente aussi une érosion fondamentale de la main-d’œuvre industrielle qualifiée.

Et le problème, c’est que le traitement de l’aluminium est une industrie très consommatrice de main-d’œuvre. La raison ? Les cuves d’électrolyse d’aluminium sont des systèmes dynamiques : les conditions varient d’une cellule à l’autre et d’une heure à l’autre, et les opérateurs doivent effectuer des centaines de petits ajustements quotidiens, fondés sur l’observation visuelle, le son et les relevés d’instruments — un ensemble de jugements complexes qu’il reste très difficile d’automatiser.

Il suffit de regarder les chiffres en Chine, le pays disposant des installations les plus avancées et de l’accès aux technologies d’automatisation les plus récentes : même là-bas, les plus grands producteurs emploient encore des dizaines de milliers de personnes. Chalco, dont nous avons déjà parlé, emploie 58 009 personnes pour produire 6,88 millions de tonnes d’aluminium. China Hongqiao, le deuxième producteur du pays (après Chalco), emploie 49 774 personnes et produit environ 6 millions de tonnes d’aluminium par an.

Nous parlons donc de ratios d’environ 8 500 personnes par million de tonnes d’aluminium dans les installations les plus performantes du monde, avec les horaires et l’efficacité chinois. Cela signifie que pour ajouter 3,9 millions de tonnes de capacité, les États-Unis devraient trouver au minimum 33 000 travailleurs supplémentaires rien que pour la production d’aluminium. Et tout cela suppose des années de formation : devenir opérateur qualifié en métallurgie de l’aluminium requiert des années d’expérience pratique sur des procédés industriels à haute température, des connaissances en métallurgie et en manipulation d’équipements complexes — pas des compétences qu’on acquiert via de simples cours rapides.

Et je ne parle même pas des travailleurs nécessaires pour la partie énergétique : la mise en service des nouvelles unités 3 et 4 de la centrale nucléaire de Vogtle a créé 800 emplois permanents dédiés à leur exploitation. Trois projets d’ampleur équivalente nécessiteraient donc environ 2 400 travailleurs supplémentaires pour les opérations nucléaires — ingénieurs, opérateurs de salle de contrôle, techniciens de maintenance et agents de sécurité.

Une tâche extrêmement difficile dans un pays où le secteur manufacturier comptera 1,9 million de postes non pourvus d’ici 2033, et où une part importante de la main-d’œuvre nucléaire actuelle partira à la retraite au cours de la prochaine décennie. Les États-Unis devraient consacrer des années à former environ 35 500 travailleurs industriels spécialisés pour ce seul projet lié au gallium — représentant 17 % de la capacité de production chinoise d’un seul élément — tout en compensant parallèlement les départs à la retraite.

Le défi de l’écosystème industriel

Ce n’est pas seulement une question d’usines, d’énergie et de main-d’œuvre : il faut un écosystème industriel complet.

Même si vous disposez de l’argent pour construire les usines, de la technologie pour bâtir les centrales électriques et de la capacité de recruter des dizaines de milliers de travailleurs, il subsiste un problème encore plus difficile : les infrastructures de soutien.

La production industrielle n’existe pas en vase clos ; elle nécessite un environnement économique et logistique complet.

Par exemple, produire de l’alumine requiert de la bauxite, de la chaux et du carbonate de sodium. Les États-Unis ne manquent pas de chaux ni de carbonate de sodium, mais la bauxite doit être importée. Il faut donc des canaux d’approvisionnement stables et des ports adaptés au transport.

La production d’aluminium électrolytique nécessite également des matériaux auxiliaires tels que des sels fluorés et des anodes de carbone ; il faut donc d’autres usines pour les fabriquer. On doit encore disposer de routes et de voies ferrées pour acheminer ces matériaux vers les zones industrielles.

Une fois les produits finis, il faut les transporter vers les ports pour l’exportation, ou vers les usines en aval (de semi-conducteurs, de radars, etc.). Tout cela exige un réseau logistique hautement développé.

Ces infrastructures de soutien ne se résument pas à construire quelques ponts ou à paver quelques routes ; elles incarnent le niveau global d’industrialisation d’un pays.

La Chine a mis quarante ans à bâtir, à partir de rien, le système industriel le plus complet au monde. De l’extraction de la bauxite à la production d’alumine et d’aluminium électrolytique, jusqu’à l’extraction et la purification du gallium, voire à la fabrication de puces en aval : chaque maillon de la chaîne dispose d’entreprises matures et d’infrastructures adaptées.

