26/02/2023

AMIRA HASS
Le raid israélien sur Naplouse prouve la volonté d'un plus grand nombre de jeunes Palestiniens de mourir dans une bataille sans merci

Amira Hass, Haaretz, 23/2/2023
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

L'armée israélienne donne une image déformée de forces militaires égales, tandis que les Palestiniens pensent que les jeunes combattants envoient un message : la mort est préférable à la vie en prison ou à la reddition à l'occupant.

Un véhicule blindé israélien et des Palestiniens s'affrontant à Naplouse mercredi. Photo : Raneen Sawafta/Reuters

Naplouse est sous le choc, une fois de plus. Mercredi après-midi, cette ville du nord de la Cisjordanie a enterré 11 de ses fils, tandis que 100 autres ont été blessés, plus de la moitié d'entre eux par des tirs d'armes à feu, dont quatre seraient dans un état critique.

De longues enquêtes menées par des journalistes et des enquêteurs de terrain sont nécessaires pour obtenir une image complète du raid militaire israélien à Naplouse à la lumière du jour mercredi, avec les rues remplies de gens. Jusqu'à ce que ces enquêtes soient menées, si elles le sont, ce que nous retiendrons, ce sont les annonces immédiates de la police et de l'armée de « tirs massifs » de la part de Palestiniens armés et « d'échanges de tirs ».

Ce dont on se souviendra, ce sont les déclarations des autorités sur la façon dont « des commandants de haut rang de telle ou telle organisation ont été tués » et « on examine la possibilité que les Palestiniens morts aient été abattus par des terroristes » - comme cela a été affirmé après la mort de la journaliste Shereen Abu Akleh, et comme cela a été affirmé pour Majida Abid, qui a été tuée après que l'armée et la police des frontières ont effectué un raid dans le camp de réfugiés de Jénine à la fin du mois dernier.

La justification standard selon laquelle les morts avaient « planifié des attaques par balles » suffit à empêcher la plupart des Israéliens de s'interroger sur la nécessité de tels raids. Après tout, les Israéliens sont certains que les agences de renseignement comme le service de sécurité Shin Bet savent tout. Ce qu'ils ne savent pas, c'est quels jeunes Palestiniens désespérés, en colère et désorganisés préparent leur vengeance. Ils savent seulement qu'ils existent.

Véhicules blindés israéliens à Naplouse mercredi. Photo : Majdi Mohammed/AP

Comme d'habitude, le rapport officiel israélien omet de nombreux détails et crée une image déformée de forces militaires égales et de "combats", un "échange de tirs" presque symétrique. En réalité, de tels raids impliquent une énorme force militaire israélienne, et les soldats ne peuvent pas être vus car ils se cachent dans des positions de sniper, tandis que d'autres attendent à l'intérieur de leurs véhicules très bien protégés.

Les tireurs palestiniens, quant à eux, n'ont pas (et ne peuvent pas avoir) assez de temps, même pour s'entraîner au tir. Cette génération TikTok n'est pas douée pour opérer dans la clandestinité : il semble qu'elle ne soit pas très au fait des tactiques de guérilla. Par exemple, des habitants de Naplouse ont déclaré à Haaretz que le 25 octobre, les hommes de cette ville ont tiré plus de coups de feu en l'air pendant les funérailles des cinq personnes tuées que pendant le raid israélien sur la vieille ville plus tôt dans la journée.

Un homme qui a visité la prison de l'Autorité palestinienne à Jéricho - où les membres de la Tanière des Lions ont été emprisonnés dans le cadre de ce que l'on appelle la détention préventive (pour éviter d'être arrêté ou tué par Israël) - a déclaré à Haaretz que certains membres ne considèrent pas que le raisonnement qui sous-tend leur statut d'"hommes recherchés" soit pertinent. En d'autres termes, ils sont convaincus que les actes qu'Israël leur attribue leur auraient valu une peine mineure devant un tribunal militaire israélien.

Des hommes armés palestiniens lors d'un enterrement à Naplouse après les combats de mercredi.

Mercredi encore, les Palestiniens ont rapporté que l'armée avait empêché les ambulances et les équipes de secours d'atteindre les combats de Naplouse en tirant des coups de feu ou des gaz lacrymogènes, et que des soldats avaient tiré en direction des journalistes. De tels tirs de sommation sur les équipes de secours n'ont rien de nouveau. La nouveauté réside dans le fait que, lors du raid de l'armée sur le camp de réfugiés de Jénine le mois dernier, l'armée a informé à l'avance le Croissant-Rouge - via le comité palestinien de coordination de la sécurité - que les ambulances ne seraient pas autorisées à s'approcher trop près de la scène.

Nous ne savons toujours pas si une annonce similaire a été faite mercredi à Naplouse. L'affirmation de l'armée selon laquelle elle n'a demandé qu'à coordonner le mouvement des ambulances est similaire à la situation à Gaza pendant les guerres qui s'y déroulent. La coordination prend tellement de temps que les blessés peuvent mourir dans l'intervalle.

Est-ce là le sens des instructions verbales données aux Palestiniens et des tirs sur les ambulances sans avertissement ? Que l'armée considère chaque raid comme une situation de guerre ?

Selon les rapports palestiniens, l'armée a utilisé des drones mercredi. Les drones pour surveiller ou tirer des gaz lacrymogènes font désormais partie de la réalité en Cisjordanie, et pas seulement dans la bande de Gaza. Les Palestiniens savent que l'armée dispose également de drones qui tirent des balles, si bien qu'à chaque raid, les gens craignent non seulement les soldats invisibles qui tirent, mais aussi les éventuels tirs d'objets volants.

Les raids israéliens - par l'armée et la police - sur les villes, villages et camps de réfugiés palestiniens sont une routine. Selon le schéma habituel, des forces spéciales, principalement de la police, s'infiltrent sous une forme de couverture avant l'attaque proprement dite.

Mercredi, selon les rapports préliminaires, au moins deux camions ont été utilisés, déguisés pour ressembler à ceux d'une entreprise alimentaire palestinienne. Comme d'habitude, ils étaient remplis de policiers en civil qui sont arrivés dans la partie est de la vieille ville. Après eux, les très détestées jeeps blindées se sont déversées dans la ville, et elles ont bien sûr été la cible des pierres et autres objets que les jeunes ont fait pleuvoir sur elles.

Nous ne savons toujours pas si les forces spéciales se sont déployées en position de tir dans des bâtiments de la ville, et si oui, dans quels bâtiments et combien.

L'utilisation par l'armée et la police de véhicules ressemblant à des véhicules civils palestiniens n'est pas non plus une tactique nouvelle - et elle ne cesse de susciter la colère. Il est impossible de s'y habituer. Elle amène les gens à douter de l'identité des conducteurs de véhicules similaires et à s'interroger sur la manière dont les camions apparemment palestiniens sont parvenus aux forces de police. Les gens savent qu'à tout moment l'armée peut perturber leur routine quotidienne, un autre exemple de l'arrogance sans limite de la force d'occupation et de sa capacité à humilier et à semer le désordre.

