01/09/2021

GIDEON LEVY
La joyeuse visite du président Herzog aux écoles d'apartheid d'Israël

Gideon Levy, Haaretz, 1/9/2021
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Le président de l'État d'apartheid et son épouse ont effectué cette semaine une visite d'État dans des "fermes blanches" en Cisjordanie. Le nouveau président, considéré comme un homme de gauche, a visité deux d'entre elles, l'une violente et l'autre bourgeoise, toutes deux situées sur des terres volées selon le droit international. Dans l'une, il a visité une ulpana, ou école religieuse pour filles, tandis que dans l'autre, il a visité une école Montessori. C'est là toute la beauté des fermes blanches : elles contiennent "toute la mosaïque israélienne", comme l'a dit le président.

Le président israélien Isaac Herzog en Cisjordanie avec son épouse et des dirigeants de colons, mardi. Photo : Amos Ben Gershom/GPO

Comme il est agréable, vraiment, que dans ce pays d'apartheid, il y ait une école qui fonde sa méthode d'enseignement sur un "environnement d'apprentissage libre". La colonie de Sela'it est justement l'endroit idéal pour faire la démonstration de la liberté.

Ce fut une visite passionnante, selon le rapport publié sur le site d'Arutz Sheva. Isaac Herzog a été enthousiasmé par "le splendide paysage humain de la Samarie". Et vraiment, où peut-on trouver un paysage humain aussi merveilleux que dans les colonies de Har Bracha et de Sela'it ? C'est merveilleux que le président ait consacré l'une de ses premières visites officielles en tant que président à ces fermes blanches. De toute évidence, il n'a pas pris la peine de voir les habitants des communes adjacentes, même pas à travers des jumelles.

Rappelons donc au président où il est allé. En face de Har Bracha se trouve le village de Burin. Vraisemblablement, Herzog ne l'a jamais visité et ne le fera jamais. Les habitants de Burin vivent sous la menace constante d'attaques violentes - contre leurs biens et leurs vies - de la part des colons de la région, avec le soutien de l'armée. Il est difficile de dire si les voyous viennent de Yitzhar, de l'avant-poste violent de Givat Ronen, qui est une excroissance de Har Bracha, ou de Har Bracha lui-même. On peut supposer qu'ils viennent de toutes ces colonies. B'Tselem a recensé 17 attaques de ce type au cours de l'année et demie écoulée.

ZVI BAR'EL
Une nouvelle série Netflix sur des lycéennes jordaniennes suscite la colère d’Arabes du monde entier

Zvi Bar'el, Haaretz, 23/8/2021
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

La série à succès de Netflix « AlRawabi School for Girls » révèle à la fois la domination totale des hommes et l'hypocrisie des mères, plus préoccupées par les ragots que par les cicatrices émotionnelles de leurs filles.

 

Une scène de la mini-série Netflix de 2021 « AlRawabi School for Girls ». Photo : Netflix

Mariam ne savait pas qu'un piège lui avait été tendu. Elle a reçu un message WhatsApp de trois filles de sa classe l'"invitant" à se rendre à un endroit où était garé un vieux bus scolaire. Alors qu'elle cherchait ses camarades de classe, elles ont soudainement fait irruption derrière elle, l'ont poussée, l'ont battue et lui ont donné des coups de pied sur tout le corps et l'ont jetée sur un rocher dentelé qui se trouvait sur la route.

Mariam (Andria Tayeh) a été assommée, le sang coulant de sa tête. Heureusement, une autre camarade de classe a vu l'incident ; elle a appelé une ambulance et a sauvé la vie de Mariam. Cette scène impressionnante est le point culminant du premier épisode de la nouvelle série Netflix "AlRawabi School for Girls", qui a connu un grand succès en Jordanie et dans la plupart des pays arabes.

Il faut dire que la série n'est pas un chef-d'œuvre. La mise en scène de la cinéaste jordanienne Tima Shomali, qui a créé la série avec Shirin Kamal, a besoin d'être peaufinée. Les erreurs de scénario sont évidentes et parfois ridicules, le jeu des actrices trahit leur manque d'expérience, et la série dans son ensemble est moins que la somme de ses parties.

Mais ceci n’est pas une critique de film. L'essentiel est que la série, qui parvient à maintenir la tension, tend un miroir à la société arabe, à la Jordanie en particulier.

