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19/11/2021

RAJAA NATOUR
Le problème avec les « histoires palestiniennes » sur Netflix

Rajaa Natour, Haaretz, 17/11/2021

Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

                Photo Bar Gordon

Rajaa Natour est une journaliste, poètesse et défenseuse des droits humains palestinienne née dans le village de Qalansawe, dans le Triangle sud de l'actuel District central israélien (Samarie). Elle est titulaire d'une maîtrise en sciences politiques obtenue à l'université de Bradford, au Royaume-Uni. Elle travaille actuellement comme correspondante étrangère aux Pays-Bas pour le quotidien Haaretz. @RajaaNatour

La collection de films que Netflix exhibe fièrement n'a rien de réjouissant : ils se concentrent tous sur la victimisation et l'occupation, au lieu d'oser affronter les problèmes internes des Palestiniens.

Netflix a lancé le 14 octobre la collection "Palestinian Stories", qui comprendra 32 films réalisés par des Palestinien·nes ou racontant des histoires palestiniennes, ce qui a déclenché la colère de divers groupes sionistes opposés au mouvement BDS de boycott d'Israël [NdT]

 

Cet article ne contient ni recommandations de visionnage ni pitié. Netflix a récemment lancé une collection de films palestiniens intitulée "Histoires palestiniennes". Rien ne justifie, ni sur le plan artistique ni sur le plan politique, la frénésie médiatique arabo-palestinienne qui a accompagné sa sortie.


Sur le plan politique,
le lancement ne signale pas nécessairement un changement d'attitude du populaire service de streaming à l'égard des Arabes et des musulmans, dont les représentations sur Netflix sont encore effroyablement stéréotypées. La démarche n'est pas non plus courageuse ni "audacieuse", comme l'a affirmé Ameen Nayfeh, un cinéaste palestinien vivant et travaillant à Ramallah, dans une interview accordée à CNN.

En tant qu'entreprise capitaliste, Netflix a apparemment compris - en particulier après les récents événements survenus dans le quartier de Sheikh Jarrah à Jérusalem -Est et dans des villes mixtes en Israël - que le récit palestinien gagne en popularité au niveau international et devient "sexy". En conséquence, elle a traduit cela en une brillante opération commerciale. En termes de réalisation, il n'y a là rien de nouveau sous le soleil, ni dans la manière dont le cinéma palestinien raconte le récit national, ni en termes de contenu.

 

Une scène de "Giraffada". Crédit : Pyramide International / Netflix

Avant d'aller plus loin, il est important de savoir quel type de films a été sélectionné, quels cinéastes palestiniens ont été honorés par leur inclusion, et quand chaque film est sorti en salle - car ces questions sont essentielles à la discussion.

GIDEON LEVY
Ce que l'armée israélienne fait (ou ne fait pas) aux soldats qui tirent sur des Palestiniens

Gideon Levy et Alex Levac (photos), Haaretz, 18/11/2021
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Dans 18 affaires de fusillade sur lesquelles l'armée israélienne a enquêté, aucun tireur n'a été traduit en justice.

De gauche à droite : Ezedine al-Batash ; Fehmiye Hrub ; Fadi Washaha ; funérailles de Muhammad Khabisa ; le père de Khabisa tient sa petite-fille dans ses bras. Photos : Nasser Nasser / AP, avec l'aimable autorisation de la famille Hrub, ISSAM RIMAWI / Anadolu Agency via AFP, Alex Levac

 

Il y a deux ans, le 11 novembre 2019, Omar Badawi, 22 ans, est sorti de sa maison dans le camp de réfugiés d'Al-Arroub, dans le sud de la Cisjordanie. Il voulait éteindre un petit feu à l'extérieur, qui avait été allumé par un cocktail Molotov que des adolescents avaient lancé sur des soldats qui avaient envahi le camp, et qui avait manqué sa cible. Badawi est sorti avec une serviette, pour éteindre les flammes qui léchaient le mur de sa maison. Ce fut l'erreur de sa vie. Dès qu'il est sorti, des soldats déployés dans une ruelle voisine ont tiré et l'ont tué. Peut-être pensaient-ils que la serviette représentait une menace mortelle ; après tout, ils pensaient que cela justifiait un tir mortel sur un civil innocent. La séquence des événements - la sortie de Badawi de la maison, la serviette, la fusillade - a été filmée par des journalistes présents sur les lieux. C'est un spectacle sinistre, mais sans équivoque dans ce qu'il montre.

