المقالات بلغتها الأصلية Originaux Originals Originales

30/10/2025

Armes britanniques, mains émiraties, sang soudanais : la question à laquelle le Royaume-Uni doit répondre

 


Darfur Union in the UK, 30/10/2025
British Weapons, Emirati Hands, Sudanese Blood: The Question the UK Must Answer

أسلحة بريطانية، أيدٍ إماراتية، دماء سودانية: السؤال الذي يجب أن تجيب عليه بريطانيا

Traduit par Tlaxcala

Les récentes révélations du Guardian mettent en lumière un lien profondément troublant : du matériel militaire fabriqué au Royaume-Uni a été retrouvé au Soudan, entre les mains des Forces de soutien rapide (FSR) soutenues par les Émirats arabes unis (EAU), une milice aujourd’hui accusée de génocide à Al-Fashir, au Darfour Nord.

Ce constat n’est pas abstrait. C’est une preuve matérielle que des armes et équipements autorisés à l’exportation par le Royaume-Uni, vendus à l’origine aux Émirats arabes unis, ont été détournés pour alimenter une guerre génocidaire contre des civils soudanais. Les personnes mourant aujourd’hui sous les frappes de drones et les bombardements à Al-Fashir ont peut-être été tuées à l’aide d’armes fabriquées en Grande-Bretagne.

Une question de responsabilité

En vertu du droit international et des obligations du Royaume-Uni au titre du Traité sur le commerce des armes (TCA), le gouvernement est tenu de garantir que les armes britanniques ne soient pas utilisées pour commettre ou faciliter des crimes de guerre. Pourtant, face aux preuves croissantes de transferts émiratis vers les RSF, une question se pose :

Quelles garanties, le cas échéant, le gouvernement britannique a-t-il mises en place concernant ses ventes d’armes aux Émirats arabes unis ?

L’enquête du Guardian [voir ci-dessous], corroborée par des experts de l’ONU, souligne une chaîne d’approvisionnement par complicité : du matériel britannique, réexporté ou sous licence via les Émirats, se retrouve sur les champs de bataille du Darfour. Ces armes alimentent la campagne systématique de meurtres, de famine et de nettoyage ethnique menée par les FSR. 

Quand la pitié est morte : le massacre dans les hôpitaux d’Al-Fashir

À l’intérieur de la ville assiégée d’Al-Fashir, l’horreur a atteint son paroxysme. Tous les blessés et malades hospitalisés – dans l’hôpital saoudien, les chambres de première classe, l’université et les dortoirs – ont été exécutés de sang-froid par la milice FSR soutenue par les Émirats arabes unis : au moins 460 personnes tuées alors qu’elles étaient encore entre la vie et la mort.

En un temps où l’humanité n’a plus de place, la pitié est morte avant que la médecine ne puisse atteindre les victimes.

Les hôpitaux sont tombés dans un silence terrifiant, seulement rompu par des gémissements qui se sont tus soudainement.

Parallèlement, les agressions contre les travailleurs humanitaires, y compris le personnel du Croissant-Rouge, se poursuivent : passages à tabac, humiliations et intimidations, sous la supervision directe des commandants FSR opérant avec le plein soutien et la direction d’Abou Dhabi.

Ces actes s’inscrivent dans une stratégie délibérée : éteindre la vie, effacer les témoins et punir ceux qui aident.

Al-Fashir : une ville sous l’ombre britannique

Aujourd’hui, Al-Fashir n’est plus qu’un champ de ruines. Plus de 2 000 civils ont été massacrés en quelques jours – hommes, femmes, enfants – tandis que les images satellites montrent des flaques de sang tachant les quartiers autrefois pleins de vie. Les hôpitaux, les centres alimentaires et les abris ont été bombardés dans le cadre d’un siège délibéré mené par la milice FSR sous la direction d’Abou Dhabi.

Il est inconcevable qu’en 2025, un composant britannique — moteur, système de ciblage ou unité de communication — puisse jouer un rôle dans l’anéantissement d’une population entière. Et pourtant, nous y sommes.

Questions au gouvernement britannique

Nous, l’Union du Darfour au Royaume-Uni, exigeons des réponses immédiates du gouvernement britannique, et en particulier du secrétaire d’État à la Défense :

1.      Quels mécanismes précis de surveillance de l’utilisation finale existent pour empêcher la réexportation d’armes britanniques des EAU vers des tiers tels que les FSR ?

2.     Le ministère de la Défense ou celui des Affaires étrangères ont-ils ouvert une enquête sur les preuves présentées par The Guardian et les Nations Unies ?

3.     Le gouvernement suspendra-t-il les licences d’exportation d’armes vers les EAU en attendant un examen indépendant des risques de détournement ?

4.    Quelle obligation de rendre des comptes sera-t-elle imposée aux entreprises britanniques dont les produits ont atterri entre les mains des acteurs accusés de génocide ?

Le public a le droit de savoir

Ce n’est pas simplement une question de politique étrangère — c’est une question de responsabilité morale britannique. Le public a le droit de savoir si son gouvernement, sciemment ou par négligence, a facilité le massacre de civils au Darfour.

Les victimes d’Al-Fashir ne sont pas anonymes : enseignants, enfants, mères, gens ordinaires pris sous une pluie de mort, financée par des intérêts étrangers et rendue possible, en partie, par un manque de contrôle au Royaume-Uni.

Un appel à l’action

Nous appelons le Parlement, la société civile et la presse britanniques à exiger transparence et reddition de comptes.

L’exportation d’armes ne doit pas devenir l’exportation d’atrocités.

