المقالات بلغتها الأصلية Originaux Originals Originales

25/08/2025

LYNA AL TABAL
La grande Amérique... sans armes ni munitions

Lyna Al-Tabal, Rai Al Youm, 15/8/2025
Traduit par Tlaxcala

Il est un pays qui se proclame première puissance militaire mondiale, un empire qui se targue d’invincibilité, comme si la force seule suffisait … Ainsi débute l’histoire, quelque part dans une contrée lointaine, sur un autre continent… Un pays à peine né, sans mythes fondateurs, bâti sur les cendres de peuples exterminés, et qui a planté son drapeau sur un continent volé. Tout son héritage se résume à un hamburger dégoulinant de graisse et à ce mirage qu’on appelle le rêve américain, scintillant encore dans l’esprit de quelques-uns.

 

Cet article ne disséquera pas la civilisation usaméricaine, ni les guerres où elle a jeté ses fils comme chair à canon, ni les océans de sang qu’elle a versé en traversant les continents, ni la mondialisation qui a avalé les âmes et les cultures. Non… Ici, il sera question d’un drame dérisoire : Cet article traite de l’épuisement des munitions usaméricaines. [1]

Les usines qui jadis vomissaient le fer et la mort sur les champs de bataille du monde entier ne sont plus que des chaînes poussives, traînant leur ennui comme si elles assemblaient des étagères IKEA à prix cassé.

Cette impuissance dévoile l’une des plus grandes humiliations de l’histoire militaire usaméricaine.

Que manque-t-il dans les entrailles du Pentagone ? Presque tout : drones, missiles, obus. L’Ukraine, à elle seule, dévore en quelques semaines ce que l’Amérique fabrique péniblement en une année entière. [2].

Et Israël, quant à lui, ouvre grande sa bouche sur ces mêmes stocks. Ce mois-ci, le Pentagone a suspendu la livraison de missiles Patriot, de missiles de précision et d’obus de mortier... Non, ce n’est pas la conscience des USA qui s’est éveillée, mais leurs réserves qui s’assèchent. Elles ne regorgent plus de munitions… seulement du sang de ceux qu’ils ont bombardés au nom de la démocratie. [3].

Après le 7 octobre, l’USAmérique s’est empressée de voler au secours d’Israël : des millions de dollars injectés dans des cargaisons de missiles, des porte-avions déployés en Méditerranée, des systèmes de défense activés et une pluie de missiles guidés dont on tait le nombre. Tout cela pour défendre les intérêts usaméricains et rejouer la fable de la supériorité militaire. Mais la vérité est moins glorieuse : ces livraisons partent d’entrepôts qui sonnent creux, car le Pentagone lui-même est en manque de munitions. [4].

Les USA, cette puissance qui jurait pouvoir mener deux guerres de front, peinent aujourd’hui à tenir un seul champ d’usure. Quelques attaques des Houthis suffisent à vider leurs silos, chaque missile de défense tiré coûtant l’équivalent d’une école en Californie… et il faudra des mois pour en fabriquer un autre — à supposer qu’ils y parviennent.[5].

La campagne en mer Rouge, engloutissant 1,5 milliard de dollars, a achevé de saigner les stocks : 125 missiles Tomahawk expédiés, 155 missiles Standard tirés, et sept drones Reaper abattus par les Houthis [6].

Pourtant, les Houthis ne sont qu’une résistance artisanale face à la véritable ombre qui plane : la Chine. Ah, la Chine… Dans une guerre ouverte, l’Amérique ne tiendrait pas plus d’une semaine. Oui, sept jours, et ses arsenaux seraient vides [7].

Les missiles de croisière antinavires (LRASM) constituent la pièce maîtresse pour contenir la flotte chinoise. Or, le Pentagone n’en détient qu’environ 200 aujourd’hui, alors qu’il en faudrait entre 800 et 1 200 pour espérer dissuader – ou repousser – une invasion chinoise de Taïwan [8].

Certes, les USA ont su inonder les océans de navires militaires et commerciaux pendant la Seconde Guerre mondiale… puis ils les ont bradés après la victoire et fermé leurs chantiers. Résultat : aujourd’hui, la première puissance mondiale fabrique péniblement cinq navires commerciaux transocéaniques, pendant que la Chine en aligne 1 794. Oui, cinq contre mille sept cent quatre-vingt-quatorze. Superpuissance, vraiment ? [9]

Les rares navires militaires que les USA parviennent encore à produire coûtent une fortune. Exemple frappant : la marine a englouti 22,5 milliards de dollars pour trois destroyers de classe Zumwalt… avant d’annuler le programme. Pourquoi ? Parce que le canon à bord était jugé trop cher. Oui, même pour l’Amérique, il y a des limites au délire [10].


Projet de bouclier antimissile des États-Unis d'Amérique, par Etta Hulme, 2000

Les USA ne peuvent-ils pas remplacer leurs armes ? Oui… mais pas avec la rapidité nécessaire. Ils admettent eux-mêmes leur incapacité à suivre la cadence si jamais ils devaient affronter un adversaire de force équivalente [11]. Même dans le domaine naval, la dégringolade est flagrante : en 1987, la marine usaméricaine comptait près de 600 navires. Aujourd’hui ? À peine 300. Pendant ce temps, la capacité de construction navale de la Chine est… 230 fois supérieure. Imaginez le tableau. [12]. La Chine est aujourd’hui une puissance maritime à part entière, dotée de la plus grande flotte navale du monde, tandis que les USA exhibent leurs porte-avions géants, coûteux à l’excès… mais presque sans munitions.