Cet écart d’écosystème industriel ne peut pas être comblé simplement avec de l’argent. Il faut du temps, de l’accumulation sur plusieurs générations, et une nation entière qui accorde une haute valeur au secteur manufacturier.



Le défi du marché

Le dernier défi, et peut-être le plus crucial, est celui du marché.

Supposons que les États-Unis parviennent, d’une manière ou d’une autre, à surmonter tous les autres obstacles : ils ont construit les trois projets énergétiques de type Vogtle, les deux usines nécessaires, trouvé des dizaines de milliers de travailleurs, et développé l’écosystème industriel complet autour de tout cela — il reste encore à vendre la production, c’est-à-dire l’aluminium et le gallium.

La consommation totale d’aluminium aux États-Unis s’élève à environ 4 millions de tonnes par an, et pourtant, comme nous l’avons vu, produire seulement 100 tonnes de gallium nécessite 4,7 millions de tonnes d’aluminium comme sous-produit inévitable. Le marché intérieur américain ne pourrait pas absorber une telle production : même en capturant tous les clients d’aluminium du pays, il resterait 700 000 tonnes de métal excédentaire.

Les marchés internationaux n’offrent aucune issue : le marché mondial de l’aluminium souffre déjà d’une surcapacité structurelle, et l’aluminium américain, produit à des coûts de marché avec des salaires plus élevés, ne pourrait pas concurrencer les prix chinois. Alors que faire ? Les États-Unis devraient-ils vendre à perte ? Comment l’opération pourrait-elle être durable ? Faudrait-il que le gouvernement américain subventionne les opérations année après année, pour maintenir le projet à flot malgré des pertes chroniques ?

Tout cela crée une situation économiquement irrationnelle : produire un matériau stratégique (le gallium) nécessiterait de maintenir en permanence une capacité industrielle non rentable (la production d’aluminium). Aucune entreprise fonctionnant selon les règles du marché n’accepterait de s’engager volontairement dans une telle entreprise — d’autant plus que, comme nous l’avons vu, l’investissement initial s’élèverait à 140 milliards de dollars.

Et les substituts ?

Vous y avez sans doute pensé :

« Si produire notre propre gallium demande un effort aussi colossal, alors on peut sûrement le remplacer par autre chose, non ? »

Le problème, c’est que les propriétés des matériaux ne sont pas négociables. Les semi-conducteurs au nitrure de gallium (GaN) ne sont pas utilisés parce qu’ils sont “à la mode” : ils le sont parce que le silicium ne peut pas physiquement faire ce que le GaN fait. Le GaN supporte dix fois plus de tension, fonctionne à des fréquences où le silicium échoue, et tolère des températures qui détruiraient les puces au silicium.

Réfléchissez : si les substituts étaient réellement viables, le Pentagone les utiliserait déjà. L’armée américaine a conscience de cette vulnérabilité liée aux terres rares depuis au moins l’embargo chinois de 2010 contre le Japon — cela fait quinze ans pour trouver des alternatives. Et pourtant, nous en sommes là, avec — encore une fois — un dirigeant de Raytheon déclarant que “le GaN est la base de presque toute la technologie de défense de pointe que nous produisons.”

Et même si l’on pouvait substituer le gallium, on se retrouverait probablement dans la même situation. Un substitut souvent mentionné est le carbure de silicium (SiC), mais… la Chine contrôle également la majorité de la production mondiale de SiC, et ce matériau ne correspond pas au GaN pour les applications les plus critiques.

Et même si des substituts parfaits existaient pour le gallium — ce qui n’est pas le cas — on serait quand même confronté au même problème pour les 20 autres éléments figurant sur la liste chinoise de contrôles à l’exportation.

La stratégie consistant à “tout substituer” finit par tourner à l’absurde. À un certain point, “trouver des alternatives pour 21 matériaux stratégiques essentiels” devient fonctionnellement équivalent à contester les lois de la physique : cela reviendrait à demander à la nature de nous fournir d’autres briques fondamentales que celles qui existent réellement.

Conclusion

Alors, pendant combien de temps la Chine peut-elle jouer la “carte des terres rares” ?