Un soldat israélien en train de voiser à Hébron, en Cisjordanie, le mois dernier. Photo : Mussa Issa Qawasma/Reuters

Ce qui est différent cette fois-ci, c'est le moment choisi. Habituellement, les raids visant à procéder à l'arrestation - ou à l'assassinat planifié - de tireurs palestiniens ont lieu la nuit ou très tôt le matin. Il est vrai que le raid du 26 janvier dans le camp de réfugiés de Jénine a commencé vers 7 heures du matin. Le moment choisi a surpris les habitants, mais il était suffisamment tôt pour que les civils restent à l'intérieur et ne se mettent pas en danger pendant que l'armée encerclait une maison.

En revanche, à Naplouse, les habitants ont compris qu'une attaque militaire était en cours vers 9h30, et pas dans un endroit perdu, mais près du centre commercial bondé. Ces faits n'ont pas pu échapper aux commandants qui ont ordonné le timing. Sommes-nous maintenant les témoins d'un nouveau modèle : des dizaines de milliers de personnes provoquées en plein jour ?

Dans un communiqué, la Tanière des Lions a déclaré que six des onze morts étaient des membres du groupe ou du Jihad islamique. Le groupe a également exprimé ses condoléances aux familles des quatre civils tués, dont un homme de 72 ans et un autre de 61 ans, tandis qu'un homme de 66 ans est décédé plus tard des suites de ses blessures dues aux gaz lacrymogènes.

Les Palestiniens, qui ont annoncé une nouvelle journée de deuil, qualifient le raid israélien de massacre, comme ils ont décrit son prédécesseur à Jénine le mois dernier, lorsque 10 Palestiniens ont été tués.

Des Palestiniens à Jénine brûlent des pneus après l'entrée de l'armée israélienne dans la ville le mois dernier. Photo  : Majdi Mohammed/AP

La définition de "massacre" est exacte si elle implique que lorsque l'armée le veut, elle sait comment arrêter des gens sans les tuer, et sans tuer des civils non armés et secouer une ville entière. En même temps, cette définition occulte un fait important. De plus en plus de jeunes Palestiniens sont prêts à se faire tuer dans une bataille sans merci contre des soldats invisibles qui ont envahi leur ville. Ou bien ils refusent de quitter le bâtiment où ils sont assiégés, sachant pertinemment qu'il sera bombardé et s'effondrera sur eux.

Le public les considère comme de braves héros parce qu'ils renoncent à leur vie tout en envoyant un message collectif : les intrus militaires ne sont pas des invités, et la mort est préférable à la vie en prison dans l'acceptation de l'occupant et la reddition.

Y a-t-il un lien entre les raids sanglants de ces derniers mois à Jénine, Jéricho et Naplouse et le renversement du système judiciaire par le gouvernement Netanyahou ?

Y a-t-il un lien entre le raid sur Naplouse mercredi, en plein jour, et l'affaiblissement du shekel à cause du coup d'État du nouveau gouvernement qui est déterminé à avancer malgré tout ?

Est-il possible que la personne qui a donné l'ordre à l'armée et à la police mercredi ne sache pas qu'un grand nombre de morts palestiniens nous rapproche d'un nouveau bain de sang ?

Ce sont là aussi des questions dont les réponses ne se trouvent pas dans les communiqués de presse de l'armée.

24/02/2023

NEJMA BRAHIM
Túnez descubre con dolor que se ha (re)convertido en tierra de inmigración

La paranoia del "gran reemplazo" acaba de golpear Túnez en su nivel más alto: el presidente Kais Sayed acaba de lanzarse a una diatriba pública contra la "invasión subsahariana", que tendría como objetivo transformar el país en una "tierra africana", borrando así su identidad "árabe-musulmana". El ocupante del Palacio de Cartago acaba de adoptar el delirante discurso de un grupúsculo, el Partido Nacionalista Tunecino, que ha entrado en guerra contra la "invasión". El Túnez de 2023 está descubriendo lo que Italia descubrió en los años 80: que ya no es una tierra de emigración ni una tierra de paso, sino que se ha convertido en una tierra de inmigración. Una situación en la que el esperpento de los preponderantes compite con la tragedia de los pordioseros. Nejma Brahim, una joven periodista de Medipart, fue a investigar a Túnez, Sfax y Kerkennah. A continuación reproducimos sus dos artículos, traducidos por nosotros.-FG, Tlaxcala

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ПОЗИЦИЯ КИТАЯ ПО ПОЛИТИЧЕСКОМУ УРЕГУЛИРОВАНИЮ УКРАИНСКОГО КРИЗИСА

 

2023-02-24 09:00

1. Уважать суверенитет всех государств. Общепризнанное международное право, включая цели и принципы Устава ООН должны строго соблюдаться, суверенитет, независимость и территориальная целостность любого государства должны быть гарантированы. Все страны равны вне зависимости от их размера, мощи и экономического масштаба. Основополагающие нормы международных отношений должны отстаиваться всеми участниками в защиту международной справедливости. Международное право подлежит равному и универсальному применению без двойных стандартов.

2. Отбросить мышления холодной войны. Безопасность одного государства не может обеспечиваться за счет безопасности другого, а региональная безопасность не может быть достигнута путем усиления тем более расширения военных блоков. Резонные интересы и легитимные озабоченности в сфере безопасности всех стран должны восприниматься всерьез и урегулироваться надлежащим образом. Сложные проблемы не решаются простыми способами. Следует придерживаться концепции общей, комплексной, совместной и устойчивой безопасности, с учетом долгосрочного мира на планете способствовать формированию сбалансированной, эффективной, устойчивой архитектуры европейской безопасности. Не допускаются попытки обеспечивать собственную безопасность в ущерб безопасности других стран, а также политика блоковой конфронтации, следует общими усилиями поддержать мир и стабильность на евразийском континенте.

3. Прекратить военные конфликты. В войнах не бывает победителей. Вместо того чтобы подливать масло в огонь и накачивать противостояние, все стороны должны проявлять благоразумие и сдержанность во избежание дальнейшей эскалации и выхода из-под контроля ситуации вокруг Украины. Важно поддерживать встречные шаги Москвы и Киева в пользу скорейшего восстановления прямого диалога, постепенного снижения напряженности ситуации и полного прекращения военных действий.  

4. Запустить мирные переговоры. Диалог и переговоры – единственный выход из украинского кризиса. Все усилия, нацеленные на мирное урегулирование кризиса, заслуживают одобрения и поддержки. Международное сообщество должно придерживаться верного направления в пользу примирения, проложить путь к запуску политического урегулирования, создать условия для возобновления переговоров и предложить соответствующие площадки. Китайская сторона готова играть для этого конструктивную роль.