 

Il avait présenté Jonathan Pollard au Mossad, il devient général de brigade

Sam Sokol (avec JTA), Haaretz, 1/9/2021
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

 

Sam Sokol est reporter pour Haaretz. Il était auparavant correspondant du Jerusalem Post et a réalisé des reportages pour la Jewish Telegraphic Agency, l'Israel Broadcasting Authority et le Times of Israel. Il est l'auteur de Putin's Hybrid War and the Jews. @SamuelSokol

 

Aviem Sella a présenté Jonathan Pollard à son recruteur du Mossad au début des années 1980 alors qu'il étudiait à New York, mais il n'a jamais été jugé aux USA car Israël a refusé de l'extrader.

 
Aviem Sella, en 2012. Photo : Capture d'écran de la chaîne YouTube de l'Institut Fisher

Un ancien officier de l'armée de l'air israélienne, accusé d'espionnage aux USA pour son rôle dans l'affaire Pollard, va être promu au grade de général de brigade de réserve, a annoncé mercredi l'armée israélienne.

Le colonel (de réserve) Aviem Sella, 75 ans, ancien pilote qui a servi en tant que directeur des opérations de l'armée de l'air israélienne au début des années 1980, est à l'origine du premier contact d'Israël avec l'analyste de renseignements juif américain Jonathan Pollard. Sella a présenté Pollard à son recruteur du Mossad, l'ancien agent du Mossad Rafi Eitan, au début des années 1980 alors qu'il étudiait à New York, et a été son contact pendant plusieurs mois.

Sella a ensuite été inculpé par contumace pour espionnage, mais n'a pas été jugé car le gouvernement israélien a refusé de l'extrader vers les USA. Son affectation ultérieure au commandement d'une base aérienne près de la ville centrale de Rehovot a provoqué des tensions importantes entre Washington et Jérusalem, les fonctionnaires usaméricains ayant reçu l'ordre de cesser toute relation avec la base tant que Sella en serait responsable.

31/08/2021

افغانستان :دوران بی جُرمی

برگرفته از سازمان مراقب سیاست خارجی آلمان 30 اوت 2021

بفارسی از حمید بهشتی , تلاکسکالا

ارتشیان غرب در افغانستان هزاران غیرنظامی را کشته و جنایات جنگی مرتکب گشته اند. نزدیک به هیچیک از آنان پیش از برون رفت نهائی بازخواست گشته اند.

گزارش ویژه با برون رفت نهائی نیروهای غرب از افغانستان در روز سه شنبه 31 اوت دو دهه حملات کشنده غرب به غیرنظامیان و نیز جنایات سیستماتیک غرب در هند و کش به پایان می رسد. تا پایان قرارداد برون رفت آمریکا با طالبان در فوریه 2020 بنا بر داده های سازمان ملل توسط حملات هوایی نیروهای غرب یا عملیات ویژه، سالانه صدها غیرنظامی و از جمله در سال 2019 دستکم 559 غیرنظامی رکشته شده اند. تعداد بیشماری اشخاص عادی بدنبال حملات پهپادی آمریکا بقتل رسیده اند، مدت زمانی فقط یک تن از 10 نفر که توسط حملات پهپادی بقتل رسیدند هدف حمله پهپادی بوده اند. اطلاعاتی که برای حملات پهپادی مورد نیاز بوده اند از جانب مقامات آلمانی نیز به آمریکائیان داده می شد؛ این در مورد اطلاعاتی نیز که برای اسیر نمودن و شکنجه توسط سازمان سیا انجام می شده مصداق دارد. نیروهای ویژه استرالیایی غیر نظامیان غیرمسلح را مطابق رسم اثبات تهور، می کشتند. جنایات جنگی غربیان معمولا تا کنون بدون مجازات مانده اند.