Comme le veut la coutume, les Forces de défense israéliennes ont promis de lancer une enquête, à l'issue de laquelle "les conclusions seront transmises à l'avocat général des armées". C'était il y a deux ans. Il y a un an, à l'occasion de l'anniversaire de la fusillade, Haaretz a demandé à l'unité du porte-parole des FDI où en était l'enquête sur la mort de Badawi. Elle n'est pas encore terminée, m'ont-ils répondu. Une autre année a passé, et cette semaine, l'unité du porte-parole des FDI a communiqué les informations suivantes à Haaretz : « L'un des combattants qui assurait la couverture des troupes a repéré un Palestinien dans la ruelle qui tenait un chiffon blanc, que le combattant a identifié comme faisant partie d'un cocktail Molotov qui n'avait pas encore été allumé, et a tiré sur lui. Le Palestinien a succombé à ses blessures. À la suite de l'incident, une enquête de la police militaire a été lancée, et après examen de ses conclusions, il a été constaté que les preuves recueillies ne justifient pas d'engager des poursuites judiciaires ».

Un jeune homme désarmé qui ne met en danger la vie de personne sort de chez lui, un soldat imagine que la serviette qu'il tient servira à fabriquer un cocktail Molotov et décide d'exécuter sur-le-champ l'individu innocent. Rien dans le comportement du bourreau n'a éveillé les soupçons de l'armée quant à la possibilité qu'un délit quelconque ait été commis - ni homicide involontaire, ni même mort par négligence. Tout dans le comportement du soldat était, aux yeux de l'armée, impeccable, standard, peut-être même louable, et la messe était dite. La facilité intolérable avec laquelle la vie d'un Palestinien a été prise ne valait même pas une réprimande aux yeux de cette armée si morale.

Que tous les soldats voient et sachent, afin qu'ils n'hésitent pas à tirer sur des Palestiniens armés de serviettes.

LUIS CASADO
Je persiste et signe : l’élection présidentiellle au Chili n’est qu’une pantalonnade mégagalactique

 Luis Casado (bio), 19/11/2021
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Une élection présidentielle a lieu au Chili le dimanche 21 novembre. Plus d'une fois, Luis Casado a rappelé ce refrain de Léo Ferré : "Ils ont voté... Et puis après ?" Le thème est récurrent : quel est l'enjeu des prochaines élections ? Les choses étant ce qu’elles sont, pas grand-chose...

Il y a quelques mois, j'affirmais que le fichu "accord" concocté entre tous les partis du système ["Accord pour la paix et la nouvelle Constitution" du 15/11/2019, NdT] n'avait d'autre objectif que d'arrêter et de désarmer le mouvement insurrectionnel né le 18 octobre 2019. Il est clair que le référendum puis la Convention constitutionnelle n'étaient, à l'origine, qu'une tentative de faire traîner les choses en longueur afin de maintenir le "modèle" économico-politique autant que possible intact.

On connait la suite : tout ne s'est pas déroulé comme prévu et la bagarre continue pour consolider l'institutionnalité fragile et chancelante. La Convention constitutionnelle fait peu à peu partie du paysage et, pour autant que je sache, l'article 1er  de l'insaisissable nouvelle Constitution reste dans les limbes.

La politique, comme on dit en Europe, est devenue gazeuse.

Nous sommes confrontés ici - une fois de plus - à la question de savoir si les mêmes causes produisent les mêmes effets. Ce qui est certain, c'est que des phénomènes similaires se produisent dans différentes parties du monde, et que le Chili non seulement ne fait pas exception, mais sert également d'expérience de laboratoire de référence.

L'imposition d'un libéralisme ultramontain à partir des années 1980 a eu, entre autres, pour conséquence d'atomiser la société, de la désintégrer, comme une sorte d'accrétion inversée qui, au lieu de former une planète, la dissout en corpuscules élémentaires, en poussière interstellaire.

Les structures sociales - syndicats, partis politiques, associations, etc. - se sont affaiblies, ont flétri jusqu'à disparaître, ou ont subsisté comme caricature de ce qu'elles étaient. Si on lui demandait de le faire, la sociologie aurait du mal à définir même les classes sociales, qui, s'étant désintégrées, ne ressemblent plus à ce qu'elles étaient autrefois.