Pire encore : la marine usaméricaine admet elle-même que la production des missiles intercepteurs SM-6 — capables d’abattre des missiles de croisière, balistiques, voire hypersoniques — est frappée du même déficit que la fabrication des projectiles de 155 mm.

Les USA visent désormais une production de 100 000 obus par mois, mais n’en fabriquent encore que 40 000, contre 14 000 il y a deux ans. Le goulot d’étranglement n’est pas seulement industriel : il est chimique. Le TNT, indispensable à ces armes, est importé… du Canada. Pour produire 100 000 obus, il faudrait des tonnes de cette matière.

Sur les 40 000 obus fabriqués, 18 000 dorment dans des entrepôts, inutilisables faute d’explosif. Le Pentagone promet la construction de nouvelles usines, mais le temps joue contre lui : tout avance à une lenteur mortelle si la guerre éclate demain  [13].

Pendant ce temps, la Chine emprunte le chemin inverse : elle grossit son arsenal d’armes, de navires et de porte-avions à un rythme cinq à six fois supérieur à celui des USA, et les fabrique de plus en plus chez elle [14].

Oui, l’USAmérique reste, sur le papier, la première puissance militaire… mais à quoi sert une arme sans munitions ? Comme l’a si bien résumé Mackenzie Eaglen : « C’est un miracle que l’armée américaine possède encore quelque chose qui puisse exploser. » [15].

Comment en est-on arrivé là ?

Les USA ont bâti une puissance militaire titanesque… Un empire qui a englouti des milliards de dollars dans des systèmes d’armement démesurés : avions de combat, missiles guidés, porte-avions, pendant que les stocks de munitions s’évaporaient.

Le budget colossal de la défense usaméricaine — près de 850 milliards de dollars par an — consacre à peine 17 % à l’armement. Le reste ? 22 % pour les salaires des militaires, et la plus grande part, 39 %, pour l’entretien et les opérations [16].

L’arsenal usaméricain déborde d’armes de luxe : des missiles Tomahawk à 2 millions de dollars l’unité, des intercepteurs à 28 millions pièce, et des F-35 à 100 millions chacun.



À court de munitions, par Taylor Jones

Mais la guerre en Ukraine a mis en lumière un paradoxe cruel : dans une guerre d’usure, la quantité écrase la qualité. Kiev tient encore grâce à une stratégie pragmatique : des drones bon marché, lancés par essaims, qui frappent sans ruiner leur armée. Une idée simple… et diablement efficace [17]. Une approche qui heurte de plein fouet la mentalité du Pentagone, obsédé par la sophistication technologique. Et même s’il décidait de changer de cap aujourd’hui, il se heurterait à la lourdeur bureaucratique et à des programmes d’armement qui exigent quinze ans de développement avant de voir le jour [18]... En temps de guerre, quinze ans, c’est déjà la fin.

Cher lecteur, suspendez un instant votre lecture. Ouvrez YouTube… Écoutez Jeffrey Sachs éreinter la politique usaméricaine, ou Douglas Macgregor disséquer les armes et la capacité de l’institution militaire à en assumer le coût. Puis revenez, et dites-moi franchement : est-ce vraiment un arsenal formidable ?

L’administration usaméricaine prétend avoir trouvé des solutions. En réalité, ce sont des mines déguisées. Parmi elles : introduire des technologies commerciales et assouplir les spécifications techniques pour accélérer la production. Une mesure qui, certes, pourrait hâter les cadences… mais au prix d’une autre menace : celle de sacrifier la performance sur le champ de bataille [19].

Autre “solution” ? Construire des usines aux USA et au Canada… Une idée brillante, en effet — surtout pour une guerre qui débutera en 2040 [20]... Troisième “remède miracle” : signer des accords de production conjointe avec des alliés dits “fiables”. Problème : le temps nécessaire à leur conclusion suffirait pour voir deux guerres éclater… et se terminer.

Comment, dans ces conditions, l’USAmérique peut-elle rassurer le monde sur sa puissance, quand elle n’arrive même pas à s’assurer elle-même que ses stocks d’armes ne s’évaporeront pas avant le premier coup de feu ?

Trump sait qu’un affrontement avec la Russie ou la Chine ne lui laissera qu’un joujou : l’arme nucléaire. Tout le reste, c’est du décor. Alors ce sommet Trump-Poutine, en Alaska ? Un piège, poli, nappé de vodka et de sourires. Pendant ce temps, les Russes avancent en Ukraine. L’OTAN rôde, cherche le flanc tendre de Moscou, du côté de l’Azerbaïdjan et de l’Arménie. Trump rêve de pousser Poutine dans un coin : “Cède-moi des territoires.” Mais comment le vainqueur cède-t-il ses trophées ?

Poutine n’est pas idiot. Il connaît la suite du scénario : céder, c’est se tirer une balle dans le Kremlin. La guerre nucléaire ? Même lui sait qu’on n’en sort pas vivant. Alors il fouille ses poches : une troisième voie. Un pot-de-vin géopolitique. Une licence pour des terres rares ? Le monde en solde, édition spéciale. Est-ce possible ? Peut-être. Mais Poutine ne lâchera rien. Et Trump, lui, n’a rien à offrir.

