المقالات بلغتها الأصلية Originaux Originals Originales

07/02/2022

GIDEON LEVY
Deir Nidham : pendant 50 jours, Israël a maintenu ce village palestinien en état de siège

Gideon Levy et Alex Levac (photos), Haaretz, 4/2/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala
 

Pendant près de deux mois, les Forces de défense israéliennes ont  fermé  toutes  les  entrées  du village de Deir Nidham, à l'exception d'une seule, où des soldats étaient postés jour et nuit. Pendant cette période, l'armée     a        également effectué des raids sur les maisons et l'école locale.

L'école de Deir Nidham. Les soldats ont écarté les enseignants. « Arrêtez de jeter des pierres et nous n'entrerons pas », a dit un soldat.

Mohammed        Yihyeh Tamimi s'appuie sur un mur de la petite pièce qu'il utilise pour stocker la ferraille qu'il  achète  et vend occasionnellement.  Il est handicapé  et peut à peine se déplacer, ayant été blessé en 1987 dans un accident de travail dans la ville d'Azor, au sud-est de Tel Aviv.

Il l'appelle bien sûr Yazur,  son nom arabe. Pour se rendre dans son logement, qui    se trouve    au-dessus de la réserve,  il monte les escaliers bizarrement, en inclinant son corps sur le côté et en traînant ses jambes à moitié paralysées, l'une après l'autre. À l'étage, dans son petit appartement, il raconte son histoire. Deux de ses fils sont en prison, et son plus jeune, qui a 16 ans, a également été en détention pendant un jour au cours de ces deux derniers mois maudits, alors que son  village  était assiégé  par l'armée israélienne.

Tamimi a huit enfants, qui vivent tous dans ce logement exigu. Il est impossible de rester indifférent à la pauvreté de Tamimi, à son handicap déchirant et à son village assiégé. Il n'a jamais reçu de compensation pour son handicap, qui résulte d'un accident de travail en Israël. Son village a été assiégé en décembre et  pendant une grande partie du mois de janvier. Il n'a pas vu son fils Ramez depuis que celui-ci, âgé de 17 ans, a été placé en détention par les forces de défense israéliennes lors d'un raid sur l'école de l'adolescent le mois dernier ; il n'a aucune idée de l'état dans lequel se trouve son fils. Un autre  fils,  Rajeb,  19  ans,  est  en prison depuis un an - pour avoir jeté   des    pierres, selon Tamimi.

À part ça, tout va bien  pour ce travailleur de Cisjordanie.

Le village de Deir Nidham est situé dans le district de Ramallah, en face de la colonie de Halamish et des  avant-postes       hors-la-loi qui squattent une partie des terres du village.       Lundi, lorsque    nous sommes  arrivés,  on  pouvait  voir des    soldats         et      des    policiers     à distance contrôler chaque véhicule entrant dans le village - les soldats, peut-être,       pour voir   s'ils transportaient des kamikazes. Les policiers     demandaient probablement si les gens portaient leur       ceinture de sécurité et les harcelaient. À la suite de quelques jets        de      pierres sur l'autoroute, l'armée avait décidé d'imposer une punition collective     à  tous  les habitants  de  Deir  Nidham.  C'était comme un retour à la période de l'Intifada, à l'ère des fermetures et des barrières.

Début décembre, les deux routes menant au village ont été rendues impraticables par des barrières en fer jaune - confinant les habitants comme des animaux en cage - et l'entrée principale est devenue un poste de contrôle de l'armée, gardé 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Chaque véhicule a été fouillé, tous les passagers ont été contrôlés. Les enseignants sont arrivés en retard à l'école, les amis et les parents ont cessé de leur rendre visite afin d'éviter les humiliations et les désagréments, les gens ne sont pas arrivés à l'heure au travail, les malades sont arrivés en retard à leur rendez-vous dans les cliniques. Un cauchemar a commencé le 1er décembre et s'est poursuivi pendant 50 jours consécutifs.

Barrières utilisées par les forces de défense israéliennes pour isoler le village de Deir Nidham. Après 50 jours, le danger est-il passé ? Le village a-t-il purgé sa peine ?

06/02/2022

MILENA RAMPOLDI
« Impossible ici » : un livre plus que jamais d'actualité
Conversation avec Rudolph Bauer sur le roman de Sinclair Lewis

Milena Rampoldi, ProMosaik, 6/2/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala 

L'écrivain usaméricain Sinclair Lewis est né le 7 février 1885 et mort en 1951. En 1930, il fut le premier USAméricain à recevoir le prix Nobel de littérature. Lewis était bien informé sur la montée du nazisme grâce à sa deuxième femme, Dorothy Thompson. Elle était correspondante de presse à Berlin et avait même interviewé Hitler en personne. Son roman de 1935 It Can't Happen Here sur l'élection d'un président autoritaire était à la fois une réaction à la montée d'Hitler et une aide à la campagne électorale de Franklin D. Roosevelt, dans sa confrontation politique avec le radical Huey Long, un « menteur inculte à la vision du monde idiote » qui s'en prenait agressivement aux minorités et qui est appelé Berzelius « Buzz » Windrip dans le livre. Le roman a connu un grand succès aux USA et a eu un fort impact politique. Édité avec une traduction de Raymond Queneau en 1937 par Gallimard, réédité en 1953, il a été réédité par les Éditions La Différence en 2016 et 2019. À l'occasion du 137e anniversaire de la naissance de l'écrivain, nous nous sommes entretenus sur l'actualité de ce livre avec l'artiste, poète, chercheur en sciences sociales et militant pour la paix allemand Rudolph Bauer .