5. Ликвидировать гуманитарный кризис. Важно приветствовать и поддерживать всякие шаги, которые позволяют облегчить напряженную гуманитарную ситуацию. В гуманитарных акциях необходимо соблюдать принцип нейтралитета и беспристрастности без политизации гуманитарного вопроса. Нужно действенными мерами обеспечивать безопасность мирного населения, открывать гуманитарные коридоры для эвакуации людей из зоны конфликта. Следует наращивать гуманитарную помощь пострадавшим районам, улучшать гуманитарное положение на месте, обеспечивать быстрый, безопасный и беспрепятственный гуманитарный доступ для предотвращения дальнейшего ухудшения ситуации. Необходимо поддерживать координирующую роль ООН в осуществлении гуманитарной акции в зоне конфликта.

6. Защитить мирное население и пленных. Участники конфликта должны строго соблюдать международное гуманитарное право и воздержаться от нанесения ударов по мирному населению и гражданским объектам. Нужно защищать женщин, детей и других пострадавших от конфликта, уважать элементарные права пленных. Китайская сторона выступает за обмен пленными между Россией и Украиной, и призывает все стороны создать для этого больше благоприятных условий.

7. Обеспечить безопасность атомных электростанций. Не допускается совершение вооруженной атаки на АЭС и другие мирные атомные объекты. Призываем к соблюдению международного права, включая Конвенции о ядерной безопасности. Категорически не допускается техногенная ядерная катастрофа. Поддерживаем конструктивную роль МАГАТЭ в содействии ядерной безопасности и физической сохранности мирных атомных объектов. 

8. Снизить стратегический риск. Применение ядерного оружия не допускается, ядерную войну развязывать нельзя. Необходимо противодействовать попыткам использования ядерного оружия или угрозы его применением. Недопустимо распространение ядерного оружия и возникновение ядерного кризиса. Категорически не допускается разработка и применение биологического и химического оружия какой бы то ни было страной при каких бы то ни было обстоятельствах.

9. Обеспечить вывоз зерна. «Черноморская инициатива» по вывозу украинского зерна, подписанная Россией, Турцией и Украиной при заверении ООН подлежит сбалансированному, полному и эффективному выполнению при выявлении ключевой роли ООН. Выдвинутая Китаем Инициатива по международному сотрудничеству в области продовольственной безопасности служит реализуемым вариантом для преодоления глобального продовольственного кризиса.

10. Отменить односторонние санкции. Односторонние санкции и усиление давления не только являются контрпродуктивными, но и создают все новые проблемы. Не допустим любых несанкционированных Советом Безопасности ООН односторонних ограничительных мер. Отдельные страны должны прекратить злоупотребление односторонними санкциями и экстерриториальное применение юрисдикции против других стран, оказывать позитивное влияние на смягчение напряженности украинского кризиса, и создавать предпосылки для развития экономики и повышения благосостояния населения в развивающихся странах.

11. Обеспечить устойчивость цепочек производства и поставок. Следует практическими действиями защищать действующую мировую экономическую систему, выступать против попыток политизировать мировую экономику, а также ее применять в качестве инструмента и оружия. С целью не допустить ущерба восстановлению глобальной экономики нужно сообща нейтрализовать негативные последствия кризиса, в частности для международного сотрудничества в области энергетики, финансов, торговли зернами и логистики.

12. Содействовать восстановлению после конфликта. Международное сообщество должно предпринимать меры для поддержки мирного восстановления в зоне конфликта. Китайская сторона готова оказывать помощь и играть свою конструктивную роль.

Posición de China sobre la Solución Política de la Crisis de Ucrania

 

24-02-2023   9:00

1.Respetar la soberanía de todos los países. El derecho internacional universalmente reconocido, incluyendo los propósitos y principios de la Carta de las Naciones Unidas, debe ser estrictamente observado. La soberanía, la independencia y la integridad territorial de todos los países deben ser efectivamente defendidas. Todos los países, sean grandes o pequeños, fuertes o débiles, ricos o pobres, son miembros iguales de la comunidad internacional. Todas las partes deben defender conjuntamente las normas básicas que rigen las relaciones internacionales y salvaguardar la equidad y la justicia internacionales. Hay que promover la aplicación igualitaria y uniforme del derecho internacional y rechazar el doble rasero.

2.Abandonar la mentalidad de la Guerra Fría. La seguridad de un país no debe conseguirse a expensas de la de otros. La seguridad de una región no debe lograrse mediante el fortalecimiento o la expansión de los bloques militares. Los intereses y preocupaciones de seguridad legítimos de todos los países deben ser tomados en serio y abordados adecuadamente. No existe una solución simple a un problema complejo. Todas las partes deben, siguiendo el concepto de seguridad común, integral, cooperativa y sostenible, y teniendo en cuenta la paz y la estabilidad duraderas del mundo, ayudar a forjar una arquitectura de seguridad europea equilibrada, eficaz y sostenible. Todas las partes deben oponerse a la búsqueda de la seguridad de uno mismo a costa de la de los demás, evitar la confrontación entre bloques y trabajar juntos por la paz y la estabilidad del continente euroasiático.

3.Cesar las hostilidades. El conflicto y la guerra no benefician a nadie. Todas las partes deben mantenerse racionales y actuar con moderación, abstenerse de avivar las llamas y agravar las tensiones, y evitar que la crisis de Ucrania se deteriore aún más o incluso se salga de control. Todas las partes deben apoyar a Rusia y Ucrania a trabajar en la misma dirección y reanudar el diálogo directo lo más pronto posible, para desescalar gradualmente la situación, y en última instancia, alcanzar un alto el fuego integral.

4.Reanudar las conversaciones por la paz. El diálogo y la negociación son la única solución viable a la crisis de Ucrania. Todos los esfuerzos conducentes a la solución pacífica de la crisis deben ser alentados y apoyados. La comunidad internacional debe seguir comprometida con el enfoque correcto de promover conversaciones por la paz, ayudar a las partes en conflicto a abrir cuanto antes la puerta a una solución política de la crisis y crear condiciones y plataformas para la reanudación de las negociaciones. China seguirá desempeñando un papel constructivo en este aspecto.

5.Resolver la crisis humanitaria. Todas las medidas conducentes a aliviar la crisis humanitaria deben ser alentadas y apoyadas. Las operaciones humanitarias han de seguir los principios de neutralidad e imparcialidad, y las cuestiones humanitarias no deben ser politizadas. La seguridad de los civiles debe ser efectivamente protegida, y hay que establecer corredores humanitarios para la evacuación de civiles de las zonas de conflicto. Se necesitan esfuerzos para aumentar la asistencia humanitaria a las áreas pertinentes, mejorar las condiciones humanitarias y proporcionar un acceso humanitario rápido, seguro y sin obstáculos, con miras a prevenir una crisis humanitaria de mayor escala. Se debe apoyar a la ONU a desempeñar un papel coordinador en la canalización de la ayuda humanitaria a las zonas de conflicto.