Pendant ce temps, l’Europe compte les chaises. France, Allemagne : fantômes. Quant à Zelensky, on lui a imposé la guerre, on lui imposera la paix. Le sommet ressemble à une salle des ventes : Washington qui braille, prêt à acheter une trêve à crédit, juste le temps de remplir ses rayons… avant que la Chine ne frappe à la porte de Taïwan.

Que va-t-il se passer en Alaska ? Pas une épopée. Juste un marchandage. Peut-être que Trump comprendra enfin qu’on peut “gagner” une guerre en la refilant à d’autres. L’Europe, hébétée, se jettera dans les bras de l’OTAN comme une veuve dans les bras du croque-mort. Et Trump ? Il gardera sa carte : l’Atlantique. À jouer plus tard. Quand Pékin viendra réclamer Taïwan.

Quant aux missiles et à la technologie des Russes et des Chinois, ils hantent les couloirs du Pentagone comme un spectre obstiné. Mais n’allons pas plus loin : c’est une autre histoire, digne d’un autre article — celui des illusions de la dissuasion et du cauchemar qui pèse sur un empire persuadé de son invincibilité.

 

Notes

[1]  Bryant Harris, US seeks to ramp up munitions production for Ukraine, Israel, Defense News, oct. 31, 2023

[2] Benjamin Parker, US Military Aid to Ukraine, , Foreign Policy,  March 13,  2024

[3]  Bryant Harris, Defense News.

[4] Bradley Bowman  & Mark Montgomery, America’s arsenal is in need of life support, Defense News, Oct. 12, 2022.

[5] Business Insider, Houthi attacks exposed US Navy ammo supply shortfalls. Déclarations de l'amiral James Kelby devant la commission des crédits de la Chambre des représentants, le 15 mai 2025.

[6] AP News, US Red Sea operations costs, June 20, 2024.

[7]  Center for a New American Security, Dangerous Straits: Wargaming a Future Conflict over Taiwan, 2023.

[8] Bradley Bowman & Mark Montgomery, Defense News.

[9 The Pentagon’s missing missiles, The Week, July 28, 2025.

[10] The Week.

[11] W. Beaver, America Must Remedy Its Dangerous Lack of Munitions, Heritage Foundation, 2023.

[12] AP News, Dwarfed by China in shipbuilding, 2024.

[13] Sam Skove, US Army plans to ramp up artillery production for Ukraine, Newsweek ,  Feb. 7,  2024.

[14] Bryant Harris & Noah Robertson, Soaring US munitions demand strains support for Israel, Ukraine, Defense News, Taiwan,  Apr. 30,  2024 .

[15] Defense News, Oct. 12, 2022.

[16] The Pentagon’s missing missiles, The Week, July 28, 2025

[17] Benjamin Parker, US Military Aid to Ukraine, Foreign Policy, March 13, 2024.

[18]  Stacie Pettyjohn & Hannah Dennis, The Pentagon Isn’t Buying Enough Ammo, Foreign Policy, May 21 ,  2024

[19] Defense News, Apr.30,  2024 .

[20] The Week, July 28, 2025.

LYNA AL TABAL
La Gran América... sin armas ni municiones

Lyna Al-Tabal, Rai Al Youm, 15/8/2025
Traducido por Tlaxcala

Existe un país que se considera la primera potencia militar mundial... Así comienza la historia en una región geográfica lejana, en otro continente... Un país muy joven, sin leyendas, nacido sobre las ruinas de pueblos exterminados, que ha izado su bandera sobre un continente robado. Todo su legado se puede resumir en una hamburguesa grasienta y en el sueño yanqui que brilla en la mente de algunos.

Este artículo no trata de la civilización usamericana, ni de las guerras en las que ha enviado a sus hijos a matar y morir, ni de la sangre que ha derramado por todos los continentes, ni de la globalización que ha secuestrado las culturas de los pueblos. Este artículo trata del agotamiento de las municiones usamericanas. [1]

Las fábricas que vertieron hierro y destrucción en las guerras de todo el mundo se han convertido hoy en máquinas lentas y aburridas, como si fabricaran muebles baratos para IKEA... Esta incapacidad revela una de las mayores decepciones de la historia militar usamericana.

¿Qué falta en los almacenes del Pentágono? Casi todo... drones, misiles, municiones. Solo Ucrania consume en pocas semanas el equivalente a un año de producción usamericana de municiones de artillería [2].

E Israel, por su parte, abre la boca sobre esos mismos almacenes. Este mes, el Pentágono ha suspendido la entrega de misiles Patriot, misiles de precisión y proyectiles de mortero... No, la conciencia de los USA no ha despertado, solo se están vaciando los almacenes que alimentan las guerras, y están rebosantes de la sangre de aquellos a quienes bombardean [3].

Después del 7 de octubre, USA se apresuró a apoyar a Israel: millones de dólares financian miles de misiles, portaaviones en el Mediterráneo, sistemas de defensa aérea activados y un número no revelado de misiles guiados. Todo ello para proteger los intereses yanquis y reproducir el discurso de la superioridad militar. Pero la realidad es más dura: estos envíos se producen cuando el propio Pentágono se enfrenta a una escasez de municiones[4].