Le Royaume-Uni ne peut pas prétendre défendre les droits humains à l’étranger tandis que ses armes se retrouvent entre les mains de ceux qui commettent un génocide.

Union du Darfour au Royaume-Uni
Justice, obligation de rendre des comptes et protection des civils au Soudan

 ***

Des équipements militaires britanniques utilisés par une milice accusée de génocide retrouvés au Soudan, selon l’ONU

Exclusif : deux dossiers soumis au Conseil de sécurité soulèvent des questions sur les exportations d’armes britanniques vers les Émirats arabes unis, accusés d’avoir fourni des armes au groupe paramilitaire FSR.

Mark Townsend, The Guardian, 28/10/2025
Traduit par Tlaxcala

Mark Townsend est journaliste principal pour la rubrique Développement mondial du Guardian et auteur de No Return: The True Story of How Martyrs Are Made.

Du matériel militaire britannique a été retrouvé sur les champs de bataille du Soudan, utilisé par les Forces de soutien rapide (FSR), un groupe paramilitaire accusé de génocide, selon des documents consultés par le Conseil de sécurité des Nations unies.

Des systèmes de ciblage pour armes légères et des moteurs britanniques pour véhicules blindés de transport de troupes ont été récupérés sur des sites de combat dans un conflit qui a provoqué la plus grande catastrophe humanitaire au monde.

Ces découvertes ravivent les interrogations sur les exportations d’armes du Royaume-Uni vers les Émirats arabes unis (EAU), à plusieurs reprises accusés d’avoir fourni des armes aux FSR au Soudan.
Elles soulèvent également des questions quant au rôle du gouvernement britannique dans l’alimentation de ce conflit.

Des mois après que le Conseil de sécurité a reçu des éléments indiquant que les EAU auraient livré des équipements d’origine britannique aux FSR, de nouvelles données montrent que le gouvernement britannique a continué à approuver des exportations similaires vers cet État du Golfe.

Des moteurs britanniques conçus spécifiquement pour un modèle de véhicule blindé de transport de troupes fabriqué aux EAU semblent aussi avoir été exportés vers l’émirat, malgré des preuves attestant que ces véhicules avaient été utilisés en Libye et au Yémen en violation des embargos sur les armes imposés par l’ONU.


Des images montrent des moteurs britanniques provenant de véhicules militaires produits par Nimr, une société émiratie, censément récupérés sur des positions des FSR au Soudan.
Photo  SOPA Images / LightRocket / Getty Images

Les EAU ont nié à plusieurs reprises apporter un quelconque soutien militaire aux FSR.

Entrée dans sa troisième année, la guerre opposant les FSR à l’armée soudanaise a fait au moins 150 000 morts, forcé plus de 12 millions de personnes à fuir leurs foyers et laissé près de 25 millions dans une situation de famine aiguë. Les deux camps sont accusés de crimes de guerre et d’attaques contre des civils.

L’équipement militaire britannique retrouvé au Soudan figure dans deux dossiers datés de juin 2024 et mars 2025, examinés par le Conseil de sécurité.
Ces dossiers, préparés par l’armée soudanaise, prétendent fournir des preuves détaillées du « soutien émirati » aux FSR.

Le fait que le Royaume-Uni ait continué à fournir du matériel militaire aux EAU, malgré le risque qu’il alimente le conflit meurtrier au Soudan, suscite une profonde inquiétude.

Mike Lewis, chercheur et ancien membre du groupe d’experts de l’ONU sur le Soudan, déclare :

« La législation britannique et les traités internationaux interdisent clairement au gouvernement d’autoriser des exportations d’armes lorsqu’il existe un risque manifeste de détournement ou d’utilisation dans des crimes internationaux. »

Les enquêteurs du Conseil de sécurité ont documenté en détail l’historique de dix ans de détournement d’armes par les Émirats vers des pays sous embargo ou des forces violant le droit international humanitaire.

Lewis ajoute :

« Même avant ces nouvelles informations sur les équipements britanniques au Soudan, ces licences n’auraient jamais dû être délivrées – pas plus qu’à d’autres gouvernements impliqués dans l’armement du conflit soudanais. »

Abdallah Idriss Abugarda, président de l’Association de la diaspora du Darfour au Royaume-Uni, représentant les Soudanais originaires du Darfour, a appelé à une enquête :

« La communauté internationale, dont le Royaume-Uni, doit enquêter d’urgence sur ce transfert et s’assurer qu’aucune technologie ni arme britannique ne contribue à la souffrance des civils soudanais. La reddition de comptes et un contrôle strict de l’usage final sont essentiels pour éviter toute complicité future dans ces crimes graves. »


Un officier de l’armée soudanaise inspecte du matériel saisi après la capture d’une base des FSR à Salha, Omdurman, le 26 mai. Photo Ebrahim Hamid / AFP

Les images incluses dans les deux dossiers, vus par le Conseil de sécurité – dont le Royaume-Uni est membre permanent – suggèrent que des dispositifs de ciblage britanniques pour armes légères ont été récupérés sur d’anciennes positions des FSR à Khartoum et Omdurman.

Bien qu’il soit difficile de vérifier ces images sans métadonnées, plusieurs portent des étiquettes indiquant leur fabrication par Militec, une société basée à Mid Glamorgan, au Pays de Galles, spécialisée dans les systèmes d’entraînement et de ciblage pour armes légères.

Les bases de données indiquent que le gouvernement britannique avait délivré des licences d’exportation à Militec vers les EAU dès 2013.