LUIS CASADO
Persisto y firmo: la elección presidencial chilena no es sino una megagaláctica payasada

 Luis Casado (bio), 19/11/2021

Más de una vez Luis Casado recordó esos versos de Leo Ferré: "Votaron... ¿Y ahora qué?" El tema es recurrente. ¿De qué va la próxima elección? ¿Qué está en juego? No mucho... visto lo que hemos visto.

Hace algunos meses afirmé que el dichoso “Acuerdo” cocinero no tenía otro objetivo que detener y desarmar el movimiento insurreccional nacido el 18 de octubre de 2019. Claramente, el plebiscito y luego la Convención Constitucional no fueron, en su origen, sino un intento de darle largas al asunto para mantener, hasta donde fuese posible, incólume el ‘modelo’ económico-político.

Lo sucedido después es conocido: no todo salió a pedir de bocas y la pugna por consolidar la tambaleante y delicuescente institucionalidad sigue ahí. Poco a poco la Convención Constitucional empieza a formar parte del paisaje y, hasta donde sé, el Artículo 1º de la tan esquiva nueva Constitución sigue en el limbo.

La política, como dicen en Europa, se ha gasificado.

Henos aquí –una vez más– frente a la cuestión de saber si las mismas causas producen los mismos efectos. Lo cierto es que surgen fenómenos similares en diversos puntos del globo y Chile no solo no es una excepción, sino que funge de señero experimento de laboratorio.

La imposición de un liberalismo ultramontano a partir de los años 1980 tuvo, entre otras, la consecuencia de atomizar la sociedad, su desagregación, como una suerte de acreción al revés que en vez de formar un planeta lo disuelve en corpúsculos elementales, en polvo interestelar.


18/11/2021

GERMAN FOREIGN POLICY
L’UErope si “humaniste” emprisonne des personnes qui ont fait acte d’humanité

German Foreign Policy, 18/11/2021. Original : Die Humanität der EU
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

L'aide aux réfugiés est passible de lourdes sanctions dans l'UE. En revanche, ceux qui abandonnent des réfugiés aux frontières extérieures de l'UE par de refoulements illégaux sur des îles inhabitées restent impunis.

Signez la pétition au ministre grec de la Justice

ATHENES/BERLIN (GFP) - L'aide apportée aux réfugiés pour leur sauver la vie est menacée d'un quart de siècle de prison dans l'UE. Aujourd'hui, jeudi, s'ouvre sur l'île grecque de Lesbos le procès de 24 personnes [voir note A ci-dessous] qui ont aidé des réfugiés et qui sont accusées, entre autres, de "trafic d'êtres humains" et de "participation à une organisation criminelle" en raison de leur activité d'aide. La peine encourue : jusqu'à 25 ans de prison. Il ne s'agit nullement d'un cas isolé : Amnesty International a déjà documenté l'année dernière que dans de nombreux pays européens, des centaines de personnes sont probablement poursuivies parce qu'elles aident des réfugiés. En Allemagne, un pasteur a récemment été condamné une peine avec sursis pour avoir accordé l'asile ecclésiastique à un Iranien menacé d'expulsion. Dans le même temps, les gardes-frontières qui effectuent des refoulements contraires au droit international aux frontières extérieures de l'UE - pas seulement en Pologne et en Lituanie, mais aussi en Grèce et dans divers autres pays - restent impunis. Lors des refoulements depuis la Grèce par exemple, des réfugiés sont régulièrement abandonnés sur des îles inhabitées ou dans des canots pneumatiques sans moteur.

Poussés dans la rivière frontalière

Les refoulements de Grèce vers la Turquie, contraires au droit international, ont lieu régulièrement depuis des années. En 2014 déjà, l'organisation de réfugiés Pro Asyl avait publié un rapport détaillé dans lequel elle documentait les refoulements à la frontière terrestre et maritime entre les deux États. Elle estimait alors le nombre de réfugiés concernés à 2.000[1]. Amnesty International a récemment mené une enquête approfondie sur les refoulements à la frontière terrestre, qui est définie sur de longues distances par le fleuve Evros. Selon celle-ci, de nombreux cas ont pu être attestés rien qu'entre juin et décembre 2020, touchant environ 1 000 personnes selon les estimations de l'organisation. Les gardes-frontières grecs, mais aussi des personnes non identifiables habillées en civil, ont maltraité les réfugiés en leur donnant des coups de pied, de poing et de bâton ; dans certains cas, leur action doit même être classée comme torture, rapporte Amnesty[2]. Au moins un réfugié qui ne savait pas nager a été poussé dans la rivière frontalière et a dérivé en aval ; on ignore s'il a survécu. Même des demandeurs d'asile officiellement enregistrés ont été expulsés, emmenés à la frontière depuis des endroits distants de 700 kilomètres, dépouillés de leurs papiers et contraints de traverser la rivière frontalière.