USA, la potencia que se prometió a sí misma librar dos guerras a la vez, es hoy incapaz de gestionar un solo frente de desgaste. Los ataques de los hutíes han obligado por sí solos a la marina a lanzar misiles de defensa aérea cuyo costo unitario equivale al de una escuela en California, y se necesitarán meses para reemplazarlos, si es que pueden ser reemplazados[5].

La campaña en el Mar Rojo, que ha costado 1500 millones de dólares, ha vaciado aún más las reservas de armas: USA ha disparado 125 misiles Tomahawk y 155 misiles Standard, y ha perdido siete drones Reaper derribados por los hutíes[6].

Sin embargo, los hutíes siguen siendo una resistencia rudimentaria en comparación con la verdadera amenaza: China.

Ah, China... En una futura guerra con China, USA solo aguantaría una semana... Sí, siete días, y se quedaría sin municiones[7].

Los misiles de crucero antibuque (LRASM) son el arma principal para amenazar a la flota china. El Pentágono cuenta actualmente con unos 200 misiles de este tipo, pero en cualquier guerra futura con China necesitaría entre 800 y 1200 para disuadir o derrotar cualquier invasión china de Taiwán [8].

Es cierto que USA intensificó la construcción de buques militares y comerciales durante la Segunda Guerra Mundial, pero los vendió después de la guerra y cerró sus astilleros. Debido a los altos costos, hoy en día produce cinco buques comerciales transoceánicos, frente a los 1794 que produce China.[9]

Los pocos buques militares construidos por USA también son excesivamente caros. He aquí un ejemplo: la marina gastó 22 500 millones de dólares en la construcción de tres destructores de la clase Zumwalt, pero canceló el programa porque el cañón embarcado era demasiado caro [10].

Proyecto de escudo antimisiles de los Estados Unidos de América, por Etta Hulme, 2000

¿No pueden los USA reemplazar sus armas? Sí, pero no con la suficiente rapidez, y reconocen su incapacidad para satisfacer la demanda de municiones si tuvieran que enfrentarse a un adversario de fuerza equivalente [11]. Incluso en materia de construcción naval, la marina usamericana contaba con unos 600 buques en 1987, frente a solo 300 en la actualidad. La capacidad de construcción naval de China es 230 veces superior... Imagínense [12]. China es hoy una potencia marítima y posee la mayor flota naval, mientras que USA ha construido portaaviones gigantes, extremadamente costosos, sin munición suficiente...

Peor aún, la propia marina usamericana reconoce que la producción de misiles interceptores tipo SM-6, capaces de derribar misiles de crucero y balísticos, e incluso misiles hipersónicos, se enfrenta a un déficit de capacidad de producción similar al de la fabricación de proyectiles de 155 mm... Los USA han decidido aumentar la producción de estos misiles a 100 000 al mes, pero siguen produciendo solo 40 000, frente a los 14 000 de hace dos años. El problema se encuentra en las fábricas, pero también en el corazón mismo del misil... Se trata de TNT, que el Pentágono importa del extranjero, principalmente de Canadá. Para producir 100 000 misiles, USA necesita toneladas de este material. De los 40 000 misiles producidos, unos 18 000 están almacenados en depósitos, inutilizables por falta de este material explosivo... El Pentágono ha aprobado un plan para construir nuevas fábricas, pero todo esto es mortalmente lento si la guerra estalla mañana [13].

Mientras tanto, China va en la dirección opuesta: está aumentando su arsenal de armas, buques y portaaviones a un ritmo cinco o seis veces superior al de USA, y los produce cada vez más a nivel local [14].

Sí, USA sigue siendo la primera potencia militar... pero ¿de qué sirve un arma sin munición? Como describió Mackenzie Eaglen: «Es un milagro que el ejército usamericano tenga algo que pueda explotar» [15].

¿Cómo hemos llegado a esta situación?

USA ha construido un poder militar formidable... El imperio ha malgastado miles de millones de dólares en costosos sistemas de armamento: aviones de combate, misiles guiados, portaaviones, mientras se agotaban las reservas de municiones... El colosal presupuesto de defensa usamericano, que ronda los 850 000 millones de dólares al año, solo se destina en un 17 % a armamento, mientras que el 22 % se destina a los salarios de los militares y la mayor parte, el 39 %, a operaciones y mantenimiento [16].

El arsenal usamericano está repleto de armas pesadas de lujo, misiles Tomahawk de 2 millones de dólares cada uno, misiles interceptores de 28 millones de dólares cada uno y aviones de combate F-35 de 100 millones de dólares cada uno.


Quedándose sin municiones, por Taylor Jones

La paradoja se puso de manifiesto en la guerra de Ucrania, que demostró que la cantidad prevalece sobre la calidad en una guerra prolongada. Kiev aún se mantiene relativamente firme gracias a drones baratos, que se lanzan en enjambres repetidos como insectos, sin un costo significativo. Una idea inteligente [17], pero que no se ajusta a la mentalidad del Pentágono, obsesionado con las armas sofisticadas. E incluso si quisieran cambiar hoy, el proceso estaría sujeto a procedimientos burocráticos que llevarían años y a sistemas que requieren quince años de desarrollo [18]... Y en tiempos de guerra, quince años es el fin.

