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21/04/2022

ANTONIO MAZZEO
ITALIE-ÉGYPTE : Enrico Letta et le PD découvrent qu’Al Sissi est un dictateur (mieux vaut tard que jamais)

Antonio Mazzeo , Pagine Esteri, 20/4/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

C’est le mantra du jour : il faut diversifier les origines et les sources d'approvisionnement en énergie afin de ne pas avoir à dépendre de l'ours russe après l'agression brutale contre l'Ukraine. Ainsi, les responsables gouvernementaux et les dirigeants d'ENI, la société géante détenue à 30% par l'État italien, intensifient leurs voyages et leurs contacts dans les principaux pays producteurs d'hydrocarbures, en Afrique et au Moyen-Orient. La nouvelle d'un accord sur le gaz avec l'Égypte du dictateur Al Sissi a provoqué quelques crampes d'estomac parmi les forces politiques de centre-gauche, presque en même temps que l'énième arrêt de la procédure pénale contre les responsables présumés de la mort du jeune chercheur Giulio Regeni, en raison du refus des autorités du Caire de coopérer avec les juges italiens. Le secrétaire du Parti Démocrate, Enrico Letta, a exprimé « de nombreux doutes » quant aux futures livraisons de gaz égyptien à ENI, car « l'affaire Regeni est un symbole de la nécessité de défendre les droits de l'homme et de faire justice » et « notre gouvernement doit être beaucoup plus fort et exigeant envers les Égyptiens ». (1)

 Letta semble n'avoir découvert qu'aujourd'hui les activités de la holding énergétique à l'ombre des pyramides. Un coup d'œil aux bilans et aux communiqués de presse d'ENI aurait suffi pour vérifier que celui d'aujourd'hui n'est qu'un des innombrables contrats signés dans le pays d'Afrique du Nord après le prétendu refroidissement des relations diplomatiques, économiques et militaires entre Rome et Le Caire dû à la tromperie égyptienne dans l'enquête sur le meurtre de Giulio Regeni. Le secrétaire du Parti démocrate semble également avoir manqué les fréquentes visites en Égypte du puissant PDG Claudio Descalzi et des dirigeants d'ENI, dont certaines se sont terminées par des tête-à-tête fraternels avec le président Al-Sissi. En réalité, plutôt que de diversifier, le gouvernement Draghi semble vouloir augmenter le volume des importations de gaz et de pétrole en provenance de ses partenaires stratégiques consolidés, l'Égypte en tête. Quant à la méchante Russie, comme nous le verrons, au-delà des récits main stream, la "nouvelle" campagne d'ENI en territoire égyptien repropose un certain pragmatisme et une certaine hypocrisie du modèle italien  de politique industrielle.

Le dernier acte de l’Egyptian connection a eu lieu au Caire le 13 avril, lorsque le directeur général d'ENI, Guido Brusco, et le président d'EGAS, la holding gazière publique égyptienne, ont signé un accord-cadre visant à "maximiser" les exportations de GNL (gaz naturel liquéfié). « Cet accord vise à promouvoir l'exportation de gaz égyptien vers l'Europe, et en particulier vers l'Italie, dans le cadre de la transition vers une économie à faible émission de carbone », rapporte la note du bureau de presse d'ENI. « Les parties ont convenu d'accroître la valeur des réserves de gaz égyptiennes en augmentant les activités gérées conjointement. ENI optimisera également les campagnes d'exploration dans les blocs existants et les zones nouvellement acquises dans les régions du delta du Nil, de la Méditerranée orientale et du désert occidental ». Le groupe italien vise à s'approvisionner en GNL pour un total de trois milliards de mètres cubes d'ici à la fin de 2022. (2)

Le même jour, le 13 avril, ENI a annoncé la découverte de nouveaux champs de pétrole et de gaz dans la concession de Meleiha, dans le désert occidental, pour environ 8 500 barils/jour d'équivalent pétrole. Plus précisément, les hydrocarbures ont été identifiés dans trois puits (Nada, Meleiha SE et Deep Emry) dans les formations d'Alam El Bueib, Khatatba et Matrouh. (3)

D'autres découvertes importantes de pétrole et de gaz dans le désert ont été officialisées le 26 octobre 2021, toujours à Meleiha (puits Jasmine dans les formations de Khatatba et d'Alam El Bueib) et dans la concession " sœur " de South West Meleiha (un puits dans la localisation de Bahariya), à environ 130 kilomètres au nord de l'oasis de Siwa. Globalement, les ressources de ces trois découvertes permettraient de fournir 6 300 barils de pétrole léger et 200 000 mètres cubes de gaz associé par jour.