De nouvelles informations révèlent qu’entre janvier 2015 et septembre 2024, le gouvernement britannique a émis 26 licences d’exportation permanente de dispositifs d’entraînement militaire vers les EAU dans la catégorie « ML14 », qui couvre les produits de Militec.

Ces licences ont été accordées à 14 entreprises, dont Militec, mais le gouvernement refuse de divulguer quelles licences ont été attribuées à quelles entreprises.

Les documents montrent qu’au 27 septembre 2024, soit trois mois après que le Conseil de sécurité eut reçu des images prouvant la présence de matériel ML14 au Soudan, le gouvernement britannique a délivré une licence individuelle ouverte pour la même catégorie de produits vers les EAU.

Une telle licence permet au Royaume-Uni d’exporter des quantités illimitées de ce matériel pendant toute la durée de l’accord, sans obligation de suivi de leur destination finale.

À cette date, les inquiétudes grandissaient déjà sur l’implication des EAU dans l’armement des FSR.

Neuf mois plus tôt, en janvier 2024, un rapport du groupe d’experts de l’ONU sur le Soudan – chargé de surveiller l’embargo sur les armes au Darfour – estimait « crédibles » les accusations selon lesquelles les Émirats fournissaient des armes aux RSF.


Véhicule militaire brûlé à l’aéroport international de Khartoum. Photo Giles Clarke / Getty Images

Des années auparavant, le Royaume-Uni avait déjà été alerté que des entreprises basées aux EAU pouvaient constituer un risque de détournement.
Trois ans plus tôt, Londres avait autorisé l’exportation de lunettes de vision nocturne britanniques à une société émiratie, ultérieurement retrouvées entre les mains de combattants talibans en Afghanistan.

Militec, contactée par le Guardian, a refusé de commenter, précisant que toutes ses exportations étaient dûment autorisées par les autorités britanniques compétentes et qu’elle n’avait commis aucune infraction.

Les images incluses dans les dossiers montrent aussi des véhicules blindés de transport de troupes Nimr Ajban, fabriqués aux EAU par Edge Group, un conglomérat d’armement majoritairement étatique.

Une photo datée de 2025 montre la plaque d’un moteur de véhicule Nimr portant la mention « Made in Great Britain by Cummins Inc », fabriqué le 16 juin 2016 par une filiale britannique de Cummins, une entreprise usaméricaine.

Dès 2016, le gouvernement britannique savait que les EAU avaient fourni des véhicules Nimr à des groupes armés en Libye et en Somalie en violation d’un embargo de l’ONU.

Des preuves publiées par le Conseil de sécurité indiquent que les Émirats avaient livré des véhicules blindés aux milices de Zintan en Libye dès 2013.

Aucune donnée de licence britannique ne précise quand ces moteurs ont été exportés, car ils ne sont pas exclusivement conçus pour un usage militaire et ne nécessitent donc pas de licence spéciale.

Véhicules blindés à l’exposition internationale de défense d’Abou Dhabi, 2023. Photo Ryan Lim / AFP

Un porte-parole de Cummins a déclaré :

« Cummins applique une culture de conformité stricte, comme le démontrent les dix principes éthiques de notre code de conduite. Ce code couvre explicitement le respect des sanctions et contrôles à l’exportation dans toutes les juridictions où Cummins opère, souvent au-delà des exigences légales.

Cummins a une politique claire interdisant toute participation, directe ou indirecte, à des transactions liées à des destinations sous embargo sans autorisation complète des autorités compétentes.

Nous examinons minutieusement toutes nos transactions dans le domaine de la défense, obtenons les licences nécessaires et appliquons d’autres mesures de conformité.

Concernant le Soudan, nous avons revu toutes nos transactions passées et n’avons identifié aucune opération militaire impliquant ce pays comme destination finale. »

Un porte-parole du Foreign, Commonwealth and Development Office (FCDO) [ministère des Affaires étrangères] a répondu :

« Le Royaume-Uni dispose de l’un des régimes de contrôle des exportations les plus rigoureux et transparents au monde.
Toutes les licences sont évaluées pour le risque de détournement vers un utilisateur ou un usage final indésirable.
Nous attendons de tous les pays qu’ils respectent leurs obligations au titre des régimes de sanctions de l’ONU. »

Selon des sources gouvernementales, les décisions d’octroi de licences sont prises au cas par cas, et Londres est consciente du risque de détournement vers le conflit au Soudan.
Certaines licences, y compris celles à destination des EAU, auraient déjà été refusées à plusieurs reprises.

Écouter Prise d'El-Fasher au Soudan: que sait-on des crimes contre les civils ?

29/10/2025

Navalmoral, Estrémadure, État espagnol : Communiqué contre le réarmement et la déshumanisation

Voici le communiqué publié par les manifestants du 25 octobre à Navalmoral, devant l’usine de mort de Rheinmetall

La Vera con Palestina et  Extremadura con Palestina , 29/10/2025
Traduit par Tlaxcala

En ces temps obscurs, les forces d’occupation israéliennes continuent d’être approvisionnées en bombes de fabrication européenne, qui s’abattent sur la Palestine en toute impunité. Cela se produit alors même que persiste la mascarade d’un processus de paix incapable d’arrêter – ni même de dissimuler – la machine de destruction, avec plus de soixante civils tués pendant le prétendu cessez-le-feu. La violation systématique de tout accord par Israël — hier comme aujourd’hui — n’est pas une anomalie, mais un schéma historique qui se répète avec une régularité inquiétante.

