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11/07/2022

GIDEON LEVY
Le parti de gauche sioniste Meretz a une chose ou deux à apprendre du député kahaniste Ben-Gvir

Gideon Levy, Haaretz, 10/7/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

C’était une soirée froide, brumeuse, silencieuse et pluvieuse à l'entrée sud de Bethléem, le 20 mars 2019. Un conducteur palestinien s'est arrêté et est sorti pour vérifier sa voiture tandis que sa femme et ses deux filles en bas âge sont restées à l'intérieur. Un soldat qui les observait du haut de son mirador protégé au bout de la route a tiré et grièvement blessé l'homme devant sa femme et ses enfants.

Une voiture avec quatre jeunes hommes revenant d'un mariage s'est arrêtée pour les aider. Trois d'entre eux ont transporté l'homme à l'hôpital tandis que le quatrième, Ahmad Manasra, un étudiant, est resté sur place pour calmer la mère et les filles terrifiées et tenter de les éloigner de la scène infernale. Le soldat a continué à tirer, visant plusieurs fois Manasra et le blessant. L'étudiant a tenté de s'enfuir, se réfugiant derrière un bloc de béton sur le bord de la route. Le soldat a continué à tirer et a touché Manasra à la poitrine à 60 mètres de distance, le tuant.


Ahmed Jamal Manasra

Au cours de l’enquête, le soldat, instructeur de tir, a admis avoir visé la poitrine de Manasra : tirer pour tuer. Une femme soldat de son unité a témoigné qu' « il avait l'air de vouloir utiliser son arme. Si quelqu'un arrivait, il lui tirait dessus et lui faisait sauter la tête. Il parlait beaucoup de vouloir tuer des Arabes ».

L'avocat Shlomo Lecker a écrit dans Haaretz (28 juin) que le soldat, T.A., a été jugé pour meurtre, ce qui est rare pour un soldat des FDI qui tue un Palestinien. Dans le cadre d'une négociation de plaidoyer, l'accusé a été condamné à trois mois de travaux d'intérêt général. Il a échappé à toute sanction réelle, en partie parce que 12 officiers supérieurs de l'armée sont venus à son secours.

L'un d'entre eux était le général major à la retraite Yair Golan, qui, par le passé, a mis en garde contre certains « processus » se déroulant dans ce pays et rappelant d'autres scènes de la mémoire juive. Dans son mémoire au tribunal, Golan a écrit que le soldat n'était pas un criminel et ne devait être accusé d'aucun crime. Lorsque Lecker a tenté de montrer à Golan qu'il se trompait, en lui présentant les preuves contre le prévenu, Golan n'a pas pris la peine de lui répondre. Golan est maintenant candidat à la direction du Meretz.

10/07/2022

HAIDAR EID
Ghassan Kanafani et l'inépuisable dialectique

 Haidar Eid, Mondoweiss,  9/7/2022
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Le 8 juillet 2022 a marqué le 50e anniversaire de l'assassinat de Ghassan Kanafani, une figure dominante de la vie culturelle et politique palestinienne. Kanfani a été tué en 1972, lorsque des agents du Mossad israélien ont placé un engin explosif dans sa voiture, le tuant ainsi que sa nièce de 17 ans, Lamees.  Voici quelques réflexions sur son héritage durable.

 Ghassan Kanafani

La nécessité de lire la littérature palestinienne en général et la fiction de Ghassan Kanfani en particulier émane de l'importance d'écrire un récit qui soit distinctement palestinien. La plupart de la littérature palestinienne est ce que Barbara Harlow appellerait la "littérature de résistance" - un terme emprunté à Kanafani lui-même.

La question qui demeure est la suivante : que reste-t-il qui n'ait pas été écrit en arabe sur Kanafani ? Ou plutôt, peut-on écrire sur lui dans les conditions actuelles avec le même optimisme que celui qui a conduit le fondateur égyptien de la nouvelle arabe moderne, Youssuf Idriss, à nous demander de nous accrocher aux histoires de Kanafani comme nous nous accrochons à notre Coran ?

Autrement dit, quelle est la place de Kanafani sur la nouvelle scène intellectuelle après le retrait de la plupart des intellectuels « radicaux » ?

Qu'aurait-il fait, en tant qu' « intellectuel indigène » fanonien, s'il avait été encore en vie ? Comment l'auteur de Hommes au soleil aurait-il réagi si, dans les années 1990, on avait demandé à ces hommes éponymes d'arrêter de taper sur les murs du char d'assaut et de plaider plutôt pour des pourcentages supplémentaires de leur patrie ?

La relation entre la persécution inhumaine des Palestiniens et leurs idées et valeurs sociales a été puissamment exprimée sous forme narrative pour la première fois dans les romans de Kanafani. Une compréhension correcte de ses romans nécessite une compréhension du passé et du présent des Palestiniens. Le réalisme de Kanafani a la capacité non seulement de "refléter" la réalité, comme le dirait George Lukacs, mais aussi de faire entrer les lecteurs dans un nouvel ordre de perception et d'expérience. Ainsi, il ne se contente pas de défamiliariser la réalité, il l'affronte de front.