Nous venons de voir l’ampleur titanesque des efforts qu’il faudrait fournir pour ne produire que moins d’un cinquième de la quantité de gallium que la Chine produit :

  • un investissement initial d’environ 140 milliards de dollars ;
  • la construction de deux gigafactories et de trois centrales nucléaires de grande taille ;
  • la formation et le recrutement de plus de 35 000 travailleurs hautement spécialisés ;
  • la mise en place de tout l’écosystème industriel nécessaire autour de ces infrastructures ;

…le tout pour une opération qui ne pourrait jamais rivaliser avec les prix chinois sur les marchés mondiaux et qui, par conséquent, devrait probablement être subventionnée en permanence par les contribuables américains.

Prenez cet exemple et multipliez-le par 21, c’est-à-dire par le nombre total d’éléments chimiques couverts par les contrôles à l’exportation de la Chine (et encore, cela n’inclut pas les produits transformés qui sont eux aussi soumis à restrictions), et vous commencerez à saisir la puissance réelle de la “carte des terres rares”.

Un élément très similaire au gallium, également dominé par la Chine et inclus dans sa liste de contrôles, est l’indium, un sous-produit du cuivre. Comme pour le gallium, rompre l’emprise chinoise sur l’indium impliquerait de reconstruire toute une chaîne industrielle du cuivre : mines, fonderies, usines de traitement chimique, électricité, logistique, transport…

Commencez-vous à comprendre la panique de Bessent ?

Ce n’est pas quelque chose qu’un projet Manhattan ou un programme Apollo pourrait résoudre. C’est beaucoup plus inextricable : l’avantage de la Chine n’est pas technologique, mais systémique.

Nous ne parlons pas ici de projets ponctuels ; nous parlons d’un processus qui exigerait de refondre toute la structure sociétale, depuis l’éducation des enfants jusqu’à l’allocation du capital.

Considérez ce qu’il faut pour produire un seul opérateur qualifié dans une fonderie d’aluminium : d’abord, il faut qu’un élève de collège voie le travail industriel comme une voie respectable, et non comme un échec à l’université. Ensuite, il lui faut accéder à une école professionnelle bien équipée et connectée à l’industrie — des écoles que l’Occident a pour la plupart fermées dans les années 1980. Puis viennent 2 à 3 ans de formation et 3 à 5 ans d’expérience en atelier pour devenir pleinement compétent. Soit 8 à 10 ans entre le choix de carrière et la maîtrise du métier. Maintenant, multipliez cela par 35 000 travailleurs pour ce seul élément ; multipliez encore par 21 éléments, et re-multipliez par tous les postes de soutien nécessaires pour construire les installations et encadrer la formation.

La Chine dispose déjà de tout cela. En 2023, elle comptait 11 000 écoles professionnelles accueillant près de 35 millions d’étudiants. C’est normalisé, systématique, continu. L’Occident ne manque pas seulement de programmes : il manque de la culture et des institutions qui orientent les étudiants vers ces filières. Il faudrait reconstruire tout ce cadre avant même de pouvoir reconstruire la main-d’œuvre.

Ou prenons l’allocation du capital : bâtir une industrie des terres rares exige d’accepter des pertes pendant des décennies et des retours sur investissement à vingt ans. Cela requiert un capital patient, donc des investisseurs tolérant de longs horizons. De tels horizons supposent une stabilité politique et réglementaire, elle-même fondée sur un consensus sociétal considérant la fabrication comme stratégique. Et ce consensus… renvoie encore à l’éducation, aux médias, à la culture.

Alors, pendant combien de temps la Chine peut-elle jouer la carte des terres rares ? La réponse réaliste semble être : pour très, très longtemps.

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👉Le contrôle lent du monde, par François Vadrot

 

Szmul Zygielbojm: Polaco, socialista, judío, mártir (Nathan Weinstock)

La destrucción del gueto de Varsovia conmovió tan poco a las potencias democráticas como la del gueto de Gaza


El 11 de mayo de 1943, desesperado por la pasividad de los Aliados ante el exterminio de los judíos en Polonia, el socialista judío polaco Szmul Zygielbojm, representante del Bund en el Parlamento polaco en el exilio, se quitó la vida en Londres.

Nathan Weinstock, abogado belga, profesor y traductor de yiddish, reconstruyó la trágica historia de Szmul Zygielbojm en una serie de documentos publicados en 1996 y 1997, que hemos reunido para hacerlos accesibles a las jóvenes (y no tan jóvenes) generaciones que asisten con horror y rabia a la recreación de la aniquilación del gueto de Varsovia y el exterminio de los judíos de Polonia que se está produciendo ante los ojos del mundo en Gaza y el resto de la Palestina ocupada, cometida por quienes se proclaman herederos de las víctimas del nazismo mientras utilizan sus métodos, y a quienes llamaremos los sionihilistas.