Nous assistons à un double processus profondément alarmant : d’une part, la déshumanisation de la guerre et du génocide, qui transforme l’horreur quotidienne en simple bruit de fond ; d’autre part, la normalisation du réarmement comme seule réponse acceptée par les institutions, les entreprises et les gouvernements. Le commerce de la guerre se renforce tandis que la valeur de la vie humaine se réduit à des chiffres froids et des euphémismes soigneusement calculés.

Le réarmement s’appuie sur la création d’une « narration belliciste fabriquée », c’est-à-dire une propagande artificielle visant à faire accepter publiquement la nécessité de s’armer, à travers une stratégie de manipulation médiatique et politique. Cette stratégie construit et diffuse un récit de menace imminente ou de conflit inévitable, afin de générer la peur collective et de justifier des politiques militaristes — telles que l’augmentation des dépenses de défense ou l’adoption de postures agressives fondées davantage sur des intérêts militaristes que sur la réalité géopolitique.

Le réarmement n’est pas gratuit : il provoquera une nouvelle période d’austérité et de coupes sociales (une hausse de 1 % du budget militaire équivaut à une réduction de 0,6 % dans la santé publique). Ces coupes ont déjà commencé, notamment une baisse de 20 % de la PAC pour les agriculteurs et éleveurs, ayant déjà entraîné la chute du gouvernement français et des mesures exceptionnelles en Allemagne.

Les démocraties néolibérales ont tombé le masque : le nouveau commerce consiste à fabriquer et vendre la mort, dans une fuite en avant pour éviter d’affronter les véritables problèmes. Pourtant, la manière dont nous faisons face aux multiples crises — climatique, énergétique, économique, sociale — se résume à un brutal « sauve-qui-peut », ce que la philosophe Naomi Klein a justement nommé « le fascisme de la fin du monde ».

Le commerce de la guerre

Nous dénonçons le fait que la perpétuation des guerres répond à une stratégie d’entreprise visant à extraire des bénéfices d’un monde en crise. La pire crise de toutes est la crise morale et la dégradation continue de la démocratie. Au lieu de promouvoir le cessez-le-feu, le dialogue ou l’aide humanitaire, les gouvernements renforcent leurs liens avec l’industrie de l’armement.

C’est le cas d’entreprises comme Rheinmetall, qui étend ses investissements dans la production d’armes. Des bombes made in Spain, destinées à perpétuer la violence, font partie de cet engrenage criminel. En Espagne, un exemple frappant est celui de l’Estrémadure, historiquement traitée comme une zone sacrifiable et réceptacle de tout ce qui est toxique. Aujourd’hui, elle est considérée comme une pièce clé du complexe productif de la Défense, intégrée à ce qu’on appelle l’Axe de la Route de la Plata, qui comptera treize usines d’armement et de nombreuses industries auxiliaires.

À l’échelle européenne, les mêmes fonds qui spéculaient autrefois sur le logement ou l’alimentation voient désormais dans l’armement un nouveau créneau de rentabilité, présenté comme une « ressource stratégique » pour masquer sa véritable nature : générer des profits à travers la douleur, la peur et la destruction.

 DANS UN GÉNOCIDE, IL N'Y PAS DE GENTILS ET DE MÉCHANTS, IL Y A LES MORTS ET LES MÉCHANTS
Riki Blanco

Complicité institutionnelle avec le génocide

Nous dénonçons la complicité active de l’industrie de l’armement et des gouvernements européens avec le génocide à Gaza et la perpétuation des conflits armés. Le gouvernement espagnol continue de fournir un soutien logistique et industriel à l’armée israélienne. Bien que le ministère de la Défense ait récemment annoncé une « déconnexion progressive » des relations militaires avec Israël, la réalité est que des entreprises israéliennes continuent de remporter d’importants contrats d’armement, de missiles et de véhicules destinés aux Forces armées espagnoles.

Nous refusons d’accepter que l’avenir se construise sur des ruines, du sang et de la mort, tandis que certains s’enrichissent obscènement.

Face à cette barbarie, une réponse éthique et mondiale émerge : la dignité de celles et ceux qui résistent, la voix de celles et ceux qui protestent, l’espérance de celles et ceux qui agissent. Les manifestations dans le monde entier, les campagnes de boycott, les déclarations de solidarité et les initiatives comme la Flottille mondiale Sumud en route vers Gaza prouvent que l’humanité ne s’est pas rendue.

Les futures manifestations, les actions collectives et les résistances populaires seront essentielles pour freiner cette narration de déshumanisation et de réarmement. Ensemble, nous construirons un récit alternatif, profondément humain, refusant la logique du génocide, de la guerre et du profit.

C’est pourquoi nous continuerons à exiger :

  • L’annulation des aides au développement accordées par la Junta d’Estrémadure aux usines d’armement.

  • La fin du génocide, du nettoyage ethnique et de l’apartheid contre le peuple palestinien.

  • Un véritable embargo sur les armes à destination d’Israël.

  • La rupture des relations avec l’État d’Israël.

  • Le jugement de tous les responsables israéliens et américains du génocide — NetanyahOu, Ben Gvir, Smotrich et le lobby sioniste usaméricain en tête.

  • L’abrogation de la politique de réarmement et le rejet des diktats des USA et de l’Union européenne.

  • Une réduction de la consommation.