Des thèmes et des questions complexes reviennent tout au long des romans de Kanafani : l'exil, la mort et l'histoire. Ces questions sont d'ailleurs liées au rôle de Kanafani lui-même en tant qu'écrivain politiquement engagé, révélant la "faiblesse" de certains Palestiniens qui préfèrent la recherche de la sécurité matérielle à la lutte pour reconquérir leur terre (Des hommes au soleil). La responsabilité des dirigeants palestiniens dans le fait de laisser les Palestiniens suffoquer dans le monde marginal des camps de réfugiés démontre la prescience de Kanafani. Comme le note le critique palestinien Faisal Darraj, le monde des différents personnages palestiniens de Kanafani est un composite d'une relation poétique et organique avec la terre (L'Amant, Les Hommes au soleil et Tout ce qui vous reste). La séparation de la terre et la recherche de solutions individualistes conduisent les hommes au soleil à une mort indigne et tragique. En d'autres termes, Kanafani avait la capacité d'explorer la relation dialectique entre les réalités intérieures et extérieures des Palestiniens colonisés.

LUIS E. SABINI FERNÁNDEZ
De la formation des élites en Uruguay : le cas Rozenblum

Luis E. Sabini Fernández, 8/7/2022
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

La manière dont s'est amassée la grande fortune du directeur et fondateur du prestigieux Collège international de Punta del Este, repaire de l'enfance et de la jeunesse dorées de Maldonado et même de Buenos Aires, est connue publiquement depuis longtemps.

On le sait, car plusieurs journalistes ont reconstitué les étapes de cet entrepreneur, Rolando Rozenblum, qui a fait fortune grâce à la ressource éprouvée de la sous- facturation des ventes et donc de l'évasion fiscale et du blanchiment d'argent qui en découle. Ces mécanismes bien huilés lui ont permis, avec son père, d’amasser au Brésil un argent « noir » que la justice brésilienne a estimé, il y a plus d'une décennie, à 80 millions de dollars (avec la dévaluation caractéristique   de   cette   monnaie   il faudrait parler aujourd'hui de centaines de millions...).

Ils n’ont eu aucune difficulté financière pour graisser la patte des gardiens de la prison de Curitiba (et sûrement d'autres à l'hôpital par la suite, car l'évasion du père et du fils a eu lieu de là, où ils avaient été transférés de la prison pour être opérés, en 2007*), et pour mettre fin à leur condition de prisonniers pour une escroquerie aussi énorme. Notre entrepreneur de Punta del Este a sûrement accumulé une grande partie du capital évadé à la mort de son père, Isidoro.

Avec des variations anecdotiques, c'est le processus de nombreux hommes d'affaires, honorables, sans la portée d'une vicissitude qui, dans ce cas, a conduit le père et le fils en prison. Mais ce qui m'intéresse, c'est de rappeler l'origine de ces fonds qui, par des opérations cosmétiques successives, acquièrent prestige, culture et, bien sûr, consolident le pouvoir.

Comme tous les hommes d'affaires habiles, il est aussi un gestionnaire de relations flexible. L'argent ne bouge pas tout seul (même s'il s'accumule par inertie). Les contacts et les relations sont le grand facteur d'animation de ces déploiements.

Rozenblum a fondé, par exemple, le Collège international, avec un bâtiment plus qu'impressionnant et en payant, sans problème, une équipe d'enseignants, d'administrateurs et de gestionnaires du plus haut calibre.

Rozenblum en famille lors d'une fête de la CIPEMU à Punta del Este, janvier 2020

Il a également fondé la CIPEMU -Comunidad Israelita de Punta del Este y Maldonado en Uruguay- qui a renforcé non pas tant l'aspect économique, mais l'aspect social, relationnel et de prestige, dédié à ce qui est devenu aux USA le proverbial lobbying.

08/07/2022

LUIS E. SABINI FERNÁNDEZ
Acerca de la formación de élites en Uruguay: el caso Rozenblum

Luis E. Sabini Fernández, 8/7/2022

Se conoce públicamente y desde hace tiempo como se amasó la gran fortuna del gestor y fundador del prestigioso International College, de Punta del Este, asiento de la niñez y juventud dorada de Maldonado y hasta Buenos Aires.

Se sabe, porque varios periodistas han ido reconstituyendo los pasos de este emprendedor, Rolando Rozenblum, haciendo su fortuna por el ya trajinado recurso de subfacturar ventas y así escamotear impuestos y el consiguiente lavado de dinero. Bien aceitados tales mecanismos con su padre, en Brasil, fueron amasando una plata “negra” que la justicia brasileña estimó, hace ya más de una década, en 80 millones de dólares (con la devaluación característica de esa moneda habría que hablar hoy de cientos de millones…).