قربانیان غیرنظامی

نیروهای غربی که اکنون دیگر افغانستان را ترک می گویند درعملیات هایشان تا همین اواخر مرتب شمار زیادی از غیر نظامیان را کشته اند. آمار قربانیان مربور را سازمان ملل به 3804 نفر که مرگ آنها به واسطه عملیات جنگی در سال 2018 مستند گشته است به دستکم 1185 فقره حملات نیروهای مختلف که در پشتیبانی از نیروهای دولتی می جنگیده اند  نسبت می دهند که دستکم 406 تن آنها با عملیات ارتشیان غربی کشته شده اند . در سال 2019 شمار کشته شدگان غیرنظامی توسط نیروهای غربی افزایش یافته، دستکم به 559 تن رسید. نقصان شمار کشته شدگان فقط پس از قرارداد برون رفت آمریکا با طالبان در فوریه 2020 در ارتباط قرار دارد. نیروهای غربی همواره به حملات هوایی دست زده اند که بخاطر میزان بالای قربانیانش موضوع گزارشات بین المللی گشته است. از جمله در فوریه 2007 در یک حمله هوایی در استان هلمند، که در آخرین بمباران از یک رشته حملات هوایی بود، 80 کشته غیرنظامی به ثبت رسیده است.[1] در پنجم ماه مه 2019 در بمبارانی که اعلام کردند به لابواتوارهای تولید مواد مخدر صورت گرفته است دستکم 30 تن و احتمالا 60 تن غیرنظامی کشته شدند. در حالیکه آمریکا مدعیست کشته شدگان نفرات طالبان بوده اند، سازمان ملل متحد  آنان را  غیرنظامی و کارگر، زن و کودک دانسته است. [2]

30/08/2021

NIR HASSON
Ni les Juifs ni les Palestiniens n'ont de patente sur la culture en terrasses

Nir Hasson, Haaretz, 29/8/2021
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Une scène dramatique se dévoile sur la route menant de la réserve naturelle du Mont Tayasim au Moshav Ramat Raziel dans les collines de Jérusalem : une vaste pente, entièrement brûlée, parsemée de squelettes d'arbres noircis. Mais le feu a également révélé un spectaculaire système de terrasses, les fondations du paysage qui, pendant des décennies, a été caché par les arbres.

Ramat Raziel plus tôt ce mois-ci après un grand incendie dans les Monts de Judée

Cette vue a lancé un débat sur la question de savoir à qui appartiennent les terrasses. Les terrasses des Monts de Judée sont juives, dit Mor Altshuler, en réponse à Hanin Majadli. Par conséquent, affirme-t-elle, les pins, qui ont été plantés par le Fonds national juif, n'étaient pas destinés à les dissimuler. Mais la vérité est plus complexe et plus intéressante.

Une terrasse est la caractéristique la plus marquante d'un paysage culturel, créée par l'homme au fil des décennies ou des siècles. Sa grandeur réside dans sa simplicité : des murets de pierres sèches locales empêchent l'érosion et permettent la culture. La datation des terrasses des Monts de Judée est une question scientifique complexe, à ne pas confondre avec la question politique quelque peu puérile de savoir qui était là le premier et à qui appartient le paysage.

L'enquête scientifique la plus importante sur la question a été réalisée en 2016 par une équipe de chercheurs dirigée par Yuval Gadot de l'Université de Tel Aviv. Ils ont utilisé la luminescence optiquement stimulée (OSL), qui date la dernière fois que les cristaux de quartz dans la profondeur du sol de la terrasse ont été exposés à la lumière du soleil. Les résultats ont été concluants : l'équipe a trouvé quelques terrasses vieilles de 1 500 à 2 000 ans (aucune ne datant de l'époque biblique), mais la plupart n'avaient pas plus de 400 ans.

Pérou : « C'est le début d'un coup d'État soft »
Entretien avec l’éphémère ministre des Affaires étrangères Héctor Béjar

Sengo Pérez, Brecha, 20/8/2021
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Le ministre de Pedro Castillo, qui a récemment démissionné, parle à l’hebdomadaire uruguayen Brecha de la campagne menée contre lui, de l'armée, du pouvoir des médias et des défis que doit relever le nouveau gouvernement.

Héctor Béjar. Photo CESAR FAJARDO /AFP, PRESIDENCE DU PEROU

NdT: Héctor Béjar Rivera, né en 1935, a été le ministre des Affaires étrangères le  plus éphémère de l’histoire du Pérou : nommé le 29 juillet, il a été forcé à démissionner le 17 août, suite à la polémique créée par ses déclarations de novembre 2020, selon lesquelles la Marine de guerre et la CIA étaient à l’origine du terrorisme au Pérou. Cofondateur de l’Armée de libération nationale, un groupe guévariste de guérilla, il avait été capturé en 1966 et libéré en 1970 suite à une amnistie générale.

Vous attendiez-vous à ce qu'on vous propose le poste de ministre des AE ou cela vous a-t-il pris par surprise ?