Ediciones The Glocal Workshop/El Taller Glocal
Colección erga omnes
160 páginas A5
Octubre de 2025

Descargar Libro Libre

Szmul Zygielbojm nació en una familia obrera de Borowica (voivodía de Lublin, 250 km al sureste de Varsovia) en 1895. Elegido en 1924 miembro del comité central del Bund, Unión General de Trabajadores Judíos de Lituania, Polonia y Rusia (Algemeyner Yidisher Arbeter Bund in Lite, Poyln un Rusland), partido socialista fundado en 1897, consiguió huir de Polonia pasando clandestinamente a la Alemania nazi en enero de 1940. De Bélgica huyó a Francia tras la ocupación, antes de llegar a Nueva York. En marzo de 1942 viajó a Londres, donde se convirtió en miembro del Consejo Nacional, el parlamento polaco en el exilio. Al igual que en Nueva York, todos sus esfuerzos por movilizar a los Aliados contra el exterminio de los judíos en Polonia resultaron inútiles: el 11 de mayo de 1943 se quitó la vida.

En una carta al presidente y al primer ministro polacos en el exilio, escribió:

La responsabilidad del crimen de exterminar a toda la población judía de Polonia recae principalmente sobre los ejecutores; sin embargo, indirectamente, también recae sobre toda la humanidad. Las naciones y los gobiernos aliados no han emprendido hasta ahora ninguna acción concreta para detener la masacre. Al aceptar asistir pasivamente a la exterminación de millones de seres humanos indefensos – los niños, las mujeres y los hombres martirizados – estos países se han convertido en cómplices de los criminales.

No puedo permanecer en silencio. No puedo seguir viviendo mientras desaparecen los últimos restos del pueblo judío de Polonia, del cual soy representante. Mis compañeros del gueto de Varsovia han sucumbido, arma en mano, en un último impulso heroico. No se me ha concedido morir como ellos, ni con ellos. Pero mi vida les pertenece y yo pertenezco a su tumba común.

Con mi muerte, deseo expresar mi protesta más profunda contra la pasividad con la que el mundo observa y permite la exterminación del pueblo judío. Soy consciente del valor ínfimo de una vida humana, especialmente en el momento presente. Pero como no he logrado hacerlo en vida, tal vez mi muerte pueda contribuir a arrancar de la indiferencia a aquellos que pueden y deben actuar para salvar de la exterminación – aunque sea en este momento final – a este puñado de judíos polacos que aún sobreviven.”

20/10/2025

Israel entre una guerra de exterminio y una guerra electoral

Ameer Makhoul, Progress Center for Policies, 18.10.2025

إسرائيل بين حرب الإبادة وحرب الانتخابات

Traducido por Tlaxcala

Guerra en todos los frentes, por Patrick Chappatte

Introducción

El primer ministro israelí Benjamín Netanyahu y el ministro de Defensa Israel Katz han vuelto a amenazar con reanudar la guerra contra la Franja de Gaza, advirtiendo del uso de la fuerza si Hamás no entrega los cuerpos de los cautivos y detenidos israelíes.
Al mismo tiempo, el ministro de Asuntos Estratégicos, Ron Dermer, ha intensificado sus contactos con la administración Trump, presentando informes de inteligencia que afirman que Hamás posee la capacidad de devolver un gran número de cuerpos, un movimiento interpretado como una preparación para obtener luz verde usamericana a una nueva escalada militar.

Mientras tanto, el Foro de Familias de los Cautivos y Detenidos emitió un llamamiento público a Netanyahu exigiendo la reanudación de la guerra a menos que se devuelvan todos los cuerpos, transformando una demanda humanitaria en un instrumento político dentro de la lucha interna por el poder en Israel.

La guerra al servicio de la política interna
Las renovadas amenazas de guerra de Israel parecen estar impulsadas más por necesidades políticas y electorales que por objetivos militares inmediatos. Netanyahu y Katz incluso han rebautizado la guerra contra Gaza, pasando de “Espadas Doradas” a “Guerra de la Resurrección” o “Guerra del Renacimiento”, intentando reformular el relato israelí y presentarlo como parte de una “Guerra de los Siete Frentes”: Líbano, Siria, Yemen, Irak, Irán, Cisjordania y Gaza.