Dans la concession South West Meleiha, d'une superficie de 3 013 km², ENI détient une participation de 100% en tant que groupe entrepreneur par l'intermédiaire de sa filiale IEOC (International Egyptian Oil Company). Les hydrocarbures extraits sont ensuite transportés et traités dans l'usine de Melehia de l'Agiba Petroleum Company, une autre société détenue à parts égales par ENI-IEOC et la compagnie pétrolière d'État égyptienne EGPC (Egyptian General Petroleum Corporation). Dans la concession de Meleiha, ENI - toujours par le biais de l'IEOC - détient une participation de 76 %, tandis que les 24 restants sont entre les mains de la société privée russe Lukoil. « IEOC et Lukoil constituent le groupe entrepreneur de la concession à laquelle participe l'Egyptian General Petroleum Corporation au nom du gouvernement égyptien », précise la holding italienne. (4)

GIDEON LEVY
Tous les Israéliens sont complices de l’occupation

Gideon Levy, Haaretz, 21/4/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

NdT- Le mardi 19 avril, des colons juifs emmenés par leurs députés du parti Sionisme religieux, ont effectué une « marche de Pessah » vers Homesh, le lieu emblématique des colons juifs en Cisjordanie. Avec 3 autres colonies (Ganim, Kadim, Sa-Nur), Homesh, située sur les terres palestiniennes du village de Burqa, au nord de Naplouse, a été évacuée et démantelée en 2005 dans le cadre du « Désengagement de Gaza ». Depuis lors, une série de tentatives de réinstallation de colons ont eu lieu, dont il reste aujourd’hui une yeshiva (école religieuse) et un « avant-poste ». J’ai respecté l’utilisation du terme « occupation » [כִּיבּוּשׁ, kibush] par l’auteur, désignant dans le langage courant israélien israélien l’occupation depuis 1967 de Jérusalem-Est, la Cisjordanie, Gaza et le Golan syrien, avec un sens implicite : que le territoire appelé Israël (la Palestine de 1948) ne serait pas sous occupation.-FG

 Nous tous, chaque Israélien, avons défilé à Homesh l’autre jour. Chacun d’entre nous, chaque Israélien, a participé à la parade du drapeau à Jérusalem mercredi. Nous tous, chaque Israélien, sommes des colons. Il n’y a pas d’autre façon de décrire la réalité. Quiconque pense qu’il ne s’agit que d’une petite minorité violente de colons avec laquelle la plupart des gens n’ont aucun lien, quiconque pense qu’il s’agit d’une partie éloignée de la terre, d’une arrière-cour sombre qui n’a aucun lien avec la vitrine, se ment complètement à lui-même.

Des Israéliens participant à la marche sur Homesh regardent les villages palestiniens voisins. Photo : Amir Levy

Comme il est agréablement faux de penser que ça ne peut pas être nous, que c’est eux ; comme il est agréablement faux de penser que nous, les éclairés, n’avons aucun lien avec cela, que le gouvernement ne fait que céder à leur folie.

Dans toute extorsion, il y a l’extorqueur et l’extorqué. Ce n’est pas nous, ce sont ces autres personnes avec les grandes calottes et les longues papillotes, avec les femmes en foulard et les écoles religieuses pour filles. Qu’est-ce que Homesh a à voir avec nous ? Ou le Mont du Temple ? Il est vrai que la plupart des Israéliens n’ont jamais mis les pieds dans l’un ou l’autre de ces endroits, et que beaucoup n’ont probablement aucune idée de l’endroit où se trouve Homesh, mais la vérité est que nous sommes tous là. Nous portons tous la responsabilité.

Chaque drapeau provocateur de Homesh, et tous ceux qui sont brandis sur le Mont du Temple, portent nos noms à tous. On ne peut pas s’asseoir à Tel Aviv en sirotant un café au lait de soja, en gloussant et en se plaignant : « Qu’est-ce qui va se passer avec ces colons ? Ils ruinent ‘notre’ pays ».  On ne peut pas non plus siéger dans un gouvernement qui supervise tout cela et dire que c’est un gouvernement de changement. Si quelqu’un a encore besoin de la preuve qu’il n’y a aucune différence entre ce gouvernement et ses prédécesseurs, il suffit de regarder Homesh.

Benny Gantz aurait dû fermer Homesh. Omer Bar-Lev aurait dû disperser les drapeaux. Yair Lapid est aussi monté à Homesh. Nitzan Horowitz a également participé à la marche des drapeaux et Merav Michaeli a également frappé des vieillards avec des bâtons sur la place de la mosquée. Ils sont partie prenante de toutes ces choses. Idit Silman et Itamar Ben-Gvir ne marchent jamais seuls. Il y a les FDI qui les protègent, la police israélienne qui ne les arrête pas et un gouvernement qui ne lève pas le petit doigt. Par conséquent, nous étions tous à Homesh.