6.Proteger a los civiles y prisioneros de guerra. Las partes en conflicto deben cumplir estrictamente el derecho internacional humanitario, evitar atacar a civiles o instalaciones civiles, proteger a mujeres, niños y otras víctimas del conflicto y respetar los derechos fundamentales de los prisioneros de guerra. China apoya el intercambio de los prisioneros de guerra entre Rusia y Ucrania, y llama a todas las partes a crear condiciones más favorables para este objetivo.

7.Mantener la seguridad de las centrales nucleares. China se opone a los ataques armados contra las centrales nucleares u otras instalaciones nucleares pacíficas, y llama a todas las partes a acatar el derecho internacional, incluyendo la Convención sobre Seguridad Nuclear (CSN), y evitar resueltamente accidentes nucleares provocados por el hombre. China apoya al Organismo Internacional de Energía Atómica (OIEA) a desempeñar un papel constructivo en la promoción de la seguridad tecnológica y física de las instalaciones nucleares pacíficas.

8.Reducir los riesgos estratégicos. Las armas nucleares no deben ser utilizadas, y las guerras nucleares no deben ser libradas. Hay que oponerse al uso o a la amenaza del uso de las armas nucleares. Hay que prevenir la proliferación nuclear y evitar las crisis nucleares. China se opone a la investigación, el desarrollo y el uso de armas químicas y biológicas por parte de cualquier país y bajo cualquier circunstancia.

9.Facilitar las exportaciones de cereales. Todas las partes deben aplicar plena y eficazmente y de forma equilibrada la Iniciativa de Cereales del Mar Negro firmada por Rusia, Türkiye, Ucrania y la ONU, y apoyar a la ONU a desempeñar un papel importante al respecto. La iniciativa de cooperación sobre seguridad alimentaria global propuesta por China ofrece una solución factible a la crisis alimentaria mundial.

10.Poner fin a las sanciones unilaterales. Las sanciones unilaterales y la máxima presión no pueden resolver la cuestión, y sólo crean nuevos problemas. China se opone a las sanciones unilaterales no autorizadas por el Consejo de Seguridad de la ONU. Los países concernientes deben dejar de abusar de las sanciones unilaterales y de la jurisdicción de brazo largo contra otros países, con vistas a hacer sus aportes por la desescalada de la crisis de Ucrania y crear condiciones para el crecimiento económico de los países en desarrollo y la mejora de la vida de sus pueblos.

11.Mantener estables las cadenas industriales y de suministro. Todas las partes deben defender efectivamente el existente sistema económico mundial y oponerse a usar la economía mundial como una herramienta o arma para fines políticos. Se necesitan esfuerzos conjuntos para mitigar los efectos de desbordamiento de la crisis, y evitar la perturbación en la cooperación internacional en energía, finanzas, comercio de alimentos y transporte, así como la socavación de la recuperación económica mundial.

12.Promover la reconstrucción post-conflicto. La comunidad internacional debe tomar medidas para apoyar la reconstrucción post-conflicto en las zonas de conflicto. China está dispuesta a proporcionar asistencia y desempeñar un papel constructivo en este aspecto.

POSITION DE LA CHINE SUR LE RÈGLEMENT POLITIQUE DE LA CRISE UKRAINIENNE

 

 2023-02-24 09:00

1. Respecter la souveraineté de tous les pays. Le droit international universellement reconnu, y compris les buts et principes de la Charte des Nations Unies, doit être strictement observé. La souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale de tous les pays doivent être effectivement garanties. Les pays, qu’ils soient grands ou petits, puissants ou faibles, riches ou pauvres, sont membres égaux de la communauté internationale. Les différentes parties doivent préserver ensemble les normes fondamentales régissant les relations internationales et défendre l’équité et la justice internationales. Il faut promouvoir une application égale et uniforme du droit international et rejeter le deux poids deux mesures.

2. Renoncer à la mentalité de la guerre froide. Il ne faut pas rechercher la sécurité d’un pays au détriment de celle des autres, ni garantir la sécurité d’une région par le renforcement voire l’expansion des blocs militaires. Les intérêts et préoccupations sécuritaires légitimes des différents pays doivent être pris au sérieux et traités de manière appropriée. Il n’y a pas de solution simple aux problèmes complexes. Toutes les parties doivent poursuivre la vision de sécurité commune, intégrée, coopérative et durable, garder à l’esprit la paix et la stabilité de long terme dans le monde, et promouvoir la construction d’une architecture de sécurité européenne équilibrée, effective et durable. Il faut s’opposer à ce qu’un pays recherche sa propre sécurité au prix de celle d’autrui, prévenir la confrontation des blocs, et œuvrer ensemble à la paix et à la stabilité sur le continent eurasiatique.

3. Cesser les hostilités. Les conflits et guerres ne font de bien à personne. Les parties doivent toutes garder la raison et la retenue, s’abstenir de mettre de l’huile sur le feu et d’aggraver les tensions, et prévenir une nouvelle détérioration ou même un dérapage de la crise ukrainienne. Il faut soutenir la Russie et l’Ukraine de sorte qu’elles travaillent dans la même direction pour reprendre au plus tôt un dialogue direct, promouvoir progressivement la désescalade de la situation et parvenir finalement à un cessez-le-feu complet. 

4. Lancer les pourparlers de paix. Le dialogue et les négociations sont la seule solution viable à la crise ukrainienne. Tout effort en faveur du règlement pacifique de la crise doit être encouragé et soutenu. La communauté internationale doit poursuivre la bonne direction qui est de promouvoir les pourparlers de paix, aider les parties au conflit à ouvrir rapidement la porte qui mène au règlement politique de la crise, et créer des conditions et plateformes pour la reprise des négociations. La Chine continuera de jouer un rôle constructif dans ce sens.

5.Régler la crise humanitaire. Toute mesure en faveur de l’apaisement de la crise humanitaire doit être encouragée et soutenue. Les opérations humanitaires doivent se conformer aux principes de neutralité et d’impartialité et les questions humanitaires ne doivent pas être politisées. Il faut protéger effectivement la sécurité des civils et mettre en place des corridors humanitaires pour évacuer des civils des zones de conflit. Il convient d’accroître les aides humanitaires aux zones concernées, d’améliorer les conditions humanitaires, et de fournir un accès humanitaire rapide, sûr et sans entrave, en vue de prévenir une crise humanitaire de plus grande ampleur. Il faut soutenir l’ONU dans ses efforts pour jouer un rôle coordinateur dans l’acheminement des aides humanitaires dans les zones de conflit.

6.Protéger les civils et les prisonniers de guerre. Les parties au conflit doivent observer scrupuleusement le droit humanitaire international, éviter d’attaquer les civils et les installations civiles, protéger les femmes, les enfants et les autres victimes du conflit et respecter les droits fondamentaux des prisonniers de guerre. La Chine soutient l’échange de prisonniers de guerre entre la Russie et l’Ukraine et appelle les différentes parties à créer plus de conditions favorables à cette fin.