Navalmoral, Extremadura, Estado español: Comunicado contra el rearme y la deshumanización

 He aquí el comunicado emitido por los manifestantes del 25 de octubre en Navalmoral, ante la fábrica de muerte de Rheinmetall

La Vera con Palestina y  Extremadura con Palestina , 29-10-2025

En estos tiempos oscuros, las fuerzas de ocupación israelí siguen siendo abastecidas con bombas de  fabricación europea, que continúan cayendo sobre Palestina con total impunidad. Todo ello ocurre  mientras se mantiene la farsa de un proceso de paz que no detiene, ni siquiera disimula, la  maquinaria de destrucción con más de 60 muertos civiles durante el alto el fuego La violación sistemática de todo pacto por parte de Israel —ayer y hoy— no es una anomalía, sino  un patrón histórico que se repite con inquietante regularidad.

Asistimos a un doble proceso profundamente alarmante: por un lado, la deshumanización de la  guerra y del genocidio, que convierte el horror cotidiano en ruido de fondo; por otro, la  normalización del rearme como única respuesta aceptada desde las instituciones, las empresas y los  gobiernos. El negocio de la guerra se fortalece, mientras el valor de la vida humana se reduce a  cifras frías y eufemismos calculados.

El rearme se ha cimentado mediante la creación de una “narrativa belicista fabricada" , propaganda  o relato bélico falso y artificial que propicia la aceptación pública de la necesidad de armarse con  una estrategia de manipulación mediática y política, en la que se construye y disemina una  narrativa de amenaza inminente o conflicto inevitable, con el fin de generar miedo colectivo y  justificar políticas militaristas, como el aumento del gasto en defensa o la adopción de posturas  agresivas que tienen que ver más con intereses militaristas que de realidad geopolítica .

El rearme no nos sale gratis sino que va a provocar un nuevo periodo de austeridad y recortes  sociales ( un aumento del gasto militar del 1 por ciento equivale a un recorte en sanidad del 0,6 por  ciento), de hecho ya empiezan a producirse recortes (como por ejemplo recortes en la PAC de  agricultores y ganaderos del 20%) y que ya han provocado la caída del gobierno francés y medidas  excepcionales en Alemania.

Las democracias neoliberales se han quitado la máscara: el negocio es ahora fabricar y vender  muerte en una huida hacia adelante para huir de los problemas que deberíamos abordar con  urgencia. Sin embargo, la forma de afrontar las múltiples crisis que atravesamos —climática,  energética, económica, social— se resume en un brutal “sálvese quien pueda”, lo que la filósofa  Naomi Klein ha definido acertadamente como el “fascismo del fin del mundo”.

El negocio de la guerra

Denunciamos que la perpetuación de las guerras responde a una estrategia empresarial basada en la  extracción de beneficios en un mundo atravesado por crisis interconectadas. La peor crisis de  todas es la crisis moral y la degradación constante de la democracia. En lugar de promover el alto el  fuego, el diálogo o el socorro humanitario, los gobiernos refuerzan sus vínculos con la industria  armamentística.

Es el caso de empresas como Rheinmetall, que amplía sus inversiones en producción de armas.

Bombas made in Spain, destinadas a perpetuar la violencia, forman parte de este engranaje criminal.  En el Estado español, un ejemplo sangrante es Extremadura, históricamente tratada como zona  sacrificable y receptora de todo lo tóxico. Hoy es considerada pieza clave del entramado productivo  de Defensa, formando parte del llamado Eje de la Ruta de la Plata, que contará con 13 factorías de  armamento y otras tantas industrias auxiliares.

A escala europea, los mismos fondos que hace pocos años especulaban con la vivienda o los  alimentos, ahora ven en el armamento un nuevo nicho de rentabilidad, presentado como un "recurso  estratégico" para camuflar su verdadera naturaleza: la generación de beneficios a través del dolor, el  miedo y la destrucción. 

 

Riki Blanco

 

Complicidad institucional con el genocidio

Denunciamos la complicidad y colaboración activa de la industria armamentística y los gobiernos europeos con el genocidio en Gaza y con la perpetuación de conflictos armados. El gobierno  español ha continuado su apoyo logístico e industrial para abastecer al ejército israelí. Aunque en los últimos meses el Ministerio de Defensa anunció una "desconexión" progresiva de  relaciones militares con Israel, la realidad es que las empresas israelíes siguen estando detrás de  importantes licitaciones de tecnología bélica, misiles y vehículos para las Fuerzas Armadas  españolas.

Nos negamos a aceptar que el futuro se construya sobre ruinas, sangre y muerte, y que haya quienes  se hagan obscenamente ricos con ello.

Frente a esta barbarie, emerge con fuerza una respuesta ética y global: la dignidad de quienes  resisten, la voz de quienes protestan, la esperanza de quienes actúan. Las manifestaciones en todo el  mundo, las campañas de boicot, las declaraciones de solidaridad y acciones como la Global Sumud  Flotilla rumbo a Gaza demuestran que la humanidad no se ha rendido.

Las manifestaciones que vendrán, las acciones colectivas y las resistencias populares serán  fundamentales para frenar esta narrativa de deshumanización y rearme. Entre todas y todos  construiremos un relato alternativo, profundamente humano, que se niegue a aceptar la lógica del  genocidio, la guerra y el negocio de las armas.

Por todo esto seguiremos llamando y presionando para lograr:

La cancelación de ayudas al desarrollo de la junta de Extremadura a fábricas de armamento.

-         - El  final del genocido, la limpieza étnica y el apartheid del pueblo palestino.

-         Un embargo de armas real a Israel.

-         La ruptura de relaciones con el estado de Israel.

-         Juicio a todos los responsables israelíes y estadounidenses del Genocidio, con Netanyahu, Ben Gvir, Smotrich y el lobby sionista yanki a la cabeza.

-         La revocación de la política de Rearme y rechazo a las imposiciones de EEUU y la Unión Europea.