Pourquoi « It can't happen here » de Sinclair Lewis est-il si actuel aujourd'hui ?

L'actualité du roman de Sinclair Lewis publié en 1935 aux USA, It Can't Happen Here, ressort déjà du titre. La conviction que « ça ne peut aps se passer ici » correspond à la conviction de nombreuses personnes que l'histoire ne se répète pas, que les événements survenus dans un pays ne se produiront pas dans un autre. Le retour d'un système totalitaire d'inspiration fasciste, tel qu'il a régné en Allemagne à partir de 1933 et dans les pays envahis par l'Allemagne à partir de 1939 jusqu'à la capitulation à la fin de la guerre en 1945, est totalement exclu et impensable. Jusqu'à présent, une grande partie de la population ne doute pas que les mesures d'urgence prises en raison du COVID-19 visent uniquement à assurer le bien-être sanitaire des personnes. Une deuxième raison de l'actualité du roman est le personnage fictif de Doremus Jessup, l'éditeur sexagénaire du journal provincial Daily Informer. Jessup incarne cette partie du milieu intellectuel qui se considère comme éclairée et politiquement indépendante. Les journalistes, rédacteurs et commentateurs de nos médias actuels lui ressemblent sur ce point. Ils n'ont pas adopté et n'adoptent pas de position objective ou critique en matière de pandémie et de mesures gouvernementales, mais se font les propagandistes de la politique officielle. Pour citer une troisième référence au présent, la plupart des gens soi-disant de gauche, tels que nous les trouvons dans des partis et des organisations comme Attac ou dans les syndicats, leur ressemblent également. Même là où ces pseudo- et quasi-gauchos sont sceptiques vis-à-vis de la politique gouvernementale, ils ne demandent pas le retour à la démocratie, mais des mesures étatiques plus sévères, une action plus brutale de la police, des interdictions professionnelles, l'obligation de porter un masque et une vaccination obligatoire qui balaie toutes les objections scientifiques et les doutes concernant les expériences de thérapie génique. Ils ne veulent pas admettre qu'il existe des signes fascistes et des parallèles.

Que signifie pour vous le fascisme ? Comment peut-on décrire le paradigme fasciste ? À quoi reconnaît-on le fascisme ?

À ses origines, le fascisme était un mouvement social. Il est né d'une réaction des classes sociales qui voyaient leur avenir menacé par des crises fondamentales de nature économique, sociale et politique. Cette menace concernait la classe ouvrière, la classe moyenne des artisans et des employés ainsi que les fonctionnaires, mais aussi les entrepreneurs. Le mouvement fasciste a d'abord englobé un large éventail d'approches idéologiques, principalement nationalistes, réactionnaires et antidémocratiques, ainsi que des objectifs de politique d'expansion et de puissance. Plus tard, le terme de fascisme a été utilisé dans un sens plus large, de manière à englober l'ensemble des sous-systèmes et institutions politiques, sociaux et économiques issus de ce mouvement. Si l'on compare les manifestations historiques du fascisme avec sa résurgence actuelle, nous trouvons, outre une série de points communs, des différences graduelles. Outre ses racines de crise, la forme de domination du fascisme d'hier et d'aujourd'hui a en commun : premièrement, un système politique totalitaire qui élimine les droits démocratiques fondamentaux et réprime toute opposition ; deuxièmement, une idéologie communautaire agressive qui constitue le fondement de la cohésion sociale et qui s'appuie et se précipite sur des images de l'ennemi, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur ; troisièmement, l'ordre économique du corporatisme. Dans le corporatisme, l'appareil d'État favorise d'une part les intérêts du capital. D'autre part, l'appareil du pouvoir s'appuie sur la promotion, la bienveillance et le patronage de la part du grand capital. Nous pouvons donc distinguer en termes de paradigmes trois éléments du fascisme et désigner les critères suivants, qui constituent une réponse aux crises politiques, sociales et économiques : (a.) le régime politique totalitaire, (b.) l'idéologie communautaire fasciste à proprement parler et (c.) le corporatisme politico-économique.

Dans l'énumération des éléments du fascisme, où peut-on les situer dans le système de santé et dans la médecine ? Peut-on observer aujourd'hui une fonction similaire à celle de l'époque dans la relation entre la médecine et le fascisme ? Je pense par exemple au rôle particulier du virus, de la virologie et de la médecine, mais aussi du système de santé et de l'industrie pharmaceutique.