Estimado lector, deja de leer estas líneas por un momento y abre YouTube... Escucha a Jeffrey Sachs criticar la política de USA o a Douglas Macgregor comentar las armas y la capacidad de la institución militar para soportarlas... Luego vuelve y dime: ¿es este un arsenal formidable?

La administración yanqui ha propuesto soluciones, pero en realidad son minas: una de ellas consiste en implantar una tecnología comercial y flexibilizar las especificaciones técnicas para acelerar la producción, una medida que podría acelerar la producción, pero que también podría afectar al rendimiento en combate [19]. Otra solución: construir fábricas en USA y Canadá... Una idea excelente para una guerra que comenzará en 2040 [20]... Una tercera solución consiste en celebrar acuerdos de producción conjunta con aliados y socios fiables, pero es una opción lenta... El tiempo necesario para celebrarlos bastaría para que estallaran y terminaran dos guerras.

¿Cómo puede USA tranquilizar al mundo sobre su poder, cuando ni siquiera es capaz de asegurarse a sí mismo que sus reservas de armas no se agotarán antes de que empiecen los combates?

Trump sabe que cualquier enfrentamiento futuro con Rusia o China solo le dejará el arma nuclear... La cumbre Trump-Putin en Alaska podría ser una trampa disfrazada de invitación. Los rusos avanzan en Ucrania y la OTAN podría amenazar el flanco de Moscú a través de Azerbaiyán y Armenia... Trump podría poner a Putin ante la disyuntiva de ceder territorios, pero ¿cómo puede el vencedor ceder sus territorios? Putin lo entiende y quiere evitar una guerra nuclear. Podría optar por una tercera vía: un soborno geopolítico, como conceder a Trump una licencia para explotar tierras raras... ¿Es posible? En cualquier caso, Putin no cederá a ninguna de las condiciones de Trump, que no tiene nada que ofrecerle...

Europa está marginada, Francia y Alemania han perdido su peso... En cuanto a Zelensky, se le ha impuesto la guerra, se le impondrá la paz... La reunión de hoy entre Trump y Putin se parece más a una sala de subastas, donde USA podría intentar comprar una tregua temporal para reunir lo que queda de sus reservas antes de que China llame a la puerta de Taiwán. ¿Qué pasará hoy en Alaska?

Trump quizá descubra que la forma más fácil de ganar la guerra es dejarla en manos de otros, ponerla en manos de una Europa atónita, que se precipitará a los brazos de la OTAN, mientras Trump se queda con la carta del Atlántico, que podrá jugar en una aventura mayor cuando China decida recuperar Taiwán.

En cuanto a los misiles y la tecnología de que disponen los rusos y los chinos, es un espectro que acecha cada día en los pasillos del Pentágono... Pero me detendré aquí, porque es otra historia, que merecería otro artículo sobre las ilusiones de la disuasión y la pesadilla que se cierne sobre el imperio que se cree invencible.

Notas

[1]  Bryant Harris, US seeks to ramp up munitions production for Ukraine, Israel, Defense News, oct. 31, 2023

[2] Benjamin Parker, US Military Aid to Ukraine, Foreign Policy,  March 13,  2024

[3]  Bryant Harris, Defense News.

[4] Bradley Bowman  & Mark Montgomery, America’s arsenal is in need of life support, Defense News, Oct. 12, 2022.

[5] Business Insider, Houthi attacks exposed US Navy ammo supply shortfalls. Déclarations de l'amiral James Kelby devant la commission des crédits de la Chambre des représentants, le 15 mai 2025.

[6] AP News, US Red Sea operations costs, June 20, 2024.

[7]  Center for a New American Security, Dangerous Straits: Wargaming a Future Conflict over Taiwan, 2023.

[8] Bradley Bowman & Mark Montgomery, Defense News.

[9 The Pentagon’s missing missiles, The Week, July 28, 2025.

[10] The Week.

[11] W. Beaver, America Must Remedy Its Dangerous Lack of Munitions, Heritage Foundation, 2023.

[12] AP News, Dwarfed by China in shipbuilding, 2024.

[13] Sam Skove, US Army plans to ramp up artillery production for Ukraine, Newsweek ,  Feb. 7,  2024.

[14] Bryant Harris & Noah Robertson, Soaring US munitions demand strains support for Israel, Ukraine, Defense News, Taiwan,  Apr. 30,  2024 .

[15] Defense News, Oct. 12, 2022.

[16] The Pentagon’s missing missiles, The Week, July 28, 2025

[17] Benjamin Parker, US Military Aid to Ukraine, Foreign Policy, March 13, 2024.

[18]  Stacie Pettyjohn & Hannah Dennis, The Pentagon Isn’t Buying Enough Ammo, Foreign Policy, May 21 ,  2024

[19] Defense News, Apr.30,  2024 .

[20] The Week, July 28, 2025.