-         Un decrecimiento del consumo


Este poema fue leido por su autora Yolanda Violeta en la manifestación 

ESPERANZA

Imágenes que se clavan en la pupila del alma... 
Tras los destellos del cielo,
nubes de polvo... 
Aparecen los escombros del dolor.
Mis ojos se tornan grana 
al reflejo de los ríos de sangre. 
Tanto sufrimiento infligido 
a un pueblo 
agujerea las entrañas de la humanidad.
¿Cómo seguir sin enredarse? 
¿Cómo mirar hacia otro lado?
Mis lágrimas son nada 
ante sus gritos y llantos. 
Alaridos desgarrados
que traspasan fronteras.

Desde el río hasta el mar 
nuestros pies caminan al unísono con vuestras huellas, 
bailan vuestras danzas. 
Nuestras manos ondean vuestros colores,
en los océanos navega la esperanza. 
Nuestros corazones 
surcan las aguas 
para traspasar vuestro tormento,
los brazos se dilatan 
para llegar hasta allí, 
ahogar el asedio, 
el hambre, 
el genocidio... 
¡Ojalá pudiera guareceros en mi corazón y acunaros
hasta devolveros la paz!
Enterrar el hambre para siempre, 
calmar la sed, 
refrescar el calor, 
abrigar el frío, 
Curar las heridas... 
enjuagar las lágrimas
y devolver a vuestro iris 
la belleza de la vida. 
Llenar de sonrisas nuevas la Tierra.
¡Qué vuelva a brillar el sol! 
¡Qué el cielo se pinte de azul en Palestina!
Qué nuestras manos y nuestras voces sean capaces de romper las cadenas, 
arrancar todos los capítulos de esta sinrazón, 
de esta loca locura de locos. 
No logro entender, 
mi mente arde ante tanto duelo... 
No se concibe tanta crueldad. 
Seres sin alma,
entes deshumanizadas.
"Ojalá pase algo que les borre de pronto..."

mientras tanto...
Ofrecemos nuestras manos,
nuestros pies,
nuestra voz, 

nuestro canto.
 

 

 

28/10/2025

Junge AutorInnen von Palestine Nexus in Gaza reflektieren über zwei Jahre Völkermord


Zachary Foster, Palestine Nexus, 16.10.2025

Übersetzt von Tlaxcala

Jaydaa Kamal, Dalal Sabbah, Hani Qarmoot und Rama Hussain AbuAmra (von links nach rechts)

Das palästinensische Volk in Gaza hat zwei Jahre des Völkermords überlebt. Und doch, trotz der andauernden Vertreibungen, der Hungerkampagne und der Massenmorde, weigerten sich Gazas junge AutorInnen zu schweigen. Sie berichteten über ihre ausgehungerten Körper, ihre Nahtoderfahrungen und den Kampf, Nahrung, Medizin, Wasser und Unterkunft zu finden. Sie reisen stundenlang, um eine Internetverbindung zu finden, schreiben mit leerem Magen, während sie ihre Familien unterstützen und anderen helfen, denen es noch schlechter geht. Sie riskieren täglich ihr Leben, um Palästinas Geschichten der Welt zu erzählen, und wir werden für immer ihre Tapferkeit und Widerstandskraft bewundern. Hier sind einige ihrer Reflexionen über die letzten zwei Jahre.
Dr. Zachary Foster, Gründer von Palestine Nexus

Hani Qarmoot, 22, Journalist und Geschichtenerzähler aus dem Lager Jabalia
„Während der zwei Jahre des Völkermords war jeder Tag geprägt von Hunger, Vertreibung, Blutvergießen und dem Klang von Explosionen. Um unserer eigenen Existenz willen, für das Fortbestehen unserer Geschichten und die Anerkennung unseres Leidens und unseres Lachens schreibe ich im Dunkeln. Obwohl ich Freunde, Kollegen, Lehrer und geliebte Menschen verloren habe, tragen mich ihre Erinnerungen weiter. Das Lachen eines Kindes, die Nachricht eines Freundes oder die Stille zwischen den Explosionen – all das gibt mir Leben. Schreiben ist ein stiller Akt des Widerstands, der zeigt, dass wir noch leben. Unsere Worte sind unser Schild, und unsere Stimme wird niemals verstummen.“
Hani Qarmoot

Rama Hussain AbuAmra, 23, Schriftstellerin und Übersetzerin aus Gaza-Stadt
„Ich kämpfe immer noch mit dem Glauben, dass dieser Völkermord vielleicht wirklich zu Ende geht. Zwei Jahre lang lebten wir in einem Albtraum, der jede Spur von Liebe, Sicherheit und Freude raubte. Uns wurden unsere Häuser, unsere Erinnerungen und die Menschen, die wir lieben, genommen. Jeder Moment war von Angst erfüllt – Angst, uns selbst zu verlieren, Angst, die zu verlieren, die wir lieben.
Eine Nacht verfolgt mich mehr als jede andere: die des 10. Oktober 2023. Um 1:30 Uhr kam ein Anruf, der uns warnte, unser Gebäude zu evakuieren, bevor es bombardiert und zu Schutt gemacht würde. Wie passt ein ganzes Leben in eine einzige Tasche? Meine Kindheit, meine Bücher, meine Lieblingskleider, die Ecke, die ich bei Sonnenauf- und -untergang liebte – alles blieb zurück. Wir rannten atemlos zu einem nahegelegenen Krankenhaus und warteten auf das Unbekannte. Dann kam das Getöse der Explosion, die unser Zuhause und unsere Herzen zerriss. Am nächsten Tag flohen wir nach Al-Zawaida im Süden von Gaza, nur um ein weiteres Grauen zu erleben: 25 Seelen aus einer einzigen Familie ausgelöscht. Rauch füllte unsere Lungen, Glas regnete herab, und Blut bedeckte den Boden. Ich sehe immer noch die Asche, die zerbrochenen Fenster, die verstreuten Gliedmaßen.
Wir haben überlebt, irgendwie. Aber die Narben bleiben. Und jetzt warten wir, nicht in Frieden, sondern in zerbrechlicher Hoffnung.“
Rama Hussain AbuAmra