Non. Pour moi, c'était une surprise.

Qui vous l'a offert ?

Le président [Pedro] Castillo lui-même, que je ne connaissais pas. Je ne l'avais jamais vu personnellement.

Et pensiez-vous, en l’assumant, que cette aventure serait si éphémère ?

Oui, c'était parmi les alternatives. Cela n'a pas été une surprise pour moi.

N'avez-vous pas non plus été surpris lorsque Guido Bellido [président du Conseil des ministres] vous a demandé de démissionner ? Comment vous êtes-vous senti à ce moment-là ?

Rien de spécial. Je l'avais parmi les alternatives probables. Il y avait déjà un climat d'hostilité dans la presse concentrée [référence aux médias oligopolistiques, en particulier le groupe El Comercio] et de la part de la Marine à mon encontre. Cela fait partie du jeu politique.

Pensez-vous que cette affaire est une reddition du gouvernement à la droite ?

Je ne veux pas le qualifier. Je continue de penser que Castillo est une excellente personne et je lui souhaite bonne chance. Je pense que le gouvernement actuel est faible, je ne le nie pas. Et qui refuse de se renforcer pour des raisons que je ne peux pas expliquer.

Qu'est-ce que vous appelez renforcement ? Renforcement dans  

 

quel sens ?


Je l'ai dit avant de devenir ministre : le gouvernement devrait choisir les meilleures personnalités, non pas du Pérou - ici, quand on parle du Pérou, on parle généralement de Lima mais du vrai Pérou.  Le pays compte de nombreuses universités dans les provinces, où l'on trouve des personnes excellentes, avec des professeurs qui devraient être ministres dès maintenant. Et il a aussi d'excellents dirigeants d'organisations populaires, qui devraient aussi être ministres. Cela n'a pas été le cas, et c'est dommage.

-Quelque chose de difficile à accepter pour Lima...

Oui, bien sûr. Mais ce sont les provinces qui ont gagné les élections et c'est à elles de gouverner, c'est-à-dire au peuple péruvien, qui n'a jamais gouverné.

Il y a plus de 100 ans, Manuel González Prada a écrit sur le mépris de Lima pour les provinces. Il semble que ce soit toujours le cas...

Évidemment. C'est un mépris raciste, comme nous le savons tous, car les Liméniens, qu'ils soient pauvres ou riches, se sentent pour la plupart supérieurs aux provinciaux. Malheureusement, au Pérou, Serrano [montagnard] est pratiquement une insulte. Le Serrano est un homme des hauts plateaux, et la plupart des Péruviens viennent des hauts plateaux.

Lors de cette élection, le racisme au Pérou est devenu plus évident... 

Bien sûr. Et c'est une autre chose que le Pérou refuse de reconnaître : nous sommes un pays raciste. Et je m'inclus dans cette liste : je me surprends parfois à avoir des pensées racistes.

GIDEON LEVY
Naftali Bennett, responsable maintenance de l’entreprise Israël

Gideon Levy, Haaretz, 28/8/2021
Traduction par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Le responsable maintenance d'Israël est rentré chez lui dimanche après avoir accompli un nouvel exploit : la réunion à la Maison Blanche s'est bien déroulée, avec succès même.


Et même en tenant compte de l'importance absurde et exagérée que les correspondants puérils de Washington ont attribué à ses moindres détails - était-ce dans la salle à manger privée du bureau ovale ou dans la kitchenette, cela a-t-il duré 25 minutes ou 30, est-il déjà un ami de Joe Biden ou non ? - Naftali Bennett s'est bien comporté.

Rien ne s'est passé, il n'y a même pas eu la moindre maladresse. Les déclarations prévisibles ont été prononcées, les grandes promesses ont été faites et le Premier ministre rentrera en Israël sain et sauf, au grand dam des fans de Benjamin Netanyahou, qui n'abandonnent pas un seul instant.

Bennett est certainement susceptible de s'épanouir dans son nouveau poste, mais ce poste est limité : responsable maintenance, rien de plus. L'Israël d'aujourd'hui veut un manager, pas un leader. Après l'ère Netanyahou, la seule chose que les adversaires de Netanyahou veulent, c'est un peu de silence. Ils l'auront. Bennett est fait pour ce travail.

29/08/2021

¿Qué es lo que sabemos sobre el Estado Islámico en la provincia de Jorasán (ISIS-K)?