De Gaza à Pise : Marah Abou Zhouri, 20 ans, 35 kilos, morte de famine
La justice italienne ne voit aucune raison d'ouvrir une enquête

Adieu émouvant à Marah, morte en Italie victime du génocide

Une arme infâme : La Palestinienne de 20 ans, arrivée de Gaza dans un état désespéré, a été inhumée dans la province de Pise


Cérémonie funéraire pourMarah Abou Zhouri, Palestinienne de 20 ans décédée à l’hôpital de Pise. Photo Alessandro La Rocca/LaPresse

Giula Torrini, il manifesto, 21/8/2025
Traduit par Tlaxcala

« Marah signifie joie, gaieté en arabe. C’est ce que ma fille transmettait. C’était ma petite dernière, la plus jeune de ses cinq sœurs et de son frère qui m’attendent maintenant à Gaza, où je veux retourner dès que je l’aurai enterrée ». La mère de la Palestinienne de 20 ans dont la mort par malnutrition fait parler toute l’Italie est petite, polie et enfermée dans une douleur très digne. Voilée, entièrement vêtue de noir, elle porte un petit foulard palestinien que nous lui avons offert ces derniers jours, lorsque nous l’avons rencontrée pour lui apporter la solidarité de l’association « Un Ponte Per ».

Elle parle très peu, protégée par ses proches venus du Portugal, de Belgique, du Maroc et par la communauté palestinienne qui s’est précipitée de toute la Toscane pour la soutenir lors des funérailles de sa fille, morte de faim et du génocide.

Des centaines de personnes ont assisté à la cérémonie dans le « parc de la Paix » Tiziano Terzani de Pontasserchio, près de la commune de San Giuliano Terme, dans la province de Pise. Une mer de drapeaux palestiniens et de keffiehs sous un ciel humide et étouffant. De nombreux délégués des administrations de Pise et des environs, avec leurs écharpes tricolores et leurs bannières, des dizaines de journalistes, des caméras et des téléphones pour filmer le simple cercueil en bois clair, posé sur un beau tapis brodé de rouge et d’or. Des fleurs blanches, quelques tournesols et le drapeau de la Palestine recouvraient le cercueil.

Arrivée en Italie par un vol humanitaire, déjà affaiblie, épuisée par des jours de marche et atteinte d’une leucémie suspectée puis démentie par les médecins italiens, la jeune femme est décédée après moins de deux jours d’hospitalisation à Pise. Aujourd’hui, son corps repose, enterré selon la tradition musulmane, face à La Mecque, à côté du petit cimetière de San Giuliano Terme, où le maire Matteo Cecchelli lui a offert une place. « Marah est arrivée en Italie trop tard, tuée par la faim qui, pendant des mois, l’a empêchée de se nourrir correctement, à cause du génocide en cours.

Les institutions ne peuvent rester spectatrices : le gouvernement italien doit reconnaître l’État palestinien et promouvoir des actions concrètes avec la communauté internationale pour mettre fin à ce massacre », a-t-il déclaré. Israël utilise la nourriture et l’eau comme des armes, dénonce la communauté internationale depuis des mois.

Izzeddin Elzir, imam de Florence, le rappelle également : « C’est pourquoi Marah est arrivée en Italie dans un état de dénutrition avancé. Le couloir humanitaire qui l’a mise en sécurité n’a pas suffi, car elle n’avait pas mangé depuis trop longtemps. Dans la bande de Gaza, la nourriture est très rare, rationnée et de mauvaise qualité. Quand j’entends parler de droit, je me demande : l’État d’Israël n’a-t-il pas été créé par le droit international ? Si le droit international n’est pas respecté, alors on pourrait dire qu’Israël n’existe pas non plus ». Les applaudissements les plus forts et les chants du public s’élèvent sur les accusations de complicité des États occidentaux, y compris l’Italie. « Nous sommes tous complices, dit Luisa Morgantini, la vie vient de Gaza, et nous devons défendre cette vie. Le peuple palestinien est fort, habitué depuis trop longtemps à souffrir. C’est à nous qu’il revient de mener ce combat dans notre vie quotidienne ».

Tandis que la foule scande « Palestine libre » et applaudit les interventions du président de la province de Pise et de la porte-parole de la nouvelle ambassadrice de Palestine, Mona Abuamara, assise aux côtés de sa mère visiblement émue, le président de la région, Eugenio Giani, fait son apparition. Il prend la parole pour défendre les médecins toscans, les hôpitaux de Florence, Pise et Massa, excellences italiennes dans le domaine des soins aux mineurs, mais il est couvert par les sifflets et les chants. « Honte, assez d’armes pour Israël, fermez les ports aux armes, bloquez la base militaire de Coltano » sont quelques-uns des messages scandés. Mais Giani poursuit son intervention en rappelant que la région Toscane a récemment approuvé une résolution déclarant l’État de Palestine indépendant et souverain.

C’est à l’imam de Pise, Mohammed Khalil, qu’il revient de conclure et de ramener le calme dans un contexte qui, de cérémonie commémorative, s’est soudainement transformé en arène politique, nous rappelant que la cause palestinienne passe aussi par des choix politiques et partisans. « Ce n’est pas humanitaire de jeter de la nourriture sur la tête des gens. Je me souviens de ma mère dans les années 70 qui tamisait la farine parce qu’elle était pleine de vers. Nous avons le devoir de nous souvenir de Marah comme symbole de ce qui se passe à Gaza : la question palestinienne n’est pas humanitaire, mais politique ».