Dalal Sabbah, 20, Studentin der englischen Übersetzung aus Rafah
„In den letzten zwei Jahren habe ich mich der Herausforderung gestellt, das Leben in Gaza zu dokumentieren, um sicherzustellen, dass unsere Geschichten die Welt jenseits der Trümmer und der Stille erreichen. Jeder Tag war eine Prüfung der Ausdauer, doch ich blieb standhaft, weil diese Geschichten es verdienen, erzählt zu werden.
Trotz wiederholter Vertreibung, Erschöpfung, ständiger Angst und der Nähe des Todes; trotz des Verlusts vieler Familienmitglieder musste ich weiterschreiben, um diese Momente festzuhalten und das Andenken an jene zu ehren, die wir verloren haben. Schreiben wurde mehr als ein Beruf; es wurde zu einem stillen Schrei aus dem Herzen an die Welt, ein Zeugnis von Leben, die dem Tod trotzen, und ein Beweis, dass unsere Stimmen nicht im Rauch und den Trümmern verschwinden werden.
Selbst wenn die Verzweiflung auf mir lastet, mache ich weiter. Ich schreibe, spreche, bezeuge, weil es meine Pflicht ist – gegenüber meinem Volk, meiner Heimat, Palästina.
Und was auch immer geschieht, Palästina ist frei, vom Fluss bis zum Meer.“
Dalal Sabbah

Khaled Al-Qershali, 22, freier Journalist aus Al-Nasser

„Obwohl der Völkermord der israelischen Besatzung beendet ist und ich überlebt habe, wird mir nichts von dem, was mir genommen wurde, jemals zurückgegeben werden. Ich habe zwei liebe Freunde verloren, Mohammed Hamo und Abdullah Al-Khaldi, zusammen mit meinem Zuhause und dem Leben, das ich vor dem 7. Oktober 2023 kannte.
Seit diesem Tag wurde das Leben, wie ich es kannte, zerstört. Die letzten zwei Jahre waren geprägt von Vertreibung, Hunger, Angst und ständiger Verlust.
Ich hoffe, dass der Waffenstillstand hält, aber ich finde es schwer, daran zu glauben. Während des letzten Waffenstillstands im Januar kehrten mein Großvater und meine Onkel nach Gaza zurück, um ihr Leben aus den Trümmern wieder aufzubauen. Aber es war eine Falle: Der Völkermord begann erneut, und alles, was sie wieder aufgebaut hatten, war verloren.“
Khaled Al-Qershali

Ghaydaa Kamal, 23, Journalistin und Übersetzerin aus Khan Yunis
„Jede Geschichte, die ich schreibe, fühlt sich wie ein Überlebenskampf an. Ich habe aus den Ruinen geschrieben, aus Zelten, aus Orten, an denen Strom und Internet Wunder sind. Manchmal bin ich stundenlang unter der brennenden Sonne gelaufen, weil der Transport zu teuer war und weil Schweigen keine Option war.
Mein Laptop trägt den Staub meines zerstörten Hauses. Ich habe ihn nach einem Luftangriff unter den Trümmern hervorgezogen, mit zitternden Händen gereinigt und wiederbelebt. Er ist eingefroren, abgestürzt, hat mich oft im Stich gelassen, und doch überlebt er weiter, so wie ich.
Ich habe durch Hunger, Erschöpfung und Angst geschrieben und dokumentiert, was es bedeutet, unter ständigen Bombardierungen zu leben und zu arbeiten. Es gab Momente, in denen ich dem Tod um Minuten entkam.
Aber ich schreibe weiter, denn wenn ich aufhöre, werden sie gewinnen, nicht nur, indem sie uns töten, sondern indem sie unsere Geschichten auslöschen.“
Ghaydaa Kamal

 

  

Giovani scriventi di Palestine Nexus riflettono su due anni di genocidio

Zachary Foster, Palestine Nexus, 16/10/2025
Tradotto da Tlaxcala


Ghaydaa Kamal, Dalal Sabbah, Hani Qarmoot e Rama Hussain AbuAmra (da sinistra a destra)

Il popolo palestinese di Gaza ha vissuto due anni di genocidio. Eppure, nonostante gli sfollamenti forzati, la campagna di fame e gli omicidi di massa, i giovani scriventi di Gaza hanno rifiutato di tacere. Hanno raccontato i loro corpi affamati, le esperienze di morte sfiorata e la lotta per trovare cibo, medicine, acqua e rifugio. Viaggiano per ore per trovare una connessione internet e scrivono a stomaco vuoto mentre sostengono le loro famiglie e aiutano chi ha ancora meno. Rischiano la vita ogni giorno per raccontare al mondo le storie della Palestina, e resteremo per sempre ammirativi del loro coraggio e della loro resilienza. Ecco alcune delle loro riflessioni guardando indietro agli ultimi due anni.
Dr. Zachary Foster, fondatore di Palestine Nexus