Al Jazeera, Reuters, 27/8/2021
Traducido del inglés por Sinfo Fernández, Tlaxcala

El ISIS-K ha reivindicado la autoría de los mortíferos atentados suicidas frente al aeropuerto de Kabul. Esto es lo que sabemos sobre este grupo:


Una captura de un vídeo sin fecha muestra al fallecido líder del ISIS-K Hafiz Said, en el centro, en un lugar no revelado cerca de la frontera entre Pakistán y Afganistán. Said fue asesinado el 10 de julio de 2015 en Nangarhar, según el gobierno afgano

[Foto distribuida por EPA/TTP]

El Estado Islámico en la provincia de Jorasán, (ISIS-K), ha reivindicado la autoría de los atentados mortales perpetrados frente al aeropuerto de Kabul, en los que murieron al menos 175 civiles y 13 soldados estadounidenses y hubo asimismo decenas de heridos.

El ISIS-K afirmó que sus terroristas suicidas habían escogido a “traductores y colaboradores del ejército usamericano” para los atentados del jueves por la noche.

Entre los muertos se encuentran también al menos 28 miembros de los talibanes, según el grupo que ahora gobierna Afganistán.

El ISIS-K es conocido por ser una rama del grupo armado ISIL (ISIS/Daesh), que aseguraba querer establecer un “califato” islámico en Iraq y Siria.

Jorasán hace referencia a una región histórica bajo un antiguo califato que incluía partes de Afganistán, Irán, Pakistán y Turkmenistán.

Son adversarios de los talibanes, con enseñanzas diferentes sobre estrictas creencias suníes.

El grupo armado se formó en 2014 tras una escisión de los combatientes de los talibanes pakistaníes y los combatientes afganos que habían prometido lealtad al difunto líder del ISIL/Daesh, Abu Bakr al-Baghdadi.

El ISIS-K tiene un fuerte arraigo en el noreste de Afganistán, pero cuenta con células durmientes en Kabul y otras provincias.

En una entrevista de 2014 con Al Jazeera, Aymenn Jawad al-Tamimi, miembro del Foro de Oriente Medio, dijo que el ISIS-K “no es en realidad un grupo separado”, sino un contingente de miembros de Al Qaida procedentes de la región fronteriza entre Afganistán y Pakistán.

28/08/2021

Sur la piste tracée par W.E.B. Du Bois
Annette Gordon-Reed, interviewée par Nawal Arjini

The New York Review of Books, 28/8/2021

Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Nawal Arjini fait partie de la rédaction de The New York Review of Books. @nawal_arjini

« Écrire, enseigner, militer, organiser - il a tout fait. Et je ressens une responsabilité, ou un désir, de toucher autant de personnes que possible avec mes écrits qui découlent de mon intérêt pour la lutte des Noirs ».

Le numéro du 19 août 2021 de la New York Review présente The Color Line (français ici), un compte rendu d'Annette Gordon-Reed sur trois livres consacrés à l'exploit de l'érudit, militant et romancier noir W.E.B. Du Bois, qui a organisé la légendaire « Exposition de nègres américains » à l'Exposition universelle de Paris en 1900. Une grande partie du champ d'étude de Gordon-Reed est centrée sur les événements du siècle précédent : ses recherches ont fait entrer la relation entre Thomas Jefferson et l'esclave Sally Hemings dans la conscience générale et ont établi un nouveau consensus historique, renversant l'opinion bien ancrée des historiens qui, depuis des décennies, refusaient d'accepter que Jefferson soit le père des enfants de Hemings. Pour son enquête sur les autres branches de la famille Hemings, Mme Gordon-Reed a reçu le prix Pulitzer et elle travaille actuellement à la rédaction d'un deuxième volume, qui relatera les deux générations suivantes de Hemings.

Annette Gordon-Reed. Photo Stephanie Mitchell/Harvard University

Le dernier livre de Gordon-Reed, On Juneteenth (Le 10 Juin), porte sur le Texas, dont elle est originaire, et sur sa propre relation profonde avec cet État. « Le Texas essaie (et y réussit d'une certaine manière) de faire en sorte que ses citoyens se considèrent comme spéciaux. Je sais que cela peut être ennuyeux », a-t-elle expliqué cette semaine par courrier électronique, « mais je pense que cela donne le sentiment que nous étions censés faire des choses dans le monde, contribuer à façonner le monde d'une certaine manière ».

