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19/08/2022

!انقذوا حياة الاسير خليل عواودة
نداء عاجل من السيد كريس وليامزن الرئيس الفخري للتحالف الأوروبي لمناصرة أسرى فلسطين

 

الى اعضاء البرلمانات في العالم!

الى الجمعيات والمؤسسات المتضامنة مع الشعب الفلسطيني!

الى كافة مؤسسات حقوق الانسان!

منذ 168 يوما يواصل الاسير اضرابه عن الطعام واصبحت حياته مهددة بالموت بسبب سوء حالته الصحية داخل السجون الاسرائيلية والذي بدأه في 7 / 3 /2022 ،

وقد تم اعتقال الأسير عواودة منذ 27/ 12/ 2021 وفق قانون الاعتقال الاداري الذي يعود لمرحلة الانتداب البريطاني لفلسطين والذي تقوم دولة الاحتلال بتطبيقه على كافة أبناء الشعب الفلسطيني ، يعتبر هذا القانون من اكثر قوانين الاعتقال تعسفية لانه يبقي ملف المعتقل الاداري بيد السلطة العسكرية بدون توجيه لائحة تهم بحق المعتقل.

ويضطر المعتقلين لخوض الاضرابات والاضرابات عن الطعام للفت انظار العالم الى قضيتهم وعدم اكتراث سلطات السجون ومحاكم الاحتلال باوضاعهم. ولهذا يرى الاسرى بعدم وجود اي شيء سيخسروه ويخاطروا بحياتهم في محاولة منهم لنيل حريتهم. ونتيجة لهذه الممارسات الاسرائيلية بحق المعتقلين الاداريين الفلسطينين والبالغ عددهم حاليا 620 معتقلا اداريا فقد قرروا ومنذ بداية هذا العام   2022 رفض المثول أمام المحاكم العسكرية الاسرائيلية، والتي رضيت لنفسها مهمة شرعنة الاعتقال واصدار الاحكام لتثبيته.

ومن اجل اطلاق سراحه ما زال الاسير خليل عواودة وعدد من الاسرى الاخرين يواصل اضرابه عن الطعام وخوض معركة الامعاء الخاوية تحت شعار الحرية أو الشهادة.

ان التحالف الاوروبي لمناصرة أسرى فلسطين ليناشد كل الحكومات والبرلمانات والاحزاب الاوروبية ومؤسسات حقوق الانسان والمحاكم الدولية بوقف هذه الممارسات الجائرة والظلم الواقع بحق الاسير عواودة وتوفير العلاج الضروري له واطلاق سراحة ليعيش مع زوجته واولاده وفي بيته.

نطالب باغلاق ملف الاعتقال الاداري المخالف لكل الاتفاقات الدولية وللقانون الانساني الدولي ووقف احتجاز الاسرى لاشهر وسنوات بذرائع امنية واهية.

نطالبكم جميعا بالتدخل لانقاذ حياة  الاسير خليل عواودة وللافراج الفوري عنه!

لا للاعتقال الاداري!

والحرية لأسرى فلسطين!

بروكسل 17/ 8/ 2022

كريس وليامزن / الرئيس الفخري للتحالف الاوروبي لمناصرة أسرى فلسطين


 

18/08/2022

HARI KUNZRU
Sur le fil du rasoir : l’histoire du socialisme aux USA

 Hari Kunzru, The New York Review of Books, 18/8/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala 

Des premières communautés utopiques à la résurgence d’une gauche aujourd'hui, l'histoire du socialisme usaméricain est plus profonde que ses maigres succès

Ouvrage recensé :

American Democratic Socialism: History, Politics, Religion, and Theory  (Le socialisme démocratique américain : histoire, politique, religion et théorie)
par Gary Dorrien
Yale University Press, 724 pp., 50,00 $
 

« Un spectre hante l'Amérique », affirme le propagandiste de droite Dinesh D’Souza. « Le spectre du socialisme. » Pendant qu'il parle, dans la séquence d'ouverture de son documentaire de 2020 Trump Card [jeu de mots, trump signifiant atout, NdT], on nous montre un montage dramatique, dont un survol en images de synthèse de Manhattan. La Statue de la Liberté a été remplacée par Lénine. Il y a un marteau et une faucille sur la façade de la Bourse de New York. « Le bilan du socialisme est inimaginable », explique D’Souza. « Plus de 100 millions de victimes. » Dans une séquence dramatisée étrange, un interrogateur en uniforme menace un homme enchaîné à une table, sa tête reliée à une sorte d’engin électrique steampunk. Le message est clair : le socialisme est totalitaire. Il est - ou conduit inévitablement - au communisme d'État de style soviétique. Il opère par la coercition et le contrôle mental.