Les parallèles entre l'époque et aujourd'hui sont frappants. Le système nazi utilisait des catégories biologiques et biopolitiques pour différencier les « Volksgenossen [compagnons ethniques] aryens dignes de vivre » des « Volksschädlinge [nuisibles à l’ethnie] indignes de vivre ». Aujourd'hui encore, ces distinctions résonnent lorsque l'on parle d'un côté de la « solidarité avec les faibles et les malade », et de l'autre du comportement « nuisible à la communauté » des « réfractaires au masque » et aux « vaccins », qui sont traités d’« irresponsables » et d' « égoïstes » et exclus. Sous le fascisme nazi, les médecins servaient d'agents de sélection du point de vue de la politique démographique et de l'eugénisme. Ils classaient les personnes dans des catégories telles que « apte au travail » et « inapte au travail », « apte à la guerre » et « inapte à la guerre », « apte à la procréation » et « inapte à la procréation ». En coopération avec l'Institut Robert-Koch, qui est à nouveau actif aujourd'hui en Allemagne, et avec les laboratoires de l'industrie pharmaceutique, ils étudiaient les dangers des virus et des bactéries ou l'effet des médicaments et des vaccins. Ils ont mené des expériences humaines meurtrières. Comme aujourd'hui, les médecins et leurs organisations professionnelles étaient hautement considérés comme des piliers du régime politique totalitaire. Comme à l'époque, les gouvernants s'appuient sur les résultats et les calculs des virologues, des épidémiologistes et des médecins, tout en supprimant massivement les résultats contraires. Comparable à l'idéologie fasciste de la communauté nationale de l'époque, le régime hygiéniste répressif sert à produire une idéologie du « nous » sur la base de la peur et de la panique générées par les médias et à l'aide de la symbolique des masques et de la distanciation. Enfin, l'interaction entre l'État et l'économie se répète aujourd'hui encore, lorsque des milliards sont dépensés, voire gaspillée, pour rembourser des revenus manquants - par exemple à la compagnie aérienne allemande Lufthansa - et pour soutenir publiquement des programmes de recherche et de développement.

MILENA RAMPOLDI
„Das ist bei uns nicht möglich“: ein mehr denn je aktuelles Buch
Rudolph Bauer im Gespräch über den Roman von Sinclair Lewis

Milena Rampoldi, ProMosaik, 6.2.2022

Der US-amerikanische Schriftsteller Sinclair Lewis wurde am 7. Februar 1885  geboren und starb 1951. 1930 wurde ihm als erstem US-Amerikaner der Nobelpreis für Literatur zugesprochen. Lewis wusste vieles über den Aufstieg der Nazis durch seine zweite Frau, Dorothy Thompson. Sie war Auslandskorrespondentin in Berlin und hatte Hitler sogar persönlich interviewt. Sein Roman von 1935 It Can't Happen Here (dt. „Das ist bei uns nicht möglich“) über die Wahl eines autoritären Präsidenten war eine Reaktion auf den Aufstieg Hitlers und zugleich eine Wahlkampfhilfe für Franklin D. Roosevelt in der politischen Auseinandersetzung mit dem Radikalen Huey Long, einem „ungebildete(n) Lügner mit idiotischer Weltanschauung“, der sich aggressiv mit Minderheiten anlegte und im Buch Berzelius „Buzz“ Windrip genannt wird. Der Roman war in den USA sehr erfolgreich und hatte eine starke politische Wirkung. Nach der Amtseinführung Präsident Trumps wurde er 2017 vom Aufbau Verlag in der alten Übersetzung des Kleistpreisträgers Hans Meisel neu herausgegeben. Anlässlich des 137. Geburtstages des Schriftstellers haben wir uns mit dem Künstler, Dichter, Sozialwissenschaftler und Friedensaktivisten  Rudolph Bauer über die Aktualität dieses Buches unterhalten.


 Warum ist Sinclair Lewis‘ „It can’t happen here“ gerade heute so aktuell?

Die Aktualität des 1935 in den USA veröffentlichten Romans „Das ist bei uns nicht möglich“ von Sinclair Lewis ergibt sich fürs erste bereits aus dem Titel. Die Überzeugung, „it can’t happen here“, entspricht der Überzeugung vieler Menschen, dass sich Geschichte nicht wiederholt, dass Vorkommnisse in einem Land nicht auch in einem anderen sich ereignen werden. Völlig ausgeschlossen und undenkbar sei die Wiederkehr eines totalitären Systems faschistischer Prägung, wie es von 1933 an in Deutschland und ab 1939 in den von Deutschland überfallenen Ländern bis zur Kapitulation bei Kriegsende 1945 herrschte. Ein Großteil der Bevölkerung bezweifelt bislang nicht, dass die wegen des Corona-Virus getroffenen Notstandsmaßnahmen allein dem gesundheitlichen Wohl der Menschen dienen. Ein zweiter Grund für die Aktualität des Romans ist die fiktive Figur des Doremus Jessup, des 60-jährigen Herausgebers der Provinzzeitung „Daily Informer“.  Jessup verkörpert jenen Teil des intellektuellen Milieus, das sich für aufgeklärt und politisch unabhängig hält. Bezüglich dieser Haltung ähneln ihm die Journalistinnen und Journalisten, Redakteurinnen und Redakteure, Kommentatorinnen und Kommentatoren unseres heutigen Medienbetriebs. Sie nahmen und nehmen in Sachen Pandemie und staatliche Maßnahmen keine objektive oder kritische Position ein, sondern betätigen sich als Propagandisten der amtlichen Politik. Ihnen gleichen, um einen dritten Gegenwartsbezug zu benennen, auch die meisten der vermeintlich Linken, wie wir sie in Parteien und Organisationen wie Attac oder in den Gewerkschaften vorfinden. Selbst wo diese Pseudo- und Quasi-Linken der Regierungspolitik skeptisch gegenüberstehen, fordern sie nicht die Rückkehr zur Demokratie, sondern schärfere staatliche Maßnahmen, ein brutaleres Vorgehen der Polizei, Berufsverbote, Maskenzwang und eine Impfpflicht, die alle wissenschaftlichen Einwände und Bedenken gegenüber gentherapeutischen Experimenten vom Tisch wischt. Sie wollen nicht wahrhaben, dass es faschistische Vorzeichen und Parallelen gibt.