C’est ce qu’on appelle être complice d’un crime. Pas seulement le fait de ne pas empêcher un crime, ce qui est aussi un délit pénal, mais l’aide à la commission du crime lui-même. L’article 26 du Code Pénal stipule : « est considéré comme partie au délit celui qui, présent ou non au moment où le délit est commis, accomplit ou omet d’accomplir un acte quelconque dans le but de permettre ou d’aider une autre personne à commettre le délit ». Faut-il en dire plus ? La manifestation provocatrice à Homesh était méprisable. C’est l’apartheid dans sa forme la plus pure et une gifle au visage de la Haute Cour de Justice. Elle témoigne d’un plus grand mépris de la loi que ce qu’impliquent les accusations portées contre Benjamin Netanyahou.

SERGIO RODRÍGUEZ GELFENSTEIN
Répercussions sur l'Amérique latine et le Venezuela du conflit en Ukraine

Sergio Rodríguez Gelfenstein, últimas Noticias, 20-4-2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Un examen quotidien des pages d'actualité internationale montre un monde aux prises avec ce que l'on a fini par appeler des sanctions. En d'autres termes, la planète est aux prises avec la décision impériale de faire souffrir les gens pour imposer sa vérité, en l'occurrence la vérité des 11 % de la population mondiale qui veulent imposer leur sacrosaint credo universel.

Cela s'est accompagné de tentatives de création d'un "système international fondé sur des règles" - bien sûr, des règles que les USA décident et que tous doivent respecter pour remplacer le droit international et des Nations unies ineptes, incapables de prévenir les guerres, de gérer les pandémies et d'empêcher les mesures coercitives unilatérales et illégales (mal nommées sanctions) de paralyser le commerce mondial.

Miguel Morales Madrigal

L'OTAN a même réussi à placer l'un des siens, le « social-atlantiste » portugais Guterres, au poste de secrétaire général de l'ONU, au point que, en violation de toute norme, les USA se sont arrogé le pouvoir d'expulser les diplomates russes accrédités auprès de la plus haute instance internationale. La complicité d'Antonio Guterres avec son alma mater l'a conduit à un silence total sur la possibilité que, une fois la Russie expulsée du Conseil des droits de l'homme, les USA tentent maintenant de l'exclure du Conseil de sécurité, comme l'a insinué la sous-secrétaire du département d'État US Wendy Sherman lors d'une audition devant la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants.

L'Unesco est restée impassible face aux mesures unilatérales prises par des organisations et des pays contre les artistes, les intellectuels et les sportifs russes. Le Comité international olympique (CIO), qui, comme la FIFA et l'UEFA, est une association mafieuse de personnes corrompues qui font des affaires avec le sport mondial, s'est incliné devant l'OTAN, ce qui jette le doute sur le fait que le CIO soit vraiment une institution qui promeut la paix et les retrouvailles par le sport.

En matière financière, l'exclusion de la Russie du système Swift, le vol de ses avoirs par le biais de sanctions, le gel de ses réserves de change, la fermeture de l'espace aérien et des ports de l'Union européenne aux avions et aux navires russes, la suspension de l'assistance technique et de la fourniture de pièces détachées des constructeurs aéronautiques usaméricains et européens aux avions de ligne russes, montrent à quel point les organismes internationaux tels que l'OMC, l'Association du transport aérien international (IATA), le Fonds monétaire international et la Banque mondiale, entre autres, montrent leur obsolescence, car elles ne travaillent que pour 11 % de la planète afin d'imposer leurs règles à la majorité.

La Fédération des paysans allemands (DBV) s'attend à des "augmentations de prix des produits alimentaires d'une ampleur inconnue". Mais Washington se soucie peu du fait que les prix du pétrole, du gaz, de l'électricité, du blé, de l'aluminium, de l'acier, du nickel et d'autres produits de base essentiels atteignent des niveaux incommensurables, ce qui accroît les difficultés des citoyens du monde. Elle ne semble pas non plus s'inquiéter du fait que la stabilité et le niveau de vie de l'Europe, obtenus après près de cinq siècles de "lutte acharnée" pour le pillage et la spoliation de ses colonies en Afrique, en Asie, en Amérique latine et dans les Caraïbes, soient menacés.

Dans ce qui pourrait être considéré comme le plus haut niveau d'irrationalité jamais atteint, même les chats russes ont été sanctionnés, rendant impossible leur participation à des compétitions ou leur adoption.