No tuvieron dificultades monetarias para untar la mano de guardias en la cárcel de Curitiba (y seguramente la de otros en el hospital después, porque la fuga de padre e hijo se concretó desde allí, adonde habían sido trasladados desde la cárcel para  una cirugía), y acabar con su condición de presos por tamaña estafa. Nuestro emprendedor puntaesteño seguramente acumuló buena parte del capital fugado cuando su padre, Isidoro, muere.

Con variaciones anecdóticas éste es el proceso de muchos empresarios, honorables, sin el alcance de una peripecia que en este caso llevó padre e hijo a la cárcel. Pero me interesa recordar el origen de estos fondos, que mediante sucesivas operaciones cosméticas van adquiriendo prestigio, cultura y, por supuesto, consolidando poder.

Como todo hábil empresario es a la vez dúctil relacionador. La plata no se mueve sola (aunque incluso se acumule inercialmente). Los contactos, las relaciones son el gran vivificador de estos despliegues.

Rozenblum funda, por ejemplo, el International College, con un despliegue edilicio más que impresionante y pagando, sin problema, un equipo docente, administrativo y gerencial de primerísima entidad.

 

Rozenblum con su familia en una fiesta de la CIPEMU en Punta del Este, enero de 2020

También funda la CIPEMU –Comunidad Israelita de Punta del Este y Maldonado en Uruguay– que afianza, ya no tanto lo económico, sino lo social, relacional, de prestigio, dedicado a lo que en EE.UU. se hizo proverbial como lobby.

El ingreso a la alta sociedad fernandina fue fulgurante. Y el contacto cada vez más estrecho con la élite política local, le permitió a Rozenblum ampliar sus giros económicos oficiando de contacto o nexo con el mundo empresario israelí. Como primer fruto de tales relaciones Rozenblum ofreció dotar a todo Maldonado de cámaras de seguridad para enfrentar los robos, a pagar por la comuna fernandina. Ese negocio, multimillonario, es claramente simbólico. Y ya hay otros “en carpeta”, como asesorarse desde la empresa israelí dedicada a desalinizar agua de mar (que en el árido Cercano Oriente es más que comprensible pero que en la húmeda región platense reconoce causas muy distintas…)

07/07/2022

GIDEON LEVY
L'affaire Abu Akleh prouve que les USA sont prêts à tout pour défendre Israël

 Gideon Levy, Haaretz, 7/7/2022
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Imaginez l'inimaginable : Ilana Dayan* (ou Yonit Levi**) sort de sa zone de confort pour faire un reportage sur l'occupation. Elle est prise dans un échange de tirs et une balle l'atteint au cou, dans la zone située entre son casque et son gilet pare-balles. Elle meurt. Que se passe-t-il ensuite ? Israël capture très rapidement la "cellule" palestinienne. Peu importe qui a tiré, c'est totalement insignifiant, tous ses membres sont tués ou condamnés à la prison à vie. Israël pleure la perte de sa journaliste chevronnée.

Personne n’envisage même les tests médico-légaux : il n'y en a pas besoin. Tout le monde sait qui a tué la journaliste. Les USA ne pensent pas à interférer dans l'enquête, seulement à censurer les Palestiniens et à participer au deuil de la nation juive, et peut-être aussi à imposer des sanctions à l'Autorité palestinienne pour le meurtre de la journaliste. Il est évident pour tous que la journaliste israélienne a été tuée parce qu'elle était juive et parce qu'elle était journaliste. Ses assassins - c'est ainsi qu'on les appellera, bien sûr - avaient l'intention de la tuer. Chaque enfant israélien le comprendra.


Emad Hajjaj

Mais Shireen Abu Akleh était une correspondante de guerre palestinienne, infiniment plus courageuse et déterminée que Dayan et Levi réunies, et elle a été tuée à Jénine. Israël s'est lavé les mains de toute responsabilité, comme d'habitude. Il s'est lavé les mains et a fait le blackout. Toutes les enquêtes qui ont été publiées jusqu'à présent sur les circonstances de son meurtre ont abouti à une seule conclusion : les forces de défense israéliennes l'ont abattue. Mais Israël a continué à enfumer.

Et puis il y a eu l'analyse médico-légale, effectuée en présence d'un officier militaire USaméricain. Et voici le résultat : Le Département d'État US, qui se préoccupe de la sécurité des civils et est particulièrement choqué par les préjudices causés aux journalistes, comme l'a prouvé l'affaire Jamal Khashoggi, a annoncé que s'il est impossible de déterminer avec certitude qui a tué Abu Akleh, les tirs provenaient probablement de positions des FDI. Et la chute : « Le [coordinateur de la sécurité des USA] n'a trouvé aucune raison de croire que [les tirs] étaient intentionnels mais plutôt le résultat de circonstances tragiques ». La balle endommagée qui a été retirée de la tête d'Abu Akleh a murmuré aux USA que le tireur ne voulait pas la tuer. C'était le test balistique le plus élaboré de l'histoire : un test qui examine les pensées les plus intimes, qui discerne les intentions.