7.Préserver la sécurité des centrales nucléaires. La Chine s’oppose aux attaques armées contre les centrales nucléaires et les autres installations nucléaires pacifiques, et appelle les différentes parties à observer le droit international, y compris la Convention sur la sûreté nucléaire, et à prévenir résolument les accidents nucléaires d’origine humaine. La Chine soutient l’Agence internationale de l’énergie atomique dans ses efforts pour jouer un rôle constructif dans la promotion de la sûreté et de la sécurité des installations nucléaires pacifiques.

8.Réduire les risques stratégiques. Les armes nucléaires ne doivent pas être utilisées et la guerre nucléaire ne doit pas être menée. Il faut s’opposer à la menace ou l’emploi d’armes nucléaires. Il est impératif de prévenir la prolifération nucléaire et d’éviter les crises nucléaires. La Chine s’oppose à la recherche et développement et à l’utilisation des armes chimiques et biologiques par quelque pays que ce soit dans quelques circonstances que ce soient.

9.Faciliter l’exportation des céréales. Toutes les parties doivent appliquer de manière équilibrée, intégrale et effective l’Initiative céréalière de la mer Noire signée par la Russie, la Türkiye, l’Ukraine et l’ONU, et soutenir l’ONU dans ses efforts pour jouer un rôle important à cet égard. L’initiative de coopération sur la sécurité alimentaire mondiale lancée par la Chine offre une solution viable à la crise alimentaire mondiale.

10.Mettre fin aux sanctions unilatérales. Les sanctions unilatérales et la pression maximale n’aident pas à régler les problèmes et ne font que créer de nouveaux problèmes. La Chine s’oppose à toute sanction unilatérale non autorisée par le Conseil de Sécurité des Nations Unies. Les pays concernés doivent cesser de recourir de manière abusive aux sanctions unilatérales et aux juridictions extraterritoriales contre les autres pays, jouer un rôle en faveur de la désescalade de la crise ukrainienne et créer des conditions favorables au développement économique et à l’amélioration du bien-être de la population des pays en développement.

11.Assurer la stabilité des chaînes industrielles et d’approvisionnement. Toutes les parties doivent préserver effectivement le système économique mondial existant, et s’opposer à ce que l’économie mondiale soit politisée ou utilisée comme un outil ou une arme. Il faut œuvrer ensemble à atténuer les effets de débordement de la crise pour qu’elle ne perturbe la coopération internationale en matière d’énergie, de finance, de commerce alimentaire et de transport ni ne compromette la reprise économique mondiale.

12.Promouvoir la reconstruction post-conflit. La communauté internationale doit prendre des mesures pour soutenir la reconstruction post-conflit dans les zones de conflit. La Chine est prête à accorder son assistance et à jouer un rôle constructif à cet égard.

China’s Position on the Political Settlement of the Ukraine Crisis

 

2023-02-24 09:00

1. Respecting the sovereignty of all countries. Universally recognized international law, including the purposes and principles of the United Nations Charter, must be strictly observed. The sovereignty, independence and territorial integrity of all countries must be effectively upheld. All countries, big or small, strong or weak, rich or poor, are equal members of the international community. All parties should jointly uphold the basic norms governing international relations and defend international fairness and justice. Equal and uniform application of international law should be promoted, while double standards must be rejected. 

2. Abandoning the Cold War mentality. The security of a country should not be pursued at the expense of others. The security of a region should not be achieved by strengthening or expanding military blocs. The legitimate security interests and concerns of all countries must be taken seriously and addressed properly. There is no simple solution to a complex issue. All parties should, following the vision of common, comprehensive, cooperative and sustainable security and bearing in mind the long-term peace and stability of the world, help forge a balanced, effective and sustainable European security architecture. All parties should oppose the pursuit of one’s own security at the cost of others’ security, prevent bloc confrontation, and work together for peace and stability on the Eurasian Continent.

3. Ceasing hostilities. Conflict and war benefit no one. All parties must stay rational and exercise restraint, avoid fanning the flames and aggravating tensions, and prevent the crisis from deteriorating further or even spiraling out of control. All parties should support Russia and Ukraine in working in the same direction and resuming direct dialogue as quickly as possible, so as to gradually deescalate the situation and ultimately reach a comprehensive ceasefire. 

4. Resuming peace talks. Dialogue and negotiation are the only viable solution to the Ukraine crisis. All efforts conducive to the peaceful settlement of the crisis must be encouraged and supported. The international community should stay committed to the right approach of promoting talks for peace, help parties to the conflict open the door to a political settlement as soon as possible, and create conditions and platforms for the resumption of negotiation. China will continue to play a constructive role in this regard. 

5. Resolving the humanitarian crisis. All measures conducive to easing the humanitarian crisis must be encouraged and supported. Humanitarian operations should follow the principles of neutrality and impartiality, and humanitarian issues should not be politicized. The safety of civilians must be effectively protected, and humanitarian corridors should be set up for the evacuation of civilians from conflict zones. Efforts are needed to increase humanitarian assistance to relevant areas, improve humanitarian conditions, and provide rapid, safe and unimpeded humanitarian access, with a view to preventing a humanitarian crisis on a larger scale. The UN should be supported in playing a coordinating role in channeling humanitarian aid to conflict zones.

6. Protecting civilians and prisoners of war (POWs). Parties to the conflict should strictly abide by international humanitarian law, avoid attacking civilians or civilian facilities, protect women, children and other victims of the conflict, and respect the basic rights of POWs. China supports the exchange of POWs between Russia and Ukraine, and calls on all parties to create more favorable conditions for this purpose.

7. Keeping nuclear power plants safe. China opposes armed attacks against nuclear power plants or other peaceful nuclear facilities, and calls on all parties to comply with international law including the Convention on Nuclear Safety (CNS) and resolutely avoid man-made nuclear accidents. China supports the International Atomic Energy Agency (IAEA) in playing a constructive role in promoting the safety and security of peaceful nuclear facilities.

8. Reducing strategic risks. Nuclear weapons must not be used and nuclear wars must not be fought. The threat or use of nuclear weapons should be opposed. Nuclear proliferation must be prevented and nuclear crisis avoided. China opposes the research, development and use of chemical and biological weapons by any country under any circumstances.

9. Facilitating grain exports. All parties need to implement the Black Sea Grain Initiative signed by Russia, Türkiye, Ukraine and the UN fully and effectively in a balanced manner, and support the UN in playing an important role in this regard. The cooperation initiative on global food security proposed by China provides a feasible solution to the global food crisis.

10. Stopping unilateral sanctions. Unilateral sanctions and maximum pressure cannot solve the issue; they only create new problems. China opposes unilateral sanctions unauthorized by the UN Security Council. Relevant countries should stop abusing unilateral sanctions and “long-arm jurisdiction” against other countries, so as to do their share in deescalating the Ukraine crisis and create conditions for developing countries to grow their economies and better the lives of their people.