Was bedeutet für Sie Faschismus? Wie lässt sich das faschistische Paradigma beschreiben? Woran erkennt man den Faschismus?

In seinen Ursprüngen war der Faschismus eine soziale Bewegung. Diese kam zustande als Reaktion der sozialen Klassen, die ihre Zukunft aufgrund der fundamentalen Krisen wirtschaftlicher, gesellschaftlicher und politischer Art als bedroht erlebten. Die Bedrohung betraf die Arbeiterklasse, die Mittelschicht der Handwerker und Angestellten sowie die Beamten, aber auch die Unternehmer. Die faschistische Bewegung umfasste zunächst ein breites Spektrum ideologischer, vor allem völkisch-nationaler, reaktionär-antidemokratischer Ansätze sowie Zielsetzungen expansiv-machtpolitischer Art. Später wurde der Begriff des Faschismus in einem erweiterten Sinne in der Weise verwendet, dass er die Gesamtheit der aus dieser Bewegung hervorgegangenen politischen, gesellschaftlichen und wirtschaftlichen Teilsysteme und Institutionen umfasste. Vergleicht man die historischen Erscheinungsformen des Faschismus mit seinem Wiederaufleben in der Gegenwart, finden wir neben einer Reihe von Gemeinsamkeiten auch graduelle Unterschiede. Gemeinsam ist der Herrschaftsform des Faschismus damals wie heute außer den krisenhaften Wurzeln: erstens ein totalitäres politisches System, welches demokratische Grundrechte beseitigt und jede Opposition unterdrückt; zweitens eine aggressive Gemeinschaftsideologie, die den Grundstock für den gesellschaftlichen Zusammenhalt bildet und sich sowohl im Inneren wie auch nach außen auf Feindbilder stützt und stürzt; drittens die Wirtschaftsordnung des Korporatismus. Im Korporatismus fördert  einerseits der Staatsapparat die Interessen des Kapitals. Andererseits stützt sich der Herrschaftsapparat auf die Förderung, das Wohlwollen und die Gönnerschaft seitens des Großkapitals. Wir können paradigmatisch also drei Elemente des Faschismus unterscheiden und folgende Kriterien benennen, die eine Antwort auf die politischen, gesellschaftlichen und Wirtschaftskrisen darstellen: (a.) das totalitäre politische Regime, (b.) die im eigentlichen Sinn faschistische Gemeinschaftsideologie und (c.) den wirtschaftspolitischen Korporatismus.

Wo lassen sich bei der Aufzählung der Elemente des Faschismus diese im  Gesundheitssystem und bei der Medizin verorten? Lässt sich heute eine ähnliche Funktion im Verhältnis von Medizin und Faschismus beobachten wie damals? Ich denke etwa an die besondere Rolle des Virus, der Virologie und der Medizin, aber auch des Gesundheitswesens und der Pharmaindustrie.

Die Parallelen zwischen damals und heute sind frappierend. Das NS-System benutzte biologische und biopolitische Kategorien zur Differenzierung zwischen den „lebenswerten arischen Volksgenossen“ und den „lebensunwerten Volksschädlingen“. Auch heute schwingen diese Unterscheidungen mit, wenn auf der einen Seite von der „Solidarität mit den Schwachen und Kranken“ die Rede ist, auf der anderen aber vom „gemeinschaftsschädlichen“ Verhalten der „Masken-“ und „Impfverweigerer“, die als „verantwortungslos“ und „egoistisch“ beschimpft und ausgegrenzt werden. Im NS-Faschismus dienten Ärzte als Selektionsbeauftragte in bevölkerungspolitischer und eugenischer Hinsicht. Sie teilten die Menschen ein in Kategorien wie „arbeitsfähig“ und „arbeitsunfähig“, „kriegsverwendungsfähig“ und „nicht kriegsverwendungsfähig“, „gebärfähig“ und „nicht gebärfähig“. Sie erforschten in Kooperation mit dem in Deutschland auch heute wieder aktiven Robert-Koch-Institut und mit den Laboren der Pharmaindustrie die Gefährdung durch Viren und Bakterien bzw. die Wirkung von Arzneimitteln und Impfstoffen.  Sie führten tödliche Menschenversuche durch. Wie auch heute waren die Ärzte und ihre Standesorganisationen hoch angesehen als Stützen des totalitären politischen Regimes. Wie damals stützen sich die Regierenden auf die Befunde und Berechnungen von Virologen, Epidemiologen und Medizinern, wobei gegenteilige Befunde massiv unterdrückt werden. Vergleichbar mit der faschistischen Volksgemeinschaftsideologie damals, dient das repressive Hygiene-Regime auf der Basis von medial erzeugter Angst und Panik sowie mit Hilfe der Masken- und Abstandssymbolik der Herstellung einer Ideologie des „Wir“. Schließlich wiederholt sich auch heute das Zusammenspiel von Staat und Wirtschaft, wenn Milliardensummen zur Erstattung fehlender Einkünfte – etwa bei der deutschen Lufthansa – und zur öffentlichen Förderung von Forschungs- und Entwicklungsprogrammen ausgegeben, ja verschwendet werden.