06/07/2022

MARTHA GREVATT
Jayland Walker : La communauté d'Akron (OHIO) indignée par un nouveau lynchage policier

Martha Grevatt, Workers World, 5/7/2022
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Akron, Ohio-Plus de 1 000 personnes ont défilé dans le centre-ville d'Akron le 3 juillet pour demander justice pour le lynchage de Jayland Walker par la police.

Ce livreur noir de 25 ans pour DoorDash a été criblé de balles par la police d'Akron le 27 juin. Les policiers auraient tenté d'arrêter Walker pour une infraction au code de la route. Une poursuite à grande vitesse s'est ensuivie, au cours de laquelle la police affirme que Walker leur a tiré dessus alors qu'il conduisait ; les policiers ont tiré plusieurs fois en direction du véhicule de Walker.

Manifestation pour demander « Justice pour Jayland Walker », Akron, Ohio, le 3 juillet. Photo Susan Schnur/WW

Lorsque Walker a tenté de fuir à pied, la police a tiré au moins 90 fois sur lui, le touchant au moins 60 fois.

Comme d'habitude, les huit policiers impliqués dans ce meurtre raciste de sang-froid ont été simplement mis en congé administratif payé. Les leaders noirs veulent qu'ils soient licenciés et inculpés.

La communauté indignée d'Akron a organisé de nombreuses manifestations - plus d'une par jour en moyenne - depuis le meurtre. Les protestations ont attiré l'attention nationale.

La marche et le rassemblement de dimanche après-midi ont été organisés par la NAACP [Association nationale pour la promotion des gens de couleur] d'Akron. Des membres de la famille de Walker, des membres du clergé et des élus locaux, ainsi qu'un représentant de Planned Parenthood [Planning Familial] se sont adressés à la foule militante, qui a scandé « Justice pour Jayland Walker ! ».

Les manifestations se sont poursuivies le 4 juillet. Les policiers d'Akron ont arrêté un certain nombre de militants du nord-est de l'Ohio ainsi que des membres de la famille Walker.

MAURO RAVARINO
L’effondrement du glacier de la Marmolada : explications

Mauro Ravarino, il manifesto, 5/7/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Avec la canicule, nous avons un mois d’avance. Cela signifie que la neige disparaît plus tôt et que la fonte des glaces commence plus tôt. Et ainsi nous érodons la mémoire des glaciers.

Mauro Ravarino, journaliste, travaille au bureau de presse de l'université de Turin et collabore au quotidien il manifesto depuis 2008, notamment avec des articles et des reportages sur les questions sociales et environnementales. Il a travaillé comme rédacteur à l'agence de presse LaPresse et au quotidien Il Secolo XIX. Il est également l'auteur de deux livres : Terzo valico. L'altra TAV (Round Robin Editrice, 2015) et Al di sotto della legge (Edizioni Gruppo Abele, 2015). Il a édité la nouvelle édition de La guerra in casa (Einaudi, 2020) de Luca Rastello. Également vidéaste, il a réalisé les documentaires Mare Mosso, présenté à CinemAmbiente, et Lontano dai confini (un webdoc interactif sur le droit à la mobilité). @mauroravarino

 

Une centaine de mètres en deux ans. C'est le bilan négatif du front glaciaire de la Marmolada. En 2020, le Comité glaciologique italien (CGI) s'était rendu sur le site de la tragédie de dimanche pour l'une des étapes de la Caravane des glaciers de Legambiente [Ligue Environnement, association écologiste, NdT]. Marco Giardino, vice-président du CGI et professeur de géographie physique et de géomorphologie à l'université de Turin, était également présent. « Nous avions documenté la régression de ce glacier de pente, avec une inclinaison de 25 degrés, qui en moins d'un siècle a vu sa surface réduite de 70% et son volume de 86%. Une situation qui s'est accélérée ces dernières années. En montant vers l'avant, nous avions remarqué une instabilité, mais l'observation des crevasses n'avait pas indiqué de danger particulier. Un aspect qui, en revanche, serait apparu ces derniers jours, comme la quantité d'eau s'écoulant du front. Il s'agit d'informations qu'il faut recueillir afin de comprendre ce qu'il faut faire ».

La caravane des glaciers 2021

Nous avons de fait besoin d'une gestion consciente du territoire et d'une surveillance continue. « Il y a beaucoup de glaciers et il est donc impensable de les surveiller tous avec des instruments. Des choix doivent être faits, en se concentrant sur ceux connus pour être à risque ou fragiles et sur les zones très fréquentées. Et d'encourager l'observation extensive des corps glaciaires par des experts capables d'identifier les signes prémonitoires », explique Marta Chiarle, spécialiste des risques glaciaires, chercheuse au CNR-IRPI et coordinatrice pour le CGI des campagnes glaciologiques dans le Nord-Ouest de l’Italie.