Con este cambio de imagen, Netanyahu busca desviar las exigencias de rendición de cuentas por los acontecimientos del 7 de octubre de 2023, especialmente la creación de una comisión oficial de investigación, que sigue rechazando bajo el pretexto de que “no se puede investigar en tiempos de guerra”. Esta estrategia está estrechamente vinculada a las elecciones previstas para el verano de 2026.

Las lagunas del Plan Trump y sus repercusiones regionales
Las amenazas israelíes coinciden con el debate en curso sobre los detalles del “Plan Trump” para poner fin a la guerra, descrito por el Ministerio de Asuntos Exteriores de Egipto como “lleno de lagunas”. Entre los asuntos aún sin resolver se incluyen:

  • El intercambio de cuerpos y prisioneros.
  • El desarme de Gaza y de Hamás.
  • La retirada gradual de Israel.
  • La gobernanza y reconstrucción en la fase posguerra.

Las estimaciones palestinas sitúan el costo de la reconstrucción de Gaza entre 60 y 70 mil millones de dólares. Arabia Saudí y los Emiratos Árabes Unidos habrían manifestado una disposición condicional a contribuir con unos 20 mil millones cada uno, siempre que haya estabilidad, desarme y retirada de Hamás del poder, lo que indica que la ayuda financiera está estrechamente vinculada al marco político y de seguridad emergente.


La regla de Netanyahu…
— En una lucha por la supervivencia, ¡las medidas extremas están justificadas!
— … ¡Especialmente si se trata de la supervivencia de mi carrera política!
David Horsey

La dimensión electoral interna
Una encuesta del diario Maariv mostró una mejora en la posición de la coalición gobernante tras la liberación del último grupo de cautivos vivos. El apoyo al partido Likud aumentó, mientras que el partido Sionismo Religioso, liderado por Bezalel Smotrich, superó el umbral parlamentario. Por el contrario, el partido de Benny Gantz cayó por debajo de dicho umbral.
La encuesta proyectó 58 escaños para la oposición, 52 para la coalición y 10 para los partidos árabes, que podrían aumentar en las próximas elecciones.

Para Netanyahu, esta configuración es ideal: le permite formar una minoría de bloqueo que impide a la oposición establecer un gobierno sin depender de un partido árabe, una situación inaceptable dentro del consenso sionista. Así, Netanyahu podría mantenerse como primer ministro interino a largo plazo, con una supervisión parlamentaria mínima, lo que explica su interés en elecciones anticipadas si las tendencias se mantienen.

Entre la opción de la guerra y la necesidad de estabilidad
Pese a la retórica belicista, las limitaciones internas e internacionales reducen la probabilidad de una reanudación de la guerra. El cansancio militar, moral y económico dentro de Israel, junto con la falta de luz verde usamericana, convierten una nueva ofensiva en un riesgo político más que en una oportunidad estratégica.

El Plan Trump —que cuenta con un amplio respaldo regional e internacional, constituye la piedra angular del enfoque de Washington para restaurar el equilibrio en Oriente Medio, especialmente mientras busca concluir acuerdos de normalización con Arabia Saudí e Indonesia. El fracaso en su aplicación socavaría la confianza en la capacidad usamericana para gestionar los arreglos regionales.

El dilema de los cuerpos y el papel de los actores regionales
El tema de los cuerpos de los cautivos es una prueba real de la durabilidad del acuerdo. Fuentes israelíes reconocen grandes obstáculos logísticos debido a la destrucción de la infraestructura y de los túneles de Gaza, donde se cree que permanecen enterrados muchos cuerpos.

El gobierno de Netanyahu ha rechazado categóricamente permitir el uso de equipos turcos para las labores de recuperación, una decisión política destinada a frenar la influencia de Ankara y a aprovechar su postura sobre Siria. No obstante, crece en Israel un sector que aboga por una administración de Gaza dirigida por la Autoridad Palestina, a fin de evitar un vacío administrativo que pueda beneficiar a Hamás u otros actores externos.

Conclusión
La amenaza de Israel de reanudar la guerra es, ante todo, una maniobra electoral y mediática destinada a movilizar el apoyo interno y explotar la cuestión de los cautivos con fines políticos.