Abandonnés sur un canot pneumatique

Les refoulements sont également documentés depuis un certain temps à la frontière maritime gréco-turque, parfois même par l'autorité frontalière de l'UE Frontex. Ainsi, l'année dernière déjà, des agents de Frontex ont enregistré la manière dont les garde- côtes grecs ont pris en charge, dans la nuit du 18 au 19 avril 2020, une trentaine de réfugiés sur un canot pneumatique au large de Lesbos, avant de les transférer d'abord sur un navire des garde-côtes, puis sur un autre canot pneumatique sans moteur - et de remorquer ce dernier dans les eaux turques, où les réfugiés ont fini par dériver en mer, impuissants, jusqu'à ce que les garde-côtes turcs les recueillent. Il arrive aussi que des agents de Frontex soient eux-mêmes impliqués dans des opérations de refoulement (german-foreign-policy.com [3]). Ce n'est que récemment que la plus grande tentative de refoulement en violation du droit international a été documentée. Les garde-côtes grecs ont intercepté au sud de la Crète - en vue de la côte - un bateau en détresse avec 328 réfugiés, mais ne l'ont pas remorqué sur l'île grecque de la Méditerranée, mais en direction de la Turquie. La tentative d'inciter les garde-côtes turcs à prendre en charge le navire a toutefois échoué ; les réfugiés ont donc été emmenés dans un camp entouré de barbelés sur l'île grecque de Kos[4].

GIDEON LEVY
L'arrestation d'un couple israélien en Turquie jette une lumière crue sur l'hypocrisie régnant en Israël

Gideon Levy, Haaretz, 18/11/2021
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

On a parfois l'impression que l'hypocrisie et les deux poids deux mesures sont sans limites, que les Israéliens battent tous els records d’inconscience et que les médias israéliens peuvent obscurcir et nier la réalité et laver le cerveau du public à leur guise. Il est vrai que le chameau ne voit jamais sa bosse, mais on peut supposer qu'il sait au moins qu'il en a une. Israël, en revanche, n'est pas conscient de sa propre bosse.



Mordi (à droite) et Natali (à gauche) Oknin [au premier plan] dans l'avion qui les ramène d'Istanbul avec des représentants du ministère des Affaires étrangères, le 18 novembre 2021. Photo Ministère israélien des Affaires étrangères. Voir les rafales de messages dans toutes les langues possibles  sur le retour des héros ici

Un couple de touristes israéliens, apparemment innocents, est arrêté en Turquie [ils s'étaient pris en selfies avec le palais présidentiel en arrière-plan, NdT]. Les soupçons sont lourds et l'atmosphère est chargée, après que des rapports ont fait état de la découverte de 15 agents du Mossad en Turquie. En outre, la Turquie n'est pas un pays modèle en matière d'État de droit.

Plusieurs jours après son arrestation, le couple parvient à rencontrer son avocat. Le consul israélien leur apporte des vêtements et de la nourriture. Ils sont à peine interrogés, certainement pas battus ou torturés, et les conditions de leur détention sont apparemment raisonnables. Pour l'instant, il s'agit d'une histoire triste et peut-être kafkaïenne de fausse arrestation jusqu'à preuve du contraire, une histoire qui, on l'espère, se terminera bien.

Sous la houlette cynique des médias - cette entreprise nationale qui trafique les émotions et enflamme les passions -, Israël est anxieux. Il ne faudra pas longtemps pour que toutes les fenêtres du pays soient ornées d'un ruban jaune en faveur de la libération de nos Natalie et Mordi Oknin.

Ils font l'objet de gros titres, de reportages spéciaux et de nouvelles de dernière minute livrés par des envoyés spéciaux immédiatement dépêchés à    Istanbul. Et tout le monde sait que c'est la faute à Erdoğan et à quel point il est cruel. Il est parfois émouvant d'être témoin de l'inquiétude suscitée par un seul couple anonyme. Mais parfois c'est rebutant par sa folle exagération, et c'est toujours détaché de la réalité.