Miguel Morales Madrigal

Dans un élan de sincérité, le 1er  mars, le ministre allemand des Finances, Robert Habeck, a averti que les sanctions contre la Russie pourraient causer d'énormes dommages à l'économie mondiale. Il a averti : "Vous ne pouvez pas imposer à la Russie des sanctions que l'Occident lui-même ne pourrait pas supporter".

19/04/2022

FAUSTO GIUDICE
Rasmus Paludan: portrait of a troublemaker

   FG, BastaYekfi, 18/4/2022

The man who set fire to the Swedish suburbs during the Easter weekend and in the middle of Ramadan earned his time in the limelight. Express portrait.

Rasmus Paludan, by Morten Ingemann

Rasmus Paludan was born in 1982 in North Zealand to a Danish mother and a Swedish father, which allowed him two years ago to obtain Swedish nationality as well as Danish, and should open a path for him to become a candidate in Sweden’s legislative elections next September. He will probably have no more chance of being elected there than in Denmark, where he received only a few thousand votes, but this should widen his influence on the so-called social networks, where he is spreading out, multiplying provocations, but without meeting the expected success.

 Rasmus has a leftist younger brother - who called in a video not to vote for him in 2019 - and a feminist poet little sister, who also makes electronic music. He got married last fall to a 21-year-old woman, whose anonymity has been preserved and who is only known to the public as having had love affair since she was 17 with Peter Madsen, alias Raket-Madsen, the rocket and submarine inventor who is serving a life sentence for the murder, preceded by rape, of the Swedish journalist Kim Wall. Is this a sham marriage? We don't know. In any case, this news has put an end to the constant rumours of Rasmus' homosexuality, as Rasmus is also the subject of a complaint from a children's rights NGO for exchanging sexual comments with people under 15.

Rasmus has two personal problems: his brain and his overweight.

 

In 2005, at the age of 23, he was in a car accident that resulted in a 25% loss of brain power and compromised his law studies. But he learned enough law to specialize in all kinds of complaints and lawsuits, whether against the author of a message that Hitler hadn't finished the job of ridding the world of "fags" or against his namesake Rasmus Padulan Malver for improper use of his "middle name" (Padulan) as a surname.

 

But he has lost more cases than he has won and has been convicted a respectable number of times for his hate speech against Muslims.

Rasmus has specialized in one particular activity: he publicly burns Korans, often after wrapping them in bacon or smearing them with pork fat, both in Denmark and in Sweden, under police protection, in the name of the sacrosanct right to freedom of expression. To do this, he created a start-up, which presents itself as a political party but is more of a one-man business: Stram Kurs or Hard Line. The company's philosophy is summed up in two Instagrammed words: "ethnonationalist and libertarian". In short, he is a 21st century crusader, who wants to cleanse Denmark of the Muslim spawn before it finally takes over at the end of the great replacement in progress.

 

FAUSTO GIUDICE
Rasmus Paludan: snabbporträtt av en som muckar bråk

  FG, BastaYekfi, 18/4/2022

Den som satte eld på svenska förorter under påskhelgen och mitt under ramadan förtjänar att bli känd. Här är ett snabbporträtt.

Rasmus Paludan, av Morten Ingemann

 

Rasmus Paludan föddes 1982 i Nordsjälland av en dansk mamma och en svensk pappa. Så blev det möjligt för honom att få svenskt medborgarskap utöver det danska, och öppnade vägen för honom att ställa upp i nästa riksdagsval i september i år. Han har inte större chans att bli vald där än i Danmark, där han fick knappt några tusen röster. Men det kan öka hans plats på sociala medier, där han är överaktiv och mångdubblar sina provokationer. Utan att få särksilt många followers.

Rasmus har en vänsterorienterad yngre bror - som i en video uppmanade att inte rösta på honom 2019 - och en yngre syster som är feministisk poet och elektronisk musiker. Rasmus gifte sig i höstas med en 21-årig kvinna, vars anonymitet har bevarats och som bara är känd för att sedan 17 års ålder ha haft en kärleksaffär med Peter Madsen, alias Raket-Madsen, uppfinnare av raketer och ubåtar som avtjänar ett livstidsstraff för mordet på den svenska journalisten Kim Wall. Ett skenäktenskap? Det vet man inte. I vilket fall som helst har denna nyhet gjort slut på ryktena om att Rasmus är homosexuell. För övrigt han Rädda Barnen anmält honom för att ha sextjattat med personer under 15 år.

Rasmus har två personliga problem: sin hjärna och sin övervikt.