Eugene V. Debs prend la parole à un meeting à l'Hippodrome Theatre, New York City, 1910. Photo New York Herald

Dans son discours de 2019 sur l'état de l'Union, le héros de D’Souza, le président Trump, a rassuré sa base que « l'Amérique ne sera jamais un pays socialiste ». Les USAméricains sont depuis longtemps encouragés à voir dans le socialisme, même s'ils le perçoivent comme fondamentalement étranger, une menace collectiviste pour une politique nationale fondée sur le caractère sacré de l'individu en tant qu'acteur économique et détenteur de droits. Dès 1896, le célèbre éditorialiste William Allen White attaquait le candidat démocrate à la présidence William Jennings Bryan en avertissant que l'élection « soutiendrait l'Américanisme ou…planterait le socialisme », un choix racialisé entre « Américain, Démocrate, Saxon » et « Européen, Socialiste, Latin ».

Un récent sondage Pew Research a révélé que 55 pour cent des personnes interrogées avaient une perception négative du socialisme, tandis que 42 pour cent se sentaient positives. La raison la plus souvent citée pour justifier une opinion négative était qu'elle « sape l'éthique du travail [et] augmente la dépendance à l'égard du gouvernement ». Mais d'autres enquêtes récentes ont révélé qu'une majorité d'USAméricains soutiennent des politiques identifiées au socialisme, telles qu'un salaire minimum de quinze dollars et une imposition plus élevée des riches. La plus importante organisation socialiste usaméricaine est actuellement celle des Democratic Socialists of America (DSA, Socialistes démocrates d’Amérique)), fondée au début des années 1980 par la fusion de deux groupes existants, l'un qui s'était séparé avec la « vieille gauche » conservatrice du mouvement syndical sur son soutien à la guerre du Vietnam, l'autre avec un arrière-plan dans le radicalisme étudiant « nouvelle gauche ».

La DSA vise à être ce que son histoire officielle appelle une « organisation socialiste œcuménique et multi-tendances », un projet qui n'avait jamais attiré plus de quelques milliers de membres cotisants jusqu'à la campagne présidentielle de Bernie Sanders en 2016, qui a introduit cette marque de socialisme de type front populaire à un public plus large. Depuis le début de la pandémie de Covid, les adhésions ont explosé, s'élevant à environ 95 000 au moment de la Convention nationale 2021 du groupe. En 2018, deux membres de la DSA, Alexandria Ocasio-Cortez et Rashida Tlaib, ont été élues à la Chambre des représentants. En 2020, elles ont été rejointes par Jamaal Bowman et Cori Bush.

Le socialisme usaméricain contemporain se situe dans un continuum entre les sociaux-démocrates, qui veulent parvenir à plus de justice dans le cadre du capitalisme de marché, et les socialistes démocrates, qui veulent apporter divers secteurs, du logement aux soins de santé, sous une forme ou une autre de contrôle d'État, communautaire, coopératif ou des salariés. Les socialistes démocrates ont des ambitions transformatrices, mais contrairement aux communistes, leur but n'est pas l'abolition de la propriété privée. Ils acceptent, à des degrés divers, l'utilité des marchés, mais ne sont pas d'accord avec les partisans classiques du libre marché qui considèrent l'économie comme un système autorégulateur qui fonctionne le plus efficacement lorsqu'il est isolé de la « distorsion » des forces non marchandes ; ils insistent plutôt sur ce que l'économiste austro-hongrois Karl Polanyi a appelé « l'enracinement », l'émergence de l'économie - et sa dépendance à leur égard- des relations sociales, politiques et culturelles.

Ce genre de pensée n'a jamais été populaire auprès des élites usaméricaines, qui ont historiquement utilisé la presse, les campagnes d'information du public, les think-tanks et les lobbyistes d'entreprise pour tourner l'opinion publique contre elle. Mais alors que la diabolisation du socialisme a une longue histoire aux USA, le socialisme américain lui-même en a une. Le mouvement dont Gary Dorrien raconte l'histoire enchevêtrée dans American Democratic Socialism a des racines profondes dans les valeurs très « américaines » qu'il est accusé de saper.

Le socialisme usaméricain est antérieur à Marx. Parmi les premières expériences de vie et de travail en communauté, citons des communautés intentionnelles telles que New Harmony, Indiana, fondée par les adeptes du réformateur social gallois Robert Owen en 1825, et Utopia, Ohio, fondée par les disciples de Charles Fourier en 1844. Le mot « socialiste » est habituellement considéré comme étant entré dans la langue anglaise en 1827, lorsqu'il est apparu dans les pages du Co-operative Magazine oweniste. Dans les années 1830, le « socialisme » avait été mis en opposition conceptuelle avec l '« individualisme », créant les contours fondamentaux de notre paysage politique contemporain.

17/08/2022

ALON SCHWARZ
Comment camoufler un massacre : le cas de Tantoura

 Alon Schwarz, Haaretz, 12/8/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala
 

Alon Schwarz est un cinéaste israélien, réalisateur des films documentaires "Les secrets d'Aïda" (2017) et "Tantoura" (2022)|.  