Nous nous rendons au cimetière pour la cérémonie d’enterrement. Et tandis que la terre tombe peu à peu sur le cercueil de la jeune Marah, qui rêvait de manger enfin un hamburger avec un Coca-Cola, qui coûte 50 dollars la canette à Gaza, le visage de sa mère semble se détendre légèrement. « Demain, je retourne à Gaza. Si je dois mourir, je mourrai sur ma terre. Je laisse ici en Italie une partie de moi-même, ma Marah, ma joie. Je vous demande de prier pour elle, si vous le pouvez ».

 


Marah Abou Zhouri : le parquet a décidé de ne pas ouvrir d’enquête

Alessandra Annoni, Francesco B. Morelli, il manifesto, 21/8/2025

Traduit par Tlaxcala

Alessandra Annoni est professeure de droit international à Ferrare, Francesco B. Morelli est professeur de droit pénal procédural à Messine

« Nous ne voyons aucun délit dans cette affaire ». C’est ainsi que, selon la presse, la procureure de la République de Pise a justifié sa décision de ne pas ordonner l’autopsie du corps de Marah Abou Zhouri, la jeune Palestinienne évacuée de la bande de Gaza le 14 août et décédée à l’hôpital de Cisanello 36 heures après son admission.

La femme était arrivée à l’hôpital avec une suspicion de leucémie, déjà exclue par les premiers examens diagnostiques ; elle pesait 35 kilos et présentait, selon les médecins, un état général de déperdition organique. Marah venait d’un territoire réduit en cendres par 22 mois de bombardements intensifs, dont le système sanitaire a été complètement détruit et où, depuis des mois, l’entrée et la distribution de l’aide humanitaire sont entravées de toutes les manières possibles.

Le 29 juillet 2025, l’IPC Global Initiative, la principale autorité internationale en matière de sécurité alimentaire, a publié un avis urgent pour signaler le risque réel et imminent de famine dans la bande de Gaza. Depuis le début des hostilités, les autorités sanitaires de Gaza ont documenté la mort par famine de 235 personnes, dont 106 mineurs. Ce type de décès est en augmentation exponentielle : 170 ont été recensés entre le 1er juillet et le 13 août. Comme l’a souligné à plusieurs reprises le secrétaire général de l’ONU, cette situation n’est pas le résultat d’une catastrophe naturelle. Il ne s’agit pas non plus d’une conséquence inévitable du conflit armé en cours. La famine à Gaza est le résultat d’un comportement humain.

Pourtant, selon le parquet de Pise, la mort de Marah ne serait pas liée à une hypothèse de crime méritant une enquête. Il faut donc exclure que cette femme ait été victime d’un génocide, un crime pourtant prévu par notre législation (article 1 de la loi 962 de 1967). La Cour internationale de justice avait déjà jugé plausible le risque de génocide à Gaza en janvier 2024 et avait intimé à Israël de lever tous les obstacles à l’entrée de l’aide humanitaire ; de nombreux experts ont désormais conclu qu’Israël commet un génocide, mais pour le parquet de Pise, cette hypothèse de crime ne mérite pas d’être approfondie.

Le parquet lui-même a manifestement estimé pouvoir exclure également la commission d’infractions « communes » qui, selon les informations et les faits révélés, auraient pu être envisagées : l’homicide volontaire ou involontaire ; la torture, en supposant que la victime ait été contrainte de subir des souffrances physiques et psychiques alors qu’elle se trouvait certainement dans un état de défense réduite, à la merci des bombes, sans nourriture ni médicaments. Enfin, la mort comme conséquence d’un autre crime. Il s’agit de crimes sur lesquels les autorités italiennes auraient eu pleine compétence, même s’ils résultent d’actes commis à l’étranger : Marah est décédée en Italie et, conformément à l’article 6 du code pénal, cela suffit pour considérer que le crime a été commis sur le territoire italien.

La déclaration de la procureure Camelio rapportée par la presse doit être évaluée dans le contexte de la Constitution et du code de procédure pénale. Pour que l’enquête puisse commencer, il n’est pas nécessaire que le procureur identifie un délit avant d’avoir effectué tout acte d’enquête. Ce qui doit ressortir, c’est une information relative à un délit, c’est-à-dire « la représentation d’un fait, déterminé et non invraisemblable, pouvant être rattaché à une infraction pénale » (article 335 du code de procédure pénale). Comme nous l’avons vu, ces éléments ne manquent pas. Et les éléments qui fondent une hypothèse concrète d’infraction ne manquent pas non plus. Les médecins italiens ont nié l’existence de la leucémie qui aurait été diagnostiquée ailleurs. Nous savons de la bouche même des professionnels de santé que le décès est survenu à la suite d’un « grave dépérissement organique », intuitivement attribuable à la malnutrition.

Nous savons que dans la bande de Gaza, l’entrée et la distribution de nourriture dans des conditions de sécurité sont interdites. Il s’agit là d’éléments factuels qui révèlent que la mort de Marah est très probablement imputable à des comportements d’autres personnes et non à des pathologies indépendantes de celles-ci, ce qui ne peut que justifier la nécessité d’une enquête.