11. Keeping industrial and supply chains stable. All parties should earnestly maintain the existing world economic system and oppose using the world economy as a tool or weapon for political purposes. Joint efforts are needed to mitigate the spillovers of the crisis and prevent it from disrupting international cooperation in energy, finance, food trade and transportation and undermining the global economic recovery.

12. Promoting post-conflict reconstruction. The international community needs to take measures to support post-conflict reconstruction in conflict zones. China stands ready to provide assistance and play a constructive role in this endeavor.

NEJMA BRAHIM
La Tunisia scopre con dolore di essere (ri)diventata una terra di immigrazione

La paranoia della “grande sostituzione” ha appena colpito la Tunisia al suo massimo livello: il presidente Kais Sayed ha appena lanciato una diatriba pubblica contro l'”invasione subsahariana”, che avrebbe lo scopo di trasformare il Paese in una “terra africana”, cancellando cosi  la sua identità “arabo-musulmana”. L'occupante del Palazzo di Cartagine ha fatto proprio il discorso delirante di un gruppetto, il Partito Nazionalista Tunisino, che è sceso in guerra contro l'"invasione". La Tunisia del 2023 sta scoprendo quello che l'Italia avevo scoperto negli anni '80: di non essere più una terra di emigrazione o di passaggio, ma di essere diventata una terra di immigrazione. Una situazione in cui il grottesco dei preponderanti compete con la tragedia dei pezzenti. Nejma Brahim, giovane giornalista di Mediapart, è andata a indagare a Tunisi, Sfax e Kerkennah. Di seguito i suoi due articoli, da noi tradotti.

FG, Tlaxcala 

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23/02/2023

GIDEON LEVY
Le retour de bâton du coup d’État judiciaire : le BDS l’a rêvé, Bibi l’a fait

Gideon Levy, Haaretz, 23/2/2023
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

 Le rêve du mouvement BDS (boycott, désinvestissement et sanctions) se concrétise rapidement. Un gestionnaire clé dans l'une des sociétés d'investissement israéliennes m'a dit cette semaine que le montant d'argent quittant son bureau et allant à l'étranger est actuellement de 10 millions de shekels [=2,6 millions d’€] par jour, et ça ne fait qu'augmenter.

Mohamed Saabaneh

Cette personne, qui s'est toujours tenue à l'écart de la politique et de l'actualité, est maintenant découragée. La politique a envahi son bureau. Tous ceux qui, comme moi, pensaient que tout cela n'était que des paroles et de l’alarmisme, ont eu tort. Ce qui se passe maintenant est exactement ce que le mouvement international prônant le boycott d'Israël voulait obtenir, mais pour une autre cause. Ce qui se passe pourrait prouver que le mouvement BDS avait raison depuis le début : ce n'est que par l'argent qu'il sera possible de changer la politique d'Israël. Frappez au porte-monnaie : l'arme BDS est la plus efficace.

À ce jour, la plus grande réussite du mouvement de protestation contre le bouleversement judiciaire est d'avoir réussi à intimider et à pousser à l'action une proportion substantielle d'Israéliens, ainsi que la majeure partie du reste du monde. Ce que le mouvement BDS et les organisations des droits humains n'ont pas réussi à faire en invoquant des crimes et des méfaits, le mouvement de protestation a réussi à le faire au nom de la lutte contre ce qu'il appelle la fin de la démocratie. Ça a pris comme une traînée de poudre. Ce ne sont pas les intifada et les guerres, les descriptions des horreurs et les lamentations, pas les résolutions des institutions internationales ou des USA qui ont réussi à susciter une telle tempête. Un mois et demi de préliminaires législatifs ont  fait l'affaire.

C'est ainsi que les partisans du boycott d'Israël voulaient que les choses se déroulent : retrait des investissements en Israël, boycott de l'économie israélienne culminant dans l'opposition internationale, jusqu'à l'imposition de sanctions. Cela n'a pas fonctionné contre l'occupation. Le mouvement BDS a réussi à faire évoluer les mentalités. C'était le seul choix possible, le seul mouvement qui ne se contentait pas de condamnations vides, appelant au contraire à des actions concrètes contre un État d'apartheid. Cependant, ses réalisations économiques ont été minuscules, un chanteur annulant un spectacle ici, un fonds de pension bricolant un retrait là, Israël continuant à s'épanouir et à prospérer sans entrave, au grand dam des défenseurs des droits humains. Aucun prix n'a été payé pour les crimes de l'occupation ou pour le pied de nez arrogant et insolent du pays au droit international.

Et pourtant, chacun savait que sans mesures concrètes, l'occupation ne prendrait jamais fin. Si les Israéliens ne payaient pas le prix de l'occupation et de ses crimes, en tant qu'individus et en tant que collectivité, rien ne les inciterait à y mettre fin. Jusqu'à il y a quelques semaines, il semblait que cela n'arriverait jamais.

Et maintenant, voilà que ça se produit, même si c'est pour de mauvaises raisons. Même si c'est pour des raisons involontaires, un peu de bien peut en sortir. Il est surprenant que l'affaiblissement du système judiciaire, dont les caractéristiques étaient favorables à l'apartheid, soit le facteur qui a poussé le monde et certains Israéliens à se réveiller. Mais il est désormais clair que la seule chose qui pourrait arrêter le bordel législatif est le préjudice économique subi par le pays. Le fait que les Israéliens retirent leur argent et que les acteurs internationaux n'investissent pas ici change la donne. Les manifestations, aussi bruyantes et tonitruantes qu'elles puissent être, se dissiperont rapidement et suivront le chemin de toutes les protestations. Les pétitions et les lettres s'estomperont. Seuls les dommages économiques s'accumuleront. C'est la seule chose qui puisse arrêter l'érosion. C'est ce qui s'est passé en Afrique du Sud, lorsque les dirigeants de la communauté des affaires ont dit au gouvernement qu'ils ne pouvaient plus continuer, et c'est ce qui va se passer ici avec la révolution judiciaire. Uniquement par l'argent.

Il ne faut évidemment pas se laisser bercer par les illusions. Le lien entre les protestations et la lutte contre l'apartheid est ténu. La plupart des manifestants se contenteront de l'annulation de la clause permettant à la Knesset de passer outre les décisions de justice et de l'ajout de représentants du public au comité de nomination des juges, et seront pleinement satisfaits lorsque Benjamin Netanyahou quittera le pouvoir. En ce qui les concerne, l'apartheid peut continuer.

Mais on peut espérer que la convulsion ne pourra pas s'arrêter au statu quo ante. La tempête peut rebattre de nombreuses cartes sur son passage. Lorsque les Israéliens commenceront à payer pour les folies de leurs dirigeants, ils trouveront peut-être le temps de reconsidérer la plus grande folie de toutes : l'État d'apartheid dans lequel ils vivent, qu'ils paient du sang de leurs fils et de l'image de leur pays. Ce n'est qu'alors qu'une nouvelle aube se lèvera.