 

Le sionisme doit évoluer pour survivre, écrit le réalisateur du documentaire « Tantoura ». Les Israéliens devraient être assez forts pour reconnaître les souffrances de l'autre partie. Reconnaître la Nakba est un premier pas vers un avenir de paix


Les habitants de Tantoura, trois semaines après la bataille. Prendre ses responsabilités ne signifie pas renvoyer les réfugiés à Tantoura et expulser les kibboutzniks de Nahsholim.Photo : Benno Rothenberg / Meitar Collection, Pritzker Family National Photography Collection, National Library of Israel

La principale technique utilisée pour faire taire Teddy Katz il y a près d'un quart de siècle était de rechercher quelques erreurs dans les citations qui apparaissent dans sa thèse de maîtrise sur l'affaire de Tantoura – qui faisait des centaines de pages – et de le menacer ensuite d'un procès-bâillon [alléguant la diffamation mais en réalité destiné à l’intimider pour qu’il se taise]. Le but était de rejeter toute sa thèse comme indigne et aussi de le faire récuser.

Des articles d'opinion récents sur le sujet dans Haaretz en hébreu – par le rédacteur de musique du journal Haggai Hitron, et par l'avocat Giora Erdinast - ainsi qu'un article publié par l'historien Yoav Gelber sur un autre site en hébreu, ont été écrits en réponse à mon film «Tantoura ». Tous sont des exemples du phénomène si commun à la gauche et à la droite d'Israël de nier ou de minimiser la « Nakba » palestinienne (arabe pour « catastrophe ») pendant la guerre de 1948.

C'est l'une des tentatives les plus sérieuses de l'histoire israélienne pour cacher des crimes de guerre et faire taire un débat. Les articles d'Erdinast, Hitron, Gelber et d'autres personnes partageant les mêmes idées incluent de nombreux détails biaisés ou incorrects. Ils ont pour effet de jeter du sable dans les yeux des Israéliens ordinaires, qui ne possèdent pas nécessairement les outils nécessaires pour vérifier les affirmations des auteurs.

Beaucoup d'Israéliens trouvent du réconfort dans ces articles, dont le véritable but est de préserver la belle histoire réchauffant le cœur avec laquelle nous avons grandi, et ainsi permettre à la répression nationale de notre propre histoire de continuer : Nous n'avons expulsé personne, les Arabes se sont enfuis tout seuls, les Forces de défense israéliennes sont l'armée la plus morale du monde, nos soldats ne commettent jamais de massacres.

Avant de traiter de la fausseté de ces articles, j'aimerais ajouter une observation générale qui s'applique également à la lettre que le recteur de l'Université de Haïfa, le professeur Gur Alroey, a envoyée à tous les professeurs en juin dernier la veille de la projection de mon film. « Tantoura » n'aspire ni à aborder la qualité de l'écriture académique de Teddy Katz ni la question de savoir s'il a mal cité quelques-unes des interviews qu'il a enregistrées au magnéto il y a 23 ans lorsqu'il était étudiant. Ce ne sont pas les questions intéressantes, et c'est pourquoi le film ne les traite pas. Ce qui est intéressant, c'est ce qui s'est réellement passé à Tantoura le 23 mai 1948, et comment cela a été obscurci et réduit au silence dans la société israélienne, presque obsessionnellement, depuis. Le film permet au public d'écouter directement le matériau brut enregistré par Katz. Il combine également des entretiens récents avec des soldats qui se trouvaient sur les lieux et présente les conclusions d'une enquête approfondie et nouvelle fondée sur des documents, des photographies aériennes militaires et d'autres documents d'archives.

L'affirmation selon laquelle les inexactitudes dans un petit nombre de citations dans l'œuvre de Katz signifient que le film mérite d'être ignoré est simplement une tromperie visant à réduire au silence toute l'affaire. La thèse principale de Katz était qu'au cours de la journée du 23 mai 1948, après la fin de la bataille nocturne, les FDI ont tué de nombreux hommes désarmés à Tantoura, commettant des crimes de guerre horribles. Je maintiens que Katz a raison.

Contrairement à ce qu'Hitron a écrit sur Haaretz en juin dernier, le film ne se concentre pas sur la question de savoir si 12, 20 ou 200 personnes ont été tuées à Tantoura. Cette affirmation est une tentative d'aplatir et de cadrer le sujet, en le limitant au débat sur un nombre qui est de toute façon inconnu. Le documentaire raconte une histoire beaucoup plus large, qui inclut le contexte de la guerre de 1948 et examine comment la mémoire personnelle et nationale est construite et réprimées Il comprend différentes versions de ce qui s'est passé à Tantoura, y compris les récits de nombreuses personnes interrogées qui nient qu'un massacre ait eu lieu.

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