L’obligation de poursuivre ne prétend pas qu’un délit soit diagnostiqué avec certitude au moment où il est signalé. Ce principe constitutionnel exige plutôt que les enquêtes nécessaires soient menées afin de déterminer si les indices qui fondent l’hypothèse d’un délit peuvent aboutir à sa constatation à l’issue d’un procès. La procureure aurait dû procéder à l’audition des médecins qui ont soigné la victime, de ses parents, à l’acquisition du diagnostic établi ailleurs et de tous les éléments nécessaires pour faire la lumière sur le comportement et ses responsables ; mais avant tout, l’autopsie, qui aurait pu attester la ou les causes du décès. La présence même d’autres maladies non diagnostiquées n’exclut pas l’infraction, car la maladie aurait pu provoquer la mort, telle qu’elle s’est produite, uniquement en présence de conditions, créées par d’autres, de malnutrition et d’absence de soins.

GIDEON LEVY
El lugar de Trump está en la CPI, no en la ceremonia del Premio Nobel

Gideon Levy, Haaretz, 24-8-2028
Traducido por Tlaxcala

Se dice que el sueño del presidente de USA es recibir el Premio Nobel de la Paz en Oslo, pero el lugar que le corresponde es la Corte Penal Internacional de La Haya. Nadie más que Donald Trump tiene tanta responsabilidad en la masacre de Gaza. Si quisiera, él (y solo él) podría, con una simple llamada telefónica, poner fin a esta terrible guerra y a la matanza de los rehenes israelíes. 

Trump hace un anuncio desde la Casa Blanca el viernes. Foto Andrew Caballero-Reynolds/AFP

No lo ha hecho. Trump no solo no ha llamado, sino que sigue financiando, armando y apoyando la maquinaria bélica israelí como si nada estuviera pasando. Es su último fan. La semana pasada, calificó al comandante en jefe de Israel, el primer ministro Benyamin Netanyahu, de «héroe de guerra». Rápidamente se atribuyó el mismo dudoso honor, añadiendo: «Supongo que yo también lo soy», con su característica modestia.

El presidente de USA cree que alguien que lleva a cabo un genocidio en Gaza es un héroe. También cree que alguien que lanza bombarderos desde su oficina para una operación única y sin riesgo contra Irán es un héroe. Esa es la mentalidad del hombre más poderoso del mundo.

Vincular a Trump con el Premio Nobel de la Paz es como convertir la noche en día, la mentira en verdad y al autor de la guerra más terrible de este siglo en una combinación del reverendo Martin Luther King Jr. y el Dalai Lama, ambos galardonados con el premio. Trump y Nelson Mandela en el mismo barco. No hay límites para lo grotesco, y todo corre a nuestra costa.

Si Netanyahu y Trump merecen un premio, es uno que, afortunadamente, aún no se ha creado: el Premio al Genocidio.

Dos impactantes informes publicados el viernes no dejaron lugar a dudas sobre el carácter genocida de la guerra.

La Iniciativa de Clasificación Integrada de la Seguridad Alimentaria, o IPC, respaldada por la ONU y máxima autoridad mundial en crisis alimentarias, confirmó que más de 500 000 personas en la ciudad de Gaza y sus alrededores se enfrentan a condiciones catastróficas de hambruna en el nivel más alto. Las Fuerzas de Defensa de Israel están listas para invadir esta ciudad hambrienta, y Trump está dando luz verde, apoyo internacional y armas a esta brutal invasión.

Al mismo tiempo, el sitio web de noticias israelí +972 Magazine, su sitio hermano en hebreo Local Call (o Sikha Mekomit) y el diario británico The Guardian revelaron una base de datos de inteligencia militar israelí que indica que el 83 % de los palestinos asesinados por las FDI en la guerra hasta ahora eran civiles, una proporción extremadamente alta incluso en comparación con las guerras más horribles, como las de Bosnia, Irak y Siria. Según los propios datos de las FDI, solo uno de cada seis palestinos muertos eran hombres armados. Cinco de cada seis eran civiles inocentes, en su mayoría mujeres y niños. Como sospechábamos, como sabíamos, esto es un genocidio. USA lo respalda.

Trump ha prestado su apoyo a esta guerra, pero aún se atreve a soñar con el Premio Nobel de la Paz. La opinión pública usamericana se mantiene impasible, al igual que el presidente. Solo una llamada telefónica de la Casa Blanca podría detener la matanza y, mientras tanto, no hay señales de que el presidente vaya a hacerla. Respaldado por un vasto aparato de inteligencia, 16 agencias con enormes presupuestos, Trump dijo que vio en la televisión que había «hambre real» en Gaza.

Pero la televisión de Trump aparentemente no lo conmocionó lo suficiente como para llevar a cabo la única operación de rescate que USA puede y debe realizar: ordenar a Israel que cumpla con un alto el fuego total e inmediato. El Israel de Netanyahu no puede desafiar el terror del mundo. Además, Trump está haciendo todo lo posible para impedir que otros países impongan sanciones a Israel con el fin de detener el genocidio. Europa está en pie de guerra, pero paralizada por el miedo que le tiene, al igual que las organizaciones internacionales.

El político judío usamericano que también es ministro del gabinete israelí, Ron Dermer, logró engañar a la Casa Blanca y a sus 16 agencias de inteligencia para que creyeran que la sangre es lluvia, incluso lluvia bendita para USA. El resultado: el padre del plan de la Riviera de Gaza, el presidente de Estados Unidos de América, es ahora un kahanista declarado. Quiere un Premio Nobel de la Paz por ello.