År 2005, vid 23 års ålder, råkade han ut för en bilolycka som resulterade i en 25-procentig förlust av hjärnkapacitet och äventyrade hans juridikstudier. Men Paludan lärde sig tillräckligt mycket juridik för att specialisera sig på alla typer av klagomål och stämningar, till exempel mot författaren till ett meddelande om att Hitler inte hade avslutat arbetet med att befria världen från "bögar" eller mot sin namne Rasmus Padulan Malver för att felaktigt ha använt  "mellannamnet" (Padulan) som efternamn. Men han har förlorat fler rättegångar än han har vunnit och har dömts ett avsevärt antal gånger för sina hatutbrott mot muslimer.

Rasmus har specialiserat sig på en särskild aktivitet: han bränner koraner offentligt, ofta efter att ha lindat in dem i bacon eller smetat in dem med fläskfett, både i Danmark och Sverige, under polisskydd, i namn av den heliga rätten till yttrandefrihet. För att göra detta startade han det han kallar ett politiskt parti men som liknar snarare ett enmansföretag: Stram Kurs eller Hard Line. Företagets filosofi sammanfattas med två ord på Instagram: ”Ethnonationalist and libertarian”. Kort sagt, en korsfarare för 2000-talet, som vill rensa Norden från muslimer innan de slutligen tar över.

18/04/2022

FAUSTO GIUDICE
Rasmus Paludan : portrait d’un fouteur de merde

 FG, BastaYekfi, 18/4/2022

L’homme qui a mis le feu aux banlieues suédoises pendant le week-end de Pâques et en plein Ramadan gagne à être connu. Portrait express.

Rasmus Paludan, vu par Morten Ingemann

 Rasmus Paludan est né en 1982 en Sélande du nord d’une mère danoise et d’un père suédois, ce qui lui a permis il y a deux ans d’obtenir la nationalité suédoise en plus de la danoise et devrait lui ouvrir la voie comme candidat aux élections législatives de septembre prochain. Il n’aura sans doute pas plus de chance d’y être élu qu’au Danemark, où il a recueilli à peine quelques milliers de voix, mais cela devrait élargir sa surface d’influence sur les réseaux dits sociaux, où il s’étale, multipliant les provocations, mais sans rencontrer le succès escompté.

Rasmus a un petit frère gauchiste – qui a appelé dans une vidéo à ne pas voter pour lui en 2019 – et une petite sœur poétesse féministe, qui fait aussi de la musique électro. Il s’est marié à l’automne dernier avec une jeune femme de 21 ans, dont l’anonymat a été préservé et dont on sait seulement qu’elle a entretenu une liaison amoureuse depuis l’âge de 17 ans avec Peter Madsen, alias Raket-Madsen, l’inventeur de fusées et de sous-marins qui purge une peine de prison à vie pour le meurtre, précédé de viol, de la journaliste suédoise Kim Wall. Mariage de façade ? On l’ignore. En tout cas, cette nouvelle a mis un terme aux rumeurs insistant sur l’homosexualité de Rasmus, lequel fait par ailleurs l’objet d’une plainte d’une ONG de défense des enfants pour des échanges de propos sexuels avec des moins de 15 ans.

Rasmus a deux problèmes personnels : son cerveau et son surpoids.

En 2005, à 23 ans, il a eu un accident de voiture qui a provoqué une lésion cérébrale entraînant une perte de 25% de ses capacités et compromettant ses études de droit. Mais il a appris suffisamment de droit pour se faire une spécialité des plaintes et procès en tous genres, que ce soit contre l’auteur d’un message selon lequel Hitler n’avait pas fini le boulot pour débarrasser la terre des « pédés » ou contre son homonyme Rasmus Padulan Malver pour usage indu de son « nom intermédiaire » (Padulan) comme nom de famille. Mais il a perdu plus de procès qu’il n’en a gagné et a été condamné un nombre respectable de fois pour ses appels à la haine contre les musulmans.

C’est que Rasmus s’est spécialisé dans une activité particulière : il brûle publiquement des corans, souvent après les avoir enveloppés dans du bacon ou enduits de graisse de porc, aussi bien au Danemark qu’en Suède, et cela, sous protection policière, au nom du sacro-saint droit à la liberté d’expression. Pour cela, il a créé une start-up, qui se présente comme un parti politique mais relève plutôt de l’entreprise unipersonnelle : Stram Kurs ou Hard Line (Ligne dure). La philosophie de l’entreprise se résume à deux mots instagrammés : « ethnonationaliste et libertarien ». Bref, un croisé du XXIème siècle, qui veut nettoyer le Danemark de l’engeance musulmane avant que celle-ci finisse par prendre le pouvoir au terme du grand remplacement en cours.