SUSAN DUNHAM
Was wir vom Hass auf die Ungeimpften gelernt haben

Susan Dunham, 27.4.2022
Übersetzt von
Miguel Álvarez Sánchez, Tlaxcala

Das Schlachtfeld ist nach Kanadas Krieg gegen die Ungeimpften noch warm. Die Auflagen haben sich gelockert und beide Seiten stolpern zurück in etwas, das wie die alte Normalität aussieht – außer, dass den Menschen, die wir zu brechen versucht haben, eine neue und derzeitige Verletzung zugefügt wurde. Und niemand will darüber sprechen.

Noch vor wenigen Wochen war es das erklärte Ziel unserer eigenen Politiker, das Leben für Ungeimpfte unerträglich zu machen. Und als stellvertretendes Kollektiv haben wir diesen Schmerz vervielfacht und den Kampf in unsere Familien, Freundschaften und an unsere Arbeitsplätze getragen. Heute sehen wir der harten Wahrheit ins Auge, dass nichts davon gerechtfertigt war - und entdecken dabei eine wertvolle Lektion.

Es war ein schnelles Abgleiten von der Rechtschaffenheit zur Grausamkeit, und wie sehr wir auch unsere Führer für den Vorstoß verantwortlich machen mögen, so sind wir doch dafür verantwortlich, dass wir wider besseres Wissen in die Falle getappt sind.

Wir wussten, dass die schwindende Immunität eine große Zahl der vollständig Geimpften mit der schrumpfenden Minderheit der Ungeimpften gleichstellte, und dennoch haben wir sie für eine besondere Verfolgung markiert. Wir sagten, dass sie nicht "das Richtige" getan hätten, indem sie ihre Körper in staatliche Obhut gegeben hätten - obwohl wir wussten, dass prinzipieller Widerstand gegen so etwas unter allen Umständen unbezahlbar ist. Und wir haben uns wirklich einreden lassen, dass ein weiterer unwirksamer Lockdown ihre Schuld wäre und nicht die Schuld einer toxischen Vorgehensweise.

Und so geschah es, dass durch die vorsätzliche Ignoranz von Wissenschaft, Bürgersinn und Politik die Ungeimpften in dem Maße unter Druck gesetzt wurden, wie wir es taten.

Wir haben eine neue Rubrik für den guten Bürger erfunden und da wir selbst keine guten Bürger sind, haben wir uns einen Spaß daraus gemacht, jeden zum Sündenbock zu machen, der nicht den Anforderungen entspricht. Nach monatelangen konstruierten Lockdowns fühlte es sich einfach gut an, jemanden zu haben, dem man die Schuld geben und den man verbrennen konnte.

Wir können also nicht erhobenen Hauptes glauben, wir hätten die Logik, die Liebe oder die Wahrheit auf unserer Seite, während wir den Ungeimpften bösartig den Tod wünschten. Das Beste, was wir tun können, ist, uns unserer grausamen Unmenschlichkeit bewusst zu werden, weil wir so viele Menschen verstoßen haben.

Die meisten von uns, die die Verweigerer an den Pranger gestellt haben, taten dies, weil es wie ein sicherer Sieg aussah, als ob die Ungeimpften niemals unversehrt durchkommen würden. Die versprochene neue Normalität schien in der Tat unschlagbar zu sein, so dass wir uns ihr anschlossen und die Widerständler zu Boxsäcken machten.

Aber gegen sie zu wetten, war für viele von uns, die jetzt gelernt haben, dass die Abgeordneten nur die Macht hatten, die wir ihnen gegeben haben, war eine erschütternde Peinlichkeit. Nicht durch stillschweigende Nachgiebigkeit konnten wir die endlose Herrschaft der Pharmaunternehmen und die medizinischen Kontrollen an jeder Tür vermeiden. Das haben wir den Leuten zu verdanken, die wir zu Fall bringen wollten.

Diejenigen unter uns, die nicht zu den Hoffnungslosen gehören, die für die Rückkehr der Impfpflicht beten, könnten also eine gewisse innere Dankbarkeit für die Nichtgeimpften empfinden. Wir haben den Köder geschluckt und sie gehasst, aber ihre Beharrlichkeit hat uns die Zeit verschafft, zu erkennen, dass wir falsch lagen.

Im Moment sieht es so aus, als würden die Abgeordneten zurückkehren, aber dieses Mal besteht die Hoffnung, dass mehr von uns sie als das erkennen, was sie sind: Ein zunehmender Autoritarismus, der sich nicht um unser Wohlergehen kümmert. Wenn es einen Feind gibt, ist es das Vertrauensspiel der Staatsmacht und der transparente Versuch, uns auseinanderzureißen. Wenn wir das beherzigen, haben wir die beste Chance auf Wiedergutmachung.

 

04/07/2022

VERLYN KLINKENBORG
Le point de vue de la forêt

 Verlyn Klinkenborg, The New York Review of Books, 21/7/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Verlyn Klinkenborg (Meeker, Colorado, 1952) est un écrivain, journaliste et enseignant usaméricain, auteur de nombreux essais, notamment sur la vie rurale. Il enseigne l’écriture créative à l’Université Yale et vit dans une petite ferme dans le nord de l'État de New York. @VerlynKlinkenborg
 
 Deux nouveaux ouvrages étudient la manière dont la déforestation influe sur le changement climatique et dont le changement climatique influe sur les forêts.