No hay indicios concretos de una intención real de reiniciar la guerra, dadas la falta de apoyo usamericano, el agotamiento social y militar, y la fuerte oposición dentro del ejército.
El cambio de nombre de la guerra a “Guerra de la Resurrección” refleja un intento de eludir las investigaciones y la rendición de cuentas por los fracasos del 7 de octubre.
Las decisiones israelíes fundamentales —de guerra o de paz— siguen estrechamente ligadas al cálculo electoral de Netanyahu y a sus esfuerzos por preservar el poder.
El factor decisivo en la próxima etapa será el compromiso de Washington con el Plan Trump, que por ahora sigue siendo el único marco viable para el escenario israelí-palestino.

Israel zwischen Vernichtungs- und Wahlkampfkrieg

Ameer Makhoul, Progress Center for Policies, 18.10.2025

إسرائيل بين حرب الإبادة وحرب الانتخابات

Übersetzt von Tlaxcala

Krieg auf allen Fronten, von Patrick Chappatte

Einleitung

Der israelische Premierminister Benjamin Netanjahu und Verteidigungsminister Israel Katz haben erneut damit gedroht, den Krieg gegen den Gazastreifen wieder aufzunehmen, und mit dem Einsatz von Gewalt gedroht, falls die Hamas die Leichen der israelischen Gefangenen und Häftlinge nicht herausgibt.
Gleichzeitig hat der Minister für strategische Angelegenheiten, Ron Dermer, seine Kontakte zur Trump-Regierung intensiviert und Geheimdienstberichte vorgelegt, die behaupten, Hamas könne eine große Zahl von Leichen zurückgeben, ein Schritt, der als Vorbereitung auf ein US-amerikanisches grünes Licht für eine erneute militärische Eskalation gilt.

In der Zwischenzeit veröffentlichte das Forum der Familien der Gefangenen und Häftlinge einen öffentlichen Appell an Netanjahu und forderte die Wiederaufnahme des Krieges, solange nicht alle Leichen zurückgegeben seien, wodurch eine humanitäre Forderung zu einem politischen Instrument im innerisraelischen Machtkampf wurde.

Krieg im Dienst der Innenpolitik
Israels neue Kriegsdrohungen scheinen eher durch politische und wahlstrategische Bedürfnisse als durch unmittelbare militärische Ziele motiviert zu sein. Netanjahu und Katz haben den Krieg gegen Gaza sogar umbenannt: von „Goldene Schwerter“ zu „Krieg der Wiedergeburt“ oder „Krieg der Erneuerung“. Damit versuchen sie, die israelische Erzählung umzudeuten und ihn als Teil eines „Kriegs der sieben Fronten“ darzustellen:  Libanon, Syrien, Jemen, Irak, Iran, Westjordanland und Gaza.

Durch diesen Markenwechsel versucht Netanjahu, Forderungen nach Rechenschaft über die Ereignisse vom 7. Oktober 2023 abzuwehren,  insbesondere die Einrichtung einer offiziellen Untersuchungskommission, die er weiterhin mit der Begründung ablehnt, „Untersuchungen seien während des Krieges nicht möglich“. Diese Strategie steht in engem Zusammenhang mit den für den Sommer 2026 erwarteten Wahlen.

Lücken im Trump-Plan und regionale Auswirkungen
Israels Drohungen fallen mit den anhaltenden Debatten über die Details des sogenannten „Trump-Plans“ zur Beendigung des Krieges zusammen, ein Plan, den das ägyptische Außenministerium als „voller Schlupflöcher“ bezeichnete. Zu den ungelösten Punkten gehören:

  • Austausch von Leichen und Gefangenen,
  • Entwaffnung von Gaza und der Hamas,
  • Schrittweiser israelischer Rückzug,
  • Verwaltung und Wiederaufbau nach dem Krieg.

Palästinensische Schätzungen beziffern die Kosten für den Wiederaufbau Gazas auf 60 bis 70 Milliarden Dollar. Saudi-Arabien und die Vereinigten Arabischen Emirate sollen jeweils etwa 20 Milliarden beisteuern wollen, allerdings unter der Bedingung von Stabilität, Entwaffnung und dem Rückzug der Hamas aus der Macht. Damit wird deutlich, dass finanzielle Hilfe eng an das entstehende politische und sicherheitspolitische Rahmenwerk gebunden ist.


Die Netanyahu-Regel…
— Im Kampf ums Überleben sind extreme Maßnahmen gerechtfertigt!
— … Besonders, wenn es um das Überleben meiner politischen Karriere geht!