SOPHIE PINKHAM
Volodymyr Zelensky : portrait d’un comique en président

Sophie Pinkham, The New York Review of Books, 30/5/2019
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Sophie Pinkham est l'auteure de Black Square : Adventures in Post-Soviet Ukraine. Elle travaille actuellement sur une histoire culturelle de la forêt russe.

Le 21 avril 2019 Volodymyr Zelensky, 41 ans, était élu président d’Ukraine au deuxième tour de l’élection par 73,2 % des voix. Cet acteur comique et showman qui a fait des études pour devenir avocat est devenu célèbre avec la série 'Serviteur du Peuple' et par sa participation à un show sur la chaîne de télé 1+1 de l’oligarque Ihor Kolomoisky. Propriétaire de la société de production Kvartal 95 qui l’a rendu millionnaire, Zelensky, avec 4,2 millions de followers sur Instagram en 2019 et 6 millions aujourd’hui, incarne parfaitement la mutation de la politique institutionnelle que l’on observe un peu partout : les électeurs votent comme ils « likent ». Depuis le 24 février, le « serviteur du peuple » joue un nouveau rôle, celui de « héros de la résistance à l’invasion ». Il m’a semblé intéressant de revenir sur ses débuts politiques en traduisant cet article paru en mai 2019, de la plume d’une chercheuse usaméricaine, spécialiste de la culture politique soviétique et post-soviétique.-FG

 Jouer dans une série télévisée est plus facile que de diriger un pays.

La série télévisée ukrainienne Serviteur du peuple, diffusée de 2015 à 2019 [on peut la voir sur Arte, NdT], raconte l'histoire de Vasyl Holoborodko, un professeur d'histoire dévoué d'une trentaine d'années qui vit avec ses parents. Son père est chauffeur de taxi, sa mère est neurologue et sa sœur est conductrice de train. Ce mélange de professions familiales serait surprenant dans un contexte usaméricain, mais il est parfaitement logique en Ukraine, où les médecins du secteur public appartiennent, dans le meilleur des cas, à la classe moyenne inférieure aux abois (Le salaire moyen d'un médecin ukrainien est d'environ 200 dollars par mois.). Vasyl est divorcé, avec un jeune fils : son mariage a été détruit par des soucis d'argent. Son père lui dit qu'il perd son temps en allant travailler, car les allocations de chômage sont plus importantes que le salaire d'un enseignant. La famille possède un appartement soviétique classique, offert à la grand-mère maternelle de Vasyl en reconnaissance de ses réalisations en tant qu'historienne ; il est situé dans une khrouchtchevka décrépite, l'un des nombreux complexes d'appartements bon marché qui ont poussé comme des champignons à la périphérie des villes soviétiques dans les années 1960.

 


Volodymyr Zelensky

 

Bien qu'il soit mal payé, Vasyl a une véritable passion pour son métier : il dort tard après avoir lu Plutarque et aime régaler quiconque veut bien l'écouter avec des conférences sur l'histoire. Dans un premier épisode, on le voit enseigner à ses élèves adolescents l'histoire de Mykhailo Hrushevsky, chef du parlement révolutionnaire de 1917-1918, pendant la douloureuse première période d'indépendance nationale de l'Ukraine. Avant que la leçon sur Hrushevsky ne soit terminée, un fonctionnaire de l'école arrive pour dire que la classe est annulée ; les élèves doivent assembler des isoloirs pour la prochaine élection présidentielle. Vasyl perd son sang-froid et l'un des élèves filme subrepticement sa diatribe pleine de jurons sur l'importance de l'histoire, contrairement à l'élection, qui n'est qu'une farce n'offrant aucun choix significatif et aucune issue à la corruption qui gangrène l'Ukraine.

La vidéo devient virale, une campagne de crowdfunding produit une valise pleine d'argent pour payer l'entrée de Vasyl dans la course, et avant de s’en rendre compte, il est le nouveau président de l'Ukraine. Dans une voiture noire en route pour son premier jour de travail, il s'accroche à la poignée au-dessus de la fenêtre, comme s'il était dans un tramway, et il s'inquiète de savoir quand il trouvera le temps de payer le prêt qu'il a contracté pour acheter un four à micro-ondes. Serviteur du peuple fourmille de détails de ce genre, juxtaposant les préoccupations financières de l'Ukrainien ordinaire aux privilèges absurdes dont jouit l'élite politique : le coach de Vasyl fait annuler le prêt et lui demande ensuite quel type de montre de luxe il préférerait. Les gens ordinaires qui sont tentés par l'attrait de la corruption sont traités avec une sympathie rigolarde par la série, tandis que les oligarques sont des méchants caricaturaux qui se gavent de caviar alors qu'ils complotent pour manipuler et exploiter les masses.