 

Livres recensés :


Ever Green: Saving Big Forests to Save the Planet
by John W. Reid and Thomas E. Lovejoy
Norton, 320 pp., $40.00

The Treeline: The Last Forest and the Future of Life on Earth
by Ben Rawlence

St. Martin’s, 320 pp., $29.99

Karen Radford : Sans titre, 2021

L'endroit où je vis est bordé au sud par une ligne d'arbres : érable rouge, érable à sucre, chêne rouge, pin blanc, deux sortes d’hickory [caryer, noyer blanc]. Au-delà de la limite des arbres se trouve la forêt. Ce n'est pas une forêt nommée, et ce n'est clairement pas une forêt au sens historique du terme : une terre royale (boisée ou non) réservée pour la chasse. Elle n'est protégée que par la propriété privée et le pouvoir extraordinaire de la négligence bienveillante. Et pourtant, le réseau d'arbres situé juste derrière mon bureau est relié à des milliers et des milliers d'hectares de terres boisées plus ou moins contiguës dans le nord-est des USA. Il s'agit d'une forêt reboisée - simplement en la laissant pousser - à partir des collines à moutons dénudées et des petites fermes du milieu du XIXe siècle, lorsque la forêt ancienne indigène de cette région avait été rasée par les colons d'origine européenne appelés Américains.

À la mi-mai, l'air est chargé de pollen d'arbres et les feuilles sont encore en train de se déployer, toujours brillantes, toujours douces. Par une journée chaude, il est facile d'imaginer une vapeur photosynthétique juste au-dessus de la canopée des feuilles, où le dioxyde de carbone et l'oxygène sont de nouveau échangés, après une accalmie hivernale, dans ce qu'un auteur appelle « une biologie de la lumière ».1 En marchant dans les bois, j'ai toujours conscience de vivre au fond d'un océan d'air, les arbres peuvent grimper aussi haut qu'ils le font parce que la pression atmosphérique est si faible. Dans le silence des rameaux et des branches au-dessus de la tête et des troncs d'où ils s'étendent, un flux capillaire sans fin se produit - l'eau passe de la terre au ciel. C'est comme si c'était une mer en colonne.

Au fond de la forêt, je pense souvent à un passage écrit en 1800 par Alexander von Humboldt, le grand scientifique allemand, alors qu'il explorait la haute Amazonie. Dans L'origine des espèces - publié en 1859, l'année de la mort de Humboldt - Darwin a laissé entendre que les humains ne sont pas une création spéciale et distincte du Dieu qu'ils adorent. En termes d'évolution, nous sommes une espèce comme les autres. Mais sur les « rives inhabitées de la Cassiquiare, couvertes de forêts, sans souvenirs des temps passés », Humboldt envisage une possibilité encore plus frappante. Peut-être que les humains ne sont pas « essentiels à l'ordre de la nature ». Pour lui, « cet aspect de la nature animée, dans lequel l'homme n'est rien, a quelque chose d'étrange et de triste ». Ce que Humboldt a ressenti, c'est que sans "l'homme", la nature n'a pas de but. Et il avait raison, mais seulement parce que le "but" est une considération exclusivement humaine, que nous portons comme un virus philosophique. Les fonctions biologiques des arbres - y compris la photosynthèse et la capture du carbone - sont essentielles à la poursuite de notre existence. Mais ce n'est pas leur but. Les forêts n'existent que pour elles-mêmes.

La forêt qui se trouve à l'extérieur de mon bureau n'a pas de "but" économique de nos jours. On n'en retire rien, ni bûches, ni bois de chauffage, et elle est donc enchevêtrée et dense, un peu comme une forêt ancienne, ce qu'elle pourrait devenir dans quelques centaines d'années. Un énorme bouleau gris s'appuie sur un caryer de la moitié de son diamètre, attendant de basculer un jour. Une pruche mature s'étend sur toute sa longueur le long du sol, sa plaque racinaire massive inclinée à la perpendiculaire, exposée au bord d'une mare vernale. Les arbres tombés, colonisés par des champignons et autres détritivores, s'effritent en humus. La forêt se reçoit elle-même, capturant feuilles, aiguilles et glands, membres et écorces, pluie et neige. Ce qui tombe est enterré par ce qui tombe ensuite. Il n'y a pas de chemins - pas pour mes pieds, du moins.