17/11/2021

RAMZY BAROUD
El Pueblo contra la COP26: Es hora ya de que políticos y multimillonarios escuchen

Ramzy Baroud, Common Dreams, 16/11/2021
Traducido del inglés por
Sinfo Fernández, Tlaxcala


Futuro verde, por Keyvan Varesi, Irán

De todos los discursos y grandilocuencias políticas de la Conferencia de las Naciones Unidas sobre el Cambio Climático de 2021 en Glasgow (COP26), las palabras del presidente mexicano, Andrés Manuel López Obrador [desde México, ya que no fue a Glasgow, dejando al canciller Marcelo Ebrard representar el país, NdE de Tlaxcala] fueron las más profundas y las menos hipócritas.


López Obrador
despotricó contra los “tecnócratas y neoliberales”, los dirigentes mundiales que tienen en sus manos el futuro de la humanidad. Esto iba en referencia directa a los líderes de los países poderosos que “aumentan su producción de combustibles, al mismo tiempo que celebran cumbres para la protección del medio ambiente” y llegan a Glasgow en aviones privados.

En efecto, la hipocresía sigue definiendo lo que se supone que es una lucha global colectiva contra el cambio climático y sus devastadoras y a menudo mortales consecuencias.

El consumo excesivo, la desigualdad y el capitalismo descontrolado no fueron las palabras clave que definieron la COP26. Fueron en gran medida ecologistas “radicales” y “de izquierdas” quienes hicieron esas alegaciones fuera de las salas de la conferencia. Señalar lo evidente se ha convertido, lamentablemente, en un acto radical.

Dentro de los elegantes salones de la cumbre, la política fue la de siempre, aunque disimulada, de preocupación virtuosa por el destino de toda la humanidad.

SHEILA YASMIN MARIKAR
Si vous vendez du « Oaxaca en bouteille », qu'advient-il du Oaxaca ?
Et les Gringos découvrirent le mezcal

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Sheila Yasmin Marikar, The New York Times, 6/11/2021
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Sheila Yasmin Marikar est une journaliste usaméricaine indépendante vivant à Los Angeles qui écrit notamment pour The New York Times et The New Yorker. Son premier roman, The Goddess Effect, est sur le point de paraître. Publications. @SheilaYM

Le mezcal connaît une popularité croissante loin des champs d'agave [maguey] du Mexique.

 

Xagaa, Mexique. Les investisseurs internationaux ont commencé à s'intéresser au mezcal, fabriqué à partir d'agave fumé. Photo : Alejandro Cegarra pour The New York Times

« Que personne n'ose commander une margarita avec l'un d'eux, ou je serai très en colère ».

Fausto Zapata, directeur général et cofondateur du mezcal El Silencio, surplombe une table de 13 mètres de long dans le luxueux complexe hôtelier de son entreprise situé à l'extérieur de la ville d'Oaxaca, dans les champs d'agaves du sud-ouest du Mexique. Sous lui, sept bouteilles de mezcals en édition limitée, chacune accompagnée de notes de dégustation imprimées en relief sur du papier cartonné noir épais. Il verse un dé à coudre de tobalá [variété d’agave forestier de montagne, NdT] à 150 dollars [=132€] la bouteille dans cinq jicaras en argent, de minuscules bols qui sont les récipients traditionnels pour siroter du mezcal.

« Prenez une gorgée, laissez-la dans votre bouche pendant 10 à 12 secondes, laissez vos papilles gustatives s'exposer », a-t-il dit. La deuxième gorgée devait être consommée en silence - à l'exception de la guitare mélancolique diffusée par des haut-parleurs surround - pour « se perdre dans les saveurs ».

« Maintenant, passez à la prochaine bouchée », dit-il, en montrant une rangée de gummies [bonbons gélifiés, NdT] monochromes saupoudrés de paillettes, des confections qui auraient pu voir le jour si Willy Wonka [héros du roman et du film Charlie et la chocolaterie, NdT] s'était aventuré dans des menus de dégustation à trois chiffres. Il explique que certaines de ces friandises sont faites à partir de mole, fait une allusion à l'histoire du mole ("C'est une belle histoire") et saisit une autre bouteille par le goulot : « Avant que j'oublie - vous devez essayer la magie noire ».

Un liquide pourpre foncé a coulé, laissant des bouches bées. "Tout est naturel", a dit M. Zapata, "tout est à base de plantes".