Regarder Serviteur du peuple aujourd'hui est une expérience étrange. En avril, Volodymyr Zelensky, l'acteur qui joue le rôle de Vasyl, a été élu président de l'Ukraine à l'arrachée, avec 73 % des voix. L'impopulaire président sortant, Petro Porochenko, élu en 2014 peu après les manifestations de Maidan qui ont chassé le président Viktor Ianoukovitch, n'a obtenu que 24 %. Le parti nouvellement fondé par Zelensky s'appelle Serviteur du peuple, et sa campagne était essentiellement un spin-off de son émission. Au début, cela ressemblait à une blague : Zelensky est un comédien professionnel, après tout, bien qu'il soit également un homme d'affaires prospère à la tête de ce qui a souvent été appelé un empire de la comédie. Comme Vasyl, il n'a aucune expérience politique préalable, mais il a des relations dont Vasyl n'aurait jamais pu rêver.

17/04/2022

LUIS E. SABINI FERNÁNDEZ
Uruguay, paraíso al que todos quieren ingresar… ¿O querés que te cuente?


  Luis E. Sabini Fernández, 17-4-2022

El Uruguay es tan importante como para firmar de igual a igual tratados de asociación militar con EE.UU.; como dice un artículo de la prensa uruguaya, “Visita del mayor general Cornish demuestra la solidez de las relaciones militares entre EE.UU. y Uruguay.” ¡Q l p!, diría, Mendieta el amigo entrañable de Inodoro.

Pero no solo de  autobombo vive la opinión pública uruguaya.

Mario Vargas Llosa, otro conspicuo representante de la Gran Democracia del Norte, ha declarado con toda la sapiencia que alberga pertenecer a redes como el Interamerican Institute for  Democracy y la Fundación para la Libertad (ambas con asiento en Miami, Florida, EE.UU.), que aunque todo el continente está amenazado de una fiebre castrocomunista, Uruguay, y únicamente Uruguay, está a salvo de semejante amenaza porque “representa el verdadero progreso”.

No estoy en condiciones de calibrar las perspectivas de cada país de las 3 Américas, pero sí me permito dos observaciones: en primer lugar, llama la atención que MVLL vea tantos problemas en casi todos los países del continente americano y exceptúe de ellos a EE.UU. que entiendo vive una crisis cada vez más intensa y una geopolítica cada vez más problemática, y en segundo lugar, que se pueden hasta compartir algunas aprensiones sobre destino y perspectivas de todas las naciones colonizadas y neocolonizadas del continente; otras son francamente incompartibles como su apuesta al Chile anterior a Boric, es decir a la continuidad de un pinochetismo atenuado. Pero es mi interés concentrarme en el juicio de don Mario sobre el país que me vio nacer; “el paisito”.

En primerísimo lugar, los elogios tienen a menudo un efecto que no se invoca y a veces ni se imagina; son adormecedores, traicionan nuestra psiquis; y cuando se repiten una y otra vez, adquieren rasgos de política, enceguecedora, enervante, con sus más diversos ropajes.

Crucemos los elogios que nos prodiga MVLL, los que ya repasamos someramente con motivo de la visita del comandante Sur de EE.UU.,[1] Barry Cornish, con, por ejemplo, los del Institute of Economics and Peace (IEP), dedicado al modelado de sociedades “pacíficas”, estableciendo sus “tablas de posiciones” (cualquier parecido con fomento a la competencia es pura coincidencia).

GIDEON LEVY
17 Palestiniens ont été tués au cours des deux dernières semaines : ce n'est pas du terrorisme ?

Gideon Levy, Haaretz, 17/4/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Abdulkarim Saadi nous attendait à notre lieu de rendez-vous habituel, dans la cour d'une usine de cuir à l'extérieur de Toulkarem, un endroit qui empeste toujours les carcasses de vaches. Saadi est entré dans sa voiture tout agité, la voix étranglée et le menton tremblant, essayant en vain d'étouffer ses larmes. Il était retourné par ce qu'il a vu dans le camp de réfugiés de Jénine. « Vous êtes en train de pousser tout le camp dans les bras des terroristes », a déclaré d'une voix cassée ce vétéran de l'enquête de B'Tselem. Il travaille dans cette région, et a tout vu.

Des soldats israéliens dans le village palestinien de Yabad, vendredi. Photo AFP

C'est arrivé la semaine dernière, quelques jours après l'attentat terroriste de la rue Dizengoff à Tel Aviv, au milieu de la vaste et stupide chasse à l'homme du père de l'assaillant, Raad Hazem. Le père endeuillé, Fathi, a agacé les forces de sécurité par ses fanfaronnades concernant la victoire palestinienne à venir, ce qui les a amenées à le traquer ainsi que ses fils encore en vie.