Hani Qarmoot, 22 anni, giornalista e cantastorie del campo di Jabalia

«Durante i due anni di genocidio, ogni giorno è stato segnato dalla fame, dallo sfollamento, dal sangue e dal fragore delle esplosioni. Per la nostra sopravvivenza, per la continuazione delle nostre storie e per il riconoscimento della nostra sofferenza e del nostro sorriso, scrivo nel buio. Anche se ho perso amici, colleghi, insegnanti e persone care, i loro ricordi mi sostengono. Il suono della risata di un bambino, il messaggio di un amico o il silenzio tra le esplosioni sono cose che mi danno vita. Scrivere è un atto silenzioso di resistenza che dimostra che siamo ancora vivi. Le nostre parole sono il nostro scudo e la nostra voce non sarà mai messa a tacere.»
Hani Qarmoot


Rama Hussain AbuAmra, 23 anni, scrittrice e traduttrice di Gaza City

«Faccio ancora fatica a credere che questo genocidio possa davvero finire. Per due anni abbiamo vissuto un incubo che ha rubato ogni traccia di amore, sicurezza e gioia. Siamo stati spogliati delle nostre case, dei nostri ricordi e delle persone che amiamo. Ogni momento era intriso di paura — paura di perderci, paura di perdere chi amiamo.
Una notte mi perseguita più di tutte: quella del 10 ottobre 2023. Alle 1:30 del mattino, una telefonata ci avvertì di evacuare l’edificio prima che fosse bombardato e ridotto in macerie. Come si può mettere un’intera vita in una sola borsa? La mia infanzia, i miei libri, i miei vestiti preferiti, l’angolo che amavo all’alba e al tramonto, tutto è rimasto indietro. Siamo corsi, senza fiato, verso un ospedale vicino, aspettando l’ignoto. Poi arrivò il rombo dell’esplosione che distrusse la nostra casa e i nostri cuori. Il giorno dopo fuggimmo ad Al-Zawaida, nel sud di Gaza, solo per assistere a un altro orrore: 25 anime della stessa famiglia spazzate via. Il fumo riempiva i nostri polmoni, il vetro cadeva come pioggia e il sangue copriva il terreno. Vedo ancora la cenere, le finestre infrante, gli arti sparsi.
Siamo sopravvissuti, in qualche modo. Ma le cicatrici restano. E ora aspettiamo, non in pace, ma con una fragile speranza.»
Rama Hussain AbuAmra


Dalal Sabbah, 20 anni, studentessa di traduzione inglese di Rafah

«Negli ultimi due anni, ho affrontato la sfida di documentare la vita a Gaza, assicurandomi che le nostre storie raggiungessero il mondo al di là delle macerie e del silenzio. Ogni giorno è stato una prova di resistenza, ma sono rimasta salda, perché queste storie meritano di essere raccontate.
Nonostante gli sfollamenti ripetuti, la stanchezza, la paura costante e la vicinanza alla morte; nonostante la perdita di molti membri della mia famiglia, ho dovuto continuare a scrivere per registrare questi momenti e onorare la memoria di coloro che abbiamo perso. Scrivere è diventato più di una professione; è diventato un grido silenzioso dal cuore al mondo, una testimonianza di vite che sfidano la morte ogni giorno, e la prova che le nostre voci non scompariranno tra il fumo e le macerie.
Anche quando la disperazione mi opprime, continuo. Scrivo, parlo, testimonio, perché è il mio dovere verso il mio popolo, verso la mia patria, verso la Palestina.
E qualunque cosa accada, la Palestina è libera, dal fiume al mare.»
Dalal Sabbah


Khaled Al-Qershali, 22 anni, giornalista freelance di Al-Nasser

«Anche se il genocidio dell’occupazione israeliana è finito e io sono sopravvissuto, nulla di ciò che mi è stato tolto mi sarà mai restituito. Ho perso due amici cari, Mohammed Hamo e Abdullah Al-Khaldi, insieme alla mia casa e alla vita che conoscevo prima del 7 ottobre 2023.
Da quel giorno, la vita come la conoscevo è stata distrutta. Gli ultimi due anni sono stati segnati da sfollamento, fame, paura e perdita costante.
Spero che il cessate il fuoco regga, ma faccio fatica a crederci. Durante l’ultimo cessate il fuoco, a gennaio, mio nonno e i miei zii tornarono a Gaza per ricostruire le loro vite dalle rovine. Ma era una trappola: il genocidio riprese e tutto ciò che avevano ricostruito sparì.»
Khaled Al-Qershali


Ghaydaa Kamal, 23 anni, giornalista e traduttrice di Khan Yunis

«Ogni storia che scrivo è una battaglia per la sopravvivenza. Ho scritto tra le rovine, nelle tende, in luoghi dove elettricità e internet sono miracoli. A volte camminavo per ore sotto il sole cocente perché i trasporti erano troppo costosi e perché il silenzio non era un’opzione.
Il mio portatile porta ancora la polvere della mia casa distrutta. L’ho estratto dalle macerie dopo un bombardamento, l’ho pulito con mani tremanti e gli ho ridato vita. Si è bloccato, si è spento, mi ha tradito molte volte, eppure continua a funzionare, proprio come me.
Ho scritto tra la fame, la stanchezza e la paura, documentando cosa significhi vivere e lavorare sotto bombardamenti costanti. Ci sono stati momenti in cui ho scampato la morte per pochi minuti.
Ma continuo a scrivere, perché se smetto, loro vinceranno — non solo uccidendoci, ma cancellando le nostre storie.»
Ghaydaa Kamal