 

22/02/2023

REINALDO SPITALETTA
Colombie, 23 février 1963 : le massacre de Santa Barbara

Reinaldo Spitaletta  La Pluma, 21/2/ 2023
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala
Le massacre de Santa Bárbara semblait avoir été préparé à l'avance. Ce samedi 23 février, à la tombée de la nuit, l'armée, devant la tente des grévistes, voulait enlever les camions-bennes de matériel pour les conduire à Medellín. Tel avait été l'ordre officiel. Alors, non seulement les travailleurs, mais aussi d'autres habitants, se sont opposés.

Le 23 janvier 1963, au plus fort du Front national d'exclusion, la grève des travailleurs de Cementos El Cairo a éclaté à Santa Bárbara, Antioquia. Avant même l'arrêt de travail, l'armée avait occupé les installations de l'usine non seulement pour briser la grève, mais aussi pour soutenir le travail de certains briseurs de grève et pour transporter à Medellín le clinker, matière première extraite pour alimenter Cementos Argos. 

Santa Barbara, 1963, œuvre d'Augusto Rendón 

 C'était l'époque de l'agitation ouvrière dans le pays, de l'état de siège et de la répression par le gouvernement de ce qu'on appelait le “communisme”, c'est-à- dire les luttes ouvrières et paysannes, les luttes étudiantes, les revendications syndicales pour de meilleures conditions de vie des travailleurs. Le deuxième mandat du Front nationall, dirigé par Guillermo León Valencia, le même président conservateur qui, quelque temps après les événements de Santa Bárbara, a ordonné le bombardement de vastes zones paysannes, comme El Pato, Guayabero, Marquetalia et autres, avec l'ingérence des USA. Ces événements seront l'une des causes de la fondation d'un groupe de guérilla, les FARC. 
Ce que l'on appelait alors “anticommunisme”, l'une des caractéristiques politiques et maccarthystes du Front national, était directement lié à la répression de la protestation sociale, à la mise hors la loi des grèves de travailleurs, à l'intimidation des travailleurs pour qu'ils renoncent à la syndicalisation, aux conseils verbaux de guerre, parmi de nombreux autres mécanismes de coercition et de restriction des libertés publiques et individuelles. 
Les cimentiers de Santa Bárbara, qui avaient respecté toutes les étapes légales menant à la déclaration de la grève, ont prévenu qu'ils ne permettraient pas que le stock de matériaux de l'entreprise soit retiré, car de telles actions, déjà préméditées par le gouvernement et les employeurs, affaibliraient le mouvement de grève. Les autorités, comme le gouverneur d'Antioquia, Fernando Gómez Martínez, le ministre du Travail, Belisario Betancur et les patrons de l’usine , pensaient tout autrement. 
La grève s'est poursuivie pendant le premier mois, avec la solidarité des paysans, des habitants de la région, des syndicats, ainsi que la tension causée par la présence de l'armée et la position intransigeante des patrons et du gouvernement qui voulaient à tout prix retirer le clinker. 
Une action de force se préparait contre les travailleurs et leur grève. Le 23 février 1963, un mois après la déclaration de la grève, a lieu l'une des répressions les plus sanglantes des travailleurs en Colombie, une ignominie qui, comme nous le savons, n'est pas nouvelle. En 1928, il y avait eu l'effroyable massacre des travailleurs des bananeraies à Ciénaga, dans le Magdalena.

Le monument aux martyrs

Le massacre de Santa Barbara semblait avoir été préparé à l'avance. Ce samedi 23 février, à la tombée de la nuit, l'armée, devant la tente des grévistes, voulait enlever les camions-bennes de matériel pour les conduire à Medellín. Tel avait été l'ordre officiel. Alors, non seulement les travailleurs, mais aussi d'autres habitants, se sont opposés. Et c'est là que les tirs ont commencé. 
Douze personnes ont été tuées : Pastor Cardona, Rafael Antonio González, Luis Ángel Holguín, ouvriers de Cementos El Cairo ; Luis Ángel Ruiz Villada, ouvrier de Cemento Argos ; les paysans Rubén de Jesús Pérez Arango, Joaquín Emilio Román Vélez et Luis Esteban Serna Villada ; Jesús Román, José de Jesús Suaza, Juan María Holguín Henao et Israel Antonio Vélez Díaz, habitants de Santa Bárbara ; et la petite María Edilma Zapata, 10 ans, élève de l'école María Auxiliadora et fille de l'ouvrier et syndicaliste Luis Eduardo Zapata. 
Avant le massacre, il y a eu une discussion entre les grévistes et le commandant de l'opération, le colonel Armando Valencia Paredes, qui a dit aux travailleurs qu'il avait des ordres du gouverneur d'Antioquia, Fernando Gómez Martínez de transporter le clinker et le ciment "par-dessus les morts si nécessaire". Les travailleurs ont occupé la route pour empêcher les camions-bennes de passer, et la réponse pénale de l'État a suivi. Dès le début, selon la thèse La masacre de Santa Bárbara, 23 de febrero de 1963, de Germán Andrés Jáuregui, la grève des cimentiers n'a pas été traitée par les autorités comme un problème de travail, mais comme un conflit d'ordre public.


La Sainte Alliance : le gouverneur Fernando Gómez Martínez, patron du journal El Colombiano, et ses deux piliers, la soldatesque et la curetaille

Les soldats ont également tiré sur le personnel médical de l'hôpital de Santa Bárbara lorsqu'ils se sont aperçus que des photographies étaient prises depuis les fenêtres. Après avoir forcé l'entrée du bâtiment, ils ont pris les rouleaux de film des médecins Juvenal Rojas et Alberto Mondragón. Il y eut des persécutions de paysans, d'ouvriers et d'habitants de la région, à travers les plantations de café, les montagnes et les ravins. La terreur officielle s'est répandue dans cette partie d'Antioquia. 
Des années plus tard, le dramaturge Jairo Aníbal Niño a monté, avec la Brigada de Teatro, une pièce sur le massacre de Santa Bárbara, qui a été censurée à Medellín. À la fin des années 1970, les murs de nombreuses régions d'Antioquia ont été peints avec le slogan : « Belisario, assassin des travailleurs de Santa Bárbara ». Le massacre a eu lieu il y a soixante ans. Il ne faut pas l'oublier.

LUIS E. SABINI FERNÁNDEZ
Restaurante La Huella y la verdad de la milanesa*

Luis E. Sabini Fernández, 22-2-2023

Ninguna novedad saber que los medios de incomunicación de masas no informan la esquiva verdad, sino que configuran sus verdades, a menudo deglutidas de antemano.

El episodio del restaurante La Huella en José Ignacio, al este del dpto. de Maldonado es paradigmático.