"Qu'est-ce qui lui donne sa couleur ?" a demandé la femme à côté de moi. "Secret professionnel", a dit Vicente Cisneros, le co-fondateur d'El Silencio. Assis en face de Zapata, il porte des lunettes de soleil noires et un chapeau avec le logo de l'entreprise. "Tout ce que nous faisons est copié en deux secondes", ajoute Cisneros en haussant les épaules, "mais c'est pour cela que nous innovons sans cesse".

Une légende raconte qu'il y a plusieurs centaines d'années, dans le Mexique précolombien, un éclair a frappé un agave et libéré le jus que nous appelons aujourd'hui mezcal. Mais, à la décharge des consommateurs soucieux de leur santé, des fondateurs de start-up en quête de valorisation, de George Clooney ou de tout ce qui précède : Le moment international du mezcal est arrivé.

La tradition ne s'achète pas

 

Le mezcal El Silencio à Casa Silencio, une station touristique à l'extérieur de la ville d'Oaxaca. Les USAméricains consomment de plus en plus de ce spiritueux. Photo The New York Times

AMIRA ABO EL-FETOUH
Israel se ha convertido en la puerta de entrada para los gobernantes del mundo árabe

Dra. Amira Abo el-Fetouh, Middle East Monitor, 15/11/2021
Traducido del inglés por
Sinfo Fernández, Tlaxcala
 

La Dra. Amira Abo el-Fetouh es una odontóloga y escritora egipcia; centra sus trabajos en cuestiones políticas y literarias. @amiraaboelfetou

 

El pueblo árabe está viviendo su momento peor y más oscuro, experimentando un nivel de humillación y desgracia sin precedentes. Este pueblo nunca se ha acercado a sus enemigos pidiendo perdón y presentándose como leal a los opresores; tampoco ha buscado normalizar las relaciones con los asesinos que derraman su sangre. ¿Qué ha pasado con los herederos de la mejor Ummah creada para la humanidad?


“No a la normalización” [لا للتطبيع La laltatbiya’]: grafiti de manos con mangas coloreadas con las banderas de Emiratos Árabes Unidos y Baréin estrechando otra mano con una manga con la bandera israelí, Cisjordania, 4 de octubre de 2020
[Foto: Hazem Bader/AFP vía Getty Images]

 

Lo que ha sucedido es que los ocupantes coloniales extranjeros nombraron gobernantes para que actuaran como agentes suyos, que se volvieron después leales a los ocupantes en lugar de a su propio pueblo y a la Ummah. Han torturado a su pueblo, lo han humillado, lo han oprimido y le han impuesto el fascismo. Han embrutecido a su pueblo para complacer a los extranjeros, y así lo han debilitado y sometido al miedo y la obediencia. No han podido exigir su libertad e independencia, por lo que la opresión de estos agentes -etiquetados como presidentes o reyes- incluye la entrega de riquezas materiales para que no derroquen a sus gobernantes, incluso mientras los reprimen.


Los colonialistas estaban tranquilos sobre su propiedad, que abandonaron por voluntad propia y la entregaron a manos seguras; manos que traicionan su religión, el arabismo y el pueblo. Ahora, los que quedan al mando y anhelan el poder en su país saben que la puerta por la que deben pasar es Israel, el Estado de ocupación abiertamente colonial en Palestina.


Los agentes de este ocupante particular en la región son los líderes árabes, que se han apresurado a normalizar las relaciones para obtener la protección del Estado colonial de colonos contra su propio pueblo. Resulta irónico que Israel, que ansía la normalización por parte de los países árabes, tenga ahora mucho donde elegir y pueda establecer condiciones para la normalización, incluyendo un metafórico certificado de buena conducta para los potenciales normalizadores.

15/11/2021

Salman Rafi Sheikh
Los afganos, peones hambrientos en los grandes juegos de poder

Salman Rafi Sheikh, Asia Times, 15/11/2021
Traducido del inglés por
Sinfo Fernández, Tlaxcala
 

Salman Rafi Sheikh es un periodista independiente pakistaní. Nació en Kasur, pequeña ciudad de la región del Punyab, graduándose en ciencias políticas en la universidad Quaid-i-Azam de Islamabad. Cursó el doctorado en el departamento de Política y Estudios Internacionales de la Universidad SOAS de Londres. Centra sus investigaciones en las cuestiones de política de identidad y etnonacionalismo en los Estados poscoloniales, sobre todo en Pakistán. Autor de
The Genesis of Baloch Nationalism: Politics and Ethnicity in Pakistan, 1947-1977.