05/02/2022

SERGIO RODRÍGUEZ GELFENSTEIN
Qui fomente une guerre, et comment ?
Le poker menteur de Biden, Johnson & Co.

Sergio Rodríguez Gelfenstein, 2/2/2022
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala 

 Il est presque naturel pour les pays (surtout les puissances, car elles ont plus de facilités pour le faire) de vouloir résoudre leurs problèmes internes en déclenchant des conflits à l'étranger. Cela conduit à des attaques contre leur sécurité nationale, à un faux nationalisme et à des appels manichéens à l'unité nationale pour défendre une souveraineté et une intégrité menacées.

Qui peut douter que le conflit artificiel entre Russie et Ukraine réponde à cette logique ?  Surtout au vu de l'échec proverbial et accéléré des administrations de Joe Biden aux USA et de Boris Johnson en Grande-Bretagne. La popularité de Biden est l'une des plus basses de tous les présidents usaméricains à la fin de sa première année de mandat.


Ingram Pinn/Financial Times

Selon un article publié par le Los Angeles Times le 20 janvier, citant un sondage Associated Press-NORC Center for Public Affairs Research, seules 43 % des personnes interrogées approuvent les performances du président. De même, seuls 28% souhaitent que Biden se représente en 2024, dont 48% des démocrates. Sur le plan économique, la situation est pire, avec seulement 37% d'avis favorables sur la performance du président. Il convient de noter que l'inflation en 2021 a été la plus élevée depuis 40 ans.

La perception de la gestion de la pandémie n'est pas meilleure non plus, rejetée par 55% des USAméricains. De même, le gouvernement est considéré comme ayant été totalement inefficace dans la gestion de la question de la migration et n'a même pas été en mesure de réaliser son plan de dépenses pour les infrastructures et l'amélioration de l'économie. D'une manière générale, il est perçu comme n'ayant pas été en mesure d'établir un consensus avec les républicains - ce qui était un slogan majeur de sa campagne - et même pas avec certains des parlementaires les plus conservateurs de son parti démocrate. Dans ce contexte, les citoyens se demandent quel est l'intérêt de réélire Biden, qui est perçu comme une prolongation de la crise.

La situation n'est pas différente pour Boris Johnson, qui se trouve également au milieu d'une profonde crise politique suite à la fuite d'un courriel dans lequel le secrétaire principal du Premier ministre, Martin Reynolds, invitait le personnel du gouvernement à une fête en plein confinement.

Le chef du parti travailliste, Keir Starmer, a demandé la démission de Johnson, alors que les sondages montrent que 90 % des Britanniques pensent qu'il devrait se retirer.


Plop & KanKr

Dans ce contexte, quiconque a des doutes sur les véritables objectifs qui se cachent derrière le déroulement de la « crise ukrainienne » devrait écouter Johnson qui, après une visite en Ukraine, après s'être excusé d'avoir participé à la fête, a fait appel au sentiment national, appelant à « concentrer tous les efforts pour tenir tête à la Russie ». Tout cela après que le député écossais Ian Blackford lui avait demandé d'accepter de faire l'objet d'une « enquête de police pour avoir enfreint ses propres lois ». La députée travailliste Angela Rayner, numéro deux du Labour, a déclaré que Johnson « devrait partir » immédiatement.

SERGIO RODRÍGUEZ GELFENSTEIN
¿Quién y cómo se fabrica una guerra?
El póker mentiroso de Biden, Johnson & Co.

Sergio Rodríguez Gelfenstein, 2-2-2022

Es casi natural que los países (especialmente las potencias porque tienen más facilidades para hacerlo), deseen solucionar sus problemas internos desatando conflictos en el exterior. A partir de ello, se aducen ataques a su seguridad nacional, se hacen estallar falsos nacionalismos y llamados maniqueos a la unidad nacional en defensa de la soberanía y la integridad amenazada.

¿Quién puede poner en duda que el artificial conflicto de Rusia y Ucrania responde a esa lógica?, sobre todo ante el proverbial y acelerado fracaso de las administraciones de Joe Biden en Estados Unidos y Boris Johnson en Gran Bretaña. La popularidad de Biden es una de las más bajas de cualquier presidente estadounidense al finalizar su primer año de gobierno.


Viñeta de Ingram Pinn/Financial Times

Según un artículo publicado por el diario Los Angeles Times el pasado 20 de enero que cita un sondeo de Associated Press-NORC Center for Public Affairs Research, solo un 43% de los consultados aprueba la gestión del presidente. Así mismo, apenas el 28% quieren que Biden se presente a la reelección en 2024, incluidos el 48% de los demócratas. En materia económica, la situación es peor toda vez que escasamente un 37% ve con buenos ojos la gestión del presidente. Debe considerarse que la inflación de 2021 fue la más alta en 40 años.