En mayo de 2021, en plena matanza de palestinos mediante bombardeo de zonas civiles,[1] el presidente uruguayo, conservando un triste historial de apoyo incondicional de  gobiernos uruguayos al Estado de Israel no tuvo nada mejor que apresurarse a expresar su “solidaridad” con Israel ante “la violencia palestina”.[2] Martín Pittaluga, hispano-uruguayo y −alma mater de La Huella, observó la cruda realidad y comentó, muy contenidamente: “¿Solidaridad? En vez de condenar la violencia desmedida del gobierno reaccionario de Netanyahu. Más de 50 muertos es lamentable y triste.” [3]

Y como decía la abuela, en Uruguay “se armó la de San Quintín”.

La Huella era el restaurante que había logrado atraer al mayor número de clientes del entorno; se decía que ¡hasta mil diarios! Desde Punta del Este y alrededores. No se trata de población de bajos recursos, ciertamente.

Marcos Galperin, dueño y director del exitosísimo Mercado Libre, Jeordan Legon, dueño y director de Alnylam Pharmaceuticals entre muchos otros repudiaron el comentario de Pittaluga y anunciaron la voluntad de boicotear su hasta ahora tan atractivo restaurante. (los datos de estos dos últimos párrafos se basan en el artículo ya citado en nota 2).

Alguien con claro sentido práctico le anunció: “Acabás de perder chiquicientos clientes, dudo que ganes uno solo con lo que acabás de poner.” Buen ojo comercial, monetario. El desconocido citado por infobae remata: “Infórmate antes de poner cualquier guarangada”. Como si Pittaluga hubiera desbarrado; el calificativo “guarangada” para referirse a la compasión por tantos muertos califica la mentalidad y la moral de quien lo dice.

Aunque hubo aclaraciones y deslindes de Pittaluga, que, por ejemplo, aclaró que no era antisemita (lo cual es obvio, dada la enorme cantidad de judíos antiisraelíes y antisionistas críticos de Israel), la bula condenando a Pittaluga había echado a correr y era imparable.

Tenía su explicación. Buena parte de la red social de la CIPEMU –Comunidad Israelita de Punta del Este, Maldonado, Uruguay− tiene que haberse sentido disgustada con semejante juicio y condena en su propio mundo. En esa especie de minúscula pero significativa “República de Saló” que el CIPEMU  encarna en Punta del Este e inmediaciones, el cuestionamiento de Pittaluga debe haber sonado a blasfemia; pronunciando lo impronunciable.[4]

Es un hecho significativo. Porque Pittaluga con su honestidad intelectual y su frescura política ofició como el niño que señalara al rey desnudo en el muy instructivo cuento del Conde Lucanor sobre los tejedores pícaros que embaucaran al rey.

Pittaluga no señaló que el “terror palestino” de tirar cohetes Kassem que apenas llegaban a destino o globos incendiarios que apenas incendian, es una digna pero tardía respuesta a la violencia, ésa sí, efectiva y asesina, con que el sionismo arrasó a la población palestina sobre todo en las décadas del ’30 y ’40. Y no sólo a palestinos; a lo que se les opusieran, incluidos judíos, como el poeta religioso Jacob de Haan (1924), representantes de la ONU como Folke Bernadotte, sueco (1947) o  refractarios no violentos a las demoliciones de viviendas palestinas como la estadounidense Rachel Corrie (2003), entre otros muchos.

Pittaluga comentó con pesar, muy humano, de ver decenas de vidas destrozadas, de niños, mujeres, varones. Su posición fue lógica, no politizada. Una sana ingenuidad, diría yo.

Pasado el episodio, el intercambio de correos y mensajitos apurados, a Antía le quedó la tarea de desembarazarse del molestoso. El boicot estaba decidido.

Como queda políticamente penoso decir que se expulsa algo o alguien por decir verdades incómodas o juicios discrepantes, se echaron a rodar otros mecanismos. El primero, desatender o despreciar los hechos crudos; el segundo, buscar “buenos motivos” para “la excomunión”; ruidos molestos, daños ambientales, desacuerdos entre Pittaluga y Antía… todas excusas.

La Huella ya no va a abrir en José Ignacio, a 40 km de Punta.


Enrique Andrés Antía Behrens (Partido Nacional/Alianza Nacional), intendente [= gobernador o prefecto]  de Maldonado

Pero el exilio forzado, no buscado, es peculiar. Abandona la jurisdicción del CIPEMU que administra Enrique Antía;[5]  pero se muda cerquita, a la jurisdicción rochense de la misma laguna (Garzón). Estimo que a unos pocos km más al este. Tal vez, ni siquiera a 50 km de Punta.

Enhorabuena.

Esperemos que no surjan otros impedimentos de orden “superior”, impostergable: ruta cortada, zoonosis, quién conoce lo por venir.

*Expresión rioplatense: "la verdad de la milanesa" se refiere a que hay algo más de lo aparente, que hay un trasfondo...

Notas

[1]  Así resumió M. Freytas (IAR) la situación con Morir en Gaza (2021): “Israel ingresa, mata, destruye masivamente y se va. Y la masacre con demolición es diaria, precisa y selectiva. Lo que era periódico y cíclico (los bombardeos) se convirtió en rutina diaria. No hay principio ni final. […] Y la cúpula genocida de Tel Aviv ni siquiera se inmuta. Sigue matando y destruyendo burocráticamente. casi como un trabajo rutinario. Casi como una misión aburrida y agendada. Los pilotos israelíes hacen las demoliciones de relojería con los misiles, sepultan cuerpos humanos vivos debajo de los escombros, y vuelven a cenar con sus hijos a casa.”

[2]   Hay que tener mucho desparpajo moral para ver el daño de piedras palestinas  e  ignorar el de francotiradores de élite cómodamente situados para elegir dónde y cómo herir o matar palestinos.

[3]  Infobae, Buenos Aires, 13 mayo 2021.

[4]  No tomar a la República de Saló como exabrupto o insulto; nada más lejos. El sionismo, una de sus variantes principales, el revisionismo de VladimirJabotinsky (donde revistaba el padre de Benjamín Netanyahu) mantenía cordialísimas relaciones político-ideológicas con el fascismo y Mussolini les cedió un territorio en las cercanías de Roma para sus entrenamientos militares. La comunidad judía italiana de los ’30 adhirió mayoritariamente al sionismo y al fascismo.  No había contradicción.

[5]   El lector desprevenido se puede sorprender que se hable de jurisdicción del CIPEMU y de una suerte de gerencia de Enrique Antía. Pero mi lenguaje procura ser fiel a la realidad: cuando el CIPEMU dispuso la prohibición de albergar en las aulas púbicas fernandinas al Congreso Anual de Docentes de Historia del Uruguay, APHU, en 2016, el intendente Enrique Antía se apresuró a cancelar los locales ya cedidos al efecto. El argumento del CIPEMU: antisemitismo. La realidad: entre centenares de docentes de historia había un par sindicados como críticos, diría contenidos o tímidos, del comportamiento israelí.