Dans la forêt, je remarque toujours à quel point je suis étrangement humain. Je peux me promener avec intention, contrairement à un chêne. Je ne suis pas lié à la terre par les racines du hêtre qui submergent tout près. Je ne suis pas non plus tissé dans le réseau mycélien qui noue les arbres ensemble dans une toile souterraine, reliant les racines les unes aux autres de manière fongique. Et bien que je sois moi-même une communauté biologique - un holobionte de quelque dix mille espèces et de billions de microbes dans un corps de cellules humaines - je ne peux pas ressentir directement la diversité de mon moi communautaire. J'ai tendance à voir les choses qui semblent ressembler à ma propre séparation et à mon individualité, même si mes idées sur le soi ou la forêt sont erronées. Je remarque les arbres charismatiques - un chêne châtaignier solitaire ou un hêtre spectaculaire - plutôt que les hépatiques et les lichens ou l'imbrication complexe des habitats et des espèces. C'est une erreur que beaucoup d'entre nous commettent. Sur le plan économique, nous apprécions les arbres et les forêts dont ils proviennent presque exclusivement pour leur bois. Du point de vue de la forêt, c'est à la fois absurde et caractéristique de l'homme. Mais cela n'est caractéristique que d'une seule façon d'être humain, à une seule époque de l'existence humaine, celle où nous luttons pour ne pas tout brûler.Personne de sensé ne conteste que le changement climatique, tel que nous le vivons actuellement (et le pire est à venir), est causé par l'activité économique humaine.2 

Le rapport le plus récent du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) qualifie ce lien de "sans équivoque". Mais peu de formes d'agencement anthropique sont plus apparentes que la destruction intentionnelle des forêts. Lorsqu'une forêt ancienne comme l'Amazonie est coupée, brûlée et transformée en savane - que ce soit pour faire place au bétail, à des cultures annuelles comme le soja ou à une agriculture de subsistance à court terme -, une richesse de biodiversité largement ignorée disparaît, ainsi que les modes de vie des peuples indigènes pour qui la forêt a toujours été un foyer. Avec elle disparaît le carbone que la forêt stocke depuis des siècles, ainsi que la capacité inhérente de la forêt à piéger le carbone et à libérer de l'oxygène par la photosynthèse. Et avec la disparition de la forêt s'envole toute chance de comprendre son effet sur l'atmosphère et le climat de la Terre.

La question urgente pour la plupart d'entre nous n'est pas seulement de savoir ce qu'il faut faire pour lutter contre la déforestation. Il s'agit de savoir comment en être informé. Les reportages sont parfois inexacts, mal informés ou délibérément empreints de préjugés. La science peut être contradictoire, souvent par manque de données significatives, même si les conclusions générales sont très claires. Des dizaines d'études gouvernementales et à but non lucratif sont disponibles, et il existe un nombre croissant d'outils en ligne permettant de surveiller les forêts du monde presque en temps réel.3 L'ampleur de la déforestation dans le monde est également écrasante, et les conditions politiques changent constamment. Il y a quelques années, le Brésil faisait un travail remarquable pour ralentir la déforestation. Aujourd'hui, c'est une zone de désastre environnemental, grâce à son président, Jair Bolsonaro.

Le meilleur aperçu actuel de la santé des forêts mondiales se trouve dans un nouveau livre intitulé Ever Green : Saving Big Forests to Save the Planet [Toujours vert : Sauver les grandes forêts pour sauver la planète] par le biologiste Thomas E. Lovejoy et l'économiste John W. Reid. Il n'y a pas de meilleur guide, ni de plus lisible, sur l'éventail déconcertant des menaces qui pèsent sur les forêts ou sur les programmes économiques et institutionnels créés pour les protéger. Lovejoy est décédé à l'âge de quatre-vingts ans, le jour de Noël 2021, alors qu'Ever Green était encore en attente de publication.4 C'est un hommage posthume approprié à ses recherches et à son influence. Lovejoy a passé la majeure partie de sa vie à travailler à la jonction de la science, de la politique et de la conservation, et Ever Green évoque son tempérament. Il est sceptique et prudent, comme il se doit, quant aux mécanismes de protection de l'environnement - ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas. Il valorise le savoir indigène et la tutelle indigène. Il est aussi implacablement optimiste, comme l'était Lovejoy, sur la valeur de la sauvegarde des forêts et patiemment optimiste sur les chances d'y parvenir.

03/07/2022

GIDEON LEVY
Yair Lapid, Premier ministre : plus ça change, plus c'est la même chose

 Gideon Levy, Haaretz, 2/7/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala 

Tôt le matin, un garde de sécurité armé et costaud se tenait à l'entrée de l'étroit chemin séparant la maison de Yair Lapid à Ramat Aviv Gimmel et une base navale adjacente. Le garde derrière cette barrière improvisée m'a refusé le passage, gâchant totalement mon parcours quotidien de jogging lent. Cela s'est produit quelques heures seulement après que Lapid était devenu le 14e  Premier ministre d'Israël. C'était le premier changement que j'ai rencontré, et pas un changement très joyeux.