Tampoco es mejor la percepción sobre el manejo de la pandemia, rechazado por el 55% de los estadounidenses. De la misma manera se considera que el gobierno ha sido totalmente ineficiente en la diligencia de la problemática migratoria y ni siquiera ha podido llevar adelante su plan de gastos en materia de infraestructura y mejoramiento de la economía. En general, se percibe que ha sido incapaz de construir consensos con los republicanos -lo cual fue una gran bandera de su campaña- y ni siquiera con algunos de los legisladores más conservadores de su Partido Demócrata. En ese marco los ciudadanos se preguntan qué sentido tiene reelegir a Biden, lo que se visualiza como una prolongación de la crisis.

No es distinta la situación de Boris Johnson quien también se debate en medio de una profunda crisis política motivada en la filtración de un correo electrónico en el que el secretario principal del primer ministro, Martin Reynolds, invitaba al personal del gobierno a una fiesta en pleno confinamiento.

Así, el líder del Partido Laborista, Keir Starmer, ha solicitado la renuncia de Johnson, al mismo tiempo que las encuestas señalan que el 90% de los británicos consideran que debería hacerse a un lado.


Plop & KanKr

En este contexto, quien tenga dudas respecto de los verdaderos objetivos que concurren en el desenvolvimiento de la “crisis ucraniana” debería escuchar a Johnson quien tras una visita a ese país, después de pedir disculpas por haber asistido a la mencionada fiesta, apeló al sentimiento nacional, llamando a “concentrar todos los esfuerzos en hacer frente a Rusia”. Todo ello, después que el diputado escocés Ian Blackford lo llamara a aceptar ser “investigado por la policía por violar sus propias leyes”. Por su parte la diputada Angela Rayner, número dos del Partido Laborista, dijo que Johnson “debía irse” de inmediato.

EVA MENASSE
El debate sobre el antisemitismo en Alemania es un tormento equivocado e histérico

Por qué hay que acabar de una vez con las políticas simbólicas que distraen de la lucha contra el odio y los delitos reales

Un artículo de opinión de Eva Menasse, Die Zeit, Nr°5/2022, 327/1/2022
Traducido por Miguel Álvarez Sánchez, editado por Fausto Giudice, Tlaxcala


La escritora Eva Menasse. Foto Andreas Arnold/dpa

Eva Menasse, nacida en Viena en 1970, es una de las más importantes escritoras en lengua alemana. En 2021 recibió el Premio Bruno Kreisky por su reciente novela Dunkelblum. Ella vive en Berlín. De ella en español se puede leer Viena (Lumen, 2008).

 El debate sobre el antisemitismo en Alemania está lleno de agitadores que se superan en la política simbólica. Todos los demás -el público, que es bastante sensible al respeto, así como los judíos de a pie que no son agentes que desempeñan funciones ni líderes de opinión- hace tiempo que se apartaron con frustración. Puede que a uno u otro ya le hayan dado con el garrote del antisemitismo, eso también le puede pasar a los judíos. Los políticos simbólicos no son, al pasar por la arena, muy cautelosos. ¿Existe el antisemitismo (crudo, brutal, que pone en peligro la vida)? Sí, y no demasiado escaso. Ha crecido exponencialmente, como todo el odio, gracias a los medios antisociales. Si no estuviéramos tan embriagados por las aplicaciones gratuitas que roban datos, tendríamos que preguntarnos por qué estamos soportando un brote de violencia física y psicológica como no ha sido causado por un solo invento desde el invento de la pólvora. Además de los cárteles digitales, son principalmente los guardaespaldas los que se benefician: desde políticos locales hasta profesores universitarios, pasando por cabareteros y virólogos, el grupo de personas que van acompañadas de pistoleros y tienen que mantener sus direcciones en secreto está creciendo rápidamente.

Pero no es sólo el odio multiplicado (que lleva directamente a crímenes como los de Kassel, Hanau, Halle) lo que estalla bajo nuestra mano, sino también un moralismo completamente equivocado de fuentes digitales igualmente turbias. Pequeños grupos de fustigadores rigurosos se han hecho con el control de gran parte del discurso y han contagiado a su público, que ahora tiene un comportamiento inmoderado, implacable y amenazante incluso en nombre de nobles conceptos como la “igualdad”, la “diversidad” o precisamente la "lucha contra el antisemitismo".

El grupúsculo (6 personas) llamado pomposamente Alianza contra el Antisemitismo (Bündnis gegen Antisemitismus) pone la siguiente imagen en el encabezado de su blog, rematada por este texto:
“- Oye, hace poco escribí un ensayo contra Hamás
-¡Grande! Pero preferimos la Fuerza Aérea”.

Entre ellos se encuentra la “Alianza de Kassel contra el antisemitismo”, que ha desatado el supuesto escándalo de la Documenta sobre supuestas actitudes antisemitas entre los artistas invitados a la misma. Su “investigación” fue asumida por medios de comunicación de calidad como DIE ZEIT y ampliamente comentada (ZEIT nº 3/22 21). Ya que es contra los antisemitas, estará más o menos bien, ¿no? En todas partes, incluyendo MeToo y Black Lives Matter, los debates han descarrilado por completo. Muchos participantes se han alejado del enfoque pragmático (“¿Dónde está el problema y cómo se puede resolver?”), pasando a la locura religiosa.