David Horsey

Die innenpolitische Dimension
Eine Maariv-Umfrage zeigte eine Verbesserung der Position der Regierungskoalition nach der Freilassung der letzten Gruppe lebender Gefangener. Die Unterstützung für die Likud-Partei stieg, während die Partei Religiöser Zionismus unter Bezalel Smotrich die parlamentarische Schwelle überschritt. Im Gegensatz dazu fiel die Partei von Benny Gantz unter diese Schwelle.
Die Umfrage prognostizierte 58 Sitze für die Opposition, 52 für die Koalition und 10 für die arabischen Parteien, deren Anteil bei den nächsten Wahlen steigen könnte.

Für Netanjahu ist diese Konstellation ideal: Sie ermöglicht ihm, eine Sperrminorität zu bilden, die verhindert, dass die Opposition ohne Unterstützung einer arabischen Partei eine Regierung bildet, ein Szenario, das im zionistischen Konsens als inakzeptabel gilt. So könnte Netanjahu langfristig als Übergangspremierminister im Amt bleiben, mit minimaler parlamentarischer Kontrolle, was sein Interesse an vorgezogenen Wahlen erklärt, falls sich die Umfragetrends fortsetzen.

Zwischen Kriegsoption und Stabilitätsbedarf
Trotz der verschärften Rhetorik begrenzen sowohl innenpolitische als auch internationale Zwänge die Wahrscheinlichkeit eines erneuten Krieges. Militärische, moralische und wirtschaftliche Erschöpfung in Israel sowie das Fehlen eines US-amerikanischen grünen Lichts machen eine Wiederaufnahme der Feindseligkeiten zu einem politischen Risiko statt zu einer strategischen Chance.

Der Trump-Plan, der breite regionale und internationale Unterstützung genießt, bildet den Eckpfeiler des US-amerikanischen Ansatzes zur Wiederherstellung des Gleichgewichts im Nahen Osten, insbesondere im Hinblick auf die geplanten Normalisierungsabkommen mit Saudi-Arabien und Indonesien. Ein Scheitern seiner Umsetzung würde das Vertrauen in die Fähigkeit der USA, regionale Vereinbarungen zu steuern, untergraben.

Das Dilemma der Leichen und die Rolle regionaler Akteure
Die Frage der Leichen der Gefangenen ist ein echter Prüfstein für die Haltbarkeit des Abkommens. Israelische Quellen räumen große logistische Hindernisse ein, die durch die Zerstörung der Infrastruktur und der Tunnel in Gaza entstehen, wo viele der Leichen noch vermutet werden.

Die Regierung Netanjahu hat strikt abgelehnt, türkische Ausrüstung bei den Bergungsarbeiten einzusetzen, eine politisch motivierte Entscheidung, die darauf abzielt, den Einfluss der Türkei zu begrenzen und deren Haltung zu Syrien auszunutzen. Dennoch wächst in Israel die Zahl der Stimmen, die sich für eine von der Palästinensischen Autonomiebehörde geführte Verwaltung Gazas aussprechen, um ein Machtvakuum zu verhindern, das Hamas oder anderen externen Akteuren zugutekommen könnte.

Schlussfolgerung
Israels Drohung, den Krieg wieder aufzunehmen, ist in erster Linie ein wahl- und medienstrategisches Manöver, das darauf abzielt, die innenpolitische Unterstützung zu mobilisieren und die Frage der Gefangenen politisch auszuschlachten.

Es gibt keine konkreten Anzeichen für eine tatsächliche Absicht, den Krieg neu zu entfachen, angesichts des fehlenden US-amerikanischen Rückhalts, der anhaltenden gesellschaftlichen und militärischen Erschöpfung und des starken Widerstands innerhalb der Armee.
Die Umbenennung des Krieges in „Krieg der Wiedergeburt“ spiegelt den Versuch wider, Untersuchungen und politische Verantwortung für die Fehlschläge des 7. Oktober zu vermeiden.
Zentrale israelische Entscheidungen — Krieg oder Frieden — bleiben eng mit Netanjahus Wahlkalkül und seinem Bemühen verknüpft, seine Macht zu sichern.
Der entscheidende Faktor der kommenden Phase wird das Engagement Washingtons für den Trump-Plan sein, der derzeit den einzigen gangbaren Rahmen für die israelisch-palästinensische Arena darstellt.