Un panneau d'affichage de la campagne électorale du Likoud montrant un portrait de Benjamin Netanyahou, à gauche, et de Yair Lapid, à Ramat Gan, en Israël, le 20 mars 2021. Photo Oded Balilty/AP Photo

J'aurais vraiment voulu souhaiter à Lapid mes meilleurs vœux pour son accession à ce rôle, sentir que quelque chose de nouveau se produisait. J'aimerais penser qu'il y a un avenir (yesh atid en hébreu) et qu'il y a de l'espoir, croire qu'un premier ministre civil, un journaliste venant d'un milieu totalement différent de celui de tous ses prédécesseurs, apportera le changement tant attendu à un "gouvernement du changement" qui a perdu son chemin - s'il en a jamais eu un. Cela pourrait nous faire du bien à tous, à l'heure où l'État se trouve dans l'une des situations les plus difficiles et les plus désespérantes. De l'espoir, pour changer. De l'enthousiasme, pour varier. Mais ensuite est arrivé le garde de sécurité armé, bloquant la route que j'avais prise depuis des années.

Même sans cette route bloquée et même avec une bonne dose de bonne volonté, il est très difficile de nourrir des attentes à l'égard de Lapid. Un premier signe en a été donné immédiatement : cette semaine, il se rendra en France pour rencontrer le président français. Qu'est-ce que la France a à voir avec quoi que ce soit ? Est-ce la chose la plus urgente qu'un premier ministre à quatre mois de l'échéance puisse faire pour signaler un changement de direction ? Les médias choient Lapid : la plupart d’entre eux vont fondre de satisfaction. ça a déjà commencé : le voilà qui s'installe dans une propriété utilisée jusqu'à présent par les agents de sécurité, rue Balfour, près de la résidence officielle [la Villa Hanna Salameh, appartenant à un Palestinien chassé en 1948, NdT]. Comme c'est excitant. Le monde va aussi fondre de plaisir. Enfin, pas Benjamin Netanyahou. Mais au fond, rien ne changera. En Israël, un premier ministre de droite en remplace un autre. L'un est qualifié de droite, l'autre de centriste, mais ils sont tous de droite profonde et ultra-nationalistes. Lapid ne vénérera-t-il pas les FDI et ne fera-t-il pas ce qu'elles lui demandent ? Sa première réunion n'a-t-elle pas eu lieu avec le chef du Shin Bet, entre tous ? Et surtout, Lapid n'est-il pas un croyant fervent et invétéré de la suprématie juive, appelée sionisme, et de son résultat, appelé État juif, qui ne peut être qu'un État d'apartheid ? Lapid est en faveur de ces derniers. Oh oui, tout à fait. Et son gouvernement aussi.

Un exemple instructif des différences minuscules à inexistantes entre le gouvernement du "méchant" Netanyahou et le "bon" Naftali Bennett, et certainement le gouvernement Lapid, a été donné ce week-end par Shimrit Meir, autrefois impressionnante conseillère politique de Bennett. Dans une interview accordée à Nadav Eyal dans le Yedioth Ahronoth, elle a exposé une vérité inquiétante. Le gouvernement Bennett avait les mêmes objectifs et modes de fonctionnement que son prédécesseur.

Meir, la "gauchiste" du bureau de Bennett, a rappelé ses réalisations et celles de son Premier ministre : comment ils ont réussi à influencer Washington pour que les Gardiens de la révolution iraniens ne soient pas retirés de la liste usaméricaine des organisations terroristes, seulement pour que les Gardiens de la révolution soient retirés. Comment ils ont réussi à influencer Washington pour que les Gardiens de la Révolution iranienne ne soient pas retirés de la liste américaine des organisations terroristes, dans le seul but d'empêcher - encore une fois, d'empêcher - la conclusion d'un accord nucléaire avec l'Iran ; comment le gouvernement a trompé - encore une fois, trompé - les USA pour construire des milliers de logements dans les colonies, puis s'en est vanté ; comment ils ont réussi à faire pression sur les USA pour qu'ils reviennent sur leur décision de rouvrir un consulat à Jérusalem-Est. Empêcher un accord avec l'Iran, construire des colonies et ne pas ouvrir un consulat US pour les Palestiniens également - quoi de plus droitier ? Où est la différence, même minime, entre les objectifs du gouvernement Netanyahou et les "succès" du gouvernement Bennett ?

Si ceux-ci sont considérés comme des succès par le gouvernement sortant, il vaudrait mieux qu'il ait échoué, le pire étant le meilleur. Si ce sont également les objectifs de Lapid, et il n'y a aucune raison de penser le contraire, il serait préférable qu'il échoue également. Après tout, il s'agit d'un gouvernement qui a entrepris de s'occuper des petites choses, ostensiblement, comme la "loi sur le métro" et ses semblables, en déclarant qu'il resterait à l'écart des grands sujets comme l'Iran et les colonies. C'était un gouvernement qui ne représentait pas seulement tout ce qui n'était pas Netanyahou, mais une approche centriste, un changement. Nous n'avons eu ni l'un ni l'autre.

J'aimerais vraiment accorder un certain crédit à Lapid, lui souhaiter bonne chance et tout le tralala, et surtout, sentir qu'il y a une chance de changement. Il n'y en a pas.