04/02/2022

GIDEON LEVY
Dites-moi ce qui n’est pas vrai dans le rapport d'Amnesty International sur Israël

Gideon Levy, Haaretz, 3/2/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Alors que les malédictions et les cris s'apaisent - Amnesty est antisémite, le rapport est plein de mensonges, la méthodologie est absurde - on doit se demander : qu'est-ce qui est incorrect, précisément, dans le rapport sur l'apartheid ?

Des colons et des soldats israéliens se rassemblent dans l'avant-poste sauvage récemment établi à Evyatar, près de la ville de Naplouse, en Cisjordanie, en juillet 2021. Photo : AP Photo/Oded Balilty

Israël n'a-t-il pas été fondé sur une politique explicite visant à maintenir l'hégémonie démographique juive, tout en réduisant le nombre de Palestiniens à l'intérieur de ses frontières ? Oui ou non ? Vrai ou faux ? Cette politique n'existe-t-elle pas encore aujourd'hui ? Oui ou non ? Vrai ou faux ? Israël ne maintient-il pas un régime d'oppression et de contrôle des Palestiniens en Israël et dans les territoires occupés depuis 1967 au profit des Juifs israéliens ? Oui ou non ? Vrai ou faux ? Les règles d'engagement face aux Palestiniens ne relèvent-elles pas d’une politique consistant à tirer pour tuer, ou au moins pour mutiler ? Oui ou non ? Vrai ou faux ? Les expulsions de Palestiniens de leurs maisons et le refus de permis de construire ne font-ils pas partie de la politique israélienne ? Oui ou non ? Vrai ou faux ?

Cheikh Jarrah n'est-il pas un lieu d'apartheid ? La loi de l'Etat-nation n'est-elle pas de l’apartheid ? Et le refus de réunification des familles ? Et les villages (bédouins) non reconnus ? Et la « judaïsation » ? Existe-t-il une seule sphère, en Israël ou dans les territoires, dans laquelle il existe une égalité véritable, absolue, sauf de nom ?

Lire le rapport, c'est désespérer. C'est tout ce que nous savions, mais condensé. Pourtant, aucun désespoir ou remords n'a été ressenti en Israël. La plupart des médias l'ont marginalisé et estompé, et les chœurs de la hasbara l'ont rejeté. Le ministre de la propagande, Yair Lapid, a récité ses lignes et est passé à l'attaque avant même la publication du rapport. Le ministre des Affaires de la diaspora, Nachman Shai, a rapidement suivi. Le rapport international n'est pas encore né qu'Israël le dénonce tout en négligeant de répondre à un seul de ses points. Une organisation après l'autre, dont certaines sont importantes et honnêtes, appelle cela de l'apartheid, et Israël dit : antisémitisme.

S'il vous plaît, prouvez qu'Amnesty a tort. Qu'il n'y a pas deux systèmes de justice dans les territoires, deux ensembles de droits et deux formules pour la distribution des ressources. Que la légitimation d'Evyatar n'est pas de l’ apartheid. Que le fait que les Juifs puissent récupérer leurs biens d'avant 1948 alors que les Palestiniens se voient refuser le même droit n'est pas de l'apartheid. Qu'une colonie verdoyante juste à côté d'une communauté de bergers sans électricité ni eau courante n'est pas de l'apartheid. Que les citoyens arabes d'Israël ne font pas l'objet d'une discrimination systématique et institutionnelle. Que la ligne verte n'a pas été effacée. Qu'est-ce qui n'est pas vrai ?

Même Mordechai Kremnitzer [prof de droit à l’Université Hébraïque de Jérusalem, né à Fürth, près de Nuremberg en 1948, NdT] a été effrayé par le rapport et l'a attaqué. Ses arguments : le rapport ne distingue pas les territoires occupés depuis 1967 d'Israël, et il traite le passé comme si c'était le présent. C'est ainsi que cela se passe lorsque même les universitaires de gauche s'engagent dans la défense de la propagande sioniste. Accuser Israël des péchés de 1948 et le qualifier d'apartheid, c'est comme accuser les USA d'apartheid en raison du passé des lois de ségrégation Jim Crow, écrit-il dans le Haaretz de mercredi.

La différence est que le racisme institutionnalisé aux USA a progressivement disparu, alors qu'en Israël, il est plus vivant et plus fort que jamais. La ligne verte a également été effacée. Il s'agit d'un seul État depuis un certain temps déjà. Pourquoi Amnesty devrait-elle faire cette distinction ? L'année 1948 continue. La Nakba continue. Une ligne droite relie Tantoura et Jiljilya. À Tantura, ils ont massacré, à Jiljilya, ils ont fait mourir un homme de 80 ans, et dans les deux cas, la vie des Palestiniens ne vaut rien.