Se retiene la ayuda como forma de ejercer presión geopolítica sobre los talibanes, pero el grupo militante declara que el hambre es el precio de expulsar a los invasores occidentales.

 

Afganistán se tambalea hacia la hambruna bajo el régimen talibán (Foto: Facebook)

Mientras la hambruna se cierne sobre Afganistán, las potencias externas parecen estar sopesando opciones para promover sus propios intereses, tanto frente a los talibanes como frente a sus rivales regionales y extrarregionales.


Desde su llegada al poder en agosto, los talibanes no han logrado contentar a las potencias externas -incluidos USA, China y Rusia- respecto a la ruptura de todos sus vínculos con Al Qaida, el Movimiento Islámico del Turquestán Oriental (ETIM, por sus siglas en inglés) y otros grupos militantes y terroristas.


La retirada de USA también cerró la entrada de ayuda extranjera, dejando la situación económica del país con problemas de liquidez y pendiendo de un hilo. La ONU predice que el país se verá afectado por una de las peores crisis humanitarias de su historia en el próximo invierno.


Mientras que unos 23 millones de afganos, en un país de 38 millones de habitantes, se enfrentan al hambre aguda, 8,7 millones se encuentran en estado de emergencia, la segunda categoría más alta en la jerarquía de calamidad del Programa Mundial de Alimentos (PMA) de la ONU. Esta última cifra es superior a los 3 millones del año pasado.


Con los precios del combustible y los alimentos ya por las nubes, la ONU dice que Afganistán necesita casi 7.000 millones de dólares para evitar una hambruna total.


Las múltiples sequías se han combinado con el colapso económico a la hora de provocar la crisis. Pero su resolución efectiva y oportuna está estrechamente ligada a las consideraciones e intereses geopolíticos específicos y mutuamente conflictivos de los actores relevantes.

AMIRA HASS
L'occupation israélienne ne nuit pas seulement aux Palestiniens, mais aussi à la planète

Amira Hass, Haaretz, 7/11/2021
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Des constructions inutiles, un double réseau routier, des trajets allongés par les postes de contrôle et l'asphalte au détriment des espaces ouverts : la politique d'Israël en Cisjordanie et à Gaza a un prix écologique.

Des routes en construction relient les résidents de la colonie de Gush Etzion, en Cisjordanie, à Jérusalem, l'année dernière. Photo : Ohad Zwigenberg

Le pollueur n° 1 dans les territoires palestiniens occupés est le contrôle même qu'Israël exerce sur la terre et les colonies. Ce n'est pas une citation textuelle, mais c'est l'esprit de ce que le Premier ministre palestinien Mohammad Shtayyeh a déclaré lors du sommet environnemental COP26 à Glasgow la semaine dernière.

Sa présence a à peine été mentionnée dans les médias mondiaux, et encore moins dans les médias israéliens, ce qui démontre une fois de plus à quel point la question palestinienne est devenue secondaire dans l'agenda mondial. Mais cela n'enlève rien au préjudice causé à l'environnement.

De nombreux articles et études sur les conditions environnementales dans la bande de Gaza et en Cisjordanie établissent un lien avec la politique israélienne. Il s'agit notamment d'un document détaillé de l'ONU datant de 2020, de rapports de l'organisation juridique palestinienne Al-Haq au fil des ans, et d'un article publié par le groupe de réflexion pan-palestinien Al-Shabaka en 2019 ("Climate Change, the Occupation and a Vulnerable Palestine").

Pourtant, il est difficile de quantifier la contribution totale au réchauffement climatique des actions du gouvernement israélien et des civils dans ces territoires conquis en 1967.

 

Un soldat israélien patrouille sur la route 60 de Jérusalem en Cisjordanie. Photo : Ohad Zwigenberg 

Le rapport du contrôleur d'État sur l'incapacité d'Israël à réduire les émissions de gaz à effet de serre ne mentionne même pas les territoires. Il n'aborde pas non plus la projection effrayante faite par l'ONU en 2012, selon laquelle la bande de Gaza deviendrait inhabitable d'ici 2020 si Israël ne change pas fondamentalement sa politique envers cette enclave. Près de deux ans se sont écoulés depuis la "date limite" donnée par l'ONU, et rien de substantiel n'a changé. L'ONU a dû sous-estimer l'énorme capacité de résilience des Gazaouis.