« Dans votre génération, vous serez témoins de la victoire », a dit le père aux jeunes amis excités de son fils, qui s'étaient rassemblés sous le balcon de sa maison. Le Shin Bet et les FDI n'aiment pas les Palestiniens qui parlent ainsi. Les Palestiniens n'ont le droit que de baisser la tête et de ramper ou de rester silencieux. Nous sommes les seuls à pouvoir menacer et nous vanter.

Uttalande med anledning av den Palestinska Fångens Dag (17 april)


Europeisk allians till försvar för palestinska fångar, Bryssel, 17/4/2022  

Den palestinska fångens dag, som infaller den 17 april, celebreras i år mitt i de israeliska ockupationsmyndigheternas brutala kampanj mot hela det palestinska folket, mot frihetskämpar som hålls fångna i israeliska fängelser.

Det uppskattas att det fortfarande finns över 4 400 krigsfångar i den israeliska ockupationens fängelser, däribland 33 kvinnor och flickor, cirka 160 barn under 18 år och över 500 administrativa fångar, däribland åtta valda parlamentsledamöter. Minst 600 krigsfångar lider av obotliga eller allvarliga sjukdomar, såsom cancer och partiell eller total förlamning. Israels behandling av palestinska krigsfångar och administrativa fångar kan utgöra krigsförbrytelser och brott mot mänskligheten om den internationella brottmålsdomstolen utreder den på rätt sätt.

Israel fortsätter att förneka palestinska krigsfångar och administrativt häktade deras grundläggande rättigheter som garanteras av internationella konventioner och normer, och fortsätter sina repressiva åtgärder och metoder som inkluderar isolering, tortyr och våldsanvändning som har eskalerat avsevärt sedan sex palestinska krigsfångar flydde från högsäkerhetsfängelset Gilboa.

 

Dichiarazione in occasione della giornata dei prigionieri palestinesi (17 aprile)

 Alleanza europea in difesa dei prigionieri palestinesi, Bruxelles, 17/4/2022 

La giornata del prigioniero palestinese che cade il 17 aprile è commemorata quest'anno nel mezzo di una campagna brutale delle autorità d'occupazione israeliane contro tutto il popolo palestinese, contro i combattenti per la libertà tenuti prigionieri nelle prigioni israeliane

.Si stima che ci siano più di 4.400 prigionieri di guerra ancora nelle prigioni dell'occupazione israeliana, tra cui 33 donne e ragazze, circa 160 bambini sotto i 18 anni, e più di 500 detenuti amministrativi, tra cui 8 deputati eletti. Almeno 600 prigionieri di guerra soffrono di malattie terminali o gravi, come il cancro, e di paralisi parziale o totale. Il trattamento israeliano dei prigionieri di guerra palestinesi e dei detenuti amministrativi può costituire crimini di guerra e crimini contro l'umanità se adeguatamente indagato dalla CPI.

Israele continua a negare ai prigionieri di guerra e ai detenuti palestinesi i loro diritti fondamentali garantiti dalle convenzioni e dalle norme internazionali, e continua le sue misure e pratiche repressive che includono l'isolamento, la tortura e l'uso della forza che si è intensificato notevolmente dopo la fuga di 6 prigionieri di guerra palestinesi dal centro carcerario di massima sicurezza di Gilboa.

 

Declaração por ocasião do Dia do Prisioneiro Palestino (17 de abril)

O Dia do Prisioneiro Palestino que cai em 17 de abril é comemorado este ano, em meio a uma brutal campanha das autoridades de ocupação israelenses contra todo o povo palestino, contra os combatentes da liberdade mantidos em cativeiro nas prisões israelenses.

Estima-se que ainda existam mais de 4.400 prisioneiros de guerra nas prisões de ocupação israelense, incluindo 33 mulheres e meninas, cerca de 160 crianças menores de 18 anos e mais de 500 detentos administrativos, incluindo 8 deputados eleitos. Pelo menos 600 prisioneiros de guerra sofrem de doenças terminais ou graves, como o câncer, e paralisia parcial ou total. O tratamento israelense de prisioneiros de guerra e prisioneiros administrativos palestinos pode constituir crimes de guerra e crimes contra a humanidade se devidamente investigados pelo TPI.

Israel continua a negar aos prisioneiros de guerra palestinos e detentos seus direitos básicos garantidos pelas convenções e normas internacionais, e continua com suas medidas e práticas repressivas que incluem o confinamento solitário, a tortura e o uso da força que se intensificou significativamente desde a fuga de 6 prisioneiros de guerra palestinos do centro penitenciário de alta segurança de Gilboa.