Bien entendu, il n'y a pas de propagande sans applaudissements pour le système judiciaire. « La contribution importante du conseiller juridique du gouvernement et des tribunaux qui, contre une large majorité politique, ont empêché l'interdiction des candidats et des listes arabes à la Knesset... Un parti arabe rejoignant la coalition rend immédiatement ridicule l'accusation d'apartheid », écrit Kremnitzer.

C'est tellement bon de brandir la Haute Cour de Justice, qui n'a pas empêché une seule iniquité de l'occupation, et Mansour Abbas pour prouver qu'il n'y a pas d'apartheid. Soixante-quatorze ans d'existence d'un État sans une ville nouvelle arabe, sans une université arabe ou une gare dans une ville arabe, tout cela est éclipsé par le grand blanchisseur de l'occupation, la Haute Cour de justice, et un partenaire arabe mineur de la coalition, et même celui-ci est considéré comme illégitime.

Le monde continuera à lancer des invectives, Israël continuera à les ignorer. Le monde dira apartheid, Israël dira antisémitisme. Mais les preuves continueront de s'accumuler. Ce qui est écrit dans le rapport ne découle pas de l'antisémitisme, mais contribuera à le renforcer. Israël est le plus grand motivateur des pulsions antisémites dans le monde d'aujourd'hui.


Download full report

Synthèse en français

GIDEON LEVY
Tell me what’s untrue in Amnesty’s report on Israel

Gideon Levy, Haaretz, 3/2/2022

As the curses and screeches subside – Amnesty are antisemites, the report is full of lies, the methodology is absurd – one must ask: What, precisely, is incorrect in the apartheid report?

Israeli settlers and soldiers gather at the recently established wildcat outpost of Evyatar near the West Bank city of Nablus, July 2021. Photo: AP Photo/Oded Balilty

Was Israel not founded on an explicit policy of maintaining Jewish demographic hegemony, while reducing the number of Palestinians within its boundaries? Yes or no? True or false? Does this policy not exist to this day? Yes or no? True or false? Does Israel not maintain a regime of oppression and control of Palestinians in Israel and in the occupied territories for the benefit of Israeli Jews? Yes or no? True or false? Do the rules of engagement with Palestinians not reflect a policy of shoot to kill, or at least maim? Yes or no? True or false? Are the evictions of Palestinians from their homes and the denial of construction permits not part of Israeli policy? Yes or no? True or false?

Is Sheikh Jarrah not apartheid? Is the nation-state law not apartheid? And the denial of family reunification? And the unrecognized villages? And the “Judaization”? Is there a single sphere, in Israel or the territories, in which there is true, absolute equality, except in name?

To read the report is to despair. It’s everything we knew, but condensed. Yet no despair or remorse was felt in Israel. Most of the media marginalized and blurred it, and the hasbara choir batted it away. The propaganda minister, Yair Lapid, recited his lines and went on the attack even before the report was published. Diaspora Affairs Minister Nachman Shai was quick to follow. The international report has yet to be born that Israel won’t denounce while neglecting to respond to a single point it makes. One organization after another, some of them important and honest, call it apartheid, and Israel says: antisemitism.

Please, prove Amnesty wrong. That there aren’t two systems of justice in the territories, two sets of rights and two formulas for the distribution of resources. That the legitimization of Evyatar is not apartheid. That Jews being able to reclaim their pre-1948 property while Palestinians are denied the same right is not apartheid. That a verdant settlement right next to a shepherd’s community with no power or running water is not apartheid. That Israel’s Arab citizens aren’t discriminated against systematically, institutionally. That the Green Line has not been erased. What’s not true?

Even Mordechai Kremnitzer was frightened by the report and attacked it. His arguments: The report does not distinguish the occupied territories from Israel, and it treats the past as if it were the present. That’s how it goes when even leftist academia enlists in defense of Zionist propaganda. Accusing Israel of the sins of 1948 and calling it apartheid is like accusing the United States of apartheid because of the Jim Crow past, he wrote in Wednesday’s Haaretz.

The difference is that institutionalized racism in the United States has gradually disappeared, whereas in Israel it’s alive and kicking as strong as ever. The Green Line has been obliterated too. It’s been one state for a while now. Why should Amnesty make the distinction? 1948 goes on. The Nakba goes on. A straight line connects Tantura and Jiljilya. In Tantura they massacred, in Jiljilya they caused an 80-year-old man to die, and in both cases Palestinian lives aren’t worth a thing.

There is, of course, no propaganda without accolades for the justice system. “The important contribution of the government’s legal counsel and the courts, which, against a large political majority, prevented the banning of Arab candidates and lists for Knesset … An Arab party joining the coalition immediately puts the accusation of apartheid to ridicule,” wrote Kremnitzer.

It’s so good to wave the High Court of Justice, which has not prevented a single occupation iniquity, and Mansour Abbas to prove there’s no apartheid. Seventy-four years of statehood without a new Arab city, without an Arab university or a train station in an Arab city are all dwarfed by the great whitewasher of the occupation, the High Court of Justice, and a minor Arab coalition partner, and even that one considered illegitimate.

The world will continue to hurl the invective, Israel will continue to ignore it. The world will say apartheid, Israel will say antisemitism. But the evidence will keep piling up. What is written in the report does not stem from antisemitism, but will help strengthen it. Israel is the greatest motivator of antisemitic urges in the world today.

Download report