ANNETTE GORDON-REED
La ligne de couleur

Annette Gordon-Reed, The New York Review of Books, 19/8/2021
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Annette Gordon-Reed (Livingston (Texas), 1958) est une historienne et professeur de droit usaméricaine. Elle enseigne l'histoire du droit à l'université Harvard. Elle enseigne aussi au Radcliffe Institute for Advanced Study et à la Faculté des arts et des sciences de Harvard. En 2009, avec l'ouvrage The Hemingses of Monticello: An American Family, qui traite de l'histoire de la famille d'esclaves afro-usaméricains Hemings, elle reçoit le Prix Pulitzer d'histoire et le National Book Award de l'essai. Son dernier livre s'intitule On Juneteenth (Le 10 Juin) (Août 2021). @agordonreed

L'exposition de W.E.B. Du Bois à l'Exposition de Paris de 1900 lui offrit l'occasion de présenter un « récit graphique » des progrès spectaculaires réalisés par les Noirs usaméricains depuis la fin de l'esclavage.


Visualisations par W.E.B. Du Bois tirées de l' « American Negro Exhibit » à l'Exposition de Paris, 1900 ; à gauche, un diagramme de la population noire urbaine et rurale de Géorgie en 1890 et, à droite, un tableau des professions des Géorgiens noirs et blancs vers 1900.
Photo Library of Congress 

Livres recensés : 

W.E.B. Du Bois’s Data Portraits: Visualizing Black America: The Color Line at the Turn of the Twentieth Century (Portraits en  données de W.E.B. Du Bois: Visualiser l'Amérique noire : La ligne de couleur au tournant du XXe siècle)
edited by Whitney Battle-Baptiste and Britt Rusert
W.E.B. Du Bois Center at the University of Massachusetts Amherst/Princeton Architectural Press, 144 pp., $29.95

Black Lives 1900: W.E.B. Du Bois at the Paris Exposition (Vies noires 1900 : W.E.B. Du Bois à l’Exposition de Paris)
edited by Julian Rothenstein, with an introduction by Jacqueline Francis and Stephen G. Hall
Redstone, 140 pp., $35.00 (paper)

A History of Data Visualization and Graphic Communication (Une histoire de la visualisation des données et de la communication graphique)
by Michael Friendly and Howard Wainer
Harvard University Press, 308 pp., $49.95

W.E.B. Du Bois se comportait comme s'il était « la race noire ». Tout au long de sa très longue vie - quatre-vingt-quinze ans - ses succès et ses victoires personnels étaient les succès et les victoires de tous les Afro-Américains. Les problèmes qu'il a rencontrés en tant qu'homme noir étaient les problèmes des Noirs du monde entier. Cette façon de penser a commencé très tôt. Son enfance en Nouvelle-Angleterre - Du Bois est né et a grandi à Great Barrington, dans le Massachusetts - l'a initié à la dynamique raciale troublée des USA et à une façon d'y faire face. Dans son œuvre la plus célèbre, The Souls of Black Folk (1903), Du Bois décrit à la fois le moment où il a découvert qu'il se trouvait du côté vulnérable de la fracture raciale et sa réaction à cette prise de conscience :

Dans une petite école en bois, quelque chose a mis dans la tête des garçons et des filles d'acheter de magnifiques cartes de visite - dix cents le paquet - et de les échanger. L'échange était joyeux, jusqu'à ce qu'une fille, une grande nouvelle venue, refuse ma carte, - la refuse péremptoirement, d’un coup. C'est alors que j'ai compris, avec une certaine soudaineté, que j'étais différent des autres, ou que je leur ressemblais peut-être par le cœur, la vie et le désir, mais qu'un vaste voile me séparait de leur monde. Par la suite, je n'avais aucun désir de déchirer ce voile, de m'y glisser ; je méprisais tout ce qui se trouvait au-delà, et je vivais au-dessus dans une région de ciel bleu et de grandes ombres errantes. Ce ciel était plus bleu quand je pouvais battre mes camarades à l'heure des examens, ou les battre à la course à pied, ou même battre leurs têtes filandreuses.

En grandissant et en prenant note des "opportunités éblouissantes" offertes aux Blancs, Du Bois a décidé qu'il leur "arracherait" certains de ces prix. La compétitivité innée qu'il possédait était aiguisée et dirigée par l'expérience d'être traité comme différent et, parfois, comme inférieur.